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Donald Trump a dit mercredi vouloir mettre fin aux « atrocités » au Soudan, ravagé par plus de deux ans de conflit, après que le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane (MBS) lui a demandé de s'impliquer.
Le Conseil de souveraineté du Soudan, dirigé par le chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhane, a réagi en se disant prêt à coopérer avec Washington et Riyad. « Nous travaillerons avec l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l'Egypte et d'autres partenaires au Moyen-Orient pour mettre fin à ces atrocités », a écrit le président américain sur son réseau Truth Social. Il s'agit de sa plus forte déclaration à ce jour sur ce sujet. Le dirigeant de facto de l'Arabie saoudite, en visite officielle à Washington, « voudrait que je fasse quelque chose de très puissant en rapport avec le Soudan », avait auparavant dit Donald Trump pendant une conférence économique, en présence de « MBS », ainsi qu'il est surnommé.
Le Conseil de souveraineté du Soudan, dans un communiqué, a remercié l'Arabie saoudite et les Etats-Unis pour « leurs efforts continus visant à mettre fin au bain de sang », et exprimé sa « volonté de s'engager sérieusement avec eux pour parvenir à la paix que le peuple soudanais espère ».
Washington a déjà mené des tentatives de médiation dans le conflit qui ensanglante le Soudan depuis plus de deux ans et qui a provoqué selon l'ONU la pire crise humanitaire au monde.
« Ce n'était pas dans mes plans d'être impliqué là-dedans. Je pensais que c'était juste quelque chose de dingue et hors de contrôle », a dit Donald Trump à propos de la guerre ravageant le troisième plus grand pays d'Afrique, où l'armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), tous deux accusés d'exactions, s'affrontent depuis avril 2023. « Mais je vois à quel point c'est important pour vous », a dit Donald Trump à l'intention de Mohammad ben Salmane, auquel il a offert mardi un accueil particulièrement chaleureux à la Maison Blanche. Le prince héritier « a mentionné le Soudan hier », a relaté le président américain, qui se voit en grand pacificateur. « Il a expliqué toute la culture, toute l'histoire. C'était très intéressant à entendre, vraiment incroyable en réalité, et nous avons déjà commencé à travailler dessus », a-t-il ajouté. « Je vois cela différemment désormais », a encore déclaré Donald Trump.
Le conflit au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé près de 12 millions de personnes. Il a connu une nouvelle accélération avec la chute aux mains des paramilitaires des FSR fin octobre de la ville d'El-Facher, dernier bastion de l'armée dans le Darfour.
Les Emirats arabes unis, un autre proche partenaire des Etats-Unis dans le Golfe, sont accusés par les ONG de soutenir les FSR. Abou Dhabi dément systématiquement ces accusations.
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Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsLa Sûreté générale libanaise (SG) a organisé jeudi matin la 10e phase de son plan de « retour volontaire » de réfugiés et migrants syriens résidant au Liban, avec le départ de 147 Syriens via le poste-frontière de Arida, dans le Akkar au Liban-Nord, selon des informations de notre correspondant Michel Hallak. Cette opération a été mise en place en coopération avec le Haut-commissariat pour les réfugiés des Nations unies (HCR), l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), la Croix-Rouge libanaise et d'autres organisations humanitaires, indique un communiqué.
Les déplacés souhaitant rentrer chez eux s'étaient rassemblés dans une salle dans la localité de Kawachra (Akkar), d'où ils ont été transportés en bus jusqu'à Arida. Les bus ont ensuite traversé la frontière syrienne. Au poste-frontière, les procédures ont été facilitées par des agents de la SG libanaise, ainsi que par des représentants du HCR et d'autres organisations.
Jeudi dernier, 400 Syriens étaient rentrés chez eux dans des convois de la SG partis du poste-frontière de Masnaa, dans la Békaa.
Au total, environ 114 000 personnes se sont inscrites au programme de départ volontaire de la SG libanaise. Le plan libanais prévoit une aide de 100 dollars pour chaque réfugié souhaitant partir, ainsi qu’une exemption des amendes en cas de séjour irrégulier. Les candidats s'engagent à ne pas revenir au Liban en tant que demandeurs d’asile. Le HCR a mis en place un plan pour soutenir les rapatriés, allant de « petites réparations de logements » à une aide financière et des biens de première nécessité.
Depuis 2011, le Liban a accueilli des centaines de milliers de Syriens déplacés fuyant la guerre et les exactions dans leur pays. Selon une estimation du HCR datant du 31 mars 2025, le nombre de réfugiés syriens officiellement enregistrés au Liban s'élève à 722 173 personnes. Cependant, le nombre réel de Syriens résidant au Liban était estimé à 1,4 million avant la chute du régime d'Assad, le HCR ayant cessé d'enregistrer de nouveaux réfugiés en mai 2015. Depuis le changement de régime en Syrie en décembre 2024, des milliers de réfugiés et de migrants sont rentrés chez eux, mais beaucoup hésitent encore à prendre le chemin du retour en raison de l'ampleur des destructions en Syrie et de la situation économique catastrophique qui y règne.
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