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Le Liban se prépare à l'arrivée du pape Léon XIV, et ça se voit. Sur les routes, rénovées pour l'occasion, des panneaux d'affichage à l'effigie du souverain pontife fleurissent, tout comme des drapeaux du Vatican, tandis que dans le centre-ville de Beyrouth, les équipes sont à pied d'oeuvre pour installer les structures qui accueilleront plusieurs événements de la visite, prévue du 30 novembre au 2 décembre.
« Tous les lieux où le pape se rendra sont en cours de réparation, d'aménagement, avec des travaux de peinture et d'arrangements, afin d’accueillir une personnalité aussi éminente que notre invité » a ainsi affirmé jeudi une source à la présidence libanaise - qui supervise la logistique de la visite papale - à L’Orient-Le Jour.
Dans ce cadre, au « Beirut Waterfront », grande esplanade du bord de mer dans le centre-ville de Beyrouth, des équipes sont en train d'installer de grandes structures métalliques pour les gradins et la scène pour la grande messe du mardi 2 décembre. Une vidéo publiée sur la page Instagram « Pope in Lebanon » (le pape au Liban) montre les travaux en cours sur le site, en présence de la Première dame Neemat Aoun. La légende indique : « Les préparatifs sont en cours… un moment qui reflète l’unité de la foi au cœur du Liban. »
Près de 100 000 personnes seront attendues à cet événement, pour lesquels des pass d'accès gratuits sont disponibles en ligne. Une réservation qui a connu un véritable engouement, avec une seule section du public désormais accessible, celles où les participants resteront debout pendant l'office, alors que toutes les autres sections affichent déjà complet au moment de publication de cet article. La source à Baabda affirme ainsi que ce sont bien « les fidèles qui ont réservé tous ces billets » et qu'aucune place n'est retenue « pour des personnalités ».
Parallèlement, des travaux de restauration sont également entrepris au monastère Saint-Maron à Annaya, sur les hauteurs de Jbeil, où repose la dépouille de Saint Charbel. Une vidéo publiée mercredi sur « Pope in Lebanon » en collaboration avec le compte de la Première dame, montrait des ouvriers installant du carrelage et restaurant la maçonnerie. « Dans chaque pierre restaurée, une prière est murmurée pour le Liban. Nous préparons nos lieux sacrés… et nos cœurs », indique la légende de la publication.
Selon le programme officiel, le pape Léon XIV se recueillera sur la tombe de Saint Charbel Makhlouf au monastère Saint-Maron à Annaya le 1er décembre à 9h45, un moment qui devrait susciter une grande attention religieuse et médiatique, au vu du rayonnement qu'a cette figure emblématique libanaise dans le monde entier.
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Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsEnviron 200 personnes en majorité des journalistes ont manifesté jeudi à Tunis pour dénoncer des attaques contre la liberté de la presse, déplorant « une répression sans précédent » des médias depuis la révolution de 2011 contre le dictateur Zine El Abidine Ben Ali.
Les manifestants ont fustigé notamment l'emprisonnement de plusieurs journalistes et la suspension récente de deux médias, Nawaat et Inkyfada, emblématiques de la transition démocratique. « La situation du journalisme en Tunisie est la pire qu'on ait connue depuis 2011 », a déclaré à l'AFP Mahdi Jlassi, ancien président du Syndicat national des journalistes (SNJT) qui organisait le rassemblement. « On assiste à une répression sans précédent de la liberté de la presse et d'expression. Des journalistes innocents sont privés de leurs droits et punis pour avoir fait leur travail » dans « des procès injustes », a-t-il dit.
Nawaat et Inkyfada font partie d'un groupe d'au moins une vingtaine d'ONG, dont les activités ont été suspendues pour des investigations sur l'origine des subventions reçues. « L'injustice se répand dans le pays et c'est notre devoir de journalistes de mettre cela en lumière sans crainte », a souligné à l'AFP Zied Dabbar, président du SNJT.
Des ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et libertés depuis le coup de force du président Kais Saied en juillet 2021 par lequel il s'est emparé des pleins pouvoirs. Des dizaines d'opposants et militants de la société civile sont poursuivis en vertu d'un décret présidentiel devant officiellement lutter contre « les fausses informations » mais sujet à une interprétation très large décriée par les défenseurs des droits. Cette loi est « comme une épée de Damoclès sur la nuque des journalistes », selon M. Jlassi.
Les manifestants ont aussi dénoncé que certains journalistes soient privés de leurs cartes professionnelles et l'arrêt depuis l'été de l'octroi d'autorisations de tournage mensuelles aux correspondants de médias étrangers. Ils ont aussi déploré que la plupart des journalistes locaux et étrangers se soient vus refuser l'entrée dans les tribunaux pour couvrir des procès contre des politiciens ou figures des médias. Tout cela vise à « imposer un blackout médiatique qui permettrait aux autorités de promouvoir leurs récits mensongers et de réprimer toutes les voix dissidentes », a estimé M. Jlassi. En 2025, la Tunisie a chuté de 11 places dans le classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières, passant de la 118e à la 129e place sur 180 pays.
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