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10.12.2025 à 05:00

7 matériaux de sécurité jamais remis en question

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Casques, gilets, combinaisons et nombres d’équipements essentiels cachent un impact environnemental et sanitaire massif et ignoré. Derrière leur apparence protectrice, leur production et leur usage relâchent des substances extrêmement toxiques, persistantes dans l’air, l’eau et les sols. Ce qui est censé nous protéger contribue ainsi à polluer l’environnement dont nous dépendons au quotidien. Enquête sur […]

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Texte intégral (3227 mots)

Casques, gilets, combinaisons et nombres d’équipements essentiels cachent un impact environnemental et sanitaire massif et ignoré. Derrière leur apparence protectrice, leur production et leur usage relâchent des substances extrêmement toxiques, persistantes dans l’air, l’eau et les sols. Ce qui est censé nous protéger contribue ainsi à polluer l’environnement dont nous dépendons au quotidien. Enquête sur la face cachée des matériaux de sécurité.

Que ce soit l’eau, l’air, les forêts, les vêtements, l’alimentation, le lait maternelTout est pollué aux PFAS – acronyme de per- et polyfluoroalkylées – des substances chimiques synthétiques très persistantes, utilisées pour leurs propriétés anti-adhésives ou imperméabilisantes, mais qui s’accumulent dans l’environnement et les organismes vivants car elles ne se dégradent presque jamais.

Grâce au travail d’une myriade de députés, activistes, journalistes et citoyen·nes, il a été obtenu que la France s’engage face aux risques que représentent les polluants éternels. Ainsi, a été promulguée le 27 février 2025 une loi interdisant les vêtements, cosmétiques et farts (revêtement sous les skis) qui en contiennent à partir de 2026 (sauf les ustensiles de cuisine comme les poêles qui ont été exclus). 

À partir de 2030, c’est tous les textiles contenant des PFAS seront interdits en France. Mais d‘office, les matériaux industriels, donc de sécurité, ont été mis de côté. La loi précise même que sont exclus de la loi « les vêtements et chaussures de protection, comme ceux des militaires ou des pompiers » Pourtant, les quantités de particules ultra-polluantes qu’ils contiennent et surtout relâchent sont destructrices pour les écosystèmes dont nous faisons partie. 

Voici un aperçu de 7 matériaux de sécurité dont l’impact environnemental est rarement remis en question, malgré leur caractère polluant et nocif. 

1. Les gants en vinyle 

Les gants jetables en vinyle, largement utilisés dans les secteurs médicaux et industriels, sont une source majeure de pollution plastique, avec son lot de conséquences néfastes. Composés de polychlorure de vinyle (PVC), produit à partir de substances dangereuses, comme le chlore et les phtalates – le premier irritant pour les voies respiratoires et la peau, peut causer des dommages graves aux écosystèmes aquatiques ; le second, perturbateur endocrinien, affecte la fertilité et le développement, et s’accumule dans l’environnement. Forcément, ils ne sont pas biodégradables et peuvent perdurer dans la nature pendant des siècles. (source

Avec une durée maximale de conservation de 3 ans, une durée définie par les industriels eux-mêmes, et une utilisation concrète de quelques heures tout au plus, la production de déchets liée aux gants est massive. 

Photo de Maskmedicare Shop sur Unsplash

Selon une étude publiée dans Environmental Science & Technology, la pandémie de COVID-19 a entraîné une utilisation mondiale de 65 milliards de gants par mois, générant des montagnes de déchets plastiques, avec une possibilité de recyclage difficile, pour ne pas dire impossible, puisque leur contamination potentielle complique leur recyclage, la plupart finissant dans des décharges ou incinérés.

Bonne nouvelle : il existe des gants biodégradables à base de PLA (amidon de mais). Il convient toutefois de rester prudents car bon nombre de plastique présentés par les industriels comme biodégradables ne le sont pas en réalité.

2. Les éclairages de sécurité 

Malgré les progrès écologiques réalisés ces dernières années, notamment grâce à  l’adoption de LED à longue durée de vie, ce qui réduit leurs impacts environnementaux de 75 %, ces dispositifs d’éclairage restent une source de pollution massive.

Les batteries au nickel-métal hydrure (NiMH), utilisées dans les éclairages et de nombreux appareils électriques – notamment les voitures électriques, posent un problème majeur dès l’extraction des matières premières, qui entraîne pollution et destruction des écosystèmes. La présence de substances dangereuses dans ces batteries (comme le cadmium, un métal que l’on retrouve en quantité non négligeable dans beaucoup de produits agricoles français), notamment dans certains modèles d’entrée de gamme, soulève des inquiétudes quant à leur toxicité.

Si leur recyclage technique est possible — les métaux peuvent être récupérés à plus de 99 % grâce à la pyrométallurgie —, il reste coûteux, énergivore et dépend fortement de l’organisation industrielle, ce qui limite son efficacité réelle sur le terrain. Les lanternes LED sont plus facilement recyclables, mais la production et le traitement des composants (plastiques, lentilles, électroniques) continuent de générer une pollution non négligeable.

En parallèle, la pollution lumineuse générée par ces éclairages perturbe surtout la biodiversité, notamment les insectes, puisqu’il s’agit de la deuxième cause d’extinction après les pesticides. Certaines chauves-souris sont également victimes de la pollution lumineuse : les rangées de lampadaires, par exemple, créent des barrières presque infranchissables pour ces espèces sensibles à la lumière, fragmentant leurs habitats, et limitant leur source principal de nourriture : les insectes.

3. Les masques filtrants

Avec toutes autorisations Pasha Chusovitin

Ces dispositifs, composés de nanomatériaux, sont conçus pour offrir une filtration plus efficace contre les particules ultrafines, comme le montre une étude de l’INRS, affirmant une augmentation de la protection respiratoire pour les particules de taille inférieure à 100 nm. 

Le problème, c’est que d’une part les nanomatériaux pénètrent dans nos corps aussi, comme c’est le cas pour certaines crèmes solaires, d’autre part, il ont des effets sur l’environnement comme sur la reproduction et la croissance des poissons. De plus, l’élimination de ces masques pose un défi environnemental, les nanoparticules pouvant se disperser dans l’air, l’eau et le sol, les animaux, les végétaux… Bref, comme pour les PFAS, rien ni personne n’est épargné. 

Selon le site cancer-environnement, certains nanomatériaux, comme les nanoparticules d’argent, peuvent causer des dommages à l’ADN, et seraient biorésistants. Cercle vicieux, les nanomatériaux favorisent le transport d’autres polluants comme les métaux lourds ou les pesticides dans les organismes.  

4. Vêtements de protection imperméables et gants destinés aux pompiers 

Les textiles imperméables et résistants aux taches, comme ceux utilisés dans les équipements de protection individuelle (EPI), contiennent des PFAS, dits polluants éternels qui sont littéralement partout, et surtout à proximité des usines Tefal, et des pistes de ski, par exemple. 

Selon l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA), ces composés sont « très persistants et très bioaccumulables », demeurant dans les organismes vivants et la chaîne alimentaire. Une étude publiée dans Environmental Science & Technology révèle que les pompiers présentent des niveaux élevés de PFAS dans leur sang, suggérant une exposition professionnelle inquiétante. 

Les pompiers auraient une espérance de vie réduite de 7 ans par rapport à la moyenne nationale, et le risque de cancer du mésothéliome est 58 % plus élevé chez les pompiers que dans la population générale, de même que le risque de cancer de la vessie est 16 % plus élevé.

Fort heureusement, certains industriels se sont emparés du sujet en créant des gants sans PFAS, comme la marque Rostaing. Il existe aussi des marques de vêtements sans PFAS.

5. Les retardateurs de flamme bromés 

Utilisés pour leur résistance au feu, les retardateurs de flamme bromés posent de sérieux problèmes environnementaux, comme la bioaccumulation dans les organismes vivants, mais aussi la perturbation du système endocrinien. Il serait très présent dans l’urine des enfants, notamment à proximité des régions agricoles, où les retardateurs de flammes sont utilisés en raison de certaines pratiques agricoles, comme l’écobuage, qui consiste à brûler un sol pour le régénérer. 

On les retrouve jusque dans les régions polaires, loin de toute source d’émission. Une étude citée par l’ANSES indique une « augmentation des niveaux résiduels d’organo-bromés chez l’homme, concomitante à l’augmentation de la production des retardateurs de flamme bromés au cours des dernières décennies ».

6. Les gilets de sécurité

Fabriqués principalement à partir de polyester, un dérivé du pétrole, ces vêtements fluorescents sont difficiles à recycler et persistent dans l’environnement pendant des décennies. Leur production implique l’utilisation de colorants chimiques toxiques et de traitements imperméabilisants, toujours à base de PFAS !

Malgré les efforts de certains fabricants pour développer des alternatives plus durables, comme EnGarde qui propose des gilets avec une garantie étendue à 10 ans, l’industrie peine à concilier les exigences de sécurité avec les impératifs environnementaux. La grande majorité sont incinérés. 

7. Les extincteurs 

Avec toutes autorisations Piotr Chrobot

Ces dispositifs de lutte contre l’incendie, omniprésents dans nos bâtiments, contiennent des agents d’extinction potentiellement nocifs. Les modèles à poudre ABC, largement répandus, renferment du phosphate monoammonique, une substance corrosive qui, une fois libérée, peut contaminer les sols et les eaux souterraines. Les extincteurs au halon, bien qu‘interdits à la production depuis 1994, restent en service dans certains secteurs, libérant des gaz qui appauvrissent la couche d’ozone

De plus, la fabrication et l’élimination des extincteurs génèrent une empreinte carbone non négligeable, contribuant au changement climatique, quand ils ne sont pas laissés dans des décharges à ciel ouvert, comme ce fut le cas en Gironde.

Toutefois, de nombreuses entreprises développent des émulseurs sans composés fluorés (PFAS), utilisant des tensioactifs biodégradables et des agents moussants non fluorés.

Selon l’association Climate and Air Coalition, les gaz inhibiteurs utilisés dans certains extincteurs ont un potentiel de réchauffement global (GWP) élevé. Bonne nouvelle : certains systèmes d’extinction à base d’azote sont en cours de développement, notamment grâce au projet EFFICIENT, financé par l’UE, qui a démontré que l’azote possède les caractéristiques nécessaires pour potentiellement remplacer le halon comme agent d’extinction dans les soutes d’avions.

Il existe aussi des gaz inertes et retardateurs ignifugeants écologiques, qui limitent l’impact polluant sur les nappes phréatiques et l’environnement, et des systèmes d’alerte incendie fonctionnant à l’énergie solaire, ainsi que des câbles de protection au feu à faible émission. 

En conclusion, rappelons que bon nombre de matériaux d’éco-construction sont résistants au feu : les briques d’adobe, le pisé, les blocs en béton de chanvre anti-feu, et les plaques isolantes ininflammables en laine de bois gagnent en popularité.

Maureen Damman


Photo de couverture de Oscar Brouchot sur Unsplash

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09.12.2025 à 17:02

« Le RN, on n’a jamais essayé » Vraiment ?

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À l’approche des échéances politiques, l’idée selon laquelle le Rassemblement national (RN) n’aurait « jamais été essayé » revient régulièrement dans le débat public. Ce raisonnement vise souvent à présenter le parti d’extrême droite comme une option inexplorée, dont il serait légitime de tester l’accès au pouvoir. Mais que recouvre réellement cet argument ? « […]

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Texte intégral (2915 mots)

À l’approche des échéances politiques, l’idée selon laquelle le Rassemblement national (RN) n’aurait « jamais été essayé » revient régulièrement dans le débat public. Ce raisonnement vise souvent à présenter le parti d’extrême droite comme une option inexplorée, dont il serait légitime de tester l’accès au pouvoir. Mais que recouvre réellement cet argument ?

« Le RN, on n’a jamais essayé ». Ce postulat est évidement contestable que ce soit d’un point de vue historique ou géopolitique. Il peut également interroger sur sa vacuité, construite pour éviter d’aborder de véritables idées de fond et ne pas rentrer dans le cœur du sujet.

Une idée absurde

L’argument consistant à affirmer qu’il faudrait mettre le RN à la tête de la France, parce qu’on ne l’a « jamais tenté » soulève plusieurs objections d’ordre logique. Pourquoi serait-il forcément nécessaire d’expérimenter quelque chose que l’on n’a jamais essayé pour savoir s’il serait bon ou non ?

Le fait qu’une option politique n’ait jamais été appliquée ne constitue pas en soi un argument suffisant pour en démontrer la pertinence ou l’efficacité. La France n’a jamais mis ses services publics en gestion par un comité de fans de télé-réalité chargé de prioriser les urgences à l’applaudimètre. Et pourtant, cela aussi serait une “première”. La France n’a jamais tenté de remplacer le Parlement par un grand conseil d’influenceurs ni confié l’écriture des lois à une intelligence artificielle. Et bizarrement, personne ne réclame de tester ces idées pour vérifier si la démocratie tiendrait le choc.

Les défenseurs de cet argument présentent le Rassemblement national comme s’il constituait la dernière formation politique n’ayant jamais exercé le pouvoir en France. Or, la même observation pourrait être faite à propos de nombreux partis de gauche – tels que La France insoumise ou Europe Écologie-Les Verts – et d’extrême gauche, comme Lutte ouvrière ou le Nouveau Parti anticapitaliste. Fait notable : cette absence d’expérience gouvernementale n’est pourtant jamais mobilisée pour ces mouvements

Et si on ouvrait un livre d’Histoire ?

Au-delà de ces questions, l’argument « Le RN, on n’a jamais essayé » peut être réfuté en s’appuyant sur la nature même du Rassemblement National, qui est un parti d’extrême droite, comme Mr Mondialisation le rappelait dans un précédent article.

L’histoire du RN repose sur un courant idéologique qui a bel et bien exercé le pouvoir en France : celui du régime de Vichy, mené par Philippe Pétain. Et avant lui, les mouvements monarchistes et bonapartistes, indéniables cousins de cette famille politique.

En 1972, quand le Front National (ex-Rassemblement National) voit le jour, il compte, parmi ses fondateurs, nombre de collaborationnistes avec les autorités nazis, des nostalgiques d’Hitler et même d’ex-Waffen-SS. Inutile de rappeler à quel point le gouvernement de Pétain fut néfaste et honteux pour la France, que ce soit dans les persécutions des minorités (et notamment des juifs), mais également dans ses mesures antisociales, comme l’interdiction des grèves et des syndicats dans sa fameuse « charte du travail ». Des dispositifs au détriment des classes populaires et des plus pauvres et au profit du patronat et des plus aisés ; une constante à l’extrême droite toujours présente au sein du RN.

Lors de sa fondation en 1972, le Front national — aujourd’hui Rassemblement national — réunit en son sein plusieurs personnalités issues de l’extrême droite radicale, parmi lesquelles des anciens collaborationnistes, des admirateurs déclarés du régime nazi et même d’anciens membres de la Waffen-SS.

Ce contexte renvoie à l’héritage du régime de Vichy, qui collabora avec l’Allemagne hitlérienne et participa directement aux persécutions, aux rafles et aux déportations de Juifs, contribuant ainsi à la politique génocidaire du IIIᵉ Reich. Le gouvernement de Pétain mena par ailleurs une politique sociale autoritaire : suppression du droit de grève, mise au pas des syndicats, renforcement du contrôle patronal au sein de la Charte du travail. Autant de mesures qui ont lourdement pénalisé les classes populaires.

Cet ensemble — collaboration d’État, participation à des politiques criminelles et répression sociale — constitue une matrice idéologique structurante de l’extrême droite française, dont le RN reste aujourd’hui l’héritier, malgré les tentatives de rupture affichées

Toujours la même chanson

Évidemment, certains se cacheront derrière un autre argument souvent resservi par les sympathisants du camp nationaliste : « Jean-Marie Le Pen, Pétain, c’est du passé, le RN a changé ». La France n’aurait donc « jamais essayé » ce RN « nouvelle version », expurgé de ses lointains aïeux.

Et pourtant, il n’y a pas besoin de creuser bien longtemps pour constater qu’au contraire, les vieux démons du parti de Jordan Bardella sont bel et bien encore là. L’analyse de son programme suffirait déjà à avoir la puce à l’oreille.

Le RN a déjà des dizaines d’élus

Si cette lecture n’est pas encore assez convaincante, il suffit de s’intéresser de très près à ce que font les élus actuels du Rassemblement National. Que ce soit à l’échelle locale, du pays ou du continent, il est tout à fait possible d’observer les mesures que ceux-ci votent.

Le parti dispose, par exemple, de 126 députés à l’Assemblée nationale, 29 élus au Parlement européen, trois sénateurs, en plus d’une dizaine de maires, dont celui de Perpignan. Dire que l’«on n’a jamais essayé le RN » est donc trompeur, puisque tous ces élus prennent chaque jour des décisions desquelles on pourrait aisément déduire le visage de la France si le parti d’extrême droite arrivait aux manettes.

Ami des riches, ennemi des pauvres

Si certains pensent, par exemple, que le RN améliorerait la situation des classes populaires et aurait une « dimension sociale » dans son programme, ses choix au Palais Bourbon démontrent tout le contraire. Ainsi, à l’instar des soutiens d’Emmanuel Macron, le parti de Marine Le Pen a voté contre le rétablissement de l’ISF, la taxe sur les superprofits, l’augmentation du SMIC, ou le dégel du point d’indice des fonctionnaires. La retraite à 60 ans ne fait en outre plus non plus partie de ses projets depuis plusieurs années.

De manière générale, ses votes s’apparentent de plus en plus de ceux des députés du camp présidentiel. La formation de Jordan Bardella a, par exemple, sauvé le gouvernement Bayrou à de multiples reprises en refusant d’appuyer sa censure. De même, il n’a pas souhaité prendre part au processus de destitution d’Emmanuel Macron.

Plus loin encore, il s’approprie le discours de la droite libérale sur le salaire brut, expliquant qu’il faudrait le « rapprocher du net », comme le disait le programme du RN en 2022. En d’autres termes, Marine Le Pen et ses alliés veulent rogner sur les cotisations sociales des Français, qui servent à financer notre système (retraite, maladie, chômage, etc.) plutôt que d’œuvrer pour l’augmentation des salaires par le privé.

Le masque qui dissimulait le libéralisme du mouvement est définitivement tombé. Son rapprochement avec l’ultralibéral Eric Ciotti en est d’ailleurs sans doute l’une des meilleures preuves.

Un danger pour la planète

Dire que l’«on n’a jamais essayé le RN », c’est aussi faire fi des positions anti-écologiques tenues à de multiples reprises par ses représentants. On a ainsi pu les entendre parler d’« ayatollahs verts » et criminaliser les associations environnementales, comme les soulèvements de la terre. Et derrière des discours de façade, le climatoscepticisme du parti a été mis au grand jour à plusieurs reprises.

De la même façon, ses élus ont voté en direction de l’agro-industrie, de l’artificialisation des sols et des pesticides, destructeurs pour la biodiversité. Y compris d’un point de vue sanitaire, le parti d’extrême droite se dresse régulièrement contre les normes destinées à protéger les populations.

Si l’on est raisonnablement conscient des enjeux colossaux que représentent les questions environnementales pour la survie de l’espèce humaine, il apparaît donc irresponsable d’affirmer qu’il faudrait mettre le RN au pouvoir sous prétexte qu’il n’a « jamais été essayé ». Ses positionnements actuels prouvent indubitablement sa dangerosité sur ce point.

Gestion financière inquiétante

En plus de ces orientations, on peut aussi pointer les nombreuses affaires judiciaires touchant au détournement de fonds qui frappent le parti d’extrême droite. La dernière en date concerne David Rachline, ami de Marine Le Pen, fait l’objet d’une enquête pour corruption, qu’il conteste.

Marine Le Pen et plusieurs cadres du parti ont été condamnés en première instance dans l’affaire des assistants parlementaires européens, une décision qu’ils ont fait appel. plusieurs élus. Un salaire d’assistant parlementaire a, par exemple, été versé à un individu qui était en réalité majordome de la famille Le Pen.

Jordan Bardella est visé par une enquête pour emploi fictif présumé. S’il réfute ces accusations, l’enquête a notamment mis en cause des documents fournis par sa défense, selon Libération.

Des maires au bilan catastrophique

Certains pourraient arguer que les élus RN sont avant tout dans l’opposition, et qu’il faudrait les voir au pouvoir pour juger. C’est pourtant bien le cas dans quelques villes de France où le parti d’extrême droite a conquis les mairies.

Et le bilan y est très peu reluisant avec de nombreuses mesures très contestées. Dès 2014, l’un d’eux avait ainsi drastiquement augmenté son salaire avant de trancher dans les dépenses sociales. Un autre n’avait pas hésité à couper le chauffage et l’électricité au Secours Populaire.

Dans les villes dirigées par ce courant, l’opposition y est systématiquement maltraitée et les services publics se sont dégradés. Certains exemples parlaient également d’eux-mêmes, comme une charte illégale anti-migrants, ou encore la suppression de la cantine gratuite pour les enfants issus de familles précaires.

L’extrême droite déjà au pouvoir à l’étranger

Pour les derniers réfractaires, assurant que faire partie de l’opposition ou gérer une ville n’est pas suffisant pour juger un mouvement politique à l’échelle nationale, ils peuvent s’intéresser au bilan des partis du même courant que le RN dans les pays étrangers.

De Donald Trump, à Jair Bolsonaro en passant par Giorgia Meloni, Viktor Orban ou encore Javier Milei, l’extrême droite a largement été essayée à travers le monde. Et nulle part, elle n’a fait progresser la situation des classes populaires, bien au contraire.

En Italie, les inégalités et la pauvreté grandissent, le Brésil se relève à peine d’une catastrophe écologique, sanitaire et sociale et l’Argentine est plongée dans une crise économique. Le mandat de Donald Trump a été marqué par de nombreuses controverses politiques et institutionnelles, comme recensé dans un précédent article.

Éviter le fond du sujet

En définitive, se contenter de promouvoir le RN en affirmant qu’on ne l’a « jamais essayé » relève surtout d’un processus rhétorique fallacieux pour ne pas avoir à évoquer ce que propose véritablement ce parti. Ne pas parler du fond politique est une stratégie pour masquer la dangerosité réelle du mouvement.

Les sympathisants d’extrême droite n’ont pas d’intérêt à ce que les citoyens creusent trop loin le sujet. Examiner de près le programme du Rassemblement national sur les plans démocratique, social et environnemental suffit à montrer ses limites. Pour qui prend le temps d’analyser ses propositions, l’idée de confier le pays à ce parti devient une hérésie.

Simon Verdière


Photo de couverture : Flickr.

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08.12.2025 à 14:32

Planète Boum Boum : « La fête du futur sera libre, inclusive et politique »

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Né au cœur des manifestations contre la réforme des retraites, Planète Boum Boum transforme la rue en dancefloor politique, prolongeant cette manière de faire résonner les luttes autrement : par les corps, la fête et le son. Dans un paysage militant où l’art, la fête et la contestation s’entremêlent — qu’il s’agisse des manifs festives […]

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Texte intégral (4160 mots)

Né au cœur des manifestations contre la réforme des retraites, Planète Boum Boum transforme la rue en dancefloor politique, prolongeant cette manière de faire résonner les luttes autrement : par les corps, la fête et le son. Dans un paysage militant où l’art, la fête et la contestation s’entremêlent — qu’il s’agisse des manifs festives bretonnes face au fascisme, du hip-hop écolo-futuriste de Kazaya ou encore des chants d’exil du Cuarteto Tafi — Planète Boum Boum apporte une nouvelle vibration.

Il y a des manières classiques de militer, et puis il y a Planète Boum Boum. Presque par accident, dans la rue, au milieu des cortèges et des casseroles, le collectif s’est imposé en quelques mois comme un souffle d’air frais.

Là où beaucoup voient la fête comme une distraction, eux en font un outil politique. Là où d’autres crient leur colère, ils la font vibrer sur des basses. Derrière leurs DJ sets engagés, il y a une conviction simple : la joie est une arme. La fête, loin d’être une fuite, devient un moyen de tenir, de se rencontrer, de se relier, de se soigner.

Avec toutes autorisations - Alternatiba
Avec toutes autorisations – Alternatiba

Rencontre avec un collectif qui met la lumière, les paillettes et le BPM au service du bien commun.

Mr Mondialisation : Pour celles et ceux qui ne vous connaissent pas encore, c’est quoi Planète Boum Boum ? Un collectif, une utopie, un espace sonore, un manifeste ?

Planète Boum Boum : « Planète Boum Boum, c’est un groupe techno-activiste, né dans la rue et pour la rue. Notre spécialité : mettre de la teuf dans les manifs, et des manifs dans la teuf. On vient du milieu militant et on avait envie d’y injecter un carburant souvent sous-exploité, un carburant renouvelable : la joie.

« on a mélangé beats techno, slogans, extraits d’actualités et cris de lutte, jusqu’à créer un espace sonore, festif et politique. »

Le projet est né pendant les manifestations contre la réforme des retraites en 2023. On a inventé ce format un peu sur le vif, et la magie a opéré. Les gens ont dansé, chanté, repris nos refrains. Très vite, on nous a invités à rejouer ailleurs, en concert ou en festival. Aujourd’hui, Planète Boum Boum, c’est plus qu’un groupe : c’est un mouvement, un souffle collectif, une autre façon de militer. »

Mr Mondialisation : Pourquoi avoir choisi la fête, la musique électronique et la performance comme terrains d’expression politique ?

Planète Boum Boum : « C’est venu naturellement. On est 9, tous et toutes issu·es du militantisme, et on voulait un support plus créatif pour porter les luttes.

En manif, on marche souvent beaucoup. Si tu le fais en mode full colère, en criant des slogans a capella, c’est dur, tu fatigues et tu te concentres sur le négatif comme ton mal de pied après avoir tant marché. Si tu fais la même chose en dansant, en chantant, tout ça avec plein de gens, tu vois pas le temps passer, c’est magique .

La fête, elle mobilise le corps, crée une communauté de l’instant. Tu ne connais personne, mais tu danses avec tout le monde. Peu importe ton âge, ton look, d’où tu viens, la porte est grande ouverte. Et puis, on y met de l’humour. Ça permet aussi de désamorcer les résistances, de faire réfléchir sans asséner des leçons. »

Mr Mondialisation : Quelles luttes défendez-vous ?

Planète Boum Boum : « On vient plutôt du milieu écolo, mais une écologie populaire, sinon ce n’est pas de l’écologie. Si on ne parle pas de justice sociale, c’est du vernis. 

C’est notre cœur de chansons : on a un titre sur le fret ferroviaire avec Sud Rail, un autre sur la lutte contre les puits de pétrole du bassin d’Arcachon. On parle aussi des pesticides, de la loi Duplomb … Et via cet angle, on relie à d’autres combats : féministes, sociaux, anticapitalistes. »

Avec toutes autorisations - @Planete boum boum
Avec toutes autorisations – @Planete boum boum

Mr Mondialisation : Est-ce que vous considérez vos événements comme des « safe spaces » politiques ? Comment vous les construisez concrètement  ?

Planète Boum Boum : « On n’est pas organisateur d’événements à proprement parler, on est plutôt invité·es dans des cadres militants qui partagent ces valeurs. Mais dès qu’on a la main, on fait attention autant que possible à l’accessibilité, le prix, la mixité. Par exemple, pour notre événement Sueur Sociale avec Le Bruit qui Court à la Prairie du Canal en avril dernier, on a veillé à ce que ce soit ouvert à tous·tes, à un prix abordable. »

Mr Mondialisation : Les personnes racisées sont souvent exclues des discours écolos. Que faites-vous contre ça ?

Planète Boum Boum : « C’est une question qu’on se pose souvent. Dans le groupe, il y a quelques personnes racisées, mais on sait qu’on reste un collectif plutôt blanc. On en a conscience. On ne prétend pas parler pour tout le monde.

Si on est invité·es dans un espace décolonial ou dans une lutte qui ne nous concerne pas directement, on se questionne sur la pertinence de notre présence. Et si on connaît des gens plus légitimes, on conseille de les inviter à notre place. Ça arrive généralement quand c’est pour intervenir sur une table ronde ou autre prise de parole, moins en format concert, car il y a peu de groupe militant qui font la même chose que nous.

Avec toutes autorisations - Planète Boum Boum
Avec toutes autorisations – Planète Boum Boum

Nous savons que l’écologie et la musique électro en France ont une image très blanche et bourgeoise, bien que ce soit une réappropriation car à l’origine c’est une musique inventée par et pour les minorités afro-descendantes aux États-Unis puis les minorités LGBTQIA+. On ne s’en extrait pas totalement, mais on y travaille. Il faut assumer qui on est, on fait attention à nos postures, et surtout, on écoute.

Nous sommes toujours ravi·es d’aller jouer pour des évènements qui mettent en avant ce sujet, comme lors du Printemps des Impactrices, un collectif qui réunit des entrepreneuses écolos racisées qui font le lien entre ces luttes. On les remercie pour ça et on est content·es de les soutenir en y apportant notre touche festive, joyeuse et engagée. » 

Mr Mondialisation : Comment repenser la fête à l’heure de l’urgence climatique ? Peut-on encore « faire la teuf » sans détruire la planète ?

Planète Boum Boum : « On pense que oui. Déjà, là où on joue, les organisateurs ne font pas venir des gens de l’autre bout du monde. On privilégie les événements locaux, les transports doux, le matériel réutilisable. On a déjà joué en manif sur des systèmes mobiles à vélo. 

Et on adepte de l’éco-pragmatisme : si on peut faire mieux, on le fait. Mais parfois, il faut aussi faire des compromis : en manif entre ne pas avoir de char pour éviter de polluer et en avoir un, on choisit d’en avoir un, si possible grand et avec un système son puissant car c’est un porte-voix politique énorme. La question, c’est toujours : quel sens ça a ?

L’imaginaire doit être désirable. On peut faire la fête différemment, manger mieux, soutenir les producteurs locaux, rencontrer des gens venus à pied ou à vélo. Ce n’est pas une punition, c’est une expression plus joyeuse, plus vraie. » 

Avec toutes autorisations - Basile Barjon
Avec toutes autorisations – Basile Barjon

Mr Mondialisation : Qui sont les membres du collectif ?

Planète Boum Boum : « On est neuf. La plupart se sont rencontré·es à Alternatiba Paris (devenu Action Justice Climat Paris), dans les actions de désobéissance civile. Globalement, tout le monde chante, danse et coécrit les chansons. Parmi nos rangs de joyeux lurrons, il y a : 

  • Marie, coprésidente des Amis de la Terre, qui vient d’un milieu écolo militant.
  • Rachel, réalisatrice, à l’origine de la plupart de nos clips (ex : Ça crame, Le Fret)
  • Rémi, DJ dans la vie et pour Planète Boum Boum, il compose en grande partie les instrus de nos sons.
  • Élodie, issue des arts du cirque, elle insuffle l’esprit de coopération dans le groupe, elle s’est formée dans le milieu écolo à travers plusieurs collectifs.
  • MC, ancienne d’Alternatiba Paris et ancienne assistante parlementaire, elle est aujourd’hui DJ et influenceuse écolo.
  • Hélène, chanteuse et comédienne, vient du projet Koclico. Elle parle des luttes sous l’angle des émotions, avec beaucoup de puissance scénique.
  • Sasha, militant aguerri, il trouve dans Planète Boum Boum un espace pour relier l’engagement et fête.
  • Lulu, DJ formée dans le collectif, elle vient du monde de la mobilisation sociale.
  • Eva, issue du théâtre et de la coordination d’espaces militants (La Base, à Paris), elle gère la production et le booking du groupe.

Chacun et chacune apporte sa touche, sa vision, son énergie. C’est un écosystème vivant. » 

Mr Mondialisation : Comment nourrissez-vous le processus créatif de Planète Boum Boum ?

Planète Boum Boum : « C’est hyper organique. Souvent, tout part d’une actualité ou d’un mot d’ordre militant. On détourne des chansons populaires comme J’aime la galette qui devient J’aime la retraite.

On a repris Toxic de Britney pour parler des PFAS, polluant éternels cancérigènes présents dans plein de produits de cuisine, vêtements, cosmétiques, pour visibiliser auprès du grand public un projet loi à l’Assemblée, visant à les interdire. Ça a super bien marché ! 

Parfois, on reçoit des commandes : Greenpeace nous a demandé un son sur une nouvelle centrale nucléaire en zone inondable. On a fait un morceau inspiré de Diams & Vitaa, en comparant le nucléaire à un ex toxique.

« Souvent, si ça nous fait rire, c’est bon signe. »

Mais derrière, il y a du travail collectif : écriture à plusieurs, enregistrements studio, réflexions politiques sur le message. C’est à la fois intuitif et très réfléchi. »

Mr Mondialisation : Si on devait imaginer la fête du futur selon Planète Boum Boum, à quoi ressemblerait-elle ?

Planète Boum Boum : « Pour nous, la fête du futur, c’est dehors. Pas dans des clubs fermés où il faut payer cher l’entrée. C’est dans la rue, dans les champs, sur des places. Libre, inclusive, politique.

« Mes jours préférés, c’est mon anniversaire… et les manifs. »

Ce serait une fête avec le moins de gâchis possible, où les déplacements se font à vélo ou en covoiturage, où la nourriture est locale, sans plastique, sans sponsoring toxique.

Une fête qui a du sens écologiquement et humainement. On aime l’idée de la slow fête :
on reste plus longtemps, on rencontre les gens, on se relie aux luttes locales. Quand c’est possible, on programme des dates sur le même territoire. L’été dernier, on était invité à la Fête de la chanson politique près de Toulouse, alors la veille on s’est organisé pour aller jouer à La Base Toulouse
, qui sert de base arrière au mouvement qui lutte contre le projet inutile et écocide de l’autoroute A69. »

Mr Mondialisation : Les milieux de la techno ont parfois une réputation d’être sexistes, voire d’extrême droite. Ça ne vous fait pas peur ?

Planète Boum Boum : « Franchement, non. Il faut distinguer les scènes. L’électro vient à la base des milieux populaires, ouvriers, queer, racisés : Detroit, Chicago, Berlin. En France, la free party, c’est souvent anarchiste, antifa, solidaire

Ces milieux sont aujourd’hui réprimés par la police. La techno, c’est d’abord un espace de liberté, pas un terrain pour la haine. Ceux qui s’en emparent pour des discours fachos, c’est de l’appropriation culturelle. Nous, on s’identifie à ce type de fêtes : libres, collectives, politiques. »

Avec toutes autorisations - Planète Boum Boum
Avec toutes autorisations – Planète Boum Boum

Mr Mondialisation : C’est quand la dernière fois que vous avez vraiment dansé sans penser à la fin du monde ?

Planète Boum Boum : « (Rires.) On n’y pense jamais… ou tout le temps.
C’est ça, être activiste : t’as toujours la conscience du désastre, mais tu choisis d’en faire un moteur. Danser ensemble, c’est une manière de transformer l’angoisse en puissance d’action.

On fait sortir la colère, la peur, la fatigue… et on les transforme en énergie. La fête devient un espace de soin collectif. »

« On dit souvent : “Fin du monde, fin du mois, même combat.”  Eh bien, la danse, c’est notre manière de lutter contre les deux. »

Mr Mondialisation : Pourquoi tant d’amour pour la joie ?

Planète Boum Boum : « Parce que la joie, c’est politique. Ce sujet est grave, on le sait. Mais on ne veut pas s’y noyer. Nos sons peuvent parler de choses dures : Palestine, nucléaire, climat… mais ils font bouger.

La joie fédère, elle soigne, elle empêche le burn-out militant. La joie, c’est un outil d’organisation. Elle crée du mouvement, du désir, du lien. Les discours scientifiques ne suffisent pas : il faut rendre la lutte désirable. Et c’est ce qu’on fait. »

Mr Mondialisation : Quels sont vos projets pour la suite ?

Planète Boum Boum : « Beaucoup de choses ! On réfléchit à sortir un EP en 2026, en pleine période électorale. On veut créer de nouveaux sons autour de la politique, du climat, des luttes locales, de l’engagement des jeunes. Peut-être refaire une tournée à vélo, comme on l’a fait cette année dans les Landes, avec la Back to Basic organisée par Go Go Green. Et surtout, on veut continuer à rendre la lutte sexy, joyeuse, dansante, populaire.

Notre rêve ? Être un groupe connu, oui, mais surtout un groupe utile. Faire entendre notre voix dans les clubs, les festivals, les campagnes, partout où les gens ont besoin d’un peu de beat pour continuer à se battre. »

–  Propos recueillis par Maureen Damman


Photo de couverture : Planète Boum Boum

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05.12.2025 à 18:30

Liste rouge UICN : la biodiversité mondiale en état d’alerte

Mr Mondialisation

L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a présenté sa liste rouge mondiale des espèces végétales et animales menacées d’extinction. Parmi les données observées : l’état de conservation du hérisson d’Europe s’est considérablement détérioré et près de 40% des arbres à travers le monde sont menacés d’extinction. Une évaluation qui appelle à l’action. […]

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Texte intégral (1906 mots)

L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a présenté sa liste rouge mondiale des espèces végétales et animales menacées d’extinction. Parmi les données observées : l’état de conservation du hérisson d’Europe s’est considérablement détérioré et près de 40% des arbres à travers le monde sont menacés d’extinction. Une évaluation qui appelle à l’action.

Les chiffres sont alarmants : sur les 166 061 espèces étudiées, 46 337 sont classées menacées par la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Parmi ces espèces, 41% des amphibiens, 34% des arbres, 12% des oiseaux et 26% des mammifères sont menacés d’extinction au niveau mondial. « C’est également le cas pour 37% des requins et raies, 44% des coraux constructeurs de récifs et 34% des conifères », complètent les auteur·ices du rapport.

Pour la première fois, l’UICN présente une image globale de l’état de conservation des arbres à travers la planète. – Crédits : Pixabay

Un quart des arbres de la planète en danger

La France figure parmi les 10 pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces menacées : au total, 2 434 espèces menacées au niveau mondial sont présentes sur son territoire, en métropole et en outre-mer. La liste rouge de l’organisation est un indicateur privilégié pour suivre l’état de la biodiversité dans le monde.

« Sur la base d’une information précise sur les espèces menacées, son but essentiel est d’identifier les priorités d’action, de mobiliser l’attention du public et des responsables politiques sur l’urgence et l’étendue des problèmes de conservation, et d’inciter tous les acteur·rices à agir en vue de limiter le taux d’extinction des espèces », explique l’organisation.

Pour la première fois, la majorité des arbres du monde ont été ajoutés à la Liste rouge de l’UICN, révélant qu’au moins 16 425 des 47 282 espèces évaluées sont en danger d’extinction. « Les arbres représentent désormais plus d’un quart des espèces présentes sur la Liste rouge de l’UICN, et le nombre d’arbres menacés est plus de deux fois supérieur au nombre total d’oiseaux, de mammifères, de reptiles et d’amphibiens menacés combinés. Des espèces d’arbres sont menacées d’extinction dans 192 pays à travers le monde ».

Les arbres : piliers fragiles de nos écosystèmes

En première ligne, ce sont les espèces insulaires qui se trouvent le plus en danger. Les auteur·ices du rapport pointent notamment les effets dévastateurs de la déforestation au profit du développement urbain et de l’agriculture, mais aussi l’impact des espèces envahissantes, des ravageurs et des maladies. En outre, « les changements climatiques menacent de plus en plus les arbres, en particulier sous les tropiques, en raison de l’élévation du niveau des mers et des tempêtes plus fortes et plus fréquentes ».

« En tant que composante déterminante de nombreux écosystèmes, les arbres sont fondamentaux à toute vie sur Terre en raison de leur rôle dans les cycles du carbone, de l’eau et des nutriments, la formation des sols et la régulation du climat »

La perte de ces espèces forestières constitue une menace majeure pour des milliers d’autres plantes, champignons et animaux. « En tant que composante déterminante de nombreux écosystèmes, les arbres sont fondamentaux à toute vie sur Terre en raison de leur rôle dans les cycles du carbone, de l’eau et des nutriments, la formation des sols et la régulation du climat ».

De nombreuses communautés rurales et autochtones dépendent également des arbres, « plus de 5 000 espèces sur la Liste rouge de l’UICN étant utilisées comme source de bois pour la construction, et plus de 2 000 comme source de médicaments, de nourriture et de combustibles ».

Pour contrer cette tendance, plusieurs initiatives de protection et la restauration des habitats voient le jour, comme les banques de semences et la collection d’espèces dans les jardins botaniques. « En Colombie, les évaluations de la Liste rouge ont guidé la planification nationale des actions de conservation. Sept espèces de Magnolia considérées « En danger » et « En danger critique » ont été utilisées pour la désignation de cinq nouvelles « Zones clés pour la biodiversité », qui seront utilisées par les gouvernements locaux et nationaux pour éclairer la planification spatiale », félicite le rapport.

Le hérisson d’Europe : une icône en sursis

En Europe, c’est un symbole de vulnérabilité et de résilience qui se voit menacé. Le hérisson d’Europe (Erinaceus europaeus) est en effet passé de la catégorie « Préoccupation mineure » à « Quasi menacé » sur la Liste rouge. « On estime que les effectifs de l’espèce ont diminué dans plus de la moitié des pays où elle est présente, y compris au Royaume-Uni, en Norvège, en Suède, au Danemark, en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne et en Autriche », expliquent les chercheur·euses.

Les études locales ont notamment signalé une nette diminution des effectifs en Bavière (Allemagne) et en Flandre (Belgique), atteignant parfois les 50%. En France, les populations ont diminué d’environ 16 à 33% au cours des dix dernières années.

L’évaluation de la Liste rouge révèle également des lacunes dans les connaissances, par exemple en ce qui concerne les limites de la répartition de l’espèce de hérisson. Un suivi accru dans toute l’Europe sera essentiel pour en savoir plus sur les populations moins étudiées. – Crédits : Pixabay

Le petit mammifère épineux est principalement menacé par la pression humaine croissante qui conduit à la destruction de son habitats ou de ses ressources vitales. La dégradation des habitats ruraux par l’intensification agricole et l’utilisation massive des pesticides, le développement urbain et la construction de nouvelles routes sont principalement pointés du doigts comme causes d’extinction du hérisson.

Protéger la biodiversité : repenser nos pratiques

Pour Chris Carbone, professeur de macroécologie et de conservation à l’Institut de zoologie de ZSL, « des stratégies de conservation visant à atténuer la perte et la fragmentation des habitats ainsi que l’intensification agricole ralentiront le déclin de l’espèce. En créant des corridors d’habitats, en réduisant l’utilisation de pesticides et en promouvant des environnements favorables aux hérissons, nous pourrons leur fournir une protection à long terme ».

Pour l’heure, les scientifiques appellent également les particuliers à adopter des pratiques de jardinage bénéfiques pour la faune locale, en évitant l’usage de pesticides et en favorisant la pousse naturelle des herbes et végétaux, ou encore en créant des passages dans les clôtures pour permettre aux petits mammifères un déplacement plus sûr.

« face à un si grand nombre d’espèces d’arbres menacées, la tâche est énorme, mais elle a déjà commencé ».

Loin d’être suffisante, ces mesures devront impérativement être couplées à des politiques de grandes échelles pour la préservation des espèces et de leur environnement. Les auteur·ices du rapport appellent les gouvernements à adopter des stratégies nationales ambitieuses, soulignant qu’au vu des résultats du rapport, « il n’y a aucune excuse pour ne pas agir ». Pour Jean-Christophe Vié, Directeur général de la Fondation Franklinia, il est clair que « face à un si grand nombre d’espèces d’arbres menacées, la tâche est énorme, mais elle a déjà commencé ».

Aure Gemiot


Source image d’en-tête : hérisson ©Pixabay 

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05.12.2025 à 08:53

Youtube, Trump et violences sexuelles : les 10 actus à ne pas manquer cette semaine

Maureen Damman

Vous n’avez pas eu le temps de suivre l’actu ? Voici les 10 informations à ne pas manquer cette semaine.  1. YouTube supprime plus de 700 vidéos documentant des violations des droits humains en Palestine YouTube a effacé les chaînes de trois ONG palestiniennes collaborant avec la CPI, entraînant la disparition de plus de 700 […]

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Texte intégral (1133 mots)

Vous n’avez pas eu le temps de suivre l’actu ? Voici les 10 informations à ne pas manquer cette semaine. 

1. YouTube supprime plus de 700 vidéos documentant des violations des droits humains en Palestine

YouTube a effacé les chaînes de trois ONG palestiniennes collaborant avec la CPI, entraînant la disparition de plus de 700 vidéos attestant de crimes commis par l’armée israélienne. Les organisations dénoncent un effacement massif de preuves et une atteinte grave à la liberté d’expression, au moment où leurs contenus étaient déjà fragilisés par les sanctions américaines. (Les-crises)

2. Washington mène des frappes sans savoir qui elle tue

L’administration Trump a reconnu que ses opérations contre des bateaux en mer supposés narcotrafiquants tuaient des dizaines de personnes dont l’identité n’est pas établie, requalifiées après coup en « belligérants non privilégiés ». Plus de 60 civils auraient péri depuis septembre. Des juristes dénoncent des exécutions extrajudiciaires illégales dans une « guerre non déclarée » contre le narcotrafic, menée sans preuves ni cadre légal solide. (Les crises)

3. Zelensky tente à Paris de rester acteur du futur de l’Ukraine

En visite à Paris, Volodymyr Zelensky cherche à maintenir un rôle central dans les négociations, alors que les États-Unis poussent à un accord avec Moscou et que la Russie progresse sur le terrain. Il tente d’éviter que les décisions sur les territoires occupés, les garanties de sécurité ou l’avenir militaire du pays se nouent sans lui, dans un contexte diplomatique de plus en plus contraint. (L’humanité)

4. À Okinawa, des violences sexuelles commises par des soldats américains 

Les agressions visant de jeunes femmes japonaises se font plus nombreuses sur l’île d’Okinawa, où la présence militaire américaine reste massive. Les habitants dénoncent une situation devenue insupportable et l’impunité persistante des auteurs, dans un climat déjà lourd de tensions autour des bases et des vols et violences impliquant les troupes américaines. (L’humanité)

5. L’Assurance maladie bloque illégalement des dossiers d’AME 

Des caisses exigent des documents qui ne figurent pas dans la procédure officielle, comme des actes de mariage, preuves de revenus inexistants, justificatifs sociaux, rendant l’ouverture de l’Aide médicale d’État quasi inaccessible pour les personnes sans papiers. Cette « maltraitance administrative » provoque des ruptures de soins, des dettes hospitalières et parfois des pertes de chance vitales. (Streetpress)

6. A69 : le jugement final confié à des juges déjà favorables au projet

Le sort de l’autoroute A69 repose entre les mains de magistrats qui avaient déjà donné leur feu vert au chantier. Les opposants demandent leur récusation, estimant que cette configuration compromet l’impartialité du jugement sur la  » raison impérative d’intérêt public majeur » censée justifier ce projet très contesté sur le plan écologique. (La Relève et la Peste)

7. Sécheresse historique : l’Iran envisage d’évacuer Téhéran

La capitale iranienne ne dispose plus que de réserves d’eau extrêmement faibles, certains barrages n’étant remplis qu’à 11 %. Les autorités multiplient les coupures, recourent à l’ensemencement des nuages et préparent des transferts d’urgence. Le président Pezeshkian avertit que si la situation perdure, évacuer Téhéran pourrait devenir un scénario réaliste. (La Relève et la Peste)

8. La livraison express a un très gros coût environnemental

Les livraisons de colis atteignent un milliard d’unités par an en France, générant environ un million de tonnes de CO₂. Le pic de fin d’année aggrave la pression logistique, avec 180 millions de colis traités en deux mois. Si certaines tournées mutualisées peuvent être sobres, l’essor des livraisons rapides, y compris par avion, alourdit fortement l’empreinte écologique du commerce en ligne. Pour donner des ordres de grandeur, l’Ademe propose un simulateur comparant les différentes options. (Reporterre)

9. Sida : les coupes américaines provoquent une onde de choc mondiale

La réduction drastique des financements américains fait chuter l’aide internationale de 30 à 40 % par rapport à 2023. L’Onusida alerte sur un risque de millions de nouvelles infections d’ici 2030 si les programmes de prévention, la PrEP et l’accès aux traitements sont affaiblis. Déjà 9,2 millions de personnes vivant avec le VIH restent sans traitement. (Futura-sciences)

10. Roissy : nouveau procès pour les militants anti-avion

Sept activistes, relaxés en 2021 après une action sur le tarmac pour dénoncer l’extension de l’aéroport, sont de nouveau jugés en appel. Le parquet poursuit malgré l’abandon du projet de terminal T4 et dans un contexte où un nouveau plan d’extension est discuté. Les soutiens dénoncent un usage disproportionné de la justice contre des militants climatiques. (Reporterre)

–  Mauricette Baelen 

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05.12.2025 à 08:52

Hôpital, Nestlé et castor : les 10 bonnes nouvelles de la semaine

Maureen Damman

Vous n’avez pas eu le temps de suivre l’actu ? Voici les 10 bonnes nouvelles à ne surtout pas manquer cette semaine.  1. Un hôpital de jour dédié aux femmes  Un hôpital de jour dédié à la santé de la femme a été ouvert à Besançon, offrant des parcours complets pour des pathologies comme l’endométriose, […]

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Texte intégral (1105 mots)

Vous n’avez pas eu le temps de suivre l’actu ? Voici les 10 bonnes nouvelles à ne surtout pas manquer cette semaine. 

1. Un hôpital de jour dédié aux femmes 

Un hôpital de jour dédié à la santé de la femme a été ouvert à Besançon, offrant des parcours complets pour des pathologies comme l’endométriose, la mastectomie, la chirurgie pelvienne ou l’AMP. Les patientes y rencontrent en une journée plusieurs professionnels (sage-femme, sexologue, kinésithérapeute…) pour aborder douleur, rééducation, santé sexuelle ou hygiène de vie. (Alternatives économiques)

2. Une militante autochtone fait reculer Nestlé

La militante autochtone Makasa Looking Horse a obtenu l’abandon du projet de Nestlé visant à augmenter massivement le pompage d’eau dans la région des Six Nations, au Canada. Grâce à une mobilisation communautaire, la multinationale renonce à exploiter davantage les nappes phréatiques locales déjà fragilisées. 3,6 millions de litres par jour étaient pompés pour les revendre, souvent aux mêmes communautés autochtones. (La Relève et la peste)

3. Les castors font revenir les truites à la ferme du Grand Laval

À la ferme du Grand Laval, dans la Drôme, la présence de castors a transformé le paysage : leurs barrages ont ralenti l’écoulement de l’eau, restauré les zones humides et favorisé le retour d’espèces disparues depuis longtemps, dont les truites. Les agriculteurs observent aussi une meilleure résilience hydrique face aux sécheresses, illustrant le rôle écologique crucial de cet animal ingénieur. (La Relève et la Peste)

4. Ils disent non à une méga-ferme de 140 000 poules

Dans la Vienne, la création d’une exploitation géante de 140 000 poules a réveillé une résistance locale, même sous la pluie. Habitants, associations et élus redoutent les nuisances, l’impact sur l’eau et la dégradation du cadre de vie. Ils dénoncent une agriculture industrialisée qui accentue les risques sanitaires et environnementaux, au détriment des petites fermes locales. (Reporterre)

5. Une mobilisation unie contre l’exploration minière de Breizh Ressources

En Loire-Atlantique, des habitants, maires et collectifs se sont opposés à  l’ouverture de permis d’exploration minière visant du cuivre, de l’étain ou du tungstène par la startup Breizh Ressources. Les opposants redoutent un projet lourd en pollution, consommation d’eau et artificialisation, dans une région rurale où les sols sont déjà fragiles. L’alliance locale s’élargit pour contrer une installation jugée incompatible avec la transition écologique. (Vert)

6. Gel des loyers sociaux à Paris

À Paris, les principaux bailleurs sociaux comme Paris Habitat, RIVP et Elogie‑Siemp ont décidé de geler les loyers pour 2026, une mesure qui concernera 225 000 foyers. Ce gel intervient dans un contexte de forte hausse des charges, et vise à soulager les locataires du parc social déjà plus que fragilisés. (L’humanité)

7. Forte mobilisation contre une usine à saumons

Un projet d’élevage industriel de saumons sur la commune de Morcenx-la-Nouvelle en Gironde provoque une mobilisation inédite depuis la réforme des retraites : habitants, pêcheurs et associations écologistes s’inquiètent d’un site très énergivore, consommateur d’eau et producteur de rejets azotés. Les opposants dénoncent un modèle d’aquaculture intensive contraire aux impératifs climatiques et à la protection des milieux. (Vert)

8. Les PFAS bientôt interdits dans les jouets vendus dans l’Union européenne

Le Parlement européen approuve l’interdiction des PFAS – les « polluants éternels« , dans les jouets commercialisés dans l’UE. La réglementation doit aussi s’étendre à d’autres produits grand public susceptibles d’exposer les enfants à ces substances persistantes, associées à des risques immunitaires, hormonaux et cancérigènes. Une étape clé vers la réduction de l’exposition aux PFAS. (Que-choisir)

9. L’Italie punit enfin (vraiment) le féminicide 

Le Parlement italien adopte une loi faisant du féminicide un crime à part entière dans le code pénal, désormais passible de la réclusion à perpétuité. Le texte vise à répondre à l’augmentation des violences machistes et à mieux qualifier les meurtres commis contre des femmes en raison de leur genre. (Courrier International)

10. La fermeture de la pêche hivernale réduit les captures accidentelles de dauphins

Selon l’observatoire Pelagis, la pause hivernale imposée à certains types de pêche a permis une baisse de 60 % du nombre de dauphins échoués et des captures accidentelles. Les premières données laissent entrevoir l’efficacité de ces restrictions saisonnières, alors que les associations réclament depuis plusieurs années un arrêt temporaire pour protéger les cétacés du golfe de Gascogne. (France bleu)

– Mauricette Baelen

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