SOS Foret France
Il y a des courriers qui font plaisir. Par exemple celui que Jean-Luc Debard, président de l’association Convergence Écologique du Pays de Gardanne (CEPG), a reçu des salarié·es de Nestlé Purina de Veauche, lui annonçant l’abandon d’un projet de centrale biomasse. Avertis de la victoire remportée contre l’usine de Gardanne1, ces salarié·es lui avaient demandé conseil.
Pour sécher sa production d’aliments pour animaux de compagnie, la direction de l’usine Purina Nestlé de Veauche avait en effet prévu de remplacer sa centrale à gaz par une centrale à biomasse. Ce projet s’inscrivait dans la « feuille de route Net 0 » du groupe pour zéro émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici 2050.
S’il permettait de cesser l’utilisation d’énergie fossile, ce projet n’était évidemment pas neutre en carbone (le bois, c’est du carbone) et il était, selon Frédéric Madelon, qui a mené la lutte, « destructeur de la biodiversité et des écosystèmes, uniquement basé sur le postulat de cycle de vie de la forêt à 50 ans qui ne peut pas répondre à l’enjeu immédiat de stopper nos émissions CO2 ».
Une première action sous la forme d’une pétition contre ce projet a recueilli 90 % des signatures au sein des salarié·es. « Nous voulions faire entendre notre voix de manière légitime et avons décidé de monter une antenne syndicale portée sur le combat écologique. Le calendrier électoral favorable nous a permis de constituer une liste Printemps écologique et aussi de recueillir une excellente représentativité à l’issue des élections pour continuer notre travail ».
Grace à l’action continue de ces élus et d’autres organisations syndicales du site, les salarié·es ont pu mener une série de discussion et d’actions, « toujours dans le dialogue », vis-à-vis des décideurs du groupe Nestlé.
Une information consultation, confiée au cabinet Carbone 4, a permis de mettre en évidence les faiblesses du projet. La présentation du rapport a conduit les dirigeants nationaux de Nestlé à amorcer le virage de la réflexion.
L’exemplarité de l’action des salarié·es réside aussi dans leur démarche pour trouver des solutions alternatives. Une semaine complète de réflexion sur le site a été consacrée à la recherche de solutions de réduction des consommations d’énergies et d’optimisation des process de production.
À l’issue de cette semaine, les salarié·es ont pu présenter plusieurs avant-projets basés sur des optimisations énergétiques et l’utilisation de pompes à chaleur pour générer la vapeur de manière décarbonée. Ils espèrent ainsi réduire significativement les besoins, ce qui rend encore plus caduque la solution bois énergie.
Le plus difficile, explique Frédéric Madelon, reste à venir : « concrétiser nos projets avec un financement responsable pour prouver que nous avions raison de nous mobiliser ».
Les salarié·es sont confiant·es : « On devrait ainsi diviser par trois notre besoin d’énergie et vraiment arriver grâce à une électricité décarbonée à faire tourner notre usine sans brûler de combustible (fossile ou bois) » et, comme le résume Frédéric Madelon : « Le chant des oiseaux que j’entends en ce moment depuis mon poste de travail suffit à lui seul à me convaincre de l’utilité de cette action ».
L’article Une victoire écosyndicale contre les centrales biomasse est apparu en premier sur SOS forêt France.
Marie-Anne Guillemain
Bétonner. Voilà la « solution » apportée par le porteur du projet pour installer des panneaux photovoltaïques sur le sol très poreux de Cressia (Jura), où s’infiltre l’eau qui alimente la région. Pollution garantie. Et ce n’est que l’une des aberrations écocidaires de ce projet de centrale soutenu par la mairie sans aucune consultation de la population avant l’enquête publique.
Un collectif s’est formé contre ce projet à Cressia, comme dans les trois autres communes proches où d’autres centrales sont annoncées (Pimorin, Saint Amour et Gizia).
SOS Forêt apporte son plein soutien aux habitant·es qui défendent les milieux naturels contre et a envoyé sa contribution que vous pouvez retrouver ici. La lutte peut payer : à moins de 50km, un autre projet de centrale a fini par être abandonné (voir notre article ici) à la suite de la mobilisation citoyenne.
L’article Jura : encore un projet de centrale photovoltaïque en forêt est apparu en premier sur SOS forêt France.
SOS Foret France
La loi dite de « Souveraineté en matière agricole et renouvellement des générations en agriculture » adoptée le 19 février 2025 opère un très inquiétant recul écologique en proclamant l’exploitation des forêts comme « d’intérêt général », sans distinction ni des méthodes utilisées, ni de la destination du bois, ni même des nécessités saisonnières de tout milieu naturel : les activités d’exploitation forestières sont « sécurisées juridiquement tout au long de l’année ».
C’est par un amendement déposé le 4 février par la sénatrice de Côte d’Or Anne-Catherine Loisier qu’un article L. 121‑6‑1 a été ajouté au Code forestier, dans une loi censée concerner l’Agriculture et alors que, depuis décembre, la Forêt est placée sous la tutelle du ministère de la Transition écologique.
Aux termes du nouvel article, « les travaux forestiers réalisés dans le cadre de la gestion durable des forêts et de leur exploitation » sont considérés comme « indispensables à la préservation des écosystèmes, à l’adaptation des milieux naturels au changement climatique et à la fourniture de produits en bois destinés à tous les usages. »
Or, tous les documents établissant les programmes de travaux en forêt privée comme en forêt publique sont qualifiés de « durables » !
Il est tout à fait possible avec de tels documents de détruire une forêt de feuillus diversifiée et riche en biodiversité, en la coupant à ras, de la réduire avec des tractopelles à des couloirs de terre nue pour y planter plus facilement des monocultures de résineux à croissance rapide. Le tout après avoir terrassé une piste de 4 mètres de large pour faire passer les engins.
Au prétexte de supprimer des « contraintes réglementaires », cet article ajouté à la suite du déjà très problématique article 13 de la loi révèle la volonté du gouvernement d’accélérer la prédation sur la forêt. Il s’agit d’assurer l’approvisionnement d’usines ni écologiques, ni indispensables, mais particulièrement rentables grâce à l’argent public investi et maintenant la garantie de la loi. Par exemple produire du kérosène pour des avions qui concurrencent des trains (la loi mentionne explicitement les récoltes de bois destinées à la filière énergétique dans la liste des travaux forestiers « d’intérêt général »).
Au moment où nous vivons la 6e extinction des espèces, cet article tourne le dos à la nécessité de protéger les écosystèmes forestiers, qui abritent 80 % de la biodiversité terrestre.
Cette loi contraire à la Charte de l’Environnement doit être portée devant le Conseil Constitutionnel. Nous invitons nos concitoyennes et nos concitoyens à interpeller leurs parlementaires pour qu’elles et ils déposent un recours.
S’il faut accélérer quelque chose, c’est la réévaluation du bois qu’il est possible de couper, en tenant compte des crises subies par la forêt depuis le programme national de la forêt et du bois… qui date de 2017 !
Il y a plus de dix ans, SOS Forêt alertait déjà sur l’impossibilité pour les forêts françaises de fournir les volumes de bois que réclamaient des industriels. Ce constat est établi dès la première phrase de nos 16 propositions :
La section 1 du chapitre II du titre II du livre Ier du code forestier est complétée par un article L. 121‑6‑1 ainsi rédigé :
« Art. L. 121‑6‑1. – Les travaux forestiers réalisés dans le cadre de la gestion durable des forêts et de leur exploitation sont considérés comme indispensables à la préservation des écosystèmes, à l’adaptation des milieux naturels au changement climatique et à la fourniture de produits en bois destinés à tous les usages. À ce titre, les activités suivantes sont reconnues d’intérêt général et sécurisées juridiquement tout au long de l’année, dès lors qu’elles s’inscrivent dans le respect du présent code et des instructions figurant dans les documents de gestion ou les autorisations légales de coupe ou les demandes de boisement :
« 1° Les travaux de préparation au boisement ou reboisement ;
« 2° Les travaux de plantation et d’entretien sylvicole ;
« 3° Les travaux d’exploitation forestière, incluant la récolte des bois destinés aux filières industrielles et énergétiques ;
« 4° Les travaux de prévention des risques ;
« 5° Les débroussaillements et obligations légales de débroussaillement ;
« 6° Les interventions visant à prévenir les incendies de forêt ;
« 7° La stabilisation et la restauration des sols de pentes ;
« 8° La mobilisation des bois présentant des dépérissements sanitaires ;
« 9° Les entretiens des abords des réseaux routiers, ferrés, électriques ou gaziers ;
« 10° Les travaux de prévention des aléas climatiques.
« Ces travaux contribuent directement à :
« a) La résilience des forêts françaises face aux risques climatiques et biologiques et au renouvellement forestier ;
« b) La prévention des risques pour les personnes, les biens et les infrastructures ;
« c) La transition écologique de l’économie française en favorisant l’utilisation de matériaux renouvelables et bas carbone ;
« d) L’amélioration de la balance commerciale en réduisant les importations de bois et en renforçant la souveraineté forestière. »
« La filière forêt-bois est un acteur clé de la transition écologique et de la gestion durable des forêts françaises. Composée de plus de 400.000 emplois non délocalisables, cette filière contribue à la préservation d‘écosystèmes dynamiques et diversifiés, à la séquestration du carbone et au développement d’une économie bas carbone non délocalisable. Cependant, les travaux forestiers font face à des contraintes réglementaires croissantes, souvent incohérentes selon les territoires, qui compromettent la réalisation de missions essentielles : L’entretien sylvicole pour favoriser la résilience des forêts. La mobilisation des bois présentant des risques sanitaires Les actions de prévention des incendies, des tempêtes et de l’érosion des sols. L’approvisionnement des filières industrielles avec du bois local. Dans un contexte où la balance commerciale française dans le secteur bois reste déficitaire (avec une importation massive de bois étranger), où les dépérissements sanitaires nécessitent des interventions fréquentes, cet amendement vise à sécuriser juridiquement les travaux forestiers afin de garantir la compétitivité des acteurs nationaux et renforcer notre souveraineté économique. Enfin, ce texte prévoit une harmonisation des pratiques régionales, tout en rappelant l’importance de respecter les engagements environnementaux en cohérence avec les contraintes sanitaires autant que les contraintes et moyens économiques et humains du secteur. »
L’article La loi d’orientation agricole déroule le tapis rouge aux industriels de la forêt aussi est apparu en premier sur SOS forêt France.
Marie-Anne Guillemain
Éléments de réponse le 22 mars à partir de 15h30 au Salon Primevère, avec cette conférence animée par SOS Forêt France, avec la participation de Forêts Vivantes Pyrénées.
Intervenants : Frédéric Bedel, coprésident de SOS Forêt France ; Jacques Descargues, ancien secrétaire général de l’ONF, membre de Forêts Vivantes Pyrénées
SOS Forêt France sera présente avec un stand pendant toute la durée du 39e Salon Primevère, les 21, 22 et 23 mars 2025.
Le programme complet du salon et les infos pratiques ici.
L’article [conférence] Le bois, une énergie écologique ? est apparu en premier sur SOS forêt France.
SOS Foret France
Forêt Vivante Pyrénées, qui rassemble 67 associations nationales et régionales de défense de l’environnement, dont plusieurs membres de SOS Forêt France, a rendu publique ce 5 février 2025 son expertise du projet E-CHO de production de biocarburants sur le bassin de Lacq (Pyrénées-Atlantiques), avec trois usines : eM-Lacq (6 ha) à Lacq et Mont, HyLacq (14 ha) à Mourenx, Pardies et Noguères et BiotJet (45 ha) à Pardies et Bésingrand. Conclusion : en tenant compte de l’impact de la récolte forestière, le bilan carbone de ce projet est négatif, puisque les nouveaux arbres auront besoin de plus de 20 ans pour commencer à séquestrer la même quantité de carbone que celle prélevée.
« Elyse s’approprie la croissance de la forêt pour les seuls besoins d’E-CHO, alors qu’il faut raisonner sur l’ensemble de la forêt française et du puits de carbone correspondant », explique Pierre Biscay, l’un des ingénieurs du Shift Project, qui a aussi mené une étude aboutissant aux mêmes conclusions que Forêt Vivante Pyrénées.
La veille, l’expert mandaté par la Commission nationale du débat public (CNDP), le cabinet Carbone 41, avait présenté ses conclusions, basées sur la méthode de calcul préconisée par l’UE qui considère l’impact de la récolte forestière comme sans effet sur le bilan carbone du projet. Une approche biaisée, que nous dénonçons tout comme Forêt Vivantes Pyrénées dans son analyse.
L’expert CNDP a d’ailleurs tenu, ajoute le communiqué, à préciser les recommandations du GIEC, selon lesquelles il faut tenir compte des « variations estimées des stocks de carbone résultant de la récolte de la biomasse et de l’impact de ces variations sur le bilan carbone national ». Dans sa conclusion, il avertit, en outre, que le prélèvement de la biomasse « ne doit pas induire de réduction du stock de carbone sur le long terme pour que le projet ne contribue pas à l’augmentation des émissions nettes du secteur AFOLU.»
En effet, pour obtenir le CO2 nécessaire, ajoutent justement les Pyrénéens, « la production de ce « bio »-carburant nécessitera de couper des arbres, ce qui provoquera un déstockage du carbone qu’ils contiennent. Les nouvelles plantations et régénérations d’arbres auront besoin de plus de 20 ans pour commencer à séquestrer la même quantité de carbone ».
Elyse a déjà bénéficié de 8 millions d’euros de subventions. L’entreprise demande 2 milliards d’euros suppémentaires aux investisseurs, dont la Banque publique d’investissement, alors que ce projet ne réduirait en rien les émissions de gaz à effet de serre de la France. E-CHO doit être abandonné !
NB : SOS Forêt France sera présente pendant tout le salon Primevère 2025, du 21 au 23 mars à Lyon avec un stand et y organise une conférence sur le thème : « Le Bois : une énergie écologique ? », avec Fédéric Bédel, coprésident de SOS Forêt France au titre du Snupfen-Solidaires et Jacques Descargues, ancien secrétaire général de l’ONF, porte parole de Forêt Vivantes Pyrénées.
L’article Produire du kérosène à partir de la biomasse forestière ne décarbonera pas le transport aérien est apparu en premier sur SOS forêt France.
SOS Foret France
Pour absorber du CO2, de nombreux pays, dont la France, veulent planter des arbres par milliers.
Mais restaurer une forêt et en créer une, par exemple en remplacement d’espaces ouverts, par exemple agricoles, c’est tout à fait différent. Quand on bouleverse un habitat ou qu’on « reforeste » en monoculture, la biodiversité en pâtit, expliquent des scientifiques. Un article de Reporterre à lire ici.
Une illustration de l’article de Reporterre plus haut à lire ici : France 3 nous annonce qu’à Chalampé (Haut-Rhin), 16 000 arbres vont être plantés pour par Alsachimie, fabricant de produits chimiques pour les secteurs de l’automobile, du textile et de l’électricité. Une « compensation » du défrichement d’un terrain pour agrandir son usine. « L’aventure » se termine : « une grande pelleteuse réalise les derniers travaux de terrassement », s’enthousiasme l’article. Sauf que ces dix d’hectares étaient loués jusque-là à des agriculteurs…
« Les développeurs de ces logiciels promettent même de générer des images de forêts entières si cela s’avère nécessaire », ajoute… le Gorafi. C’est évidemment une blague (à retrouver ici), mais est-ce plus absurde que couper des arbres pour en replanter ?
Le patron de Séquoia Exploitation Forestière avait envoyé, en avril 2023, un sous-traitant couper une parcelle de résineux sur la commune d’Ouroux-en-Morvan. Il a déjà été condamné, en mars 2024, devant la même juridiction, pour la destruction d’un autre ruisseau deux kilomètres plus haut, sur la même route. Un article à lire dans le Journal du Centre.
Un mois et demi après le passage dévastateur du cyclone Chido, trois incendies ont détruit près de 100 hectares de l’île. « Un des effets post-cyclone est que les forêts sont couchées au sol, les arbres se dessèchent très rapidement, et cela devient de véritables poudrières. Les feux sont plus rapides et plus difficiles à éteindre et le vent de ces derniers jours n’arrange rien », selon le colonel des pompiers de Mayotte. Un article de 20 minutes à lire ici.
L’article Revue de presse forestière – janvier 2025 est apparu en premier sur SOS forêt France.
SOS Foret France
SOS Forêt vous souhaite une excellente année 2025 et vous propose de la commencer par une action qui vous prendra moins de 5 minutes et peut faire beaucoup : envoyez vos vœux forestiers à vos élues et à vos élus avec la carte que nous avons préparée et proposez à vos proches d’en faire autant !
Vos conseils municipaux, par exemple :
L’article 2025 : envoyez vos vœux citoyens pour la forêt ! est apparu en premier sur SOS forêt France.
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