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L’OBSERVATOIRE DE L’ANTHROPOCÈNE est un outil de documentation et d’information sur des thématiques diverses (énergie, climat, ressources, risques systémiques, biodiversité …).

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10.07.2025 à 16:35

oamaster

Texte intégral (697 mots)
James Hansen

L’heure est grave : un des plus grands climatologues du monde, le docteur James Hansen, lance un cri d’alarme.

reprise d’un post paru sur le profil Facebook de Jean-Marc Jancovici rédigé par Adrien Couzinier


Texte original : A Formula to Keep the Science Flame Burning

8 juillet 2025, James Hansen

Les scientifiques qui voient et comprennent la menace doivent s’exprimer

Sensibilité climatique

Les trois méthodes d’analyse – paléoclimat, observations satellites et modélisation climatique – indiquent une sensibilité climatique nettement plus élevée que la meilleure estimation du GIEC de 3 degrés Celsius ; notre meilleure estimation est de 4,5 degrés Celsius.

Remarque : 4,5 °C se situe dans la plage très probable définie par le GIEC. « Sur la base de multiples sources de preuve, la plage très probable de la sensibilité climatique à l’équilibre est comprise entre 2 °C et 5 °C » (GIEC AR6 WG1 SPM A.4.4).

Inaction gouvernementale

Mes interactions avec le gouvernement révèlent des décennies d’échec pour prendre des mesures sensées, peu coûteuses, et efficaces pour répondre aux besoins énergétiques et au changement climatique. Le problème vient des intérêts financiers particuliers, notamment l’industrie des combustibles fossiles et le complexe militaro-industriel, qui influencent les politiques.

Militarisme

Le militarisme tend à créer des ennemis permanents et empêche la coopération mondiale nécessaire pour faire face au changement climatique.

La science elle-même est menacée aujourd’hui, d’une manière que je pensais désormais impossible : la tentative du président Trump de fermer les laboratoires climatiques et d’arrêter la collecte des données climatiques constitue une nouvelle menace qui mérite une attention particulière.

Les scientifiques qui voient et comprennent la menace doivent s’exprimer.

Expliquer ce cri d’alarme est simple : dépasser les +1,5°C va créer beaucoup, beaucoup de malheurs et monter au-delà va les augmenter pour chaque dixième de degré en +.

Avec une sensibilité climatique + élevée, ce franchissement de niveau de malheur supplémentaire va se faire assez rapidement.

De plus, il est très peu probable que nous puissions revenir en arrière. Cet état délabré risque donc de durer des siècles : nous devons l’éviter à tout prix.

(Extraits : par adrien Couzinier)


L’article original


Références


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01.07.2025 à 11:51

oamaster

Texte intégral (793 mots)

Reprise d’un post LinkedIn d’Hélène Grosbois – titre obsant

Comment expliquer que les scénarios du GIEC soient si en retard et si en dessous de la réalité ?

Hélène Grosbois

Les modèles climatiques utilisés par le GIEC, même les plus avancés tels CMIP6, intègrent les puits de carbone, mais le font de manière très incomplète et largement idéalisée.

Ces modèles incluent des composantes biogéochimiques du sol et océaniques qui simulent le cycle du carbone dans les océans à travers des processus tels que la photosynthèse du phytoplancton, la respiration, la reminéralisation, la sédimentation, et la circulation océanique profonde.

Cependant, ils s’appuient le plus souvent sur des paramètres calibrés à partir de moyennes historiques, en supposant une stabilité fonctionnelle du plancton océanique et de ses capacités de fixation du carbone. Ce qui est malheureusement faux.

Depuis plus d’un demi-siècle, des recherches scientifiques ont pourtant démontré un déclin massif et continu de la biomasse du sol et phytoplanctonique mondiale, avec une perte estimée en moyenne à 1% par an depuis les années 1950, comme l’a démontré l’étude de Boyce et al. publiée dans Nature en 2010, soit 70% en 70 ans, rien d’étonnant puisque ces ordres de grandeurs sont observés aussi sur la terre ferme pour les vertébrés et les invertébrés.

Ce déclin en lien avec les pesticides (*) est pourtant parfaitement connu et documenté depuis les années 70 (et avant en réalité). Les poisons toxiques que sont les pesticides, atteignent les milieux marins par ruissellement, transport atmosphérique, et affectent non seulement le Vivant qui fait du sol un puit de carbone, mais aussi la productivité du phytoplancton, et également la biodiversité et la dynamique du zooplancton qui en dépend autrement dit, pratiquement l’intégralité de la vie océanique.

Malgré la connaissance de ces effets dans certains rapports du GIEC, notamment le Rapport spécial sur l’océan et la cryosphère (SROCC, 2019), la dégradation continue de la pompe biologique à carbone n’est pas intégrée quantitativement dans les modèles climatiques globaux.

Autrement dit, les simulations utilisées pour établir les trajectoires climatiques futures reposent implicitement sur l’hypothèse que le puits océanique fonctionnera de manière relativement stable à moyen et long terme. Il n’existe à ce jour, dans les modèles de scénarisation du GIEC, aucun couplage dynamique explicite entre l’usage global des pesticides et la dégradation progressive du réseau trophique planctonique et du sol. Cela conduit à une surestimation de la capacité d’absorption des sols et des océans en CO₂ anthropique, et donc à une sous-estimation du réchauffement et/ou des risques de rétroactions.

Ainsi, l’extermination globale de la biodiversité et de ses puits de carbone associés par les pesticides n’est pas prise en compte.
Parce que, dois-je le préciser, exterminer le Vivant, c’est exterminer le climat.

Tout comme le Vivant est malade, nous sommes malades et les puits de carbone aussi sont malades, empoisonnés par les pesticides.




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26.06.2025 à 12:03

oamaster

Texte intégral (5298 mots)

Le non-dépassement de 1,5 degré de réchauffement climatique global a toujours été une chimère

Paul Blume

Paris, décembre 2015 : objectif 2°C max. ! i

Lors de la COP21ii à Paris en décembre 2015, le Président français François Hollande, le ministre des affaires étrangères français Laurent Fabius (Président de la COP) et le secrétaire général des Nations-Unies Ban Ki-moon placent la barre de l’objectif de la conférence très haut. Il s’agit d’obtenir un accord autour d’un réchauffement contenu à + 2° maximum. Si possible à + 1,5° iii.

Le succès politique et diplomatique est sans égaliv. L’accordv sera signé.

Voici ce qu’en dit le regretté Hubert Reevesvi en 2016 :

«C’est un succès politique. Quand on sait la difficulté à se mettre d’accord dès que les participants à une discussion deviennent de plus en plus nombreux, c’est un véritable exploit que d’avoir réussi à obtenir un accord, le samedi 12 décembre 2015, des 195 États participant à la conférence. C’est donc une date historique. À la fois, contenir le réchauffement global de la planète sous le seuil de 2 °C, et surtout le maintenir à 1,5 °C, c’est un accord jugé ambitieux, et c’est un objectif irréaliste. Aucune mesure contraignante n’étant décidée, cet objectif ne pourrait être atteint que par miracle. Chacun sait que les miracles sont rarissimes. Donc croire au miracle ne suffira pas : il faudra, il faut agir.»vii

Tout est dit.

L’accord est très ambitieux. A la hauteur des enjeux. Mais l’objectif est irréaliste, dès le départ.

Dans un communiqué de l’AFP repris par la RTBF en 2016viii , on peut lire :

« La mention du 1,5°C dans l’accord a été un combat des pays les plus exposés au changement climatique, mais beaucoup d’experts doutent de sa faisabilité. »

Et aussi :

« L’accord ne comprend pas d’objectif contraignant décliné par pays, … Chaque pays s’est fixé ses propres objectifs de réduction des émissions pour 2025 ou 2030.».

« La réalisation de ces plans d’actions nationaux éviterait les catastrophiques +4/5°C prévisibles en l’absence de politiques climatiques, mais met encore la planète sur une trajectoire toujours extrêmement dangereuse de +3°C. »

« Dans l’accord, la première révision obligatoire est prévue en 2025, une date bien trop tardive pour respecter le 2°C. » (sic)

10 ans plus tard, la messe est dite.

La « première révision obligatoire » est sans appel. Après compilation des données les plus récentes, un groupe d’une soixantaine de scientifiques publie une mise à jour d’indicateurs clés du système climatiqueix.

Voici ce qu’en dit Valérie Masson-Delmottex, l’une des participantes à ces travaux :

« Le budget carbone résiduel pour limiter le réchauffement à 1,5°C avec 50% de chance s’épuise rapidement (…) et correspond à environ 3 ans d’émissions de CO2 au niveau actuel (130 Gt). C’est un rappel à la réalité des faits : les efforts engagés depuis l’Accord de Paris (il y a 10 ans) n’ont pas été suffisants pour limiter le réchauffement à 1,5°C. » xi

Si ce constat met fin à l’objectif de rester sous les 1,5° de réchauffement, il reste intéressant de se souvenir que sa faisabilité n’était pas consensuelle.

Dix années d’alertes

Et cela dès 2015xii.

Sylvestre Huetxiii écrit dans Le Monde à propos de ce qu’il appelle l’ouverture [politique] aux pays vulnérables :

« C’est probablement une erreur. Parce qu’elle ne s’appuie pas sur une analyse scientifique et débouche, pour cette raison, sur une impasse. Il n’y a rien de pire qu’un objectif chiffré et précis, mais inatteignable, dans un combat de long terme. A ne pas confondre avec une utopie mobilisatrice. Or, ce que disent les scientifiques, comme le climatologue Jean-Louis Dufresne du Laboratoire de météorologie dynamique (Institut Pierre Simon Laplace), c’est que les 1,5°C sont déjà dans l’atmosphère ».

Et de continuer par :

« Même un hara-kiri général ne permet pas de respecter 1,5°C… ».

« …, même si, hypothèse d’école, totalement farfelue et irréaliste, les hommes cessaient demain matin d’émettre tout gaz à effet de serre – pour cela il faudrait que nous passions tous de vie à trépas sans délai – la température de la planète continuerait de s’élever de quelques trois dixièmes de degré. »xiv.

2018Parution du rapport GIEC sur les impacts et les trajectoiresxv

La parution en 2018 du rapport du GIEC sur les effets d’un réchauffement de 1,5 °C des températures mondiales [re] montre la taille des enjeuxxvi et déjà premiers les manquements aux engagementsxvii tombent.

Pour certains « Il est encore possible de faire le nécessaire pour rester en dessous, ou en tout cas de le dépasser à peine puis d’y revenir »xviii, d’autres évoquent « l’illusion démobilisatrice du scénario à 1,5°C »xix.

En 2020, cinq années à peine après les accords de Paris, émane du monde académique une inquiétude fondamentale avec une lettre publique explicite :

« Seule une discussion sur l’effondrement permettra de s’y préparer »xx.

« En tant que scientifiques et universitaires du monde entier, nous appelons les décideurs politiques à s’engager ouvertement face au risque de perturbation, voire d’effondrement, de nos sociétés. Cinq ans après l’accord de Paris sur le climat, nous n’avons pas réussi à réduire nos émissions de carbone, et nous devons maintenant en tirer les conséquences. »

Toujours en 2020, la baisse des activités humaines liée au Covid19 entraîne réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) qui ne durera pas.

« Ça y est, le monde est de retour à l’avant-Covid-19 pour les émissions de GES »xxi écrit Yohan Demeure au début de l’année suivante.

En 2021, des scientifiques de renom mettent en garde contre « l’effroyable avenir au niveau de l’extinction de masse » et le dérèglement climatiquexxii.

Et d’affirmer :

« que le monde ne saisit pas l’ampleur des menaces que constituent la perte de biodiversité et la crise climatique. La planète est confrontée à un « avenir épouvantable d’extinction de masse, de déclin sanitaire et de bouleversements climatiques », qui menacent la survie de l’humanité en raison de l’ignorance et de l’inaction… ».

« les gens n’ont toujours pas saisi l’urgence des crises de la biodiversité et du climat. »

Le 1er août 2022, dans une revue scientifique américainexxiii un collectif des climatologues réputés affirme :

« …il existe de nombreuses raisons de penser que le changement climatique pourrait entraîner une catastrophe mondiale. L’analyse des mécanismes à l’origine de ces conséquences extrêmes pourrait contribuer à galvaniser l’action, à améliorer la résilience et à informer les politiques, y compris les réponses d’urgence. »xxiv.

Toujours en 2022, des chercheurs identifient « 425 « bombes carbone » qui pourraient réduire à néant la lutte contre le dérèglement climatique »xxv. Selon ces travauxxxvi, ces projets, s’ils étaient menés à terme, pourraient à eux seuls dépenser le budget carbone déterminé à la conférence de Paris.

En 2023, James Hansenxxvii, figure emblématique de la recherche sur le climat aux États-Unis, prévient déjà du dépassement inévitable des 1,5° degrèsxxviii.

Ce qu’évoque également Xavier Fettweisxxix :

« Pour la première fois depuis l’ère préindustrielle (1850-1900), le fameux seuil de +1.5°C a été atteint ou presque (+1.48°C signalé par Copernicus (*) à l’échelle globale pulvérisant le précédent record (2017) de +0.17°C. Depuis juillet 2023, c’est en fait tous les jours ou presque que la température bat les précédents records journaliers avec des anomalies à l’échelle globale atteignant parfois les +2°C ces derniers mois. »xxx.

La dichotomie entre les discours volontaristes (on y arrivera) et réalistes (on n’en fait pas assez) continuera et prendra une tournure politique en 2023 en France avec le plan d’adaptation à un réchauffement de 4° à la fin du siècle.

Sur le blog du think tank « Terra Nova », Marine Braudxxxi questionne :

« Adapter la France à +4°C : lubie politique ou nécessité fondée sur la science ? ».

Et d’évoquer les réactions :

« Scandale chez certains dans l’opposition qui reprochent au ministre d’abandonner l’atténuation, incompréhension chez quelques partenaires internationaux qui s’interrogent sur ce que cela signifie des ambitions de la France dans la baisse des émissions de gaz à effet de serre, mais… large soutien de la sphère environnementale, des ONG aux scientifiques. Ils considèrent en effet que la responsabilité du Gouvernement est bien de regarder en face la réalité du changement climatique et de préparer le pays à affronter ses conséquences, tout en faisant tout pour réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et limiter ainsi le réchauffement que nous aurons à subir. »xxxii.

Mais, que pense la communauté scientifique de l’avenir climatique? C’est la question que The Guardianxxxiii a posé à 380 climatologues de renom.

« Terrifiés mais déterminés à continuer à se battre »xxxiv écrit Damian Carrington en mai 2024.

Toujours sous la plume de Damian Carrington dans The Guardianxxxv des experts affirment « … que de nombreux signes vitaux de la Terre ont atteint des records extrêmes […] l’avenir de l’humanité est en jeu ! »xxxvi.

Avons-nous atteint « Le Point de Non-Retour » ? C’est la question que pose Bill McGuirexxxvii dans un article intitulé : « À quel point le Monde est-il proche d’un changement climatique irréversible ? »xxxviii.

On peut y lire : « Notre compréhension des points de basculement climatiques a considérablement évolué au cours des deux dernières décennies. Il y a vingt ans, ils n’étaient considérés comme des menaces sérieuses que si et quand un réchauffement global non atténué augmentait la température moyenne de la planète (par rapport à l’ère préindustrielle) de 4°C ou plus. Aujourd’hui, nous savons que des éléments essentiels du système climatique pourraient basculer à la suite d’une augmentation de la température mondiale d’un peu plus de 1°C… »

Chaque dixième de degré compte

Notre avenir climatique pourrait être comparé à une épreuve de saut en hauteur.

Quels que soient les efforts fournis, si la barre tombe, l’essai est recalé.

Mais, au lieu de descendre la barre pour le saut suivant, la hauteur de la barre (la taille de l’effort à réaliser) est relevée ! L’objectif suivant devient le dixième de degré supérieur.

Et plus le temps passe, plus la taille de l’effort augmente pour des résultats escomptés – en terme de viabilité planétaire – de moindre qualité.

Les « limites planétaires » sont biens réelles ! xxxix

2025, l’année Trump …

Sauf à vivre en dehors de toute information, il est difficile de ne pas se rendre compte que l’année a mal commencé.

Dès janvier « Donald Trump a amorcé … une marche arrière toute dans la lutte contre le changement climatique, mettant en péril les efforts mondiaux pour le freiner. »xl.

Parmi les mesures prises, celles qui s’attaquent directement à la science en général, à celle du climat en particulier.

« L’administration Trump supprime le soutien à la recherche scientifique aux États-Unis et à l’étranger qui contient un mot qu’elle trouve particulièrement gênant, à savoir « climat « », écrit Oliver Milman dans The Guardianxli dès le mois de février.

et de la désinformation

Et comme si l’ensemble du panorama n’était pas déjà fort sombre, il faut compter avec une désinformation de taille XXL. Contre laquelle « la résistance s’organise enfin », écrit Eva Morel fin mars : « Au Brésil, à quelques mois de la COP30, la naissance d’une coalition mondiale de lutte contre la désinformation climatique » xlii.

Non, croire au miracle ne suffira pas.

A l’évidence, les efforts à consentir pour limiter le réchauffement ne sont pas à l’agenda.

Une réelle limitation des activités économiques fortement génératrices de gaz à effet de serre ne fait partie d’aucun business plan, d’aucun programme politique.

L’assise électorale des causes environnementales s’est rétrécie.

L’émergence d’une conscience collective suffisamment large des enjeux se fait attendre.

SUV, voyages en avion, intelligence artificielle, … les consommations non-indispensables explosent.

En 2023, James Hansen, déclarait :

« Les vagues de chaleur record qui ont frappé les États-Unis, l’Europe, la Chine et d’autres pays ces dernières semaines ont renforcé « le sentiment de déception que nous, scientifiques, n’ayons pas communiqué plus clairement et que nous n’ayons pas élu des dirigeants capables d’une réponse plus intelligente ».

« Cela signifie que nous sommes de sacrés imbéciles », a déclaré M. Hansen à propos de la lenteur de la réponse de l’humanité à la crise climatique. « Nous devons y goûter pour y croire « .xliii

Difficile de lui donner tort.


i https://obsant.eu/entrees/20150922paris2degre.pdf

ii https://fr.wikipedia.org/wiki/Conf%C3%A9rence_de_Paris_de_2015_sur_les_changements_climatiques

iii https://www.lemonde.fr/planete/article/2015/06/05/rechauffement-le-seuil-limite-des-2-c-est-trop-eleve_4647811_3244.html

iv https://obsant.eu/entrees/20151214_2015tournant.pdf

v https://obsant.eu/entrees/20151212cop21accordasignerFR.pdf

vi https://obsant.eu/une-signature/?aut=Hubert%20Reeves

vii https://obsant.eu/entrees/20160513reeves.pdf

viii https://www.rtbf.be/article/climat-a-quoi-s-engagent-les-signataires-de-l-accord-de-paris-9447343

ix https://www.earth-system-science-data.net/about/news_and_press/2025-06-19_indicators-of-global-climate-change-2024-annual-update-of-key-indicators-of-the-state-of-the-climate-system-and-human-influence.html

x https://obsant.eu/valerie-masson-delmotte/

xi https://www.linkedin.com/posts/val%C3%A9rie-masson-delmotte-b03926206_bonjour-avec-60-scientifiques-de-54-institutions-ugcPost-7341428396897271809-qYrd/

xii https://obsant.eu/entrees/20131202cop21limiterhorsportee.pdf

xiii https://obsant.eu/sylvestre-huet/

xiv https://obsant.eu/entrees/20151204_cop21_2ou1_5.pdf

xv https://obsant.eu/entrees/20181024giec.pdf

xvi https://obsant.eu/entrees/20181008giec5.pdf

xvii https://obsant.eu/entrees/20181102europe.pdf

xviii https://obsant.eu/entrees/20181010giec6.pdf

xix https://obsant.eu/entrees/20181102giec.pdf

xx https://obsant.eu/blog/2020/12/08/seule-une-discussion-sur-leffondrement-permettra-de-sy-preparer/

xxi https://sciencepost.fr/ca-y-est-le-monde-est-de-retour-a-lavant-covid-19-pour-les-emissions-de-ges/

xxii https://obsant.eu/blog/2021/01/19/des-scientifiques-de-renom-mettent-en-garde/

xxiii https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2108146119

xxiv https://obsant.eu/blog/2022/08/03/climate-endgame/

xxv https://obsant.eu/entrees/20220515co2.pdf

xxvi https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0301421522001756?via%3Dihub

xxvii https://obsant.eu/james-hansen/

xxviii https://obsant.eu/blog/2024/01/12/le-rechauffement-de-la-planete-depassera-le-seuil-de-15c-cette-annee-selon-un-ancien-scientifique-de-la-nasa/

xxix https://obsant.eu/xavier-fettweis/

xxx https://obsant.eu/blog/2024/04/15/2023-records-climatiques/

xxxi https://tnova.fr/contributeurs/marine-braud/

xxxii https://tnova.fr/ecologie/climat/adapter-la-france-a-4-c-lubie-politique-ou-necessite-fondee-sur-la-science/

xxxiii https://www.theguardian.com/environment/ng-interactive/2024/may/08/hopeless-and-broken-why-the-worlds-top-climate-scientists-are-in-despair

xxxiv https://obsant.eu/blog/2024/05/14/terrifies-mais-determines/

xxxv https://www.theguardian.com/environment/2024/oct/08/earths-vital-signs-show-humanitys-future-in-balance-say-climate-experts

xxxvi https://obsant.eu/blog/2024/10/15/signes-vitaux/

xxxvii https://billmcguire.substack.com/p/the-point-of-no-return-how-close

xxxviii https://obsant.eu/blog/2024/10/25/le-point-de-non-retour/

xxxix https://sciencepost.fr/le-point-de-rupture-de-la-septieme-limite-planetaire-a-ete-frole/

xl https://www.connaissancedesenergies.org/afp/trump-annonce-une-marche-arriere-toute-sur-laction-climatique-250120-0

xli https://obsant.eu/blog/2025/02/26/trump-casse-le-climat/

xlii https://vert.eco/articles/au-bresil-a-quelques-mois-de-la-cop30-la-naissance-dune-coalition-mondiale-de-lutte-contre-la-desinformation-climatique

xliii https://obsant.eu/blog/2023/07/20/nous-sommes-des-imbeciles/



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24.06.2025 à 11:37

oamaster

Texte intégral (1811 mots)

L’opinion de Mark Lynas – deepltraduction Josette – un article de Damien Gayle paru dans The Guardian

Pourquoi la guerre nucléaire, et non la crise climatique, est la plus grande menace qui pèse sur l’humanité, selon Mark Lynas

Mark Lynas a passé des décennies à faire pression pour que l’on agisse sur les émissions de gaz à effet de serre, mais il affirme aujourd’hui que la guerre nucléaire est une menace encore plus grande.

Damien Gayle

Le dérèglement climatique est généralement présenté comme la menace la plus importante et la plus urgente que l’homme fait peser sur l’avenir de la planète aujourd’hui.

Mais qu’en serait-il s’il existait une autre menace, plus grave, causée par l’homme et susceptible d’anéantir non seulement la civilisation humaine, mais aussi la quasi-totalité de la biosphère, en un clin d’œil ?

À l’heure où vous lisez ces lignes, environ 4 000 armes nucléaires sont prêtes à effectuer une première frappe dans l’hémisphère nord, soit une puissance de feu atomique suffisante pour tuer jusqu’à 700 millions de personnes rien qu’avec les explosions et les brûlures.

Et ce n’est qu’un début. Les explosions et les incendies – sans précédent sur Terre depuis la collision avec la comète qui a entraîné l’extinction massive du Crétacé – enverraient suffisamment de suie dans la stratosphère pour recouvrir le globe d’une ombre impénétrable. L’absence de lumière signifie l’absence de photosynthèse, qui est à la base des réseaux alimentaires planétaires. Sans chaleur, la surface de la Terre plongerait dans un hiver glacial qui durerait des années.

Tel est le message de Mark Lynas, un écrivain britannique qui, depuis vingt ans, s’efforce d’aider les gens à comprendre la science du dérèglement climatique tout en les incitant à prendre des mesures pour réduire les émissions de carbone. Mais après trois ans de recherche pour un nouveau livre, publié le mois dernier, il considère maintenant que la guerre nucléaire est une menace encore plus grande.

« Il n’existe aucune possibilité d’adaptation à la guerre nucléaire », a déclaré M. Lynas. « L’hiver nucléaire tuera la quasi-totalité de la population humaine. Il n’y a rien à faire pour s’y préparer et rien à faire pour s’adapter lorsqu’il survient, parce qu’il se produit en l’espace de quelques heures.

« Il s’agit d’un risque existentiel bien plus catastrophique que le changement climatique. »

M. Lynas a commencé à travailler sur la guerre nucléaire en 2022, peu après l’invasion massive de l’Ukraine par la Russie. Comme beaucoup de personnes nées à l’époque de la guerre froide, il connaissait le concept de l’hiver nucléaire, c’est-à-dire l’impact environnemental probable d’un échange thermonucléaire mondial. Mais ce qui est ressorti de ses recherches est bien plus terrifiant.

Alors que le reste du monde oubliait progressivement la menace nucléaire, les chercheurs ont commencé à appliquer les nouveaux modèles de la science du climat – les mêmes que ceux utilisés pour prédire la menace croissante d’un dérèglement climatique – afin de comprendre ses implications dramatiques.

« L’incendie des villes est le mécanisme qui provoque l’hiver nucléaire », a déclaré M. Lynas. « La suie est transportée par des nuages pyrocumulonimbus – de gros nuages d’orage générés par les incendies – qui la pompent, comme une cheminée, dans la stratosphère.

« Une fois qu’elle a dépassé la tropopause, dans la stratosphère, il ne peut plus pleuvoir. Et comme elle est de couleur foncée, elle capte le soleil, se réchauffe et s’élève de plus en plus. Il fait probablement totalement noir à la surface pendant des semaines, voire des mois ».

La température descend rapidement en dessous du point de congélation. Et elle y reste pendant des années. « Il n’y aura plus jamais de récolte pour l’humanité. La nourriture ne poussera plus jamais. Le temps que le soleil réapparaisse et que les températures remontent, en l’espace d’une dizaine d’années, tout le monde sera mort. »

Quelle est la probabilité de ce scénario ? Personne ne serait assez fou que pour déclencher une guerre nucléaire ? En fait, selon M. Lynas, c’est possible. Après tout, les États-Unis ont utilisé des armes nucléaires contre des civils au Japon en 1945 et, depuis lors, le monde s’est trouvé à plusieurs reprises à quelques minutes d’une guerre nucléaire, que ce soit par accident ou par esprit de guerre.

Aujourd’hui, les États-Unis et la Russie ont adopté des doctrines de première frappe qui menacent d’utiliser des armes nucléaires même en cas d’attaques conventionnelles (la Chine, notamment, a une politique de « non-utilisation en premier »).

Pendant ce temps, les armes nucléaires continuent de proliférer. Les États-Unis et la Russie détiennent les arsenaux les plus importants, avec environ 12 000 armes à eux deux. La Chine est en train de rattraper son retard, avec un arsenal estimé à 500 armes en 2024. La Grande-Bretagne, la France, Israël, l’Inde, le Pakistan et la Corée du Nord sont également armés. L’Iran est apparemment sur le point de mettre au point sa propre arme, une étape que les observateurs craignent qu’il ne soit plus enclin à franchir après les attaques israéliennes de la semaine dernière. [l’article date d’avant l’opération Midnight Hammer]

Le risque d’erreur est également élevé. Si les systèmes d’alerte précoce américains se déclenchaient, la doctrine nucléaire américaine donnerait six minutes à Donald Trump pour décider s’il s’agit d’un problème (ce qui s’est déjà produit) ou pour réagir en conséquence. La Russie disposerait d’un système de « main morte » qui lancerait automatiquement des missiles balistiques au cas où ses propres structures de commande et de contrôle seraient désactivées.

Que peut-on donc faire ? Pour commencer, nous pourrions cesser de l’ignorer. M. Lynas appelle à la renaissance d’un mouvement antinucléaire d’une ampleur comparable à celle du mouvement climatique actuel, bien qu’il ait des critiques à formuler à l’égard des mouvements antérieurs de ce type.

« Du côté des réussites, il y avait des personnes très dévouées qui ont consacré toute leur vie à cette question, en très grand nombre », a-t-il déclaré. « Mais c’était aussi un mouvement politiquement très, très à gauche, très hippie, du type mouvement pour la paix – des espaces réservés aux femmes. Et ce genre de choses, bien sûr, signifie que toute personne politiquement centriste ou de droite n’est pas impliquée.

« Et si vous avez une base politique très étroite dans votre mouvement, vous aurez un taux de réussite très faible. »

Lynas rejette le désarmement nucléaire unilatéral, qu’il considère comme naïf, et soutient – contrairement aux précédents militants antinucléaires – que l’énergie nucléaire non seulement ne constitue pas une menace, mais qu’elle pourrait même être un avantage considérable pour la civilisation humaine, notamment en raison de son potentiel de production d’énergie à faible teneur en carbone.

Néanmoins, certaines de ses suggestions sont assez radicales, y compris le fait de traiter tous les membres de la chaîne de commandement des « neuf États nucléaires », depuis les dirigeants jusqu’au bas de l’échelle, comme des criminels de guerre potentiels, soumis à des restrictions légales et à des sanctions dans les États qui choisissent de ne pas détenir d’armes nucléaires.

Malgré toutes ces sombres possibilités, M. Lynas voit de l’espoir – et dans des endroits inhabituels. « Trump a le mérite de bousculer les choses d’une manière qui pourrait conduire à un résultat plus positif », a-t-il déclaré. Tout comme il a fallu un autre président républicain, Ronald Reagan, pour donner le coup d’envoi du désarmement américain et soviétique dans les années 1980, M. Trump pourrait faire ce que les démocrates, désireux de prouver leur force, ne pouvaient – ou ne voulaient – pas faire.

« Et vous savez, peut-être que sa bromance avec [Vladimir] Poutine et Kim Jong-un ou autre les amènera à la table des négociations ».


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