Lien du flux RSS
Institut de Relations Internationales et Stratégiques - Think tank français spécialisé sur les questions géopolitiques et stratégiques

▸ les 10 dernières parutions

26.11.2025 à 17:55

Faire face à un monde de crises. Avec Alain Bauer

Déborah Yapi
img

Pascal Boniface · Faire face à un monde de crises. Avec Alain Bauer | Entretiens géopo Du plan Trump proposé pour la paix en Ukraine, au conflit au Proche-Orient, jusqu’à la révolution silencieuse provoquée par l’intelligence artificielle, une même dynamique traverse notre époque : un nouveau vent géopolitique et anthropologique souffle sur le monde, bouscule nos certitudes et redéfinit les équilibres internationaux comme nos manières d’exister. Comment faire face à un monde de crises ? Le plan de paix de Trump pour l’Ukraine va-t-il sceller l’issue du conflit sans apporter une paix durable ? L’Europe a-t-elle encore une marge de manœuvre politique dans un contexte de recomposition stratégique globale ? L’IA annonce-t-elle un basculement radical de nos sociétés, jusqu’à remettre en cause la place même du travail humain ? Alain Bauer, criminologue, enseignant au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) et auteur de « Déclinocène » (Fayard, 2025), nous livre son analyse de ces dynamiques contemporaines.

L’article Faire face à un monde de crises. Avec Alain Bauer est apparu en premier sur IRIS.

Lire plus (332 mots)

Du plan Trump proposé pour la paix en Ukraine, au conflit au Proche-Orient, jusqu’à la révolution silencieuse provoquée par l’intelligence artificielle, une même dynamique traverse notre époque : un nouveau vent géopolitique et anthropologique souffle sur le monde, bouscule nos certitudes et redéfinit les équilibres internationaux comme nos manières d’exister. Comment faire face à un monde de crises ? Le plan de paix de Trump pour l’Ukraine va-t-il sceller l’issue du conflit sans apporter une paix durable ? L’Europe a-t-elle encore une marge de manœuvre politique dans un contexte de recomposition stratégique globale ? L’IA annonce-t-elle un basculement radical de nos sociétés, jusqu’à remettre en cause la place même du travail humain ? Alain Bauer, criminologue, enseignant au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) et auteur de « Déclinocène » (Fayard, 2025), nous livre son analyse de ces dynamiques contemporaines.

L’article Faire face à un monde de crises. Avec Alain Bauer est apparu en premier sur IRIS.

26.11.2025 à 17:52

Bilan des élections de 2025 au Cameroun et en Côte d’Ivoire

admn_iris
img

Dans cet entretien, Ousmane Ndiaye dresse le bilan des élections qui se sont déroulées auCameroun le 12 octobre 2025 et en côte d’Ivoire le 25 octobre 2025. Peut-on encore parler de véritables élections politiques ? Quand l’issue semble connue d’avance, le vote conserve-t-il encore une utilité ? Existe-t-il aujourd’hui une alternance au Cameroun et en Côte d’Ivoire ? Ces élections relèvent-elles de cette « fiction démocratique » qu’Ousmane Ndiaye décrit et dénonce souvent ?

L’article Bilan des élections de 2025 au Cameroun et en Côte d’Ivoire est apparu en premier sur IRIS.

Lire plus (184 mots)

Dans cet entretien, Ousmane Ndiaye dresse le bilan des élections qui se sont déroulées au
Cameroun le 12 octobre 2025 et en côte d’Ivoire le 25 octobre 2025. Peut-on encore parler de véritables élections politiques ? Quand l’issue semble connue d’avance, le vote conserve-t-il encore une utilité ? Existe-t-il aujourd’hui une alternance au Cameroun et en Côte d’Ivoire ? Ces élections relèvent-elles de cette « fiction démocratique » qu’Ousmane Ndiaye décrit et dénonce souvent ?

L’article Bilan des élections de 2025 au Cameroun et en Côte d’Ivoire est apparu en premier sur IRIS.

25.11.2025 à 18:30

Vente de 20 Eurofighter à la Turquie : contexte et conséquences industrielles et politiques

admn_iris
img

Le président de la République de Turquie, M. Recep Tayyip Erdoğan, et le Premier ministre britannique, M. Keir Starmer, ont signé, le 27 octobre 2025 à Ankara, un accord pour la vente de 20 chasseurs-bombardiers Eurofighter Typhoon. Les premières livraisons sont prévues en 2030. Le montant du contrat diffère selon M. Starmer ou le porte-parole du ministère turc de la Défense nationale. Pour le premier, il s’élève à 10,7 milliards de dollars en incluant les retombées économiques dans l’écosystème britannique, et de futures options dont les détails ne sont pas connus. Le second s’aligne sur une déclaration de BAE Systems, co-maître d’œuvre du projet, qui fait état de 5,4 milliards de livres sterling (environ 7 milliards de dollars) couvrant la construction en série de 20 avions neufs de dernière génération (Tranche 4[1]), ainsi que la vente de nacelles, de missiles air-air dont le Meteor, et de missiles air-sol Brimstone. En parallèle, la Turquie est en cours de discussions avec le Qatar et Oman pour l’achat de 24 Eurofighter d’occasion, 12 à chaque pays, ce qui porterait le nombre de ces appareils dans l’armée de l’Air turque à 44. Une option d’achat de 20 appareils neufs supplémentaires a été évoquée, mais sans qu’il soit précisé si ces avions s’ajouteront, ou se substitueront, aux 24 avions d’occasion. Pourquoi l’achat d’avions Eurofighter ? L’armée de l’air turque met en œuvre environ 250 chasseurs-bombardiers : un peu moins de 20 F-4E Phantom Terminator 2020 et 234 F-16C/D Fighting Falcon. Les F-4E sont très vieillissants (le premier vol de l’appareil a eu lieu le 27 mai 1958), même s’ils ont été modernisés par les programmes Simşek et Işik. Quant aux F-16, ils ne sont plus de la dernière génération. Ainsi, le besoin de renouvellement de cette flotte était impérieux pour freiner le déclassement de l’armée de l’Air […]

L’article Vente de 20 Eurofighter à la Turquie : contexte et conséquences industrielles et politiques est apparu en premier sur IRIS.

Texte intégral (1764 mots)

Le président de la République de Turquie, M. Recep Tayyip Erdoğan, et le Premier ministre britannique, M. Keir Starmer, ont signé, le 27 octobre 2025 à Ankara, un accord pour la vente de 20 chasseurs-bombardiers Eurofighter Typhoon. Les premières livraisons sont prévues en 2030.

Le montant du contrat diffère selon M. Starmer ou le porte-parole du ministère turc de la Défense nationale. Pour le premier, il s’élève à 10,7 milliards de dollars en incluant les retombées économiques dans l’écosystème britannique, et de futures options dont les détails ne sont pas connus. Le second s’aligne sur une déclaration de BAE Systems, co-maître d’œuvre du projet, qui fait état de 5,4 milliards de livres sterling (environ 7 milliards de dollars) couvrant la construction en série de 20 avions neufs de dernière génération (Tranche 4[1]), ainsi que la vente de nacelles, de missiles air-air dont le Meteor, et de missiles air-sol Brimstone.

En parallèle, la Turquie est en cours de discussions avec le Qatar et Oman pour l’achat de 24 Eurofighter d’occasion, 12 à chaque pays, ce qui porterait le nombre de ces appareils dans l’armée de l’Air turque à 44. Une option d’achat de 20 appareils neufs supplémentaires a été évoquée, mais sans qu’il soit précisé si ces avions s’ajouteront, ou se substitueront, aux 24 avions d’occasion.

L’armée de l’air turque met en œuvre environ 250 chasseurs-bombardiers : un peu moins de 20 F-4E Phantom Terminator 2020 et 234 F-16C/D Fighting Falcon. Les F-4E sont très vieillissants (le premier vol de l’appareil a eu lieu le 27 mai 1958), même s’ils ont été modernisés par les programmes Simşek et Işik. Quant aux F-16, ils ne sont plus de la dernière génération. Ainsi, le besoin de renouvellement de cette flotte était impérieux pour freiner le déclassement de l’armée de l’Air turque, non seulement au sein de l’OTAN, mais surtout face à la Grèce aujourd’hui dotée du Rafale français et, dans quelques années, du F-35/JSF américain.

Les Turcs pouvaient-ils se tourner vers les États-Unis ? Ayant rejoint le programme américain F-35 en 1999 en tant que partenaire de niveau 3[2], avec l’intention d’acquérir un minimum de 100 appareils, la Turquie a été débarquée du partenariat industriel, le 17 juillet 2019, en raison de l’achat des systèmes russes de défense sol-air et antimissile S-400. Ankara avait alors décidé d’accélérer son programme d’avion de chasse national, le TF-X/Kaan, qu’elle avait lancé trois années avant, le 5 août 2016. Seulement, les déclarations les plus optimistes des industriels turcs prévoient, dans l’état actuel de la phase de développement, une livraison des premiers appareils en 2028, les échéances étant sans cesse repoussées. En outre, les premiers Kaan qui entreront en service seront dotés d’une capacité de combat minimale (une sorte de « Block 10 ») et, ce qui est un grand frein à l’autonomie stratégique recherchée par Ankara, d’un moteur qui ne sera pas encore national. Face aux délais incompressibles de montée en puissance technologique, Ankara fait pression d’une manière régulière sur Washington pour réintégrer le programme F-35, mais sans succès à ce stade, malgré un optimisme affiché des autorités politiques turques. En effet, force est de constater que, malgré les bonnes relations supposées entre les présidents Trump et Erdoğan, la relation entre la Turquie et les États-Unis n’est pas encore stabilisée : le Catsaa[3] est toujours appliqué et a pour effet de bloquer l’exportation des hélicoptères d’attaque turcs T-129 au Pakistan. Par ailleurs, les négociations en vue de l’achat de 40 F-16 Block 70 VIPER[4] par Ankara ne débouchent pas.

Alors, quels autres choix s’offraient à Ankara ? L’acquisition du Rafale n’était pas envisageable compte tenu de l’état des relations franco-turques : la confiance réciproque n’est toujours pas acquise (trop de divergences sur des sujets comme le Haut-Karabagh, la Libye et la Syrie), et Paris souhaite maintenir de bonnes relations avec Athènes dans un contexte de livraison de frégates multimissions et, en cours de discussions, de frégates de défense et d’intervention. Le Gripen suédois est un appareil de bon niveau, vendu à plusieurs pays dans le monde, mais il n’est pas un avion de 5e génération que recherche la Turquie. La Chine et la Russie restaient donc les seuls autres pays au monde en mesure proposer un avion de chasse opérationnel de 5e génération, mais il est probable que l’éviction de la Turquie du programme F-35, à la suite de l’acquisition des systèmes S-400, a dissuadé Ankara d’envisager une option d’achat ni européenne ni otanienne. L’unique solution restante restait l’Eurofighter.

L’intérêt de la Turquie pour cet avion n’est pas nouveau. Il remonte aux années 1990, au moment où il était en cours de développement et n’avait pas encore effectué son premier vol. à ce moment, les pourparlers entre Ankara et le consortium Eurofighter (Allemagne, Espagne, Royaume-Uni, Italie) étaient réguliers, mais ils ne se concrétisaient pas pour des raisons de spécificités du contrat et, surtout, de coûts d’acquisition et de maintenance. Mais le retour d’Ankara vers le consortium européen pour des discussions en vue de l’achat de cet avion n’a pas été simple : il a fallu lutter pour lever l’obstacle allemand, principalement lié aux désaccords concernant le respect de l’État de droit en Turquie. C’est chose faite depuis le 23 juillet 2025.

D’un point de vue industriel et financier, la vente d’appareils neufs à la Turquie est une aubaine pour la chaîne de production de Warton, au Royaume-Uni, aujourd’hui quasiment à l’arrêt. Plus généralement, elle est une aide au programme Eurofighter confronté à une baisse des commandes, à des coûts de maintenance et de mise à niveau élevés, et à la concurrence de plus en plus forte du Rafale. Elle permet également une rentrée financière permettant de mieux absorber les incertitudes sur le futur liées aux programmes SCAF (système de combat aérien du futur), dont font partie l’Allemagne et l’Espagne, et Tempest, un programme d’avion de combat de 6e génération lancé par le Royaume-Uni avec une implication de l’Italie.

Politiquement, il s’agit de la vente de chasseurs-bombardiers de 5e génération à la Turquie, pays non-membre de l’Union européenne, dans un contexte où le renforcement des capacités militaires des pays européens est jugé urgent et vital. Elle interroge donc sur la volonté et la capacité des pays de l’Union européenne à s’équiper avec du matériel européen et, sur ce plan, invite à réfléchir sur une participation de la Turquie au mécanisme SAFE (Security Action for Europe).

Quoi qu’il en soit, la vente des 20 Eurofighter du Royaume-Uni à la Turquie s’inscrit dans le cadre d’un processus « gagnant-gagnant ». Pour la Turquie, elle est une étape supplémentaire vers la voie de l’autonomie industrielle de défense car il est fort probable que le contrat soit assorti de transferts de technologies, surtout si, comme le sous-entendent certaines déclarations politiques, une fabrication commune des avions et une intégration de munitions nationales turques sont envisagées. Pour le Royaume-Uni, le Premier ministre travailliste ne peut que se féliciter des retombées économiques avec la création sur 20 000 emplois, selon ses déclarations. Dans tous les cas, les deux parties citent en exemple la relation stratégique turco-britannique, en mettant en avant qu’elle contribue efficacement aux renforcements des capacités de l’OTAN.


[1] Les « tranches » sont les phases d’évolution de l’appareil. Tranche 1 : développement initial avec capacités limitées au combat air-air ; Tranche 2 : aptitude aux missions multirôles avec ajout de capacités air-sol ; Tranche 3 : modernisation avec intégration de capacités avancées ; Tranche 4 : évolution de l’avion vers les exigences du combat futur (intégration avec des drones, missions en environnement complexe…). La Tranche 4 est actuellement en cours.

[2] Partenaire de niveau 1 : le Royaume-Uni seulement (influence industrielle majeure) ; partenaires de niveau 2 : l’Italie et les Pays-Bas (contribution au développement, mais d’une manière moins importante que le Royaume-Uni), partenaires de niveau 3 : l’Australie, le Danemark, la Norvège, le Canada et la Turquie (contributeurs plus modestes).

[3] Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act.

[4] Dernière version du F-16 (Block 70/72), qui permettrait à l’armée de l’Air turque d’accroître sa capacité opérationnelle en attendant la mise en service du Kaan.

L’article Vente de 20 Eurofighter à la Turquie : contexte et conséquences industrielles et politiques est apparu en premier sur IRIS.

10 / 10

 

  GÉNÉRALISTES
Basta
Blast
L'Autre Quotidien
Alternatives Eco.
Le Canard Enchaîné
La Croix
Le Figaro
France 24
France-Culture
FTVI
HuffPost
L'Humanité
LCP / Public Senat
Le Media
Le Monde
Libération
Mediapart
La Tribune
 
  EUROPE ‧ RUSSIE
Courrier Europe Centrale
Desk-Russie
Euractiv
Euronews
Toute l'Europe
 
  Afrique du Nord ‧ Proche-Orient
Haaretz
Info Asie
Inkyfada
Jeune Afrique
Kurdistan au féminin
L'Orient - Le Jour
Orient XXI
Rojava I.C
 
  INTERNATIONAL
CADTM
Courrier International
Equaltimes
Global Voices
I.R.I.S
The New-York Times
 
  OSINT ‧ INVESTIGATION
OFF Investigation
OpenFacto°
Bellingcat
Disclose
Global.Inv.Journalism
 
  MÉDIAS D'OPINION
AOC
Au Poste
Cause Commune
CrimethInc.
Hors-Serie
L'Insoumission
Là-bas si j'y suis
Les Jours
LVSL
Médias Libres
Politis
Quartier Général
Rapports de force
Reflets
Reseau Bastille
Rézo
StreetPress
 
  OBSERVATOIRES
Armements
Acrimed
Catastrophes naturelles
Conspis
Culture
Curation IA
Extrême-droite
Human Rights Watch
Inégalités
Information
Internet actu ✝
Justice fiscale
Liberté de création
Multinationales
Situationnisme
Sondages
Street-Médics
Routes de la Soie
🌞