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ARGUMENTS POUR LA LUTTE SOCIALE


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02.12.2025 à 20:14

Madrid, tête de pont du nouveau fascisme  mondialisé ? Par FP.

aplutsoc

On sait que Giorgia Meloni, avec son parti «FdI» («Fratelli d’Italia» // «Frères d’Italie») qui n’est autre que l’avatar du parti néofasciste MSI (1), est l’héritière directe d’un mouvement qui avait triomphé en Italie, il y a plus d’un siècle : le fascisme. Mais ce qui interpelle vraiment, c’est que l’arrière-petite-fille du Duce, Orsola Mussolini vienne […]
Texte intégral (1775 mots)


On sait que Giorgia Meloni, avec son parti «FdI» («Fratelli d’Italia» // «Frères d’Italie») qui n’est autre que l’avatar du parti néofasciste MSI (1), est l’héritière directe d’un mouvement qui avait triomphé en Italie, il y a plus d’un siècle : le fascisme.

Mais ce qui interpelle vraiment, c’est que l’arrière-petite-fille du Duce, Orsola Mussolini vienne à Madrid, invitée par la nouvelle «Phalange» (2) (ressuscitée, elle avait été fondée en 1933 par José Antonio Primo de Rivera). Elle y est venue présenter son livre au titre frappé d’une interrogation rhétorique : « Fascisme : État social ou dictature ? ». On comprend implicitement la réponse suggérée : le fascisme n’était pas une dictature, c’était un État social…. Elle a exposé son ouvrage à l’«Espacio Ardemans», local sympathique (3) de Madrid, fréquenté par les groupes fascistes et d’extrême-droite, où, en avril 2024, s’est constitué le groupe nazi «Núcleo Nacional» (« Noyau National »). Une foule immense de… 300 personnes, avec l’autorisation du Tribunal Suprême de la capitale (!), a organisé une marche le vendredi 21 novembre, depuis la rue Génova (où était né José Antonio Primo de Rivera), en passant devant le local du PP («Partido Popular») et s’achevant, comble de provocation, devant le siège du Partido Socialista Obrero Español ( PSOE – Parti Socialiste Ouvrier Espagnol). La date n’est évidemment pas fortuite : le 20 novembre 1936, José Antonio Primo de Rivera était fusillé à Alicante après jugement par un tribunal républicain et, le 20 novembre 1975, il y a 50 ans, le «Caudillo» Francisco Franco était mort dans son lit (après un pronunciamiento contre une République démocratique, une guerre sanguinaire et presque quarante ans d’une dictature sans partage).

Le surgissement de l’extrême-droite populiste, nostalgique du franquisme, en Espagne, est loin d’être un orage dans un ciel serein.

À la mort du dictateur, s’était ouvert une période de Transition où le pays s’était vu imposer le successeur décidé par Franco : le roi Juan Carlos 1er de Bourbon. Néanmoins, les libertés démocratiques avaient été instaurées, assorties d’une amnistie (surtout pour les bourreaux). Il n’y eut pas la moindre épuration. Inutile d’épiloguer.

Pour autant les tenants de l’ancien régime se sont coulés dans un grand parti conservateur nationaliste et catholique, le PP («Partido Popular» // « Parti Populaire), dirigé successivement par Mariano Rajoy et à l’heure actuelle par Alberto Núñez Feijóo, alternant avec le Parti socialiste, mais depuis longtemps, sans majorité absolue. Toutefois, à partir de décembre 2013, Santiago Abascal (ancien membre du Parti conservateur) considère que le PP est trop modéré et fonde un parti d’extrême-droite, Vox. Ce qui n’était au début qu’un courant marginal, va bientôt commencer à tailler des croupières au «Partido Popular» en utilisant comme « argument » le racisme et la xénophobie et en attisant la haine contre les émigrés, surtout maghrébins et d’Afrique subsaharienne. Un classique du genre. Signalons qu’à la différence de Vox et du PP, les nouveaux groupes ou groupuscules ultras, remettent en cause la démocratie et la Constitution de 1978.

Remarquons enfin que le Parti socialiste de Pedro Sánchez n’a qu’une majorité fragile au Parlement (les Cortès) et que le Sénat est acquis au PP. Enfin, le pouvoir judiciaire et la haute magistrature sont encore en grande partie aux mains de nostalgiques de la dictature (4).

Pedro Sánchez, non sans mal, a réussi à faire enlever les restes du dictateur et du fondateur de la Phalange du monstrueux mémorial franquiste du «Valle de los Caídos». Suivant les traces de son prédécesseur socialiste José Luis Rodríguez Zapatero qui avait fait approuver la « Loi de Mémoire historique », Sánchez a mis en place la « Loi de Mémoire démocratique » pour en finir une fois pour toutes avec les restes d’hommages à la dictature (plaques, monuments, célébrations, etc.). Ce qui a rendu absolument furieux les nostalgiques de l’ancien régime.

Le Premier ministre socialiste « tient » grâce aux députés indépendantistes catalans de gauche ( ERC) et à ceux de droite, avec des limites («Junts»). Le Parti Nationaliste basque (EAJ-PNV) catholique, constitue aussi son appui. Enfin dans cette situation politique délicate, des proches collaborateurs de Pedro Sánchez sont inculpés pour corruption… Si l’on examine les votes lors des scrutins successifs en Espagne (élections générales, européennes, municipales, régionales), l’avancée de la droite et de l’extrême-droite devient inquiétante. Le Pays basque est aux mains des nationalistes du PNV, alliés circonstanciels de la gauche…. Tandis qu’en Catalogne, vient d’entrer en lice un parti ouvertement raciste et xénophobe : «Aliança Catalana»… Ainsi, sur les 17 régions autonomes (5) – outre les 2 villes autonomes de Ceuta et Melilla au Maroc –, 11 sont au pouvoir du «Parti Populaire» avec ou sans le soutien de Vox. Le PSOE n’en possède que 4. La région autonome de Madrid est, pour le moment, acquise au PP. Les Canaries sont au centre-droit, mais aussi avec le soutien du PP.

Les 18 et 19 mai 2024, le rassemblement de Vistalegre à Madrid («Europa Viva 24»), à l’initiative de Vox, fut l’occasion d’une convergence des extrême-droites mondiales dans la perspective des élections européennes. On y retrouvait Giorgia Meloni, pour l’Italie, Mateusz Morawiecki (Pologne), André Ventura pour le parti «Chega» du Portugal, Marine Le Pen (France), Viktor Orban (Hongrie), José Antonio Kast (Chili), des représentants du trumpisme, comme Matt Schlapp ou Roger Severino, le ministre de Netanyahou Amichai Chikli, membre du «Likoud», enfin cerise sur le gâteau, Javier Milei, président de l’Argentine. Leur programme ? La défense des valeurs occidentales et des conceptions traditionnelles de l’Église catholique, de « la civilisation judéo-chrétienne et du Dieu d’Israël » ; la revendication de l’homophobie, la détestation de l’impôt sur le revenu, la casse des Services publics. Enfin, le combat contre l’IVG (c’est un « génocide ». Sic) et contre le féminisme. « La Liberté » sans contrainte pour les investisseurs et le patronat et la défense de la propriété. Et pour couronner le tout, la revendication de « l’identité » nationale, la haine des immigrés et le rejet des acquis sociaux et des organisations ouvrières.

En mai 2024, le président argentin Javier Milei, invité par Vox, revient à plusieurs reprises à Madrid, et s’en prend en personne au Premier Ministre espagnol et à son épouse. Cela déclenche une crise diplomatique entre l’Espagne et l’Argentine.

Le 8 juin 2025 Javier Milei est encore à Madrid dans un Congrès-spectacle au Madrid Economic Forum (6). Devant une salle de 7 000 spectateurs, Milei entre en trombe en gesticulant et hurlant « Je suis le lion ! » sur une musique heavy metal («Panic Show» du groupe «La Renga»), il « chauffe la salle » dans une mise en scène type Mick Jagger, et s’écrie par trois fois : « Viva la Libertad, carajo ! Muera el Socialismo!» // « Vive la Liberté, bordel ! À mort le Socialisme ! » et d’encourager le public à crier «¡Pedro Sanchez, hijo de puta!». Le numéro d’histrion se poursuit dans ce show incroyable de vulgarité et de cynisme digne de son homologue Trump. Il se vante d’avoir « viré » 50 000 fonctionnaires en affirmant tout de go que « dans quarante ans, l’Argentine sera sans doute la première puissance mondiale »…

La présence de l’arrière-petite-fille de Mussolini à Madrid est loin d’être un « détail de l’Histoire » Tous ces éléments collés bout à bout, semblent démontrer que nous sommes devant une offensive extrêmement dangereuse, non seulement symbolique, mais pragmatique et globalisée, des extrême-droites et des fascismes «new look». Cette offensive dépasse l’Espagne, la France et l’Europe. Visiblement, Madrid semble être devenue la plaque tournante de cette peste noire-brune. Espérons que le ciel s’éclaircisse un peu et que nous soyons capables de nous y opposer.

Saint Michel-sur-Orge, 28 novembre 2025

Notes :

  • 1) son logo de flamme tricolore a été imité par la suite par le «Front National» et le «Rassemblement National».
  • 2) «Falange Española y de las Juntas de Ofensiva Nacional Sindicalista» («Phalange Espagnole et des Juntes d’Offensive National Syndicaliste»). Rappelons que le chef de ce parti fasciste avait été un agent stipendié de Mussolini comme l’a révélé l’historien et écrivain Max Gallo. Ce sera le nom que prendra le parti unique sous le régime franquiste. Imaginons qu’en Allemagne on reconstitue un parti qui s’appellerait NSDAP …
  • 3) Le logo de ce siège suggère un soldat coiffé du casque d’acier de la Wehrmacht et un livre (Mein Kampf ?).
  • 4) Le Procureur général Álvaro García Ortiz, vient d’être condamné par le Tribunal Suprême pour un pur problème de forme (alors qu’il suivait l’affaire du compagnon de la Présidente de la région de Madrid, Isabel Díaz Ayuso, figure du PP, inculpé et condamné pour détournement de fonds – bien réel – sur l’achat de masques anti-Covid 19). Précision : le Tribunal Suprême espagnol (sorte d’équivalent de la Cour de cassation française), ne se contente pas de « casser ». En dernière instance, il juge sur le fond ; c’est donc une instance judiciaire qui a, en outre, les prérogatives du pouvoir législatif, des Cortès et de l’exécutif. Les membres sont nommés par le roi (sur proposition du «Consejo General del Poder Judicial»). Or, suivant les textes en vigueur, pour siéger dans cet organisme, il fallait, dès 1978, avoir 15 ans d’expérience dans les tribunaux ! Autrement dit, être un rouage du système franquiste, au moins depuis 1963.
  • 5) En Espagne, c’est bien plus déterminant que les régions en France.
  • 6) C’est une Rencontre-Forum-spectacle de businessmen, de financiers et d’industriels qui investissent dans les paradis fiscaux comme l’Andorre ou les crypto-monnaies en compagnie de youtubeurs libéraux.

Texte complet d’une contribution à paraitre dans un bulletin du CREAL76.

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01.12.2025 à 19:21

Déclaration des anarchistes russophones à l’attention des initiatives anarchistes occidentales : écoutez les camarades ukrainiens !

aplutsoc

Ce texte est une déclaration collective de collectifs anarchistes russophones (voir la liste des signataires ci-dessous). Il aurait dû être publié plus tôt, mais le moment est venu d’adopter une position commune sur la guerre en Ukraine. Nous ne prétendons pas représenter la position de chaque anarchiste russe, mais la nécessité d’une position claire et […]
Texte intégral (3832 mots)

Ce texte est une déclaration collective de collectifs anarchistes russophones (voir la liste des signataires ci-dessous). Il aurait dû être publié plus tôt, mais le moment est venu d’adopter une position commune sur la guerre en Ukraine. Nous ne prétendons pas représenter la position de chaque anarchiste russe, mais la nécessité d’une position claire et les contradictions liées à la guerre en Ukraine nous obligent à agir comme un mouvement uni.

Au cours des onze années de guerre, et plus particulièrement ces trois dernières années, nous avons constaté diverses réactions à la lutte de la société ukrainienne contre l’agression russe. Des camarades du mouvement anarchiste ukrainien ont participé à l’autodéfense, aussi bien en première ligne qu’à l’arrière. La propagande russe, le manque d’information sur la situation, le dogmatisme et les contradictions engendrées par la guerre ont semé la zizanie dans tous les mouvements politiques.

Le mouvement anarchiste s’est, lui aussi, divisé en deux camps : le soutien et la condamnation. Durant la guerre, les manifestations organisées en soutien à l’Ukraine par les Collectifs de Solidarité et d’autres initiatives anti-autoritaires ont rencontré de sérieuses difficultés. Dans certains lieux de rencontre anarchistes européens, des interventions de camarades ukrainiens et biélorusses ont été attaquées et sabotées.

Il est important de noter que, durant toutes ces années de guerre, aucune discussion constructive n’a eu lieu au sein du mouvement pour élaborer des positions et des actions coordonnées et cohérentes. Ce manque de concertation a engendré une absence de solidarité concrète et une analyse superficielle. Il a également conduit certains à dicter aux anarchistes ukrainiens la conduite à tenir, alors même que ces personnes ignoraient souvent la réalité du conflit. Ceci révèle un profond manque de compréhension et de camaraderie au sein du mouvement. Outre les perturbations des manifestations, le problème a atteint un point critique : des rires délibérés ont été observés lors de la minute de silence en mémoire des camarades disparus. De tels cas soulignent que nous ne nous souvenons pas toujours qui est notre ennemi. Les autorités prospèrent grâce à nos divisions, au manque de respect envers les camarades disparus et à l’hostilité qui règne entre nous. Les divergences de tactiques et de points de vue sont inévitables dans un mouvement révolutionnaire, mais nos ennemis ne doivent pas pouvoir les exploiter.

La guerre informationnelle façonne le discours, modifiant les mentalités. Il est difficile d’y résister, car cette guerre est insidieuse. Elle n’agit pas brutalement et s’insinue parfois habilement dans les positions établies, les confortant au lieu de permettre à notre analyse de s’adapter à la réalité changeante. Parallèlement, la guerre informationnelle poursuit les mêmes objectifs que les combats réels. Il est facile d’oublier que la guerre se livre aussi sur le terrain informationnel. Mais, comme dans les combats réels, il est nécessaire d’adopter une position fondée sur une idéologie et des principes.

La complexité de la situation dans laquelle se trouvaient les camarades ukrainiens, et la réaction de groupes étrangers à leurs actions, témoignent de la réalité des problèmes au sein du mouvement anarchiste. La guerre en Ukraine est un autre signal d’alarme, un avertissement de ce qui nous attend. On observe déjà la montée des forces d’extrême droite en Europe, tant sur le plan politique que dans l’état d’esprit général de la société. Face à ce constat, nous appelons nos camarades des pays occidentaux à écouter celles et ceux qui ont déjà vécu l’horrible réalité de la guerre et de la dictature. Les systèmes étatiques évoluent précisément dans cette direction, et il est possible qu’un jour, vous vous réveilliez dans un pays sous un régime fasciste, sous le joug des bombes.

La Russie est un pilier de l’autoritarisme et du fascisme.

Dans son agenda idéologique actuel, l’État russe instrumentalise les événements du passé pour se présenter comme une force « antifasciste » illusoire. Pourtant, comme il y a un siècle, la Russie demeure un empire. La réécriture de l’histoire, les mensonges et les manipulations conceptuelles s’inscrivent dans la logique d’un patriotisme impérial imposé à la société russe depuis l’époque des tsars. Ce lavage de cerveau idéologique de la population est nécessaire pour renforcer le pouvoir d’État, souder les élites et les classes populaires et adapter l’économie aux besoins militaires.

Parallèlement, les mouvements d’extrême droite prospèrent dans cette nouvelle phase de l’autoritarisme russe. La guerre a donné carte blanche à l’ultra-droite russe et lui a permis de fusionner avec l’État dans sa politique d’ultra-violence. Nombre de figures russes importantes ayant participé au conflit, notamment des propagandistes militaires, sont liées à des groupes fascistes ou néonazis locaux. Le groupe d’extrême droite « Communes russes » (« Русская община ») opère sous l’égide de Bastrykin, chef du Comité national d’enquête. Les actes de violence d’extrême droite se multiplient depuis le début du conflit. Pour les groupes et blogueurs soutenant la guerre, toute déclaration et action est permise, pourvu qu’elle ne contredise pas la ligne politique du Kremlin.

La Russie de Poutine soutient activement les mouvements d’extrême droite et conservateurs à travers l’Europe, du Front national en France à l’AfD en Allemagne. Ces mouvements remercient le Kremlin en exigeant la levée des sanctions contre la Russie et l’arrêt de l’aide militaire à l’Ukraine. Les groupes anarchistes occidentaux devraient en tenir compte lorsqu’ils formuleront leurs positions sur les livraisons d’armes à l’Ukraine.

Les affirmations de l’État russe concernant sa « lutte contre le fascisme en Ukraine » relèvent de l’hypocrisie et visent à justifier son agression militaire, motivée par des intérêts capitalistes et impériaux. Nous ne nions pas la présence de groupes d’extrême droite en Ukraine (comme dans de nombreux autres pays). Mais il est également important de rappeler que la politique coloniale russe a largement contribué à leur émergence.

Il ne s’agit pas simplement d’une confrontation capitaliste et impériale entre les deux blocs.

Cette guerre est une agression impérialiste de la Russie et une punition infligée à l’Ukraine pour sa déloyauté envers Poutine. Le fait qu’elle s’inscrive dans la confrontation mondiale entre de nombreuses forces géopolitiques ne change rien à ce constat. L’impérialisme des pays occidentaux ne diminue ni ne justifie l’impérialisme russe, qui attaque actuellement les villes ukrainiennes. De plus, cette guerre doit être comprise dans le contexte global de ce que les zapatistes appellent la « Quatrième Guerre mondiale ». Les conséquences du néolibéralisme et du fascisme se font de plus en plus sentir. La destruction de la dignité humaine et de notre environnement est massive. C’est la réalité et le défi auxquels le mouvement anarchiste et tous les mouvements de libération doivent faire face. La guerre en Ukraine montre combien chaque société a besoin de se défendre contre l’État. C’est un aspect de la guerre qui vous guette depuis longtemps. Les camarades ukrainiens peuvent être nos meilleurs alliés dans ce combat, car ils ont déjà subi ce terrible coup et possèdent une expérience unique de survie et de résistance dans leur contexte. Si nos camarades européens veulent réellement résister à cette guerre et aux guerres futures, il est primordial d’établir des contacts et d’échanger des expériences afin de comprendre comment s’organiser dans leurs pays et leurs sociétés.

De nombreuses forces géopolitiques participent à la guerre en Ukraine, et chacune poursuit ses propres intérêts. Ce n’est pas nouveau, et il en sera de même dans toutes les guerres futures. Quelle est la position du mouvement anarchiste dans tout cela ? Une simple opposition à la guerre ne suffit pas. Notre mouvement doit se ranger du côté de la société. En Russie et en Ukraine, cela se traduira concrètement par des choses différentes. Dans la situation actuelle en Ukraine, les intérêts de la société et du mouvement anarchiste (le besoin de survie et d’autodéfense) recoupent partiellement ceux de l’État sur le plan tactique. En Russie, la situation est différente : les intérêts de l’État agresseur sont opposés à ceux de la société. C’est pourquoi il peut sembler plus facile de lutter contre l’empire de l’intérieur, du côté de la société. Cependant, le mouvement anarchiste russe se heurte à de nombreuses difficultés dans ses interactions avec une société souvent endoctrinée par la propagande. En réalité, il n’y a pas de contradiction entre les intérêts des sociétés russe et ukrainienne ; seul l’État fait obstacle à la coopération.

À cet égard, il est essentiel de disposer d’un noyau idéologique solide et d’une ligne stratégique permettant de mener à bien la lutte révolutionnaire de longue haleine, pendant et après la guerre. Dès à présent, les mouvements et collectifs européens pourraient dialoguer avec les camarades ukrainiens et discuter d’une résistance commune contre l’invasion et des luttes futures après la guerre, lorsque la politique intérieure de l’État ukrainien sera source de graves conflits sociaux. À l’heure actuelle, il n’existe ni ligne stratégique ni mouvement suffisamment puissant. De ce fait, aucune perspective à long terme ne permet aux camarades européens de dépasser les contradictions et les compromis actuels.

Nombreux sont les lecteurs de ces textes qui connaissent la notion de « monde russe ». Pour l’État russe, le « monde russe » désigne une sphère d’influence politique, économique, militaire ou idéologique de la Russie. Autrement dit, il s’agit d’impérialisme pur et simple. Pourtant, certains membres du mouvement anarchiste mondial conservent une certaine sympathie pour une « Russie idéalisée ». Il en résulte parfois que, dans leur lutte contre l’impérialisme occidental, certains camarades passent à côté du problème du « monde russe », ainsi que des problèmes d’un bloc d’États historiquement opposés à l’Occident et alliés à la Russie : Biélorussie, Chine, Iran, Corée du Nord, etc.

Le « monde russe » n’est pas une solution au problème de l’impérialisme occidental. Toute nostalgie de l’ancien État « socialiste » appartient au passé. La Russie moderne est une version déformée du néolibéralisme de droite. Elle est bien plus agressive que sa version européenne et, en cas de victoire, elle ne transigera pas sur les libertés d’association, de réunion ou de la presse. Il n’est pas nécessaire d’aimer l’État ukrainien pour résister au régime russe. Nos camarades ukrainiens, dont beaucoup se sont rendus en Russie, savent parfaitement ce qu’entraînerait la défaite de l’Ukraine. Il en va de même pour nos camarades biélorusses et russes qui ont fui vers l’Ukraine bien avant 2022, fuyant la répression politique dans leurs pays.

Les moyens et les fins sont liés, et les fins ne justifient pas les moyens. L’un des principaux objectifs du mouvement anarchiste est de résister à l’État, non seulement sur le plan idéologique, mais aussi dans la pratique. Tactiquement, cela peut signifier résister à la montée des États autoritaires, dont la Russie est un parfait exemple.

Analysez vos sources avec un esprit critique.

La communauté anarchiste n’est homogène ni dans un pays ni dans une région. Si vous défendez une position, vous trouverez forcément un groupe (même marginal) qui la partage. On observe souvent ce phénomène : des camarades européens découvrent un groupe russe ou ukrainien qui affirme que « tous les camps sont corrompus dans cette guerre, il n’y a rien à faire », et ils se mettent à propager cette position.

En Ukraine, par exemple, un groupe de Kharkiv, « Assembly », se concentre principalement sur la critique de l’État ukrainien. En Russie, le projet KRAS-MAT (« Confédération des anarcho-syndicalistes révolutionnaires – Association internationale des travailleurs ») adopte une position similaire. Ils inondent les organisations anarcho-syndicalistes occidentales de déclarations. Sous prétexte que « les deux camps sont corrompus », ces déclarations permettent d’éviter d’approfondir le problème de la guerre.

Nous pensons que les déclarations du KRAS-MAT doivent être prises avec beaucoup de prudence. Par inertie, ce groupe est encore présent dans de nombreuses listes de diffusion et fédérations internationales, mais il s’agit en réalité d’un petit groupe qui ne représente pas la position de la majorité des anarchistes russes. À notre connaissance, le projet « Assemblée » ne représente pas non plus la position de la majorité des anarchistes ukrainiens.

Nous ne cherchons pas à présenter les groupes mentionnés ci-dessus comme des entités fondamentalement mauvaises. Ils ont peut-être mené des projets et réalisé des choses utiles par le passé ou dans d’autres domaines sans lien avec la guerre. Mais nous pensons que leur position « antimilitariste » sur la guerre en Ukraine est profondément erronée ; elle est certainement minoritaire parmi les anarchistes russes et ukrainiens. Examinons cet « antimilitarisme » plus en détail.

L’antimilitarisme passif n’est pas une solution, il fait partie du problème.

Les critiques adressées à nos camarades ukrainiens découlent généralement d’un antimilitarisme dogmatique. Ce dogme affirme que les guerres ne peuvent cesser que par la solidarité des classes laborieuses de tous les camps. Il en résulte un puritanisme idéologique : les camarades deviennent incapables d’affronter les contradictions de la guerre (par exemple, la coopération avec les armées d’État), ils ne tiennent pas compte des spécificités géopolitiques dans les différents contextes et ils ne peuvent poursuivre la lutte concrètement, car les idéaux se heurtent à la dure réalité.

Le slogan « Il faut arrêter la guerre » assimile les belligérants à des enfants turbulents qu’il faudrait réconcilier. Or, dans cette guerre, les camps sont fondamentalement inégaux, et « déclarer la paix » signifierait la victoire de la Russie, l’occupation d’une partie de l’Ukraine et le renforcement du régime de Poutine à l’avenir.

Résister à l’agression russe a provoqué une remise en question des dogmes de notre mouvement et une réévaluation de ce qui paraissait inacceptable auparavant. Dans cette guerre, les intérêts de l’État ukrainien et ceux des anarchistes ukrainiens se sont partiellement conjugués. Il nous paraît évident que nos camarades ont préféré combattre dans les rangs de l’armée ukrainienne pour accéder aux armes et autres ressources. Nous comprenons également pourquoi ils n’ont pas tenté de ressusciter une version grotesque de la Makhnovchtchina, avec trois fusils par escouade, dans le seul but de se battre vaillamment « contre tous » et d’être anéantis une semaine plus tard. Cela dit, nous reconnaissons que la construction d’une sorte de « troisième puissance » constitue un objectif stratégiquement pertinent. Cependant, compte tenu du contexte dans lequel la guerre a touché le mouvement anarchiste ukrainien, une action directe et efficace contre l’expansion du régime autoritaire représente une réaction anarchiste justifiée. Les communautés anarchistes de Biélorussie, d’Ukraine et de Russie ont agi de diverses manières : manifestations de rue organisées, entraide et bénévolat, aide aux réfugiés en Ukraine, sabotage d’infrastructures militaires en Russie, etc. Certaines ont même rejoint l’armée ukrainienne. Toutes ces actions doivent être perçues comme un continuum de résistance à l’invasion – une résistance menée par-delà les frontières, selon différentes approches, tactiques et contradictions.

C’est pourquoi nous sommes préoccupés par la tendance, chez les anarchistes occidentaux, à critiquer l’aide apportée à l’Ukraine. Il n’est pas surprenant que les luttes locales soient souvent plus directes et plus concrètes. Par exemple, pour les anarchistes grecs, l’un des sujets les plus importants est la résistance au colonialisme américain et aux bases militaires de l’OTAN. Certes, l’OTAN n’est généralement pas meilleure que la Russie. Cependant, dans ce cas précis, le soutien à la résistance ukrainienne profite non seulement aux élites occidentales et ukrainiennes, mais aussi au mouvement anarchiste en Russie, en Biélorussie, en Ukraine et dans d’autres pays voisins soumis à l’influence et aux menaces de l’État russe. Cela est d’autant plus vrai si l’on se souvient que le mouvement anarchiste a déjà été anéanti dans cette partie du monde par l’Union soviétique. Cela se reproduira certainement si la Russie maintient son influence dans la région par la force militaire. Le même sort attend tous les pays qui tomberont dans la sphère d’influence russe.

Contre le boycott des anarchistes ukrainiens et biélorusses

Plusieurs initiatives anarchistes ont décidé d’exclure les anarchistes ukrainiens et biélorusses de leurs sites web et événements. En particulier, le Salon du livre anarchiste des Balkans a refusé la participation du projet ukrainien « Collectifs de solidarité », justifiant son refus comme suit :

« Nous sommes très préoccupés par le fait qu’une telle proposition soit soumise alors que l’État ukrainien enlève des personnes dans la rue et les envoie de force au front. Par conséquent, notre réponse à votre proposition d’accueillir la présentation est négative.»

Bien entendu, les anarchistes ukrainiens n’ont jamais appelé à enlever des personnes pour les envoyer au front. Cette justification d’exclusion est totalement déconnectée de la réalité.

Par ailleurs, Indymedia Athènes, média anarchiste, a refusé de publier les articles des « Collectifs de Solidarité » pour les raisons suivantes :

« Il s’agit d’un appel à prendre parti dans une guerre, contre une nation qui se trouve actuellement en première ligne de l’OTAN dans le conflit russo-occidental. Cela n’a rien à voir avec les opinions politiques d’Indymedia Athènes, qui sont fondamentalement pacifistes et anti-impérialistes.»

Dans le même temps, Indymedia Athènes regorge de contenus contre l’invasion israélienne de la Palestine : une région qui est également en première ligne d’une guerre entre l’OTAN et l’Iran et ses alliés. La lutte contre l’impérialisme n’est pas toujours exempte de violence et nécessite souvent des armes fournies par les États. La position antimilitariste d’Indymedia Athènes paraît illogique et incohérente. Notons que le Salon du livre anarchiste de Berlin, en 2024 et 2025, a également refusé de publier des anarchistes biélorusses.

Et ici, le problème principal ne réside pas dans la position des Salons du livre anarchistes des Balkans et de Berlin, ni dans celle d’Indymedia Athènes. Le mouvement anarchiste doit être ouvert au débat, et il n’est pas nécessaire que tous adhèrent à une définition unique de l’impérialisme ou à des tactiques antimilitaristes spécifiques. Le problème réside dans les tentatives d’exclusion totale des anarchistes de régions entières, précisément au moment où ces régions subissent une agression impérialiste visant à une assimilation violente et fasciste et à la destruction de l’identité nationale. Alors que Poutine affirme que les peuples biélorusse et ukrainien n’existent pas, les salons du livre anarchistes des Balkans et de Berlin, ainsi qu’Indymedia Athènes, excluent les camarades d’Europe de l’Est du mouvement anarchiste : par incompréhension des différentes positions, par refus de prendre en compte le contexte, par incapacité à appréhender les contradictions auxquelles ces camarades sont confrontés actuellement.

Nos suggestions :

Mettez en doute les informations que vous recevez. Efforcez-vous de connaître l’avis de tous les groupes concernés, notamment ceux impliqués dans des initiatives locales et moins visibles sur la scène internationale.

Lorsque vous vous exprimez sur l’Ukraine, sollicitez l’avis de vos camarades locaux afin de clarifier et d’actualiser votre compréhension de la situation.

Nous appelons chacun à se souvenir des fondements de l’éthique anarchiste : l’important est l’unité, non la division ; la solidarité, non l’opposition. Cela peut paraître évident, mais face aux contradictions, nous oublions souvent comment agir avec nos camarades de lutte.

Opposez-vous ouvertement aux tentatives d’exclusion des anarchistes biélorusses et ukrainiens du mouvement anarchiste.

Tirez les leçons des guerres en Ukraine, en Syrie et dans d’autres pays afin de créer les conditions de l’émergence d’une « troisième force » révolutionnaire capable de défendre la société à tous les niveaux en cas de guerre.

Pour signer cette déclaration ou pour toute autre question, veuillez écrire à anarchiststatement@riseup.net

En savoir plus : https://avtonom.org/en/news/statement-russian-speaking-anarchists-western-anarchist-initiatives-listen-ukrainian-comrades

Soutenez Autonomous Action : https://avtonom.org/en/pages/donate-autonomous-action


Source : https://www.facebook.com/AutonomousActon

Signataires au 28 novembre 2025
(voir la liste mise à jour ici)
Action autonome
Antijob
DIAna (Mouvement anarchiste d’Irkoutsk)
Organisation de combat des anarcho-communistes (BOAK)
Groupe anarchiste en exil « Périphérie »
Croix noire anarchiste — Irkoutsk
Ivan Astashin
Khubiskhal
AKRATEIA
Carré noir
Haut-parleur noir
Zone de solidarité
Solution anarchiste féministe (Hambourg)
Lolja Nordic, cofondatrice de la Résistance féministe anti-guerre, coordinatrice de FAR Vienne

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01.12.2025 à 02:00

Chronique d’une déchéance politique sur le dos des peuples opprimés. Par OD.

aplutsoc

A l’occasion de la manifestation nationale du 29 novembre de soutien au peuple palestinien, le PT (Parti des Travailleurs, antérieurement POID, l’une des branches du lambertisme historique) a publié un communiqué en date du 28 novembre qui titre : « Ni pour Israël, ni pour l’Ukraine : pas un sou, pas une arme, pas un homme pour leur sale […]
Texte intégral (1194 mots)

A l’occasion de la manifestation nationale du 29 novembre de soutien au peuple palestinien, le PT (Parti des Travailleurs, antérieurement POID, l’une des branches du lambertisme historique) a publié un communiqué en date du 28 novembre qui titre : « Ni pour Israël, ni pour l’Ukraine : pas un sou, pas une arme, pas un homme pour leur sale guerre ! ».

Ainsi le peuple ukrainien en butte à la guerre d’invasion et d’extermination de Vladimir Poutine est assimilé à l’État israélien qui pratique le siège assassin, meurtrier de Gaza et relance la colonisation de moins en moins rampante et de plus en plus ouverte de la Cisjordanie, occupée illégalement depuis 1967 par l’armée israélienne.

En assimilant un peuple – les Ukrainiens – subissant une agression impérialiste avec un État oppresseur – Israël -, le PT commet une ignominie !

Lénine, face à une telle situation, n’aurait pas manqué d’épithètes cruels pour qualifier les gredins rédacteurs d’une telle déclaration. Mais voilà, ces rédacteurs qui osent se réclamer de Lénine, surtout pour les jours de congrès ou dans le labyrinthe de bulletins intérieurs auto-justificateurs, semblent bel et bien avoir enterré l’héritage du combat contre toute oppression nationale pour lequel Lénine a mené nombre de polémiques cinglantes vis-à-vis des sociaux-impérialistes, ces socialistes qui soutiennent la politique de leur propre impérialisme notamment en matière de politique coloniale, comme des courants ultra-gauches négateurs de la nécessité de lutter contre toutes les oppressions nationales.

Trotsky, autre référence de nos gredins calomniateurs, disait que ceux qui refusent aux opprimés le droit de combattre l’oppression sont des crapules dont la morale ne relève pas de celle du mouvement révolutionnaire. Ces philistins ont oublié le dernier et ultime combat de Lénine mené en bloc avec Trotsky contre l’oppression nationale pratiquée par la bureaucratie montante dirigée par Staline.

Ayant enfermé Lénine et Trotsky dans l’armoire aux saintes icônes, ces rédacteurs malveillants développent une nouvelle forme de social-impérialisme. Il ne s’agit plus de soutenir directement son propre impérialisme, mais celui d’une grande puissance étrangère, en l’occurrence la Grande Russie de Poutine, dont le patronyme n’est jamais cité dans ce tract alors qu’il participe d’une Sainte Trinité réactionnaire avec ses potes Trump et Netanyahou, sous le prétexte que l’ennemi principal serait l’impérialisme occidental, exploiteur et fauteur de guerre unique du monde contemporain.

Après son titre scandaleux, l’essentiel du tract du PT porte sur Gaza, le sort du peuple palestinien et la politique colonialiste d’Israël. Puis l’évocation de l’Ukraine, pays agressé par un voisin impérialiste, réapparaît explicitement dans le passage final suivant : « Les travailleurs rejettent la guerre impérialiste, de Gaza à l’Ukraine, du Soudan à la République démocratique du Congo et demain contre le Venezuela ou la Chine. »

Non ! A Gaza comme en Ukraine, les travailleurs subissent l’agression impérialiste et colonialiste et cherchent les moyens d’y faire face. A Gaza, cette recherche est entravée par la politique réactionnaire du Hamas, faire-valoir des gouvernements sionistes en matière de provocations et de prétextes à escalade, oppresseur des femmes, des gays et des libres penseurs, persécuteur de toute opposition interne, à commencer par toute bribe de mouvement ouvrier. En Ukraine, malgré la présence d’un gouvernement néo-libéral, dont la politique tant militaire qu’économique et sociale affaiblit la défense nationale, la population s’est investie dans la lutte armée et non armée pour empêcher l’éradication poutinienne. Celle-ci est déjà infligée à la population des territoires occupés : privation de passeport, arrestations des résistants, déportation des enfants ukrainiens livrés à un odieux trafic en Russie, russification forcée, vol des biens et des logements, refus des soins essentiels, etc … Le mouvement syndical ukrainien est engagé dans le soutien quotidien aux salariés mobilisés dans les forces armées, avec un soutien alimentaire et logistique constant sans lequel bien des choses ne tiendraient pas. Les travailleurs des services publics (santé, transports ferroviaires, sécurité civile, énergie et chauffage, armements ) ne ménagent pas leurs efforts pour soutenir le front et leurs concitoyens dont les quartiers d’habitation sont bombardés constamment et délibérément par les drones et les missiles de Poutine. Enfin, contrairement aux fables développées à certaines tribunes de meeting, la population ukrainienne peut agir via ses syndicats, ses associations, même au sein des forces armées, avec une presse indépendante. Ainsi en attestent les nombreux conflits du travail qui se développent malgré toutes les contraintes de l’état de guerre. Ainsi en attestent les manifestations de juillet et août 2025 qui ont obligé Zelensky a retiré sa législation visant à bailloner la lutte anti-corruption. Et cela se fait dans un contexte marqué par l’absence d’une expression politique de masse du mouvement ouvrier, absence dans laquelle un certain Joseph Staline, ses sbires et son héritier kaguébiste direct, actuel locataire du Kremlin, ont une grande, sinon exclusive, part de responsabilité.

Au lieu de proclamer que, de l’Ukraine à la Palestine, de Gaza à Marioupol, l’occupation étrangère est partout illégitime et illégale, non, le PT ne demande pas le retrait de toutes les troupes d’occupation. Serait-ce parce que cela impliquerait de fâcher Poutine, le grand absent de ce texte ?

Trump, cité quatre fois dans le texte, est blanchi de sa politique complice de Poutine, en particulier sa dernière proposition de « plan de paix » pour l’Ukraine, véritable coup de poignard dans le dos du peuple ukrainien et cadeau à son pote Vladimir. Il n’y a pas qu’à Gaza que Trump agit contre les peuples !

Après presque 4 ans de guerre d’agression de Poutine contre l’Ukraine, ceux qui n’ont pas pris fait et cause pour la défense du peuple ukrainien et de ses luttes deviennent des serviteurs de l’ordre établi malgré leurs déguisements politiques. Ils assurent la protection de régimes oppresseurs et exploiteurs, et feront pire encore quand les travailleurs, en Russie ou en Chine, se mettront en marche contre ceux-ci. Il faut les empêcher de nuire au développement des luttes réelles contre l’ordre établi mondial.

OD, le 01/12/2025.

Nous reproduisons le texte du PT afin de permettre aux lecteurs de constater l’étendue de l’infamie de cette prise de position.

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30.11.2025 à 23:15

Assurance-chômage : retrait sous condition. Par LD.

aplutsoc

Cette (petite) victoire est à mettre au crédit de la mobilisation née cet été en réponse au plan du Père Fouettard Bayrou. Le Monde, dans son édition de ce jour, nous apprend que le Ministre du Travail a écrit hier aux organisations syndicales d’employeurs et de salarié-es pour les informer de ce qu’il faut bien qualifier […]
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Cette (petite) victoire est à mettre au crédit de la mobilisation née cet été en réponse au plan du Père Fouettard Bayrou.

Le Monde, dans son édition de ce jour, nous apprend que le Ministre du Travail a écrit hier aux organisations syndicales d’employeurs et de salarié-es pour les informer de ce qu’il faut bien qualifier de renoncement, leur demandant cependant de négocier sur les contrats courts, ce dont on voit mal les employeurs se priver, et les ruptures conventionnelles, là où ce mode de rupture du contrat de travail fait consensus.

Alors que le souffle de septembre est retombé de par l’attentisme, voire les calculs des appareils syndicaux et politiques qui continuent à peser sur la conduite des mobilisations, ce nouveau recul, de la part d’un gouvernement dont le maintien est suspendu à un fil (budgétaire), n’est pas à négliger, car il laisse entendre ce qui pourrait être obtenu en étant plus conséquent dans l’action comme en Belgique, en Italie ou en Serbie.

Non, 2027 peut ne pas être la pluie de cendres qu’on veut bien nous vendre, sauf à croire aux prophéties autoréalisatrices ; oui, le cours de l’histoire, ces dernières années, nous a montré que les emballements et les bifurcations sont devenus la norme à l’image de ce qui bouleverse notre climat.

Sur un globe qui achève sa connexion et en pleine redéfinition de son ordre géopolitique, les constats des auteurs de science-fiction sont sans doute les plus réalistes à dépeindre les bouleversements sociaux qui en découlent.

A chacun-e, au poste d’engagement qui est le sien, de discerner dans cet hiver du monde ce qui en prépare le fruit.

LD, 30 novembre 2025.

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30.11.2025 à 23:04

Vers un budget Lecornu aux allures de plan Bayrou bis. L’Insurgé.

aplutsoc

Pour avoir un aperçu de la situation politique actuelle et de la réalité des débats budgétaires au Parlement, voici un extrait d’un article du Figaro du 3 novembre : « Voilà plus de deux semaines que les débats budgétaires font rage à l’assemblée nationale, les jours passent et la fameuse copie “Frankenstein” tant redoutée par le pays approche. Pis, c’est […]
Texte intégral (2569 mots)

Pour avoir un aperçu de la situation politique actuelle et de la réalité des débats budgétaires au Parlement, voici un extrait d’un article du Figaro du 3 novembre : « Voilà plus de deux semaines que les débats budgétaires font rage à l’assemblée nationale, les jours passent et la fameuse copie “Frankenstein” tant redoutée par le pays approche. Pis, c’est même un budget “Loch Ness” qui se construit en réalité sur les bancs du palais Bourbon : tout le monde en parle, et tout le monde en a peur, même si personne ne sait trop à quoi il ressemble. Et pour cause, il n’existe pas. Car quelle que soit la suite – hautement incertaine – des discussions parlementaires, une chose semble d’ores et déjà certaine : une grande partie des dispositions votées dans la chambre basse depuis le début de l’examen ne figureront jamais dans la loi ».

C’est assez représentatif de la tactique du gouvernement Lecornu 2, qui tente de gagner du temps pour un objectif qui demeure inchangé : faire adopter un budget autour de 4,7 % de déficit en 2026, avec pour l’essentiel des économies à faire par la Sécu, la Fonction Publique, l’école et plus largement les services publics.

Pour parvenir à ses fins, le Premier ministre Lecornu est probablement plus habile en termes de méthodes que Bayrou. En particulier, il a trouvé des partenaires pour organiser des discussions autour des budgets de l’État et de la Sécu ; On peut d’ailleurs considérer que l’adoption de ce budget repose plus que jamais sur les organisations issues du mouvement ouvrir, partis et syndicats.

La faiblesse du gouvernement a contraint Macron et Lecornu à opérer un recul tactique sur la réforme des retraites, avec un décalage dans son application. Certes, la décision de la direction du PS de ne pas censurer le gouvernement, et pire encore de rentrer dans une phase de négociation active avec Lecornu, permet à celui-ci de continuer à vivre. Mais l’orientation du PS a été rendue possible par la politique de l’intersyndicale nationale qui a mené à ce stade la mobilisation importante qui se développait début septembre dans une impasse, en multipliant les journées d’action (18/09 et 02/10).

Qu’en est-il du débat budgétaire en cours ?

Le journal Le Monde explique : « chaque jour gagné à Matignon par Sébastien Lecornu rend le coût de la censure de son gouvernement plus élevé pour ses opposants. Les considérations calendaires (la date butoir du 31 décembre) et électorales (les municipales de Mars 2026) tout comme le spectre d’une tempête financière en l’absence d’un budget voté à temps pour la 2e année consécutive, sont des paramètres clés dans les calculs des parts ». Plusieurs constitutionnalistes ont également présenté la période autour de mi-novembre comme étant la date limite pour une éventuelle dissolution.

Si l’on résume, Lecornu a transmis à l’Assemblée un budget peu ou prou équivalant au plan Bayrou, expurgé seulement de la suppression des deux jours fériés. Le gouvernement a également annoncé qu’il n’utiliserait pas le 49-3.

Les députés ont commencé à examiner la partie recettes des deux budgets. Des mesures gouvernementales ont été battues, une taxe sur les multinationales censée rapporter 26 milliards d’euros a été votée, un impôt dit sur la fortune improductive a été introduit, le gouvernement lui-même a augmenté une taxe provisoire sur les hauts patrimoines. Les dirigeants des partis qui avaient formé le Nouveau Front populaire (LFI, PS …) ont pu feindre de revendiquer des « victoires », mais qui peut croire que ces mesures résisteront à la navette parlementaire (Sénat puis commission mixte paritaire).

On notera que même une taxe aussi minimaliste que la taxe Zucman (voire même sa version dite « light ») a été rejetée, alors qu’elle a été largement mise en avant par les partis de l’ex-NFP et les directions des organisations syndicales au nom de la justice fiscale.

Significatif également de la stratégie du gouvernement, le vote favorable de la partie recettes du PLFSS (projet de la loi de financement de la sécurité sociale), qui a rendu possible le début d’examen de la partie dépenses et l’adoption en grande pompe le 12 novembre de l’amendement relatif au décalage de la réforme des retraites. Il faut relever l’insistance du gouvernement auprès des députés du socle commun (Renaissance et LR) pour permettre ce vote et que le jeu de dupes se poursuive, avant de transmettre le projet au Sénat.

Un jeu de dupes pour gagner du temps

Alors, pourquoi s’agit-il d’un jeu de dupes ? Revenons tout d’abord sur le décalage de la réforme des retraites pour les générations nées en 1964 et 65. Le gouvernement qui entend le financer par les travailleurs eux-mêmes, prévoyait initialement une sous-indexation des pensions et une taxation des mutuelles.

Des modalités difficiles à assumer pour le PS (et les syndicats). C’est pourquoi, Lecornu a annoncé que le gouvernement était disposé à renoncer au gel des pensions des retraites et des minima sociaux.

Par la suite, le ministre de l’économie (R. Lescure) a pris soin de relativiser les annonces du gouvernement, en précisant que toute dépense supplémentaire devait être compensée par des recettes à créer (« devant chaque plus, il faut un moins »), accréditant l’idée qu’au final ce seront les travailleurs eux-mêmes qui paieront, au nom de la réduction de la dette.

Quelles sont les possibilités du gouvernement dans ce contexte ? La ministre Montchalin a expliqué qu’il était possible d’envoyer un texte au Sénat, sans vote à l’Assemblée mais avec la possibilité pour le gouvernement d’y ajouter des amendements votés (notamment ceux issus du pseudo compromis), et en utilisant l’article 47 (celui sur les ordonnances).

De son côté, Lecornu parle de « politique des petits pas », et explique que : « à la fin, ce sera un budget de transition ». Il ajoute en substance, en direction du PS (mais aussi du PCF et des Écologistes), que voter le budget ne revient pas à soutenir le gouvernement, puisqu’il n’est pas celui du gouvernement, mais le fruit d’un « compromis ». Il semble qu’il a été entendu par le PS, le PCF et Les Écologistes qui ont voté ou se sont abstenus pour la partie recettes du PLFSS. Assurément, il y a la volonté très claire du gouvernement de les associer à l’adoption du budget et de profiter d’une situation de division.

Évoquant la tactique dite du « filtre à café », en référence à la navette parlementaire qui doit permettre de revenir à la version initiale du gouvernement, Lecornu dit enfin à quel moment les choses sérieuses commenceront : « la seconde lecture à l’Assemblée sera le moment de vérité et chacun devra faire des compromis ». C’est-à-dire que l’on se dirige vers un plan d’économies à peine moins violent que le plan Bayrou, potentiellement voté à l’Assemblée (ce qui nécessiterait a minima l’abstention de tous les députés PS, PC et Verts), ou adopté par ordonnances, le scénario le plus communément évoqué (bien que le gouvernement s’en défende). Il reste également la possibilité des lois spéciales, mais la situation peut encore évoluer.

Une orientation de l’intersyndicale qui permet au gouvernement de manœuvrer

On le sait, c’est l’écho rencontré par le 10 septembre et la crainte d’une mobilisation très forte contre le budget qui a précipité la chute du gouvernement Bayrou. Alors que l’intersyndicale nationale, placée de fait sous l’influence de la CFDT avec le consentement des directions de la CGT, FO et de la FSU, n’avait pas exigé le retrait du plan Bayrou durant l’été se contentant d’une lettre-pétition, force est de constater qu’elle est parvenue à canaliser pour le moment la mobilisation après plusieurs journées d’action accompagnées de discussions avec Lecornu, qui ont participé de sa légitimation à déposer des projets de budgets forcément austéritaires.

La ligne générale de l’intersyndicale est celle d’un autre budget et de davantage de justice fiscale, ce qui est parfaitement compatible avec la position de la CFDT qui demande des « efforts partagés ». À la suite de la journée d’action du 2 octobre, l’intersyndicale décide d’une pause et se réfugie dans le silence, ce qui a autorisé les différentes manœuvres à l’assemblée.

Sitôt la censure rejetée, l’intersyndicale a publié un communiqué le 22 octobre intitulé « retraites : un premier pas qui en appellera d’autres ». Un appel qui se félicite du prétendu recul du gouvernement sur les retraites et évacue totalement la question du budget. Un appel sur lequel s’est appuyée la direction du PS quelques jours après pour justifier son positionnement. Mais ce communiqué est manifestement mal passé au sein de la CGT et probablement aussi à l’intérieur de la FSU.

La secrétaire générale de la CGT, S. Binet, s’est ainsi justifiée dans une lettre adressée aux syndicats de la CGT, expliquant que l’objectif est seulement « d’engranger les bougés ». La CGT a publié un communiqué peu après intitulé cette fois-ci « non à la suspension enfumage », un communiqué qui évoque à juste titre un « budget de régression » mais qui se borne à appeler les parlementaires à modifier le budget et à préparer des mobilisations dispersées.

La question syndicale est évidemment de première importance, c’est à ce niveau que les choses peuvent encore évoluer. En plus du dispositif à l’assemblée, le gouvernement a lancé sur le modèle du conclave de Bayrou (qui avait permis l’adoption du budget 2025) une conférence sur le travail et sur les retraites, sans le MEDEF pour l’instant mais en présence des syndicats (la CGT n’ayant pas participé à la première réunion uniquement en raison de contraintes de calendrier). Le Monde explique que « Lecornu parvient à garder dans son orbite la CFDT », confirmant que l’objectif de cette conférence est à nouveau de tenter de paralyser les mobilisations contre le budget ; Lecornu ajoute que « c’est le seul moyen de travailler sur des sujets jusqu’alors laissés de côté, d’ici à 2027, comme le partage de la valeur dans l’entreprise, l’actionnariat salarié, les différents modèles de systèmes de retraite. C’est absolument clé pour moi ».

On le sait, le capitalisme français rencontre des difficultés importantes ; Lecornu cherche à stabiliser la situation, sans garantie d’y parvenir dans le contexte de crise politique. Mais des projets apparaissent déjà pour la suite : la capitalisation ou le retour de la retraite à point, des menaces de plus en plus pressantes sur le Code des pensions des fonctionnaires de l’État, le projet « d’allocation sociale unique » ou encore la volonté du gouvernement d’organiser une consultation en Kanaky-Nouvelle Calédonie dans l’objectif de faire adopter l’accord de Bougival et de maintenir l’emprise coloniale de la France.

Lecornu promet également un « grand acte de décentralisation, de clarification et de liberté locale » en décembre. Il indique que la « mère des batailles, ce n’est pas que la question budgétaire, c’est aussi la réforme de l’État, de la clarification des compétences et de la décentralisation ». Une petite musique se fait jour auprès des présidents de région que l’on pourrait résumer par : « À l’État le régalien, aux territoires le reste ». Le président de la région Nouvelle Aquitaine (Alain Rousset, PS) ajoute : « tous nos collègues européens gèrent l’éducation et la santé, avec des résultats. Et nous, nous ne serions pas assez intelligents ? nous ne serions pas assez intelligents pour gérer les professeurs, la carte de formation ». De grands combats arrivent assurément.

Imposer l’unité pour le retrait des projets de budgets Lecornu !

Depuis le 6 novembre, un appel à la grève CGT-FSU-Solidaires pour le 2 décembre a été annoncé, un appel qui est sans doute la traduction de la volonté de combattre qui persiste dans les syndicats. C’est également à mettre en relation avec le contenu final des projets Lecornu, un « budget de casse et de classe » pour reprendre le titre de l’Humanité décrivant le projet de financement de la sécurité sociale (le pire depuis 2010), ce qui se trame avec la poursuite de la dégradation des conditions d’études et de travail à l’école (plus de 4000 postes en moins, des baisses de moyens à tous les niveaux…), dans les facs ou encore à l’hôpital public.

L’appel intersyndical continue pourtant d’évoquer le décalage de la réforme des retraites comme étant positif et fixe comme objectif de « gagner la justice sociale, fiscale et environnementale ».

Outre le caractère vague de la revendication, comment obtenir les moyens nécessaires pour les services publics sans dénoncer la logique même de ce budget, conçu pour continuer d’aider grassement le patronat (+300 milliards d’euros par an), augmenter les dépenses militaires (+13% dans le budget) et rembourser la dette (+ de 60 milliards cette année) ? Il n’est pas possible d’avoir un « bon budget » dans ces conditions. Le « compromis » ou les ordonnances qui se préparent seront forcément défavorables aux travailleurs.

Il ne fait pas de doute que la colère qui s’est manifestée à la fin de l’été n’a pas disparu, de même que la volonté de combattre contre les attaques du gouvernement. Il faut donc exiger des syndicats qu’ils se prononcent pour le retrait total des projets de budget Lecornu et indiquent en toute clarté que les travailleurs ne sont pas responsables de cette dette et que ce n’est donc pas à eux de la payer ; combattre pour qu’ils quittent la conférence sur le travail et les retraites et qu’ils dénoncent ce qui s’y prépare. Sur ces bases, il est encore temps d’organiser une manifestation nationale sur Paris sur l’objectif de faire tomber les projets de budgets et ouvrir la voie à la mobilisation pour la satisfaction des revendications.

18 novembre 2025

Source : https://insurge.fr/bulletins/bulletins-2025/l-insurge-no51/vers-un-budget-lecornu-aux-allures-de-plan-bayrou-bis,939.html

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30.11.2025 à 22:57

Soutien à l’Ukraine Résistante : parution du numéro 44 daté du 28 novembre 2025.

aplutsoc

Le bulletin Soutien à l’Ukraine Résistante est produit par les Brigades éditoriales de solidarité dont voici la présentation : Les Brigades éditoriales de solidarité ont été créées au lendemain de l’agression de la Russie poutinienne contre l’Ukraine. Elles regroupent les éditions Syllepse (Paris), Page 2 (Lausanne), M Éditeur (Montréal), Spartacus (Paris) et Massari (Italie), les […]
Lire la suite (271 mots)

Le bulletin Soutien à l’Ukraine Résistante est produit par les Brigades éditoriales de solidarité dont voici la présentation :

Les Brigades éditoriales de solidarité ont été créées au lendemain de l’agression de la Russie poutinienne contre l’Ukraine. Elles regroupent les éditions Syllepse (Paris), Page 2 (Lausanne), M Éditeur (Montréal), Spartacus (Paris) et Massari (Italie), les revues New Politics (New York), Les Utopiques (Paris) et ContreTemps (Paris), les sites À l’encontre (Lausanne), Europe solidaire sans frontières (Paris), Trasversales (Madrid) et Presse-toi à gauche (Québec), les blogs Entre les lignes entre les mots (Paris) et Utopia Rossa, ainsi que le Centre Tricontinental (Louvain-la-Neuve) et le Réseau syndical international de solidarité et de luttes.

Ce bulletin apporte chaque mois un flot d’informations sur la guerre de l’Ukraine contre l’invasion de Poutine, sur la réalité sociale, politique et culturelle de la société ukrainienne mobilisée pour sa survie et sa liberté. Nous invitons nos lecteurs à faire connaitre et circuler largement cette publication.

Télécharger gratuitement la publication (PDF) sur le site des éditions Syllepse.

Découvrir le sommaire du numéro 44 :

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6 / 20
 Persos A à L
Carmine
Mona CHOLLET
Anna COLIN-LEBEDEV
Julien DEVAUREIX
Cory DOCTOROW
Lionel DRICOT (PLOUM)
EDUC.POP.FR
Marc ENDEWELD
Michel GOYA
Hubert GUILLAUD
Gérard FILOCHE
Alain GRANDJEAN
Hacking-Social
Samuel HAYAT
Dana HILLIOT
François HOUSTE
Tagrawla INEQQIQI
Infiltrés (les)
Clément JEANNEAU
Paul JORION
Michel LEPESANT
 
 Persos M à Z
Henri MALER
Christophe MASUTTI
Jean-Luc MÉLENCHON
MONDE DIPLO (Blogs persos)
Richard MONVOISIN
Corinne MOREL-DARLEUX
Timothée PARRIQUE
Thomas PIKETTY
VisionsCarto
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Michaël ZEMMOUR
LePartisan.info
 
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  Créatifs / Art / Fiction
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