Chacun des deux grands partis américains prétend que la démocratie périra s'il ne l'emporte pas le 8 novembre prochain lors des élections de mi-mandat. Car son adversaire ne défend pas seulement des idées impraticables ou répréhensibles ; c'est un ennemi, un corps étranger, immoral et subversif. Autrefois réservée aux Indiens, aux Noirs et aux communistes, cette mécanique mentale paranoïaque cible à présent des dizaines de millions de « déplorables », de « semi-fascistes », de « totalitaires ».
Une intervention d'Élisabeth Badinter le 28 septembre dernier sur France Inter fait réagir sur les réseaux. En 2003, Gisèle Halimi critiquait déjà la position de Mme Badinter au sujet de la grande « Enquête sur les violences envers les femmes en France » (Enveff) : « On peut se demander ce qui pousse certaines femmes, qui se proclament haut et fort féministes, à se soucier, sous couvert de prétendue rigueur scientifique, des “déroutes” masculines. »
« Voyage au pays des boxeurs », le livre du sociologue Loïc Wacquant, a paru le 15 septembre. En conséquence, son article publié dans le numéro d'août est désormais (exceptionnellement) en accès libre. L'occasion de découvrir le Journal audio et de vous abonner (une offre spéciale de premier abonnement incluant le papier, le Web, les archives et l'audio court jusqu'au 15 octobre prochain) : www.monde-diplomatique.fr/rentree
Dans ce livre, Wacquant revient sur son expérience de boxeur, il y a une trentaine d'années à Chicago. Analysant à la fois l'espérance d'ascension sociale (souvent déçue) de ses camarades, leur vie et leur travail quotidien, les privations qu'ils s'imposent afin de remporter leurs combats, il rend hommage à un sport dont le prestige décline.
Moscou ne veut plus seulement soumettre l'Ukraine, mais la dépecer ; Washington ne veut plus seulement contenir la Russie, mais la vaincre. Rien ne paraît enrayer cet engrenage où chacun des camps, de plus en plus dominé par des partisans de la guerre, pense avoir les coudées franches parce qu'il parie que son adversaire, même acculé, ne commettra jamais l'irréparable pour se dégager. Or des erreurs de pronostic de ce genre peuplent les cimetières.
La monarque au règne le plus long de l'histoire de l'Angleterre est morte à l'âge de 96 ans le jeudi 8 septembre 2022. En 1957, « Le Monde diplomatique », créé trois ans auparavant, publiait un article du chef du protocole au Quai d'Orsay après le voyage d'Elisabeth à Paris. « Quatre journées de beau temps, soleil et fêtes, sourires de part et d'autre, applaudissements. » La reine n'est plus. La monarchie vit encore. Article de Lucie Elven exceptionnellement en accès libre pour faire découvrir le Journal audio.