Les médias auront été au centre de la campagne des élections législatives à un degré sans précédent – non seulement à titre de canal et de partie prenante de la campagne, mais à titre de problème, d’enjeu actuel et futur pour le fonctionnement même d’une démocratie. Il y a à cela trois raisons principales qui tiennent au contexte le plus proche, tandis que d’autres motifs renvoient à ce qu’on appelle, pour paraphraser le titre original d’un classique, les « transformations
S’il est un fil rouge dans la vie politique aux États-Unis ces dernières années, c’est de voir voler en éclat toutes ses normes établies. Au printemps 2024, Donald Trump devint le premier ancien président – et le premier candidat présidentiel – à être inculpé devant un tribunal. Au mois de juillet, il devient le premier personnage politique d’envergure à être la cible d’un attentat depuis près d’un demi-siècle. Fin juillet, Joe Biden – le président le plus âgé
Quelque chose lasse dans le constat répété de ce que le « métier » de curator (commissaire d'exposition, comme on disait autrefois) consiste si souvent à se faire le relais des lubies à la mode. « Inner Powers », « curatée » par Julie Crenn, en est une illustration parmi d'autres : un titre en anglais (pourquoi ?), des mots et concepts dans l'air du temps – résilience, « empouvoirement », « visibilisation », sorcière, race, genre – et l'impression entêtante
The Return of the Native de Thomas Hardy était le roman préféré d’un de mes amis sculpteur – mon ami le plus cher. Souvent, il évoquait son prologue qui décrit la lande. C’était le personnage principal, disait-il, un paysage devenu visage. De ce premier chapitre, je ne connaissais que le titre qu’il citait parfois quand on se revoyait après quelque temps : « A face on which time makes but little impression ». Régulièrement, j’ai promis de le lire et, toujours, j’en étais
À quoi reconnaît-on que quelque chose est en train de changer dans les mentalités communes ? Quel est ce travail intérieur, cette maturation longtemps invisible, qui transforme peu à peu l’image qu’une société se donne d’elle-même et de son chemin, créant les conditions pour que la survenue d’un événement, quel qu’il soit, en infléchisse alors radicalement le cours ? Les historiens comme les sociologues se méfient de la notion de « signal faible », qui n’est souvent
La commémoration du génocide des Tutsi, trente ans après, s’est déroulée dans une conjoncture politique inédite, mais prévisible, et en partie programmée. Trois ans ont passé depuis le Rapport Duclert en France et le Rapport Muse au Rwanda, qui évaluaient le rôle de la France au Rwanda de 1990 à 19941. Le premier avait presque créé la surprise en concluant à des « responsabilités lourdes et accablantes » de la France, mais sans retenir la complicité de génocide. Le second