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ARGUMENTS POUR LA LUTTE SOCIALE


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11.12.2025 à 14:06

Solidarité Sud Rail – Cheminots KVPU de Kryvyï Rih

aplutsoc

Présentation Suite à la collecte de Sud Rail, Vyacheslav Grigorievich, président du syndicat des cheminots KVPU de Kryvyï Rih a adressé ce message et ces photos à ses  camarades cheminots de France.  Document Au nom du personnel ferroviaire de la région de Kryvyi Rih, je tiens à remercier Sud Rail pour la station de recharge. […]
Texte intégral (507 mots)

Présentation

Suite à la collecte de Sud Rail, Vyacheslav Grigorievich, président du syndicat des cheminots KVPU de Kryvyï Rih a adressé ce message et ces photos à ses  camarades cheminots de France.

 Document

Au nom du personnel ferroviaire de la région de Kryvyi Rih, je tiens à remercier Sud Rail pour la station de recharge. La station de recharge accumule l’électricité dans des batteries, puis, lorsque l’électricité est coupée, elle permet d’alimenter les appareils.

La principale caractéristique de l’organisation syndicale PPO VPZU KLD est la défense des droits des cheminots devant les tribunaux. C’est pourquoi le fonctionnement stable et continu des ordinateurs, des imprimantes, des connexions Internet, des communications téléphoniques est mon outil de travail, que j’utilise contre la classe des exploiteurs dans l’intérêt de l’amélioration de la situation des travailleurs. Votre contribution permettra de récupérer 1.000 000 hryvnias d’arriérés de salaires.

Je vous remercie pour votre soutien solidaire.

Vyacheslav Grigorievich,  président du syndicat des cheminots KVPU de Kryvyï Rih.

Kryvyï Rih, 11 décembre 2025

Source : RESU / PLT

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11.12.2025 à 13:52

Pourquoi nous avons voté contre le PLFSS 2026. Danielle Simonnet (L’APRES).

aplutsoc

Le Projet de Loi de Finances de la Sécurité Sociale (PLFSS) va-t-il améliorer les conditions d’accès aux soins ou les dégrader ? Alors que l’hôpital craque de toutes parts, que les soignants sont en grande souffrance et les patients en danger, la situation va-t-elle enfin changer ? C’est la question qui a déterminé notre vote […]
Texte intégral (730 mots)

Le Projet de Loi de Finances de la Sécurité Sociale (PLFSS) va-t-il améliorer les conditions d’accès aux soins ou les dégrader ? Alors que l’hôpital craque de toutes parts, que les soignants sont en grande souffrance et les patients en danger, la situation va-t-elle enfin changer ? C’est la question qui a déterminé notre vote à l’Assemblée nationale.

Et la réponse est non. Nous avons donc voté contre.

Chaque année, on compte 80 Mds€ d’exonération de cotisations sociales dont près de 5,5 ne sont pas compensées par l’État, ce qui explique en grande partie la dette de la sécu. Avec le groupe écologiste et social, nous avons mené nombre de batailles. Presqu’aucun de nos amendements côté recettes n’a été soutenu par le gouvernement, ni contre les exonérations de cotisations, ni sur la contribution de l’industrie pharmaceutique qui dégage des profits colossaux, ni sur les primes d’intéressement des hauts salaires qui devraient être soumis à cotisations. Nous avons néanmoins gagné la hausse de la CSG sur les revenus du capital, mais dans une version épargnant la rente des propriétaires et les plus-values financières, à la demande de la droite. Nous avons gagné 4,5 Mds€ de compensation de l’État, mais sans aucune garantie de leur provenance dans le PLF à venir.

Notre détermination n’a néanmoins pas été vaine : nous avons réussi à supprimer nombre d’horreurs présentes dans le texte, concernant les apprentis, les chèques vacances, les tickets restaurant qui devaient être soumis à cotisation et surtout sur les pensions de retraites et minimas sociaux qui devaient subir une année blanche. Espérons que le renoncement au doublement des franchises médicales ne réapparaîtra pas par un décret ultérieur. Le décalage de la réforme des retraites, qui donne raison aux mobilisations sociales et politiques historiques de 2024 et constitue un gain d’un trimestre pour 300 000 personnes, a été adopté. Mais il reste d’autres “horreurs”, comme la chasse aux arrêts de travail, la tarification à l’acte dans le médico-social, la taxe sur les mutuelles qui pèsera lourd pour les non- salariés, chômeurs, retraités et indépendants, le bonus malus sur l’hôpital visant à imposer des coupes et la participation financière infligée aux étrangers hospitalisés.

Dans une situation de crise dans le bloc central, le groupe écologiste a pu jouer un rôle central dans les derniers “bougés” du texte. Sous notre pression, le gouvernement a été contraint d’augmenter les moyens de l’ONDAM (Objectif National des Dépenses de l’Assurance Maladie). Mais pour nous le compte n’y était pas. On n’atteint pas le niveau de l’an dernier, en tenant compte de l’augmentation des besoins dûe au vieillissement de la population. Ce budget ne permettra pas d’éviter  de nouveaux drames aux urgences où des patients meurent de pathologies soignables avant même d’avoir pu voir un médecin…

Nous avons, tout au long de la bataille parlementaire sur ce texte, tenté d’arracher ce qui pouvait l’être, sans jamais renoncer à nous opposer à Macron et son gouvernement.

Au-delà de ce budget 2026, alors que la Sécu fête ses 80 ans, ayons bien conscience que droite et extrême droite n’ont qu’un même projet, remettre en cause notre modèle de protection sociale. Mais comment battre l’extrême droite et gagner en 2027 quand la gauche est si divisée ?  Nos différences sur le vote du PLFSS ne sont pas à minimiser : le PS a voté “Pour”, contribuant indirectement à sauver Lecornu. La FI a voté contre, comme nous, mais elle s’est opposée à certaines avancées comme le décalage de la réforme des retraites et une hausse de 3 Md€ de l’Ondam !

Et pourtant, ces vraies divergences stratégiques ne doivent pas nous faire changer de boussole : seule l’unité de toute la gauche sur un programme de rupture avec le macronisme permettra de battre le RN.

Danielle Simonnet, députée (L’APRÈS), le 11/12/2025.

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10.12.2025 à 14:28

Allemagne : Sahra Wagenknecht au bord du précipice. Par Robert Duguet.

aplutsoc

Nous rappellerons pour nos lecteurs que c’est en 2007 qu’est né le mouvement Die Linke (Les Gauches). Il s’agissait alors d’une fusion, sous la responsabilité d’Oskar Lafontaine, directement entre des anciens cadres de l’appareil d’État stalinien de la RDA (République Démocratique Allemande), à savoir le Parti socialiste unifié d’Allemagne [devenu le PDS] et l’Alternative électorale […]
Texte intégral (1488 mots)

Nous rappellerons pour nos lecteurs que c’est en 2007 qu’est né le mouvement Die Linke (Les Gauches). Il s’agissait alors d’une fusion, sous la responsabilité d’Oskar Lafontaine, directement entre des anciens cadres de l’appareil d’État stalinien de la RDA (République Démocratique Allemande), à savoir le Parti socialiste unifié d’Allemagne [devenu le PDS] et l’Alternative électorale travail et justice sociale, créée en 2005 par des syndicalistes et des militants de la gauche du SPD, opposés à la politique néo-libérale de Gerald Schröder.

Au moment de la proclamation du PG (Parti de Gauche) de Jean-Luc Mélenchon en France en janvier 2009, outre-Rhin, les Linke ont le vent en poupe. Pour les militants qui formeront la base du Front de Gauche en France, l’initiative de Die Linke ouvre une brèche dans le social-libéralisme et apparaît comme une alternative possible à l’échelle européenne à gauche de la social-démocratie, donc dans les élections européennes. Sahra Wagenknecht, compagne de Lafontaine, vient en fait de l’ex-parti stalinien et elle n’a pas bonne presse à l’Ouest face à la composante syndicaliste ouvrière de Die Linke. La base du parti lui refusera la direction. C’est sa première défaite.

C’est à la faveur de l’infléchissement de Die Linke vers la politique droitière du SPD, notamment sur le problème des services publics à Berlin, qu’elle prend l’initiative de constituer la plateforme internet Aufstehen ! (Debout !) le 4 septembre 2018, en dehors des structures de son parti et que rapidement, elle récupère 100.000 adhésions grâce aux clics de souris. Elle jure qu’elle ne veut pas concurrencer les partis de gauche, SPD, Die Linke et Verts. Elle s’inscrit dès lors dans une perspective de type populiste de gauche, à l’image du mouvement France Insoumise constitué en France en 2016. Il faut rappeler que, de 2007 à la date de constitution d’Aufstehen, les rapports entre Jean-Luc Mélenchon, d’abord avec Oskar Lafontaine, puis avec Sahra Wagenknecht, ont été constants. Aufstehen ! c’est « l’état gazeux » à l’allemande. Il s’agit de prendre le parti à l’improviste. Elle rencontre une opposition sérieuse au sein de Die Linke eux-mêmes, qui veulent garder leur fonctionnement de parti, appuyé sur ses bases ouvrières et syndicalistes. C’est une deuxième défaite pour elle.

Depuis le début de l’offensive impériale du régime de Poutine, Wagenknecht va prendre appui sur la diplomatie russe et sur les atermoiements du gouvernement allemand concernant l’aide militaire à l’Ukraine et la livraison alors reportée des chars Léopard. C’est l’équipe d’Aufstehen qui est à l’origine d’une manifestation de 13.000 personnes à la porte de Brandebourg le 25 février 2023 exigeant l’arrêt des livraisons d’armes à l’Ukraine. Elle dénonce le fait que les chars allemands, qui devaient être alors livrés, soient utilisés pour tirer sur « des femmes et des hommes russes ». Comment peut-on oser écrire des choses pareilles :  est-il dans l’ordre des choses que les chars russes massacrent les Ukrainiens ? Manifestation à laquelle participeront des dizaines de militants de l’AFD, selon les déclarations de Jürgen Elsässer, rédacteur en chef d’un magazine d’extrême droite.

Sur la politique sociale comme à l’Internationale, Wagenknecht profite d’une orientation droitière de la direction de Die Linke pour plumer la volaille et constituer en janvier 2024 son propre mouvement, le BSW (Alliance Sahra Wagenknecht pour la Raison et la Justice). Les adhérents ne sont pas là pour participer aux décisions et voter. Sur le modèle français, il est orienté sur le chef, en l’occurrence une cheftaine au « chignon tiré » (1)

L’Allemagne est alors secouée en janvier 2025 par les émeutes racistes de Chemnitz : le parti d’extrême droite AFD (Alternative für Deutschland) défile aux côtés des groupes néo-nazis. Elle déclare :

« Pour ceux qui en doutaient encore, les émeutes racistes de Chemnitz l’ont clairement montré, notre pays connaît une profonde crise démocratique, explique Wagenknecht. Ceci est dû avant tout à un déséquilibre social qui fait que ces dernières années, plus de 50 % de la population de ce pays a vu ses revenus et sa situation se dégrader. Il est urgent de réagir. »

D’emblée, elle refusera de se joindre aux manifestations d’opposants aux émeutes racistes, jouant la carte d’une option anti-migrants « à gauche ».

Lors des élections législatives de février 2025, AFD réalise 20,8% des suffrages contre 28,6% aux conservateurs, avec une participation record de 84%. C’est le score le plus élevé pour une formation politique de type néo-fasciste depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le SPD d’Olaf Scholz tombe à 16,4%. Les Linke avaient été réduits à 4% dans les scrutins précédents, du fait de leur adaptation à la politique du SPD et du coup bas porté par l’offensive démagogique Aufstehen !

BSW qui s’est défini dans ce scrutin comme un « populisme conservateur »,  ne représente que 5,5%. Par contre, heureuse surprise, Die Linke a su gagner 30 000 adhérents en faisant campagne en direction de la jeunesse sur l’emploi et le droit au logement. En janvier, ils ont soutenu et participé aux manifestations de masse à Berlin sur l’immigration. Néanmoins, dans les 3 Länder de l’ex-RDA, Thüringe, Brandebourg et Saxe, elle garde une position de nuisance par sa politique de repli nationaliste, exigeant un accord du SPD et de la CDU pour l’arrêt des livraisons d’armes à l’Ukraine et pour rétablir les accords économiques avec le régime de Poutine. C’est cependant une troisième défaite pour son mouvement, alors que les Linke ont su surmonter la crise de leur parti.

Nous en étions à ce stade quand, brutalement, le 10 novembre 2025, Sahra Wagenknecht abandonne la direction de son mouvement à la veille de son congrès de Magdebourg (2), se repliant dans une « commission [du BSW] sur les valeurs fondamentales ». Ceci dans le contexte d’une situation politique pour le moins grosse d’affrontements sociaux. Le congrès du parti fasciste AFD du samedi 29 novembre était destiné à constituer la nouvelle organisation de ses jeunesses, la première version animée par de jeunes néo-nazis ayant été dissoute précédemment par le gouvernement. 15.000 manifestants convergeront vers le lieu de la réunion. Des manifestations massives de la jeunesse étudiante se sont déroulées le 5 décembre contre la conscription obligatoire. Alors que les États bourgeois se militarisent, dont l’Allemagne, qui peut critiquer la réaction d’une jeunesse qui comprend bien ce que cela signifie. BSW soutient ces manifestants, mais sur sa ligne : opposition à l’aide à l’Ukraine et rétablissement du commerce avec la Russie. Il faut comprendre ce que signifient les mouvements pacifistes de la jeunesse dans l’histoire de ce pays qui fut le berceau du nazisme. Position intéressante : les Linke se prononcent contre toute forme de service obligatoire, insistant sur l’« autodétermination de la jeunesse ».

Si on prend la situation de BSW dans le Land de Thuringe où l’AFD plafonne à 33% des voix aux législatives, Sahra Wagenknecht s’est fermement opposée à la ligne du « cordon sanitaire », défendue par la responsable régionale de son propre parti  Katja Wolf, pour empêcher Björn Höcke, un néo-nazi, de prendre la direction du Land. La logique BSW c’est le refus du système SPD-CDU qui gouverne l’Allemagne depuis des décennies. En septembre 2026, dans deux Länder de l’Est, la Saxe-Anhalt et le Mecklembourg-Poméranie occidentale, un accord AFD-BSW contre le système se justifierait donc ? C’est une réalité, la démagogie populiste a fait son œuvre, une partie de l’électorat de Sahra Wagenknecht ira du côté des fascistes.

Échec et mat pour Wagenknecht ! En allemand, wagenknecht signifie celui qui conduit la voiture ou plus anciennement le cocher. On peut dire qu’elle a bien conduit son attelage au bord du précipice.

RD, 10/12/2025.

Note :

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08.12.2025 à 22:19

La Lettre d’Informations Syndicales du RESU : parution du numéro 17 !

aplutsoc

Sommaire Télécharger le numéro 17 au format PDF Éditorial Syndicats d’Europe ! Travaillons ensemble pour venir en aide aux travailleurs ukrainiens MAINTENANT ! L’Ukraine se trouve à un tournant décisif pour son avenir. L’avenir de l’Europe est également en jeu. Donald Trump, allié et « partenaire » de Poutine, ne cesse de faire pression sur […]
Texte intégral (1837 mots)

Sommaire

  • Éditorial : Aide immédiate aux travailleurs ukrainiens ! – Pages 2-4
  • Appel d’urgence des syndicats ukrainiens  – Pages 5-7
  • Luttes des travailleurs en Ukraine — enseignants  – Pages 8-12
  • Une victoire ! Le Royaume-Uni interdit le transport maritime de GNL russe – Pages 13-15
  • Luttes des travailleurs de la santé en Ukraine – Pages 16-19
  • Luttes des femmes en Ukraine – Pages 20-23
  • Luttes étudiantes en Ukraine – Pages 24-26
  • Luttes des LGBTQ+ en Ukraine – Pages 27-30
  • Autres actualités et analyses sur l’Ukraine – Pages 31-34
  • Solidarité (actualités)  – Pages 35-43
  • Luttes des travailleurs en Biélorussie – Pages 44-45
  • Lectures complémentaires – Page 46

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Éditorial

Syndicats d’Europe ! Travaillons ensemble pour venir en aide aux travailleurs ukrainiens MAINTENANT !

L’Ukraine se trouve à un tournant décisif pour son avenir. L’avenir de l’Europe est également en jeu. Donald Trump, allié et « partenaire » de Poutine, ne cesse de faire pression sur le gouvernement ukrainien pour qu’il capitule. La proposition en 28 points élaborée sous la houlette de la Russie par son ami et négociateur plénipotentiaire Steve Witkoff n’était rien d’autre que la concrétisation du plan élaboré par le duo Trump Poutine à Anchorage, en Alaska, au mois d’août.

Un plan de capitulation : pour la partition de l’Ukraine ; pour la désactivation de sa défense ; pour les relations commerciales entre les États-Unis et une Russie pardonnée pour ses crimes ; pour marginaliser et affaiblir l’Europe ; pour amnistier les coupables de crimes de guerre ; pour l’occupation indéfinie des territoires ; pour le pillage des ressources naturelles et minérales ; pour l’éradication de la culture ukrainienne ; pour la modification forcée des frontières internationales… tout cela au nom de la « paix ».

Il existe bien sûr une résistance à l’acceptation de ce plan diabolique. Tout d’abord, bien sûr, en Ukraine. Le président Zelensky lui-même a souligné l’amère alternative qui pourrait être imposée : soit se rendre, soit perdre les États-Unis comme allié.

De leur côté, les principaux pays et dirigeants de l’Union européenne ont présenté une alternative en 24 points, mais l’ont immédiatement retirée pour proposer des amendements à la proposition en 28 points. Depuis lors, l’Ukraine et l’UE tentent de corriger le pacte Trump-Poutine.

Mais la Russie continue de faire chanter les États-Unis et les intentions immédiates de Trump restent floues. Quoi qu’il en soit, son attitude sous-jacente est limpide : la liberté de l’Ukraine en tant que nation est un obstacle à ses plans et à ceux de Poutine, et ils feront tout leur possible pour la faire disparaître.

L’issue de ces « négociations » importe non seulement aux chefs de gouvernement, mais aussi aux travailleurs du monde entier. Si cette « paix » se concrétise, elle marquera presque certainement le coup d’envoi d’une guerre en Europe. Dans une telle perspective, les droits démocratiques des peuples sont immédiatement menacés, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Ukraine.

La corruption est comme un cancer.

À cette situation désastreuse s’ajoute la révélation, à la mi-novembre, de nouvelles métastases du cancer de la corruption en Ukraine même, qui ronge cette fois-ci le cœur même du gouvernement Zelensky. Cela montre également le carrefour auquel se trouve le pays.

La scandaleuse affaire de pots-de-vin de 100 millions de dollars, qui a détourné entre 10 % et 15 % de la valeur des contrats des fournisseurs vers le géant énergétique public Energoatom, impliquait des proches collaborateurs de Zelensky :Timur Mindich (aujourd’hui en fuite en Israël), l’ancien vice-Premier ministre Oleksiy Chernyshov (déjà sous le coup d’une enquête dans une autre affaire), le ministre de la Justice Herman Halushchenko et la ministre de l’Énergie Svitlana Hrynchuk, tous deux démis de leurs fonctions.

Le 28 novembre, le tout-puissant chef de cabinet de Zelensky, Andriy Yermak, a démissionné à la suite d’une descente anti-corruption à son domicile.

L’escroquerie a été découverte par les agences anticorruption indépendantes NABU et SAP, que les manifestations de masse de juillet ont empêchées d’être rétrogradées au rang de simples départements du ministère de la Justice.

Confrontée à l’avancée russe et à la volonté de Trump et Poutine d’imposer la capitulation (« la paix »), l’Ukraine se trouve désormais face à un choix dramatique. Soit elle veille à ce que toutes ses ressources soient consacrées à la victoire contre l’invasion de Poutine et ses efforts croissants pour rendre la vie insupportable à la population pendant l’hiver, soit elle continue comme si de rien n’était.

La seconde option signifie accepter que les intérêts et la corruption des super-riches et de leurs amis au sein du gouvernement prévaudront et saboteront tous les sacrifices du peuple et de l’armée elle-même, rapprochant ainsi le cauchemar de la partition et de la défaite de l’Ukraine.

Le cancer de la corruption en Ukraine est systémique et affecte non seulement l’économie et l’armée, mais aussi la moralité sociale. Lorsque les riches peuvent se soustraire à leurs obligations et éviter de mourir au front ; lorsqu’ils peuvent maintenir un style de vie ostensiblement obscène alors que la majorité de la classe ouvrière s’appauvrit ; lorsque les secteurs les plus vulnérables de la population, tels que les retraités, les enfants et les femmes célibataires, sont confrontés à d’énormes difficultés tout en étant témoins du luxe et de l’arrogance au sommet de la hiérarchie politique…Tant que cette situation perdure, il est impossible de faire le bond en avant nécessaire dans l’effort de défense que la situation critique exige.

Seule la mobilisation peut arrêter le désastre

La contradiction qui doit être résolue est celle qui oppose une guerre défensive menée par la majorité du peuple, dont le noyau est la classe ouvrière, et une oligarchie capitaliste riche. Cette dernière profite de la situation de guerre pour démanteler les syndicats et les droits démocratiques, ouvrant ainsi la voie à son enrichissement supplémentaire. En érodant les droits sociaux, les droits du travail et les droits humains en Ukraine, ce cancer sape à son tour les capacités défensives et offensives de l’armée elle-même.

La mobilisation spontanée de juillet contre la dissolution des organismes anticorruption NABU et SAP a révélé la vitalité de la société ukrainienne, en particulier chez les jeunes. Mais la lutte contre l’oligarchie et les riches doit se poursuivre, dans le but de renforcer la position de la majorité sociale qui s’oppose à la corruption et à la guerre menée par l’élite contre les droits démocratiques et les droits du travail.

Au cœur de cette majorité se trouve la classe ouvrière ukrainienne dans toute sa diversité. Soutenir publiquement la résistance des travailleurs, des étudiants et des retraités ukrainiens sur tous les fronts est le meilleur moyen d’aider le pays à lutter contre l’envahisseur. Le rôle des syndicats est une fois de plus crucial : ils constituent la dernière barricade pour la défense des droits des travailleurs et des droits démocratiques.

Quelle initiative ?

Comment le mouvement syndical européen et international peut-il aider au mieux l’Ukraine en ce moment critique ? Il reste absolument nécessaire de continuer à fournir l’aide matérielle que les syndicats ont envoyée jusqu’à présent, mais celle-ci n’est pas à la hauteur de l’ampleur de la crise actuelle. Cela pourrait être fatal : la pression exercée par Trump et Poutine pour forcer la capitulation et la cession d’un cinquième du territoire ukrainien s’ajoute aux doutes des principaux gouvernements européens quant à l’opportunité d’apporter un soutien décisif en termes d’armes et de déblocage des avoirs russes gelés, ainsi qu’aux opérations corrosives de la classe oligarchique ukrainienne elle-même.

Le mouvement syndical européen doit désormais faire un bond en avant et sortir du cadre habituel. Le Réseau européen de solidarité avec l’Ukraine propose d’organiser un convoi unique et uni d’aide solidaire des travailleurs à l’Ukraine, à une échelle aussi large et unie que possible. Les syndicats et fédérations nationaux organiseraient leurs propres contingents, qui se réuniraient pour former un convoi unique et impressionnant dans le but d’attirer l’attention et le soutien du public, comme l’a fait la Flottille mondiale Sumud vers Gaza.

L’image d’une longue file de camions chargés d’aide humanitaire et arborant les mêmes slogans et décorations serait magnétique, tant au niveau national qu’à l’échelle européenne, surtout lorsque les convois d’approvisionnement provenant de différents pays européens rejoindraient le convoi final entrant en Ukraine.

Le convoi des travailleurs vers l’Ukraine (ou quel que soit le nom qui sera finalement choisi) serait également une occasion précieuse de sensibiliser l’opinion publique à la situation critique dans laquelle se trouvent l’Ukraine et son peuple et aux raisons pour lesquelles les travailleurs de toute l’Europe devraient leur offrir leur solidarité morale et matérielle. Il pourrait également s’accompagner d’une campagne intensive de collecte de fonds, l’aide fournie étant distribuée par le biais du mouvement syndical ukrainien.

Idéalement, une initiative d’une telle envergure serait organisée par la Confédération européenne des syndicats, mais si celle-ci refusait de relever le défi, les organisations syndicales nationales convaincues de la nécessité d’un effort spécial de cette ampleur en faveur de l’Ukraine devraient organiser une « coalition de travailleurs volontaires » pour la mener à bien.

Si ce n’est pas le moment pour le mouvement syndical européen de faire un tel effort pour le peuple ukrainien, quand le sera-t-il ?

Alfons Bech, coordinateur syndical, ENSU – RESU.

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08.12.2025 à 21:43

Notes politiques, 8 décembre 2025. Par VP.

aplutsoc

Trump, Poutine, et la guerre à l’Europe au moyen de l’extrême droite. La Maison Blanche a édité un document régulièrement remis à jour, le « National Security Strategy of the USA » (Novembre 2025), qui fait beaucoup de bruit. Très franchement, à Aplutsoc, nous ne sommes pas surpris : il exprime clairement, ouvertement, en langue trumpienne, ce que […]
Texte intégral (955 mots)

Trump, Poutine, et la guerre à l’Europe au moyen de l’extrême droite.

La Maison Blanche a édité un document régulièrement remis à jour, le « National Security Strategy of the USA » (Novembre 2025), qui fait beaucoup de bruit. Très franchement, à Aplutsoc, nous ne sommes pas surpris : il exprime clairement, ouvertement, en langue trumpienne, ce que nous disons depuis un an : les États-Unis ont maintenant pour principal ennemi l’Europe, et pour principale amie la Russie.

Cela se traduit dans ce texte par l’affirmation explicite d’un changement de pouvoir nécessaire en Europe, pour restaurer la « liberté d’expression », interdire l’immigration, relancer la fécondité, éviter l’ « effondrement civilisationnel » en mettant au pouvoir les « patriotes ». Moscou a fait savoir que le régime russe partage cet objectif.

Concernant le continent américain, le « corollaire Trump à la doctrine Monroe » c’est gros bâton + gros bâton partout, et les deux Amériques sous la coupe de Washington : que la Russie, la Chine et l’Europe, ici, déguerpissent. La guerre, aussi bien vers le Venezuela et Cuba que vers le Canada et le Groenland, est inscrite dans ce programme.

Concernant l’Asie-Pacifique, c’est la seule partie du monde où le document ne veut pas d’hégémon mais la libre concurrence partout, garantie par une présence militaire et un verrouillage de la Chine faisant appel à l’Inde, l’Europe, le Japon et l’Australie.

Ce document, pour nous, n’est pas un scoop, mais plutôt une synthèse. Mais ne négligeons pas le choc qu’il cause conjointement avec la proclamation par Trump de « la paix » (de Poutine) contre l’Ukraine, et avec la poursuite dans les faits de la guerre à Gaza, en Cisjordanie et au Liban. Le choc est celui de l’impuissance pour les classes dominantes et les gouvernements européens, pour les Macron, les Merz et les Starmer.

Mais il doit être celui de l’unité dans l’affrontement contre toutes les « droites européennes » qui apparaissent clairement comme les agents de Trump et de Poutine. Et de la compréhension de ce que la guerre qui vient n’est pas celle de Macron, de la loi de programmation militaire et du nucléaire français, mais bien celle des peuples contre les deux impérialismes hégémoniques, pour le climat, la démocratie et les libertés, avec les nations opprimées d’Ukraine et de Palestine.

* * *

France : ne perdons pas de vue notre force réelle !

En France, les dernières semaines confirment que le parlementarisme, surtout dans le cadre de la V° République et même avec un exécutif très affaibli, ne débouche sur rien du point de vue des droits sociaux et de la démocratie.

Ce n’est en effet pas l’action parlementaire, ni celle « version PS » ouverte à Lecornu, ni celle « version LFI » tournée vers l’élection présidentielle, qui a produit quelque résultat que ce soit, mais la menace sociale qui a conduit au décalage de la réforme des retraites et à la vrai-fausse promesse de ne pas recourir au 49-3 ou aux ordonnances.

Ces résultats ne viennent pas de l’action parlementaire, mais de la pression sociale. Ils ne sont pas négligeables et ils ne sont pas les seuls. La contre-réforme de l’Assurance chômage a bel et bien été retirée « sous condition » de négociations sur les contrats courts. Et, jeudi dernier 6 décembre, au Conseil Supérieur de l’Éducation, le ministre E. Geffrey a concédé, pour la prochaine rentrée scolaire, le caractère totalement facultatif des « groupes de niveaux » ou « de besoin » en collège » : cela signifie la liquidation du « choc des savoirs », qui était pour Macron, avec le soutien du RN, la contre-réforme politiquement centrale de son second quinquennat après la réforme des retraites.

Ces éléments de demi-victoires revendicatives sont, au plus haut point, politiques. Matériellement, les conditions d’existence réelle des plus larges masses reculent et les menaces budgétaires portent sur les services publics et la Sécurité sociale. Mais ces demi-victoires politiques, sur la réforme des retraites, l’Assurance chômage et le « choc des savoirs », ont une portée considérable.

Elles signifient que le rapport des forces réel est beaucoup plus favorable aux salariés, actifs, chômeurs, jeunes, retraités, que ne le font croire les médias et que ne le croient, généralement, les militants, conditionnés par l’inaction intersyndicale et par la division des partis issus du NFP.

Elles signifient qu’il n’y a pas à avoir peur de l’affrontement social, de son développement en affrontement politique central contre Macron et la V° République, car, de toutes les combinaisons possibles, c’est celle-là qui sera réellement efficace contre le RN et l’union des droites !

La première tâche que nous nous fixons à Aplutsoc et à laquelle nous appelons nos lecteurs, amis, camarades, est donc de remettre les pendules à l’heure sur la réalité politique, internationale et nationale. La guerre vient est celle de Trump et de Poutine contre les peuples européens. La question du pouvoir en France demeure centrale et va inévitablement revenir au premier plan avant 2027, car c’est comme cela que l’on repoussera le RN, l’union des droites, Trump et Poutine !

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08.12.2025 à 21:25

Pour ouvrir une brèche – Et maintenant, relancer une campagne pour le RIC ? Par RV.

aplutsoc

Les deux mandats d’Emmanuel Macron ont révélé tout le potentiel anti-démocratique de la Ve République. La volonté de ses gouvernements, de plus en plus éphémères et minoritaires, de faire barrage aux aspirations populaires majoritaires grâce aux dispositifs offerts à l’exécutif par la constitution a trouvé son point d’orgue dans la séquence allant : Face au rejet […]
Texte intégral (595 mots)

Les deux mandats d’Emmanuel Macron ont révélé tout le potentiel anti-démocratique de la Ve République. La volonté de ses gouvernements, de plus en plus éphémères et minoritaires, de faire barrage aux aspirations populaires majoritaires grâce aux dispositifs offerts à l’exécutif par la constitution a trouvé son point d’orgue dans la séquence allant :

  • Du passage en force de la réforme des retraites de 2023 malgré une immense mobilisation contre elle et une opinion très majoritairement opposée à la loi Borne…
  • À la volonté d’appliquer coûte que coûte un budget tout aussi rejeté par la population et promettant une austérité record malgré une volonté populaire majoritaire d’aller chercher l’argent là où il est (dans la poche des milliardaires) pour répondre aux besoins de la majorité sociale (notamment : un hôpital et une école publics en état de fonctionner, une politique qui prenne à bras-le-corps les enjeux environnementaux)…
  • En passant par le refus de reconnaître le résultat des élections législatives anticipées de juin 2024, la promulgation de la loi Duplomb à l’été 2025 malgré le succès inattendu de la pétition demandant son abrogation.

Face au rejet croissant de sa politique, l’exécutif a usé d’une violence inouïe dans la répression du mouvement des gilets jaunes puis de la mobilisation écologique à Sainte-Soline. La revendication de l’instauration d’un referendum d’initiative citoyenne (RIC) mise en avant par les gilets jaunes est plus que jamais d’actualité à l’heure où l’exécutif bat des records d’impopularité et a montré qu’il était capable, pour pallier son absence de légitimité, de déployer tout l’arsenal que lui offrait la constitution de la Ve République pour écraser toute aspiration démocratique majoritaire.

Une large campagne en faveur d’un RIC pourrait être une étape décisive vers la formation d’une Assemblée constituante, par laquelle la majorité sociale pourrait instaurer un régime profondément démocratique. Il serait stratégique de se concentrer dans un premier temps sur le lancement d’une mobilisation pour l’introduction d’un RIC, car cette mesure aurait l’avantage de la simplicité et de favoriser l’unité (Qui s’opposerait à un peu plus de démocratie à travers un RIC ?), la question de la formation de l’Assemblée constituante étant de mon point de vue trop complexe pour être mise en avant d’emblée, mais la mobilisation pour le RIC, qu’elle soit un succès ou un échec du point de vue de son débouché législatif, y ouvrirait (royalement) la voie.

Comment lancer une telle campagne ? L’outil de la pétition sur le site de l’Assemblée nationale étant devenu familier à un grand nombre, en lancer une nouvelle pour l’instauration d’un RIC pourrait être pertinent et permettre à la majorité sociale de faire un pied-de-nez au régime après le refus de prendre en compte la pétition massive pour l’abrogation de la loi Duplomb. Mais pour cela, il faut viser 5 millions de signatures.

Gilets jaunes, comités NFP, Bloquons et débloquons tout, rédigeons puis portons cette pétition ensemble sur les réseaux sociaux, sur les marchés et dans les porte-à-porte !

RV, le 08/12/2025.

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