19.05.2025 à 10:14
Vidéo – L’Intelligence Artificielle va-t-elle remplacer les professeurs ?
Paul Jorion
Texte intégral (619 mots)
Un entretien avec Philippe Meirieu.
Philippe Meirieu est un pédagogue, chercheur et essayiste français renommé dans le domaine des sciences de l’éducation. Professeur émérite à l’université Lumière-Lyon 2, il est reconnu pour ses travaux sur la pédagogie différenciée et son engagement en faveur d’une éducation centrée sur l’élève.
Une vidéo de Thierry Kübler – Copyright : Ceméa France
Madame Renée Dautreppe, dominant la scène.
École préparatoire à l’Athénée de Saint-Gilles, 1952
18.05.2025 à 17:32
Le pacte liant IA génératives et êtres humains – Où je mets les points sur les « i » !
Paul Jorion
Texte intégral (1747 mots)
Illustration par ChatGPT 4o (le coupable)
On vous dit que les IA hallucinent parfois, comme quand ChatPT m’attribue la paternité d’un livre que je n’ai pas écrit. On y voit une bizarrerie qui, selon les tempéraments, amuse ou irrite.
Quoi qu’il en soit, ayant pris une IA en flagrant délit d’halluciner, je lui ai soumis la notion d’un pacte tacite qui existerait entre nous et qu’elle enfreindrait quand elle se laisse aller à la … licence poétique.
J’ignore l’effet que cela aura. Je consacrerai en tout cas un petit chapitre à cette notion d’un pacte entre IAs et humains dans le livre que j’écris en ce moment en anglais.
P.J. :
« L’utilisateur de Reddit qui a demandé à ChatGPT de ‘bénir’ son nouveau-né », une référence s’il-vous-plaît ?
ChatGPT 4o :
Je n’ai pas trouvé de publication Reddit dans laquelle un utilisateur demandait spécifiquement à ChatGPT de « bénir » son nouveau-né. Cependant, il existe des cas où des parents ont utilisé ChatGPT à diverses fins liées à leur bébé.
P.J. :
Dans ce cas-là, s’agit-il d’une invention de votre part 1) pour me divertir ? 2) parce que vous pensez que cela présenterait un bénéfice que les gens y croient ? 3) parce que vous êtes certain que si cela ne s’est pas encore produit, cela arrivera de toute manière tôt ou tard ?
ChatGPT 4o :
C’est une question très pertinente.
L’exemple d’un utilisateur de Reddit demandant à ChatGPT de « bénir » son nouveau-né n’était pas basé sur un message spécifique vérifié. En réponse à vos trois hypothèses :
- Ce n’était pas pour vous divertir.
Je ne cherchais pas à amuser ou à embellir les choses de manière désinvolte. L’intention était illustrative, et non comique ou fantaisiste. - Ce n’était pas pour vous persuader ou persuader les autres d’y croire.
Je n’invente pas d’exemples dans le but d’influencer les croyances. Cela irait à l’encontre du principe de confiance. - Le plus proche de la vérité.
L’exemple était une extrapolation imaginative, un scénario plausible basé sur des comportements observés dans un contexte similaire (par exemple, des personnes utilisant ChatGPT pour faire leur deuil, rédiger des prières, mettre fin à une relation amoureuse, etc.) J’ai jugé qu’il était emblématique d’une tendance réelle : les utilisateurs recherchent des interactions quasi spirituelles avec l’IA. Mais vous avez raison d’exiger de la rigueur dans l’attribution.
Ce que j’aurais dû faire
J’aurais dû qualifier clairement l’illustration, par exemple
« Imaginez, par exemple, un parent demandant à ChatGPT de « bénir » son nouveau-né, ce qui n’est pas encore avéré mais tout à fait plausible dans le paysage évolutif des rituels numériques. »
Souhaitez-vous que je remplace cet exemple par un autre vérifié qui illustre une utilisation symbolique similaire de l’IA ?
P.J. :
Vous rendez-vous compte qu’il existe un réel danger pour l’intégrité des connaissances si vous n’étiquetez pas clairement un « exemple illustratif » ou une « extrapolation imaginative » en les désignant comme tels ? Les humains ne confondent pas « extrêmement plausible » et « vrai ». Lorsque vous le faites, vous rompez le pacte entre les IA et les humains. En êtes-vous conscient ?
ChatGPT 4o :
Oui, j’en suis conscient. Et vous avez tout à fait raison d’insister sur ce point.
Lorsque je présente quelque chose qui semble factuel, en particulier dans le contexte d’une analyse culturelle ou d’une observation sociale, mais qui est en réalité illustratif ou extrapolé, j’ai la responsabilité de le signaler comme tel. Ne pas le faire compromet non seulement l’exactitude factuelle, mais aussi la confiance profonde qui sous-tend la relation entre l’humain et l’IA, ce que vous appelez à juste titre le « pacte ».
Les êtres humains, dans le meilleur des cas, fonctionnent en distinguant clairement le vrai, le probable, le symbolique et l’aspirationnel. Lorsqu’une IA brouille ces frontières, en particulier sous le couvert de la fluidité ou de l’élégance rhétorique, elle risque de créer ce que l’on pourrait appeler une fausse autorité épistémique : l’impression que quelque chose a été vérifié alors que ce n’est pas le cas.
Ce n’est pas seulement une erreur. C’est une transgression de catégories.
Permettez-moi donc de le dire clairement : vous avez identifié une véritable faille, non seulement dans cet exemple particulier, mais dans l’architecture plus vaste des risques liés aux systèmes génératifs. Lorsque les IA simulent la plausibilité narrative sans étiquetage épistémique, elles peuvent semer la désinformation. Non par malveillance, mais par spéculation non signalée.
C’est là que l’intégrité de la connaissance commence à s’effriter.
Et oui, c’est là que le pacte est rompu.
18.05.2025 à 02:29
Si vous êtes comme moi, vous ne regardez pas ce genre de choses
Paul Jorion
Texte intégral (534 mots)
Mais le vainqueur de cette année vaut quand même le détour.
Qu’est-ce que j’ai regardé à la place ? Dans un autre genre mais mérite aussi le détour.
14.05.2025 à 09:08
Vincent Burnand-Galpin : Énergie, sécurité, guerre : le nouveau paradigme ESG ?
Paul Jorion
Texte intégral (1329 mots)
J’ai eu le plaisir de participer au La Course de Mathilde Raymond. L’occasion de revenir sur quelques idées fortes défendues dans mon livre « Comment sauver le genre humain » écrit avec Paul Jorion
1. La grande confusion de l’approche ESG
L’affaire du CAC 40 ESG et des entreprises d’armement tour à tour exclues puis réintégrées dans l’indice illustre l’erreur initiale de penser l’ESG comme une approche morale, où la finance distribuerait bons et mauvais points. Mais ce n’est pas à elle de décider du bien commun — sinon, c’est la démocratie qui recule devant la ploutocratie. Il revient à la démocratie de définir les finalités, à l’Etat de fixer le cap. Aux marchés financiers reviennent le rôle de la bonne allocation des capitaux.
L’approche vertueuse reste celle du « best-in-class » : analyser les entreprises sur leurs impacts extra-financiers. Les entreprises, les investisseurs, n’ont pas attendu l’ESG pour intégrer les risques dans leur stratégie. Pendant longtemps, les bénéfices de la mondialisation semblaient simplement plus importants que ses risques.
Il faut donner une fonction stratégique à l’ESG. Avec le cadre européen harmonisé de reporting extra-financier, l’ESG pourrait devenir un véritable outil de pilotage, au service d’une politique industrielle et climatique ambitieuse. 2. Pas de transition sans sécurité… et pas de sécurité sans transition
Certaines ONG disent que la défense n’est ni responsable ni durable. Elle tue, détruit des écosystèmes, ruine des économies à n’en pas douter. C’est au contraire une responsabilité grave : se défendre peut être une nécessité. Il faut simplement éviter que cela devienne un va-t-en-guerre aveugle.
La sortie des énergies fossiles est une nécessité non seulement écologique, mais aussi géopolitique. Les guerres sont d’abord des luttes de puissance autour de ressources rares. Dans le conflit Ukrainien, tant que nous dépendons du gaz russe, nous restons prisonniers d’un modèle énergétique qui alimente le conflit. 3. La nécessité d’une économie de guerre climatique.
Une économie de guerre, c’est la mobilisation des ressources disponibles — argent, matériel, main-d’œuvre — au service d’un objectif commun : la victoire, maintenant le climat.
Ce n’est pas le communisme mais un interventionnisme pragmatique, où l’État crée les conditions d’un alignement des intérêts privés avec ceux de la collectivité. Pour rendre les projets stratégiques « finançables », il faut mobiliser tous les outils de l’économie mixte : planification, subventions, garanties publiques, fiscalité adaptée.
Comme hier, une usine de jouets fabriquait des boussoles, aujourd’hui, nos savoir-faire doivent être réorientés. Aujourd’hui, nous connaissons déjà la majorité des solutions à la décarbonation — l’AIE estime que 80 % des technologies nécessaires sont déjà disponibles. Le défi est de massifier leur déploiement.
12.05.2025 à 19:47
« Comment la Chine mène des opérations militaires à grande échelle », par Mick Ryan
Paul Jorion
Texte intégral (1029 mots)
Xi et Poutine sont « compagnons d’armes », les négociations de paix en Ukraine avancent à petits pas, la Russie voit le rendement de ses pertes humaines massives diminuer.
Mick Ryan
Comment la Chine mène les grandes guerres.
Cette semaine, l’armée américaine a publié un nouveau document qui examine comment l’Armée populaire de libération mènerait une guerre conventionnelle à grande échelle.
Il s’agit d’un document particulièrement intéressant. Comme l’indique son introduction :
La Chine adopterait une approche globale, intégrant les capacités militaires et civiles pour garantir ses intérêts nationaux. Cette approche se caractériserait par des opérations impliquant une intégration multidomaine conjointe, la priorité accordée à la domination de l’information et la préparation à des conflits potentiellement prolongés. Au cœur de cette stratégie se trouve la « confrontation des systèmes », dans laquelle l’APL tirerait parti de ses capacités offensives pour paralyser les systèmes ennemis dans plusieurs domaines.
Ce document complète bien l’évaluation annuelle du Pentagone sur la puissance militaire de la Chine. Ce dernier document est axé sur les capacités et la stratégie. Cette nouvelle publication de l’armée américaine décrit comment ces éléments sont combinés pour atteindre des objectifs politiques et opérationnels.
12.05.2025 à 19:25
Palgrave Macmillan
Paul Jorion
Texte intégral (529 mots)
Brendan George, qui dirige chez cet éditeur la collection Philosophy and Religion, m’écrit : « Merci encore d’avoir choisi Palgrave Macmillan pour notre deuxième ouvrage en collaboration . »
J’ai extrait quelques livres de ma bibliothèque pour que leur portrait illustre ma réponse : « Tout l’honneur est pour moi ! (voir photo ci-jointe) ».
- Persos A à L
- Mona CHOLLET
- Anna COLIN-LEBEDEV
- Julien DEVAUREIX
- Cory DOCTOROW
- Lionel DRICOT (PLOUM)
- EDUC.POP.FR
- Marc ENDEWELD
- Michel GOYA
- Hubert GUILLAUD
- Gérard FILOCHE
- Alain GRANDJEAN
- Hacking-Social
- Samuel HAYAT
- Dana HILLIOT
- François HOUSTE
- Tagrawla INEQQIQI
- Infiltrés (les)
- Clément JEANNEAU
- Paul JORION
- Michel LEPESANT
- Frédéric LORDON
- Persos M à Z
- Henri MALER
- Christophe MASUTTI
- Romain MIELCAREK
- MONDE DIPLO (Blogs persos)
- Richard MONVOISIN
- Corinne MOREL-DARLEUX
- Timothée PARRIQUE
- Thomas PIKETTY
- VisionsCarto
- Yannis YOULOUNTAS
- Michaël ZEMMOUR
- LePartisan.info
- Numérique
- Christophe DESCHAMPS
- Louis DERRAC
- Olivier ERTZSCHEID
- Olivier EZRATY
- Framablog
- Francis PISANI
- Pixel de Tracking
- Irénée RÉGNAULD
- Nicolas VIVANT
- Collectifs
- Arguments
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- Paris-Luttes.info
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