Quiconque découvrirait la seconde guerre mondiale à l'aune de ses commémorations en 2023 n'y comprendrait pas grand-chose. Qui peut en effet percevoir, à la vue de ces cérémonies, que la plus gigantesque défaite infligée aux troupes de la Wehrmacht le fut à Stalingrad ? Que onze millions de soldats soviétiques sont tombés au combat contre l'Allemagne, sans parler des quinze millions de civils tués ?
Jadis, on y voyait vertu. Avant d'obtenir pitance, les indigents devaient ressentir l'opprobre de la mendicité. On les obligeait à jouer des coudes devant les œuvres de charité, à patienter dans le froid sous l'œil méprisant des passants. Ainsi, ils chercheraient à s'extraire de leur condition. Nul ne défend plus cette « pédagogie de la honte ». Mais elle continue d'habiter ceux qui recourent au soutien alimentaire, au point que beaucoup préfèrent y renoncer.
Les coups de menton de l'exécutif et les brutalités policières témoignent de la fébrilité du pouvoir français. Et pour cause : la contestation de la réforme des retraites porte en germe celle de l'ordre social soutenu par le gouvernement.