Souleymane Bachir Diagne, dans De langue à langue, vous proposez de mettre l’hospitalité de la traduction à l’épreuve de la domination coloniale1. Comment peut-on passer de la violence à l’hospitalité de la traduction ? Souleymane Bachir Diagne – Le fait que nous soyons à Fès me donne l’occasion, non seulement remercier ceux qui ont organisé cette rencontre et le public présent, mais également de dire combien je me réjouis de pouvoir, pour la première fois, avoir une conversation
Le 28 décembre 2024, les autorités afghanes ont ajouté une nouvelle mesure liberticide concernant les femmes : celles-ci ne doivent plus se tenir dans une pièce ayant une fenêtre donnant sur une autre maison ou une rue. Pourquoi ? « Le fait de voir des femmes travaillant dans des cuisines, dans les cours ou collectant de l’eau dans des puits peut engendrer des gestes obscènes », précise le document des talibans. Déjà, les petites filles ne peuvent suivre des cours au-delà de l’école
« Je décidai donc d’aller travailler “sur le terrain”, en essayant de monter les projets les plus justes possibles au regard de tout ce que j’avais appris. » La passion commence avec les ponts. On peut d’ailleurs découvrir quelques un de vos croquis en couverture intérieure, accompagnés de vos calculs. « La définition de l’architecture telle que j’avais appris à la rêver avant et pendant mes études était simple : bâtir du vide. » Mais on comprend très vite que l’architecture
Les Damnés, un film de Roberto Minervini, est sorti en salle le 12 février 2025. Il avait été présenté au Festival de Cannes en 2024 dans la catégorie Un certain regard. Le cinéaste italien installé en Amérique est peu connu d’un large public, ce qui est son choix délibéré. Le film raconte un épisode de la guerre de Sécession, de 1862, lorsqu’un groupe de volontaires patrouille dans les régions de l’Ouest, dans le Montana. Le but de leur mission n’est pas clair, et c’est
Comment penser un avenir de la nature qui ne soit pas compromis par la frénésie humaine ? Comment décrire l’être humain d’aujourd’hui comme être à la fois vivant, naturel et social, sans les barrières qui, il y a encore peu, séparaient ce qui était alors considéré comme un ensemble de règnes autonomes ou d’univers différents ? Ces interrogations sont les nôtres aujourd’hui. Nous sentons et savons qu’il nous est impossible de refermer l’homme sur ses seuls traits humains,
En moins d’un siècle, le nom de Munich aura été associé deux fois à un basculement du continent européen. Non pas un basculement dans l’inconnu, car en 1938 comme aujourd’hui, l’événement marque l’accélération de mouvements de fond, au moins autant qu’une rupture. Mais un basculement hors des règles de la politique et de la diplomatie telles qu’elles existent encore, au profit du coup de force. La comparaison historique s’arrête là : en 1938, les dirigeants européens