L'armée israélienne a annoncé avoir démoli mercredi la maison en Cisjordanie d'un palestinien accusé d'avoir participé en juillet à une attaque ayant coûté la vie à un israélien.
Le 10 juillet, un israélien de 22 ans avait été tué dans une zone commerciale proche du carrefour de Gush Etzion, à une quinzaine de kilomètres de Jérusalem. Les deux assaillants présumés avaient été abattus, selon l'armée israélienne.
Mercredi, des bulldozers de l'armée israélienne ont débarqué dans le village de Bazzaryah, dans le nord de la Cisjordanie occupée, détruisant la maison, vidée de ses résidents, appartenant à la famille de Malek al-Jabar Salem --un des assaillants présumés, âgé de 23 ans au moment de l'attaque. Les forces de l'armée israélienne « ont démoli la maison du terroriste qui a perpétré l'attaque à l'arme à feu et au couteau au carrefour de Gush, durant laquelle Shalev Zvuluni (...) a été assassiné », selon un communiqué de l'armée.
Hazem Yassine, à la tête du conseil municipal de Bazzaryah, a fustigé un « crime odieux ». Il a indiqué à l'AFP que les forces israéliennes avaient bouclé les entrées du village dès l'aube en prévision de l'opération de démolition menée par deux bulldozers. « Les écoles ont été fermées par précaution », a-t-il précisé, ajoutant que la famille avait déménagé après avoir été notifiée, il y a environ un mois, de la décision de démolir la maison. Des photos prises par un photographe de l'AFP après la démolition montrent des tas de décombres escaladés par des enfants palestiniens avec leur drapeau.
Israël, dont l'armée occupe depuis 1967 la Cisjordanie, détruit régulièrement les maisons de palestiniens accusés d'être les auteurs d'attentats mortels anti-israéliens. Le gouvernement défend l'effet dissuasif de ces démolitions, mais les détracteurs de cette pratique la dénoncent comme relevant du châtiment collectif et affectant des familles qui se retrouvent à la rue.
Les violences en Cisjordanie ont explosé avec la guerre de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du Hamas palestinien en Israël.
Vous avez déjà un compte? Connectez-vous ici
Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsAu moins une personne a été tuée et neuf autres ont été blessées mercredi par des tirs de l'armée israélienne dans les régions de Jabalia dans le nord de la bande de Gaza, tandis que d'autres attaques ont été menées à Khan Younès, au sud, selon Al Jazeera et plusieurs médias locaux.
Un adolescent, nommé Ayoub Abdel Ayesh Nasr, a été abattu et deux autres personnes ont été blessées par des tirs de l'armée israélienne à Jabalia, d'après l'agence Wafa, citant des sources médicales. L'hôpital al-Chifa de Gaza-ville a confirmé par la suite avoir reçu le corps d'une personne tuée ainsi que neuf autres blessés, dont font partie plusieurs enfants.
Selon plusieurs médias, les personnes visées se trouvaient dans une zone située à l'intérieur de la« Ligne jaune », délimitant la partie du territoire de Gaza toujours contrôlée par l'armée israélienne en vertu de l'accord de cessez-le-feu. Ces attaques ont eu lieu au-delà de la zone de déploiement des troupes israéliennes.
Par ailleurs, des obus d'artillerie et des tirs de mitrailleuses ont visé la localité de Bani Souheila, à l'est de Khan Younès, dans le sud de l'enclave assiégée, alors que des raids nocturnes ont également été menés contre la ville de Rafah quelques heures plus tôt.
En dépit de l'entrée en vigueur de la trêve le 10 octobre, au moins 406 personnes ont été tuées par des tirs ou des frappes de l'armée israélienne menés en violation de l'accord de cessez-le-feu, selon le ministère de la Santé de Gaza.
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Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsAu milieu des illuminations de la vieille ville de Damas, l'ombre des forces de sécurité: la communauté chrétienne de la capitale syrienne, endeuillée en juin par un attentat-suicide, fête Noël sous haute surveillance.
« Les gens rentrent tôt et ont peur », témoigne Tala Shamoun, une étudiante de 26 ans rencontrée par l'AFP sur un marché nocturne, alors que des enfants se baladent dans les ruelles ballons colorés à la main. Elle garde en mémoire « la grande tragédie » de l'attaque, qui a fait l'été dernier 25 morts et des dizaines de blessés dans une église orthodoxe de Damas. Si elle a été revendiquée par un groupuscule extrémiste sunnite peu connu, Saraya Ansar al-Sunna, les autorités syriennes l'ont attribuée au groupe jihadiste État islamique (EI).
Depuis la chute de Bachar al-Assad, renversé par l'ancien jihadiste Ahmad al-Chareh après quasiment 14 ans de guerre civile, le nouveau pouvoir syrien s'est engagé à faire prévaloir la « coexistence ». Mais de sanglantes violences intercommunautaires ont secoué les régions à majorité druze et alaouite dans ce pays multiethnique et multiconfessionnel.
Dans la vieille ville de Damas, qui abrite une petite communauté chrétienne dynamique et plusieurs églises importantes, l'atmosphère est festive malgré tout: des boules rouges ornent des arbres, les commerçants ont paré leurs vitrines de décorations de Noël et les vendeurs ambulants proposent des marrons chauds.
Le tout sous le regard de gardes armés du ministère de l'Intérieur, qui fouillent des piétons ou arrêtent des personnes à moto. « Nous avons mis en place un plan de sécurité qui couvre plusieurs quartiers et zones de la capitale », précise un membre des forces gouvernementales sous couvert d'anonymat, montrant sur un plan les endroits où son personnel est déployé. « Il est du devoir de l'État de protéger tous ses citoyens, chrétiens et musulmans, et aujourd'hui nous faisons notre devoir en assurant la sécurité des célébrations », dit-il.
La population chrétienne de Syrie est passée d'un million de personnes avant la guerre, en 2011, à moins de 300.000 aujourd'hui, selon des experts, nombreux ayant été contraints à l'exil.
Des comités de quartier sont aussi mobilisés pour surveiller les lieux de culte et mener des rondes en coordination avec les forces de sécurité. « Nous avons pris des mesures pour protéger ceux qui célèbrent Noël dans les quartiers chrétiens » et éviter tout incident, explique Fouad Farhat, 55 ans, supervisant une équipe de plusieurs hommes tout de noir vêtus, patrouillant devant les églises talkie-walkie à la main.
Une présence qui rassure alors que beaucoup craignent que les foules de Noël ne renforcent les risques: les habitants « se sentent plus en sécurité et plus à l'aise pour sortir », estime-t-il.
« La Syrie mérite la joie », confie Loris Aasaf, une étudiante de 20 ans, disant son « espoir d'un nouvel avenir ». « Toutes les confessions avaient l'habitude de célébrer (Noël) avec nous, et nous souhaitons que cela se reproduise dans les années à venir, afin de reconstruire la Syrie », ajoute la jeune fille, venue savourer l'ambiance de Noël avec ses amis.
Dans un autre quartier de la capitale, près de l'église Saint-Elie visée par l'attaque de juin, l'humeur est plus sombre. Les forces gouvernementales ont installé des barrières pour boucler les accès et des agents lourdement armés inspectent toute personne entrant dans la zone. Les fidèles ont illuminé un sapin décoré d'étoiles portant les photos de ceux tués dans l'attentat.
« Noël est exceptionnel cette année en raison de la douleur et du chagrin que nous avons traversés », souligne Abeer Hanna, une femme au foyer de 44 ans. « Les mesures de sécurité sont nécessaires car nous avons encore peur ». A proximité, Hanaa Masoud a allumé une bougie pour son mari Boutros Bashara et des proches morts dans l'attaque. « Si même dans une église on se retrouve fauché par un attentat-suicide, où donc sommes-nous à l'abri ? », lance-t-elle, peinant à retenir ses larmes.
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