Une délégation de la Banque mondiale (BM) a effectué dimanche une visite dans la ville de Tyr, au Liban-Sud, afin de constater l’ampleur des destructions causées par les frappes israéliennes, notamment celle qui a ravagé la station d’eau. L’institution financière internationale a confirmé son engagement à appuyer la réhabilitation de cette infrastructure essentielle, dont la mise hors service prive plus de 100 000 habitants d’un accès stable à l’eau.

La délégation comprenait onze représentants de la direction, dont Jean-Christophe Carret, directeur de la division Moyen-Orient, Abdelaziz al-Mulla, représentant de la BM pour le Moyen-Orient, ainsi que Enrique Armas, directeur du bureau de la BM au Liban.

« Bien que les agressions israéliennes se poursuivent, la municipalité de Tyr, en collaboration avec les équipes de la Défense civile, l’association des Scouts de la mission islamique (secouristes du mouvement Amal) et les équipes de premiers répondants de l’Unité de gestion des catastrophes de la Fédération des municipalités de Tyr, a assuré la distribution d’eau par des camions-citernes jusqu’à la mise en place d’une solution temporaire après la guerre, en coopération avec l’Office des eaux du Liban-Sud, l’UNICEF et le Comité international de la Croix-Rouge », a déclaré le vice-président de la municipalité de Tyr, Alouane Charafeddine.

« Un réseau de raccordement avec des sources d’eau extérieures a été mis en place, permettant actuellement de pomper environ 5 000 m³ par jour, contre 14 000 m³ auparavant, capacité de l’ancienne station », a-t-il précisé. La municipalité a remercié le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) pour son rôle dans la reconstruction partielle de la station, financée à hauteur de 840 000 dollars.

Pour sa part, la délégation de la BM a exprimé son intention de soutenir les stations endommagées dans le sud du pays et de contribuer à leur réhabilitation, précisant que « ce soutien s’inscrit dans le cadre du plan de la BM au Liban, et plus particulièrement dans le programme de reconstruction actuellement en cours ».

Le chef du service régional de l’Office des eaux du Liban-Sud à Tyr, Tarek Barakat, a expliqué que « des solutions techniques temporaires ont été mises en œuvre pour rétablir partiellement le réseau », tout en regrettant que « la capacité actuelle demeure limitée et ne permet pas de répondre aux besoins de l’ensemble des habitants, surtout avec la présence de nombreux déplacés ». Les combats entre le Hezbollah et Israël, qui se sont intensifiés entre septembre et novembre 2024, ont poussé de nombreux sudistes à se déplacer de leurs lieux de résidence pour fuir les bombardements ou en raison de la destruction de leurs domiciles.

Tout au long de la guerre, l'État hébreu a ciblé des infrastructures nécessaires à l’approvisionnement en eau des habitants du sud du Liban, coupant l’accès à l’eau de dizaines de villages. Dans un rapport publié l’hiver dernier, la BM avait évalué à environ 14 milliards de dollars le coût total des dégâts et des pertes subis par le Liban pendant la guerre entre Israël et le Hezbollah.

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