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L'Arabie saoudite a levé l'interdiction de voyage contre un citoyen américain qui avait été détenu pour avoir critiqué les autorités du royaume, a fait savoir sa famille mercredi, alors que Donald Trump recevait à Washington le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane (MBS).
Saad Ibrahim Almadi avait été arrêté en 2021 en Arabie saoudite, son pays natal, pour des tweets contre la monarchie du Golfe mentionnant l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, tué dans le consulat saoudien à Istanbul par des agents venus d'Arabie saoudite. Il avait été condamné à 19 ans de prison avant d'être libéré en 2023 sous la pression du gouvernement de Joe Biden, mais il ne pouvait pas quitter le territoire saoudien en raison d'une interdiction de voyager. Sa famille a fait savoir que cette interdiction avait été levée et que Saad Ibrahim Almadi était en chemin pour les Etats-Unis, grâce au "président Donald Trump et aux inlassables efforts de son administration".
Le président américain a reçu mardi MBS, lui déroulant le tapis rouge. Il s'agit de la première visite à Washington du dirigeant, de facto, du royaume saoudien depuis l'assassinat retentissant du journaliste Jamal Khashoggi en 2018. Donald Trump a assuré que le prince héritier "n'était au courant de rien", s'en prenant avec véhémence à une journaliste de la chaîne américaine ABC qui avait posé une question sur le meurtre. Mohammad ben Salmane a parlé de son côté d'une "énorme erreur" et d'un moment "douloureux". Le corps de Jamal Khashoggi, qui résidait aux Etats-Unis et était critique du pouvoir saoudien après en avoir été proche, avait été démembré et n'a jamais été retrouvé. Les services secrets américains ont pointé une responsabilité directe de Mohammad ben Salmane, ce qui a quasiment gelé, pendant un temps, la relation entre les deux alliés.
Critiqué pour son bilan en matière de droits humains, le royaume saoudien détient encore de nombreuses personnes sur son territoire, notamment le blogueur et militant des droits humains Raif Badawi, dont l'ancien vice-président américain Mike Pence avait demandé la libération lors du premier mandat de Donald Trump.
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