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30.10.2025 à 15:42

JBL Quantum 360 – Faut-il craquer pour ce casque gaming sans fil à moins de 100 euros ?

Romain Leclaire

Le marché des casques gaming sans fil est un véritable champ de bataille, surtout dans la tranche très convoitée des moins de 100 euros. Chaque marque tente de trouver l’équilibre parfait entre prix, performance et fonctionnalités. JBL s’est lancé dans l’arène avec son Quantum 360, un casque promettant une large compatibilité multiplateforme. Ce test a […]
Texte intégral (2926 mots)
Casque gaming JBL Quantum 360 sur fond coloré avec le mot 'TEST' et le logo JBL.

Le marché des casques gaming sans fil est un véritable champ de bataille, surtout dans la tranche très convoitée des moins de 100 euros. Chaque marque tente de trouver l’équilibre parfait entre prix, performance et fonctionnalités. JBL s’est lancé dans l’arène avec son Quantum 360, un casque promettant une large compatibilité multiplateforme.

Ce test a été réalisé avec un produit prêté par la marque. Je n’ai pas été rémunéré pour cet article.

Sur le papier, la promesse est alléchante, un son immersif, une double connectivité sans fil et le confort pour de longues sessions, le tout sans vider son portefeuille. Mais dans cette gamme de prix, la concurrence est féroce, avec des noms établis comme HyperX ou SteelSeries qui ont déjà posé des jalons solides. La question est donc simple, le Quantum 360 est-il une véritable bonne affaire ou un compromis de trop ? Je l’ai testé pendant plusieurs jours pour le découvrir.

Casque gaming sans fil JBL Quantum 360 posé sur une surface bleue, avec un design noir et des accents orange, comprenant un microphone détachable.
Casque gaming JBL Quantum 360, vue de dessus, avec coussinets d'oreilles marqués 'L' et 'R'.

Un design inspiré, une construction légère

Au déballage, le Quantum 360 est livré avec l’essentiel: un câble de charge tressé de très bonne facture en USB-C, un dongle USB pour la connexion 2.4 GHz et le microphone détachable. Esthétiquement, avec ses tons noirs et ses accents orange, il s’accorde parfaitement avec un set-up classique, jouant sur un joli contraste entre finitions mates et brillantes.

La première prise en main révèle la stratégie de la marque pour contenir les coûts. Le casque est entièrement fabriqué en plastique. Si cela lui confère un avantage indéniable en termes de poids, affichant seulement 254 grammes sur la balance, cela donne aussi une impression de rigidité. Il semble moins flexible et peut-être moins durable que certains de ses concurrents renforcés de métal. Un petit détail de conception agace également, les symboles des boutons (alimentation, sourdine) sont noirs, les rendant presque invisibles selon l’éclairage.

Le confort – Une question de morphologie

La légèreté du casque est son premier atout pour le confort. Il se fait rapidement oublier sur la tête. Les coussinets des oreillettes, recouverts de tissu plutôt que de similicuir, sont une excellente surprise. Ils sont doux, généreusement rembourrés et permettent à la peau de respirer, évitant l’accumulation de chaleur lors de sessions marathon.

Vue rapprochée des commandes du casque JBL Quantum 360, mettant en évidence les boutons de volume et de réglage.

Là où le bât blesse, c’est au niveau des options d’ajustement. Les oreillettes peuvent pivoter à plat, ce qui est pratique pour le poser autour du cou, mais elles ne basculent pas verticalement pour s’adapter à la forme du crâne. L’arceau, très rigide, manque de souplesse. Concrètement, le confort sera très subjectif. Les têtes de taille petite à moyenne s’y trouveront parfaitement à l’aise, même avec des lunettes. En revanche, les personnes ayant une tête plus large comme la mienne pourraient ressentir une pression ou des difficultés à trouver une position idéale.

La connectivité – Le vrai point fort

Là où le Quantum 360 marque des points indéniables, c’est sur sa polyvalence. Il offre une double connectivité sans fil. D’une part, le dongle 2.4 GHz assure une connexion stable, sans latence perceptible, idéale pour le jeu compétitif sur PC, PS4, PS5 ou même Nintendo Switch en mode docké. D’autre part, le Bluetooth 5.2 permet de l’appairer facilement à un appareil mobile, comme un smartphone ou une tablette.

Gros plan sur le casque gaming JBL Quantum 360, montrant la molette de volume et les oreillettes en tissu, avec une main tenant l'appareil.

Mieux encore, le casque gère ces deux connexions simultanément. Vous pouvez être en pleine partie sur votre console via le dongle et recevoir un appel sur votre téléphone via Bluetooth sans jamais l’enlever. C’est une fonctionnalité premium que l’on ne s’attend pas forcément à trouver à ce prix et elle s’avère incroyablement pratique au quotidien. Les commandes sur l’oreillette sont faciles d’accès, incluant une molette de volume et une molette séparée pour la balance entre le son du jeu et le chat vocal, un autre excellent ajout.

Un son qui demande à être dompté

Passons à l’essentiel, le son. Sorti de la boîte, le constat est mitigé, voire décevant. Le réglage par défaut de JBL est extrêmement chargé en basses. Celles-ci sont si présentes qu’elles écrasent le reste du spectre sonore, rendant les médiums et les aigus confus. Dans un jeu, cela peut nuire à la clarté des dialogues ou des détails sonores importants.

Casque gaming JBL Quantum 360 avec microphone détachable, posé sur une surface textile.

Heureusement, ce n’est pas une fatalité. Le casque est compatible avec le logiciel JBL Quantum Engine sur PC. Simple et intuitif, il est la clé pour libérer le potentiel du 360. En quelques clics dans l’égaliseur pour réduire drastiquement les basses fréquences et rehausser les médiums, le casque se transforme. On obtient alors un son étonnamment clair, détaillé et précis pour cette gamme de prix. Une fois réglé, il s’en sort très bien pour localiser les ennemis dans les jeux de tir. Quant au « son surround 3D » vanté par la marque et activable via le logiciel, il s’est révélé très artificiel, donnant l’impression d’écouter le son à travers une boule de coton. Je recommande de le laisser désactivé. À noter qu’une application mobile est disponible pour votre smartphone. Une excellente idée !

Microphone et autonomie – Le correct et le très bon

Si le son est sauvé par le logiciel, le microphone, lui, ne bénéficie d’aucun miracle. C’est sans doute le plus gros compromis du casque. La qualité de la voix est juste passable pour de brèves conversations sur Discord. La connexion sans fil semble fortement compresser le signal, rendant la voix un peu métallique et étouffée. Ce n’est pas inutilisable, mais on est loin de la clarté d’un bon micro sur tige, même sur des modèles filaires moins chers. Le seul point positif est qu’il est détachable, permettant de le remplacer par un microphone de bureau si la qualité vocale est votre priorité.

Enfin, l’autonomie est un sans-faute. JBL annonce entre 22 heures (en 2.4 GHz) et 26 heures (en Bluetooth) et mes tests confirment ces chiffres. Le casque tient sans problème deux à trois longues journées de jeu avant de nécessiter une recharge via USB-C, le plaçant dans la bonne moyenne du marché.

Verdict – un choix de compromis intelligent

Le JBL Quantum 360 est l’archétype du casque à moins de 100 euros, un ensemble de compromis intelligents. Non, il n’offre pas la qualité de construction premium de modèles plus chers. Son microphone est médiocre et son profil sonore par défaut est raté. Cependant, si vous êtes prêt à passer cinq minutes dans l’égaliseur du logiciel, vous débloquerez une qualité audio très compétitive. Son véritable atout réside dans sa polyvalence, il est léger, confortable (pour beaucoup), offre une autonomie solide et, surtout, sa double connectivité 2.4 GHz et Bluetooth simultanée est une fonctionnalité rare et précieuse à ce niveau de prix. Si vous cherchez un casque à tout faire pour jongler entre votre console, votre PC et votre téléphone et que la qualité du micro n’est pas votre critère principal, le Quantum 360 offre un rapport qualité-prix difficile à ignorer.

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30.10.2025 à 15:09

Hawkins, nous revoilà – L’ultime bande-annonce de Stranger Things 5

Romain Leclaire

Le silence est assourdissant depuis la fin de la saison 4. Nous avons laissé nos héros dans une ville d’Hawkins fracturée, les portes du monde à l’envers béantes et crachant des cendres toxiques sur une population terrifiée. Et puis, la nouvelle bande-annonce de la saison 5 de Stranger Things vient de tomber, nous frappant en […]
Texte intégral (1399 mots)
Logo de la saison 5 de Stranger Things avec le titre en lettres rouges sur fond noir.

Le silence est assourdissant depuis la fin de la saison 4. Nous avons laissé nos héros dans une ville d’Hawkins fracturée, les portes du monde à l’envers béantes et crachant des cendres toxiques sur une population terrifiée. Et puis, la nouvelle bande-annonce de la saison 5 de Stranger Things vient de tomber, nous frappant en plein visage comme un retour brutal à la réalité. Netflix a appuyé sur l’accélérateur et ce premier aperçu du grand final de la série nous confirme une chose, personne n’est prêt.

Dès les premières images, le ton est donné. L’ambiance n’est plus à la nostalgie des années 80 insouciantes, aux sessions de Donjons & Dragons dans le sous-sol ou aux néons du supermarché. Non, l’heure est grave. Le gouvernement, ou du moins une faction de celui-ci, est activement à la recherche de Onze. Millie Bobby Brown, qui a porté le fardeau de ce monde sur ses jeunes épaules, est à nouveau la cible. Et cette fois, la traque est menée par une nouvelle venue de choix avec l’icône Linda Hamilton, qui incarne une mystérieuse Dr. Kay. Son visage dur et sa détermination froide nous laissent penser qu’elle ne sera pas aussi facile à gérer que le Dr. Brenner. Elle veut Onze et elle ne semble pas venir pour lui offrir des gaufres.

Le chaos règne. Mais au milieu de cet apocalypse visuel, la bande-annonce nous offre un plan qui réchauffe le cœur tout en nous donnant un coup de vieux monumental. Will, Mike, Dustin et Lucas. Le quatuor originel. Debout, ensemble, faisant face à l’adversité. Bon sang, que ça fait du bien et que ça fait mal en même temps. Nous les avons vus grandir, passer de gamins chassant le Démogorgon à vélo à de jeunes hommes aux portes de l’âge adulte, confrontés à une menace qui dépasse l’entendement. Leur réunion est le symbole de l’ultime bataille, le dernier rempart.

Il est difficile de croire que la fin est si proche pour Stranger Things. Ce premier volume, dont on ne sait pas encore tout, ne peut pas arriver assez vite, car le teaser dépeint un avenir franchement sombre pour tout le monde. L’air est lourd de présages. On sent que les frères Duffer affûtent leurs stylos, prêts à briser des cœurs. La question qui brûle toutes les lèvres n’est plus « vont-ils gagner ? », mais « à quel prix ? ».

On sent bien qu’il pourrait y avoir plus d’un héros sur la sellette. La saison dernière a dangereusement joué avec nos nerfs et cette bande-annonce ne fait que renforcer nos craintes. Serait-ce Hopper ? David Harbour a déjà connu une fausse mort, mais son retour de Russie pourrait-il se conclure par un sacrifice ultime et cette fois, définitif ? Ou peut-être Jonathan ? Charlie Heaton, dont le personnage semblait parfois chercher sa place dans les récents événements, pourrait être un candidat tragique. L’aîné un peu paumé comme diraient certains, qui trouve la rédemption dans un acte final de bravoure.

Mais s’il vous plaît, pas Steve. Pas notre babysitter préférée. Joe Keery est devenu le cœur battant inattendu de la série et le voir disparaître serait une douleur que de nombreux fans ne sont pas prêts à supporter. Pourtant, la saison dernière, certains arcs narratifs semblaient se construire précisément pour un départ en apothéose. Ce qui est certain, c’est que la saison sera difficile à regarder. Le danger que représente Vecna, incarné par un Jamie Campbell Bower plus terrifiant que jamais, s’étend comme une gangrène. Il s’agit d’un retour aux sources infernal pour Henry Creel, bien décidé à finir ce qu’il a commencé. Il n’est plus seulement un monstre, il est la colère incarnée d’Hawkins.

Deux personnages regardent vers le ciel dans une forêt sombre, tenant chacun une lampe de poche.

Heureusement, il nous reste un bastion d’espoir, une force de la nature qu’est Joyce Byers. En Winona Ryder, nous avons confiance. C’est une mère qui a retourné ciel et terre pour retrouver son fils, qui a cru à des lumières de Noël parlantes, et qui n’a pas hésité à s’envoler pour la Russie pour sauver l’homme qu’elle aime. Je n’ose imaginer la fureur qu’elle déchaînera sur Vecna s’il s’en prend à nouveau à ses enfants. Il n’a absolument aucune chance contre elle. Du moins, c’est ce que j’espère. Car ce teaser nous laisse sur le fil du rasoir, tendus comme jamais. Mais bon, au moins, tout le monde est enfin réuni pour sauver la ville. L’équipe est au complet, prête pour le dernier combat.

Notez bien sur vos calendriers, car la fin sera un événement en plusieurs parties. La saison 5 de Stranger Things débarque le 27 novembre sur Netflix avec ses quatre premiers épisodes. Il faudra ensuite patienter jusqu’au 26 décembre pour trois épisodes supplémentaires, un cadeau de Noël qui risque d’être empoisonné. Et le grand final, le tout dernier épisode, sera diffusé le 1er janvier. De quoi terminer l’année en beauté, ou en larmes. Probablement les deux. Préparez-vous, Hawkins nous appelle une dernière fois.

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30.10.2025 à 14:31

WhatsApp – Les Passkeys arrivent pour vos sauvegardes

Romain Leclaire

Nous connaissons tous ce micro-infarctus. Ce moment où la main plonge dans la poche ou le sac, pour n’y trouver qu’un vide angoissant. La panique de la perte d’un smartphone n’est plus seulement liée à la valeur de l’objet, mais surtout à la perte de notre vie numérique. Et au cœur de celle-ci, pour plus […]
Texte intégral (1699 mots)
Logo de WhatsApp sur fond coloré, représentant l'application de messagerie.

Nous connaissons tous ce micro-infarctus. Ce moment où la main plonge dans la poche ou le sac, pour n’y trouver qu’un vide angoissant. La panique de la perte d’un smartphone n’est plus seulement liée à la valeur de l’objet, mais surtout à la perte de notre vie numérique. Et au cœur de celle-ci, pour plus de trois milliards d’individus, il y a WhatsApp. Des années de conversations, de photos de famille, de notes vocales précieuses et de confidences… Un véritable trésor numérique que l’on pense à tort éternel.

Pendant longtemps, sa protection était étonnamment faible. Si vos messages étaient bien chiffrés pendant leur envoi, les sauvegardes (sur Google Drive ou iCloud) restaient, elles, en clair et vulnérables. Puis, en 2021, Meta a enfin corrigé cette faille béante en introduisant le chiffrement de bout en bout pour les sauvegardes. Un pas en avant pour la confidentialité, mais qui s’accompagnait d’un choix cornélien. Pour protéger ce coffre-fort, WhatsApp vous demandait soit de créer un mot de passe unique, soit de noter précieusement une clé de chiffrement à 64 caractères.

Illustration d'une sauvegarde en ligne avec un nuage et un appareil, montrant des cadenas et une option pour sauvegarder avec une passkey.

Soyons honnêtes, qui a réellement mémorisé cette suite de chiffres et de lettres ? La plupart d’entre nous l’ont copiée à la hâte dans un fichier « notes.txt » sur un ordinateur, ou pire, se la sont envoyée par email, annulant au passage une partie de la sécurité recherchée. Quant au mot de passe, c’est un piège classique. Dans le stress d’un changement de téléphone, souvent des mois ou des années plus tard, le retrouver relève de l’exploit mémoriel. L’échec signifie l’inaccessible, votre sauvegarde existe, mais elle vous a été à jamais verrouillée. La sécurité est devenue une contrainte si forte que beaucoup préfèrent s’en passer.

Aujourd’hui, WhatsApp s’apprête à briser ce dilemme frustrant entre sécurité et simplicité. La plateforme de messagerie déploie une mise à jour qui va changer la donne avec l’intégration des « passkeys » (ou clés d’accès) pour la restauration de vos sauvegardes chiffrées. Qu’est-ce qu’une passkey ? C’est tout simplement la fin du mot de passe tel que vous le connaissez. Une passkey n’est pas un secret que vous devez retenir, mais une information d’identification numérique stockée directement sur votre appareil. Il utilise les systèmes de sécurité biométrique que vous utilisez déjà des dizaines de fois par jour: votre visage (via Face ID ou équivalent Android), votre empreinte digitale (Touch ID ou autre), ou même simplement le code PIN de déverrouillage de votre écran.

Le scénario d’utilisation devient alors d’une simplicité enfantine. Imaginez, vous perdez ou cassez votre téléphone. Vous vous procurez un nouvel appareil. Vous installez WhatsApp. L’application détecte l’existence de votre sauvegarde chiffrée. Mais cette fois, au lieu de vous présenter une angoissante boîte de dialogue vous réclamant une clé à 64 chiffres, votre nouveau téléphone vous demandera simplement de confirmer votre identité. Un regard vers la caméra, un doigt sur le capteur, et voilà. Vos années de souvenirs sont déverrouillées et commencent à se restaurer.

Illustration d'une clé numérique entourée d'icônes représentant un utilisateur, une empreinte digitale et un bouclier, sur un fond pastel.

Cette évolution est bien plus impactante qu’elle n’y paraît. Elle résout le principal point de friction de la sécurité des sauvegardes. En liant l’accès à vos données à quelque chose que vous êtes (votre visage) ou quelque chose que vous avez (votre appareil) plutôt qu’à quelque chose que vous savez (un mot de passe), WhatsApp rend la sécurité maximale accessible à tous, sans effort mental. Ce n’est d’ailleurs pas une initiative isolée. L’industrie tech cherche activement à se débarrasser du mot de passe, ce maillon faible de notre sécurité numérique depuis des dizaines d’années. WhatsApp avait d’ailleurs déjà commencé sa transition en 2023, en introduisant les passkeys comme méthode de connexion principale à votre compte, remplaçant l’ancien système de code SMS. L’extension de cette techno aux sauvegardes est l’étape logique et importante qui vient compléter le tableau.

En sécurisant non seulement l’accès au compte, mais aussi la restauration des données, la plateforme boucle la boucle de la confidentialité. Vos messages sont chiffrés en transit, votre compte est protégé par la biométrie et vos archives sont désormais à la fois impénétrables pour les curieux et instantanément accessibles pour vous. Alors, quand pourrez-vous en profiter ? Meta a annoncé que cette fonctionnalité serait déployée progressivement au cours des semaines et des mois à venir sur iOS et Android. Comme toujours avec des déploiements de cette ampleur, la patience est de mise. Il n’y a pas d’action manuelle à faire pour forcer la mise à jour, si ce n’est de maintenir votre application WhatsApp à jour.

Si vous êtes curieux de savoir si vous faites déjà partie des heureux élus, ou si vous voulez simplement vérifier l’état de votre sauvegarde actuelle, le chemin est simple. Rendez-vous dans les Paramètres de WhatsApp, puis Discussions, suivi de Sauvegarde des discussions. Une fois sur cet écran, cherchez l’option Sauvegarde chiffrée de bout en bout. C’est ici que vous pouvez activer la fonction (si ce n’est déjà fait) et que vous verrez bientôt apparaître l’option de gestion par « passkey » à la place ou en complément du mot de passe ou de la clé manuelle.

Dans son annonce, WhatsApp a parfaitement résumé l’enjeu: « Beaucoup d’entre nous conservent des années de souvenirs précieux dans leurs discussions WhatsApp. C’est pourquoi il est si important de les protéger si jamais vous perdez votre téléphone. » Avec cette solution, la protection de ces souvenirs cesse d’être une corvée technique pour devenir un réflexe aussi naturel que de déverrouiller son téléphone.

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30.10.2025 à 09:42

YouTube et l’IA – La « Super Résolution » va transformer vos vieilles vidéos et confirmer la domination de Google sur nos TV

Romain Leclaire

Nous vivons une époque fascinante où l’intelligence artificielle n’est plus un concept de science-fiction, mais un outil quotidien qui modifie nos expériences. Google, ou plutôt sa société mère Alphabet, vient de le prouver une fois de plus, non seulement en annonçant un trimestre record historique dépassant les 100 milliards de dollars de revenus, mais aussi […]
Texte intégral (1351 mots)
Un motif de boutons YouTube rouges avec des flèches blanches, représentant la plateforme de streaming vidéo en ligne.

Nous vivons une époque fascinante où l’intelligence artificielle n’est plus un concept de science-fiction, mais un outil quotidien qui modifie nos expériences. Google, ou plutôt sa société mère Alphabet, vient de le prouver une fois de plus, non seulement en annonçant un trimestre record historique dépassant les 100 milliards de dollars de revenus, mais aussi en dévoilant une série de nouveautés pour YouTube qui visent à asseoir sa domination incontestée sur nos écrans de télévision.

Car oui, YouTube n’est plus seulement le roi du streaming sur mobile, il attire désormais plus de spectateurs sur grand écran que Netflix et Disney+ réunis. Fort de ce constat et d’une puissance financière et technologique colossale, Google déploie l’artillerie lourde. Et au cœur de cet arsenal se trouve la « Super Résolution », une fonctionnalité qui pourrait bien changer notre façon de consommer d’anciens contenus.

La « Super Résolution » – L’IA au secours de nos archives vidéo

De quoi s’agit-il ? C’est très simple, YouTube va commencer à utiliser l’intelligence artificielle pour mettre à l’échelle (upscale) les vidéos de basse qualité. Concrètement, si une vidéo a été mise en ligne dans une résolution inférieure à 1080p (pensez à tous ces trésors de l’ère SD qui peuplent la plateforme) YouTube générera automatiquement une version de résolution supérieure. L’objectif est de passer ces vidéos de la SD à la HD, mais la firme de Mountain View voit déjà plus loin avec la prise en charge des résolutions allant jusqu’à 4K dans un avenir proche.

Imaginez pouvoir redécouvrir de vieux clips musicaux, des tutoriels historiques ou des vlogs des débuts de la plateforme avec une clarté inédite sur votre téléviseur 4K. C’est une promesse de taille, qui donne une seconde vie à des millions d’heures de contenu qui, autrement, vieilliraient mal sur nos écrans modernes. Cette version améliorée sera clairement étiquetée « Super Résolution » dans les paramètres de lecture, laissant le choix au spectateur.

La transparence et le contrôle – Une leçon retenue

Cette initiative n’est pas totalement nouvelle. Plus tôt cette année, des tests menés par YouTube avaient suscité l’inquiétude de certains créateurs, qui s’étaient plaints de l’aspect artificiel soudain de leurs vidéos, modifié sans leur consentement explicite. Le manque de transparence avait été un point de friction notable. Cette fois, le service de streaming semble avoir retenu la leçon. Il insiste sur le fait que les créateurs garderont un contrôle total.

Bien que la fonctionnalité soit activée automatiquement (opt-in par défaut), les fichiers originaux resteront intacts. Les créateurs auront accès à la fois à la version originale et à la version « Super Résolution » et, surtout, ils disposeront d’une option claire pour se retirer (opt-out) de ces améliorations via les paramètres avancés de YouTube Studio. Du côté du spectateur, la transparence est également de mise. Non seulement les versions améliorées seront étiquetées, mais il sera toujours possible de revenir à la résolution originale téléchargée par le créateur. C’est un équilibre délicat mais nécessaire entre amélioration technologique et respect de l’œuvre originale.

YouTube veut être le roi de votre salon

Cette « Super Résolution » vise à faire de YouTube l’expérience centrale de la télévision domestique. Pour y parvenir, plusieurs autres fonctionnalités sont déployées. D’abord, la page d’accueil sur TV va adopter une ambiance de « zapping » plus traditionnelle. Fini le simple défilement de vignettes, place à des aperçus immersifs des chaînes populaires, permettant de feuilleter le contenu pour avoir un avant-goût, un peu comme on changeait de chaîne à l’époque. Ensuite, la recherche devient plus contextuelle. Si vous lancez une recherche depuis la page d’un créateur spécifique, les résultats affichés proviendront en priorité de cette chaîne, au lieu d’être mélangés avec l’ensemble du catalogue YouTube. Une amélioration de bon sens qui facilitera grandement la navigation.

Enfin, YouTube s’attaque au télé-achat 2.0. Google note que les utilisateurs ont regardé le chiffre impressionnant (et quelque peu alarmant) de 35 milliards d’heures de contenu lié au shopping l’année dernière. Mais comment convertir cet intérêt sur un téléviseur, où cliquer sur un lien est impossible ? La réponse n’est pas l’IA, mais le bon vieux QR code. Les créateurs pourront désormais en intégrer et qui apparaîtront à des moments précis de la vidéo. Les spectateurs n’auront qu’à scanner le code avec leur téléphone pour ouvrir la page du produit.

L’IA et l’économie – Le moteur d’une domination

Ces innovations ne sortent pas de nulle part. Elles sont le fruit de la domination écrasante de Google dans le domaine de l’IA et de sa santé financière insolente. Les résultats du troisième trimestre 2025 d’Alphabet ont révélé un premier trimestre historique à 102,3 milliards de dollars de revenus. Sundar Pichai, son PDG, a partagé que l’application Gemini compte désormais plus de 650 millions d’utilisateurs actifs, un bond spectaculaire par rapport aux 350 millions de mars 2025. L’AI Mode, quant à lui, attire 75 millions d’utilisateurs quotidiens. Cette adoption massive de l’IA générative alimente l’expertise qui permet aujourd’hui de développer des outils comme la « Super Résolution ».

Cet écosystème profite aussi directement aux créateurs. Le nombre de chaînes gagnant plus de 100 000 dollars par an a augmenté de 45 % entre 2024 et 2025. Pour les aider à séduire davantage sur grand écran, YouTube augmente même la limite de taille des miniatures de 2 Mo à 50 Mo, ouvrant la voie à des visuels encore plus léchés. En s’appuyant sur la force de frappe de Gemini et une économie de créateurs florissante, Google cimente sa place non pas comme une alternative à la télévision, mais comme son successeur inévitable.

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30.10.2025 à 09:23

AOL change encore de mains – Le pari de Bending Spoons sur un géant déchu d’Internet

Romain Leclaire

Vous avez un message ! Cette notification sonore iconique a défini toute une génération d’internautes. AOL, le portail bleu qui fut pour beaucoup la porte d’entrée vers le monde numérique, est un véritable symbole de l’aube d’Internet. Mais dans le cimetière des géants de la tech, il a toujours refusé de mourir, passant de propriétaire […]
Texte intégral (1904 mots)
Logo de la société AOL sur fond jaune, représentant un symbole iconique de l'ère numérique.

Vous avez un message ! Cette notification sonore iconique a défini toute une génération d’internautes. AOL, le portail bleu qui fut pour beaucoup la porte d’entrée vers le monde numérique, est un véritable symbole de l’aube d’Internet. Mais dans le cimetière des géants de la tech, il a toujours refusé de mourir, passant de propriétaire en propriétaire tel un héritage à la fois précieux et encombrant. Aujourd’hui, un nouveau chapitre s’ouvre. Bending Spoons, un développeur d’applications mobiles européen en pleine expansion, a annoncé mercredi avoir conclu un accord pour le racheter à Yahoo, lui-même soutenu par le titan du capital-investissement Apollo.

Cette acquisition n’est pas une mince affaire. Pour financer cette opération d’envergure, Bending Spoons a annoncé avoir sécurisé un financement par la dette colossal de 2,8 milliards de dollars. Si la transaction se déroule comme prévu et obtient toutes les approbations réglementaires nécessaires, elle devrait être finalisée d’ici la fin de l’année. La nouvelle, bien que surprenante par l’identité de l’acheteur, n’est pas une surprise totale. L’agence de presse Reuters avait rapporté plus tôt ce mois-ci que Yahoo était en pourparlers pour céder AOL pour une somme qui avoisinerait 1,4 milliard de dollars. Le financement de 2,8 milliards suggère que Bending Spoons ne se contente pas d’acheter, mais prévoit également d’injecter des fonds conséquents dans sa nouvelle acquisition.

Interface de bienvenue d'AOL datée du 4 août 1999, montrant des sections pour les actualités, la météo, et des options de messagerie.

Le potentiel caché d’un service iconique

Pourquoi un développeur d’applications mobiles moderne s’intéresserait-il à ce qui est souvent perçu comme une relique du passé ? Luca Ferrari, PDG et cofondateur de Bending Spoons, a une vision claire de son investissement. Dans un communiqué de presse, il a décrit AOL comme une entreprise iconique et aimée, en bonne santé, qui a résisté à l’épreuve du temps et qui, selon nous, possède un potentiel inexprimé. Ces mots ne sont pas que de la simple communication d’entreprise. Ferrari s’appuie sur des chiffres concrets.

« Selon nos estimations, AOL est l’un des dix principaux fournisseurs de services de messagerie au monde, avec une base de clients très fidèles comptant environ 8 millions d’utilisateurs actifs quotidiens et 30 millions d’utilisateurs actifs mensuels », a-t-il indiqué.

Trente millions d’utilisateurs mensuels. C’est loin d’être négligeable. C’est une base d’utilisateurs loyaux, habitués à un service qui, malgré ses multiples changements de propriétaire, fonctionne toujours. Bending Spoons l’a bien compris et promet d’agir en conséquence. « Nous avons l’intention d’investir de manière significative pour aider le produit et l’entreprise à prospérer« , affirme le PDG. Face au scepticisme ambiant, ce dernier a tenu à rassurer sur ses intentions à long terme:

« Bending Spoons n’a jamais vendu une entreprise acquise. Nous sommes convaincus que nous sommes le bon gardien à long terme pour AOL, et nous sommes impatients de servir sa large et fidèle base de clients pendant de nombreuses années. »

L’interminable valse des propriétaires d’AOL

Cette promesse de stabilité est importante, car si AOL a résisté à l’épreuve du temps, il a surtout fait face à une instabilité chronique de propriétaires. Son histoire est une véritable saga de la tech, marquée par des fusions désastreuses et des reventes stratégiques. Souvenons-nous de 2001. Au sommet de la bulle Internet, AOL fusionne avec le géant des médias Time Warner. Cette opération, saluée à l’époque comme le mariage du siècle entre l’ancien et le nouveau monde, est aujourd’hui enseignée dans les écoles de commerce comme l’une des pires fusions de l’histoire de l’entreprise. La culture des deux entités n’a jamais pris et l’éclatement de la bulle a rendu l’accord caduc. En 2009, AOL retrouve son indépendance, mais il est affaibli, dépassé par de nouveaux acteurs comme Google et Facebook.

En 2015, c’est au tour de l’opérateur télécom Verizon de tenter sa chance. Persuadé que l’avenir réside dans la convergence des contenus et de la publicité, il débourse 4,4 milliards de dollars pour racheter AOL. L’objectif était de créer un géant de la publicité numérique pour concurrencer le duopole Google-Facebook. Dans cette optique, Verizon rachète également Yahoo pour 4,8 milliards de dollars en 2017. Les deux entreprises sont alors fusionnées sous une nouvelle entité au nom maladroit de « Oath ». L’ambition était grande, mais la réalité fut décevante. La synergie espérée ne s’est jamais matérialisée.

En 2021, Verizon jette l’éponge et revend sa division média, rebaptisée Verizon Media Group (comprenant AOL et Yahoo), à la société de capital-investissement Apollo Global Management pour environ 5 milliards de dollars, soit près de moitié moins que ce qu’il avait payé pour les deux entités. Sous la houlette d’Apollo, AOL a été placée sous l’ombrelle de Yahoo. Le service a continué de fonctionner, offrant un portail web et son service d’email, bien qu’il ait récemment mis fin à son service historique d’accès à Internet par ligne commutée (dial-up) après plus de trente ans.

Le style Bending Spoons – Une source d’espoir et d’inquiétude

L’arrivée de Bending Spoons marque donc la fin de la période du capital-investissement pour AOL et le début d’une ère nouvelle, dirigée par une pure entreprise de logiciels. Mais qui est-elle ? Cette société italienne s’est fait un nom grâce à une série d’acquisitions très médiatisées de marques technologiques américaines bien connues, souvent des services patrimoniaux similaires à AOL. Dans son portefeuille, on trouve des noms comme l’application de prise de notes Evernote, la plateforme de gestion d’événements Meetup, le service de transfert de fichiers WeTransfer et, bientôt, la plateforme vidéo Vimeo.

Un homme souriant portant un t-shirt noir se tient debout devant un mur avec le logo de Bending Spoons, entouré de plantes d'intérieur.

Le « style » Bending Spoons a pourtant de quoi inquiéter les utilisateurs fidèles d’AOL. Ces acquisitions récentes ont souvent suivi un schéma similaire: une vague de licenciements pour restructurer l’entreprise, suivie, dans certains cas, d’une augmentation des prix pour les clients. La reprise d’Evernote, par exemple, s’est accompagnée d’une restructuration douloureuse et d’une refonte de la politique tarifaire qui a fait grincer des dents de nombreux utilisateurs de longue date.

Cette tension est au cœur de l’annonce d’aujourd’hui. D’un côté, nous avons la promesse de Luca Ferrari d’être un « gardien à long terme » et « d’investir significativement ». De l’autre, nous avons un historique d’acquisitions pragmatiques visant à rentabiliser rapidement des actifs sous-performants. Alors, quel sort Bending Spoons réserve-t-il à AOL ? Vont-ils réellement investir pour moderniser le service de messagerie et le portail, capitalisant sur cette base d’utilisateurs étonnamment résiliente ? Ou assisterons-nous à une optimisation des coûts et à une monétisation accrue des 8 millions d’utilisateurs quotidiens ? Difficile de le dire. Mais pour des millions de personnes qui, peut-être par habitude ou par loyauté, ouvrent encore chaque jour leur boîte de réception AOL, l’avenir de leur premier foyer numérique est, une fois de plus, en suspens.

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30.10.2025 à 08:59

La Xbox en pleine tempête – Comment la console de Microsoft sombre pendant que l’entreprise triomphe

Romain Leclaire

L’année est loin d’être rose pour la division Xbox de Microsoft. Alors que la firme de Redmond dans son ensemble affiche une santé financière insolente, portée par l’intelligence artificielle et le cloud, sa branche jeu vidéo traverse une crise profonde et durable. Les derniers résultats financiers, couvrant le trimestre clos le 30 septembre, sont venus […]
Texte intégral (1554 mots)
Logo de Xbox entouré d'effets lumineux verts.

L’année est loin d’être rose pour la division Xbox de Microsoft. Alors que la firme de Redmond dans son ensemble affiche une santé financière insolente, portée par l’intelligence artificielle et le cloud, sa branche jeu vidéo traverse une crise profonde et durable. Les derniers résultats financiers, couvrant le trimestre clos le 30 septembre, sont venus confirmer une tendance que les joueurs et les analystes observent avec inquiétude. La Xbox, en tant que matériel, ne se vend plus.

Le chiffre est alarmant. Microsoft a révélé une chute vertigineuse de 30 % de son chiffre d’affaires lié au matériel Xbox par rapport à la même période l’année dernière. C’est un effondrement. Et le plus triste dans cette statistique, c’est qu’elle ne reflète même pas encore le pire. Cette baisse spectaculaire a été enregistrée avant l’entrée en vigueur des augmentations de prix controversées, mises en place début octobre. Ces hausses et l’augmentation du prix de l’abonnement Game Pass Ultimate risquent fort d’accélérer encore cette désaffection lors du prochain trimestre.

Cette dégringolade n’est pas un simple accident de parcours. C’est la chronique d’un déclin annoncé. Le trimestre précédent, les ventes de matériel avaient déjà chuté de 22 %. Si l’on remonte au quatrième trimestre 2024, la baisse était de 42 %. La tendance est lourde, constante et elle dessine un avenir très sombre pour les Xbox Series X et S en tant que consoles de salon physiques. Face à cette hémorragie matérielle, aggravée par un contexte d’inflation et de tarifs douaniers qui ont poussé les prix vers le haut, Microsoft a depuis longtemps changé son fusil d’épaule. La stratégie officielle n’est plus de gagner la guerre des consoles. Elle est de promouvoir « Xbox partout » (Xbox everywhere). L’idée est simple, minimiser l’importance de la boîte physique pour maximiser les revenus des contenus et, surtout, des services, avec le Game Pass comme fer de lance.

Deux consoles Xbox, la Series X en noir et la Series S en blanc, accompagnées de leurs manettes, sur un fond bleu.

Malheureusement, ce plan B ne fonctionne pas aussi bien qu’espéré. C’est l’autre mauvaise nouvelle du rapport financier. Le chiffre d’affaires des contenus et services Xbox est resté relativement inchangé, avec une croissance anémique de seulement 1 % sur un an. C’est là que le bât blesse. Alors que le navire matériel coule, le canot de sauvetage des services peine à prendre de la vitesse. Le géant américain a bien noté une croissance des abonnements et des contenus tiers, mais celle-ci a été presque entièrement annulée par une baisse des ventes de ses propres jeux, les « first-party ».

Cette situation crée un paradoxe toxique au sein même de la division. Microsoft, dans sa quête globale de rentabilité, exigerait des marges bénéficiaires drastiques de 30 % de sa branche jeu vidéo. Cette pression financière intense, combinée à des ventes matérielles en berne et des services qui stagnent, a eu des conséquences sociales et créatives désastreuses. La division Xbox a été l’une des plus touchées par les vagues de licenciements massifs cette année.

Image promotionnelle montrant des jeux Xbox sur diverses plateformes, avec un fond vert et le texte 'Retrouver ses jeux Xbox partout ?'.

Plus grave encore pour l’image de la marque et l’attrait du Game Pass, cette restructuration a entraîné l’annulation pure et simple de projets de premier ordre. Le reboot moderne de Perfect Dark, un jeu de tir culte, a été abandonné, et le studio qui y travaillait a été fermé. Everwild, le projet ambitieux et poétique du légendaire studio Rare, en développement depuis de longues années, a également été sacrifié sur l’autel de la rentabilité. En coupant dans ses propres studios et en annulant ses exclusivités, l’entreprise se tire une balle dans le pied, affaiblissant l’argument principal de son offre de services.

Pourtant, si l’on dézoome, Microsoft se porte à merveille. C’est là tout le paradoxe. La société a déclaré un chiffre d’affaires global de 77,7 milliards de dollars pour le trimestre, en hausse de 17 % (ou 18 % selon les rapports) par rapport à l’an dernier, avec un bénéfice net de 27,7 milliards. La machine Microsoft tourne à plein régime. Mais ce moteur, ce n’est pas la Xbox. Ce n’est même plus vraiment Windows, dont les revenus OEM n’ont augmenté que modestement de 6 %.

Le véritable triomphe, c’est le Cloud et l’IA. Satya Nadella, le PDG, ne s’y est pas trompé dans sa communication, se concentrant presque exclusivement sur les efforts de l’entreprise en matière d’intelligence artificielle. Les chiffres sont astronomiques. Le segment « Intelligent Cloud » a bondi de 28 % pour atteindre 30,9 milliards de dollars, avec une croissance spécifique d’Azure, le service cloud maison, de 40 %. Le Cloud Microsoft dans son ensemble a généré 49,1 milliards de dollars. Dans ce contexte, la Xbox fait figure de parent pauvre, de distraction coûteuse. Les prévisions pour le prochain trimestre ne sont guère réjouissantes. Microsoft s’attend à ce que la baisse du matériel se poursuive et que la croissance des services reste dans la partie basse à un chiffre.

L’avenir de la marque Xbox en tant que constructeur de consoles semble donc plus incertain que jamais. Écrasée par la concurrence et désormais marginalisée au sein de sa propre société mère, fascinée par la mine d’or de l’IA et d’Azure, la Xbox semble condamnée à achever sa mue. La stratégie « Xbox everywhere » n’est plus un choix mais une nécessité de survie. La question n’est plus de savoir si Microsoft peut gagner la guerre des consoles, mais si la marque Xbox peut survivre en devenant une simple application, un service de streaming parmi d’autres, fonctionnant… ironiquement, sur les serveurs Azure qui assurent aujourd’hui la prospérité de l’empire.

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