Jadis, on y voyait vertu. Avant d'obtenir pitance, les indigents devaient ressentir l'opprobre de la mendicité. On les obligeait à jouer des coudes devant les œuvres de charité, à patienter dans le froid sous l'œil méprisant des passants. Ainsi, ils chercheraient à s'extraire de leur condition. Nul ne défend plus cette « pédagogie de la honte ». Mais elle continue d'habiter ceux qui recourent au soutien alimentaire, au point que beaucoup préfèrent y renoncer.
Les coups de menton de l'exécutif et les brutalités policières témoignent de la fébrilité du pouvoir français. Et pour cause : la contestation de la réforme des retraites porte en germe celle de l'ordre social soutenu par le gouvernement.
Les livraisons devaient se limiter à du « matériel défensif ». Pour éviter l'escalade, pour empêcher une « confrontation directe entre l'OTAN et la Russie » synonyme, selon le président Joseph Biden, de « troisième guerre mondiale ». Un an après l'agression de l'Ukraine par la Russie, rien ne paraît pouvoir arrêter l'escalade des armes, qui tient désormais lieu de négociations.
Quelques semaines après l'accession de M. Emmanuel Macron à l'Élysée, un de ses partisans résuma la politique économique et sociale qui allait suivre : « Objectivement, les problèmes de ce pays impliquent des solutions favorables aux hauts revenus ». Pour ceux que le salariat a souvent usés, épuisés, cassés, la ligne d'arrivée recule à nouveau.