Oubliés, les tumultes de l'été dernier. Mme Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, menaçait alors les Italiens de représailles s'ils portaient au pouvoir Mme Giorgia Meloni. Désormais, les deux dirigeantes, l'une de droite, l'autre d'extrême droite, s'affichent tout sourire devant les photographes, échangent des amabilités sur les réseaux sociaux et partent en voyage ensemble en Tunisie. La présidente du conseil italienne, que l'on disait « populiste », « illibérale » et « postfasciste », est devenue en quelques mois une partenaire sérieuse et raisonnable. Mme Meloni a vite compris la recette pour opérer cette métamorphose. Sitôt installée au palais Chigi, elle a concocté un budget de rigueur, taillé dans les dépenses sociales et mis en sourdine ses critiques contre le carcan de Bruxelles — autant (...)
Quiconque découvrirait la seconde guerre mondiale à l'aune de ses commémorations en 2023 n'y comprendrait pas grand-chose. Qui peut en effet percevoir, à la vue de ces cérémonies, que la plus gigantesque défaite infligée aux troupes de la Wehrmacht le fut à Stalingrad ? Que onze millions de soldats soviétiques sont tombés au combat contre l'Allemagne, sans parler des quinze millions de civils tués ?
Jadis, on y voyait vertu. Avant d'obtenir pitance, les indigents devaient ressentir l'opprobre de la mendicité. On les obligeait à jouer des coudes devant les œuvres de charité, à patienter dans le froid sous l'œil méprisant des passants. Ainsi, ils chercheraient à s'extraire de leur condition. Nul ne défend plus cette « pédagogie de la honte ». Mais elle continue d'habiter ceux qui recourent au soutien alimentaire, au point que beaucoup préfèrent y renoncer.