Courants dans l'Antiquité et au Moyen Âge, les châtiments collectifs passeraient aujourd'hui pour barbares. En Palestine pourtant, ce genre de sanctions semble n'avoir jamais disparu. Israël rase les maisons de Palestiniens accusés de terrorisme, avant même toute condamnation judiciaire, mettant leur famille à la rue dans un seul but de vengeance, d'humiliation et d'intimidation. Et en France, flotte dans l'air un parfum de culpabilité par association…
Se focalisant sur la goutte qui fait déborder le vase plutôt que sur les torrents qui l'ont rempli, les commentateurs résument la colère des paysans à une protestation « contre les normes environnementales », comme s'ils étaient par définition indifférents à la crise climatique. Mais c'est précisément cela que dénoncent les manifestants un peu partout en Europe : l'absurdité d'un système qui les fait contribuer à leur propre destruction.
Au regard du droit international, la situation est limpide : la Russie occupe illégalement son voisin ukrainien, tout comme Israël occupe illégalement son voisin palestinien, ce que les Nations unies ont maintes fois condamné. Tous deux devraient inspirer la même réprobation aux Occidentaux, qui défendent l'idée d'un « ordre fondé sur des règles » (ruled-based order). Il n'en est rien.