Édito. Confinées, infantilisées, sidérées autant que terrorisées par les chaînes d'information en continu, les populations sont devenues spectatrices, passives, anéanties. Par la force des choses, les rues se sont vidées. Il n'y a plus ni « gilets jaunes » en France, ni Hirak en Algérie, ni manifestations à Beyrouth ou à Barcelone. Tel un enfant apeuré par le grondement de l'orage, chacun attend de connaître le sort que le pouvoir lui réserve.
Autour du numéro d'avril 2020. Un épisode sous état d'urgence sanitaire : autour du dossier d'avril «Covid-19, et la vie bascula», d'un tweet sur l'Afrique comme cobaye, de Jean-Paul Sartre quarante ans après, et de médias enfin débarrassés de la publicité.
Éditorial d'avril 2020. Une fois cette tragédie surmontée, tout recommencera-t-il comme avant ? Depuis trente ans, chaque crise a nourri l'espérance déraisonnable d'un retour à la raison, d'une prise de conscience, d'un coup d'arrêt. On a cru au confinement puis à l'inversion d'une dynamique sociopolitique dont chacun aurait enfin mesuré les impasses et les menaces.
La France est confinée et France 4 rediffuse à partir du 24 mars « Apocalypse », une série historique constellée d'énormités. L'historien Pierre Grosser en proposait une critique appuyée dans le numéro de février 2020.