Pendant la projection au Hangar de la Cépière, à Toulouse : je découvre que ma célèbre imprimerie coopérative autogérée, l’Imprimerie34, a été rasée pour devenir un parking payant. Heureusement, tout le monde boycotte : il n’y a pas un chat dans ce désert de goudron et de béton qui a remplacé le berceau de beaucoup mes livres.

CE N’EST QU’UN AU REVOIR !

Voici mes trois dernières projections-débats en France, avant d’aller participer aux dernières actions et livraisons du convoi solidaire en Grèce, puis d’aller présenter le film ailleurs (Allemagne, Espagne, suite de la tournée en Grèce, etc.)

Ce soir à Frontignan et demain à Toulouse, ce sera à prix libre. Puis, jeudi à Auch, si le tarif du cinéma est trop élevé pour vous, faites-moi signe, comme toujours : je demanderai une invitation qui vous attendra à la caisse du ciné, à votre nom.

Ces trois dernières projections en France (pour l’instant) seront aussi l’occasion pour vous de découvrir la version actualisée et augmentée du film.

Sinon, mes ami.e.s de l’hexagone, rendez-vous en novembre pour de belles surprises !

Y.Y.

PS : contrairement au Hangar de la Cépière à Toulouse qui peut accueillir beaucoup de public, la salle principale de la Grève à Frontignan n’est pas très grande. Du coup, la Coopérative intégrale a préparé un dispositif exceptionnel pour ce soir : une double projection, dans deux salles simultanément !

L’ÉCHO D’UN LOINTAIN SOUVENIR

Il fut un temps où ma modeste poésie ne s’exprimait pas à l’écran, mais sur les pages de quelques revues et livres. Sur les murs parfois aussi. Au fil des années, des musiciens amis ou inconnus y ont pioché quelques sources d’inspirations, connaissant mon refus du copyright et ma préférence pour le partage et le bien commun. Parmi ces poèmes, Super Mâché est une salve métaphorique contre les temples de la consommation, publiée dans le recueil Revol Vers, en 1999.

Jacques Durbec fut le premier à l’adapter en chanson en 2003, avant d’adapter d’autres textes du même tonneau pour une tournée de cafés-théâtre. Puis, ce fut le tour d’un groupe de hard rock en 2008, d’une façon étonnante. En 2011, Cyril Gontier sortit une nouvelle version du même poème, nettement plus rapide et accompagnée d’un clip vidéo :

Aujourd’hui, 25 ans après la parution Super Mâché, je découvre un autre clip reprenant ce poème, cette fois signé Lynette Horner et sa clique : avec Lynette à l’accordéon et au chant, Luccio à la basse, et Maître La Limace à la guitare.

Merci à vous d’avoir redonné vie à ce texte. L’écho d’un lointain souvenir.

SUPER MÂCHÉ !

Ceinturée de béton et de bretelles grises,
De ronds-points en boutons sur sa vieille chemise
A carreaux d’un asphalte écrasé de voitures,
Se dresse une cravate au-dessus des toitures.

Le sigle de la firme a son propre drapeau
Et tout ce qu’elle affirme est dans ses entrepôts :
Son tronc décapité régurgit vers la ville
Ses infinies dictées de réclames serviles.

Sans visage, son nom ruisselle dans les crânes ;
Et si l’esprit dit non, la bourse en filigrane
Poursuit son adultère effréné dans ce ventre,
Chaque soir d’inventaire où l’envie se fait chantre.

Haro sur les caddies et la gorge de fer,
Les barreaux-paradis roulent vers les affaires !
Digérés dans la poche au manège incessant,
Le client devient mioche et le chariot pensant.

Tourne dans les rayons, butine les cagettes,
Valse le papillon au milieu des gadgets,
Tant de légèreté, d’enthousiasme et d’ardeur !
Musique veloutée et blouses des vendeurs…

Les cliniques besoins se creusent et se remplissent,
Dans le champ magicien des articles supplices.
« Qu’importent les crédits, affichent les parois,
Dans mon antre ledit consommateur est roi ! »

Le temple du bonheur se poursuit dans la viande,
Délice du flâneur, et les télécommandes,
Vaisselle, tire-bouchons, soleils électriques,
Lunaires baluchons dans la voûte gastrique.

Enfin, le bout du monde et son sableux péage :
Une caissière blonde offre son bleu rivage,
Ses lèvres cinéma, à la foule anonyme
Sortant de l’estomac en artifice ultime.

Y.Y.

Parce qu’il est bien connu que les enfants noirs ont un avenir assuré en France et qu’ils ne souffrent pas de discriminations.

#ouin_ouin
#bons_aryens

CONVERGENCES DE LUTTES ET RETROUVAILLES AMICALES

La cuvée 2024 du rassemblement des Glières a été formidable ! Un pur plaisir ! Énormément de bienveillance et d’envie d’avancer ensemble, par-delà nos différences. Beaucoup de libertaires cette année, anarchistes et objecteurs de croissance qui sont venus me voir et me dire combien ils étaient agréablement surpris de la générosité de l’accueil, de l’ouverture, de la richesse des moments partagés, des échanges sans langue de bois et des pauses festives.

La conférence-débat « Changement de société, avec ou sans État ? » semble avoir rempli toutes ses promesses à ce qu’on m’a dit. J’espère que mes interventions ont pu être utiles pour défendre notre vision des choses.

Le concert des Goguettes, hier soir, a clôturé en beauté et avec humour la journée de samedi à Thorens-Glières où les bénévoles de l’organisation ont fait un boulot extraordinaire !

Ce matin, pour finir, les paroles de résistances ont fait résonner bien des témoignages importants sur le plateau des Glières : Thomas l’écureuil le défenseur des arbres, Geneviève Legay frappée par la police, Gérard Fumex attaqué par les fascistes sous les yeux des policiers qui ont laissé faire puis qui ont dit : « pourquoi les avez-vous provoqué ? »

Au chevet de sa mère très malade à Athènes, mon ami et compagnon de lutte Giorgos Kalaitzidis était malheureusement absent, mais son texte (que j’ai eu l’honneur de traduire et de lire) a beaucoup touché la foule nombreuse.

Bravo à mon ami Gilles Perret et tous les autres organisateurs de ce bijou d’intelligence et de sensibilité qu’est ce rassemblement, lancé il y a 17 ans par nos ainés dans la résistance. Et merci, une fois encore, de m’avoir invité.

Nous ne parviendrons à changer la société qu’ensemble, nous le savons bien. Nos différences ne sont pas un problème. Bien au contraire : notre diversité est notre force.

Yannis Youlountas

« JE REVIENS PARCE QUE ÇA DONNE LA PÊCHE ! »

Encore et toujours complet pour « Nous n’avons pas peur des ruines », ce soir à Die, dans la Drôme. Une fois de plus, il a fallu trouver d’autres chaises et des bancs, grimper sur des tables et s’asseoir par terre sous l’écran… Une ambiance enthousiaste et chaleureuse, la présence de Christine et Patrick qui rentrent de Grèce avec moi, les retrouvailles avec Stéphane Trouille et d’autres vieux copains et copines, l’appui technique de Filou et de la CNT ce soir. Un grand merci à toutes et tous de faire de ce film (actualisé) un outil pour se rassembler par-delà nos différences et se redonner la pêche. D’ailleurs, c’est ce que nous a dit une spectatrice en arrivant : « Je reviens, cette fois avec des amis, parce que ça donne la pêche ! Merci mille fois ! »

C’est nous qui vous remercions, cher public, actuels et futurs compagnons de lutte

PS : la programmation de la tournée automnale (de la version actualisée) se prépare actuellement. Si vous désirez nous accueillir dans votre ville avec votre collectif, contactez maud@paspeurdesruines.net

Presque pas dormi, mais je ne le sens même pas, car quel accueil, ici encore, quelle ambiance magnifique cette année au rassemblement des Glières !

ENCORE COMPLET, CETTE FOIS À THORENS-GLIÈRES

Le cinéma Le Parnal a du refuser une trentaine de personnes. Désolé ! Essayez de venir tôt aux prochaines projections du film «Nous n’avons pas peur des ruines» à Die, Frontignan, Toulouse et Auch (tous les détails sur le site du film).

Aujourd’hui à 17:00, j’interviendrai à la table ronde sur « Changement de société, avec ou sans état ? »

Je vous laisse imaginer quelle est la position que je vais défendre

Y.Y

LES VISAGES MAGNIFIQUES

Malheureusement, c’est encore complet, à Milan comme ailleurs ! Une trentaine de personnes n’ont pas pu rentrer voir le film. A l’intérieur, il y a plein de gens debout et assis par terre, de tous côtés, dans tous les coins… Depuis la porte d’entrée, je les vois sourire devant l’écran dont le reflet éclaire leurs visages radieux et émus. C’est la plus belle récompense d’un réalisateur « lost in translation » : simplement voir le bonheur du public, passer par toutes les émotions devant le film dans une langue qu’il ne connait (presque) pas.

Sitôt le débat fini, je reprendrai la route dans la nuit pour traverser les Alpes et rejoindre le rassemblement des Glières (à 3h30 d’ici). Dans la nuit, je penserai encore à elles, à eux, et je me rappellerai, encore et encore, leurs visages magnifiques !

Y.Y.