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Engagés pour la nature et l'alimentation.

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29.10.2024 à 09:50
Fabrice Savel
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Les conditions climatiques et la répétition des épisodes pluvieux ont entraîné une baisse des productions en céréales, en viticulture et en noisettes. La France connaît sa pire récolte de blé depuis quarante ans ! Les semis d’hiver commencent à prendre du retard !

Depuis plusieurs mois, les élevages ovins, bovins et volailles sont touchés par la FCO, la MHE et la grippe aviaire. Vient s’ajouter, l’annonce de Lactalis de réduire sa collecte de lait et la signature prochaine de l’accord de libre-échange UE-MERCOSUR. Cet accord permettra également à Lactalis d’exporter depuis le Brésil, où le gérant industriel a annoncé être devenu le numéro 1.

Le MODEF appelle à se mobiliser devant les préfectures à partir du 8 novembre pour dénoncer le plan social agricole du gouvernement ! En effet, il est prévu une baisse du budget 2025 alors qu’il devrait augmenter ! Le gouvernement agit contre les paysan.nes en acceptant le traité de libre-échange avec le MERCOSUR et en refusant de garantir une rémunération digne ! Il est temps que l’humain prime plutôt que les logiques de profit !

Le MODEF revendique :

  • Des prix minimums garantis par l’État,
  • Un encadrement des marges notamment de la grande distribution par le coefficient multiplicateur,
  • La sortie de l’Agriculture de l’OMC,
  • La fin des accords de libre-échange : non au MERCOSUR,
  • Un calendrier d’importations pour favoriser les productions françaises,
  • La prise en charge de la vaccination pour la FCO3, FCO 8, MHE, grippe aviaire, fièvre charbonneuse à 100 %,
  • La prise en charge des cotisations MSA pour les productions céréalières, fruits, légumes, arboricoles,
  • L’annulation de la réforme de l’assurance multirisque climatique des récoltes (MRC),
  • La mise en place d’une caisse mutualiste publique climatique et sanitaire.

Photo Binyamin Mellish

23.10.2024 à 14:25
Fabrice Savel
Texte intégral (869 mots)

La santé des sols agricoles, forestiers et urbains se détériore dans le monde entier. Les causes du mal sont dans l’ensemble identifiées. Les changements de pratiques et des solutions pour inverser cette tendance mortifère sont connues et expérimentées. Il en va de la vie sur Terre.

L’affaire est sérieuse. Là, sous nos pieds, se joue la quasi-totalité des services et des fonctions écosystémiques qui permettent à la vie d’exister sur Terre. Par les sols, l’eau est nettoyée, filtrée, stockée… Tout en abritant près d’un quart des espèces animales, les sols sont aussi responsables du recyclage des nutriments, de la régulation du climat et des inondations, de l’élimination du dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre. Et, les sols fournissent 95 % des aliments que nous consommons.

Or, selon l’Atlas mondial de la désertification, publié en 2018 par le service scientifique de la Commission européenne, 75 % des sols de la planète sont dégradés, avec un impact direct sur 3,2 milliards d’individus. « Les sols jouent un rôle crucial dans le maintien de la vie sur Terre. Pourtant, ils sont encore bien souvent négligés ou mal gérés », alertait en langage diplomatique Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, lors de la Conférence internationale sur les sols qui s’est tenue, le 1er juillet dernier, à Agadir au Maroc. La dégradation des sols s’accélère dans le monde au point que 90 % des terres émergées de la planète pourraient être dégradées d’ici 2050, avec des risques majeurs pour la biodiversité et la vie humaine.

« Alors que la population mondiale continue d’augmenter, prévient Céline Basset, experte en régénération du microbiote du sol, que la demande alimentaire s’intensifie et que les chaînes d’approvisionnement se complexifient, l’importance de maintenir la santé des sols n’a jamais été aussi cruciale en termes de stratégies de sécurité nationale et internationale. »

Pour Ronald Vargas, ancien secrétaire du partenariat mondial des sols de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), « les sols sont devenus l’une des ressources les plus vulnérables dans le monde, Leur dégradation entraîne la pauvreté en déclenchant l’exode rural vers les villes. La sécurité alimentaire, l’adaptation au changement climatique et même le développement durable sont mis en péril lorsque les populations sont forcées de fuir, car elles ne peuvent pas cultiver leurs terres pour se nourrir et gagner leur vie ».

« Préserver la biodiversité des sols agricoles et forestiers, mais aussi réhabiliter les sols urbains aujourd’hui, c’est améliorer la capacité de nos sociétés à faire face à l’avenir. Cela implique en matière d’agriculture des changements de pratiques, notamment en “ré-alimentant” le sol en matières organiques et en diversifiant les cultures », expliquent trois chercheurs de l’Agence de la transition écologique (Ademe) Antoine Pierart, Cécile Grand et Thomas Eglin, dans une contribution publiée sur la plateforme The Conversation*.
« Hélas, s’élève, dans nos colonnes, le professeur au Muséum national d’histoire naturelle Marc-André Selosse, nos pratiques ignorent trop souvent la dynamique vivante des sols. C’est notamment le cas du labour (…) L’effet positif du labour est transitoire : après plusieurs siècles, tout est perdu. La pauvreté des sols méditerranéens, qui ont nourri tant de grandes civilisations, en témoigne. Inversement, des pratiques sans labour, connues dans l’Amérique précolombienne ou en agriculture dite de conservation, réduisent l’érosion. »

C’est donc un changement radical de pratiques, particulièrement agricoles, qu’il s’agit d’impulser. « Investir dans des sols durables présente de nombreux avantages, notamment pour le climat, propose Ronald Vargas. Cela permet d’augmenter la productivité, la production d’aliments plus sains, le stockage de l’eau et la conservation de la biodiversité, rendant les systèmes agroalimentaires plus durables et plus résilients. » Selon l’agronome, Paul Luu, secrétaire exécutif de l’Initiative internationale « 4 pour 1000 » des solutions existent avec « la mise en œuvre de pratiques agricoles adaptées aux conditions locales via l’agroécologie : agriculture de conservation, agriculture biologique, agriculture régénérative, pâturage dynamique tournant, agroforesterie, etc. »

11.10.2024 à 16:02
The Conversation
Texte intégral (1319 mots)

L’accumulation de nano et microplastiques dans les organismes marins, notamment les poissons, s’accumule tout du long de la chaîne alimentaire. Au bout de celle-ci, elle se reflète également dans nos assiettes. Avec quels dangers pour la santé ?


Par Amélie Châtel, Professeur en Ecotoxicologie aquatique, Université catholique de l’Ouest


Ce n’est un secret pour personne. Lorsque nous nous délectons d’un excellent morceau de poisson ou d’un plateau de fruits de mer, nous ne fournissons pas seulement de précieux oméga-3 et de la vitamine D à notre organisme. Nous ingérons aussi par la même occasion des substances bien moins propres à la consommation humaine : une multitude de micro- et de nanoplastiques.

Par le biais de nos déchets, ces particules de plastiques de moins de 5 millimètres envahissent nos océans et s’immiscent dans la chaîne alimentaire. Une étude de l’Ifremer estimait ainsi à 24 400 milliards le nombre de microplastiques flottant à la surface des océans. Tous les organismes marins contiennent des microplastiques, des microalgues aux maillons plus hauts de la chaîne alimentaire comme les poissons. Un phénomène qui menace non seulement les écosystèmes marins mais peut-être aussi notre santé humaine.

Que sait-on exactement de l’accumulation de ces polluants dans les organismes marins et des risques qu’ils représentent pour l’humain ?

Micro et nanoplastiques, une menace invisible

Depuis les années 1950, la production de plastique a connu une croissance exponentielle (58 millions de tonnes en Europe en 2022), générant des quantités importantes de déchets.

Sous l’effet du vent, des vagues, du soleil, des microorganismes, ces déchets se fragmentent en microplastiques (taille comprise entre 1 et 5 mm) voire en nanoplastiques (taille inférieure à 100 nm), que l’on retrouve aujourd’hui dans tous les compartiments environnementaux (air, sol, eau).

Le processus par lequel des substances, comme les plastiques, s’accumulent dans les organismes de différents niveaux trophiques et interagissent avec eux, est appelé « bioaccumulation ».

Les travaux scientifiques que nous avons menés au laboratoire révèlent que dans le cas aquatique, les micro- et nanoplastiques sont ingérés par une large variété d’espèces, depuis les microalgues, à la base de la chaîne alimentaire, jusqu’aux prédateurs supérieurs comme les anguilles.

La santé de la faune marine menacée

Ces ingestions ne sont pas sans conséquence. Des recherches révèlent ainsi que les microplastiques sont à même de provoquer chez les animaux marins des effets toxiques.

Non seulement ils bloquent les systèmes digestifs des moules marines, mais les micro- et nanoplastiques activent également leur système immunitaire, engendrent des cassures de l’ADN ou encore affectent l’expression d’un grand nombre de gènes impliqués dans de nombreuses fonctions cellulaires essentielles pour les organismes.

Ces effets sont dépendants de nombreux paramètres propres aux plastiques tels que leur taille, leur composition, leur état de vieillissement, mais également leur teneur éventuelle en additifs chimiques dangereux.

À titre d’exemple, les plastiques contiennent parfois des quantités importantes de phtalates, notamment considérés comme perturbateurs endocriniens, qui pour rappel sont des composés susceptibles d’interagir avec le système hormonal.

Toxicité pour la santé humaine

Or les plastiques accumulés dans la faune marine finissent inévitablement dans notre chaîne alimentaire.

Il est ainsi estimé que les consommateurs réguliers de fruits de mer ingèrent plusieurs milliers de particules de microplastiques chaque année. Les recherches sur les risques exacts pour la santé humaine sont encore en cours, mais plusieurs hypothèses préoccupantes émergent.

Une fois ingérés par les humains, les microorganismes en pénétrant dans l’organisme causent potentiellement des dommages similaires à ceux observés chez les poissons, puisque les molécules sont identiques.

À l’heure actuelle, des recherches sur cellules humaines ont souligné un effet des micro- et nanoplastiques sur les mêmes fonctions cellulaires que celles évoquées chez les organismes marins. Les scientifiques s’inquiètent là encore surtout des impacts toxiques des additifs plastiques.

Par ailleurs, les micro- et nanoplastiques posent également problème par leur capacité à transporter des pathogènes ou des bactéries à travers l’environnement et potentiellement jusqu’à notre organisme – présentant peut-être un risque supplémentaire de faire émerger des maladies infectieuses.

Il apparaît donc urgent de s’attaquer à la bioaccumulation dans la chaîne alimentaire : en agissant rapidement pour limiter l’utilisation du plastique en amont et améliorer les techniques de recyclage en aval, cette progression pourrait être freinée.


Cet article est publié dans le cadre de la Fête de la science (qui a lieu du 4 au 14 octobre 2024), et dont The Conversation France est partenaire. Cette nouvelle édition porte sur la thématique « océan de savoirs ». Retrouvez tous les événements de votre région sur le site Fetedelascience.fr.The Conversation

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

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