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29.07.2025 à 06:30

L’IA va-t-elle avaler l’économie numérique ?

Ramona Bloj

Le trafic mondial sur les sites web a chuté de 15 % en glissement annuel au cours du premier semestre 2025. En cause : les internautes cliquent de moins en moins sur des liens pour obtenir des informations, mais ont de plus en plus recours à des fonctionnalités alimentées par l’IA et aux chatbots des grandes entreprises technologiques.

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Texte intégral (767 mots)

Il aura fallu seulement quatre mois à ChatGPT pour être consacré par le groupe bancaire suisse UBS « application à la croissance la plus rapide de l’histoire », en février 2023 — avant d’être détrôné par Threads, le réseau social de Meta. Alors que le site du chatbot d’OpenAI attire désormais plus d’internautes que Wikipedia, les dirigeants de grandes entreprises médiatiques commencent à s’inquiéter de l’impact négatif que l’IA semble avoir sur le trafic généré par leurs sites 1.

  • Il y a quelques mois, un sondage conduit par GWI semblait indiquer que les internautes n’avaient pas remplacé dans leurs usages l’utilisation traditionnelle de Wikipedia, mais se servaient de l’IA en appui ou bien pour réaliser d’autres tâches.
  • Les chatbots indiquent aux utilisateurs les sources utilisées pour générer les réponses apportées. Ces derniers ont ainsi tendance à se reposer sur celles-ci plutôt que d’aller chercher des informations sur d’autres sites via un moteur de recherche.
  • En conséquence, le trafic mondial — mesuré sur un échantillon de 100 millions de domaines — aurait chuté d’environ 15 % au cours du premier semestre de l’année, selon les données de Similarweb. 
  • Les sites scientifiques et éducatifs auraient perdu 10 % de leurs visites, les sites de référencement 15 % et ceux consacrés à la santé plus de 30 %.

Cette chute du trafic alerte les entreprises de l’économie numérique, qui représente 15 % du PIB mondial selon l’International Data Center Authority (IDCA), soit 16 000 milliards de dollars 2. Ces groupes considèrent Google comme étant partiellement responsable de cette perte de trafic. Le moteur de recherche a mis en place en mai 2024 « AI Overviews », qui permet de générer des réponses sans avoir à se rendre sur les sites. Désormais, plus des deux-tiers (69 %) des recherches Google ne donnent lieu à aucun clic — contre 56 % avant le lancement de la fonctionnalité. 

Le recours croissant aux chatbots présente un risque de concentration de la majeure partie du trafic Internet dans les mains d’une poignée de sites disposant d’importants moyens pour faire fonctionner les serveurs générant des réponses grâce à l’IA.

  • Au deuxième trimestre 2025, le chiffre d’affaire d’Alphabet lié aux recherches sur Google a augmenté de 12 % en glissement annuel, atteignant 54,2 milliards de dollars.
  • Plusieurs grands groupes médiatiques ont conclu ces derniers mois des accords avec des grandes entreprises technologiques (OpenAI, Meta notamment) leur permettant d’utiliser les articles et archives de journaux afin de répondre aux questions des utilisateurs.
  • La plupart des sites dont les contenus sont récupérés à grande échelle pour entraîner et alimenter les IA ne perçoivent toutefois aucune compensation. En décembre 2023, le New York Times est devenu le premier grand journal à porter plainte contre Microsoft et OpenAI pour violation de droits d’auteur. 

Ces tendances pourraient avoir un impact important sur la structure de l’économie numérique : la monétisation de contenus reposant principalement sur la publicité et les abonnements, les entreprises dépendant du trafic pour générer des revenus doivent ainsi repenser leur modèle.

Sources
  1. AI is killing the web. Can anything save it ? », The Economist, 14 juillet 2025.
  2. Global Digital Economy Report 2025, IDCA, 7 janvier 2025.
PDF

28.07.2025 à 17:50

Avec une perte de 0,13 point de PIB, l’Allemagne serait l’État membre le plus impacté par l’accord avec Trump

Marin Saillofest

Le Kiel Institute for the World Economy estime que l’accord commercial conclu hier, dimanche 27 juillet, entre l’Union et les États-Unis contribuerait à une perte à court terme de 0,13 point de pourcentage du PIB allemand. La croissance française perdrait 0,01 %, et 0,02 % pour l’Italie.

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Texte intégral (875 mots)

À partir du 1er août, suite à l’accord préliminaire annoncé hier, dimanche 27 juillet, les États-Unis appliqueront des tarifs de 15 % sur la plupart des importations en provenance des pays de l’Union.

  • Le Kiel Institute for the World Economy, un institut de recherche allemand, estime qu’un taux de 15 % entraînera une baisse à court terme du PIB de l’Allemagne de 0,13 point de pourcentage par rapport à un scénario initial 1.
  • À l’échelle de l’Union, l’accord conclu dimanche 27 juillet conduirait à une baisse du PIB de 0,1 %. La France et l’Italie seraient moins impactés, avec des pertes respectives de 0,01 et de 0,02 % de leur PIB 2.
  • Ces estimations ne prennent toutefois pas en compte d’éventuelles exclusions pour certains secteurs (produits pharmaceutiques, aéronautiques, chimiques, agricoles…) qui n’ont pour l’heure pas été précisées par Bruxelles et Washington.
  • Avec plus de 161 milliards d’euros de biens l’an dernier, l’Allemagne est de loin le principal exportateur européen vers les États-Unis (plus de 30 % du total des exportations du bloc).
  • Berlin est suivi par l’Irlande (72 milliards d’euros, dont 35 milliards de produits pharmaceutiques), l’Italie (65 milliards) et la France (47 milliards).

Dans le cadre de l’accord, l’Union aurait accepté d’acheter pour 750 milliards de dollars « d’énergie » américaine (surtout du GNL, mais aussi pétrole et nucléaire), d’investir 600 milliards de dollars aux États-Unis, en plus des investissements déjà existants, et d’acheter d’importantes quantités d’équipements militaires ainsi que des processeurs graphiques américains qui, selon von der Leyen, « aideront les États-Unis à conserver leur avance technologique » 3.

  • L’annonce de la conclusion de l’accord a conduit à une baisse du cours des actions des entreprises européennes du secteur de la défense (Rheinmetall, Thales, BAE Systems…) lors de l’ouverture des marchés, lundi matin.
  • Le Premier ministre français François Bayrou a dénoncé un « jour sombre » et une « soumission » aux États-Unis, tandis que Viktor Orbán a déclaré : « Ce n’est pas un accord… Donald Trump a mangé von der Leyen au petit-déjeuner, voilà ce qui s’est passé ».
  • Plusieurs dirigeants européens dont Friedrich Merz, Giorgia Meloni, Pedro Sánchez et Petteri Orpo ont quant à eux apporté leur soutien à l’accord en notant que celui-ci apportera de la « stabilité » dans la relation bilatérale.

La Commission insiste sur le fait que l’accord annoncé dimanche 27 juillet constitue un « cadre politique » et non un texte juridique. Certains éléments devront encore faire l’objet de négociations.

  • Selon un responsable européen, l’engagement d’investissement de 600 milliards d’euros n’est qu’une « intention ». Il ne s’agit pas d’une garantie car seules les entreprises peuvent s’y engager.
  • Les achats de GNL devraient in fine résulter d’une décision prise au niveau des États membres et reflétant les besoins de ces derniers, tandis que les achats d’armes reflèteraient « en grande partie l’hypothèse de l’administration selon laquelle les Européens auront besoin de capacités supplémentaires pour respecter les engagements pris dans le cadre de l’OTAN ».
  • L’accord final devrait, selon la Commission, inclure des droits de douane nuls dans les deux sens pour les avions et leurs composants, certains produits chimiques, certains médicaments, des équipements pour semi-conducteurs, certains produits agricoles, des ressources naturelles et des matières premières critiques.
Sources
  1. EU-USA-Zolldeal gefährdet regelbasierten Welthandel, Kiel Institute for the World Economy, 28 juillet 2025.
  2. Milliarden-Schaden für deutsche Wirtschaft durch Deal mit USA », Handelsblatt, 27 juillet 2025.
  3. EU pledges to buy AI chips from US », Financial Times, 28 juillet 2025.
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