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30.10.2025 à 09:42

YouTube et l’IA – La « Super Résolution » va transformer vos vieilles vidéos et confirmer la domination de Google sur nos TV

Romain Leclaire

Nous vivons une époque fascinante où l’intelligence artificielle n’est plus un concept de science-fiction, mais un outil quotidien qui modifie nos expériences. Google, ou plutôt sa société mère Alphabet, vient de le prouver une fois de plus, non seulement en annonçant un trimestre record historique dépassant les 100 milliards de dollars de revenus, mais aussi […]
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Un motif de boutons YouTube rouges avec des flèches blanches, représentant la plateforme de streaming vidéo en ligne.

Nous vivons une époque fascinante où l’intelligence artificielle n’est plus un concept de science-fiction, mais un outil quotidien qui modifie nos expériences. Google, ou plutôt sa société mère Alphabet, vient de le prouver une fois de plus, non seulement en annonçant un trimestre record historique dépassant les 100 milliards de dollars de revenus, mais aussi en dévoilant une série de nouveautés pour YouTube qui visent à asseoir sa domination incontestée sur nos écrans de télévision.

Car oui, YouTube n’est plus seulement le roi du streaming sur mobile, il attire désormais plus de spectateurs sur grand écran que Netflix et Disney+ réunis. Fort de ce constat et d’une puissance financière et technologique colossale, Google déploie l’artillerie lourde. Et au cœur de cet arsenal se trouve la « Super Résolution », une fonctionnalité qui pourrait bien changer notre façon de consommer d’anciens contenus.

La « Super Résolution » – L’IA au secours de nos archives vidéo

De quoi s’agit-il ? C’est très simple, YouTube va commencer à utiliser l’intelligence artificielle pour mettre à l’échelle (upscale) les vidéos de basse qualité. Concrètement, si une vidéo a été mise en ligne dans une résolution inférieure à 1080p (pensez à tous ces trésors de l’ère SD qui peuplent la plateforme) YouTube générera automatiquement une version de résolution supérieure. L’objectif est de passer ces vidéos de la SD à la HD, mais la firme de Mountain View voit déjà plus loin avec la prise en charge des résolutions allant jusqu’à 4K dans un avenir proche.

Imaginez pouvoir redécouvrir de vieux clips musicaux, des tutoriels historiques ou des vlogs des débuts de la plateforme avec une clarté inédite sur votre téléviseur 4K. C’est une promesse de taille, qui donne une seconde vie à des millions d’heures de contenu qui, autrement, vieilliraient mal sur nos écrans modernes. Cette version améliorée sera clairement étiquetée « Super Résolution » dans les paramètres de lecture, laissant le choix au spectateur.

La transparence et le contrôle – Une leçon retenue

Cette initiative n’est pas totalement nouvelle. Plus tôt cette année, des tests menés par YouTube avaient suscité l’inquiétude de certains créateurs, qui s’étaient plaints de l’aspect artificiel soudain de leurs vidéos, modifié sans leur consentement explicite. Le manque de transparence avait été un point de friction notable. Cette fois, le service de streaming semble avoir retenu la leçon. Il insiste sur le fait que les créateurs garderont un contrôle total.

Bien que la fonctionnalité soit activée automatiquement (opt-in par défaut), les fichiers originaux resteront intacts. Les créateurs auront accès à la fois à la version originale et à la version « Super Résolution » et, surtout, ils disposeront d’une option claire pour se retirer (opt-out) de ces améliorations via les paramètres avancés de YouTube Studio. Du côté du spectateur, la transparence est également de mise. Non seulement les versions améliorées seront étiquetées, mais il sera toujours possible de revenir à la résolution originale téléchargée par le créateur. C’est un équilibre délicat mais nécessaire entre amélioration technologique et respect de l’œuvre originale.

YouTube veut être le roi de votre salon

Cette « Super Résolution » vise à faire de YouTube l’expérience centrale de la télévision domestique. Pour y parvenir, plusieurs autres fonctionnalités sont déployées. D’abord, la page d’accueil sur TV va adopter une ambiance de « zapping » plus traditionnelle. Fini le simple défilement de vignettes, place à des aperçus immersifs des chaînes populaires, permettant de feuilleter le contenu pour avoir un avant-goût, un peu comme on changeait de chaîne à l’époque. Ensuite, la recherche devient plus contextuelle. Si vous lancez une recherche depuis la page d’un créateur spécifique, les résultats affichés proviendront en priorité de cette chaîne, au lieu d’être mélangés avec l’ensemble du catalogue YouTube. Une amélioration de bon sens qui facilitera grandement la navigation.

Enfin, YouTube s’attaque au télé-achat 2.0. Google note que les utilisateurs ont regardé le chiffre impressionnant (et quelque peu alarmant) de 35 milliards d’heures de contenu lié au shopping l’année dernière. Mais comment convertir cet intérêt sur un téléviseur, où cliquer sur un lien est impossible ? La réponse n’est pas l’IA, mais le bon vieux QR code. Les créateurs pourront désormais en intégrer et qui apparaîtront à des moments précis de la vidéo. Les spectateurs n’auront qu’à scanner le code avec leur téléphone pour ouvrir la page du produit.

L’IA et l’économie – Le moteur d’une domination

Ces innovations ne sortent pas de nulle part. Elles sont le fruit de la domination écrasante de Google dans le domaine de l’IA et de sa santé financière insolente. Les résultats du troisième trimestre 2025 d’Alphabet ont révélé un premier trimestre historique à 102,3 milliards de dollars de revenus. Sundar Pichai, son PDG, a partagé que l’application Gemini compte désormais plus de 650 millions d’utilisateurs actifs, un bond spectaculaire par rapport aux 350 millions de mars 2025. L’AI Mode, quant à lui, attire 75 millions d’utilisateurs quotidiens. Cette adoption massive de l’IA générative alimente l’expertise qui permet aujourd’hui de développer des outils comme la « Super Résolution ».

Cet écosystème profite aussi directement aux créateurs. Le nombre de chaînes gagnant plus de 100 000 dollars par an a augmenté de 45 % entre 2024 et 2025. Pour les aider à séduire davantage sur grand écran, YouTube augmente même la limite de taille des miniatures de 2 Mo à 50 Mo, ouvrant la voie à des visuels encore plus léchés. En s’appuyant sur la force de frappe de Gemini et une économie de créateurs florissante, Google cimente sa place non pas comme une alternative à la télévision, mais comme son successeur inévitable.

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28.10.2025 à 15:58

OpenAI finalise sa mue controversée – Ce que change le nouveau pacte historique avec Microsoft

Romain Leclaire

C’est la fin d’une période et le début d’une autre, potentiellement encore plus explosive, pour le monde de la tech. OpenAI, le laboratoire à l’origine de ChatGPT qui a bouleversé notre rapport à l’intelligence artificielle, vient d’annoncer la finalisation de sa restructuration très controversée. Après plus d’un an de négociations tendues, de batailles juridiques et […]
Texte intégral (1466 mots)
Logo d'OpenAI avec un fond coloré dégradé jaune et bleu, représentant l'intelligence artificielle.

C’est la fin d’une période et le début d’une autre, potentiellement encore plus explosive, pour le monde de la tech. OpenAI, le laboratoire à l’origine de ChatGPT qui a bouleversé notre rapport à l’intelligence artificielle, vient d’annoncer la finalisation de sa restructuration très controversée. Après plus d’un an de négociations tendues, de batailles juridiques et de doutes stratégiques, l’entreprise adopte une nouvelle forme juridique et, dans la foulée, redéfinit en profondeur son alliance avec Microsoft, son partenaire et investisseur principal.

Cette transformation est un pivot calculé qui pourrait bien définir les contours de la course à l’intelligence artificielle générale (AGI) pour la décennie à venir. OpenAI est désormais scindée en deux entités distinctes. D’un côté, nous avons « OpenAI Group PBC », une « Public Benefit Corporation » (une société d’intérêt collectif à but lucratif). C’est cette partie qui mènera les opérations commerciales et la recherche appliquée. De l’autre, l’entité originelle à but non lucratif est rebaptisée « OpenAI Foundation ».

Contrairement aux plans prévus qui ont mis le feu aux poudres, la fondation n’est pas reléguée au rang de simple observateur. Elle conserve un rôle central. En effet, elle détient désormais un contrôle juridique sur l’entité à but lucratif et nommera les membres de son conseil d’administration. Plus important encore, elle obtient une participation en capital dans cette nouvelle société, actuellement évaluée à la somme stupéfiante d’environ 130 milliards de dollars, ce qui correspond à 26% du total. La fondation recevra également des parts supplémentaires lorsque l’entreprise atteindra un certain seuil de valorisation, qui n’a pas encore été spécifié.

Selon le communiqué officiel, présidé par Bret Taylor, cette fondation commencera avec une dotation de 25 milliards de dollars pour se concentrer sur des missions d’intérêt public, notamment la santé, les maladies et la résilience de l’IA. Ce montage complexe n’a pas été facile à réaliser. Il aura fallu plus d’un an de tractations pour obtenir le feu vert des procureurs généraux de Californie et du Delaware, sans lequel OpenAI n’aurait pas pu avancer. Cette restructuration met également un terme, du moins sur ce front, à l’épineuse bataille juridique engagée par Elon Musk. Le cofondateur, qui avait quitté l’entreprise et l’avait poursuivie en justice, ainsi que son PDG Sam Altman, tentait désespérément d’empêcher cette conversion, lui qui avait participé à sa création en 2015 en tant que laboratoire de recherche purement non lucratif. La pression était également financière. OpenAI risquait de perdre jusqu’à 10 milliards de dollars d’un investissement important de SoftBank si la réorganisation n’était pas bouclée avant la fin de cette année.

Au cœur de toutes ces tensions subsiste la question fondamentale: qui contrôlera véritablement la technologie sous-jacente et surtout, le développement potentiel de l’AGI, cette intelligence artificielle hypothétique capable d’égaler ou de surpasser les capacités cognitives humaines ? C’est le Graal que poursuivent OpenAI et tous ses concurrents, y injectant des ressources financières et humaines exponentielles.

Logos d'OpenAI et de Microsoft côte à côte, symbolisant leur partenariat stratégique et la restructuration récente de l'entreprise.

L’autre volet notable de cette annonce n’est autre que la redéfinition du partenariat avec Microsoft. Le géant de Redmond, qui avait investi massivement dans OpenAI, voit sa participation légèrement diluée. Alors qu’il détenait 32,5 % de l’ancienne structure à but lucratif, il possède désormais environ 27 % de la nouvelle PBC. Une participation diluée et convertie, incluant tous les propriétaires, mais qui est tout de même valorisée à environ 135 milliards de dollars. Un rapide calcul permet d’estimer la valorisation totale d’OpenAI Group PBC à un chiffre vertigineux de 500 milliards de dollars. Mais le changement à retenir se trouve dans ce qu’on appelait la « clause AGI ». Auparavant, leur accord stipulait que Microsoft perdrait ses droits sur la technologie d’OpenAI une fois que cette dernière aurait officiellement atteint cette frontière technologique. Cette clause, jugée trop vague et risquée pour Redmond, a été entièrement réécrite.

Premièrement, la déclaration d’AGI ne sera plus à la seule discrétion d’OpenAI. Un panel d’experts indépendants sera chargé de vérifier cette affirmation. Deuxièmement, et c’est fondamental, Microsoft ne perdra plus ses droits. Le nouveau pacte étend ses droits de propriété intellectuelle sur les modèles et produits d’OpenAI jusqu’en 2032 et inclut désormais explicitement les modèles « post-AGI », sous réserve de garanties de sécurité appropriées.

Microsoft n’a pas obtenu un chèque en blanc. Ses droits sur la recherche pure d’OpenAI (les méthodes confidentielles de développement) ne dureront que jusqu’en 2030 ou jusqu’à la vérification de l’AGI par le panel, selon la première de ces deux éventualités. L’accord de partage des revenus est maintenu jusqu’à la vérification de l’AGI, mais les paiements seront étalés sur une période plus longue. Un détail nouveau et particulièrement stratégique est apparu. Les droits de propriété intellectuelle de Microsoft ne couvrent désormais plus le hardware grand public d’OpenAI. En clair, la sauce secrète derrière l’appareil que cette dernière développe avec le célèbre designer d’Apple, Jony Ive, est hors de portée de Microsoft. C’est un signe clair qu’OpenAI se garde une chasse gardée dans le domaine du matériel.

En échange de ces concessions, OpenAI s’est engagé à acheter pour 250 milliards de dollars supplémentaires de services cloud Azure. Un montant colossal qui ancre solidement l’entreprise dans l’écosystème de son allié, même si ce dernier a accepté de renoncer à son droit de premier refus pour être le fournisseur de calcul d’OpenAI.

Enfin, ce nouvel accord desserre l’exclusivité de leur partenariat. OpenAI peut désormais collaborer avec des tiers pour développer certains produits et publier des modèles en « open weight ». Plus révélateur encore, Microsoft peut désormais poursuivre indépendamment l’AGI, seul ou en partenariat avec des tiers. La course aux armements pour l’AGI est plus ouverte que jamais et les deux partenaires sont désormais aussi, officiellement, des concurrents potentiels sur la ligne d’arrivée. Cette restructuration n’est pas un point final, c’est le coup d’envoi d’une nouvelle période de compétition et d’innovation effrénée.

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