Un extrait d'une vidéo montrant un appel téléphonique entre le président du Parlement Nabih Berry, félicitant le nouveau maire libano-américain de Dearborn Heights (Michigan), Mo Baydoun, à l’occasion de son élection à ce poste le 4 novembre, a largement circulé dimanche sur les réseaux sociaux.
« Que Dieu vous honore, félicitations à vous et à New York », a déclaré le chef du Législatif au cours de cet appel, en guise de clin d'œil à Zohran Mamdani, premier maire musulman élu de la plus grande ville des États-Unis.
Visiblement ému, Mo Baydoun, originaire de de Bint Jbeil (Liban-Sud) a remercié M. Berry pour son appel et exprimé l'espoir de le rencontrer « prochainement au Liban ». Le président du Parlement a lui-même de la famille à Dearborn.
Située dans la banlieue de Detroit, Dearborn Heights abrite la plus importantes communautés arabo-musulmanes des États-Unis. Mo Baydoun a été élu maire avec 68 % des suffrages, contre 32 % pour sa rivale Denise Malinowski-Maxwell, selon les résultats officiels. Ancien président du conseil municipal, Baydoun avait été nommé maire par intérim plus tôt cette année, après la démission de Bill (Bilal) Bazzi, devenu ambassadeur des États-Unis en Tunisie. Il succède ainsi à ce dernier, premier maire musulman de Dearborn Heights, qui avait déjà battu Mme Malinowski-Maxwell lors du scrutin de 2021.
Sur le site de sa campagne, le nouveau maire a affirmé vouloir instaurer une gouvernance « plus accessible et responsable ». Il a notamment promis de faciliter les démarches administratives en ligne, développer des outils numériques pour les habitants, créer un tableau public de suivi pour renforcer la transparence et moderniser la gestion de l’eau afin de réduire les factures des foyers.
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Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsAprès 11 ans d'attente, le mouvement islamiste palestinien Hamas se prépare à restituer dimanche les restes du soldat israélien Hadar Goldin, tué en 2014 dans la bande de Gaza et dont la dépouille a été pendant des années au coeur d'intenses tractations.
Samedi, la rumeur avait commencé à bruisser avec la diffusion d'une vidéo montrant des hommes armés du Hamas accompagnés de membres de la Croix-Rouge se rendant dans un tunnel de Gaza pour y extirper un corps présenté comme celui du soldat Goldin. Dans la foulée, plusieurs médias israéliens ont rapporté qu'Israël avait autorisé ces membres du Hamas et de la Croix-Rouge à mener des recherches dans un tunnel dans une partie de la ville de Rafah actuellement contrôlée par l'armée israélienne, dans le sud de la bande de Gaza. Et le chef de l'armée Eyal Zamir avait rencontré en soirée la famille du lieutenant Hadar Goldin pour la « mettre au courant des informations connues à ce jour » et s'engager à rapatrier ses restes en Israël.
Dimanche, la branche armée du Hamas a annoncé la restitution en journée de la dépouille de Hadar Goldin, dont Israël doit confirmer l'identité. « Les Brigades Ezzedine al-Qassam vont remettre le corps de l'officier Hadar Goldin, qui a été trouvé hier dans un tunnel de la ville de Rafah, à 14h00 (12h00 GMT) heure de Gaza », a écrit le groupe armé dans un communiqué publié sur Telegram.
Selon l'armée israélienne, Hadar Goldin a été tué à 23 ans le 1er août 2014, lors d'une mission avec son unité de reconnaissance dans un tunnel près de Rafah lors d'une précédente guerre dans la bande de Gaza. En janvier dernier, le soldat Oron Shaoul, 21 ans au moment de sa mort le 20 juillet 2014, lors de l'explosion du véhicule militaire dans lequel il se trouvait durant une opération militaire à Gaza-Ville, avait été ramené par l'armée israélienne de Gaza à Israël où il a été inhumé.
Pendant des années, les dépouilles des soldats Goldin et Shaoul ont été au centre de négociations indirectes entre Israël et le Hamas en vue notamment de la libération de prisonniers palestiniens. Hadar Goldin fait partie des cinq otages morts toujours retenus à Gaza et dont le Hamas doit encore rendre les corps à Israël en vertu de l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre. Les autres sont trois Israéliens et un Thaïlandais, tous morts lors de l'attaque du Hamas en Israël du 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre à Gaza.
Depuis le début de la trêve à Gaza, le mouvement islamiste palestinien a libéré les derniers 20 otages vivants du 7-Octobre et rendu les dépouilles de 23 des 28 captifs morts toujours retenus. En échange, Israël a libéré près de 2.000 prisonniers palestiniens, et rendu les corps de 15 Palestiniens tués pour chaque otage israélien décédé rendu.
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Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsLe président intérimaire syrien, Ahmad el-Chareh, entame une visite officielle inédite à Washington, au cours de laquelle il doit être reçu lundi à la Maison Blanche par Donald Trump, consacrant l'alliance de l'ancien jihadiste avec les États-Unis. Il s'agit de la première visite bilatérale d'un chef d'État syrien aux États-Unis depuis l'indépendance du pays en 1946.
La visite du dirigeant syrien intervient au lendemain de son retrait de la liste noire américaine du terrorisme, dans la foulée de la levée des sanctions contre M. Chareh par le Conseil de sécurité de l'ONU.
À la tête d'une coalition islamiste, Ahmad el-Chareh avait renversé le dirigeant de longue date Bachar el-Assad en décembre 2024, mettant fin à une guerre civile de plus de 13 ans.
Selon les médias officiels syriens, M. Chareh est arrivé à Washington samedi et a rencontré des représentants des organisations syriennes dans la capitale fédérale. Lors de sa visite, il devrait signer un accord pour rejoindre la coalition antijihadiste menée par les États-Unis, selon l'émissaire américain pour la Syrie, Tom Barrack. Le groupe jihadiste État Islamique (EI) avait été défait militairement en 2019 en Syrie par la coalition et les Forces démocratiques syriennes (FDS), conduites par les Kurdes, qui négocient actuellement leur intégration dans l'armée syrienne.
Les États-Unis prévoient pour leur part d'établir une base militaire près de Damas, a indiqué à l'AFP une source diplomatique en Syrie.
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad el-Chaibani, qui accompagne M. Chareh, a mis en ligne samedi une vidéo tournée avant le voyage illustrant le réchauffement des relations avec les États-Unis. On y voit les deux hommes échangeant des passes de basket-ball avec le commandant des forces américaines aux Moyen-Orient, Brad Cooper, ainsi qu'avec le chef de la coalition internationale anti-jihadistes, Kevin Lambert.
Le ministère syrien de l'Intérieur a annoncé samedi avoir mené 61 raids et procédé à 71 arrestations dans une « campagne proactive pour neutraliser la menace que représente l'EI », selon l'agence officielle Sana. Ces raids ont eu lieu notamment dans les secteurs d'Alep, d'Idleb, de Hama, de Homs, de Deir ez-Zor, de Raqqa et de Damas, où demeurent des cellules dormantes de l'organisation, a-t-il été précisé.
Jeudi, le Conseil de sécurité de l'ONU avait levé les sanctions contre M. Chareh, saluant dans une résolution préparée par les États-Unis l'engagement des nouvelles autorités à « lutter contre le terrorisme ».
M. Chareh dirigeait il y a un an encore le groupe Hay'at Tahrir el-Cham (HTC), l'ancienne branche syrienne d'el-Qaëda. Mais dès sa prise du pouvoir, il a clairement rompu avec son passé jihadiste, multipliant les ouvertures vers l'Occident et les pays de la région, notamment les riches monarchies arabes. Il a aussi engagé des négociations avec Israël, pays avec lequel la Syrie est théoriquement en état de guerre.
Donald Trump avait déjà rencontré le dirigeant syrien lors d'un voyage dans le Golfe en mai et avait annoncé la levée des sanctions américaines contre la Syrie.
Les deux hommes doivent également évoquer les négociations avec Israël et la reconstruction de la Syrie, un chantier dont le coût pourrait dépasser les 216 milliards de dollars (187 milliards d'euros), selon la Banque mondiale. M. Trump avait pressé en mai le dirigeant syrien de rejoindre les accords d'Abraham, qui ont acté en 2020 la reconnaissance d'Israël par plusieurs pays arabes.
Aux yeux de Michael Hanna, analyste à l'International Crisis Group, « le président Trump a bouleversé de manière inattendue la politique de longue date des États-Unis concernant la Syrie en mai et a continué à soutenir le nouveau gouvernement à Damas, malgré des épisodes d'instabilité et de violence sectaire qui ont entamé la confiance envers les nouveaux dirigeants du pays ». La visite prévue à la Maison Blanche de M. Chareh est « un témoignage supplémentaire de l'engagement des États-Unis envers la nouvelle Syrie et un moment hautement symbolique pour le nouveau dirigeant du pays, marquant ainsi une nouvelle étape dans sa transformation étonnante de chef militant en homme d’État mondial », ajoute l'analyste.
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