Au regard du droit international, la situation est limpide : la Russie occupe illégalement son voisin ukrainien, tout comme Israël occupe illégalement son voisin palestinien, ce que les Nations unies ont maintes fois condamné. Tous deux devraient inspirer la même réprobation aux Occidentaux, qui défendent l'idée d'un « ordre fondé sur des règles » (ruled-based order). Il n'en est rien.
Les dirigeants européens répètent qu'il n'est pas question de brader l'adhésion à l'Union. Mais, contrairement aux précédents candidats, l'Ukraine n'est pas évaluée sur ses capacités à atteindre les fameux standards, mais selon des considérations géopolitiques à chaud. Priorité des années 1990 et 2000, l'idée d'élargissement semblait rangée aux oubliettes depuis une décennie. La guerre en Ukraine a rebattu les cartes.
Des migrants se pressent aux portes du Vieux Continent, les services d'accueil sont débordés, la droite crie à l'invasion, la gauche se divise, les capitales européennes se rejettent la responsabilité, puis tout le monde passe à autre chose, jusqu'à la prochaine « crise ». Vu d'Europe, le scénario est connu. Mais vu d'Afrique ?