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18.05.2025 à 22:30

Nicușor Dan devient président de la Roumanie : une élection historique

Gilles Gressani

Les résultats partiels à 22h30 (heure de Paris) nous permettent de dire que Nicușor Dan, candidat indépendant soutenu par le parti libéral USR a remporté l’élection présidentielle roumaine.

Avec 97,45 % des bulletins dépouillés et une différence de 901 899 de voix qui séparent les deux candidats, George Simion ne peut plus récupérer son retard, malgré les votes de la diaspora qui reste encore en grande partie à compter.

Avec la défaite de George Simion – après l’Allemagne et le Canada —, la vague trumpiste connaît un nouveau coup d’arrêt en Roumanie.

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Texte intégral (941 mots)

Avec une remontée de plus de 30 points de pourcentage, le candidat centriste et libéral Nicusor Dan obtient un résultat historique. 

  • Dan devient le premier candidat à une fonction présidentielle d’un État démocratique à rattraper un retard de presque 20 points de pourcentage au premier tour depuis Mário Soares en 1986.

George Simion, le candidat de l’extrême droite disposaient de plusieurs avantages de taille : 

  • Une avance de près de 2 millions de voix, une dynamique favorable dans la diaspora et une porosité entre les électorats, en faveur de la droite nationaliste roumaine, dans le contexte de la profonde crise politique ouverte avec l’annulation de l’élection de décembre. 

Dan a choisi de structurer la campagne comme un référendum sur la trajectoire européenne du pays. C’est une stratégie qui semble avoir porté ses fruits. 

  • Entre 1990 et 2023, le PIB par habitant a augmenté de 111 % en Roumanie par rapport à la moyenne mondiale, avec une nette accélération depuis leur adhésion à l’Union européenne en 2007. Nicusor Dan a voulu s’inscrire dans cette continuité.
  • De son côté, l’élection de George Simion aurait porté un candidat et un parti pouvant déterminer un changement géopolitique extrêmement profond : l’annexion de la Moldavie et d’une partie de l’Ukraine, la sortie de facto de l’Union européenne, la suspension de l’État de droit — Simion allant jusqu’à appeler à « écorcher vifs sur la place publique » les juges responsables de l’annulation de l’élection de novembre. 
  • La Roumanie risquait un changement de régime avec l’arrivée au pouvoir de Calin Georgescu — que Simon avait promis de nommer premier ministre — et de ses hommes : des mercenaires et d’autres agents associées aux intérêts du Kremlin, désormais soutenus par l’administration Trump.

L’élection a été marquée par une participation qui atteint un niveau record.

  • La participation s’établit à des niveaux beaucoup plus élevés que lors des scrutins précédents, atteignant 55,56 % dans le pays tandis que plus de 1,6 millions de personnes ont voté à l’étranger. Il s’agit d’une hausse de 16,2 % par rapport au premier tour du 4 mai et de 10 % par rapport au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2019. 
  • À l’étranger, la présence a enregistré une hausse de 68,9 % par rapport au premier tour. À 22 heures, l’avantage était toujours à Simion dans la diaspora, mais avec une avance bien plus réduite qu’au premier tour et qui pourrait théoriquement s’inverser plus tard dans la soirée.

Simion a tenté de capitaliser sur la vague anti-système, se positionnant comme le candidat de choix contre une classe politique qui a dirigé le pays depuis la chute du régime de Ceausescu. 

  • Toutefois, ce narratif n’a pas été opératoire contre un adversaire n’appartenant à aucun des partis traditionnels (PSD, PNL) et ayant fait de la lutte contre la corruption la matrice de son action politique. Sa devise de campagne était : « La Roumanie honnête »).
  • Plusieurs erreurs de campagne, dont le refus de participer aux débats télévisés, des voyages à l’étranger dont les objectifs n’étaient pas très clairs et la diffusion de fausses informations, comme l’arrêt par la Commission européenne des fonds à destination du pays, ont pu davantage mobiliser l’électorat pro Nicusor Dan.

La première tâche de Dan sera de nommer un Premier ministre capable de réunir une majorité au Parlement.

  • Il a, à plusieurs reprises, exprimé sa préférence pour l’actuel président par intérim, Ilie Bolojan (PNL/PPE), l’une des figures les plus populaires du pays. Cela pourrait ouvrir la voie à un gouvernement minoritaire USR/PNL. Toutefois, ensemble, ces deux partis ne disposent que de moins de 30 % des sièges dans le Parlement issu des élections législatives de décembre 2024. Avec le soutien des partis des minorités – notamment celui de l’UDMR, représentant la minorité hongroise et un important soutien de Dan – ils pourraient atteindre environ 40 % des sièges.
  • Alors que le pays a enregistré en 2024 le plus haut déficit de l’Union, à 9,3 %, des mesures de consolidation fiscale, particulièrement impopulaires, pourraient accroître les tensions et offrir aux partis d’opposition – y compris à l’extrême droite – une marge de manœuvre pour renforcer leur position 
  • Si aucun Premier ministre ne parvient à obtenir une majorité au Parlement à deux reprises consécutives, des élections anticipées pourraient être organisées.

Il est possible que George Simion, qui a déclaré avoir gagné l’élection présidentielle, refuse de reconnaître sa défaite.

18.05.2025 à 21:09

Pologne : Trzaskowski en tête de la présidentielle, vers un duel KO-PiS au second tour (exit polls à 21h)

Ramona Bloj

Selon les sondages de sortie des urnes publiés à 21 heures, Rafał Trzaskowski, candidat du parti du Premier ministre Donald Tusk, est arrivé en tête du premier tour de l’élection présidentielle polonaise, mais de très peu. Il affrontera au second tour Karol Nawrocki, soutenu par le parti Droit et justice (PiS), le 1er juin.

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Texte intégral (537 mots)


Les Polonais votaient aujourd’hui dans le cadre du premier tour de l’élection présidentielle. Les sondages de sortie des urnes sont relativement conformes aux derniers sondages avant l’élection, mais ils donnent une moindre avance que prévue au candidat en tête.

  • À la première place, les Polonais ont placé Rafał Trzaskowski, actuel maire libéral de Varsovie et candidat de la Coalition civique (KO, PPE), coalition de centre-droit dont est issu le Premier ministre Donald Tusk. Trzaskowski a obtenu 30,8 % des voix selon le sondage IPSOS publié par la chaîne TVP Info.
  • Le maire de Varsovie devrait affronter au second tour Karol Nawrocki, historien jusqu’alors directeur de l’Institut de la mémoire nationale, adoubé par le parti national-conservateur Droit et justice (PiS, CRE), qui a obtenu 29,1 % des voix.
  • À la troisième place, et donc non qualifié pour le second tour, figure Sławomir Mentzen, candidat du regroupement d’extrême-droite Confédération, qui aurait obtenu 15,4 % des voix, alors qu’il atteignait parfois jusqu’à 19 % des intentions de vote en mars, avant de replonger à l’approche du scrutin.
  • Il faut noter la quatrième place occupée par le candidat d’extrême-droite antisémite Grzegorz Braun, qui devance le président de la Diète Szymon Hołownia et les candidats de gauche.

Les résultats définitifs sont attendus plus tard dans la nuit. Pour le second tour, tous les sondages publiés jusqu’à vendredi donnaient Trzaskowski gagnant, même si l’écart s’est resserré dernièrement. Si les électeurs du centre et de la gauche devraient plutôt se tourner vers Trzaskowski, les reports de voix des électeurs de Confédération sont les plus volumiques à engranger pour les deux candidats. La présence de Braun dans le quatuor de tête est à l’heure actuelle l’élément qui frappe le plus l’opinion publique polonaise. Il constitue une réserve de voix probable pour Nawrocki, mais peut-être aussi un argument de mobilisation supplémentaire du camp libéral.

Le président polonais est le chef de l’État mais n’a pas de rôle législatif direct et ne représente pas le pays dans les institutions internationales ; c’est le rôle du Premier ministre. En revanche, il dispose d’un droit de véto sur de nombreux projets de lois, peut différer l’adoption d’une loi – notamment les lois de finance – et reste le chef des armées, dans un pays qui entend dépenser 5 % de son PIB dans la défense en 2025. Figure de l’exécutif, il est aussi un visage du pays à l’étranger.

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18.05.2025 à 20:00

Présidentielle en Roumanie : le candidat indépendant européiste Nicușor Dan en tête selon les sondages à la sortie des urnes

Ramona Bloj

Les premières estimations issues des sondages de sortie des urnes publiées à la fermeture des bureaux de vote à 21h à Bucarest (20h Paris), placent le candidat indépendant pro-européen en tête du second tour de la présidentielle, avec 54,9 % des voix.

Les exit polls ne prenant pas en compte le vote de la diaspora, le résultat définitif peut encore fortement changer.

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Selon les premières estimations issues de l’exit poll publié à 21h à Bucarest (20h Paris) à la clôture des bureaux de vote, le candidat indépendant, Nicusor Dan, arriverait en tête avec 54,9 % des suffrages, devant le candidat d’extrême droite George Simion, en deuxième place qui totaliserait (45,1 %).

  • Le second tour s’est déroulé dans un climat de forte polarisation. Après l’annulation de l’élection présidentielle du mois de novembre suite aux révélations de financement illégal de la campagne du candidat pro-russe Calin Georgescu, le candidat d’extrême droite George Simion a fait une campagne farouchement complotiste prônant un changement de régime, en totalisant 41 % des voix au premier tour le 4 mai. 
  • Avec une récupération de plus de 30 points de pourcentage, le candidat centriste et libéral Nicusor Dan atteindraitun résultat historique. S’il parvenait à rester en tête, Dan serait le premier candidat à une fonction présidentielle d’un État démocratique à rattraper un retard de presque 20 % au premier tour depuis Mário Soares en 1986.

Les exit polls ne prennent pas en compte le vote de la diaspora qui, sauf surprise majeure, devrait favoriser le candidat d’extrême droite et pourrait donc décider le résultat du vote.

  • Plus de 1,6 millions de personnes ont voté à l’étranger, un chiffre record. 
  • Si les voix de la diaspora vont à 66 % pour Simion (contre 61 % lors du premier tour) et 33 % pour Dan (contre 25 % le 4 mai), sur un total de plus de 1,6 million de votes, Simion pourrait obtenir autour de 1,15 million de voix et Dan 550 000 voix. 
  • Simion aurait donc un avantage net de 600 000 voix. Sur un total de 11 millions de votes exprimés, cela signifie que la diaspora pourrait apporter à Simion autour de 5,5 % 1.

Les sondages des derniers jours montraient une dynamique légèrement favorable au candidat indépendant, sans toutefois qu’apparaisse un mouvement de barrage ou de cordon sanitaire. Par ailleurs, confirmant les tendances, des exit polls informels qui prenaient en compte le vote jusqu’à 19h (sans la diaspora), donnaient également le candidat indépendant Dan en première position avec 55 % des voix (selon l’institut Avangarde) et 54 % (selon l’institut CURS).

Les résultats définitifs sont attendus dans la nuit.

Sources

18.05.2025 à 18:26

Qui est George Simion ? Anti-vax, figure radicale de la droite roumaine, il reste le favori pour devenir président de la Roumanie

Ramona Bloj

Avec un peu plus de 40 % des voix au premier tour, George Simion aborde le second tour de l'élection présidentielle roumaine en position de force.

À la tête de son parti AUR, il incarne une extrême droite qu’il n'hésite pas à qualifier de « radicale », née dans le complotisme anti-vax, prônant l’annexion de la Moldavie et de territoires ukrainiens, et s'opposant à l’État de droit (il a appelé à « écorcher vif les juges sur la place publique ») ainsi qu'à l’Union européenne, dans un discours anti-français.

Après Calin Georgescu, le changement de régime porté par Poutine et l’administration Trump pourrait s'accélérer à partir de ce soir en Roumanie.

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Texte intégral (1088 mots)

Né le 21 septembre 1986 à Focșani, une ville de la Moldavie roumaine, ce militant d’extrême droite devient une personnalité de premier plan pendant la crise pandémique.

  • Sur les réseaux sociaux et dans les médias, par ses déclarations clivantes et virales, il trouve un public de plus en plus nombreux en niant la réalité du virus et en propageant un discours radicalement complotiste.
  • Simion refuse de parler de pandémie mais parle de « plandémie » 1 — un plan orchestré par les « globalistes » pour contrôler la population. Il refuse masque et vaccins, et lance un parti AUR pour être le « dernier anticorps contre la dictature sanitaire » 2

Son ascension repose sur le rejet des institutions et de la science, en articulant un projet politique radical et conspirationniste. 

  • Simion oppose les « patriotes » aux « mondialistes ». Il annonce que la guerre à venir sera « combattue par les patriotes contre les élites mondialistes responsables de la pandémie » 3
  • AUR a fait de la menace de dissolution de l’identité roumaine l’une des lignes centrales de son offre politique. En s’opposant à la manipulation par les globalistes de l’éducation — en insistant par exemple sur l’enseignement de la Shoah « un épisode mineur » de l’histoire 4, ou de l’éducation sexuelle —, ou en truquant les élections. 
  • Simion se présente comme un « patriote chrétien » porté par la foi orthodoxe il a déjà déclaré « rien n’est au-dessus de Dieu » 5

Son discours reprend les codes du trumpisme, qu’il revendique explicitement, tout en obtenant un appui de plus en plus structuré de la part de l’administration Trump — à la suite du soutien à la tentative de changement de régime porté par les hommes de Georgescu.

  • Après l’invalidation de la candidature de Călin Georgescu, Simion dénonce un « coup d’État » judiciaire et appelle à « écorcher vifs les juges » responsable de son bannissement 6
  • Il capitalise sur le ressentiment anti-élite, s’affiche proche de J.D. Vance et de l’administration Trump, et accuse l’Union de museler la liberté d’expression. 
  • Il nie l’urgence climatique, qualifiant les scientifiques de « malades mentaux ».
  • Il minimise la menace russe et refuse l’aide militaire à l’Ukraine. 

Né à la frontière de la Moldavie, Simion défend depuis sa jeunesse militante l’annexion de la Moldavie par la Roumanie. À côté de la destruction de cet « État artificiel » 7, ce qui lui vaut l’interdiction d’entrée en Moldavie, où il est persona non grata depuis 2018.

  • Son parti AUR revendique également l’annexion de territoires ukrainiens historiquement roumains. 
  • Son discours souverainiste est également anti-français. Simion accuse la France de traiter la Roumanie comme une colonie et dénonce les « tendances dictatoriales » du président français : « Vous n’êtes pas un empereur, vous n’êtes même pas aimé par le peuple français, donc ces attaques et la manière dont vous essayez de vous immiscer dans nos élections ne sont pas ce que nous devrions faire dans une Europe unie ».
  • Il revendique aussi la mémoire de Ceaușescu, qu’il juge « supérieur à tous les présidents depuis 1989 » 8.

Dans sa campagne il a appelé à un « retour à la vérité », à la baisse de l’immigration, au rejet de l’Union et à une refondation autoritaire du pays.

Sources
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  GÉNÉRALISTES
Ballast
Fakir
Interstices
Lava
La revue des médias
Le Grand Continent
Le Monde Diplo
Le Nouvel Obs
Lundi Matin
Mouais
Multitudes
Politis
Regards
Smolny
Socialter
The Conversation
UPMagazine
Usbek & Rica
Le Zéphyr
 
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