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Vigie de l’Anthropocène à l’École urbaine de Lyon. Un œil sur le Capitalocène & le Plantationocène, mon 3è œil sur le Patriarcalocène.

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26.03.2023 à 20:57

EN VEILLE SUR LE CHANGEMENT GLOBAL #70

berenice gagne
Texte intégral (4217 mots)

Mars 2023

Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) vient de publier la synthèse de ses travaux des 8 dernières années et même une synthèse de synthèse de 36 pages à destination des personnes décisionnaires qui devront passer immédiatement à l’action pour limiter réellement le réchauffement planétaire à 1,5°C. Pour Antonio Guterres, secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, « La bombe à retardement climatique poursuit son compte à rebours, mais ce rapport est un guide pratique pour la désamorcer, un guide de survie pour l’humanité ». Prenant acte du changement déjà en cours, depuis mars le bulletin météo des chaines publiques de télévision ne se contente plus de dire le temps qu’il fera: il propose désormais un tableau de bord quotidien des conséquences déjà visibles du changement climatique ☀️⛈️🌪️. Pendant ce temps en ville, les poubelles volent et brûlent 🔥, devenant à la fois objet et instrument de lutte. “Pas de retraité·es sur une planète brûlée ! Retraite, climat, même combat!”.

“Afterburn” (2014) © Civilian Projects

Ne manquez pas les 6 cours publics 2023 de l’Ecole urbaine de Lyon (en live ou en replay)!

📢 Retrouvez également les veilles thématiques sur les limites à la croissance, l’eau, les nouveaux outils économiques et les sols urbains, des chroniques originales à écouter ou à lire sur des thématiques issues des veilles et une très riche compilation de pistes de lectures anthropocènes parmi les publications les plus récentes.

Si vous avez des suggestions pour enrichir cette veille, n’hésitez pas à les partager : berenice.gagne@universite-lyon.fr

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URBAIN

- A écouter : « La possibilité d’une ville verte. Comment transformer les villes avant qu’elles deviennent invivables ? ». Un épisode de l’excellente série documentaire « Bienvenue dans l’anthropocène » (France culture, 22/03/2023).

- « D’où vient le pouvoir rafraîchissant des arbres en ville ? » : « Les arbres rafraîchissent l’environnement grâce aux ombres portées sur les passants et les façades, et leur capacité à maintenir une température de feuillage raisonnable, car ils régulent leur propre chaleur… en transpirant » (The Conversation, 21/03/2023).

- Dans un quartier de Tucson (Arizona, Etats-Unis), un projet de forêt vivrière urbaine d’une trentaine d’années « fournit de la nourriture aux habitant·es et du fourrage au bétail. Le couvert végétal apporte également de la fraîcheur aux résident·es de la 3ème ville des États-Unis à se réchauffer le plus vite. Elle a fait de Dunbar Spring un modèle pour d’autres régions confrontées à l’augmentation de la chaleur, de la sécheresse et de l’insécurité alimentaire causée par la crise climatique » (The Guardian, 21/03/2023).

- « La permaculture est un urbanisme » : « L’exposition frappe par son pas de côté. Plutôt que de voir les jardins comme des réserves foncières pour la densification des quartiers pavillonnaires et la limitation de l’étalement urbain (ce qui est actuellement l’orthodoxie de l’urbanisme), les jardins des maisons apparaissent comme des ressources, non seulement nourricières, mais plus largement comme les lieux d’actualisation de la relocalisation appelée notamment par Wes Jackson. Loin de la dystopie de l’étalement urbain, la suburbia devient le possible lieu d’une utopie » (La vie des idées, 10/03/2023).

- « Architecture is Climate » : un texte et un diagramme qui balaient la croyance dans une solution technique à la crise climatique qui ne concernerait pas l’architecture. « L’architecture ne peut plus se tenir à l’écart de la crise climatique et proposer quelques rustines. Architecture is Climate associe la discipline et les humains qui la pratiquent aux cicatrices, à la violence et aux émotions de la crise climatique » (E-Flux, février 2023).

- « Résilience des territoires : Échange avec Laurent Delcayrou, coauteur dans le Shift Project. Il est question ici de résilience territoriale, mais pas simplement pour encaisser les coups du climat, mais aussi pour engager une transition globale permettant de préserver qualité de vie et sécurité en des temps perturbés » (Dixit.net, 07/02/2023).

- Bioluminescence urbaine : « A Rambouillet, des bactéries marines illuminent pour la première fois la ville ». « L’approche traditionnelle du lampadaire a besoin d’être remise en question, car elle est surtout pensée pour les véhicules. Aujourd’hui, de plus en plus de zones se piétonnisent et se végétalisent. Nous avons affaire à une nouvelle forme d’urbanisme » (Libération, 30/01/2023).

“That Which Darkly Thrives” (2018) © Judith Schepers

ACADEMIQUE

- « Faire entrer en transition la recherche scientifique. Entretien avec le physicien Pablo Jensen » (Anthropocene2050, 21/03/2023).

- « L’enseignement, un problème d’énergie sociale. Entretien avec Randall Collins » (Anthropocene2050, 14/03/2023).

AGRICULTURE & ALIMENTATION

- Mégabassines : une synthèse des enjeux hydrologiques, sociaux et agricoles de ces réserves d’eau de substitution, reflets d’un modèle agricole obsolète (Le Monde, 25/03/2023).

- « L’industrie de l’eau en bouteille, très rentable et en pleine expansion, masque l’incapacité des pouvoirs publics à fournir de l’eau potable de qualité à toustes. Elle compromet l’avancement de projets d’approvisionnement en eau potable, principalement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, en détournant les efforts de développement et en redirigeant l’attention vers une option moins fiable et moins abordable » (The Conversation, 22/03/2023).

ARTS & CULTURES

- « Le théâtre comme prothèse cognitive face à la crise écologique. Entretien avec Julie Sermon » : « Les arts peuvent agir comme des prothèses cognitives. Ils augmentent nos perceptions, ils nous rendent attentifs à des choses auxquelles on ne prêterait pas attention. Les conventions théâtrales permettent de donner forme à des choses qui sont a priori imperceptibles, inconcevables » (Anthropocene2050, 23/02/2023).

- « Fool night, saisissant manga dystopique où les humains deviennent des plantes pour survivre ». « Plongée dans l’obscurité par un épais nuage qui étouffe les rayons du soleil, la Terre imaginée ici par le mangaka japonais s’est lentement vidée de ses arbres et de son oxygène. Pour y remédier, un nouveau procédé médical est mis au point, permettant aux humains en fin de vie de se transformer en plantes et de maintenir ainsi le monde sous assistance respiratoire. Après la « transfloraison », les défunts se métamorphosent en arbres, fleurs ou plantes d’intérieur, parsemant la ville étourdissante de verticalité en cimetière floral » (Usbek & Rica, 20/02/2023).

BIODIVERSITE

- « Le monde doit se préparer à une « crise de l’eau douce », selon les Nations unies » : « Augmentation des prélèvements, réchauffement climatique et pollution mettent à mal la ressource. Les pénuries vont se multiplier et créer de plus en plus de tensions » (Le Monde, 22/03/2023).

- « Sabotages et refus d’obtempérer : une histoire des révoltes animales » : « Nous ne sommes pas les seuls à lutter contre le capitalisme. De récents travaux montrent la capacité de résistance des animaux et du vivant face à l’industrialisation du monde. De quoi tisser de nouvelles alliances ? » (Reporterre, 11/03/2023).

CLIMAT

- Le rapport de synthèse du GIEC, « un guide pratique pour désamorcer la bombe à retardement climatique » : « Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, qui publie ce lundi la synthèse de huit ans de travaux, entretient l’espoir ténu qu’il reste une chance de limiter le réchauffement à 1,5 °C, à condition d’un sursaut international » (Le Monde, 20/03/2023).

- Des inondations de plus en plus fréquentes dans les zones arides du monde alors que ces mêmes régions arides s’étendent avec le changement climatique et qu’elles sont de plus en plus peuplées (Nature, 07/03/2023).

- Une étude sur la persistance des conditions anticycloniques et le changement climatique qui ont exacerbé la en sécheresse exceptionnelle euro-méditerranéenne 2022. Si l‘on compare avec des archives météorologiques de 1915 et 1942, les anticyclones récents sont plus intenses et plus étendus (Environmental Research Letters, 28/02/2023).

DECHETS

- “Plastiglomérats”, le plastique comme marqueur géologique de l’anthropocène : découverte de “roches” formées à partir de plastique sur une île isolée au large du Brésil. « La pollution marine provoque un changement de paradigme dans les concepts de formation des roches et des dépôts sédimentaires. Les interventions humaines sont désormais si omniprésentes qu’il convient de s’interroger sur ce qui est véritablement naturel » (Phys.org, 21/03/2023 ; en français numerama, 22/03/2023).

- « De la poubelle en temps de (et en tant que) lutte » : « Manipuler l’environnement urbain reste un moyen très efficace pour les travailleurs de la propreté d’exprimer leur mécontentement en même temps qu’ils rappellent leur utilité écologique. On constate aisément la manière dont l’environnement, comme la santé, sont aussi manipulés dans les discours qui visent à casser l’un des mouvements de grève les plus à mêmes de peser sur la réforme des retraites… et d’amener potentiellement une remise en cause de nos modes de production et de consommation » (AOC, 21/03/2023).

DROIT

- « Pertes, préjudices et Perlimpinpin : comment mettre en œuvre la justice climatique ? » : « l’accord conclu lors de la COP 27 prévoit « d’établir de nouvelles modalités financières pour aider les pays en développement particulièrement vulnérables au changement climatique à répondre aux pertes et dommages ». Quelles « règles pluralistes et décentes » négocier « entre acteurs raisonnables, dans une gouvernance partagée avec les pays vulnérables » pour marquer « une rupture avec le principe de payeur-décideur » ? (The Conversation, 15/03/2023).

- Crime environnemental : « les dispositions du droit restent limitées par une vision sociale favorable à l’exploitation technique et capitaliste de la nature » (La vie des idées, 13/02/2023).

“Tree, Line” © Zander Olsen

ECONOMIE

- A écouter : « Nature vs économie », une série qui examine « les liens entre économie et environnement, de la place de la nature dans la science économique depuis le 18e siècle à la mise en œuvre d’une transition écologique dans l’industrie, en passant par la course aux énergies renouvelables en Europe » (France culture, 13-15/03/2023).

ENJEUX POST- ET DECOLONIAUX

- Entretien avec la politiste Fatima Ouassak : « Dans le champ politique et dans le champ écologiste, il n’y a pas assez de réflexion autour d’une sortie du capitalisme et d’un projet de lutte contre le réchauffement climatique du point de vue des Africains et des Africaines.[…] Il faut prendre la mesure de ce que produit le rapport colonial à la terre, de ce que ça produit en termes de désastres climatiques, et que les deux sont complètement liés. La question coloniale n’est pas une question parallèle à la question écologique, c’est la même question, celle de la terre, de la liberté, de l’égale dignité humaine, de la justice » (Reporterre, 04/03/2023).

- En Finlande, pression sur le peuple autochtone Sámi alors que son territoire en Europe du Nord fait l’objet de convoitise dans le cadre du développement des « énergies vertes » (parcs éoliens et mines de terres rares) (Mongabay, 21/02/2023).

EXTRACTIVISME & ENERGIES

- A voir : « Cobalt, l’envers du rêve électrique » : « Indispensable à l’industrie, notamment à la fabrication des batteries qui équipent les véhicules électriques, le cobalt est devenu un minerai hautement stratégique. De la République démocratique du Congo à la Scandinavie, une remarquable enquête sur la face cachée de son extraction » (arte, 07/03/2023).

- Sobriété énergétique : « l’utilisation de cette notion à fort potentiel contestataire, pour faire référence à une somme de gestes, permet d’éviter la remise en question de la trajectoire de la société contemporaine et ses conséquences dévastatrices pour l’habitabilité de la planète » (The Conversation, 16/03/2023).

- Une étude qui quantifie la contribution des projets menés par les citoyen·nes pour la transition énergétique en Europe : entre 2000 et 2021, dans 30 pays européens, 10 540 initiatives, 22 830 projets, 2 010 600 personnes impliquées, 7,2–9,9 GW centrales renouvelables installées et 6,2–11,3 milliards d’euros d’investissements réalisés. Ces actions collectives pour la transition énergétique ne remplaceront certes pas les entreprises commerciales et l’action gouvernementale à court ou moyen terme sans modification fondamentale des politiques et des structures de marché. Néanmoins, leur émergence historique ouvre la voie à de nouveaux modèles commerciaux dans le secteur de l’énergie (Nature, 02/03/2023).

- De vastes réserves naturelles et renouvelables d’hydrogène se trouveraient sous terre : « Contrairement aux idées reçues, de grandes réserves d’hydrogène naturel pourraient exister partout dans le monde, comme le pétrole et le gaz, mais pas aux mêmes endroits. Les réactions entre l’eau et la roche dans les profondeurs de la Terre génèrent en permanence de l’hydrogène, qui remonte à travers la croûte et s’accumule parfois dans des pièges souterrains. Il pourrait y avoir suffisamment d’hydrogène naturel pour répondre à la demande mondiale croissante pendant des milliers d’années, selon un modèle de l’U.S. Geological Survey présenté en octobre 2022 » (Science, 16/02/2023).

IDEES

- « Programme pour le temps présent » : « Notre perception du temps a changé, la perspective progressiste propre à la modernité s’est inversée. La tragédie guette et les générations futures nous commandent. La culture et l’éducation sont comptables de ces transformations : longtemps mises au service de la formation de subjectivités modernes, c’est-à-dire rationnelles, républicaines et libérales, elles doivent aujourd’hui œuvrer à l’émergence d’une subjectivité écologique » (AOC, 21/02/2023).

“Have And Not Have” (2006) © Crystal Schenk

POLITIQUE & GEOPOLITIQUE

- « Géopolitique des ressources naturelles » : « Les enjeux géopolitiques du pétrole sont connus depuis longtemps. En revanche, la prise de conscience des limites de l’ensemble des ressources naturelles fut plus lente, de même que l’exigence à plus ou moins long terme de changer de modes de production, et ce d’autant plus que l’activité humaine est responsable de l’accélération du réchauffement climatique. Mais les désaccords sont nombreux entre les différents acteurs : producteurs et consommateurs, pays émergents et pays développés, partisans de la croissance et partisans de la décroissance. Les COP sur le climat et la biodiversité se succèdent et ont beaucoup de difficultés à trouver un consensus minimal, les intérêts des uns s’opposant à ceux des autres. Ce sont ces rivalités qu’analysent les articles de ce numéro, qu’elles aient pour objet les énergies fossiles, les métaux indispensables à la transition énergétique, le retour du nucléaire ou encore la production de nouvelles protéines pour répondre à une demande exponentielle » (Revue Hérodote, 1er trimestre 2023).

- Lunopolitique ? L’extension du domaine de la géopolitique à l’exploration lunaire (The Conversation, 23/03/2023).

- « L’Anthropocène néolibéral et les métamorphoses de la Terre » : « Le néo-libéralisme sera-t-il enseveli par le ravage écologique ? Loin d’y voir une nécessité, le philosophe Federico Luisetti analyse comment le capitalisme se renouvelle face aux bouleversements du monde, adaptant ses techniques de gouvernement des vivants et des conditions de vie sur Terre. Reste le pouvoir des forces terrestres elles-mêmes, peut-être à même de le déborder » (Terrestres, 06/03/2023).

- « Faire de l’écologie une arme de guerre » : entretien avec le philosophe Pierre Charbonnier pour faire un point sur l’état des relations entre politiques climatiques et sécurité internationale (Regards, 20/02/2023).

- « La part sauvage des communs ? Une enquête écologique au Marais Wiels » : « En partant de l’histoire du Marais Wiels, un plan d’eau accidentel ayant émergé dans un quartier populaire de Bruxelles, cette enquête écologique montre qu’il est possible de mettre au jour des stratégies anticapitalistes multi-espèces, nécessaires à la bifurcation écologique des luttes sociales » (Terrestres, 14/02/2023).

- « L’écoféminisme n’est pas qu’un outil théorique ! » : entretien avec Myriam Bahaffou, autrice de Des paillettes sur le compost qui « explore et esquisse un positionnement écoféministe décolonial, queer, anti-capitaliste, adossé à une réflexion sur l’érotisme tout autant que sur les luttes de terrain » (Terrestres, 10/02/2023).

SANTE

- Zoonoses : « Les virus qui hantent les forêts tropicales humides peuvent être à l’origine de graves maladies émergentes. Pour mieux les surveiller, les scientifiques pourraient bientôt compter sur les fourmis » (The Conversation, 23/03/2023).

SCIENCE

- « Les écosystèmes d’eau douce du monde entier sont de plus en plus salés. De nombreux facteurs anthropiques contribuent à la salinisation de l’eau douce, notamment l’irrigation des terres agricoles, l’extraction du pétrole, l’extraction de potasse et le déglaçage des routes » (The Conversation, 22/03/2023).

- « Quelle place pour la sociologie face aux défis écologiques ? ». 3 exigences pour que la sociologie se saisisse des enjeux de l’anthropocène : « 1- rompre avec l’idéal de production et œuvrer à la conservation d’un monde vivant ; 2- penser des institutions plus justes, mais en veillant scrupuleusement à ce que celles-ci incluent aussi le monde naturel ; 3- rendre l’utopie accessible, c’est-à-dire intervenir dans le débat démocratique en mettant l’accent sur les expériences émergentes, en soulignant les promesses dont elles sont porteuses, mais aussi en faisant montre de prudence face à des choix techniques potentiellement irréversibles » (The Conversation, 07/03/2023).

SOCIETE

- A écouter : « Lutter ou être heureux.se : faut-il choisir ? ». « La pathologisation de l’angoisse est-elle le symptôme de l’ère néolibérale ? L’éco anxiété est-elle réservée aux classes supérieures occidentales ? Comment lutter pour un monde meilleur tout en cultivant la joie ? » (Présages, 13/03/2023).

- « Les punks, ces pionniers des combats écologiques ». Un extrait de l’ouvrage Écopunk de Fabien Hein et Dom Blake (Le passager clandestin, 2023) : « Le texte exprime une préoccupation caractéristique de la scène punk des années 1980 : celle de ne pas dissocier les problèmes environnementaux de l’ensemble des logiques économiques, sociales et politiques qui président à leur manifestation. La destruction de la planète est la conséquence d’une organisation sociale, voire d’une idéologie, qui induit un rapport prédateur au monde et qui passe par le consentement tacite de ceux-là mêmes qui devraient le combattre » (The Conversation, 23/03/2023).

- Prenant acte du changement déjà en cours, depuis mars le bulletin météo des chaines publiques de télévision ne se contente plus de dire le temps qu’il fera: il propose désormais un tableau de bord quotidien des conséquences déjà visibles du changement climatique (Franceinfo, 13/03/2023).

- A écouter : une série sur l’eau dans l’histoire avec notamment un épisode sur la gestion publique et privée de cette ressource (France culture, 13–16/03/2023).

- « Vers la fin des stations de ski » : une réflexion sur l’avenir des stations de montagne passant « d’une logique touristique à une logique de diversification et d’habitabilité » (AOC, 20/02/2023).


EN VEILLE SUR LE CHANGEMENT GLOBAL #70 was originally published in Anthropocene 2050 on Medium, where people are continuing the conversation by highlighting and responding to this story.

11.01.2023 à 20:23

EN VEILLE SUR LE CHANGEMENT GLOBAL #69

berenice gagne
Texte intégral (3784 mots)

Janvier 2023

Qui aurait pu prédire qu’on se souhaite une bonne nouvelle année ? Qui aurait pu prédire que la culture disciplinaire des universités ne réponde pas aux incertitudes de l’anthropocène? Qui aurait pu prédire que plus de la moitié des jeunes pensent que l’humanité est condamnée à cause du changement climatique ? Pendant ce temps en ville, qui aurait pu prédire que l’étalement urbain entrainerait l’artificialisation des sols ? Mais oui, qui ? 😵

Et tant qu’on y est : qui aurait pu prédire que l’Ecole urbaine de Lyon organise une nouvelle édition de la semaine A l’école de l’anthropocène ? C’est du 24 au 28 janvier au Rize (Villeurbanne) : on s’y rencontre ?

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URBAIN

- « La ville stationnaire : un modèle de ville pour lutter contre l’étalement urbain » : « Depuis le début des années 1980, les sols artificialisés ont progressé entre trois à quatre fois plus vite que la population. Comment lutter contre l’artificialisation des sols et comment mettre fin à l’étalement urbain ? » (France inter, 03/01/2023).

- « Éclairage des villes : à Lyon, des réflexions pour « sculpter l’ombre ». Nous avons éclairé contre la nuit et la nature tant qu’elles constituaient des menaces. Elles recèlent aujourd’hui des valeurs et participent aux conditions de notre existence » (The Conversation, 29/12/2022).

- Et si le développement futur des villes se trouvait sous terre ? A Singapour, un système d’assainissement en tunnel profond est en construction pour répondre à l’accroissement de la population et libérer de l’espace en surface. « À l’échelle mondiale, à mesure que nos villes se développent en termes de population et de densité, nous allons assister à un développement accru des espaces souterrains. “J’envisage un avenir où la surface est privilégiée pour les personnes, pour l’écologie, pour la nature — et où l’espace souterrain est au service de la surface par le biais d’infrastructures et d’autres utilisations » (CNN, 21/12/2022).

- « Le passant décomposé » : « Une enquête ethnographique montre que les citadins sont loin d’être indifférents à leur entourage public, qu’il s’agisse de faire l’aumône, se disputer, se livrer à la sociabilité pure ou encore perpétuer mais aussi combattre les discriminations » (La vie des idées, 14/12/2022).

- « Les enfants sont-ils la clé pour penser la ville de demain ? » : « il faut sortir du discours sur la ville récréative. Penser la ville pour et avec les enfants englobe bien plus d’enjeux de durabilité, d’inclusivité, de richesse paysagère ou encore de chrono-urbanisme. Dans la majorité de nos ateliers centrés sur l’espace public, les enfants nous partagent leurs envies de pouvoir écouter l’eau couler, se reposer dans l’herbe, jouer avec des coccinelles… Ils questionnent la manière dont nous intégrons la biodiversité, les trames verte et bleue dans les projets urbains. Ils s’intéressent aux modes d’habitat et de déplacement alternatifs en imaginant des quartiers dans lesquels les voitures seraient en hauteur pour que les routes soient réservées aux cyclistes et piétons. Les thématiques liées à la proximité, à la circularité, au “faire” sont également présentes dans leur vision d’une ville utopique. Ils pensent enfin systématiquement aux autres, à leurs parents, leurs grand-parents, leurs amis et abordent ainsi des enjeux d’accessibilité et de temporalité » (Demain la ville, 06/12/2022).

- « À Dijon, un modèle énergétique pour la ville de 2050 » : « La métropole dijonnaise a bénéficié d’un financement européen pour lancer le projet expérimental Response, qui doit conduire toute une partie de quartier à l’autoconsommation. Si les moyens à mettre en œuvre s’avèrent complexes, l’aboutissement en 2025 de l’opération servirait de modèle à répliquer dans d’autres villes d’Europe » (Urbanisme, 05/12/2022).

- Rapport d’étude « Nature et Densité : usages et attentes des habitants sur les espaces verts et naturels » : « Suite à ses travaux sur l’acceptabilité de la densification urbaine en Ile-de-France, le Cerema a mené une étude sur la perception et les usages des espaces verts, qui jouent un rôle-clé dans cette acceptabilité, selon que le territoire est urbain, péri-urbain ou rural » (Cerema, 29/11/2022).

- Des pistes pour lutter contre la gentrification verte dans les villes : les projets de « verdissement » doivent être associés à des politiques résolument tournées vers la justice sociale, des politiques qui découragent la spéculation et maintiennent ou ajoutent des logements accessibles financièrement (Bloomberg CityLab, 10/11/2022).

- A écouter : un entretien avec Magali Reghezza sur la résilience territoriale. « Dans cet épisode nous allons essayer de comprendre comment et pourquoi nos sociétés sont vulnérables face à des risques environnementaux locaux et globaux » et comment rendre les territoires plus résilients (Circular Metabolism Podcast n°63, novembre 2022).

- « Le « capitalisme urbain » est-il compatible avec les enjeux de soutenabilité ? » (L’Information géographique, 2022/4, Vol. 86).

“Western Flag (Spindletop, Texas)” 2017 © John Gerrard

ACADEMIQUE

- « L’urgence écologique se heurte à la culture académique des universités » : «Il ne s’agit pas d’ajouter une nouvelle spécialité «transition écologique» à la liste des spécialités enseignées, mais d’«accepter de considérer que notre entrée dans l’anthropocène entraîne une recomposition de tous nos objets scientifiques et de nos formations classiques» », selon Michel Lussault (Le Monde, 06/01/2023).

- « Transition écologique à l’université : des étudiants à la manœuvre pour éveiller les enseignants » (Le Monde, 06/01/2023).

- « Le Connecticut rend obligatoire l’étude du changement climatique à l’école » : « Dès juillet 2023, les écoles publiques du Connecticut, aux États-Unis, incluront des cours obligatoires sur le changement climatique. Le Connecticut rejoint ainsi le New Jersey, mais aussi l’Italie et le Cambodge dans leur effort éducatif pour répondre aux enjeux environnementaux, alors que l’éco-anxiété grimpe de plus en plus massivement dans les classes » (Usbek & Rica, 21/12/2022).

- « Apprendre en anthropocène. Éduquer à la biodiversité » : un dossier de veille de l’Ifé. « Éduquer à la biodiversité, au vivant, apprendre avec et dans la nature, ces trois expressions qui recouvrent une même réalité traversent des publications récentes et révèlent l’acuité de cette thématique. Comment faire entrer cette « éducation à » dans les curricula, alors que le quotidien de la majorité des habitants de la planète est hors-sol, dans des zones urbaines ? La dévastation, l’effondrement de la biodiversité est-il une conséquence de cette scission avec la nature dans un monde accaparé par la vitesse et la recherche de biens matériels ? » (ENS de Lyon, 04/10/2022).

AGRICULTURE & ALIMENTATION

- Les savoirs traditionnels et autochtones, clefs de la sécurité des systèmes alimentaires. Par exemple, alors que la maladie de Panama, une infection fongique apparemment incurable, menace l’existence de la variété de banane qui domine le commerce mondial, cette maladie n’affecte pas les cultures en Afrique et en Asie du Sud-Est, où les communautés autochtones et locales cultivent des centaines de variétés qui lui sont naturellement résistantes » (Nature, 10/01/2023).

ARTS & CULTURES

- « Avec « Avatar 2 », James Cameron nous raconte l’Anthropocène » : un article intéressant mais personnellement je retiens de ce film un scénario particulièrement patriarcal (beaucoup plus que le 1er) et un extractivisme des modes de pensée autochtones qui sont caricaturés pour enrichir l’industrie cinématographique et distraire une société qui “se connecte”📶 à la nature dans des parcs dédiés (The Conversation, 05/01/2023).

- Un portrait de l’artiste argentin Tomás Saraceno qui utilise des araignées, de la terre et un sac à dos flottant pour sensibiliser à la nature et pointer le Capitalocène (The Guardian, 19/12/2022).

BIODIVERSITE

- « Les humains ont fait du sanglier un nuisible » : « Le sanglier est régulé en France. Il y a un siècle, il était pourtant le symbole de la faune sauvage, retracent Raphaël Mathevet et Roméo Bondon, pour qui le sanglier est un animal politique » (Reporterre, 03/01/2023).

CLIMAT

- « La lutte contre le réchauffement climatique doit éviter de tomber dans le piège du technosolutionnisme » : « C’est par une réduction des émissions de gaz à effet de serre et un changement de nos modes de vie plutôt que par d’hypothétiques solutions de géo-ingénierie que passera la lutte contre le dérèglement climatique » (Le Monde, 11/01/2023).

- « Climat : la reconstitution de la couche d’ozone est en bonne voie » : « Grâce au protocole de Montréal, signé en 1987, la barrière protectrice devrait entièrement se rétablir dans les quatre décennies à venir. L’interdiction de certaines substances chimiques profite également à la lutte contre le réchauffement climatique » (Le Monde, 09/01/2023).

- Une proposition pour recueillir à grande échelle les eaux de ruissellement des orages en Californie afin de prévenir les futures sécheresses : conserver l’eau dans un barrage ou la mettre dans le sol pour qu’elle contribue à reconstituer les réserves d’eau souterraine (The Conversation, 06/01/2023).

- « Eunice Foote, la première scientifique (et suffragette) à avoir théorisé le changement climatique » : « Cette étasunienne est la première scientifique à avoir théorisé que même des hausses modérées de la concentration en dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère pourraient engendrer un réchauffement global significatif. Depuis, cette relation entre le CO2 et le climat s’est convertie en l’un des principes clés de la météorologie moderne, de l’effet de serre et de la science climatique » (The Conversation, 21/12/2022).

“Have and Have Not” (2006) © Crystal Schenk

DECHETS

- « L’Espagne démantèle un vaste trafic de déchets vers l’Afrique de l’Ouest » : « Plus de 5 000 tonnes de détritus électroniques ont été envoyées vers le Sénégal, le Nigeria, la Mauritanie et le Ghana depuis les îles Canaries » (Le Monde, 04/01/2023).

DROIT

- Des pistes pour réduire la déforestation sans nuire aux petites exploitations agricoles suite à l’adoption par l’Union européenne d’un règlement visant à garantir que les chaînes d’approvisionnement sont exemptes de processus et de produits issus de terres défrichées après 2020 (The Conversation, 06/01/2023).

- « Déforestation au Brésil : la législation européenne peut-elle changer la donne ? » : « Le risque le plus sérieux que court la législation européenne est d’être contournée par la dissociation, de la part des exportateurs brésiliens, de leurs produits en deux marchés : une production écologiquement correcte, destinée à l’Europe (vendue sans doute plus cher), et une production peu regardante sur les conditions environnementales, destinée aux autres marchés, en particulier au marché chinois » (The Conversation, 02/01/2023).

ECONOMIE

- « Un ajustement carbone aux frontières de l’UE n’est pas sans risque pour les pays les plus pauvres » : « la Commission européenne a voté courant décembre 2022 un accord préliminaire visant la mise en œuvre d’un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF). Au lieu de facturer les émissions de GES uniquement sur le territoire de l’Union européenne, le MACF taxera les émissions incorporées dans les importations des industries les plus émettrices. Sont en particulier ciblés l’aluminium, l’électricité, le ciment, les engrais, le fer et l’acier » (The Conversation, 10/01/2023).

ENJEUX POST- ET DECOLONIAUX

- Pour mieux comprendre le système qui sous-tend le scandaleux non-lieu prononcé dans l’affaire du chlordécone, un entretien avec la géographe et anthropologue Christine Chivallon sur le « Plantationocène, la culture de plantation, matrice de l’anthropocène ». « La pollution au chlordécone révèle le fondement des économies esclavagistes et de leurs prolongements ultralibéraux: un principe extractif de contrôle et d’exploitation des corps et des ressources. Au-delà de l’aspect chimique, la pollution au chlordécone révèle la toxicité du système dans son entier » (Anthropocene2050, 09/01/2023).

EXTRACTIVISME & ENERGIES

- Une enquête en Ouganda et en Tanzanie sur le projet d’extraction pétrolière et de pipeline de TotalEnergies (rfi, 06/01/2023).

IDEES

- « La terre est un paradis vu d’avion ». Un texte de l’économiste et spécialiste de l’espace Gilles Rabin qui « s’essaye à une description d’une nouvelle expérience partagée de la Terre à partir de la célèbre photo Blue Marble, lorsque l’humanité a perçu son habitat depuis l’espace » (Anthropocene2050, 10/01/2023).

- « Peut-on protéger la nature sans protéger les « indésirables » ? » : « Comment pouvons-nous protéger la planète et la biodiversité si nous ne prenons-pas soin des humains qui peuplent une terre commune à tous ? Il apparaît urgent que l’empathie nouvelle à l’égard du vivant ne devienne pas un paravent qui cache la misère du monde » (AOC, 10/01/2023).

- Entretien avec Isabelle Stengers : « Recomposer des communs depuis la terre réclame un combat d’ordre cosmopolitique. Autrement dit, les luttes de terrain devront aller de pair avec un bouleversement de nos conceptions, en vue de nouer des alliances avec les autres vivants. En revenant sur la trajectoire historique qui a conduit à l’éradication des communs et de la culture qui y était rattachée, Isabelle Stengers, figure mondiale de la pensée écologique, montre comment leur actuelle résurgence ouvre la voie à une redéfinition profonde de notre façon de faire communauté » (Socialter, 02/01/2023).

- « Repenser l’évolution, la Terre et la science. Entretien avec Tim Ingold » (Anthropocene2050, 21/12/2022).

Black And White Only [No Colour Permitted] © William Murphy

POLITIQUE & GEOPOLITIQUE

- « L’Etat peut-il se soustraire à ses obligations climatiques ? » : « L’Etat français avait jusqu’au 31 décembre pour prouver qu’il faisait le nécessaire pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, au risque d’être de nouveau condamné. Armée d’un droit de l’environnement de plus en plus fourni, la justice peut-elle infléchir les politiques publiques ? » (France culture, 05/01/2023).

- « La modélisation prospective face au dilemme abondance/sobriété » : « La fin de l’abondance, comme l’annonçait le président Macron il y a six mois, se veut la promesse d’une société où la sobriété contribue à réduire la consommation d’énergie de manière pérenne et équitable. Après avoir été reléguée au second plan jusqu’au début des années 2010, la sobriété est devenue un sujet incontournable dans les exercices de prospective énergie-climat. La modélisation prospective joue un rôle essentiel dans les transformations qu’impose la crise climatique : des modes de vie sobres en énergie et en ressources » (AOC, 03/01/2023).

SANTE

- « La résistance aux antibiotiques, une préoccupation environnementale ? » : « Dans l’environnement, la contamination des eaux et sols aux antibiotiques demeure relativement faible. Cependant et de manière surprenante, de nombreuses bactéries résistantes à plusieurs familles d’antibiotiques ou multi-résistantes y sont retrouvées » (Pop’sciences, 09/01/2023).

- Exposome : « Alors qu’on sait désormais que l’origine des maladies s’ancre dans une combinaison alliant génétique et environnement, les recherches sur l’exposome tentent de caractériser l’ensemble des déterminants environnementaux à la santé » (CNRS, 02/01/2023).

SCIENCE

- « Les humains et les animaux, une approche géographique » : « La relation que les sociétés entretiennent avec les animaux est essentielle à leur fonctionnement. L’actualité a placé les thèmes du bien-être animal et des zoonoses au premier plan » (Nonfiction, 05/01/2023).

SOCIETE

- « La criminalité environnementale, un fléau en hausse et protéiforme » : « Les sanctions encourues en cas de trafic d’espèces protégées ou d’exploitation illégale des ressources sont rares et peu dissuasives, relève l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique dans un rapport publié fin 2022 » (Le Monde, 04/01/2023).

- Génération désenchantée : les résultats alarmants d’une enquête mondiale menée auprès de jeunes de 16 à 25 ans incitent une spécialiste des données climatiques à changer de récit pour s’orienter vers un discours axé sur les solutions. « Les jeunes ont le sentiment de n’avoir aucun avenir en raison du changement climatique. Plus de la moitié pensent que “l’humanité est condamnée” à cause du changement climatique » (Sustainability by numbers, 18/12/2022).


EN VEILLE SUR LE CHANGEMENT GLOBAL #69 was originally published in Anthropocene 2050 on Medium, where people are continuing the conversation by highlighting and responding to this story.

20.12.2022 à 00:25

EN VEILLE SUR LE CHANGEMENT GLOBAL #68

berenice gagne
Texte intégral (5155 mots)

Décembre 2022

La COP15 s’achève avec les objectifs de protéger 30% de la planète et de restaurer 30 % des écosystèmes. Espérons que c’est une bonne nouvelle pour les peuples autochtones qui représentent 6 % de la population mondiale et entretiennent au moins 25 % de la surface terrestre, accueillant près de 80 % de la biodiversité. Pendant ce temps en ville, des réflexions sont menées pour « favoriser la cohabitation entre les activités humaines et les différentes espèces végétales et animales qui y vivent ».

❄️🎄 Je vous souhaite de belles fêtes de fin d’année.

“Broken Landscape I” (2017) © Antti Laitinen

Ne manquez pas la veille spéciale sur l’œuvre de Bruno Latour — anthropologue, sociologue, philosophe des sciences et des techniques — mort le 9 octobre dernier.

📢 Retrouvez également les veilles thématiques sur les limites à la croissance, l’eau, les nouveaux outils économiques et les sols urbains, des chroniques originales à écouter ou à lire sur des thématiques issues des veilles et une très riche compilation de pistes de lectures anthropocènes parmi les publications les plus récentes.

Si vous avez des suggestions pour enrichir cette veille, n’hésitez pas à les partager : berenice.gagne@universite-lyon.fr

Encore plus d’articles et de références au fil de l’eau sur mes comptes Twitter et Instagram.

URBAIN

- « Les grands projets urbains sont-ils encore désirables dans les métropoles ? » : « Les opposants dénoncent ces projets comme résultant de la volonté politique de rendre le territoire plus attractif pour d’autres publics (les touristes, les investisseurs, les grandes entreprises, les « classes créatives »…) au détriment des besoins réels et immédiats des habitants sur leur territoire » (The Conversation, 15/12/2022).

- « Relier, glaner, soutenir, militer — changer d’architecture » : « La Ferme du Rail est un lieu social et agricole engagé et alternatif au cœur de Paris. Dans quelle mesure l’histoire de sa construction peut-elle transformer les manières de faire l’architecture ? Accompagnés par le philosophe Philippe Simay, les architectes de l’agence Grand Huit, partisans d’une « école du réemploi » et d’une écologie des relations, racontent les ambitions, les postures et les réflexions qui animent la construction et le fonctionnement de cette ferme urbaine » (AOC, 09/12/2022).

- « Cinq initiatives pour ensauvager la ville » : « Protéger les arbres, végétaliser les toits, développer les friches, restaurer les rivières… Pour ramener la nature en ville, chercheurs et élus ont développé des solutions » (Reporterre, 07/12/2022).

- « Pour préserver la biodiversité, il faut rendre les villes plus compactes, circulaires et vertes » : « Le développement des villes fait partie de la solution, à condition de limiter leur étalement, de promouvoir l’économie circulaire et de favoriser la cohabitation entre les activités humaines et les différentes espèces végétales et animales qui y vivent » (The Conversation, 07/12/2022).

- « Zéro artificialisation nette : avenir des sols et avenir des territoires » : « Le défi du ZAN n’est pas de savoir comment il sera possible à l’avenir de ne pas artificialiser les sols tout en continuant à promouvoir un développement local dont nous ne savons pas bien quel genre de territoire il engage. Le ZAN nous oblige à un autre exercice de prospective : de quel genre doit être le territoire dont les sols « supporteront » encore un avenir, et a fortiori notre avenir, en 2050 ? » (AOC, 01/12/2022).

- Métabolisme urbain : « Des fermes japonaises abandonnées aux châteaux d’eau désaffectés new-yorkais, le domaine de la construction exploite les structures existantes pour en extraire des matériaux qui rendront les nouveaux bâtiments plus écologiques » (Bloomberg CityLab, 23/11/2022).

- « À mesure que le monde évolue vers une urbanisation totale, les agglomérations s’étendent en fusionnant les unes avec les autres pour créer ce que les experts urbains appellent des “mégalopoles” » (The Conversation, 22/11/2022).

- « Mégalopolis : comment la côte occidentale africaine façonnera le siècle à venir. D’ici à la fin du siècle, l’Afrique abritera 40 % de la population mondiale, et ce développement fulgurant n’est nulle part aussi rapide que sur cette bande de 600 miles entre Abidjan et Lagos » (The Guardian, 27/10/2022).

“Flesh Love All (Yakabe Family)” (2018) © Photographerhal

ACADEMIQUE

- « Pour une redirection des sciences. Y aurait-il quelque chose de pourri au royaume des institutions scientifiques? Ici, des chercheur.e.s veulent réinventer les sciences, là où des ingénieurs désertent. Un peu partout des collectifs se forment pour créer des savoirs pertinents pour la mutation écologique » (AOC, 25/11/2022).

AGRICULTURE & ALIMENTATION

- L’agroforesterie — cet ensemble de pratiques agricoles associant, sur une même parcelle, des arbres à une culture agricole et/ou à de l’élevage — se présente comme une alternative à la monoculture de soja et à l’élevage en Amazonie brésilienne. Elle permettrait de restaurer des pâturages dégradés et de fournir un revenu stable aux petit-es agriculteurs et agricultrices (Mongabay, 09/12/2022).

- « Le concept de « zéro artificialisation nette » (ZAN), au sein du paquet légal Climat et résilience ambitionne, par une équivalence comptable entre artificialisation et désartificialisation, de ramener l’artificialisation nette à zéro en 2050, avec une réduction de moitié dès 2032. Cette réglementation rend possible l’artificialisation si on désartificialise parallèlement : or, elle n’exige nullement que les sols désartificialisés aient une valeur nourricière égale à ceux qui sont recouverts dans le même temps, ni que les autres fonctionnalités (infiltration des eaux pluviales, biodiversité, stockage de carbone tempérant l’effet de serre…) soient globalement maintenues » (Le Monde, 05/12/2022).

ARTS & CULTURES

- Exposition « Becoming Geological » au V2_Lab for the Unstable Media à Rotterdam (Pays-Bas) du 25 novembre 2022 au 8 janvier 2023 : susciter des imaginaires nouveaux et anciens sur la relation essentielle de l’humain avec la terre et le cosmos.

- « Le musée, l’art et la vie : réflexions sur une nouvelle forme. Depuis des mois, le scénario se répète : des militants écologistes prennent pour cibles des chefs-d’œuvre de la peinture sanctifiés dans l’espace muséal. Ce mode opératoire nouveau, brouillant la frontière entre réel et symbolique, fonctionne sur les deux tableaux comme un puissant moteur d’alerte » (AOC, 01/11/2022).

- « Hier, le monde — sur la 16ème biennale de Lyon, «Manifesto of fragility». Raconter aujourd’hui en regardant hier. C’est l’objet de « Manifesto of fragility », la 16ème biennale de Lyon qui vient d’ouvrir et nous invite à porter un regard sur une « résistance initiée dans le passé ». Une proposition de définition de l’Être par la fragilité et par notre prétendue permanente résilience, mettant en scène les corps au seuil des maux comme des remèdes de la vie » (AOC, 16/09/2022).

BIODIVERSITE

- « COP15 : à Montréal, des engagements historiques pour la biodiversité ». L’objectif « le plus emblématique consiste à protéger au moins 30 % de la planète avant la fin de la décennie, alors que seuls 17 % des terres et 8 % des mers sont actuellement placés sous statut de protection. Au moins 30 % des espaces marins et terrestres dégradés devront également être restaurés. Les 196 membres de la Convention sur la diversité biologique ont reconnu le rôle majeur des peuples autochtones et des communautés locales en tant que «gardiens de la biodiversité». Les peuples indigènes, qui représentent 6 % de la population mondiale, gouvernent et gèrent au moins 25 % de la surface terrestre, qui concentrent près de 80 % de la biodiversité » (Le Monde, 19/12/2022).

- « Dans les forêts, une nouvelle écologie politique s’enracine » : « Les incendies qui ont ravagé une partie des forêts françaises cet été ont révélé au grand public que nombre d’entre elles étaient devenues des usines à bois. Face à l’emprise de la monoculture de résineux, des alternatives se mettent en place » (Le Monde, 16/12/2022).

- Quel espace de vie, quel espace habitable pour les animaux autres qu’humains? Une présentation interactive qui interroge la capacité de notre espèce à cohabiter avec les autres (The New York Times, 09/12/2022).

- « COP15 : Les peuples autochtones appellent à la coopération pour préserver la biodiversité mondiale » (Natural History Museum, 09/12/2022).

- « Apprendre à aimer et à protéger les arbres morts ». Ils « font partie des structures les plus précieuses de la forêt pour la vie sauvage et contribuent à la survie de centaines d’animaux » (The Revelator, 07/12/2022).

- « Le monde et sa propriété » : une série documentaire sur la notion de propriété à travers différentes cultures. Le 3ème épisode « Breveter le vivant » porte sur « l’appropriation du vivant, qui fait la richesse de l’industrie biotechnologique » et le 4ème « Posséder la Terre » porte sur les différents rapports à la nature (arte, 06/12/2022).

- Réflexion sur une idée fausse : « Le changement climatique n’est pas le principal moteur de la perte de biodiversité. Oui, le réchauffement de l’atmosphère devrait être un facteur important de la crise de l’extinction dans les décennies à venir, mais ce qui détruit les espèces aujourd’hui, c’est la fragmentation et la perte des habitats, la chasse excessive et la surexploitation, l’expansion agricole, la pollution et le développement industriel » (The Intercept, 03/12/2022).

“Magic Trees” (2020) © Marianne Villière

CLIMAT

- (In)Justice environnementale : une étude sur la pollution de l’air à Nice révèle les inégalités sociales (INSEE, 15/12/2022).

- Qualité de l’air : dans l’ouest des États-Unis, les incendies et les sècheresses s’ajoutent à la pollution industrielle pour dessiner un monde irrespirable. « Les incendies de forêt se multiplient dans le monde entier, mais les tendances observées dans l’ouest des États-Unis se distinguent parce qu’elles marquent un changement radical des niveaux de pollution atmosphérique dans une région où les réglementations environnementales sont parmi les plus strictes au monde » (nature, 06/12/2022).

- Une étude sur le suivi satellitaire du stockage de carbone par les forêts en Californie montre l’inefficacité des programmes de compensation carbone. Elle préconise un meilleur suivi satellitaire des projets de compensation avec un partage public des données et une réorientation de l’investissement vers la production d’énergie bas-carbone comme le solaire (The Conversation, 01/12/2022).

- « Alors que la COP27 s’achève par un accord minimaliste, Amy Dahan, chercheuse émérite au CNRS, revient sur la « fabrique de la lenteur » que sont devenus ces sommets sur le climat. Elle appelle à rénover les institutions et les règles qui organisent la mondialisation, pour contraindre les pays à respecter leurs engagements climatiques, sous peine de sanctions » (Médiapart, 20/11/2022).

DECHETS

- « Sols pollués, centrales nucléaires… Les « communs négatifs », ces « déchets de l’anthropocène » dont il va bien falloir se soucier. Cette notion récente s’inspire des travaux d’Elinor Ostrom sur les « communs » pour politiser la gouvernance des déchets industriels non recyclables. Trop souvent invisibilisés et relégués dans des territoires pauvres, ils nécessitent une communauté élargie et solidaire pour les prendre en charge » (Le Monde, 07/12/2022).

- Sécheresse et réutilisation des eaux usées : en France, une nouvelle impulsion et des obstacles à lever (The Conversation, 04/12/2022).

- En France, chaque année plus de 15 milliards de pots de yaourt sont produits par l’industrie du plastique puis jetés : ces « emballages en polystyrène sont théoriquement « recyclables » même si dans les faits moins de 2 % sont recyclés dans des usines en Allemagne et en Espagne. Bien que le polystyrène ne représente que 16 % des emballages en plastique mis sur le marché, il constitue plus du tiers des plastiques retrouvés dans la nature. Une fois fragmenté, le polystyrène a une haute toxicité » (Le Monde, 28/11/2022).

DROIT

- « Tuvalu, menacé d’être englouti par les eaux, crée son double digital » : « si des États ont déjà cessé d’exister en raison de circonstances militaires et politiques, ils ne l’ont jamais été parce que leur territoire avait disparu. Ce scénario soulève des questions juridiques sans précédent. Faudrait-il envisager la doublure de l’État dans le métavers comme un nouveau support de son existence ? La territorialité et la souveraineté pourraient-elles être également virtuelles ? » (The Conversation, 18/12/2022).

- « La personnalisation de la nature en vue de mieux la protéger, cette fausse bonne idée » : « La nature ne peut être juridiquement une personne ; sauf à redéfinir ce qu’est une personne et donc ce qu’est le droit et ce qu’est notre société. Plutôt que de soumettre la nature aux choix des hommes, pourquoi ne pas la reconnaître (enfin) comme un véritable objet de droit. Une troisième voie juridique, ni personne, ni chose ; une voie sur mesure tracée en fonction des enjeux de conservation, mais aussi de responsabilisation des acteurs humains » (The Conversation, 09/12/2022).

ECONOMIE

- « L’Union européenne adopte une vaste réforme de son marché carbone pour atteindre ses objectifs climatiques » : « Le texte acte la suppression progressive des « droits à polluer » gratuits alloués aux industriels et prévoit de faire payer les émissions liées au chauffage des bâtiments et au transport routier » (Le Monde, 18/12/2022).

- Podcast de l’économiste Eloi Laurent : « Défis climatiques : Trouver de nouvelles boussoles économiques pour permettre le changement » (The Conversation, 15/12/2022).

- Des chercheurs et chercheuses en économie écologique identifient les enjeux pour recentrer l’activité économique sur la satisfaction des besoins et le bien-être de la population en abandonnant la croissance économique comme objectif. 5 leviers : réduire la production moins nécessaire, améliorer les services publics, introduire une politique d’emplois verts, réduire le temps de travail, permettre un développement international soutenable (nature, 12/12/2022).

- « Le capitalisme écocidaire » : « Karl Marx a souvent été considéré par les mouvements écologistes comme un productiviste, fasciné par le progrès technique et insensible à la nature. Pour J. B. Foster et B. Clark, il est au contraire urgent de réconcilier l’écologie politique avec sa critique du capitalisme » (la vie des idées, 12/12/2022).

- « Soudain, le développement » : « Après 200 000 ans de stagnation, le niveau de vie des humains a brusquement commencé à croître il y a deux siècles. Oded Galor en cherche l’explication dans le contexte géographique, mais aussi la dynamique et la structure des populations humaines » (la vie des idées, 12/12/2022).

- « Nature et propriété 1/2 » : « Ce numéro tente d’échapper aux approches réifiant la nature et la propriété afin d’analyser dans quelle mesure les milieux vivants se dérobent à la volonté de maîtrise des êtres humains et rendre ainsi pensable une possible déprise, autorisant d’autres façons d’habiter le monde » (Revue Française de Socio-Économie, 2ème semestre 2022).

- « L’action climatique : un enjeu macroéconomique ». « Choc sur l’offre, inflation, finances publiques : les impacts de la transition climatique sur l’économie » (France Stratégie, 09/11/2022).

“Stress (Monumental)” (2010) © Yoan Capote

ENJEUX POST- ET DECOLONIAUX

- « Se battre contre l’extractivisme depuis les territoires sacrifiés en Inde » : « Grand pays lancé dans la course à la modernisation, l’Inde se conforme, elle-aussi, à une logique d’appropriation et d’exploitation implacable de ses terres et de leurs habitant·es. Ce texte décrit le cas des Adivasis, peuple du sous-continent luttant contre les ravages du progrès indien » (Terrestres, 06/12/2022).

EXTRACTIVISME & ENERGIES

- « Notre futur contaminé » : à Fukushima, les habitant-es apprennent à vivre avec une pollution permanente : un aperçu de ce qui nous attend tous et toutes (aeon, 15/12/2022).

- « Plan climatique européen : des chercheurs avertissent du risque de « sacrifier » des terres au profit de la bioénergie. Iels demandent à la Commission de mieux tenir compte du risque de déforestation indirecte induit par ses mesures encourageant la combustion de biomasse » (Le Monde, 01/12/2022 ; nature, 28/11/2022).

IDEES

- « Voir la nature comme un·e naturaliste : une contre-histoire de la modernité » : « Le geste inaugural de la Modernité résiderait dans l’instauration d’un divorce définitif entre la nature et la culture, d’où aurait découlé une franche distinction entre art et science. Ce diagnostic est-il si sûr ? Dans ce riche entretien, l’ethnologue V. Manceron et l’historien R. Bertrand invitent à la nuance. Des scientifiques du XIXe siècle aux amateurs d’aujourd’hui, ils convoquent ces naturalistes qui n’ont jamais cessé de décrire le monde dans sa pluralité » (Terrestres, 30/11/2022).

- « Pour une anthropologie de l’Anthropocène. L’ère de la sobriété énergétique augurera-t-elle d’un passage de l’Homo consumens à l’Homo continens? » (Le Grand Continent, 17/11/2022).

MIGRATIONS

- « Le changement climatique déplacera jusqu’à 113 millions de personnes en Afrique d’ici 2050 » : « La plupart des migrations et des déplacements liés au climat en Afrique auront lieu à l’intérieur des pays eux-mêmes » (The Conversation, 06/11/2022).

MOBILITES

- 🚉 Entretien avec Michel Lussault : « Pour sortir du modèle centré sur les métropoles, il faut réfléchir non seulement à des RER qui desservent les centres depuis la périphérie, mais aussi à des réseaux maillés, de banlieue à banlieue. Il faut assumer l’étalement et la multipolarité, mais en organisant les déplacements autour du ferroviaire » (Le Monde, 05/12/2022).

- Une étude démontre pourquoi l’électrification des SUV ne participe pas à la baisse des émissions de CO2 : leur diffusion risque d’accaparer les ressources nécessaires à la production de batteries au détriment de véhicules plus légers, à la motorisation plus faible. L’étude préconise d’étudier des solutions telles que la réduction de la taille des véhicules, la réduction de la motorisation et la diminution de la dépendance à l’égard des solutions technologiques (Journal of Cleaner Production, 29/11/2022).

POLITIQUE & GEOPOLITIQUE

- « Pour une écologie épicurienne. L’avènement d’une nouvelle morale publique ne se décrète pas. Mais en recherchant le plaisir à l’intérieur de limites librement consenties, il est possible de faire émerger un puissant imaginaire social pour structurer l’écologie politique » (Le Grand Continent, 09/12/2022).

- « Vers une écologie progressiste » : « La conscience de l’urgence climatique nous invite à penser et à agir aussi vite que nécessaire, non en combattant le progrès technique mais en tenant compte des améliorations qu’il permet. Cette écologie progressiste qui ne se contente pas de beaux discours révolutionnaires ni ne sombre dans le déni, seule permet de concilier deux impératifs : les luttes écologiques et le respect de l’État de droit » (AOC, 28/11/2022).

- A écouter : « Infrastructures critiques : géographie de nos vulnérabilités » (France culture, 24/11/2022).

- « Cartographier la guerre écologique : énergie, climat, géopolitique » (Le Grand Continent, 03/11/2022).

- Conférence : « Adaptation au changement climatique dans les territoires ». Comment accélérer la mise en œuvre en France de politiques d’adaptation, notamment dans les territoires ? Quels rôles jouent et pourraient jouer les différents acteurs publics nationaux et locaux ? Quelles sont les organisations à déployer en termes de gouvernance, de moyens humains, de financement ? (France stratégie, 30/01/2023).

© Radio Havana Cuba

SANTE

- Pandoravirus: la fonte du permafrost ou l’ouverture de la boîte de Pandore des virus zombies, des bactéries sympas comme l’anthrax ou de l’antibiorésistance (The Conversation, 05/12/2022).

- La vallée de la chimie lyonnaise : « De l’incertitude scientifique à l’ignorance stratégique. Pollutions et maladies environnementales sans cause(s) au sud de Lyon » (métropolitiques, 27/10/2022).

SCIENCE

- Pour Naomi Oreskes, historienne des sciences, « canoniser l’Anthropocène revient à attirer l’attention ». « Je fais partie d’une génération qui a appris que la géologie se terminait avec l’apparition de l’espèce humaine. L’Anthropocène nous signale que l’impact humain fait partie de la géologie en tant que science » (The New York Times, 17/12/2022).

- « Vendredi 16 décembre, à 12h46 heure française, le satellite SWOT (Surface Water Ocean Topography) s’élancera vers l’espace. Il recensera les stocks d’eau douce à l’échelle mondiale et permettra de mieux comprendre les dynamiques océaniques. SWOT aidera les scientifiques du monde entier à suivre le bilan hydrique de la Terre : où se trouve l’eau aujourd’hui, d’où elle vient et où elle se trouvera demain » (The Conversation, 14/12/2022).

- « Les scientifiques ont découvert pourquoi le méthane a connu une hausse spectaculaire dans l’atmosphère en 2020 ». « Les fortes augmentations de ce gaz à effet de serre très puissant sont liées à la baisse de la pollution de l’air et à la progression des émissions des zones humides. Deux causes qui risquent d’aggraver encore le dérèglement climatique » (Le Monde, 14/12/2022 ; nature, 14/12/2022).

- « Sommes-nous dans l’Anthropocène ? » : « Les géologues pourraient bientôt décider quel endroit de la Terre marque la première preuve de l’Anthropocène — que beaucoup considèrent comme une nouvelle époque géologique débutant lorsque les humains ont commencé à altérer la planète avec diverses formes de matériaux industriels et radioactifs dans les années 1950. Iels ont jusqu’à présent réduit leur choix à neuf sites dans le monde (nature, 13/12/2022).

- « L’émergence d’une histoire environnementale interdisciplinaire. Une approche conjointe de l’Holocène tardif » (Annales, 22/11/2022).

- « Tout comprendre aux limites planétaires ». Une explication du concept scientifique qui « permet d’évaluer l’impact des activités humaines sur les équilibres de la Terre » (Reporterre, 04/11/2022).

SOCIETE

- « Accord européen pour interdire l’importation de produits issus de la déforestation » : cacao, café, soja, huile de palme, bois, viande bovine, caoutchouc, cuir, chocolat, ameublement, papier, charbon de bois… La longue liste des produits concernés illustre le lourd impact de notre mode de vie (Le Monde, 06/12/2022). Une analyse critique de cette réglementation : « Consommer « zéro déforestation » en Europe : la menace d’effets contre-productifs en Afrique centrale » : ce règlement vise-t-il à « garantir une consommation labellisée « zéro déforestation » aux citoyens européens, les libérant ainsi d’une mauvaise conscience de contribuer à la dégradation de l’environnement global, ou un ralentissement significatif de la déforestation à l’échelle mondiale ? Dans ce dernier cas, une plus large implication des pays producteurs du Sud est nécessaire à la conception et la future application du règlement afin d’optimiser sa compatibilité avec les objectifs de développement durable choisis dans ces pays » (The Conversation, 12/12/2022).

- “Inondations défensives, assèchement de terrains, zones tampons… L’utilisation de la nature comme arme de guerre a maintenant un nom : le warWilding” (Usbek & Rica, 25/11/2022).

- A écouter : « Et si on arrêtait le progrès? Bois, charbon, pétrole, nucléaire, etc. : l’histoire montre que ces énergies s’additionnent au lieu de se remplacer, au nom du progrès et/ou de l’innovation. Est-ce vraiment le progrès qui peut permettre de réaliser des transitions écologiques ? ». Une émission avec les historiens François Jarrige et Jean-Baptiste Fressoz (France culture, 24/11/2022).


EN VEILLE SUR LE CHANGEMENT GLOBAL #68 was originally published in Anthropocene 2050 on Medium, where people are continuing the conversation by highlighting and responding to this story.

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