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22.07.2024 à 18:36
lsamuel
Texte intégral (1405 mots)

Du 16 au 21 juillet 2024, un événement particulier s’est tenu dans les Deux-Sèvres à l’initiative des mouvements anti-bassines. En marge des deux grosses manifestations les vendredi et samedi 19 et 20 juillet, un véritable centre d’éducation, formation populaire a été mis en place pendant plus d’une semaine dans le cadre du Village de l’eau qui accueillait des dizaines de milliers de personnes venues de toute la France et d’autres pays afin de réfléchir sur les usages de l’eau et le devenir de cette ressource commune et indispensable à tous les habitants humains et non humains de cette planète.

par Pierre Grillet & Isabelle Vauconsant

Pourtant, très peu de médias (hormis les quelques habituels et « amis ») ont traité de ces contenus et de la densité des échanges. Mieux connaître l’histoire des syndicats agricoles et leurs orientations, réfléchir sur notre attitude vis-à-vis des « autres » et de celles et ceux qui ne pensent pas comme nous. Comment réagissons-nous lorsque nos « domaines sacrés » sont remis en cause par d’autres et réciproquement, à l’instar des propos tenus sur nos fonctionnements cognitifs par Alessandro Pignocchi devant une salle archi-comble. Mais aussi s’informer sur la réalité de la situation au Proche Orient et notamment des conditions d’appropriation quasi-totale de la ressource en eau par l’Etat colonisateur d’Israël sur l’ensemble de la Palestine, se questionner sur la définition réelle de la souveraineté alimentaire, celle prônée par la Via Campesina à l’opposé de celle imposée par l’Etat français et la FNSEA, les politiques d’accaparement de l’eau dans le monde. Comment favoriser l’installation de jeunes paysans, développer une agriculture paysanne, faire connaissance avec la chambre d’agriculture alternative au Pays basque. Se former au naturalisme en profitant des ressources du terrain offertes par le village de l’eau : aller à la rencontre des libellules, de la végétation, des amphibiens et des reptiles. Se former pour se défendre lorsqu’on s’implique dans l’action militante, mais aussi échanger avec les multiples stands présentant leurs actions, luttes et problèmes régionaux.

Sécurité sociale de l’alimentation, chambre d’agriculture alternative, coopératives foncière et d’auto-fabrication d’outils agricoles : des pistes pour développer une agriculture paysanne, nourricière et durable. Un débat passionnant le 21 juillet 2024 au Village de l’eau devant plusieurs centaines de personnes sous le bruit quasi incessant de l’hélicoptère de la gendarmerie…Avec Kévin Certenais (co-auteur du livre Régime Général et co-fondateur de l’association Le Plat de résistance), Nicolas Mirouze (vigneron de l’Atelier paysan), Philippe Jaunet (Passeurs de terres), Jean-François PÉRIGNÉ, paysan de la mer (Confédération paysanne), Maël BERIL HEIM (juriste en droit rural, ex-salarié de Euskal Herriko Laborantza Ganbara (chambre d’agriculture alternative au Pays Basque) et le président de la Régie publique de l’eau de Paris @ Pierre Grillet

Il ne s’agit que d’un aperçu d’un programme encore plus riche offert par ce Village de l’eau. Malgré la multiplicité des rencontres proposées, quasiment toutes ont eu lieu à « guichets fermés », rassemblant entre 200 et 400 personnes selon la capacité des sites d’accueil. Sans parler de l’organisation collective permettant à plusieurs milliers de personnes de vivre ensemble et d’être en mesure de prévenir les risques inhérents à toute société comme les comportements déplacés, gestes et/ou paroles agressifs… Et toujours ces fameuses cantines de lutte capables de fournir de la bonne nourriture à prix libre pour tout un village.

Alors oui, l’éducation populaire, donc culturelle, est bien au rendez-vous. Les 40 000 personnes venues au Village de l’eau peuvent en bénéficier et ne s’en privent pas. Un bouillonnement culturel a contrario des tendances actuelles du pouvoir qui voudraient nous empêcher de penser et agir. Car plutôt que de mettre en avant cette richesse, l’État nous traite comme des terroristes. Certains d’entre nous doivent subir deux, voire trois fouilles dans la même journée et la plupart ont vu du matériel inoffensif (comme des serviettes hygiéniques) et pourtant fort utile en camping, confisqué ; les noms de chaque arrivant au Village de l’eau sont systématiquement enregistrés, le drone de la police est régulièrement au-dessus de nos têtes, quand ce n’est pas l’hélicoptère. Sur certains contrôles, des gendarmes sont armés de mitraillettes. L’État est devenu hors de contrôle.

Car ce type de formation ne plaît pas au pouvoir : rappelons-nous de cette éducation populaire, telle qu’elle avait été pensée et mise en acte au sortir de la Seconde Guerre mondiale par deux résistants au régime de Vichy, Christiane Faure et Jean Guéhenno, pour être très vite balayée par les dominants. Rappelons-nous de cette Université populaire de Vincennes ouverte à tous et toutes après les affrontements et révoltes de 1968 et qui connût un succès énorme (plus de 100 000 personnes) avant d’être démolie par les bulldozers, en l’espace de quatre nuits d’été seulement sur ordre de Jacques Chirac (alors maire de Paris) quelques années plus tard. Rappelons-nous de cette éducation/formation promue par Jack Ralite à Aubervilliers, cet ancien ministre communiste sous le gouvernement Mauroy et qui se définissait comme un « travailleur politique ».

Toutes ces opérations ont connu un vrai succès, pourtant aucune ne s’est maintenue dans la durée. C’est peut-être pourquoi le Village de l’eau fait tant peur au pouvoir. L’accession à la connaissance n’est décidément pas l’affaire du peuple et tout doit être fait pour l’en dissuader. Pour les dominants, la démocratie n’a jamais signifié que le peuple serait en capacité de décider. Pourtant, on peut prévoir que ce genre d’initiatives ne fera que se multiplier au fil des jours et des luttes. La ville de Melle a la chance d’avoir un maire courageux qui a accueilli le Village de l’eau malgré toutes les tentatives de dissuasion venant autant de l’État comme de certains syndicats agricoles. Ce courage doit être le signal fort d’un renouveau qui permette à l’ensemble de la population d’être informée, formée et en capacité de choisir. On peut rêver et imaginer que ce type de formation s’installe comme une évidence, par la force de l’intelligence et du courage, dans toutes les communes de France !

Merci à Marie-Do Couturier pour la relecture

Photo du haut : au Village de l’eau de Melle,un important débat sur la conflictualité de classes dans l’agro-industrie, pensons nos actions pour diviser la FNSEA. Avec Laure Duclos (autrice de Les frites viennent des patates, dans les coulisses de l’agro-industrie), Thomas Gibert (secrétaire national de la Confédération paysanne, paysan en Haute-Vienne) et Alessandro Pignocchi (auteur de BD) devant une salle archicomble ! © Pierre Grillet

 

 

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18.07.2024 à 18:33
dboone
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«Les arbres sont apparus il y a 400 millions d’années, nous autres sapiens n’avons commencé à arpenter la savane africaine qu’il y a 400 000 ans», annonce d’emblée Laurent Testot. L’auteur raconte dans une première partie cette forêt des origines qui serait des deux tiers des surfaces terrestres si nous n’étions pas là. Puis il poursuit jusqu’à nos jours.

«La forêt devient forêt à proprement parler» au second moyen âge lorsque les élites se l’approprient pour en faire un lieu de chasse réservé aux puissants. Seigneurs et monastères s’efforcent alors de contrôler les ressources forestières et font reculer les droits d’usage. C’est la main basse sur les bois qui se poursuit encore..

Le bilan de la forêt aujourd’hui n’est pas enthousiasmant : la moitié des forêts métropolitaines sont monospécifiques, la mortalité des arbres a augmenté de 80% en dix ans… Pourtant vu les services écologiques rendus par la forêt, il va falloir arbitrer pour les préserver. C’est le sujet de la troisième et dernière partie qui se clôt avec un chapitre intitulé « Utopies forestières » où il est question de libre évolution, de mobilisation citoyenne… On y rencontre Béatrice et Gilbert Cochet, Francis Halé, Patrick Frémeaux et Laure Noualhat… des gens qui agissent.

Cette approche historique globale est rarement le fil conducteur des livres sur la forêt et c’est ce qui donne tout son intérêt à l’ouvrage de Laurnet Testot.

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Frémeaux & Associés, 280 pages, 26 € – www.fremeaux.com
Contact : info@fremeaux.com
(Danièle Boone)
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18.07.2024 à 17:52
dboone
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Tout, tout, tout, vous saurez tout sur les ours du monde grâce à cet album jeunesse agréable et complet, sous la plume de notre excellente consœur Danièle Boone. Cela commence logiquement par les ancêtres des ours, de petits carnivores qui ont bien grossi au cours des âges. Viennent ensuite les portraits des différentes espèces, des ours à collier aux grands pandas en passant par les baribals. Il est même fait mention du fameux « grolar », hybride de grizzli et d’ours blanc (polar bear) rare dans la nature, mais devenu l’un des symboles médiatiques des bouleversements climatiques.

Des « Le sais-tu ? » et des quiz ponctuent et encouragent la lecture. Nous pénétrons ensuite dans la vie intime des ours, leur façon de communiquer, leur caractère, leurs rapports sociaux, l’hivernation éventuelle, leurs festins, leurs amours, la naissance des (tout) petits. Avec des titres comme « L’ours qui pète », on peut penser que le public ciblé sera amateur.

Le livre se termine par les ours dans la culture, et bien sûr l’enjeu de la cohabitation et de la protection de ces animaux fantastiques, auxquels les humains laissent de moins en moins de place. Enfin, un rabat de photos à découper permettra aux enfants de s’approprier le livre et de le faire vivre autrement, en espérant que ces salutaires messages de protection fructifieront dans les jeunes esprits. Et pour une belle exploration du blog de l’auteure.

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Éditions Fleurus, pour les 6-12 ans,  32 pages, 8,95 €.
Contacts presse :  Agathe Dutot. Tél.: 07 87 04 66 96 – a.dutot@fleuruseditions.com
(Marc Giraud)
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18.07.2024 à 17:45
dboone
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Supposez que des catastrophes climatiques s’abattent sur l’Hexagone et le monde juste avant l’ouverture des Jeux Olympiques. Dans cette écofiction, l’auteur imagine le pire : pluies monstres, inondations, grêle, submersion… De quoi tester la résilience de notre société alors qu’elle doit organiser un événement planétaire. Un récit décalé qui offre un miroir saisissant de notre époque.

En effet, le souvenir des inondations dans le Nord et de la crue du fleuve Aa est encore frais, de même que la submersion du site de Teahupo’o à Tahiti. Et que dire de la dissolution de l’Assemblée nationale évoquée par l’auteur ? Tout cela pourrait faire de ce récit un roman noir. Mais Laurent Fayeulle joue habilement avec nos peurs en y infusant une bonne dose d’humour et de légèreté.

Chaque chapitre est centré sur un personnage, sportif ou sportive, journaliste, agricultrice… On y croise des mamans solos, un papa en quête d’un boulot, des jeunes militants pour le climat et même des espions ! Et l’on en ressort avec l’impression de naviguer entre fiction et réalité dans un monde étrangement familier qui s’effondre soudainement. Édité par une toute jeune maison d’édition qui gagne à être connue, ce récit rondement mené nous donne à méditer sur la démesure de notre société moderne si fragile devant les forces de la nature. Un livre-choc qui nous fait entrevoir les conséquences terribles pour l’ensemble des êtres vivants de l’effondrement de nos sociétés mais nous montre aussi les voies de la résilience.

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Éditions Les mots qui portent, 376 pages, 20 € – www.lesmotsquiportent.fr
Contact presse : Véronique Thabuis. Tél.: 06 86 50 65 03 – lesmotsquiportent2023@gmail.com
(Carine Mayo)
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18.07.2024 à 17:41
dboone
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En observant des guêpes en 1719, Réaumur s’est aperçu qu’elles collectaient le bois pour fabriquer du papier. Depuis, les découvertes continuent ! Écrit par deux enseignants-chercheurs, ce livre fait un tour complet de nos connaissances actuelles sur les insectes les plus sociaux, les Dictyoptères (les termites, tous sociaux) et les Hyménoptères (les guêpes et les abeilles, parfois solitaires, et les fourmis) : leurs mœurs extraordinaires (des insectes) méritaient bien ce livre.

Des fourmis et des termites kamikazes se font exploser face aux ennemis, l’essaimage des abeilles mellifères se fait par décision démocratique d’un quorum, les guêpes polistes préviennent leurs petits qu’elles leur apportent à manger, et le système de recherche de nourriture chez les fourmis, qui sélectionne le chemin le plus court, inspire des robots collectifs particulièrement efficaces. D’ailleurs, les fourmis ne sont pas toujours ce que l’on croit. Certaines de leurs colonies ont plusieurs reines, d’autres réunissent deux espèces différentes, d’autres encore sont proches de nids de guêpes agressives dont la présence les protège. Certains oiseaux profitent eux aussi de la protection et s’installent près de ces colonies associées !

L’importance de ces animaux minuscules est énorme, ils influencent les écosystèmes par leur nombre et par leurs activités (nettoyage des forêts, transport et plantation de graines, enrichissement des sols, pollinisation…). Les termitières de 2 m de haut en sont un des témoignages les plus spectaculaires, mais elles ne sont pas les seules, ce qu’il vous reste à découvrir dans ce livre riche et facile d’accès. L’un des auteurs, Bruno Corbara, est directeur de publication de la passionnante revue Espèces, dont la rédactrice en cheffe n’est autre que notre consœur JNE Cécile Breton. Découvrir un extrait.

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Éditions Quæ, 130 pages, livre papier 12 €, Ebook 7,99 € – www.quae.com
Contact presse : Juliette Medina. Tél.: 06 71 15 24 28 – contactpresse@quae.fr
(Marc Giraud)
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L’article Les insectes sociaux par Éric Darrouzet et Bruno Corbara est apparu en premier sur Journalistes Écrivains pour la Nature et l'Écologie.

18.07.2024 à 17:20
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Alpes, Andes, Himalaya, sur les plus hauts sommets du monde, territoires de tous les extrêmes, des formes de vie singulières se sont adaptées à ces lieux inhospitaliers. En nous élevant au-dessus de la limite des arbres, là où l’on pourrait croire – à tort – que plus rien ne pousse, Cédric Dentant nous guide à la rencontre de plantes de haute altitude, organismes ingénieux, spécimens de résistance biologique. De la soldanelle des Alpes qui parvient à pousser sous la neige à la llareta, plante « combustible », en passant par la saxifrage capable de se « détoxifier » des métaux rares qui la polluent, cette flore de haute altitude permet de découvrir des plantes rares et prodigieuses, modèles d’altérité.

L’auteur, botaniste et spécialiste de la flore de haute altitude a réalisé ici un traité de botanique de l’extrême, stupéfiant et poétique. Membre du service scientifique du parc national des Écrins, il est déjà l’auteur notamment de Flora verticalis, consacré aux plantes de l’extrême de nos contrées. Ce nouveau traité est un vrai régal.

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Éditions Arthaud, 160 pages, 21 € – www.arthaud.fr
Contact presse : Vivien Boyer. Tél.: 01.40.51.30.16 – vivien.boyer@arthaud.fr
(Gabriel Ullmann)
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18.07.2024 à 17:12
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Jean-Claude Martegoutte nous offre une réédition largement remaniée de son remarquable et originale Plantes des causses et des truffières. L’introduction, très fournie et abondamment illustrée, est mise à jour. Elle présente les différents milieux constitutifs des causses, puis fait le point sur la biologie de la truffe et sur les relations néfastes ou bénéfiques, bien connues ou encore énigmatiques, qu’elle entretient avec les plantes.

Les fiches descriptives donnent des informations sur chaque espèce traitée, d’un point de vue strictement botanique bien sûr, mais également ethnobotanique. Ce guide d’identification, avec les plantes classées par couleur de fleurs, traite ainsi de plus de 280 espèces illustrées par plus de 400 photographies couleur. De nombreuses anecdotes sur les plantes et leur utilisation parsèment également le texte. Lequel comporte un index des noms occitans et anglais.

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Éditions du Machaon, 265 pages, 35 € – editionsmachaon.com
Contact presse : Philippe Vincenot. Tél.: 07 86 31 90 39 – pvincenot.illustrateur@gmail.com
(Gabriel Ullmann)
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L’article Les plantes des causses et des truffières – Périgord, Quercy et départements limitrophes parJean-Claude Martegoute est apparu en premier sur Journalistes Écrivains pour la Nature et l'Écologie.

16.07.2024 à 19:19
lsamuel
Texte intégral (914 mots)

Lors du Congrès des JNE qui s’est tenu début juin 2024 dans la Drôme, un groupe d’adhérents des JNE a sillonné la réserve de vie sauvage du Grand Barry. Cette visite a inspiré quelques réflexions à l’un d’entre nous.

par Michel Sourrouille

Créée le 17 septembre 2012 grâce à l’action de l’ASPAS (Association pour la protection des animaux sauvages), cette première Réserve de Vie Sauvage en France s’étend aujourd’hui sur 130 hectares au cœur d’un vaste massif boisé à la biodiversité exceptionnelle. Ce label correspond au plus fort niveau de protection de la nature en France. C’est un espace dont la gestion est la non gestion, la libre évolution, le laisser faire : la nature peut s’y exprimer pleinement et librement. Sont interdits la chasse et la pêche, l’exploitation forestière et agricole, l’élevage, la cueillette, les feux, le passage de chiens non tenus en laisse et bien sûr les dépôts de déchets. Seule la promenade à pied, et seulement sur les sentiers, est autorisée. Ce niveau de protection très élevé et unique en France correspond à la catégorie 1b (zone de nature sauvage) du classement des aires protégées, réalisé par l’Union internationale de conservation de la nature. Les Réserves de Vie Sauvage du Grand Barry (Drôme) et du Trégor (Côte-d’Armor) ont intégré le réseau européen Rewilding Europe.

Nous ne conseillons pas aux simples curieux de s’y rendre. Il ne faudrait pas que ces lieux protégés deviennent une destination du tourisme de masse. Premier problème : le nombre d’humains transforme toujours un lieu de rêve en un cauchemar marchandisé. Le deuxième problème, c’est que le passage de l’appropriation privée à la propriété associative entraîne des tensions entre différentes parties prenantes : les agriculteurs, les chasseurs, les randonneurs… En 2019, dans le massif du Vercors, l’Aspas avait racheté 500 hectares, sa quatrième réserve de vie sauvage. L’appel à un financement participatif avait médiatisé cette action: « Vous donnez 30 euros pour 200 mètres carrés d’un endroit où on va laisser en paix la faune et la flore. » Une manifestation avait été organisée fin août 2020 pour dire « non au ré-ensauvagement » ! Ce site était auparavant une réserve de chasse… où les animaux étaient nourris. L’écologie est de nos jours devenu un combat partagé… entre points de vue parfois complètement contradictoires. C’est pourquoi l’association Forêts Sauvages, dont l’objectif est assez similaire à celui de l’ASPAS (protection intégrale de surfaces forestières conséquentes par la maîtrise foncière), agit dans la complète confidentialité de ses actions.

Le dernier problème, c’est la difficulté pour la vie sauvage de retrouver un potentiel créatif durable dans des espaces de petites tailles. A titre de comparaison, le parc national de Yellowstone, créé en 1872, s’étend sur 8 983 km2, soit une superficie plus importante que celle de la Corse. Si chevreuils, biches ou cerfs se mettent à pulluler au Grand Barry, qui servira de régulateur s’il n’y a plus de  prédateurs ? D’autre part, la Drôme est touchée de plein fouet par une dépopulation importante. Mais que deviendront les espaces qui aujourd’hui retournent à la nature grâce à l’exode rural et à l’ASPAS s’il y avait des zones à nouveau habitées et exploitées étant donné une plus grande attractivité du territoire ? Quelle que soit la bonne volonté des amoureux de la nature sauvage, sans limitation généralisée de notre fécondité, on ne peut permettre à la biodiversité de conserver son espace vital. Que représente la réserve du Grand Barry par rapport à l’intense artificialisation des sols que mène l’espèce humaine ? Une action seulement symbolique sans aucun doute, mais c’est déjà un pas dans la bonne direction.

Pour en savoir plus :
Aspas-nature, association pour la protection des animaux sauvages
Fondée en 1980 sous le nom de l’Union des victimes de la Chasse et de leur Nuisances, elle devient en 1981 l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages. L’ASPAS défend les sans-voix de la faune sauvage, les espèces jugées insignifiantes, encombrantes, ou persécutées par les activités humaines. L’association milite également pour la libre évolution de la nature. Plus nous rendons à la nature sauvage des territoires où elle peut s’exprimer pleinement et librement, mieux nous retrouvons une place à notre mesure, sans démesure.

http://www.forets-sauvages.fr/web/foretsauvages/99-coordonnees.php

https://www.demographie-responsable.fr/

Photo  du haut : les JNE en visite dans la Réserve du Grand Barry (Drôme) © Christel Leca

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15.07.2024 à 18:04
lsamuel
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Marc Giraud nous signale la diffusion du documentaire « Homo animalis », auquel il a participé en tant qu’auteur des commentaires, le samedi 20 juillet à 23 h 20 sur Arte.

Ce film, réalisé par Jacques Mitsch et narré par Féodor Atkine, étudie l’espèce humaine comme n’importe quel autre animal, à travers les jumelles de deux naturalistes un poil folklos. Une petite ambiance à la Tati grâce à des images d’archives, des réflexions scientifiques tout à fait sérieuses, et un bon zeste d’humour.

« Homo animalis » a reçu le trophée d’or aux Deauville Green Awards le 13 juin 2024.

Produit par Hauteville Productions et Arte G.EI.E

En ligne sur https://www.arte.tv/fr/videos/106254-000-F/homo-animalis-une-drole-d-espece/

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12.07.2024 à 16:04
lsamuel
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