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05.08.2025 à 18:59

Un pèlerinage et une lune de miel

De Chartres à Paris, l’extrême droite marche au pas

« Pèlerinages de Tradition »… Tout un programme pour cette association qui organise une marche de 6.000 personnes entre Chartres et Paris, ponctuée de messes, et qui réunit tout le gotha de l’extrême droite.

Un drapeau franquiste lors du pèlerinage - © Reflets

Cette année encore, le week-end de la Pentecôte était l’occasion du chassé-croisé entre deux pèlerinages catholiques traditionalistes : le Paris-Chartres, de Notre-Dame de Chrétienté et le Chartres-Paris, organisé par «Pèlerinages de Tradition», une association rattachée à la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X (FSSPX). Les deux mouvements traditionalistes pratiquent la messe dite tridentine, en latin.

Bien que le second pèlerinage soit d’une moindre ampleur (entre cinq mille et six mille pèlerins contre près de vingt-mille pour le premier), on trouve dans les deux cortèges un florilège de membres de la fachosphère.

Pour pouvoir faire traverser les villes à ses milliers de pèlerins, l’association « Pèlerinages de Tradition » adresse un courrier aux maires. La procession coupe longuement les voies de circulation pour faire traverser les marcheurs, il lui faut donc obligatoirement déclarer la manifestation auprès des communes.

Reflets s’est procuré la lettre envoyée au maire de Saint-Cloud, Éric Berdoati. Curieusement, ce dernier ne se contente pas de prendre acte de la venue dans sa ville des pèlerins, il félicite l’association « pour l’action que vous menez ». La présence de néo-fascistes dans les rangs des pèlerins ne semble pas le gêner, au contraire…

Contacté, le maire n'a pas répondu à nos questions.

Lettre du Maire de Saint-Cloud à l'association Pèlerinages de Tradition
Lettre du Maire de Saint-Cloud à l'association Pèlerinages de Tradition

Fachos pas cachés

Au milieu de drapeaux mêlant emblèmes religieux, nationalistes et...

25.07.2025 à 11:38

Laurent Wauquiez joue à l'apprenti sorcier avec les zones Natura 2000

La région Auvergne Rhône-Alpes détricote une organisation qui fonctionnait bien

Le patron de la région avait menacé de réorienter les financements de ces espaces protégés en faveur de l’installation des jeunes agriculteurs. C'était le seul à vouloir réformer le fonctionnement du réseau. Il est revenu sur sa décision radicale, mais non sans fragiliser le système. Entre chantage aux financements et augmentation de la charge de travail, le système est mis en danger.

Logo Natura 2000 - Michel Deprun - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

« La Région protège son patrimoine naturel exceptionnel » : voilà ce que l’on peut lire sur la page dédiée aux zones Natura 2000 du site de la Région Auvergne Rhône-Alpes (AuRA), Pourtant, en 2022, son ancien président Laurent Wauquiez avait menacé de basculer les financements de protection de ces espaces vers l’installation de jeunes agriculteurs. Ce réseau d’espaces protégés européens est le plus vaste du continent, et près de 13% du territoire d’AuRA en est pourvu, soit 980.000 hectares.

Depuis cette annonce polémique, l’exécutif régional est revenu sur sa décision. En 2023, une nouvelle annonce vient calmer les esprits : plus de réorientation totale du budget Européen, mais une restructuration du réseau, en vue d'« optimiser la gestion des sites Natura 2000 pour améliorer l’efficience de l’action publique », nous dit le site de la Région. Pour Maxime Meyer, élu écologiste au conseil régional, l'exécutif a été obligé de revenir sur son annonce originelle sous la pression locale : « La Région a reçu des centaines de courriers d’élus locaux de tout bord politique, même de son propre camp, qui faisaient part de leur mécontentement ».

Quand, en 2022, la loi Différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification (3DS) est adoptée, la gestion de Natura 2000 passe de l'État aux Régions. AuRA est la seule à vouloir réformer le fonctionnement du réseau, forgé au long de ses 30 années d’existence. Pour plusieurs acteurs de...

21.07.2025 à 15:34

Néonazisme : quinze ans de haine en Lorraine

La Taverne de Thor

Antre des néonazis Hammerskins, la Taverne de Thor à Combres-sous-les-Côtes, un petit village de la Meuse (55), accueille depuis des années des événements de cette mouvance dans l’indifférence des autorités et au grand dam des habitants. Retour sur ce lieu de haine et entretien avec le collectif RAGE.

Dans un article publié dans le média Manifest.info, puis dans une lettre ouverte, le Rassemblement Antifasciste du Grand Est (RAGE) revient sur quinze ans de faits liés à la Hammerskin Nation, une organisation néonazie internationale toujours active dans la Meuse. L’année dernière, près de 300 combattants de MMA (arts martiaux mixtes) — dont beaucoup sont des néonazis et fascistes connus des autorités et des groupes antifascistes européens — ont pu participer à un événement en toute tranquillité, avec seulement un léger contrôle de la gendarmerie. Cela, malgré les alertes lancées par les groupes antifascistes et la population locale. Un nouveau pas dans la normalisation du néonazisme en France.

La «Taverne de Thor», projet néonazi initié à Toul entre 2010 et 2014 puis déplacé en Meuse depuis 2015, est devenue «un véritable point de ralliement des Hammerskins français et allemands», alors même que les Hammerskins ont été officiellement interdits en 2023 en Allemagne. Cette affaire, comme d'autres, illustre le fait que les dissolutions ne servent à rien si les infrastructures ne sont pas visées.

Un lettre ouverte signée par plusieurs collectifs antifascistes rappelle :

« Déjà en mai 2015, une pétition pour la fermeture de la Taverne, lancée par des habitants locaux, avait recueilli plus de 50.000 signatures. Le 20 juin 2024, le Conseil départemental de la Meuse a demandé, à l’unanimité de ses élus, au ministre de l’Intérieur l’interdiction de ce groupuscule néonazi...

17.07.2025 à 16:00

Plongée dans l'apnée : hasta luego, Igor

Quelques mots

Aussi loin que je puisse me souvenir de mon enfance, Igor est là. Depuis toujours. C'est sans aucun doute mon plus ancien ami. Il lisait avec plaisir les articles de ce dossier et m'envoyait ses commentaires. Il nous a quittés, après une longue maladie.

Le rocher (Le cheval de pierre) de la plage de Benirràs au pied duquel Igor avait fait quelques plongées mémorables - Maymonides - Flickr - BY-NC-ND 2.0

Ce stage de plongée en apnée avec Umberto Pelizzari, c'était un peu un hasard. Un enchaînement. Stage en piscine en décembre à l'arrache. Échanges par mail avec le champion après. Invitation à descendre à 30 mètre en mer... Et puis cette idée de coucher sur le papier un truc un peu personnel. Ce n'est pas courant pour un journaliste de raconter un bout de sa vie. Normalement, on raconte celle des autres. Igor (lire ici) était malade depuis longtemps. Nous savions qu'il était condamné. On ne guérit que très rarement de cette maladie. Et me voilà parti à quelques centaines de kilomètres de chez lui pour m'immerger dans cette Méditerranée où nous avons passé tant de temps ensemble. Au fil des articles, je lui envoyais mes écrits. Il était heureux et m'envoyait ses commentaires.

Il est parti.

Igor, c'est le compagnon de camping sur des îles sauvages, de plongées en apnée, de chasse sous-marine, de conneries, de sorties en boites et de petits déjeuners qui suivent des nuits agitées par la musique des années 80-90.

Il était devenu un réalisateur respecté et primé que tout le monde connaissait sous son nom entier, Igor Fioravanti. Pour moi, c'était Igor. Ou Tonte. Nous avions un jeu. Nous traduisions littéralement l'espagnol : « viens, on va croiser la route » pour « traverser ». Ou « ça va tonte ? » pour « tonto ».

En chemin, il avait raconté dans un film, « El Sueño de Ibiza », et de manière...

11.07.2025 à 18:01

Harcèlement à la mairie de Grande-Synthe

Des agents essorés, cabossés et isolés saisissent la justice

Des salariés en mal-être, en arrêt ou en accident du travail, des signalements en interne mais aussi des plaintes au pénal. Que se passe-t-il à la mairie de Grande-Synthe, petite commune de 20.000 habitants du Nord de la France ? Une dizaine d’agents ou ex-agents municipaux se disent victimes de harcèlement. Face à ce qu’ils estiment de « l’impunité », ils ont décidé de médiatiser leur histoire.

La mairie de Grande-Synthe - © Reflets

Nous avons reçu un droit de réponse de la ville de Grande-Synthe que vous trouverez à la suite de cet article.

« Il fallait que je sauve ma peau. » Celle qui s’exprime ainsi n’exerce pas un métier à risque. Laetitia* travaille à la mairie de Grande-Synthe, dans le Nord. « Accidentée du travail, par le travail ». Sa descente aux enfers commence en 2021 lorsque, d’après elle, un de ses supérieurs hiérarchiques lui fait des avances. « Au début, c’étaient des propos salaces devant tout le monde puis une fois, il m’a bloquée contre un mur et a eu des gestes déplacés », raconte-t-elle avec difficulté. En attente de titularisation, elle craint pour son poste.« J’étais coincée car il tenait mon avenir professionnel entre ses mains ». Une fois son statut conforté, elle signale ces attouchements au maire et aux syndicats en mai 2023.

Des signalements pas ou peu pris au sérieux

Elle est entendue par le maire, Martial Beyaert (Union de la gauche). « Mais il me dit qu’il ne peut rien faire pour moi et me conseille de porter plainte auprès de la police » rapporte-t-elle. Elle met alors en place des stratégies pour éviter au maximum son supérieur. « J’inventais tout un tas de prétextes pour ne pas avoir affaire à lui, pour ne pas le croiser, c’était épuisant ». Elle raconte travailler « la boule au ventre, complètement tétanisée, avec la peur de se faire agresser” ».

Quelques mois après sa rencontre avec le maire,...

08.07.2025 à 17:28

Des nouvelles de la nébuleuse Sarkozy-Kadhafi

En marge du dossier libyen, l'affaire du Benghazi Medical Center jugée à Paris

L’équipement de l’hôpital libyen a servi de monnaie d’échange pour la libération des infirmières bulgares à l’été 2007. Son financement a été ordonné par les plus hauts cercles de l’État, puis l’Agence française de développement a servi d’intermédiaire vers la société IMPE, toutes deux mises en cause aujourd’hui avec leurs dirigeants, pour favoritisme et recel de favoritisme.

Vue intérieure du BMC - © Reflets

Nous vous en parlions déjà ici en février, lors du procès de Nicolas Sarkozy dans l’affaire libyenne : les mécanismes de financement du Benghazi Medical Center (BMC) ont fait l’objet d’une enquête du Parquet national financier, déclenchée par les révélations de Jacques Duplessy en 2014 dans le Canard Enchaîné – une investigation censurée au préalable par Le Point.

Flash back : selon la version officielle, peu après l’élection présidentielle de 2007, l’Élysée a réussi, à force de diplomatie - et grâce à l’intervention de Cécilia Sarkozy en personne - à négocier la libération des infirmières bulgares et du médecin palestinien retenus par le régime libyen.

En contrepartie de ces libérations, la France s’est aussi engagée, plus discrètement, à fournir les équipements médicaux du BMC, l’immense hôpital universitaire de Benghazi, avec une capacité de 2.000 lits, construit dans les années 80 et qui n'avait pas, jusque-là, commencé à fonctionner.

Un an après, pressé par le régime Kadhafi de tenir son engagement, le gouvernement français charge la société Ideal Medical Products Engineering (IMPE) d’équiper le BMC. L’État finance la première tranche d’équipements de l’hôpital par le biais de l’Agence française de développement (AFD). Mais pour ce gros contrat de 30 millions d’euros, aucun appel d’offre n’est lancé. L’instruction ayant écarté les soupçons de corruption et de détournement de fonds publics, reste maintenant au tribunal à déterminer si ce contrat était un marché...

07.07.2025 à 10:08

Plongée dans l’apnée : alors, ces 30 mètres ?

Le pari était, pour un amateur, de « passer ce mur »

Quand un champion du monde d’apnée sort : je suis sûr que tu peux atteindre les 30 mètres, on se dit… pourquoi pas. En plus, en tant que journaliste, cela donne des idées d’articles. Et voilà, après un stage d’une semaine c’est le moment du bilan. Ai-je fait mentir Umberto Pelizzari, ou pas ?

Umberto Pelizzari et David en train de remonter après une plongée avec gueuse. - © Reflets - CC BY-SA 4.0

Sur le papier, je peux aller à 30 mètres. C’est un ratio que l’on peut calculer en fonction de mon apnée statique. Mais la plongée n’est pas une chose totalement mathématique pour laquelle un seul paramètre serait déterminant. Il faut prendre en compte une palanquée de trucs. Est-ce que l’on est capable de compenser au fur et à mesure que l’on descend ? Est-ce que l’on est suffisamment relaxé ? La peur est-elle en train de monter au fur et à mesure que l’on descend ? Quelles sont les conditions de la mer ? A-t-on bien préparé la descente en surface avant le plongeon ?

Je me suis présenté au stage avec beaucoup de certitudes et une série de questionnements.

Mes certitudes, je les tiens d’une pratique de l’apnée qui remonte à l'enfance. D’abord avec la chasse sous-marine. Ensuite simplement avec des descentes pour le plaisir. Le plaisir de pratiquer, le plaisir des paysages. Dans mon île, je plonge souvent seul, depuis de nombreuses années, dans des profondeurs allant de 7 à 12 mètres. Tout ce que je sais de l’apnée, je l’ai appris seul et empiriquement. Je sais éviter d’avoir mal aux oreilles en descendant (compenser). Point. Je sais à peu près quelles sont mes limites en profondeur et en temps.

Mais vaguement. Je n’ai jamais pratiqué l’apnée statique. C’est-à-dire en piscine, la tête dans l’eau, sans bouger, pour voir combien de temps on peut tenir. Umberto Pelizzari tient plus de 7 minutes. Moi, un peu moins de 4 minutes (à peu près rien donc). Et encore, après...

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