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30.11.2025 à 17:22

Les inversions

Mikhaïl Epstein
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La culture politique russe transforme la super-puissance d’antan en une « anti-puissance » et conduit au suicide de la nation.

<p>Cet article Les inversions a été publié par desk russie.</p>

Texte intégral (4221 mots)

Nous publions, en feuilleton, le quatrième volet du livre du philosophe russo-américain Avant la fin de l’histoire ? Les facettes de l’anti-monde russe (New-York, FrancTireurUSA, en russe). L’auteur y parle notamment de l’inversion, un trait essentiel de la culture politique russe qui transforme la super-puissance d’antan en une « anti-puissance » et peut conduire au suicide de la nation.

Lorsque l’on passe en revue les événements de l’histoire russe contemporaine, on constate l’existence d’un phénomène persistant : celui de la transposition, de l’inversion.

Dès le premier mois de la guerre, après le massacre de Boutcha, on découvrait que les militaires se comportaient comme des criminels : ils tuaient des civils, violaient, cambriolaient, pillaient. Quelques mois plus tard, on apprenait que des criminels – des meurtriers, des violeurs, des pillards – étaient recrutés derrière les barreaux pour être enrôlés dans la société militaire privée Wagner et l’armée régulière, qu’on leur mettait des armes entre les mains et qu’ils rejoignaient les rangs des contractuels et des mobilisés. Cette transformation des militaires en criminels et des criminels en militaires est une inversion dont la logique est caractéristique de l’histoire récente de la Russie.

Il en va exactement de même pour les territoires. Le 30 septembre 2022, quatre régions ukrainiennes ont été rattachées à la Russie : les régions de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijjia. Elles ont dès lors été considérées comme faisant partie de la Russie. Toutefois, il est rapidement apparu que la Russie avait elle aussi développé un lien de dépendance vis-à-vis de ces régions. Quand elles ont été mises sous le régime de la loi martiale, les huit régions russes limitrophes ont été placées en état de semi-guerre ( « niveau d’alerten moyen ») ; les districts fédéraux du sud et du centre (y compris Moscou) ont été placés en état d’ « alerte renforcée » ; et le reste du pays en « état d’alerte minimal  ».

Les inversions ont lieu non seulement dans l’espace, mais aussi dans le temps. En essayant de modifier l’ordre mondial et d’établir à l’avenir sa propre hégémonie géopolitique mondiale, la Russie plonge tête baissée dans le passé, parcourant à rebours les étapes de son histoire. En se détournant de l’Occident, en refermant la « fenêtre ouverte sur l’Europe » par Pierre le Grand, elle revient à l’époque de l’autarcie, de l’isolement, aux temps de la Moscovie. En remontant encore, se dessine la perspective pour la Russie de redevenir un simple fief de la Horde d’or, de l’Empire mongol, en fait de deux autres empires – chinois et islamique.

On peut citer quantité d’inversions de ce type, où la volonté de surpasser tout le monde, de se placer « supra, au-dessus », a conduit à des résultats diamétralement opposés. Ainsi, en 2014, après avoir remporté les Jeux olympiques de Sotchi, la Russie est devenue la superpuissance sportive numéro un. Cependant, dès que les fraudes en matière de dopage et les exploits des « chevaliers Porte-Pisse18 » ont été révélés au grand jour, le pays est devenu un paria : non seulement il a dégringolé dans les classements, mais il a fini par être exclu du sport à l’échelle internationale.

Une autre inversion est en train de se produire sous nos yeux : la « superpuissance énergétique » auto-proclamée du milieu des années 2000, qui avait transformé ses ressources naturelles en un instrument de pression politique à l’international, perd à toute vitesse ses positions sur le marché mondial des hydrocarbures. Chaque élan pour se hisser « supra » se métamorphose en un recul vers l’ « hypo ».

La Russie est déjà qualifiée d’ « État voyou » et mise au même rang que la Corée du Nord, l’Iran, le Venezuela… Mais tous ces États, comparés à la Fédération de Russie actuelle, sont des enfants de chœur. Ils ne bombardent pas leurs voisins, ne rasent pas de villes et de villages, ne tuent pas de femmes et d’enfants et ne commettent pas de crimes contre l’humanité sur d’autres terres… La Fédération de Russie mériterait donc qu’on lui accorde un nouveau statut international, auquel elle seule est digne d’accéder – elle si fière de son caractère unique. Elle était une superpuissance, elle est aujourd’hui une anti-puissance (un anti-État).

Ces inversions sont-elles fortuites ? Si une certaine entité, disons le « monde russe », élargit brusquement ses frontières (ce qui le définit) et, ce faisant, les dissout et si elle tente d’absorber une autre entité, alors elle-même est absorbée par celle-ci et la rejoint. La frontière s’estompe entre ce qui est à soi et ce qui est à autrui, entre le droit et le crime, entre la limite et l’arbitraire sans limite… Il n’est alors pas surprenant que des criminels endurcis rejoignent les rangs de l’organisation la plus disciplinée qui soit, l’armée ; que les territoires occupés dictent leurs lois au pays occupant ; et que la course à l’hégémonie mondiale se solde par une chute au bas de l’échelle de l’Histoire.

À cette série d’inversions, il convient d’ajouter la « lutte contre le nazisme ukrainien » proclamée par la Russie, alors que son propre régime politique tend de plus en plus vers le fascisme19. D’une manière générale, les nouveaux termes russes de l’idéologie sont des « tartuffes ». Lorsque Poutine, dans son discours de Valdaï du 27 octobre 202220, prône « le respect de l’identité de chaque société et de chaque peuple », « la possibilité pour chaque peuple […] de choisir sa propre voie, son propre système socio-politique » et accuse l’Occident de considérer « tout point de vue alternatif comme de la propagande subversive et une menace pour la démocratie », il ne fait que projeter sa politique (répressive) sur l’Occident, et la politique occidentale (démocratique) sur lui-même.

À la base de nombreuses inversions se trouve l’équation « aimer = tuer ». En 2014, au plus fort du « printemps russe21 », l’un de ses principaux idéologues, Sergueï Kourguinian, s’est exclamé depuis une tribune moscovite en s’adressant aux Ukrainiens : « Nous vous aimons ! Nous vous aimons ! Nous vous aimons ! » Cela fait penser à du cannibalisme. Après tout, le cannibale aime les gens lui aussi, d’un amour frénétique et dévorant. Jusqu’à leur faire craquer les os. Là réside peut-être le fondement psychanalytique de l’inversion, qui trouve ses racines dans la psychologie infantile : aimer, c’est avaler. Tout ce qui plaît ou attire l’attention d’un bébé, il le met dans sa bouche, et le rôle des parents est de le protéger et de lui inculquer le sens de la réalité. Si ce comportement infantile persiste trop longtemps, il se transforme en cannibalisme. Cela transparaît constamment dans les sondages d’opinion des Russes sur les Ukrainiens : « Ce sont nos frères, nous les aimons. » C’est dit parfois sur le ton du reproche : pourquoi ne comprennent-ils pas leur bonheur, pourquoi ne veulent-ils pas qu’on les avale ? L’Occident a longtemps essayé de raisonner la Russie « comme un parent », de lui inculquer le sens des réalités, le sens des limites, et n’a compris que récemment qu’il n’avait pas affaire à un nourrisson, mais à un cannibale.

En ce qui concerne la « fraternité » des deux peuples, c’est encore une fois le principe d’inversion qui est à l’œuvre. Le premier et le plus terrible des meurtres est « fraternel » : Caïn a tué son frère Abel. Ainsi la guerre de la Russie contre l’Ukraine porte-t-elle l’empreinte indélébile du péché de Caïn.

Cependant, il existe un niveau d’inversion encore plus profond, car il s’agit non seulement d’un fratricide, mais aussi d’un suicide. Parmi les conséquences des bombardements russes sur l’Ukraine, on compte la destruction du département de philologie russe de l’université de Kyïv le 10 octobre 2022, qui frappe par son symbolisme. La Russie elle-même porte atteinte à la langue et à la littérature russes, à l’histoire, à la culture, et à l’image de la Russie dans le monde entier, en somme à tout ce qu’il y avait de bon et de créatif dans son passé et qu’elle anéantit aujourd’hui dans un accès d’autodestruction. Elle anéantit sa patrie spirituelle, la Rus’ de Kyïv, la patrie de sa langue et de sa foi… Ce n’est pas simplement une erreur ou un crime, c’est précisément un suicide, peut-être le suicide le plus grandiose de l’histoire de l’humanité. Si les meurtriers peuvent encore se repentir et faire l’objet de prières, le suicidé, lui, n’a droit ni à un enterrement religieux ni à une commémoration. Difficile d’imaginer ce qui attend un pays suicidaire…

Logique non linéaire d’une psychose de masse

La menace croissante d’une guerre à grande échelle est devenue manifeste dès le 1er mars 2018, lorsque, dans son discours à l’Assemblée fédérale, Poutine a présenté les derniers types d’armement russe, « sans équivalent dans le monde » (les missiles Sarmat, des drones sous-marins géants, un missile de croisière équipé d’un réacteur nucléaire, etc.). Une ovation a accueilli cette démonstration de force dans le public réuni au Manège, grande bâtisse au centre de Moscou. Les auditeurs du message nécrophile de Poutine se sont laissé gagner par une « joie retentissante » (selon l’heureuse expression de Viatcheslav Nikonov, petit-fils du ministre de Staline Viatcheslav Molotov. Il dirige d’ailleurs depuis 2007 la fondation Russkiy Mir – chargée de promouvoir à l’étranger la langue et la culture russes, mais aussi l’idéologie russe). Chaque participant avait ses propres raisons d’applaudir (famille, affaires, carrière, amitié, peur…). Ils étaient individuellement sains d’esprit, mais leur action collective était une folie, une pure psychose semblable à celles de la Russie communiste et de l’Allemagne nazie. Là non plus, les gens n’étaient pas fous : ils étaient pris dans le tourbillon de psychoses sociales qui ne dépendaient plus de leur volonté et de leur raison individuelle.

De nombreux commentateurs et analystes politiques ont interprété cette vaste démonstration de force de Poutine comme un nouveau coup de bluff, une manière de se donner en spectacle. Ils disaient que ces dessins animés sur les super-armes ne cachaient aucune menace réelle. L’individu est un être rationnel qui veille à ses propres intérêts. Si les gens vivent bien, pourquoi iraient-ils mourir ? Or il était de notoriété publique que Poutine et ses acolytes vivaient très bien dans leurs palais et leurs villas, avec leurs capitaux amassés pour des siècles et des siècles. Pour le bien de leurs enfants, de leurs petits-enfants… Non, ils ne voudraient pas la guerre et n’allaient pas la faire – ce n’était qu’un coup de semonce.

Mais une explosion d’enthousiasme militaire est une réalité psychique qui, en soi, peut créer une réalité physique. La logique du XXe siècle, et plus encore celle du XXIe siècle, est loin de l’optimisme des Lumières et des calculs rationnels. La psychose de masse n’est pas du tout une somme arithmétique des volontés individuelles. Les Zinoviev, Boukharine, Toukhatchevski, Iagoda, Iejov22 voulaient-ils mourir, n’aimaient-ils pas leurs enfants ? Ou ces écrivains qui, dans les années 1930, réclamaient l’exécution des ennemis du peuple, et qui furent ensuite eux-mêmes victimes de la même machine ? Personne ne voulait mourir… Mais il existe une logique dans les phénomènes atmosphériques de l’Histoire, et elle est loin d’être linéaire, comme l’exprime le proverbe « qui sème le vent récolte la tempête ».

Si, au début de la guerre, de nombreux Russes ne croyaient pas encore que leur pays puisse commettre de telles atrocités et, pour apaiser leur conscience, les considéraient comme des fakes, aujourd’hui, non seulement ils les justifient, mais en plus ils en redemandent : frapper jusqu’au bout, détruire tout ce qui vit, larguer une bombe atomique… Dans le même temps, l’euphorie des dénonciations, des répressions et des représailles contre les ennemis intérieurs ne cesse de croître.

Il y a les drogues psychédéliques, mais il y a aussi les « sociédéliques » : des injections socio-propagandistes qui agissent comme des psychotropes et stimulent des états de conscience illusoires et modifiés. L’odeur du sang est la drogue la plus puissante qui soit, et elle nécessite des doses de plus en plus fortes. D’abord la Tchétchénie, puis l’Ossétie et l’Abkhazie, ensuite la Crimée et le Donbass, puis la Syrie, et maintenant toute l’Ukraine… Le peuple est en manque. Il réclame du sang frais. Si l’on attise cette soif longtemps et sans fléchir, elle s’intensifie rapidement. On veut alors « ingurgiter » entièrement l’Ukraine, les Pays baltes, l’Europe de l’Est… Et si l’offre ne suit pas la demande croissante, le peuple commence à grogner, à fulminer et se met à la recherche d’un chef plus sanguinaire.

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Rassemblement patriotique à Kemerovo, mai 2022 // Site du parti Russie unie

Les gouttes d’eau qui forment les tsunamis ne se distinguent aucunement par leur composition chimique des gouttes d’eau qui composent une mer calme. Mais une force – un tremblement de terre, un glissement tectonique – les transforme en vagues mortelles, capables de détruire les villes du littoral. Quelle est cette force ? Et pourquoi agit-elle en Russie avec une régularité effrayante ? Notons que presque tous les tsunamis (80 %) se forment dans l’immensité du plus vaste océan, l’océan Pacifique ; s’il était possible de le diviser en plusieurs parties pour le cloisonner, l’onde de choc n’atteindrait probablement pas cette force destructrice. Visiblement, c’est sur le territoire du plus grand pays du monde que les tsunamis de l’Histoire se forment depuis un siècle, submergeant la planète.

Serait-il possible que ses dirigeants et ses habitants, chacun pris un par un, soient assoiffés de mort ? L’analyse chimique des gouttelettes individuelles ne donne aucun résultat probant – et d’ailleurs, lorsque ces individus se retrouvent dans un autre environnement (la diaspora), ils ne diffèrent guère des autres : ils sont actifs, humains, travailleurs, ils excellent dans de nombreux domaines. Mais les lois qui régissent les « milieux continus » sont différentes de celles qui régissent les particules individuelles… Il faut une physique sociale capable d’expliquer comment des gouttes ordinaires forment des vagues meurtrières, la première d’entre elles étant la révolution russe, le bolchévisme, le léninisme ; la deuxième le stalinisme, qui, associé au nazisme, a déclenché la Deuxième Guerre mondiale ; et la troisième, qui se dresse actuellement, étant le poutinisme, le militarisme post-soviétique, prêt à déclencher la Troisième Guerre mondiale. La « physique sociale » est un terme des XVIIe et XVIIIe siècles que l’on utilisait alors pour désigner ce que l’on appellera la sociologie à partir du milieu du XIXe siècle. Il serait toutefois utile de lui redonner vie afin de désigner les modèles (par exemple, les phénomènes non linéaires) communs à la nature et à la société.

On s’entend parfois objecter : aujourd’hui, le peuple n’a plus d’idéologie ou de mythologie de celles qui inspirent les guerres et les révolutions. Mais au XXIe siècle, les idéologies ou mythologies élaborées et leurs théories philosophiques (le marxisme, par exemple) ne sont tout simplement plus nécessaires. Elles correspondaient probablement au niveau relativement faible de développement de la société sur le plan de l’information : il fallait marteler longtemps une idée pour qu’elle se répande progressivement parmi les masses et se métamorphose en une force matérielle. Aujourd’hui, tout se propage instantanément, et il suffit d’une simple impulsion : nous contre eux = les meilleurs contre les pires. Curieusement, la complexification des systèmes d’information qui imitent et remplacent en quelque sorte le cerveau réduit l’homme socialisé à sa seule essence biologique.

Cependant, la psychose militaire peut passer à la phase suivante, où même l’opposition « nous / eux » s’estompe. Selon des sondages réalisés au printemps 2022, la grande majorité de la population, jusqu’à 70 %, soutenait la guerre de la Russie contre l’Ukraine. Mais lorsque les troupes ukrainiennes reprirent Kherson, forçant l’armée russe à battre en retraite, des explosions d’enthousiasme se firent également entendre en Russie. Cela signifiait-il que l’opinion publique s’était retournée contre le pouvoir ? Non, dès le lendemain, la population se réjouissait des frappes massives de missiles sur l’Ukraine. Le fait est que « pour » ou « contre » est une approche trop rationnelle et binaire pour définir l’état de la société russe. Elle est assoiffée d’émotions fortes, réprimées par l’ère du capitalisme et du petit entrepreneuriat ; elle est donc prête à vivre avec ravissement toute catastrophe, tout désastre, toute horreur. L’extrémisme émotionnel est la marque de notre époque. Toutes les oppositions et confrontations se fondent dans l’extase de la violence. D’où cette explosion d’enthousiasme apocalyptique à l’idée d’une destruction universelle qu’exprime un certain Ivan Okhlobystine, acteur, réalisateur et ancien prêtre orthodoxe. Même si la Russie disparaît, elle entraînera le monde entier dans sa chute, ce qui assure son triomphe : soit sous la forme d’une victoire militaire, soit sous la forme de la fin de tout :

« Même si l’impossible se produit et que nous perdons, cela signifie que le monde entier perdra avec nous. Il ne restera plus rien ! Il n’y aura qu’un grand Néant. Et nous sommes tous prêts pour cette Apocalypse ! Tout le peuple est d’accord […]. D’un seul élan ! Tous ceux à qui j’ai parlé sont pour la victoire ! Les poètes, les artistes… Nous tuerons tout le monde ! Nous n’avons pas besoin d’un monde dans lequel nous ne pouvons pas gagner […]. Et j’en suis ravi ! C’est un tel ravissement ! […] Un Allah akbar du peuple tout entier23 ! »

Cette extase eschatologique est le revers de l’apathie, de « l’impuissance acquise » qui a envahi la société russe. La dépression et le caractère obsessionnel sont les deux faces d’une même psychose. Si le président russe était lynché ou exécuté demain sur la chaise électrique, la population serait aussi enthousiaste que s’il s’agissait du président américain. Si des troupes américaines débarquaient au Kremlin et abattaient tous ses occupants, la liesse serait la même que si Moscou larguait une bombe atomique sur Washington. La population russe est une masse idéologiquement amorphe, mais très chargée émotionnellement.

Cependant, le problème ne réside pas seulement dans l’état psychologique de la population, mais également dans la nature même de la guerre moderne. Le militarisme se transforme en « apocalyptisme », car les armes de destruction massive effacent la différence fondamentale entre soi et les autres. Une catastrophe nucléaire dans la centrale de Zaporijjia pourrait avoir des conséquences mortelles tant pour l’Ukraine que pour la Russie et l’Europe. En conséquence, la société passe d’une dimension militariste à une dimension apocalyptique, où l’horreur et l’exaltation se confondent et où triomphe à nouveau une sorte de mondialisme, mais de nature négative : il ne s’agit plus de division mondiale du travail, d’ouverture ou de prospérité, mais de la destruction mondiale, « la fin de tout ».

Traduit du russe par Nastasia Dahuron

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