Plusieurs figures des îles du Pacifique ont dénoncé jeudi la décision de l'Australie de renoncer à co-organiser la COP l'année prochaine avec plusieurs de ces Etats insulaires touchés par le dérèglement climatique, au profit de la Turquie. « Nous sommes tous mécontents. Et déçus que cela se termine de cette façon », a déclaré le ministre des Affaires étrangères de Papouasie-Nouvelle-Guinée Justin Tkatchenko à l'AFP.
L'Australie avait insisté pour accueillir la COP31 en 2026 aux côtés de ses voisins, menacés par la montée des eaux et les catastrophes liées au changement climatique. Elle a finalement cédé et s'est dite prête lors d'une réunion à Belem, au Brésil, à ce que la Turquie accueille le sommet. Un accord était nécessaire car selon les règles des COP, un consensus est requis pour désigner les pays-hôtes. « Les pays du Pacifique devraient sérieusement repenser leur relation avec l'Australie », a déclaré jeudi à l'AFP Bikenibeu Paeniu, ex-Premier ministre de l'archipel des Tuvalu, déjà en partie submergé par la montée des eaux.
Les experts craignent que les Tuvalu ne soient plus habitables d'ici la fin du siècle. « Alors que les regards se tournent vers la Turquie, les habitants du Pacifique continuent de se battre tous les jours pour la sécurité de nos îles », a rappelé Suluafi Brianna Fruean, militante écologiste samoane.
Justin Tkatchenko a critiqué l'ensemble du processus. « Qu'est-ce que la COP a accompli au fil des ans ? Rien », a-t-il lâché. « Ce n'est qu'un festival de discussions qui ne fait pas porter leurs responsabilités aux grands pollueurs », a ajouté le ministre.
Malgré son retrait, l'Australie réclame la présidence des négociations durant l'année 2026, un partage des tâches qui serait très inhabituel. Les nations insulaires du Pacifique s'étaient presque toutes montrées enthousiastes à propos de l'organisation de la COP par l'Australie. « Faire venir la COP dans le Pacifique permettrait au monde de voir la crise, mais aussi les solutions réelles, locales et adaptables que nos îles proposent », avait estimé plus tôt dans l'année le président de Palau, Surangel Whipps Jr.
Vous avez déjà un compte? Connectez-vous ici
Veuillez vous connecter pour visualiser les résultats