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10.03.2025 à 07:42

Khrys’presso du lundi 10 mars 2025

Khrys

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière. Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer … Lire la suite­­
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Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


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Les autres lectures de la semaine

  • Derrière la tronçonneuse de Musk, la guerre fiscale des milliardaires (multinationales.org)

    Derrière les attaques spectaculaires d’Elon Musk contre les agences fédérales américaines, une autre bataille se prépare en coulisses : celle de l’extension des baisses d’impôts imposées par Trump en 2017, avec à la clé un coût astronomique pour les finances publiques américaines, et une cure d’austérité beaucoup plus drastique qui affecterait l’ensemble de la population.

  • Doge : l’efficacité, vraiment ? (danslesalgorithmes.net)
  • Why Techdirt Is Now A Democracy Blog (Whether We Like It Or Not) (techdirt.com)

    Remember all those tech CEOs who thought they could control Trump ? All those VCs who figured they could profit from chaos ? All those business leaders who decided that “woke institutions” were a bigger threat than authoritarian power grabs ? They’re learning a very expensive lesson about the difference between creative destruction and just plain destruction. […] The political press may not understand what’s happening (or may be too afraid to say it out loud), but those of us who’ve spent decades studying how technology and power interact ? We see it and we can’t look away. […] when WaPo’s opinion pages are being gutted and tech CEOs are seeking pre-approval from authoritarians, the line between “tech coverage” and “saving democracy” has basically disappeared. It’s all the same thing.

  • Big Tech Wants You Trapped. The Open Web Sets You Free (joanwestenberg.com)

    YouTube, X, Instagram, and TikTok aren’t neutral spaces. They’re businesses built on capturing your attention and data. Their algorithms, notification systems, and content policies all serve one purpose : keeping you engaged on their terms. And their terms alone. There’s no freedom here – except the freedom to leave.

  • The Moral Implications of Being a Moderately Successful Computer Scientist and a Woman (sigops.org – article d’août 2024)

    Misogyny enforces a patriarchical worldview that the majority of the world holds as the morally correct one. Thus, when women break this norm (i.e., by demanding authority, recognition, space and not providing goods that men feel entitled to like domestic, emotional and mental labor), they are in the wrong. The men are seen as the victims, while the women enduring the misogyny are the bad actors. […] If we penalize a man for harassing a woman in computer science, we’re told we are “ruining his life”, but if a woman leaves because of harassment, she just “couldn’t cut it.” Why ? This view assumes a moral framework where men are entitled to a career as a computer scientist or professor, while women are generously being allowed the same thing, which can be taken away at any time. […] While men claim to be unemotionally seeking scientific truth in research, I have never seen a woman so personally invested and emotional about a research idea. Perhaps because women are not allowed to use “top computer scientist” as their entire identity since birth, we are better able to separate our research ideas from ourselves and coldly discuss their pros and cons. […] But of course women are hysterical, and men are just passionate. […] Being a woman in tech is insane. We do not work in the same moral system model as most of the people that we interact with daily and we can’t talk about it, because when we do, we are the ones portrayed as crazy or hysterical.

  • Masculinité et politique à l’ère du trumpisme (theconversation.com)
  • Masculinisme : une longue histoire de résistance aux avancées féministes (theconversation.com)
  • Face à l’internationale d’extrême droite : que reste-t-il de la quatrième vague féministe ? (contretemps.eu)

    La montée, puis la prise de pouvoir, par le fascisme dans les années 1920 et 1930 est classiquement interprétée comme une réponse à la force du mouvement ouvrier, et au risque d’une révolution imminente […] Dans cette perspective, on pourrait alors relire la montée de l’extrême droite à l’échelle internationale dans les années 2010 et 2020 comme une réponse à la force non moins internationale du mouvement féministe et LGBTI+

  • Les origines colonialistes de l’extrême droite française : la filière OAS-FN (blogs.mediapart.fr)
  • Comment les écogestes entretiennent la catastrophe (frustrationmagazine.fr)
  • What’s the deal with the gut-brain connection ? (scopeblog.stanford.edu)

    It affects your mood, your sleep, even your motivation to exercise. There’s convincing evidence that it’s the starting point for Parkinson’s disease and could be responsible for long COVID’s cognitive effects. And it sits about 2 feet below your brain.

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Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.

Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).

09.03.2025 à 09:00

ChatGPT : le mythe de la productivité

Framasoft

Avec ChatGPT, le but de l’écriture c’est de remplir une page, pas de réaliser le processus de réflexion qui l’accompagne. C’est justement tout l’inverse dont nous avons besoin !
Texte intégral (2067 mots)

Cet article est une republication, avec l’accord de l’auteur, Hubert Guillaud. Il a été publié en premier le 17 septembre 2024 sur le site Dans Les Algorithmes sous licence CC BY-NC-SA.


 

Avec ChatGPT, le but de l’écriture c’est de remplir une page, pas de réaliser le processus de réflexion qui l’accompagne. C’est justement tout l’inverse dont nous avons besoin !

 

 

 

 

 

 

« Pourquoi pensons-nous que dans l’art, il y a quelque chose qui ne peut pas être créé en appuyant sur un bouton ? » Les grands modèles de langage pourraient-ils devenir meilleurs que les humains dans l’écriture ou la production d’image, comme nos calculatrices sont meilleures que nous en calcul ? se demande l’écrivain de science-fiction Ted Chiang dans une remarquable tribune pour le New Yorker. Il y rappelle, avec beaucoup de pertinence, que l’IA vise à prendre des décisions moyennes partout où nous n’en prenons pas. Quand on écrit une fiction, chaque mot est une décision. Mais quand on demande à une IA de l’écrire pour nous, nos décisions se résument au prompt et toutes les autres décisions sont déléguées à la machine.

Chiang rappelle l’évidence. Que l’écriture, par la lecture, tisse une relation sociale. « Tout écrit qui mérite votre attention en tant que lecteur est le résultat d’efforts déployés par la personne qui l’a écrit. L’effort pendant le processus d’écriture ne garantit pas que le produit final vaille la peine d’être lu, mais aucun travail valable ne peut être réalisé sans lui. Le type d’attention que vous accordez à la lecture d’un e-mail personnel est différent de celui que vous accordez à la lecture d’un rapport d’entreprise, mais dans les deux cas, elle n’est justifiée que si l’auteur y a réfléchi. » Il n’y a pas de langage sans intention de communiquer. Or, c’est bien le problème des IA génératives : même si ChatGPT nous dit qu’il est heureux de nous voir, il ne l’est pas.

Capture d’écran du titre de l’article du New Yorker « Why A.I. isn’t going to make art »

 

« Comme l’a noté la linguiste Emily M. Bender, les enseignants ne demandent pas aux étudiants d’écrire des essais parce que le monde a besoin de plus d’essais d’étudiants. Le but de la rédaction d’essais est de renforcer les capacités de réflexion critique des étudiants. De la même manière que soulever des poids est utile quel que soit le sport pratiqué par un athlète, écrire des essais développe les compétences nécessaires pour tout emploi qu’un étudiant obtiendra probablement. Utiliser ChatGPT pour terminer ses devoirs, c’est comme amener un chariot élévateur dans la salle de musculation : vous n’améliorerez jamais votre forme cognitive de cette façon. Toute écriture n’a pas besoin d’être créative, sincère ou même particulièrement bonne ; parfois, elle doit simplement exister. Une telle écriture peut soutenir d’autres objectifs, comme attirer des vues pour la publicité ou satisfaire aux exigences bureaucratiques. Lorsque des personnes sont obligées de produire un tel texte, nous pouvons difficilement leur reprocher d’utiliser tous les outils disponibles pour accélérer le processus. Mais le monde se porte-t-il mieux avec plus de documents sur lesquels un effort minimal a été consacré ? Il serait irréaliste de prétendre que si nous refusons d’utiliser de grands modèles de langage, les exigences de création de textes de mauvaise qualité disparaîtront. Cependant, je pense qu’il est inévitable que plus nous utiliserons de grands modèles de langage pour répondre à ces exigences, plus ces exigences finiront par devenir importantes. Nous entrons dans une ère où quelqu’un pourrait utiliser un modèle de langage volumineux pour générer un document à partir d’une liste à puces, et l’envoyer à une personne qui utilisera un modèle de langage volumineux pour condenser ce document en une liste à puces. Quelqu’un peut-il sérieusement affirmer qu’il s’agit d’une amélioration ? »

« L’informaticien François Chollet a proposé la distinction suivante : la compétence correspond à la façon dont vous accomplissez une tâche, tandis que l’intelligence correspond à l’efficacité avec laquelle vous acquérez de nouvelles compétences. » Pour apprendre à jouer aux échecs, Alpha Zero a joué quarante-quatre millions de parties ! L’IA peut-être compétente, mais on voit bien qu’elle n’est pas très intelligente. Notre capacité à faire face à des situations inconnues est l’une des raisons pour lesquelles nous considérons les humains comme intelligents. Une voiture autonome confrontée à un événement inédit, elle, ne sait pas réagir. La capacité de l’IA générative à augmenter la productivité reste théorique, comme le pointait Goldman Sachs en juillet« La tâche dans laquelle l’IA générative a le mieux réussi est de réduire nos attentes, à la fois envers les choses que nous lisons et envers nous-mêmes lorsque nous écrivons quelque chose pour que les autres le lisent. C’est une technologie fondamentalement déshumanisante, car elle nous traite comme des êtres inférieurs à ce que nous sommes : des créateurs et des appréhenseurs de sens. Elle réduit la quantité d’intention dans le monde. » Oui, ce que nous écrivons ou disons n’est pas très original le plus souvent, rappelle l’écrivain. Mais ce que nous disons est souvent significatif, pour nous comme pour ceux auxquels l’on s’adresse, comme quand nous affirmons être désolés. « Il en va de même pour l’art. Que vous créiez un roman, une peinture ou un film, vous êtes engagé dans un acte de communication entre vous et votre public ». « C’est en vivant notre vie en interaction avec les autres que nous donnons un sens au monde ».

Le philosophe du net, Rob Horning, dresse le même constat. Ces machines « marchandisent l’incuriosité », explique-t-il. « Les LLM peuvent vous donner des informations, mais pas les raisons pour lesquelles elles ont été produites ou pourquoi elles ont été organisées de certaines manières ». Ils permettent assez mal de les situer idéologiquement. Or, la recherche, l’écriture, permettent de construire de la pensée et pas seulement des résultats. A contrario, les solutions d’IA et les entreprises technologiques promeuvent le « mythe de la productivité », l’idée selon laquelle économiser du temps et des efforts est mieux que de faire une activité particulière pour elle-mêmeLe mythe de la productivité suggère que tout ce à quoi nous passons du temps peut-être automatisé. La production peut-être accélérée, sans limite. Les raisons pour lesquelles nous le faisons, la profondeur que cela nous apporte n’ont pas d’importance. Selon ce mythe, le but de l’écriture c’est de remplir une page, pas de réaliser le processus de réflexion qui l’accompagne… Comme si le but de l’existence n’était que de déployer des techniques pour gagner du temps. Pour Horning, ce n’est pas tant un mythe qu’une idéologie d’ailleurs, qui « découle directement de la demande du capitalisme pour un travail aliéné, qui consiste à contraindre des gens à faire des choses qui ne les intéressent pas, orchestrées de telles manières qu’ils en tirent le moins de profit possible ». Dans le travail capitaliste, le but est d’ôter la maîtrise des travailleurs en les soumettant aux processus de travail cadencés. La page de contenus est une marchandise dont la valeur dépend du prix payé pour elle, plutôt que de l’expérience de celui qui l’a produite ou de celui qui l’a consommée.

Pour les entreprises, l’efficacité est supérieure au but : elle est le but qui invalide tous les autres. Quand le but de l’art, de l’éducation ou de la pensée, est d’être confronté à l’intentionnalité, à la preuve irréfutable de la subjectivité, comme le pointe Chiang. « L’IA générative est la quintessence de l’incurie, parfaite pour ceux qui détestent l’idée de devoir s’intéresser à quoi que ce soit. »

Le problème, c’est que ces effets délétères ne concernent pas une production textuelle en roue libre qui serait limitée au seul monde de l’entreprise, où un argumentaire en remplacerait un autre sans que ni l’un ni l’autre ne soit lu. Les effets de cette productivité pour elle-même sont bien réels, notamment dans le monde scolaire, s’inquiétait récemment Ian Bogost qui estime que depuis le lancement de ChatGPT, nous sommes passés de la consternation à l’absurdité : des étudiants génèrent des devoirs avec l’IA que les enseignants font corriger par l’IA. Certes, bien sûr, tout le monde va devoir s’y adapter. Mais le risque est grand que ces technologies rendent caduc l’un des meilleurs outil d’apprentissage qui soit : l’écriture elle-même. 

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