17.10.2025 à 09:14
E-Tron : Ares
Un odieux connard
Texte intégral (7862 mots)
– Oui… oui, c’est lui ! Il n’y a aucun doute possible !
Le policier tend un mouchoir à la vieille dame bouleversée, puis se penche vers le micro. D’une voix froide, il ordonne à tous les suspects de sortir, sauf le numéro 3. De l’autre côté de la glace sans tain, l’annonce est accueillie par des soupirs de soulagement pour les uns, et par un tremblement incontrôlé pour l’autre. Deux agents entrent, épaules larges et sourcils bas, et s’emparent du larron fraîchement identifié pour le pousser sans ménagement vers la salle d’interrogatoire. Le malheureux proteste :
– Écoutez, je ne sais pas quel témoin m’a soi-disant identifié, mais je vous assure que c’est une erreur !
– C’est ça, à d’autres. On a une caméra qui a filmé ta camionnette avec la plaque bien lisible, juste au moment des faits. On voit la portière s’ouvrir et la victime monter.
– Mais enfin ! Vous ne pensez pas que je… que moi… enfin, j’adore les enfants, tout le monde le sait !
L’argument ne semble pas faire mouche, puisque c’est toujours sans ménagement qu’on menotte le malheureux à la table d’interrogatoire. L’un des policiers referme la porte avant de se saisir d’un annuaire qu’il soupèse avec une attention quasi-scientifique.
– Ouais, ouais, ben la prochaine fois, au lieu de te chercher des excuses, trouve plutôt des fringues. Parce qu’un pervers qui se promène en slibard, pardon si ça attire l’attention.
– Mais ? J’ai le droit ! Et puis, votre témoin m’a peut-être confondu avec un autre type en slip !
– Ah ouais ? Sauf qu’elle a bien précisé : « Il avait aussi deux immenses oreilles et une queue. »
Le suspect déglutit. Et le policer reprend.
– Tu es fait, Mickey.
L’énorme souris s’agite sur sa chaise, faisant aussi bien tinter les menottes que les boutons cuivrés de sa culotte.
– Je peux tout expliquer.
– Ben alors mets-toi à table. Et explique-nous : pourquoi tu embarques de petites licences innocentes pour leur faire ça ? T’étais déjà sous contrôle judiciaire après Star Wars, mais là… on a Tron dans l’autre pièce. On lui a demandé de nous montrer sur une poupée où tu l’avais touché. Il est remonté si loin dans son cul que c’est plus une poupée, c’est une putain de marionnette.
– Je suis désolé, c’est plus fort que moi, quand je vois une petite licence aguichante, là, je… je dois lui faire du sale. Je n’y peux rien. Je suis malade. Vous comprenez ?
Le policier hoche la tête.
– C’est vrai, tu as besoin d’un médecin. Et tu sais où on trouve plein de médecins ?
– Euh… non ?
– Dans l’annuaire.
Tels furent les derniers mots entendus par Mickey avant de se faire rabattre les oreilles à coups de bottin. Car, oui, il faut tout de même poser la question : quel est le problème de Disney ? Qu’est-ce que les licences leur ont fait pour qu’ils décident de leur faire autant de mal ? Pulsion ? Vengeance ? Diarrhée ? Un mélange des trois ?
Pour comprendre ce mystère, penchons-nous sur Tron : Arès. Un film avec Jared Leto, dont le nom n’est pas exactement synonyme de bonne idée.
Et donc… spoilons, mes bons !
Notre film commence par une série de flashs télévisés nous expliquant que depuis des décennies, deux énormes compagnies spécialisées dans les nouvelles technologies se font la guerre : Dillinger Corp et ENCOM. Que nous pouvons résumer ainsi : Dillinger Corp est la société du méchant des précédents Tron, donc forcément, ils sont très vilains et prêts à tout pour l’argent, alors que ENCOM étant la société de feu Flynn, héros du premier film, forcément, c’est aussi une gigantesque multinationale mais… euh… gentille. Quand ils « oublient » de payer leurs impôts par exemple, ce n’est pas de la fraude mais de l’optimisation fiscale gentille.
Voilà. Maintenant, allons justement voir l’une de ces deux sociétés Dillinger… enfin, Méchants Corp, ce sera plus simple, et son grand patron, le jeune et ambitieux Jullian. Qui a convoqué tout son conseil d’administration dans un hangar pour leur montrer sa dernière création.
– Chers amis, vous connaissez les imprimantes 3D ? Eh bien, voici la prochaine étape ! Une imprimante de la taille d’un bâtiment, constituée de gros lasers générateurs de matière, et capable de créer, là, de suite, n’importe quoi pour peu que ce soit dans nos serveurs. J’vous fais une petite démonstration, comme ça, au débotté… disons, un véhicule blindé.
Evidemment, c’est une imprimante, donc au début ça dit « Mauvais driver » puis « Je veux pas imprimer parce que j’ai plus de jaune » alors que 1) si et 2) y en a pas besoin, mais après un ou deux coups de pied au cul, le bousin fonctionne, et de gros lasers rouges et méchants qui font « pioupioupiou » ont tôt fait de créer une espèce d’énorme voiture futuriste recouverte de néons.
– Et voilà mes amis ! Avec ça, il vous suffit de 5 minutes pour lever une armée et… oui ? Je vois une main levée ? Madame ?
– Alors c’est super et tout… mais pourquoi imprimer une merde couverte de néons rouges dégueulasses ? Vous pensez qu’on part à la guerre en voiture tuning ?
– Ah je… ah oui. Nan, je sais pas pourquoi j’ai fait ça. Ni pourquoi j’insiste pour coller des néons rouges immondes sur tout ce que j’imprime.
– En plus, elle est pas armée, votre bouse. Enfin, si : elle pique les yeux. Mais sinon pour une démonstration d’engin militaire…
– Bon, je vois que j’ai un public difficile ce soir. Mais attendez, je n’ai pas fini. Car je n’ai pas imprimé qu’un véhicule ! Voyez plutôt à bord !
Et la portière s’ouvre pour qu’en sorte un type masqué.
– Pourquoi a-t-il lui aussi une combinaison à néons moches qui…
– Raaaah, mais fermez vos gueules ! Je viens d’imprimer un ÊTRE VIVANT, bordel ! Et vous, vous gueulez sur sa tenue ? Ça veut dire qu’on peut imprimer des soldats ! Des putains de soldats ! Remplaçables à volonté ! Là par exemple, ce soldat, c’est Ares, le programme qui gère la sécurité de mes serveurs. Eh bien, une fois imprimé sous forme humaine, il peut aussi gérer la sécurité du site, ou meuler la gueule de quelqu’un qui voudrait encore parler de NÉONS ! BAISSEZ LA MAIN, LÀ-BAS !
– Nan mais c’est pas pour parler des néons, m’sieur Jullian.
– Ah, bon, alors allez-y, je vous écoute ?
– Pourquoi vous lui avez donné la gueule de Jared Leto ? Non parce que quitte à imprimer n’importe qui…
– FERMEZ. VOS. GUEULES.
Cependant, le curieux ne baisse pas la main.
– Allons, attendez, j’ai pas fini. Je disais : si vous pouvez imprimer des êtres vivants de n’importe quelle taille ou forme, vous pourriez m’imprimer Sydney Sweeney ?
– Oui, M’sieur Jullian, il a raison ! Et Hitomi Tanaka, par exemple, c’est possible ? Par un heureux hasard j’ai des… euh… photos dans mon téléphone, si ça peut aider.
– Pour ma part, j’aimerais voir, pour la science, si le robot peut imprimer Rocco Siffredi et…
Hmm ? Pardon ? Ah, non, ces dialogues ne sont pas dans le film en effet. Ce qui prouve que ce n’est pas crédible tant tout le monde sait que la première chose que les gens regardent quand une nouvelle technologie sort, c’est comment l’appliquer au marché du porno. Alors notre petit Jullian et ses histoires militaires, il est bien rigolo. Cependant, sa démonstration a épaté son conseil d’administration quand même (qui n’a posé aucune question, même pas sur les néons), et tout ce petit monde repart, laissant Jullian seul avec sa maman, dont il a hérité du siège à la tête de l’entreprise.
– Bravo mon fils. Tu as marqué des points.
– Je sais, maman.
– Tu as juste oublié de leur dire que la machine était instable… et que les créations ne duraient que 29 minutes. S’ils le découvrent…
– Je suis fichu, je sais. Je dois trouver le moyen de les stabiliser. Et je vais le faire.
– Bravo, mon fils. En attendant, tu sais, 29 minutes, c’est plus qu’il n’en faut pour bien des choses. Alors, je repose ma question : pour Rocco Siffredi, tu…
Mais Jullian n’en écoute pas plus et s’en retourne en courant à son bureau en chantant « Lalala je n’entends rien« . Mais, oui, il est bel et bien conscient de la faiblesse de sa machine : 29 minutes, c’est à peine la durée de vie d’un gouvernement français. Tout le monde va rigoler si ça se sait. Mais comme il l’évoquait, il a un plan pour corriger ça…
Et bondissons justement chez ses concurrents de ENCOM, ou Gentils SARL, pour là aussi être plus clair, dont la PDG n’est autre que la jeune et pétillante Kim, une femme qui a développé exaaactement la même technologie que son concurrent, mais avec des lasers bleutés (ils sont gentils, donc comme dans Star Wars, la couleur des lasers change), et elle compte bien s’en servir, non pas pour la guerre, mais pour produire des médicaments, de la nourriture, des arbres…
On est passés à deux doigts de « L’un veut produire des armes chimiques, l’autre des chatons » tant on est dans la caricature. Car non, à aucun moment, Méchants Corp ne s’est dit « Ah tiens au fait, si on pouvait produire n’importe quel truc, à l’infini, sans souci de ressources, on ne pourrait pas se faire des couilles en or avec ? On pourrait réfléchir à toutes les applications, non ?« . Non. Eux ils se sont dit « Gueeeeeerre ! ». Probablement avant de grimper sur les tables en se tapant le torse, pour mieux crier et se jeter leur caca au visage.
Mais donc, où se trouve Kim, notre héroïne ? Eh bien dans une tente perdue dans la pampa gelée, où elle travaille sur des ordinateurs pourris à la recherche du code capable de rendre permanent les objets créés, au lieu de les voir s’effondrer après 29mn. Près d’elle, son fidèle assistant, Bob, a moult questions.

Les héros. Je vous laisse deviner qui aura raison sur absolument 100% des sujets et fera mieux que tout le monde dans tous les domaines, et qui est rigolo et dit des bêtises.
– Kim ? Pourquoi on travaille au milieu de nulle part sur du matos pourri alors que tu es la PDG d’une corporation qui brasse des milliards ?
– Eh bien parce que vois-tu, cette tente, c’était celle de ma sœur décédée, et ce matériel, c’était le sien aussi. Et elle savait que le code se trouvait dans l’une de ces machines, caché par le légendaire Flynn lui-même ! Des reliques des années 80 ! Ma sœur les avait apportées ici pour les étudier en paix.
– Et donc, plutôt que de relier ça à des PCs modernes pour trouver le code en deux minutes, ta sœur a décidé de rechercher ligne de code par ligne de code sur de vieux crincrins qui bouffent des disquettes molles disparues depuis bien longtemps ? Et tu as décidé de suivre son exemple ?
– Exactement !
– Ah. Et juste au hasard, ce ne serait pas un prétexte pourri pour te représenter toi, l’héroïne, en femme du peuple qui travaille sous la tente sur du matériel daté, alors qu’en fait, t’as trois yachts et deux jets ?
– Rrrrooooooh je… alors ça… euh… pas du tout !
Caricature oblige, dans la tente (d’ailleurs, pourquoi une tente dans la pampa ? Il n’y avait pas plus pratique pour bosser en paix ?) se trouve aussi un gigantesque tableau avec des articles de journaux découpés et les légendaires fils rouges qui relient les punaises sur le thème « Où est Flynn ? Car il a disparu il y des années sans laisser de trace !« . Car là aussi, en 2025, les spécialistes des nouvelles technologies n’ont toujours pas trouvé mieux que les ciseaux, les punaises et de la ficelle rouge (avec du bleu, ça ne marche pas) sur un tableau pour garder au même endroit des informations.
Un jour, nous sortions de ce cliché. Oui, un jour. Mais visiblement, pas de suite.
Toujours est-il, que tiens, paf, Kim tombe pile poil sur la ligne de code qu’elle cherchait. En effet, alors que jusqu’ici, la machine utilisait la ligne :
if (temps_ecoule > 29mn) then { dans_mon_cul = true; }
Elle découvre qu’en remplaçant par « false », paf, ça roule. Bon eh bien voilà ! Kim a désormais le pouvoir de créer n’importe quoi de manière permanente, et le fait avec un petit laser portatif mignon (et pas un grand hangar austère, car encore une fois, elle est gentille). C’est ainsi qu’elle parvient à faire apparaître un arbre fruitier là, au milieu de nulle part ce qui est impressionnant, mais toujours moins qu’un Rocco. C’est donc la grosse teuf, et elle bondit dans son jet – oui, elle en avait bien un – pour rejoindre la civilisation.
Et ça tombe bien, car le même jour, Gentils Corp est là pour annoncer la sortie de son nouveau jeu vidéo attendu par des centaines de millions de fans : Space Paranoids ! La suite du jeu développé par Flynn. Alors, oui, comme son nom l’indique plus ou moins, c’est bien un simple Space Invaders merdique, mais allez savoir pourquoi, à l’heure de Baldur’s Gate 3 et de Battlefield 6, dans ce film, le monde entier a les jambes qui tremblent à l’idée d’appuyer sur deux boutons pour tirer sur des pixels dégueulasses tout droit sortis des années 80. Ah. Je suppose que les producteurs imaginent les joueurs comme ils imaginent les spectateurs de cinéma, ce qui explique la qualité du film.
Mais cette sortie mondiale, c’est sans compter sur le méchant Jullian, qui depuis son bureau, tapote sur son clavier lorsque sa maman arrive.
– Jullian, que fais-tu espèce de petit garnement ?
– Je tente de pirater les serveurs de Gentils Corp !
– Mais… pourquoi faire ?
– Alors déjà, parce que je suis méchant. Et ensuite parce que je soupçonne leur PDG Kim d’avoir trouvé le secret du « code permament » dont j’ai besoin pour que mes créations durent plus de 29 minutes ! Alors allons fouiller ça… et planter leurs serveurs le jour de la sortie de leur jeu vidéo ! Ahahaha !
– Pourquoi ?
– Eeh bien je… ai-je dit que j’étais méchant ?
Tu sais mon p’tit Jullian, des serveurs qui plantent le jour de la sortie d’un jeu, ça ne s’appelle pas du « piratage », mais une sortie classique en 2025. Toujours est-il qu’il parvient à faire son affaire (le piratage étant représenté par une bataille entre Ares, le programme de Méchants Corp, et ses petits camarades à néons rouges qui attaquent la jolie cité numérique bleutée de Gentils Corp, et on ne va pas se mentir, c’est sans intérêt). Et obtient l’information qu’il cherchait : Kim a bien trouvé le code de permanence, l’a sur elle, et vient juste d’arriver en ville. Des caméras l’aperçoivent même filant sur sa mobylette dans la nuit, en faisant pout pout pout.
Pour Jullian, la solution est toute trouvée.
– Préparez l’imprimante géante ! Nous allons voler ses secrets à Kim ! Et bientôt, le secret de la permanence sera mieeeen, mouhahahaha !
– Alors oui d’accord chef, mais qu’est-ce qu’on imprime ? Je vous rappelle que vous pouvez créer absolument n’importe quoi. Durant 29 minutes, mais n’importe quoi quand même.
– Vous allez m’imprimer deux soldats : Ares, évidemment, et un autre programme, Athéna, qui est plus ou moins la même chose, mais au féminin. Leur mission sera de poursuivre Kim et de voler ses secrets à tout prix.
– Bien chef.
– Et pour ce faire vous leur imprimerez deux énormes mobylettes. Bien évidemment couvertes de néons rouges dégueulasses pour que A) Kim nous repère à cent mètres B) Toute la ville puisse reconnaître le style unique de notre entreprise au moment où on agresse le PDG d’une multinationale.
– Mais ? C’est complètement con ! Et puis comment deux personnes à moto sont supposés en capturer une troisième ?
– Ah non mais je vais leur donner des armes, je ne suis pas complètement idiot non plus ! De quoi la menacer !
– Okay… donc j’imprime des pistol-
– Des frisbees. Donnez-leur des frisbees.
– Bon allez, j’arrête là : je démissionne.
– Roudoudou, revenez ici sur le champ !
Et voilà comment Méchants Corp imprime donc deux motos immondes, deux pilotes, des frisbees, et les envoie tenter de capturer Kim. Ce qui donne lieu à une course-poursuite naze, où de temps à autres, les méchants laissent des trainées solides derrière eux (la signature de Tron) qui leur permettent de créer des murs. Alors vous me direz « Ah, ça va être pratique pour capturer quelqu’un : il suffit de créer des murs autour d’elle », mais sachez que non : à aucun moment, ils ne vont s’en servir ainsi. Et parce que c’est complètement débile, sachez qu’au bout d’un certain temps, Kim parvient à faire tomber Athéna de sa mobylette magique et à lui voler. On voit donc Kim paniquer un peu puisque bon, c’est quand même une mopette de l’espace imaginaire avec des boutons partout et rien qui ne ressemble à une moto normale maiiiiis… après avoir paniqué et eu du mal à rouler avec pendant 0,3s, elle devient instantanément plus forte aux commandes qu’Ares, qui est pourtant né pour piloter le bousin. Sacrée Mary-Sue !
Cependant, Kim ne s’en tire pas à si bon compte. Ares et elle finissent par se crasher ensemble, et à la surprise de notre héroïne, celui-ci ne tente pas de lui extirper son code en même temps que quelques molaires.
– Kim, ne panique pas. Je ne te veux pas de mal.
– Tu bluffes, Martoni ! D’ailleurs, le code de permanence est sur cette clé USB… que je brise et jette ! Kesstuvafaire ?
– Non mais vraiment, je ne te veux aucun mal. Quand mon créateur, Jullian, m’a demandé de pirater les serveurs de Gentils Corp, j’ai vu plein de vidéos de toi kromignonnes avec ta sœur. Ton histoire m’a touché, j’ai des sentiments, et maintenant, je veux être un vrai petit garçon. Pas un type qu’on envoie au casse-pipe toutes les 29 minutes à la demande.
– Alors, je serais bien tentée de te croire, mais comme j’ai failli mourir 15 fois durant la course-poursuite qu’on vient de boucler, j’y crois moyen à ton refus de me faire du mal.
– Non mais on va dire que les spectateurs ont oublié.
De toute manière, ils n’ont pas le temps de finir leur conversation, car Jullian, voyant que l’affaire traînait trop, a envoyé sur place un hélicoptère avec à son bord un de ses employés équipés du cybercanon. Alors, qu’est-ce que le « cybercanon », me demanderez-vous ? Eh bien, c’est une sorte de gros fusil, où quand tu tires, paf, ça transforme la personne touchée en données et ça la capture droit dans tes serveurs. Et l’employé tire sur Kim, qui se retrouve ainsi coincée entre 2Go d’images de Sonic enceinte. Ou enceint. Ne me demandez pas, je ne veux pas savoir.
Dans son quartier général, Jullian triomphe.
– Ah ! Et voilà, elle est à moi ! Elle a peut-être détruit la clé avec le code, mais si elle l’a vu une fois, il est dans sa mémoire ! Je n’ai plus qu’à la fouiller !
– Juste une question…
– Oui maman ?
– Tu viens de ravager la moitié de la ville avec tes mobylettes magiques qui laissent des trainées solides partout. Le tout en ayant imprimé des véhicules tellement distinctifs qu’il est limite écrit « MÉCHANTS CORP » partout sur eux. Et ensuite, tu as désintégré Kim, la PDG de ta multinationale concurrente… depuis un hélicoptère aux couleurs de notre société et qui est rentré directement ici. Le tout, sous les yeux de la police qui arrivait justement sur place à ce moment-là. Est-ce que tu ne penses pas que tu viens uuuuuuuuuuuuun peu de faire de la merde ?
– Non.
– Sinon, concernant mon Rocco imprimé en 3D, est-ce que maintenant on…
Passons.
Car non, la police ne fait aucun lien entre les motos de Méchants Corp, l’hélicoptère de Méchants Corp, le retour de celui-ci à Méchants Corp après avoir désintégré Kim, etc. Tout au plus, on voit juste sur une télé en fond un journaliste dire « Panique en ville : certains soupçonnent une implication de Méchants Corp« . Ah oui, la présomption d’innocence, chez vous, c’est du sérieux. Enfin, allons plutôt voir Kim, qui se réveille dans les serveurs de Méchants Corp, sous la forme d’un avatar à néons moches (mais pas rouges, elle est gentille), au milieu d’une ville numérique sombre et qui fait trop peur (vous ai-je dit qu’ils étaient méchants ?). Près d’elle se trouve Ares, qui après ses 29 minutes dans notre monde, est lui aussi revenu sur le serveur.
– Kim. Ne panique pas. Tu es vivante.
– Disons « consciente », parce qu’à l’heure actuelle, je suis plus Kim.exe que Kim PDG. Et qu’est-ce que c’est que ces posters de Sonic au mur ? Mais ?! Son ventre il…
– N’y prête pas attention. Je dois te prévenir, Kim : Jullian m’a donné l’ordre d’extraire les données du code de permanence de ta tête. Or, ça risque de te détruire entièrement.
– C’est embêtant. Mais sinon, si le mec peut désintégrer un être humain entier avec tout son esprit et ses données pour les capturer, il ne pouvait pas juste faire ça avec mon PC pour me voler mes secrets ?
– … alors disons que Jullian est… comment dire ? Hmmm… disons qu’il a à peu près le niveau d’un candidat de Love is Blind.
– Ah oui on part de loin quand même. Mais pourquoi me dis-tu tout cela ?
– Car j’ai décidé de lui désobéir, car vraiment, tes vidéos m’ont touché. Je suis un être conscient moi aussi et je veux vivre, pas être réduit en esclavage.
– Tu veux dire que Jullian t’as créé, nommé chef de sa sécurité virtuelle et réelle, puis imprimé dans le monde réel sans vérifier que, au hasard, tu ne prenais pas ce type de petites libertés ? Genre deux vidéos Youtube de moi caressant des chatons, et paf, t’as envie de tuer ton chef pour partir courir les champs avec moi ? Jullian n’a pas pensé à au moins te…
– Je te reparle de Love is Blind ?
Mais attendez, niveau stupidité, on est encore loin du compte ! Car évidemment, Ares refusant de tuer Kim pour lui voler ses secrets, Athéna, qui est elle un programme bien obéissant, réunit les autres programmes de sécurité du coin pour péter la gueule de son traître de chef. Ares prend donc Kim par la main et s’enfuit avec elle dans la ville numérique, en direction d’un gigantesque portail. Et c’est là que c’est incroyablement débile car Kim demande :
– C’est quoi ce portail ?
– Oh, ça ? C’est le portail entre notre monde et le monde réel. Si on le passe, on sera automatiquement imprimé dans le hangar de Méchants Corp.
– Attendez ? Jullian n’a pas sécurisé ça ? N’importe quelle IA peut sortir des serveurs et se faire imprimer sans autorisation n’importe quand ?
– Ah euh… ben oui.
Voilà voilà voilà. C’est un peu comme brancher une mitrailleuse sur une IA, mitrailleuse qui se trouve dans votre bureau, et dire à l’IA « Au fait, tu l’utilises quand tu veux et comme tu veux, hein, pas besoin de mon autorisation par exemple ! Fais-toi plais’, no limit bébé ! ».

« Putain Jullian, même un robot aspirateur on contrôle un minimum ce qu’il fait ! Alors ChatGPT qui a accès à des tanks ? T’es con ou quoi ? »
Evidemment, cette fuite donne lieu à une nouvelle course-poursuite dans la ville numérique où Athéna et ses sbires aux trousses de nos héros envoient moult drones laisser des traînées solides devant eux pour les gêner, tenter de les tuer et… un instant. Laissez-moi vous présenter la chose autrement : imaginez que vous deviez empêcher des gens de passer une porte. Et que votre seul super pouvoir soit de pouvoir créer des murs. Quelle est la PREMIERE chose que vous feriez ?
Voilà : murer la porte.
Eh bien pas Athéna : elle laisse le portail grand ouvert, et se contente de jeter des murs sur la gueule des gentils, façon projectiles ou petits obstacles. Ah, on n’est pas aidés, hein. Résultat : Kim et Ares atteignent le portail grand ouvert, le passent, et chez Méchants Corp, tout le monde est surpris quand soudain, leur imprimante géante s’active seule et commence à produire deux formes humanoïdes. Sous les yeux ébahis de Jullian, sa maman et tout le personnel, qui gueulent « Que se passe-t-il ? Arrêtez-ça ! » mais sachez qu’il n’y a pas de bouton pour arrêter la machine (c’est ballot) et que personne ne pense à couper le jus. Non, ils regardent en agitant les bras très fort, jusqu’à ce que Kim et Ares soient complètement imprimés.
C’est à ce stade que vous me direz : « Ah ! Donc maintenant que Kim a été imprimée, elle est instable ! Donc elle aussi a 29 minutes devant elle ! Retrouver le code de permanence est désormais aussi vital pour elle que pour Ares ! »
Eh bien… non.
Vous comprenez, ça aurait à la fois intensifié les enjeux et été un minimum cohérent. Deux choses que chez Disney, on déteste. On aperçoit donc deux horloges numériques au mur affichant le temps restant aux créations, l’une marquée « Ares » qui est bien sur 29 minutes, et l’autre, marquée « Kim » qui indique qu’elle a un temps infini. Et Jullian n’a même pas l’air surpris.
Ah. Donc si on imprime un être qui était déjà vivant à l’origine, pouf, c’est stable quand on l’imprime ? Plus de souci ? Et apparemment, vous le saviez puisque ça ne vous surprend pas ? Soit, mais dans ce cas mon p’tit Jullian, tu n’aurais pas pu te dire plus tôt « Ah au fait les mecs on a découvert la clé de l’immortalité : on vous numérise, et vous pouvez vous imprimer un corps quand vous voulez, qui dure autant de temps que vous voulez puisque de base ce corps a existé donc n’a pas la règle des 29 minutes, et s’il y a un souci, ben hop, vous revenez à votre serveur, exactement comme nos créations quand elles s’effondrent au bout du temps qui pour elles, est limité. »
Le mec a donc, depuis le début, toute la technologie pour l’immortalité, complète et sans problème.
Mais à la place, il veut imprimer des SOLEX TUNING. GNNNNNUUUUUU.
De toute façon, le film continue à vous tartiner le visage à l’aide de l’étron qui a servi à écrire le scénario, puisqu’à peine imprimé, Ares et Kim s’en vont sans que personne ne les retienne. Car oui, Méchants Corp est une société spécialisée dans l’armement et les hautes technologies, et dans leur hangar le plus important, celui de l’imprimante, il n’y a même pas UN agent de sécurité, ni le moindre garde où que ce soit. Les deux compères peuvent ainsi s’en aller sans souci, prendre une camionnette pourrie (il y en a toujours une à disposition), et filer vers le QG de Gentils Corp, où Kim pense pouvoir aider Arès.
J’ai demandé à Diego d’aller passer les stagiaires à l’eau froide pour passer mes nerfs. Je l’aurais bien fait moi-même, mais contrairement à Méchants Corps, moi, j’ai du personnel pour mes basses besognes. Que disais-je ? Ah oui : la fuite en camionnette pourrie.
Evidemment, les plus audacieux d’entre voux penseront « Aha ! Qui dit véhicule dit course-poursuite ! Jullian va lancer quelqu’un à leurs trousses ! »
Et ils auront à la fois raison et tort. Raison, car Jullian imprime bien Athéna pour partir poursuivre les gentils sur le champ, lui imprimant même un jetpack (couvert de néons moches, évidemment), mais tort… car alors qu’on la voit voler à 300km/h, elle n’arrive pas à rattraper une camionnette daubée.. Voilà voilà voilà. Oui, le film se fout de votre gueule. Oh, vous ai-je parlé de la nuit qui tombe entre deux plans alors qu’il faisait grand jour ? Et que ça complique un peu cette histoire de « Il n’a pas pu se passer plus de 29 minutes sinon Ares et Athéna se seraient désintégrés » ? Voilà. Ah non mais vraiment, absolument tout est à chier. Et rien ne nous sera épargné.
Nos héros parviennent donc à gagner les bureaux de Gentils Corp, où il se trouve qu’on a conservé plus ou moins intact le bureau du légendaire Flynn. Et Kim y emmène Ares en lui expliquant la situation :
– Le code de permanence… il était sur la clé USB détruite. Et il est peut-être dans ma tête, mais là, de suite, c’est compliqué de le retaper. Mais sache que ce code venait de ma sœur, qui elle-même l’avait trouvé dans les ordinateurs de Flynn. Il doit donc aussi être ici. Là-dedans. Dans une de ces vieilles machines. Je vais donc utiliser un cybercanon de ma société pour t’envoyer dans le PC de Flynn chercher ce fichier facilement.
– Alors oui mais j’ai une question.
– Oui ?
– Si depuis le début, tu avais le PC de Flynn dans tes locaux, que tu savais que le code était dedans, et que tu avais même un cybercanon pour aller en personne fouiller tout ça en deux-deux… pourquoi tu passais le début du film sous une tente à Perpette-les-glaouis à fouiller à la main des merdes sous Windows 2 ?
– … CYYYYYYYYYYBEEEEEEEEEEERCANOOOOOOOOOON !
Et Ares est désintégré et envoyé dans l’ordinateur avant d’avoir sa réponse.
Athéna arrive plus ou moins à ce moment-là, mais comme elle passe son temps à tournoyer, menacer, raconter sa vie avec tous les détails, elle se désintègre piiiile quand elle allait utiliser son propre cybercanon pour capturer Kim. Histoire de souligner à quel point ça n’a aucun sens, le film nous montre parfois le point de vue d’Athéna, où l’on voit qu’elle a un compteur en permanence devant les yeux qui lui dit combien de temps il lui reste avant de se désintégrer. Et donc, alors qu’il ne lui reste que 3 secondes, elle préfère quand même causer et prendre des poses plutôt que d’appuyer sur la détente et d’en finir avec Kim.
Je pense que lui faire dire à voix haute « Je fais tout pour que tu gagnes parce que sinon, on n’a pas de raison de perdre » eut été plus honnête que ça.

Au fait : le film a « le syndrôme du masque ». À savoir qu’au début, toutes les IA portent un casque comme celui-ci. Mais sitôt qu’on voit leur visage une fois, pouf, elles ne le portent plus jamais.
Toujours est-il qu’une fois désintégrée et retournée dans les serveurs de Méchants Corp, Athéna en a plein le roudoudou. Elle décide de repasser le portail qui mène à l’imprimante géante elle-même, s’imprime sous les yeux médusés de Jullian et sa maman, et lorsque ladite maman se met sur son chemin, elle la tue. Jullian lui dit bien que c’est vilain, mais Athéna lui rétorque :
– Tu m’as donné l’ordre de capturer Kim par tous les moyens, qu’importe les obstacles. Elle était un obstacle.
Et Jullian de jurer que « Ah, zut crotte de bique, tout est ma faute ! » sans penser un seul instant que ah mais merde attends, comme c’est lui qui donne les ordres… il peut aussi lui dire d’arrêter. Mais non, ça non plus, il n’y pense pas. Oui, on en est là, et c’est très, très dur à regarder, pire encore à écouter.
Mais revenons à Athéna, qui décide de reprendre sa mission. Et pour ce faire, s’imprime une petite armée de programmes pour retourner en ville péter la gueule de Kim. Et pour cela, elle va avoir besoin d’un véhicule… alors, hélicoptère pour arriver en vitesse ? Autre jetpack ? Un avion dont elle sautera ?
Non : elle imprime… une version géante d’un véhicule de Space Paranoïds, qui je le rappelle, est une sorte de Space Invaders, sauf qu’au lieu de petits aliens qui tombent du haut de l’écran, ce sont des pinces. Donc voilà : elle s’imprime une pince volante de 30 mètres de haut, et qui vole à la vitesse d’un sénateur asthmatique (c’est pas spécialement aérodynamique). Pour autant, et alors qu’elle n’arrivait pas à rattraper une camionnette avec un jetpack, là, elle revient en ville en deux minutes sans souci, et sa pince géante qui flotte dans les rues terrorise la population qui fuit en hurlant « Dieu que c’est moche ! ».
Alors certes, les autorités finissent par réagir, et un avion de chasse américain finit par endommager le bousin. Qui s’écrase en causant encore plus de dégâts, mais sans tuer Athéna, qui reprend sa traque. Mais alors, qu’est-ce qui va l’arrêter ? Alors que Kim elle-même fuit dans les rues de la ville sans guère d’espoir de lui échapper, alors que l’armée d’Athéna sème le chaos en ville ?
Eh bien revenons à Ares qui est donc dans l’ordinateur de Flynn. Pour une séquence intitulée « On fait du fan service pour les fans de Tron histoire de justifier le titre. »
En effet, dans un univers graphique reprenant les éléments des années 80 du premier Tron, Ares tombe sur Flynn.
– Ben ? Vous n’êtes pas mort vous ?
– Non, je me suis numérisé ici. Dans ce PC avec 2Mo de Ram. Mon esprit est tellement puissant qu’il occupe au moins, pfou, 7Mo d’espace. Et toi, tu es… ?
– Ares, création de Méchants Corp. Je viens ici pour trouver le code de permanence.
– Hmmm… et pourquoi je donnerais le code super secret de permanence à un programme créé par mon pire ennemi ?
– J’aime Depeche Mode.
– AH BEN D’ACCORD ALORS.
Je ne plaisante pas : c’est exactement ce qu’il se passe. À aucun moment Flynn ne se dit « Ce programme essaie de m’amadouer », non : il aime Depeche Mode ? C’est donc qu’il a des sentiments, donc il faut lui donner de quoi devenir un vrai petit garçon !
Et pouf pouf, Flynn lui donne le code, un moyen de revenir dans le monde réel de manière permanente désormais, et hop ! Le voilà de retour en ville, avec une tenue toujours immonde, mais désormais avec des néons blancs puisqu’il est libre et gentil. S’ensuit une bagarre où Ares savate Athéna, et où les gentils font crasher les serveurs de Méchant Corp afin qu’Athéna ne puisse pas revenir, et que toute son armée qui ravageait la ville s’effondre instantanément (comme dans 99% des films depuis une décennie).
C’est donc la victoire, Méchants Corp est vaincu, Gentils SARL utilise le code pour produire des arbres, des médicaments, mais toujours pas de porno, Ares profite d’être vivant pour aller visiter le vaste monde, quant à Jullian, lui, voyant la police arriver, il se numérise avec un cybercanon afin de se cacher dans ses propres serveurs en partie détruits, et d’où il préparera sa vengeaaaaance !
Probablement avec des néons rouges immonde. Et…
… FIN !
D’une certaine manière, ce film a de bons côtés : en comparaison, le tuning de Twingo n’est pas si moche. Et pas si con.

Je vous mets quand même une image du monde virtuel moche de chez Méchants Corp, avec au fond, la lumière indiquant où est l’immense portail ouvert en permanence vers le monde réel, ainsi que les fameuses trainées solides dont personne ne pense jamais à se servir pour… faire un mur ?
Bien. Maintenant, je vous rappelle le pitch du film :
Dans le futur, une société a découvert le secret de l’immortalité, mais décide de ne pas s’en servir. Une autre a dans un de ses ordinateurs le secrets pour créer n’importe quoi à l’infini et de manière permanente, et la technologie pour retrouver ce fichier en 0,3 secondes. Mais en lieu et place, la première société décide de produire des véhicules tunings qui ne durent que 29 minutes, et la seconde de chercher le secret en tapant toutes les lignes de commande possible sur un vieil Amstrad sous une tente pendant des plombes. Une lutte commence pour savoir qui sera le plus neuneu, avec entre les deux, des IA qui peuvent s’imprimer des corps et armes à volonté pour faire n’importe quoi parce que quelqu’un a oublié de leur dire « Non ».
Budget : 180 millions de dollars.
C’est déjà inexplicable, mais quand je lis Le Figaro écrire :
Le film dépasse les attentes en fusionnant le meilleur des deux premiers films, avec des effets spéciaux bluffants et une intrigue fascinante.
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