Avec Sade et son athéisme fondamental, le lecteur est en contact avec une pensée vertigineuse que vous avez à plusieurs reprises mise en évidence1. Pourquoi le vertige qui nous prend à sa lecture reste-t-il le même ? Comment Sade demeure-t-il notre contemporain ? Pour ce qui est du vertige, Sade se propose de penser ce qui, civilisation après civilisation, siècle après siècle, a été tenu pour impensable, c’est-à-dire la férocité du désir, et même en quoi le désir est lié à
Je suis née en France en 1992, d’un père français et d’une mère sud-coréenne. Les cinq premières années de ma vie, nous les avons passées entre la France et la Suisse alémanique, avant de nous installer dans le Jura suisse, où mes trois sœurs cadettes sont nées. Longtemps, mon rapport au pays de ma mère s’est borné aux cérémonies traditionnelles de Seollal, le nouvel an lunaire, à Chuseok, la fête des récoltes, à la langue que ma mère me parlait et à la nourriture qu’elle
Les menaces pèsent sur le « bien public » qu’est l’information, et donc sur les démocraties dites « avancées ». Essor des fake news, défiance vis-à-vis des journalistes, déliquescence du débat public, fragilité de son modèle économique, concentration entre les mains de quelques milliardaires, poids des annonceurs, hégémonie des plateformes numériques, ingérences étrangères, évolutions des usages, accélération de l’Intelligence artificielle… Face à un début
L’accueil des mineurs non accompagnés (MNA) suscite le débat non seulement politique et médiatique, mais également universitaire et parmi les travailleurs sociaux. L’évaluation de la minorité et de l’isolement des jeunes étrangers se déclarant mineurs cristallise les tensions. De fait, s’ils sont reconnus mineurs, les requérants sont admis durablement au sein des services de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). À l’inverse, la détermination d’un âge égal ou supérieur à
Votre livre s’ouvre sur l’idée qu’il faut cesser de croire que l’extrême droite prospère sur la faillite des autres propositions politiques. Au contraire, vous prenez acte de sa capacité de séduction propre, qui se traduit par un vote d’adhésion et non de protestation. Au cœur de votre réflexion se trouve la notion de « producérisme », issue de l’histoire intellectuelle américaine, plutôt méconnue en France. Comment vous est venu ce projet de livre ? Ces dernières années,
Le monde éditorial paraît osciller entre, d’une part, la confiance dans l’avenir du livre et sa résilience, à la fois comme objet physique et comme pratique, et, d’autre part, des inquiétudes qui persistent : l’accélération de la concentration, le risque d’une attrition de la diversité éditoriale, l’enjeu de la distribution-diffusion, elle aussi toujours plus concentrée. Comment appréciez-vous ce contexte général ? Adrien Servières – En effet, on est constamment tiraillé