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26.07.2025 à 19:13

Essoufflement ou stabilisation ? Le trumpisme à Washington après six mois de Trump

Matheo Malik

La tronçonneuse a-t-elle été remplacée par un scalpel ?

La nouvelle génération, qui a posé il y a six mois ses bagages à Washington, semble avoir trouvé une forme d’équilibre mais sans résoudre aucune des divisions idéologiques profondes qui la traversent.

Depuis la capitale américaine, Marlène Laruelle livre une radiographie.

Trump : six mois à la Maison-Blanche | 6/7

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Texte intégral (3795 mots)

Spectaculaire, brutal, chaotique  : le projet civilisationnel de Donald Trump semble se déployer de manière inarrêtable, irrésistible.

Cela fait six mois qu’il est à la Maison-Blanche. Face au vertige des nombreux bouleversements enclenchés à Washington, comment faire un inventaire   ?

Pour dresser le bilan provisoire d’une présidence qui veut changer le cours de l’histoire en transformant la vieille république américaine en empire, nous publions cette semaine notre première série d’été pour essayer de comprendre — au-delà des sources — ce qu’a mis en acte concrètement Donald Trump pendant six mois. Et comment lui résister.

Après six mois à la Maison-Blanche, le pouvoir de Donald Trump semble avoir trouvé une forme plus stable. Si l’esprit « révolutionnaire » des premières semaines n’a disparu, certains équilibres idéologiques — certes précaires — commencent à prendre forme au sein de l’administration. Ils pourraient guider les années à venir de la présidence Trump.

La fin de « l’énergie révolutionnaire » ?

L’élément le plus révolutionnaire, le Département pour l’efficacité gouvernementale ou DOGE, sous le leadership d’Elon Musk, a vécu.

Le DOGE a en effet échoué à couper dans les énormes dépenses publiques de l’État fédéral, allant jusqu’à susciter la défiance d’une partie de l’électorat trumpiste. Les coupes budgétaires initiées — de l’ordre de 175 milliards de dollars — sont ainsi restées très inférieures à l’objectif annoncé d’un « trillion » de dollars. 

C’est bien évidemment beaucoup pour les agences les plus touchées — les domaines qui pâtissent le plus de cette politique sont l’environnement, l’éducation, le développement et le soft power américain en général — mais minime en comparaison de ce que dépense l’État fédéral au quotidien.

Mais le message est passé : c’est là que se situe, pour l’essentiel, le véritable héritage du DOGE. 

Le départ d’environ 130 000 fonctionnaires fédéraux — renvoyés ou partis « volontairement » 1 —, marque la victoire du récit poussé par une partie du mouvement MAGA selon lequel l’État fédéral serait un bastion « woke » à affaiblir à tout prix. Après le départ fracassant de Musk et son divorce spectaculaire avec Trump, le DOGE a réajusté sa mission sur des objectifs plus modestes de réduction de l’appareil fédéral.

En d’autres termes, la tronçonneuse va être remplacée par un scalpel aux missions plus précises.

La politique étrangère trumpiste : néoconservateurs, restrainers, et « transactionnalistes »

La politique étrangère sera influencée par l’équilibre — encore à trouver — entre trois groupes qui, bien que tous unis sous la bannière de la politique America First, sont en réalité divisés.

On y trouve des néoconservateurs ralliés à la cause trumpiste, qui tentent de pousser le président vers une politique étrangère républicaine plus classique ; des restrainers partisans d’une politique étrangère « retenue » 2, voire isolationniste, et des transactionnalistes, principalement issus des milieux d’affaires et prêts à des concessions idéologiques de tout bord au nom du « deal ».

La tronçonneuse de Musk va être remplacée par un scalpel.

Marlène Laruelle

Les proches du président sont divisés entre les restrainers, représentés par le vice-président J. D. Vance, et des personnalités plus proches des néoconservateurs et favorables à une politique plus engagée, comme l’ancien conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz, et Keith Kellogg, l’envoyé présidentiel pour l’Ukraine. 

Marco Rubio, qui est devenue l’une des figures centrales du gouvernement, cumulant plusieurs chapeaux — dont celui de conseiller à la sécurité nationale par intérim en remplacement de Waltz depuis le 1er mai — se situe entre les deux écoles  : historiquement proche des néocons, il s’est rallié à des positions plus marquées par la retenue et semble vouloir jouer le point d’équilibre entre les deux clans sur tous les conflits — de la guerre en Ukraine à l’embrasement au Moyen-Orient en passant par la relation avec la Chine.

Pour les think tanks trumpistes, la période d’ajustement est prolongée

La personnalité imprévisible de Trump et sa stratégie de navigation « à vue » secouent jusqu’aux milieux trumpistes. 

Bien qu’elle ait bénéficié de la publicité autour du Project 2025, la Heritage Foundation peine à produire la nouvelle élite trumpiste et reste prisonnière de logiques républicaines classiques 3. Il en va de même pour le Manhattan Institute, autre think tank conservateur, né dans les années 1970 et qui bénéficie au sein du monde MAGA, du prestige de l’un de ses experts, Christopher Rufo, chantre des attaques contre le savoir universitaire.

Les forces vives qui mettent en pratique le trumpisme sont toujours aussi actives à Washington.

Marlène Laruelle

D’autres think tanks tentent de garder leur cap idéologique : le Hudson Institute, qui bénéficie de larges contrats de recherche avec le Pentagone, reste sur sa ligne néoconservatrice, quitte à se retrouver en conflit avec certaines décisions présidentielles.

De l’autre côté du spectre, le Quincy Institute s’est récemment réjoui de la prise de distance de Trump envers Israël : l’institution s’était démarquée pour ses prises de position relativement pro-palestiniennes — une rareté dans le petit monde washingtonien. Enfin le Stimson Center continue à soutenir une reprise du dialogue avec la Russie, malgré le peu d’avancées sur le front des négociations. 

Les think tanks créés spécifiquement pour accompagner Trump après son départ de la présidence en 2021 sont plus chanceux.

Le Center for Renewing America et l’America First Policy Institute (AFPI) sont ainsi parvenus à produire de nouveaux cadres trumpistes en peu de temps 4. Russell Vought, l’influent directeur du bureau de la gestion et du budget à la Maison Blanche est issu du premier — tandis que Pam Bondi, ministre de la justice, et Linda McMahon, ministre de l’agriculture et du logement ont fourbi leurs armes dans les rangs du second. 

Toutefois, s’ils fournissent des cadres à la nouvelle administration, ces think tanks éprouvent des difficultés à produire une pensée stratégique digne de ce nom et manquent de crédibilité intellectuelle.

Former les jeunes générations trumpistes : le dilemme du nouveau cycle à Washington

Si les luttes politiques internes se tassent donc quelque peu, les forces vives qui mettent en pratique le trumpisme sont toujours aussi actives à Washington  : des milliers de jeunes staffers ambitieux sont en train de créer une vie culturelle parallèle dans la capitale américaine.

Jeunes hommes en costume, jeunes femmes bien habillées respectant les stéréotypes genrés traditionnels ont envahi les cafés, lounges et restaurants des quartiers autour du Congrès. 

Ces staffers viennent des grandes universités conservatrices comme Hillsdale College dans le Michigan — qui a son propre campus à Washington — ou l’université évangélique Liberty University, en Virginie, qui place tous ses étudiants en stage dans les institutions fédérales.

Ils sont pétris de ce qu’on appelle aux États-Unis la classical education — des cursus centrés sur l’histoire américaine, la pensée des pères fondateurs, le droit constitutionnel et l’histoire de la pensée occidentale — et aiment parler de valeurs occidentales et de philosophie politique 5. Ils combinent ce classicisme avec la culture de la génération Z, entièrement tournées vers les réseaux sociaux : ils vénèrent ainsi les héros de la Big Tech — en qui ils voient les porteurs de l’éthos américain et d’un nouveau Gilded Age pour leur pays — et socialisent lors des soirées arrosées organisées par les grandes firmes de cryptomonnaies proches de Trump comme celles de David Sacks, le « tsar » de l’IA et des cryptoactifs.

Sur le plan intellectuel, le trumpisme reste composé de plusieurs écosystèmes idéologiques en tension.

Marlène Laruelle

Si l’administration Trump manque encore de cadres pour ses postes les plus exposés, plusieurs organisations s’activent dans l’ombre pour former les nouvelles générations. C’est le cas du American Moment, très proche de J. D. Vance, qui offre des formations professionnelles aux étudiants conservateurs et des bourses pour travailler à Washington. Son cofondateur, Saurabh Sharma, a été nommé à la Maison-Blanche dans le service en charge du personnel présidentiel. C’est également le cas de la Fellowship Ben Franklin, proposée aux nouvelles recrues trumpistes du Département d’État.

Dans les milieux universitaires, de nouveaux « centres de civisme et de leadership » 6 financés par des fonds publics provenant des États républicains, ont émergé afin de donner voix à des universitaires conservateurs dans des universités largement progressistes comme Arizona State University, University of Florida et University of Texas à Austin.

Des associations universitaires conservatrices comme American Council on Trustees and Alumni et National Association of Scholars se sont trouvées revigorées par les offensives trumpistes contre les grandes universités de la Ivy League. Bien que dans une moindre mesure, l’association MAGA « Turning Point USA », qui recrute sur les campus américains, prend également de l’ampleur. Ces projets sont soutenus par de puissantes structures comme la Bradley Foundation, la Koch Foundation, la Olin Foundation ou l’homme d’affaires de Caroline du Nord J. Arthur Art Pope 7.

Derrière l’alliance de circonstance, des clivages idéologiques profonds

Sur le plan intellectuel, le trumpisme reste composé de plusieurs écosystèmes idéologiques en tension.

Tous sont unis par les idées postlibérales : le libéralisme tel qu’il existe depuis les années 1990 aurait échoué et devrait être dépassé, soit par un retour à des pensées pré-libérales comme une forme de théocratie chrétienne, soit par l’invention d’un nouveau modèle politique futuriste.

Mais par-delà la vision partagée de ce qu’il rejette, le trumpisme se construit sur des imaginaires politiques — et parfois peu homogènes.

Techno-droite contre chrétiens post-libéraux

La ligne de partage la plus visible divise les intellectuels conservateurs, souvent catholiques (Adrian Vermeule, Patrick Deneen, Sohrab Ahmari, etc.), dits post-libéraux, et la techno-droite d’Elon Musk, Peter Thiel et autres tycoons de la « mafia Paypal ». Les intellectuels post-libéraux appellent à une société conservatrice, religieuse, non-consumériste, centrée sur le bien-être collectif plutôt qu’individuel, faite de petites communautés fermées croyant dans le Bien et le Bon et refusant ce qu’ils interprètent comme un nihilisme moral. La techno-droite propose quant à elle une vision du futur élitaire et libertarienne dans laquelle un petit groupe choisi d’êtres humains mâles et riches pourrait vivre une humanité augmentée par la technologie, se rendre dans l’espace, se reproduire de manière quasi-industrielle, et laisser le reste des leurs concitoyens croupir sur une planète polluée et surpeuplée. 

Il y a donc peu de choses en commun, donc, entre un projet centré sur une réhabilitation chrétienne de l’ontologie humaine et un projet qui considère que l’IA pourra aisément remplacer la plupart des humains. Pourtant, certains comme Patrick Deneen tentent d’articuler l’idée qu’il existerait une symbiose et non une contradiction, entre ces deux courants 8. Mais le fait que J. D. Vance puisse en un sens la personnifier n’en résout pas les contradictions philosophiques.

La fin explosive de la relation entre Trump et Musk n’a pas affecté la relation entre ces deux courants majeurs du trumpisme car des figures intellectuellement plus consistantes que Musk tels que Peter Thiel or Alex Karp continuent à marche accélérée la fusion de Palantir avec l’État américain et en particulier le Pentagone.

Pour ou contre le regime change en Europe

Une autre ligne de division oppose ceux qui appellent les États-Unis à une nouvelle politique transatlantique fondée sur des valeurs illibérales et ceux qui souhaitent une politique américaine focalisée uniquement sur les intérêts nationaux 9

Dans le premier camp, le discours de J. D. Vance à Munich, le soutien d’Elon Musk et de plusieurs officiels aux figures d’extrême droite en Europe, et l’appel à la recherche d’« alliés civilisationnels en Europe » lancé par un employé du Département d’État sur le site officiel du ministère.

Dans l’autre, on trouve des experts de politique étrangère travaillant dans des think tank trumpistes comme Sumantra Maitra, qui argue qu’il ne sert à rien de faire la morale illibérale aux Européens — au risque de reproduire les erreurs des néoconservateurs avec un autre logiciel idéologique, et que Washington ferait mieux de se concentrer sur ses propres intérêts nationaux.

L’immigration et l’économie

Une troisième ligne de partage oppose les trumpistes « originels », ceux qui viennent du monde MAGA, pour qui l’émigration est un problème majeur et qui veulent recentrer l’identité nationale sur les Blancs du pays — une tendance incarnée par Steve Bannon — et la techno-droite, qui souhaite une émigration contrôlée garantissant une force de travail bon marché et des cerveaux tech venus du monde entier. 

Le monde trumpiste est également divisé sur les questions économiques.

Le thème le plus polarisant a bien évidemment été l’imposition — ou plus exactement la menace d’imposition dans bien des cas — par la nouvelle administration de droits de douane disproportionnés à presque la totalité des pays du monde. 

Les forces vives du trumpisme ne croient ni dans le néolibéralisme globalisé, ni dans le capitalisme financier.

Elles projettent un mixte de productivisme — à travers la réindustralisation et l’extractivisme dans le secteur énergétique — et de décroissance de la consommation. 

Les commentaires de Trump sur le fait qu’une récession ne serait pas si mauvaise pour les Américains et que consommer moins est parfois nécessaire fait assez clairement écho aux racines postlibérales du projet trumpiste, au grand dam de la majorité des milieux républicains classiques.

Le tournant monarchique

Une question demeure en suspens. La dimension la plus radicale du projet trumpiste — la transformation de la république américaine en empire en passant par la monarchie — est-elle toujours d’actualité ?

Après six mois au pouvoir, la seconde présidence de Donald Trump reste marquée par une contre-révolutionnaire par bien des aspects. 

Les forces vives du trumpisme ne croient ni dans le néolibéralisme globalisé, ni dans le capitalisme financier.

Marlène Laruelle

La politique étrangère est peut-être le domaine ou les politiques républicaines classiques des néoconservateurs semblent gagner des points contre la vision du monde MAGA — même si les changements d’opinion réguliers de Trump ne garantissent à aucun camp de pouvoir se reposer sur leur lauriers. 

Mais dans le domaine intérieur, si le DOGE est passé en arrière-plan de l’agenda politique, les attaques contre l’État de droit, la mise sur pression de la justice et de la science, et le « tournant monarchique » — allant des travaux sur la possibilité d’une troisième mandat de Trump à la renaissance de la théorie du pouvoir exécutif unitaire — confirme le changement d’ère. 

L’objectif d’une transformation profonde et irréversible du champ politique, institutionnel et culturel étatsunien reste pour cette fraction l’objectif final à atteindre.

Reste à voir si, confronté à la première vraie crise venue de sa base politique — l’affaire de la « liste Epstein » — le trumpisme — compris comme l’équation complexe entre les nouvelles élites de Washington et le mouvement MAGA — parviendra tenir. Pour l’inquiétant prophète des Lumières noires Curtis Yarvin, il est peut-être déjà trop tard.

Sources
  1. Officially, 59,000 federal jobs are gone under Trump. There’s more to the picture », NPR, 6 juin 2025.
  2. Competing Visions of Restraint for U.S. Foreign Policy », RAND, 9 janvier 2025.
  3. Conservative Think Tanks and Project 2025 : Much Ado About Nothing New ? », Illiberalism Studies Program, 30 avril 2025.
  4. Les think tanks conservateurs à l’épreuve du moment Trump », The Conversation, 5 juin 2025.
  5. Last Boys at the Beginning of History : Thymos comes to the capital », The Point, 22 janvier 2025.
  6. Old Project, New Vehicle : Conservative Civics and Leadership Institutes in Historical Context », Illiberalism Studies Program, 7 mai 2025.
  7. The 40 Million Dollar Man », Democracy NC.
  8. Why the MAGA-DOGE coalition will hold Common enemies and overlapping aims », UnHerd, 4 avril 2025.
  9. The Logic of the State Department’s Civilizational Turn », The American Conservative, 2 juin 2025.
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26.07.2025 à 06:30

L’armée russe est sur le point de s’emparer entièrement de l’oblast de Louhansk

Marin Saillofest

Au cours des prochaines semaines voire des prochains mois, l’armée russe devrait capturer les 35 km² restants dans l’oblast de Louhansk, plaçant sous son contrôle une deuxième région suite à l’annexion de la Crimée en 2014.

Si la capture de Louhansk serait érigée en victoire majeure par Moscou, c’est principalement dans la région voisine de Donetsk que la progression russe pose un réel danger pour le front ukrainien.

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Texte intégral (660 mots)

Le 24 juillet 2025, les forces ukrainiennes ne contrôlaient plus que 35 km² à l’intérieur des frontières administratives de la région de Louhansk, dans le sud-est du pays. Si la Russie parvenait à prendre le contrôle de la totalité de la région, ce qui semble très probable à court terme compte tenu du rythme de progression de son armée, il s’agirait de la deuxième région ukrainienne à tomber entièrement entre ses mains depuis 2014, après l’annexion de la Crimée.

La capture des régions de Donetsk et de Louhansk, qui forment le Donbass, constitue le principal objectif de guerre du Kremlin en Ukraine.

  • Moscou s’était rapproché de la capture de Louhansk à l’été 2022, quelques mois après le lancement de l’invasion à grande échelle, mais les forces ukrainiennes y avaient repris des positions lors de la contre-offensive de Kharkiv à l’automne.
  • Le chef de la république populaire de Louhansk — une organisation non-reconnue créée par la Russie en 2014 — Leonid Passetchnik, avait affirmé à la fin du mois de juin 2025 que le territoire de l’oblast avait « été entièrement libéré, à 100 % » 1.
  • Kiev maintient toutefois des positions dans deux « poches » situées à l’est des villages de Borova et de Yampil, dans les oblasts frontaliers de Kharkiv et de Donetsk.

Louhansk fait partie des quatre régions — aux côtés de Donetsk, Zaporijia et Kherson — dont « l’annexion » avait été annoncée par Moscou en septembre 2022, suite à des référendums non-reconnus par Kiev et la communauté internationale. Après plus de trois années de guerre, la Russie n’exerce toujours aucun contrôle sur ces oblasts dans leur totalité.

  • L’armée russe contrôle actuellement 77 % de l’oblast de Donetsk, 74 % de l’oblast de Zaporijia et 73 % de l’oblast de Kherson, selon une analyse géospatiale menée par la revue à partir des données vectorielles produites par l’Institute for the Study of War.
  • Moscou a toutefois étendu son offensive à d’autres régions de l’Ukraine qui n’étaient pas concernées par « l’annexion » annoncée par Poutine : Kharkiv (4,95 % contrôlé par l’armée russe), Soumy (0,12 %) et Tchernihiv (0,06 %), dans le nord de l’Ukraine.
  • Depuis quelques semaines, la Russie a également pénétré dans l’oblast de Dnipropetrovsk (0,07 %), jusqu’à présent relativement épargnée par la guerre, autour du village d’Horikhove.

Si la capture de l’oblast de Louhansk serait érigée en victoire majeure par Moscou, c’est principalement dans la région voisine de Donetsk que la progression russe pose un réel danger pour le front ukrainien. Les forces russes avancent rapidement au nord-est de Pokrovsk depuis quelques semaines, menaçant sérieusement la ville d’encerclement.

  • Si les forces russes parvenaient à couper l’accès à la route Т-05-15, qui relie Pokrovsk à Dobropillia, 20 kilomètres au nord, le commandement ukrainien pourrait être contraint d’envisager sérieusement l’évacuation de Pokrovsk, nœud logistique vital attaqué depuis plus d’un an.
  • Une telle victoire, bien qu’elle semble encore lointaine, serait susceptible de fragiliser la défense ukrainienne autour des autres bastions de la région : Kostiantynivka, Droujkivka, Kramatorsk et également Sloviansk.
Sources
  1. Российские военные взяли под контроль всю территорию ЛНР », Lenta, 30 juin 2025.
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