Mallika Singhal
Cette newsletter est également disponible en anglais. Aujourd’hui marque le 10e anniversaire de l’Accord de Paris, lorsque, pour la première fois, les dirigeants mondiaux ont convenu de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C et d’accélérer la transition vers l’abandon des combustibles fossiles. Alors que nous tournons la page de cette année, on a enfin l’impression que le monde commence à bouger — et une partie de ce mouvement va dans le bon sens. Il y a un mois, les dirigeant·es du monde entier se sont réuni·es à Belém, au Brésil, pour la COP30, le sommet annuel de l’ONU où les gouvernements prennent des décisions cruciales pour l’action climatique. Les négociations étaient loin d’être parfaites, mais quelque chose d’essentiel s’est produit. Le pouvoir des peuples a brillé : des organisateur·rices de terrain, des peuples autochtones et traditionnels, des jeunes, des travailleur·euses — et cela a permis de véritables avancées historiques : En Colombie, le gouvernement a déclaré que l’ensemble de l’Amazonie colombienne devient une zone sans combustibles fossiles — une avancée majeure pour les droits autochtones, la protection des forêts et la justice climatique mondiale. Et l’année prochaine, la Colombie accueillera la première Conférence internationale sur la transition juste loin des combustibles fossiles — un espace qui n’existait tout simplement pas avant que les mouvements n’en fassent une exigence. Le pays hôte, le Brésil, a lui aussi franchi une étape importante : il vient d’annoncer le lancement d’une feuille de route nationale pour la sortie des énergies fossiles, ouvrant enfin la voie à une transition énergétique guidée par les communautés. Vous trouverez plus loin un aperçu complet de ce que les peuples — et notre mouvement — ont réalisé à l’intérieur et à l’extérieur des négociations de la COP30. Mais avant cela, je veux vous dire ceci : ce ne sont pas de petites victoires. Ce sont des signes que le monde commence enfin à avancer dans la direction que les communautés réclament depuis des décennies : un avenir où les forêts sont protégées, où les pollueurs rendent des comptes, et où l’accès à une énergie propre devient un droit, pas un privilège. À la fin de 2025, on ressens quelque chose de rare : de l’élan. Un élan réel, mondial, porté par des personnes ordinaires qui refusent d’abandonner. Et pour 2026 ? Nous avons du travail ambitieux et enthousiasmant devant nous — et je suis heureuse que vous en fassiez partie. On vous souhaite du repos, de la chaleur et beaucoup d’espoir en cette période de fêtes. Inscrivez-vous à Notre Énergie News pour recevoir ces nouvelles en premier ! Actualités du mouvement Découvrez nos dernières actions en faveur de la justice climatique et énergétique À Belém, ce sont les peuples — pas les politicien·nes — qui ont mené l’agenda. Plus de 70 000 personnes ont marché pour la justice climatique, tandis que 200 bateaux ont transformé l’Amazone en un appel puissant à protéger le vivant. Dans la zone officielle de l’ONU, banderoles et capybaras géants ont rappelé une vérité simple : les communautés veulent des rivières, pas des pipelines, et une transition qui profite aux gens, pas aux pollueurs. Avec 3 000 représentant·es, l’une des plus grandes délégations autochtones jamais vues a redonné à la COP un ancrage dans la terre, la culture et l’expérience vécue. Nous avons amplifié ce leadership à travers le rituel Amazon Free of Oil and Gas (l’Amazonie libre de pétrole et de gaz) et la première du film Chèr·es Ancêtres de l’Amazonie, le Pacificique, et le soi-disant Canada. Cette mobilisation a contribué à une avancée historique : la démarcation de dix territoires autochtones en Brésil, essentielle pour protéger les forêts et garantir une participation réelle aux décisions climatiques. Avec nos partenaires, nous avons recentré les négociations sur la justice : dénoncer les dégâts des fossiles, exiger un financement pour les populations, et bâtir l’élan autour de la feuille de route TAFF — Transition Away From Fossil Fuels (Feuille de Route pour la Sortie des Combustibles Fossiles), une proposition qui trace comment les pays peuvent sortir du charbon, du pétrole et du gaz en accord avec la science climatique. Soutenue par près de 90 pays, elle n’a finalement pas été adoptée dans le texte final, mais son avancée marque un tournant : la sortie des énergies fossiles est désormais au cœur du débat mondial. Mais une victoire majeure a été obtenue : l’inscription officielle du Mécanisme d’Action de Belém (BAM), un nouveau cadre onusien qui place les travailleur·euses, les peuples autochtones et les communautés au cœur d’une transition juste. Alors que le G20 se tenait pour la première fois en Afrique, nous avons rassemblé travailleur·euses, étudiant·es, artistes et militant·es sous la bannière WeThe 99% pour exiger justice climatique, annulation de la dette et transition rapide vers les renouvelables. Ateliers, assemblées publiques, People’s Summit, festival de mobilisation : la société civile a occupé l’espace. Malgré le nouveau Africa Engagement Framework, les dirigeant·es n’ont pris aucun engagement clair sur la sortie des fossiles ou le financement climat. Nous restons fermes : l’Afrique n’a pas besoin de promesses, elle a besoin de justice et de moyens pour construire un avenir renouvelable. Le jargon du climat Découvrez les termes utilisés par les activistes et les expert·es du climat Le BAM est un nouveau cadre adopté à l’ONU pour garantir que la transition loin des énergies fossiles soit juste : il protège les travailleur·euses, les peuples autochtones et les communautés en première ligne. À la COP30, tout le monde en parlait — badges, banderoles, appels publics. Les mouvements exigeaient un mécanisme qui transforme les promesses en actions concrètes. L’inclusion du BAM dans le texte final signifie que la transition doit désormais : Le BAM transforme la justice en structure, pas seulement en slogan. Focus sur les champion·ne·s à l’échelle locale Vous serez inspiré·e par des histoires et interviews de gens comme vous et moi qui luttent pour une transition énergétique juste Activist Spotlight: Bianca Barbosa da Silva Bianca Barbosa est biologiste, militante quilombola et leader communautaire de Mangueiras, sur l’île de Marajó, au cœur de l’Amazonie brésilienne — une région où les coupures d’électricité peuvent durer des jours et où l’insécurité énergétique façonne la vie quotidienne. En tant que gestionnaire de projet à l’Observatório do Marajó, elle œuvre pour que les communautés aient une vraie voix dans les décisions autour du climat, de l’énergie et du territoire. Son travail au sein de la campagne Energia dos Povos a formé plus de 1 500 personnes dans 71 communautés pour défendre une énergie propre, fiable et portée par les habitant·es. Son plaidoyer a contribué à améliorer les infrastructures locales, à inclure des familles dans les tarifs sociaux d’électricité, et même à installer 10 000 systèmes solaires dans l’Amazonie. Pour Bianca, la justice énergétique est indissociable de la justice climatique — et son message reste clair : “rien sur nous sans nous.” Le point sur les renouvelables Informez-vous sur les chiffres qui comptent, les faits essentiels et les dernières nouvelles Pour la première fois de l’histoire, le monde pourrait connaître zéro croissance de l’électricité issue des combustibles fossiles cette année — non pas parce que la demande baisse, mais parce que les renouvelables progressent assez vite pour couvrir toute la nouvelle demande. Le think tank Ember révèle que le solaire a bondi de 31 %, avec l’éolien en forte hausse aussi. En Chine et en Inde, la production fossile a même diminué, remplacée par des records d’énergie propre. L’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’un des organismes les plus influents au monde, confirme cette tendance : les renouvelables sont désormais l’option la plus compétitive, la plus fiable et la plus rapide à déployer. Le verdict est clair : l’ère fossile a atteint son pic — l’ère renouvelable accélère. Votre énergie Aidez-nous à exiger des mesures concrètes pour le climat Cette année, grâce à vous, nous avons mené des formations, mobilisé des centaines de milliers de personnes et placé le leadership autochtone au cœur de la COP30. Ensemble, nous avons remporté de grandes victoires lors de l’une des années les plus difficiles Mais alors que notre mouvement s’amplifie, les financements institutionnels diminuent et de nombreux gouvernements reculent. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer ce travail essentiel. Nous aiderez-vous à préserver notre avenir ? Rechargez vos batteries Renforcez vos compétences pour vous attaquer à l’urgence climatique et faire croître notre mouvement C’est la période des fêtes — des bons repas, de longues discussions… et parfois des conversations délicates. Que ce soit un oncle sceptique, un·e ami·e dépassé·e ou quelqu’un qui veut comprendre, ces moments peuvent devenir des espaces de dialogue plutôt que de confrontation. Pour vous aider, nous avons créé une courte formation pratique : Avoir des conversations sur le climat. Simple, claire, accessible — parfaite pour transformer une discussion difficile en échange constructif. The post Notre Énergie News – Qu’est-ce qui a changé cette année aux négociations climat de l’ONU ? appeared first on 350 Français. Texte intégral (3386 mots)

La force du peuple a fixé le cap de la COP30
Les voix autochtones au cœur du sommet
Nous avons poussé les gouvernements à agir vraiment
Le pouvoir des peuples a aussi pris la scène du G20
BAM ! (Mécanisme d’Action de Belém)
• partager les meilleures pratiques,
• soutenir les pays les plus vulnérables,
• et garantir que personne ne soit laissé de côté.

Aucune croissance des énergies fossiles en 2025

Mark Raven
Par Anne Jellema, directrice exécutive, 350.org Il y a dix ans, l’Accord de Paris a marqué un tournant dans la lutte de l’humanité pour une planète viable. Pour la première fois, les dirigeant·e·s du monde entier ont convenu de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. Ce résultat n’a pas été uniquement le fruit du travail des gouvernements, mais aussi de la mobilisation de millions de personnes : leaders autochtones, communautés en première ligne des impacts climatiques, jeunes, militant·e·s pour la justice climatique, scientifiques, groupes confessionnels et de nombreux autres acteurs et actrices qui ont refusé de se résigner face au changement climatique. Ce que ces personnes ont accompli va bien au-delà des mots qui ont été couchés sur le papier. Avant Paris, nous étions sur une trajectoire de réchauffement climatique de 3,5 degrés, un niveau qui aurait rendu une grande partie de la Terre littéralement inhabitable. Dix ans plus tard, les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris ont permis de ramener ce chiffre à 2,5 degrés. C’est encore beaucoup trop élevé, mais cela signifie que nous avons une chance de combler l’écart. En fait, l’aspect le plus important de l’Accord de Paris n’est pas ce que les gouvernements ont promis de faire et n’ont pas réalisé, mais les horizons qu’il a ouvert et ce que le pouvoir citoyen a accompli. Le plus important est le chemin que nous avons parcouru, car cela nous donne le courage et l’espoir de nous battre jusqu’au bout. À l’échelle planétaire, les gens se détournent des énergies fossiles coûteuses et polluantes. Les énergies solaire et éolienne sont désormais les formes d’énergie les moins chères dans la plupart des pays, et si les gouvernements ne les mettent pas à la disposition de leurs citoyen·ne·s, ces dernier·e·s s’en chargent. En l’espace de seulement deux ans, le nombre d’installations solaires sur les toits a quadruplé au Pakistan et plus que triplé en Afrique du Sud, et des coopératives énergétiques voient le jour partout dans le monde. Des pipelines destructeurs ont été stoppés, des centrales à charbon fermées. L’incroyable mouvement de désinvestissement, lancé par 350.org, a permis de soustraire des milliers de milliards de dollars de l’industrie des énergies fossiles, tandis qu’une nouvelle économie verte, créatrice d’emplois, prend son essor partout où les responsables politiques ont la vision nécessaire pour la soutenir. Au cours de ces dix dernières années, nous avons repensé et proposé une alternative pour un avenir plus propre et plus juste. La question n’est plus de savoir si nous pouvons changer de cap : depuis l’accord de Paris, cette transformation est déjà en marche. La question est de savoir si nous sommes prêt·e·s à changer de cap suffisamment rapidement pour protéger un avenir digne pour tou·te·s. Cela signifie une sortie rapide et équitable du charbon, du pétrole et du gaz. Cela signifie que les plus gros pollueurs – entreprises comme nations – paient enfin pour les dommages déjà causés par leurs émissions, et que ces fonds parviennent à celles et ceux qui souffrent le plus. Cela signifie reprendre le contrôle de la démocratie prise en otage par les mouvements d’extrême droite qui utilisent la peur et la division pour protéger les pollueurs. Mais surtout, cela signifie que le mouvement climat se concentre sur les besoins, les aspirations et le leadership de celles et ceux qui sont en première ligne des impacts climatiques: les mères, les travailleurs et travailleuses, et les personnes âgées qui subissent inondations et sécheresses, souffrent de la mauvaise qualité de l’air, des vagues de chaleur et de factures d’énergie hors de prix, ainsi que les enfants qui pourraient ne pas avoir d’avenir pour lequel se battre si nous n’agissons pas assez rapidement. L’accord de Paris a été un exemple de coopération internationale. La décennie qui a suivi nous a montré ce que l’action citoyenne peut accomplir. Nous devons maintenant unir ces forces et faire en sorte que les prochaines années soient marquées par une transformation décisive, collective et rapide de nos systèmes de production, de consommation et de mobilité. L’année 2026 offre de véritables opportunités politiques pour faire un pas de géant: l’initiative de feuille de route mondiale lancée lors de la COP30 et le regain d’intérêt international pour une sortie des énergies fossiles ouvrent de nouvelles perspectives pour un multilatéralisme efficace et ambitieux, ainsi que des mesures concrètes pour que le monde dise enfin adieu au pétrole, au gaz et au charbon. La vérité est simple : notre avenir n’est pas encore écrit. Et ensemble, nous avons le pouvoir d’écrire un avenir ancré dans la justice, le courage et l’espoir. Mais nous n’avons pas le luxe d’avoir une autre décennie devant nous. C’est maintenant qu’il faut agir. The post L’Accord de Paris a 10 ans : Ce qui a avancé, ce qui doit changer appeared first on 350 Français. Texte intégral (1207 mots)

sorayafettih
Notre rétrospective de fin d’année de mouvement qui a refusé de rester les bras croisés Si 2025 a bien prouvé quelque chose, c’est que ce sont les gens comme vous et moi, et non les politiques, qui luttent avec courage et audace contre la crise climatique. Partout dans le monde, les communautés se sont mobilisées alors que leurs gouvernements ne se montraient pas à la hauteur : en bloquant des pipelines destructeurs, en développant des solutions d’énergie renouvelable, en défendant leurs terres et en exigeant la justice. Chez 350.org, c’est justement cette énergie qui a été la colonne vertébrale de notre travail. Découvrez nos victoires de cette année qui démontrent ce qu’il est possible de réaliser lorsque des gens ordinaires agissent avec un courage extraordinaire : En avril, nous avons réuni au Brésil plus de 200 militant·es venant de plus de 70 pays lors du rassemblement Notre énergie renouvelée : cinq jours de formation approfondie, de stratégie et de construction de mouvements qui ont donné naissance à de nouvelles campagnes et à des projets énergétiques communautaires à travers le monde. Les participant·es ont également remis une lettre au président de la COP30 à Brasilia, exigeant qu’une transition énergétique juste soit au cœur des négociations climat de l’ONU de cette année. Même la ministre brésilienne de l’Environnement, Marina Silva, s’est jointe à la clôture de cet événement, un signal fort que les citoyen·nes façonnent l’agenda politique en matière de climat. Plus de 200 militant·es pour le climat venant de plus de 70 pays avec la ministre brésilienne de l’Environnement et du Changement climatique, Marina Silva, lors du rassemblement “Notre énergie renouvelée” au Brésil. Crédit photo : Kathleen Lei Limayo En réalité, nous avons formé plus de 19 000 personnes tout au long de cette année, dont beaucoup ont déjà lancé de nouvelles campagnes, mis en place des projets d’énergie renouvelable et organisé des actions dans leurs communautés. Ce réseau de leaders qui prend de plus en plus d’ampleur, contribue à asseoir le pouvoir dont nous avons besoin sur le long-terme pour changer nos systèmes énergétiques en profondeur. En septembre, nous avons mobilisé plus de 210 000 personnes à travers plus de 600 actions menées dans plus de 85 pays. Nous nous sommes levés pour dire stop aux inégalités, à la cupidité des énergies fossiles et à l’injustice climatique, créant ainsi une ligne rouge de résistance dépassant les frontières et impliquant des mouvements de tous les continents. Ensemble, nous avons transformé les rues, les plages et les communautés en puissants espaces d’expression, d’art, de musique, de défi tout en veillant à ne laisser personne de côté : des rassemblements en Afrique du Sud aux flottilles de canoës en Amazonie, en passant par les marches des mouvements de jeunesse en Indonésie. Nous avons exigé des dirigeants du monde entier qu’ils fassent de 2025 un tournant pour accélérer l’action climatique, notamment lors de la COP30 à Belém, au Brésil. Des communautés se sont rassemblées à Johannesburg, en Afrique du Sud, pour dire stop à la corruption, l’injustice énergétique et la mainmise des entreprises fossiles. Crédit photo : Ihsaan Haffejee Deux mois plus tard, notre détermination était intacte à l’occasion de la COP30 à Belém pendant laquelle nous avons fait notre possible pour permettre aux peuples autochtones, aux communautés traditionnelles, aux personnes en première ligne des impacts climatiques, aux jeunes, aux activistes et aux citoyen·nes d’influencer les négociations internationales sur le climat. Qu’il s’agisse de mettre à l’agenda une première feuille de route pour la sortie des énergies fossiles (un plan basé sur des données scientifiques et soutenu par près de 90 pays) ou de déployer des banderoles, d’organiser des actions et des rituels traditionnels dans la zone officielle de négociations, nous avons tout fait pour dénoncer le manque d’ambition, de financement et de justice de la part des leaders politiques. À l’extérieur des salles de négociations, nous avons également fait monter la pression en défilant aux côtés de 70 000 personnes lors de la Marche des peuples, en soutenant nos partenaires autochtones qui ont obtenu du gouvernement brésilien, après des décennies de combat, la délimitation de 10 nouveaux territoires autochtones au Brésil, et en participant à une parade nautique puissante pour réclamer une énergie propre pour tou·tes. Même si le dispositif de sécurité a été renforcé pendant le sommet, nous avons défendu le droit de manifester pacifiquement, un engagement que nous continuerons d’exiger lors de la COP31 en Turquie l’année prochaine. La protection de l’espace civique sera essentielle pour garantir que ce soient bien les communautés, et non les entreprises, qui façonnent la transition à venir. Marche des peuples à Belém, au Brésil, le 15 novembre 2025, avec une cérémonie d’enterrement des énergies fossiles. Crédit photo : Artyc Studio Notre plaidoyer a contribué à l’inclusion du mécanisme d’action de Belém (BAM) dans le texte final de la COP30 : un nouveau cadre pour guider la transition énergétique centré sur les besoins des travailleurs et travailleuses, des peuples autochtones et des communautés en première ligne des impacts climatiques. La Colombie a fait preuve de leadership en annonçant qu’elle co-organiserait avec les Pays-Bas la première conférence internationale pour une transition juste hors des énergies fossiles l’année prochaine : un espace avec le potentiel de transformer la dynamique politique observée à Belém en plans concrets bénéficiant d’une véritable coopération internationale. Au-delà de faire bouger les lignes en matière d’action climatique mondiale, nous avons également obtenu des avancées majeures dans les régions où nous travaillons : Grâce aux efforts de la coalition StopEACOP, dont nous faisons partie, et à des actions à l’échelle du continent africain telles que la semaine d’actions “Kick Total out of Africa”, nous avons convaincu plus de 40 banques et plus de 30 compagnies d’assurance à se retirer du projet d’oléoduc en Afrique de l’Est le plus destructeur de la région (EACOP). Dépourvue de financeurs, TotalEnergies a été contrainte d’autofinancer 90% du projet, ce qui a entraîné d’importants retards et des coûts supplémentaires de plusieurs milliards. Alors que notre combat pour mettre définitivement fin à ce projet se poursuit, les communautés d’Ouganda et de Tanzanie disposent désormais d’une base plus solide pour lutter en faveur d’un avenir juste et renouvelable. Spectacle de rue condamnant les activités de TotalEnergies en Afrique, organisé par des militant·es au Bénin pendant la semaine d’actions « Kick Total Out Of Africa ». Crédit photo : 350.org En collaboration avec 117 groupes locaux, nous avons fait pression sur des entreprises fournissant de l’énergie pour qu’elles cessent de répercuter sur les clients les coûts cachés du lobbying en faveur des énergies fossiles. Dans l’État du Maryland, nous avons contribué à interdire aux entreprises énergétiques de facturer aux ménages les sommes dues par les entreprises fossiles, permettant ainsi aux habitant·es d’économiser au total 3 millions de dollars par an. Pour les familles peinant déjà à honorer des factures en hausse, cette victoire a été un réel soulagement et ouvre la voie à un système énergétique renouvelable et juste. Des militant·es pour le climat ont mené des actions à travers les États-Unis cette année pour exiger une énergie renouvelable équitable, sûre, propre et abordable pour tou·tes. Crédit photo : Survival Media Agency 350PDX PUSH Buffalo 350 New Hampshire Action Nous avons travaillé d’arrache-pied pour organiser et renforcer le pouvoir citoyen afin de transformer en profondeur la politique énergétique à travers toute la région. Au Brésil, nous avons obtenu un tarif social de l’électricité qui réduit voire élimine les factures de millions de familles, notamment parmi les populations autochtones, quilombolas et les ménages à faibles revenus. En Colombie, nous avons contribué à obtenir une décision judiciaire historique exigeant la participation des communautés à la fermeture des mines, ce qui constitue une avancée majeure pour la justice environnementale dans les Andes et en Amazonie. Ces victoires protègent des écosystèmes essentiels, élargissent l’accès à l’énergie pour des millions de personnes et défendent le droit des populations à décider de l’avenir de leurs territoires. Des leaders autochtones défilent à Belém, au Brésil, pendant la COP30 pour réclamer une réelle justice climatique et énergétique. Crédit photo : Hugo Duchesne Début janvier, nous avons déclaré 2025 « l’Année des CDN populaires » (CDN est l’abréviation de Contribution Déterminée au niveau National qui désigne les plans d’action climatique des pays) et avons lancé une pétition qui a récolté plus de 20 000 signatures. Grâce à l’initiative Youth4NDCs, nous avons mobilisé plus de 10 000 personnes à travers le Bangladesh par le biais de consultations, de dialogues et d’ateliers de renforcement des capacités. Nous avons touché plus d’un million de personnes sur Facebook, faisant ainsi sortir les CDN des réunions à huis clos pour les mettre sous les feux de la rampe. Pour la première fois, la dernière CDN du Bangladesh inclut deux pages entières sur la participation des jeunes. Cette reconnaissance officielle donne aux jeunes une place réelle à la table des décisions afin d’élaborer la transition vers une économie à faible émission de carbone du pays. Cela marque le début d’une nouvelle phase visant à garantir que ces engagements soient mis en œuvre, financés et suivis de près. Elle crée également un précédent fort pour les pays les plus durement affectés par le changement climatique à travers le monde en reconnaissant les jeunes comme des parties prenantes essentielles pour piloter l’action climatique. Des jeunes du Bangladesh exhortent leur gouvernement à prendre de toute urgence des mesures pour le climat, et à les inclure dans la prise de décision. Crédit photo : StepUp 4 Tomorrow Nous avons placé la justice économique et climatique au cœur du débat politique français. Alors que les inégalités se creusent, que les services publics sont mis à rude épreuve et que les reculs environnementaux se multiplient, nous avons, à travers notre campagne Taxons leurs milliards, poussé le Sénat à examiner la taxe Zucman : un impôt de 2 % sur les fortunes supérieures à 100 millions d’euros qui pourrait rapporter 15 à 25 milliards d’euros par an, une somme qui pourrait être investie dans l’action climatique et les services publics. Bien que la proposition ait été rejetée à une courte majorité (à seulement 30 voix près !), 65 000 personnes ont agi, de nombreux maires soutiennent désormais publiquement une fiscalité équitable et 86 % de la population française y est favorable. Ce travail crée aujourd’hui une dynamique en faveur de l’inclusion des impôts sur la fortune dans les prochains budgets nationaux, les élections locales et les débats européens plus larges sur la manière dont l’imposition des ultra-riches peut financer les logements sociaux, des moyens de transports propres, des énergies renouvelables et des services publics renforcés. Il n’y a pas de retour en arrière possible : les gouvernements européens ne peuvent plus se contenter de présenter les mesures d’austérité comme la seule voie possible et seront tenus responsables s’ils ne parviennent pas à taxer les super-riches qui détruisent la planète et alimentent les injustices sociales et économiques. Le 12 juin 2025, nous nous sommes rassemblés à Paris devant le Sénat pour exiger que les milliardaires paient leur juste part d’impôts. Crédit photo : 350.org En Turquie, les coopératives d’énergie renouvelable gérées par les communautés pourraient donner aux citoyen·nes un contrôle réel sur leur énergie, mais la plupart sont contraintes par des règles obsolètes. Pour changer cela, nous avons lancé Unite with the Sun, Empower the Future, une campagne ludique via laquelle les participant·es créent leur propre coopérative virtuelle, apprennent comment fonctionne le système énergétique et font pression sur le gouvernement pour qu’il mette en place des réformes qui permettraient à plus de 45 coopératives réelles de fonctionner. Parallèlement, nous avons publié de nouvelles études sur les avantages sociaux, économiques et environnementaux des coopératives, sur la manière dont le système énergétique turc empêche la propriété communautaire et sur les politiques qui pourraient enfin permettre à tou·tes d’accéder à une énergie propre, abordable et gérée localement. Nous avons également partagé les témoignages de coopératives telles que le modèle réussi de Çorum et la coopérative Kazdağları dirigée par des femmes qui bataille toujours pour démarrer sa production. Notre travail est déjà en train de faire évoluer le débat politique : un député d’Istanbul a utilisé nos conclusions pour demander officiellement la suppression des obstacles réglementaires lors de la session de la commission parlementaire du budget et de la planification. Petit à petit, nous ouvrons la voie à un système énergétique plus équitable et alimenté par les citoyen·nes en Turquie. Des femmes, des leaders communautaires, des militant·es, des défenseurs et défenseuses de l’environnement et des communautés locales se sont réuni·es à Istanbul, en Turquie, lors de la mobilisation Draw the Line en septembre, pour réclamer la justice énergétique. Crédit photo : Caner Özkan / 350.org Nous avons également mené cette année la campagne Pawa to the Ballot, afin d’aider les populations insulaires du Pacifique à exiger un climat sûr, l’accès aux énergies renouvelables, la sécurité de l’emploi et un véritable partenariat avec le Pacifique lors des élections fédérales de 2025 en Australie. Nous avons obtenu le soutien de plus de 10 000 personnes et avons fait en sorte que les dirigeant·es politiques de la région ne puissent plus ignorer les voix du Pacifique. Puis, lors de la COP30, avec les ministres chargés du changement climatique du Vanuatu, de Tuvalu et d’Australie, nous avons lancé cette feuille de route pour faire du Pacifique la première région au monde alimentée à 100 % par des énergies renouvelables. Nous voulons qu’elle devienne une référence pour le monde et pour l’Australie, l’un des principaux exportateurs d’énergie fossile, qui co-pilotera la COP31 l’année prochaine. Drue Slatter (troisième à partir de la gauche), responsable de la communication chez 350.org et militante pour le climat dans le Pacifique, a lancé le rapport « Powering Up the Blue Pacific » aux côtés du Premier ministre de Tuvalu et des ministres chargés du changement climatique du Vanuatu, de Tuvalu et d’Australie lors de la COP30, à Belém. Grâce à ces victoires et à d’autres actions menées par des communautés, nous avons posé des bases solides pour que l’action climatique soit au cœur de l’agenda mondial. Et en 2026, nous intensifierons nos combats en Afrique de l’Est, en Afrique du Sud, au Brésil, au Japon, en Indonésie, en France, au Canada, en Turquie, dans le Pacifique et dans les Caraïbes en : La tâche qui nous attend est immense, mais le pouvoir que nous avons construit ensemble l’est tout autant. Et en 2026, nous sommes prêt·es à transformer ce pouvoir en victoires encore plus audacieuses. The post 10 victoires du mouvement climat en 2025 appeared first on 350 Français. Texte intégral (3854 mots)

1. Former les leaders d’aujourd’hui et de demain pour le climat

2. Une vague mondiale d’actions qu’aucun dirigeant n’a pu ignorer

3. Mettre l’humain au coeur des négociations internationales sur le climat

4. Mettre fin aux projets polluants d’énergies fossiles en Afrique de l’Est

5. Des factures d’énergie réduites aux États-Unis

6. Garantir la justice climatique et mettre fin aux projets énergétiques destructeurs en Amérique latine

7. Faire entendre la voix des jeunes dans la politique climatique nationale au Bangladesh

8. Obtenir le soutien du grand public pour taxer les riches en France

9. Renforcer la culture énergétique et la démocratie en Turquie

10. Établir la référence mondiale pour un avenir 100 % renouvelable dans le Pacifique

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