Think-tank citoyen et média indépendant
Publié le 25.04.2025 à 07:29
Un bref abécédaire du véganisme
Mr M.
Publié le 24.04.2025 à 08:26
L214 : Plainte pour cruauté contre l’abattoir de Charlieu
Mr M.
Publié le 23.04.2025 à 06:00
5 sources « d’argent magique » pour renflouer les caisses de l’État
Simon Verdiere
Publié le 22.04.2025 à 06:00
Les Sud-Soudanaises en danger face à un climat extrême
Mr Mondialisation
Publié le 21.04.2025 à 10:00
Grâce à sa cantine solidaire, les habitants des quartiers mangent bio
Mr M.
Publié le 20.04.2025 à 10:55
10 bonnes nouvelles à ne pas manquer
Maureen Damman
Publié le 19.04.2025 à 10:55
Les 10 actualités de la semaine
Maureen Damman
Publié le 18.04.2025 à 06:00
Syndrome d’Elmyra, quand l’amour des animaux devient nocif
Simon Verdiere
Publié le 17.04.2025 à 06:00
Non, la misandrie n’est pas l’équivalent de la misogynie
Elena Meilune
Publié le 16.04.2025 à 11:37
Revue de presse : 10 infos à ne pas rater
Mr Mondialisation
Publié le 25.04.2025 à 07:29
Un bref abécédaire du véganisme
Mr Mondialisation
Parler véganisme, c’est un peu comme évoquer la politique à un repas de famille : la tension monte très vite, et chacun a un avis sur la question, sans forcément savoir grand-chose sur le sujet. Bien que non-exhaustif de par le choix du format, ce modeste abécédaire du véganisme permettra à celles et ceux qui le souhaitent d’y piocher à leur guise pour vérifier une information, briller en société, ou simplement tenter de mieux comprendre ce mode de vie tant caricaturé.
C’est parti pour un bref abécédaire du véganisme !

Avocat
Les véganes sont régulièrement accusés de ne manger que des avocats. Alors oui, l’avocat, c’est bon, c’est riche en acides gras insaturés, mais c’est souvent importé de loin et ça détruit les terres agricoles quand c’est produit de manière intensive – comme toute autre culture du même type.
Objectivement, tout ça, c’est pour satisfaire le plus grand nombre : peu de chances que l’avocat soit victime de son succès à cause du petit 1% (à peine) de véganes. Pour s’en convaincre, passez une demi-journée à encaisser les fruits et légumes d’un supermarché : vous serez surpris de constater à quel point les omnivores dévalisent le rayon des avocats – à se demander, même, s’il en reste pour les véganes (#vécu).

B12
Ah, les véganes, ces pâles anémiques carencés ! Pourtant, la vitamine B12, nécessaire au système nerveux, est le seul complément indispensable à un régime végéta*ien équilibré. Si les omnivores la trouvent via les produits carnés eux-mêmes supplémentés, les végéta*iens la consomment directement. L’avantage est qu’ils prennent un complément naturel, sans nitrates, antibiotiques et autres additifs ingérés par le biais de la viande d’élevage. De plus en plus de produits végétaux sont supplémentés en B12 et tout comme pour les protéines, les véganes bien informés (pléonasme) souffrent rarement de carences.
Choix
La question du choix est essentielle dans le concept de véganisme, elle en est même la base. Nous sommes pour la plupart en capacité de manger de la viande et du poisson, mais nous pouvons aussi avoir le choix de ne pas le faire – nous exclurons ici les populations les plus pauvres ou isolées, qui n’ont d’autre possibilité que de se nourrir de ce qu’elles trouvent, ou encore les personnes qui physiologiquement ne peuvent supporter une alimentation végane. De nombreuses personnes pouvant choisir le contenu de son frigo peuvent décider de ne pas y mettre d’animaux morts ou d’en diminuer drastiquement la quantité.
Dissonance cognitive
Apparu pour la première fois en 1957 dans un ouvrage de psychologie, le concept de dissonance cognitive définit une contradiction entre pensée et comportement. Il est régulièrement usité dans le contexte des choix alimentaires : la majorité des gens aime les animaux et est incapable de leur faire du mal, mais la majorité en mange. La dissonance cognitive permet de se masquer la réalité et se conforter dans sa contradiction.
La culture y joue un rôle fort : manger un chien, un chat ou un cheval paraît inconcevable à bon nombre d’Occidentaux. Pourtant, ces animaux sont consommés ailleurs, quand cochons ou vaches peuvent ne pas l’être. Alors, pourquoi accepter de manger une vache et non un chien ? Quelle différence ? C’est généralement une fois perçue, analysée et dépassée cette dissonance cognitive que les omnivores deviennent végéta*iens, soucieux que leurs actes soient en cohérence avec leur pensée.

Extrémistes
Le véganisme est perçu et dénoncé comme « extrême » par ses détracteurs. Ce mode de vie peut en effet paraître extrême dans une société où l’exploitation animale est la norme : nombreux sont ceux qui s’essaient au véganisme puis abandonnent, découragés par les contraintes. Cependant, qualifier le mouvement végane d’extrême a tout de l’inversement de paradigme.
Ce qui est extrême, c’est d’enfermer, entasser, mutiler et abattre des milliards d’animaux chaque année. Pour rappel, ce système n’existe que depuis quelques décennies. L’industrialisation d’après-guerre a été rapide : dès lors, les ressorts utilisés dans le milieu de l’élevage sont devenus la norme. Broyer des poussins vivants, mutiler des porcs, anémier et molester des veaux, gaver des canards, créer des vaches-hublots, arracher la fourrure de visons vivants, voilà la norme. Celle que dénonce et combat le mouvement végane. De quel côté se situe l’extrême ?
Fourmis
Oui, les véganes écrasent involontairement des fourmis (et pas que) en marchant. L’immense majorité le vit plutôt bien, étant donné l’effort fait en parallèle pour mettre fin à une industrie mortifère.
Il est des choses que l’on peut maîtriser – sa consommation de produits carnés, et d’autres moins – un insecte écrasé sous sa chaussure.
Gazelle
Non, Le lion et la gazelle n’est pas une fable de La Fontaine et oui, dans la nature, le lion mange la gazelle. Contrairement aux humains les plus privilégiés de la planète, le lion manque de choix pour se nourrir et n’a pas accès au supermarché du coin. De plus, il est carnivore, quand l’humain est omnivore. Alors, faute d’avoir l’opportunité de se faire une plâtrée de lentilles, il va chasser la gazelle.
Et oui, la nature est loin d’être douce. Un lion qui déchiquette une gazelle, c’est violent. Mais le lion doit bien manger, et il n’a pas conscience qu’il fait souffrir sa proie. Si l’homme devait décapiter l’agneau avant de le manger, il y a fort à parier qu’il se rabattrait sur les lentilles (encore elles). Mais à la différence du lion, il nous reste le choix de ne pas manger l’agneau, et de ne pas charger quelqu’un d’autre de le tuer pour nous.

Heureux
Même s’ils sont carencés et se demandent à chaque repas où ils vont bien pouvoir trouver leurs protéines, les végéta*iens sont heureux car en accord avec leurs convictions !
Intelligence
L’un des arguments antispécistes les plus communs est l’idée selon laquelle nous avons le droit d’exploiter les animaux car ils ne sont pas « intelligents ». D’une, comment définir l’intelligence, et deux, en quoi est-ce un critère pertinent pour asservir un être plus faible que nous ? Devoir moral et bienveillance ne poussent-ils pas, justement, à prendre soin de ceux qui ne peuvent pas se défendre ?
De plus, la science et l’empirisme ont démontré que les animaux possédaient de multiples formes d’intelligence : langage, communication, mémoire, humour, capacité à compter ou résoudre un problème, etc. Enfin, ils éprouvent des sentiments de joie, de crainte, de peur, d’enthousiasme, de tristesse et sont en cela incroyablement proches de nous.
Qu’y a-t-il de plus immoral que d’abuser ou maltraiter quelqu’un sous prétexte qu’il n’a pas les mêmes capacités cognitives que nous ? Pour toutes ces raisons, l’argument de l’intelligence ne tient pas.
Jaïnisme
Religion proche du bouddhisme et de l’hindouisme, elle est l’une des plus anciennes qui existe et trouve la moitié de ses fidèles en Inde. Selon Matthieu Ricard, le jaïnisme est la seule grande religion à avoir « toujours prescrit le strict végétarisme et la non-violence absolue envers tous les animaux ». Basé sur le concept de non-violence, le jaïnisme exclut l’idée de consommer des produits animaux.
Seul le lait (et ses dérivés) peut l’être car considéré comme sacré et, récolté dans de bonnes conditions, n’affectant pas le bien-être de l’animal. Les plantes racines sont également exclues car elles nécessitent d’être arrachées, et donc tuées. Quel que soit notre regard sur ces idées, elles démontrent que le végétarisme existe depuis bien plus longtemps qu’on ne le croit !
Kiwi
Ok, la lettre K a posé quelques problèmes. Alors, pourquoi ne pas en profiter pour rappeler que le kiwi est un fruit largement produit en France (et pas seulement en Nouvelle-Zélande) et très riche en vitamine C ? C’est cadeau !
Laboratoire
Il y aurait tant à dire à ce sujet, bien trop souvent enfoui. Les animaux utilisés au nom de la recherche (singes, rats, chats, chiens, etc.) sont victimes d’une souffrance indicible qui s’étend sur des années, voire des décennies. Certains sont même victimes de sadisme de la part des chercheurs, qui peuvent aller jusqu’à s’amuser du désespoir de leurs victimes (à l’instar de certains élevages industriels).
Utilisés principalement pour la médecine mais également encore pour la cosmétique, les animaux de laboratoire sont encore plus invisibles que ceux de l’industrie agro-alimentaire. Pourtant, leur souffrance est au moins égale, si ce n’est pire. D’autant plus qu’il existe aujourd’hui de nombreuses solutions pour les remplacer.

Morale
Le véganisme se base avant tout sur un choix moral, très bien décrit par le philosophe Peter Singer. Auteur d’un des livres fondateurs des mouvements de droit des animaux, La Libération Animale. Antispéciste, Singer considère qu’appartenir à une espèce (en l’occurrence, l’espèce humaine) n’arroge aucun droit de vie, de mort ou de souffrance sur les autres espèces (les animaux).
Si nous savons qu’en mangeant les animaux, nous participons à leur souffrance, alors nous avons le devoir moral de nous en abstenir. Végétariens et véganes justifient souvent leur choix par cette nécessité morale de ne pas faire consciemment du mal à une espèce capable de souffrir.
Nuance
Comme tous les mouvements, le véganisme est riche en nuances. Il est composé de pauvres et de riches, d’étudiants et de chômeurs, de jeunes et de vieux, de croyants et d’athées, d’homos et d’hétéros. Quand certains sont véganes à 100%, d’autres sont plus souples et font de leur mieux. Quand certains tendent à invectiver les non-véganes, d’autres essaient d’ouvrir le débat. Bref, ils sont riches en nuances.
Oléagineux
Noix, amandes, arachides ou noix de cajou font partie de la famille des oléagineux, que l’on (re)découvre souvent en passant à un régime végétarien ou végétalien. Riches en protéines, en acides gras insaturés, en vitamines et en fibres, ces aliments sont de véritables atouts santé en plus d’être délicieux.
Consommés cuits, torréfiés, entiers, en poudre ou en purée, les oléagineux sont souvent délaissés par les omnivores alors que leur diversité est incroyable, leur goût incomparable, et qu’ils peuvent se cuisiner de multiples façons. Une mine d’or culinaire !

Protéines
C’est bien connu, pas de viande, pas de protéines. Sur ce sujet, l’industrie agro-alimentaire a parfaitement réussi son lavage de cerveau, qui commence dès la plus tendre enfance avec le culte des produits laitiers (nos fameux amis pour la vie) et la pyramide alimentaire que chacun a vu affichée sur les murs de sa classe.
La réalité, c’est qu’il y a plus de protéines dans les lentilles ou les protéines de soja texturées que dans le bœuf : une information que le lobby de l’élevage se gardera de propager. En attendant, contentons-nous de nous demander comment autant de sportifs de haut niveau parviennent à tenir encore debout.
Quinoa
Le quinoa, c’est un peu comme l’avocat, ça vient de loin et c’est un argument anti-végane récurrent. Encore une fois, le quinoa a été une lubie pendant quelques temps (coucou le chou kale !) mais est très loin d’être un ingrédient de choix parmi les végéta*iens.
Se balader sur des blogs de recettes véganes populaires suffit à réaliser que le quinoa y est souvent… absent. L’argument du végane qui détruit la planète à coups de fourchettes de quinoa tombe donc à l’eau. Ah, et juste pour rappel : le riz est importé d’Asie à 90%.
Relou
Mettre le doigt là où ça fait mal, c’est souvent relou. Donc oui, les véganes sont des relous. Ceci dit, défendre de son mieux les millions d’animaux massacrés chaque jour vaut la peine d’être taxé de relou.
Soja
Non, les végéta*iens ne détruisent pas la forêt amazonienne. Le soja qui y pousse est destiné à l’alimentation du bétail. Bolsonaro et ses sbires rasant cette forêt primaire pour satisfaire une niche de véganes eût été trop d’honneur (ou pas). Le tofu consommé en France est majoritairement bio et hexagonal, le soja étant beaucoup cultivé dans le sud-ouest.

Tofu
Suite logique du soja, le tofu est un aliment issu de la coagulation de lait de soja, le plus souvent obtenu à l’aide d’une algue appelée nigari. Or le tofu, c’est un peu comme du blanc de poulet nature : ça ne se mange pas tel quel ! Malheureusement, l’Occident et le tofu, ça fait deux.
Beaucoup l’ont découvert par le biais de la soupe miso où trois morceaux de tofu nature, sans aucun goût, ont eux-mêmes l’air de se demander ce qu’ils font là. Pourtant, c’est un aliment magique, travaillé sous toutes les formes possibles en Orient et très riche en protéines. Le tofu, une fois apprivoisé, est absolument formidable à cuisiner.
Utopie
Un monde végane, une utopie ? A l’heure actuelle, sans doute. A défaut de pouvoir espérer que plus aucun animal ne soit exploité pour sa viande, son lait ou sa fourrure, il reste viable d’essayer d’en réduire le nombre. Utopistes, non, bienveillants, oui.
Végéta*iens
Soyons clairs, peu de véganes parviennent à l’être totalement. Les raisons en sont multiples (entourage, lieu de vie, religion, contraintes personnelles, etc.) et ont donné naissance au terme imprononçable de « végéta*ien », sorte de compromis imparfait entre végétarisme et végétalisme. Chacun fait ce qu’il peut, comme il peut, selon ses possibilités et ses convictions.
Ainsi, quelqu’un qui se dit végane peut occasionnellement manger des sous-produits animaux pour ne pas rester sans rien avaler lors d’une sortie, parce que le gâteau a été fait avec amour, ou encore que la voisine a des poules qui gambadent et pondent beaucoup d’oeufs. Chaque décision est pesée et rappelle que le véganisme n’est pas un dogme. C’est avant tout l’envie de faire de son mieux, pour les animaux, pour l’humain et pour la planète.

Wokisme
Véganisme et wokisme sont souvent assimilés. Pour rappel, le terme wokisme est un dérivé du mot anglais woke, lui-même issu de wake qui signifie « s’éveiller et par extension, prendre conscience de. L’expression a été popularisée lors du mouvement américain Black Lives Matter : est alors devenue « woke » toute personne luttant pour plus de justice sociale. Le terme a ensuite pris une tournure péjorative par les mouvements réactionnaires, qui perçoivent les wokes comme de dangereux empêcheurs de tourner en rond. Aujourd’hui, le woke est progressiste, féministe, écologiste ou simplement assimilé à la gauche. Alors oui, végane, woke et fier de l’être !
Xérophagie
Oui, c’est un peu tiré par les cheveux, mais allez trouver un mot lié au véganisme commençant par x ! Finalement, la xérophagie ne s’en tire pas trop mal. Pratique née du christianisme et correspondant à une forme de jeûne en période de carême, elle se traduit en médecine par une diète sèche visant à perdre de la graisse mais pas de masse musculaire. Repris par le milieu de la musculation, le terme de xérophagie est un excellent prétexte pour rappeler que les bodybuilders véganes, ça existe !

Yaourt
La question des produits laitiers est souvent source d’incompréhension. Sa couleur blanche offre au lait une apparente innocence, loin du sang des abattoirs. Pourtant, l’industrie laitière est source de multiples souffrances : vaches inséminées de force, séparées de leur veau, envoyées à l’abattoir (alors dites « de réforme ») au bout de quelques années seulement… Sans oublier les veaux isolés dans leur box, anémiés pour donner à leur viande cette couleur pâle, parfois transportés sur des milliers de kilomètres avant d’être abattus.
Il en va de même pour brebis et chèvres, poussées artificellement à la gestation et dont les petits sont généralement tués à l’âge de quelques semaines. Derrière l’innocent pot de yaourt se cache une industrie qui considère les bébés animaux comme des déchets et use les femelles jusqu’à la corde. Heureusement, il existe aujourd’hui pléthore de délicieux yaourts à base de soja, d’oléagineux ou encore de noix de coco.
Zola
« La cause des animaux passe avant le souci de me ridiculiser », disait Zola. Ok, il était également connu pour manger toutes sortes d’animaux, mais rappelons le contexte : au XIXe siècle, le végétarisme était plus qu’anecdotique en Occident, l’élevage industriel n’existait pas et les notions de bien-être animal étaient bien plus floues qu’aujourd’hui.
Il n’empêche que Zola fait partie de ces grands auteurs français, a avoir saisi et dénoncé la souffrance que l’être humain était capable de faire endurer à nos cohabitants sur Terre.
– Mélusine L.
Image d’en-tête : Pexels.
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L214 : Plainte pour cruauté contre l’abattoir de Charlieu
Mr Mondialisation
L214 publie une nouvelle vidéo d’enquête montrant les conditions d’abattage déplorables des animaux à l’abattoir public de Charlieu dans la Loire. La viande produite est distribuée dans les circuits de distribution standard, bio et Label Rouge et servie dans des écoles et des crèches. L’association porte plainte pour cruauté, sévices graves et mauvais traitements. Attention, images difficiles.
C’est le 3e abattoir de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui fait l’objet d’une enquête de L214 depuis le mois de novembre. Par conséquent, l’association demande un audit de l’ensemble des abattoirs de la région, ainsi que la fermeture de l’abattoir de Charlieu. Ces demandes sont appuyées par l’ancien joueur de football international, Daniel Bravo, qui présente ces nouvelles images.
Pour la première fois de toutes les enquêtes de L214, des caméras ont été placées au sol, à l’entrée du box d’immobilisation des bovins et dans le dispositif d’étourdissement des cochons, donnant à voir les réactions des animaux au plus près.

L’enquête filmée révèle des maltraitances animales et de graves non-conformités
Les 14 jours d’enquête filmés entre janvier et avril 2025 montrent des infractions majeures qui accentuent la souffrance des animaux :
- des moutons sont découpés encore en vie,
- des animaux sont conscients lors de la saignée alors qu’ils sont censés avoir été étourdis,
- des opérateurs s’acharnent sur des vaches et des cochons en les frappant (dont des coups d’aiguillon électrique sur des parties du corps interdites),
- les moutons voient leurs congénères se faire tuer,
- des cochons et des moutons saignés se décrochent du convoyeur, puis sont traînés sur le sol avant d’être replacés sur la chaîne,
- la pince à électronarcose automatique est souvent mal placée sur les cochons leur infligeant des chocs électriques sans les étourdir,
- des animaux sont abattus en dehors de la chaîne d’abattage sans être correctement immobilisés,
- aucun test d’inconscience n’est réalisé avant la saignée.
L214 porte plainte auprès du procureur du tribunal judiciaire de Roanne pour actes de cruauté, sévices graves et mauvais traitements. L’association a remis à la justice une vidéo de 4 h 30 d’infractions.
→ Les faits objets de la plainte
Ces images immersives sont commentées par l’ancien joueur de football international Daniel Bravo, aujourd’hui consultant sportif. Fervent défenseur des animaux, il plonge avec émotion dans les derniers instants de vie des animaux, montrant incontestablement leur détresse avant d’être abattus.
L214 interpelle le préfet de la Loire :« il est urgent de fermer cet abattoir »
L214 demande au préfet de la Loire la fermeture immédiate de l’abattoir de Charlieu. Les infractions nombreuses et graves empêchent le respect de la réglementation encadrant l’abattage des animaux à l’abattoir. La suspension de son agrément paraît aussi évidente que nécessaire.
Par ailleurs, les images montrent les défaillances des services vétérinaires de la préfecture de la Loire dont l’une des missions est de « s’assurer que l’abattage est conduit de manière à respecter la bien-traitance des animaux avant et pendant l’abattage selon la réglementation en vigueur ». C’est pourquoi L214 demande à la préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes un audit des abattoirs de la région, et la publication des rapports de contrôles.

Daniel Bravo interpelle les élus de la Loire et les présidents de la Région et du Département pour appuyer les demandes de L214 :
« Ces images sont impensables à notre époque… Et j’apprends que la viande produite par cet abattoir est servie dans des écoles et des crèches : ne servons pas cette souffrance à nos enfants ! Il est de notre devoir, chacun à notre niveau, de combattre cette cruauté. Je vous remercie d’appuyer les demandes de L214. »
→ Les courriers aux politiques
Pour Bérénice Riaux, chargée des enquêtes à L214 : « Services vétérinaires, direction de l’abattoir, préfet, ministre de l’Agriculture, responsables de la protection animale à l’abattoir : tous responsables ! Il est désolant de constater une fois de plus que ces acteurs sont incapables de respecter ou faire respecter la réglementation déjà bien minimale. Charlieu est le troisième abattoir de la région Auvergne-Rhône-Alpes à être épinglé par L214 en 5 mois. Un audit de l’ensemble des abattoirs de la région avec publication des rapports est indispensable pour faire la lumière sur les conditions d’abattage et l’efficacité des contrôles des services vétérinaires. »

Une viande servie dans des crèches et des écoles
La viande produite par l’abattoir de Charlieu alimente les circuits de distribution standard, bio et Label Rouge.
Elle est vendue dans les boucheries de la région et les supermarchés locaux (Super U et Carrefour). Elle est servie dans des restaurants, dans des crèches et des écoles du département, et elle se retrouve aussi dans la restauration collective gérée par l’entreprise Newrest de la région.
– L214
Photo de couverture : L214
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5 sources « d’argent magique » pour renflouer les caisses de l’État
Mr Mondialisation
En 2018, en pleine crise des gilets jaunes, lorsqu’une soignante réclamait à Emmanuel Macron plus de moyens pour l’hôpital, celui-ci rétorquait qu’il n’y avait « pas d’argent magique ». Pourtant, le chef de l’État n’a pas eu de peine à trouver des sources de financement lorsqu’il le voulait vraiment. Mr Mondialisation lui propose 5 idées pour renflouer les caisses.
Pour un néolibéral comme Emmanuel Macron, les sources de financements publics sont très compliquées à trouver lorsqu’il s’agit d’entretenir nos services publics ou de corriger les inégalités. Toutefois, lorsqu’à l’inverse il a fallu maintenir à flot les banques pendant la crise de 2008, sauver les grandes entreprises pendant la pandémie du covid-19, ou aujourd’hui renforcer son budget militaire, les néolibéraux n’ont jamais hésité à faire exploser la dette de la France.
Il existe pourtant de nombreux autres moyens pour le pays de renflouer ses caisses ; Mr Mondialisation vous expose cinq solutions.

1. Une grande réorganisation fiscale
Obsédés par la privatisation d’un maximum de services publics, les néolibéraux n’ont de cesse de profiter de la précarité des classes populaires pour expliquer « baisser les impôts ». Traitant malhonnêtement ce processus comme un bloc, ils ont surtout soulagé les grandes fortunes.
Or parler de réduire ou d’augmenter les impôts n’a pas vraiment de sens, l’essentiel est surtout de savoir sur qui. Et à ce petit jeu, la Macronie a déjà transformé le pays en « paradis fiscal pour milliardaires », comme le rappelle l’économiste Gabriel Zucman.
Pourtant, taxer les plus aisés et les multinationales, tout en instaurant un véritable prélèvement progressif (plus on est riche, plus on paie), pourrait rapporter plusieurs dizaines de milliards à l’État.
On peut d’ailleurs noter que l’optimisation fiscale (détourner légalement de l’argent de l’impôt) et l’évasion fiscale (illégale) avec les règles actuelles font perdre énormément d’argent à la France. Près de 80 milliards de fraude sont ainsi estimées chaque année. Et malgré cela, depuis dix ans, notre pays s’est délesté de pas moins de 16 % de ses agents de contrôle dans le domaine.
2. Suppression des aides aux entreprises inutiles
Tandis que la Macronie continue de pester sur les « assistés », et le manque de travail des Français, alimentant ainsi les pires clichés contre les plus pauvres, elle dissimule l’éléphant qui se trouve au milieu du couloir : les aides aux entreprises.
Ces dernières, qui profitent largement aux grandes multinationales qui n’en ont pas besoin, représentent pas moins de 200 milliards d’euros par an, soit près d’un tiers du budget entier de tout le pays. Si soutenir les petites compagnies peut avoir un sens, injecter de l’argent dans des sociétés géantes qui ne se gênent pas pour licencier en a en revanche beaucoup moins. Des sommes qui seraient sans doute beaucoup plus utiles à la santé, l’éducation ou l’environnement.
3. Fin des gros héritages
L’un des plus gros vecteurs d’inégalités dans nos sociétés capitalistes réside dans l’héritage. Et cette question fait grincer des dents puisqu’elle a une dimension philosophique et intime, comme Mr Mondialisation l’expliquait dans un précédent article.
Pour autant, rien qu’en France en 2023, l’héritage a généré pas moins de 16,6 milliards d’euros, un montant colossal. Grâce à certains mécanismes, et notamment des niches fiscales injustes, il est même possible de léguer de grosses sommes d’argent à ses enfants de son vivant et sans payer d’impôt.
Il ne s’agit toutefois pas d’affirmer que des parents ne doivent rien pouvoir laisser à leur progéniture. Les petites successions ne sont d’ailleurs actuellement pas taxées, et 87 % des héritiers ne doivent rien du tout à l’État. Le problème réside plutôt parmi les ultra-fortunés qui se transmettent des patrimoines inimaginables de génération en génération ; 80 % des milliardaires français le sont ainsi devenus grâce à un héritage.
Mettre en place un héritage maximum apparaît donc comme une mesure nécessaire pour mettre fin à ces inégalités injustes perpétuées dès la naissance. Si l’on ne fait rien, elles ne pourront d’ailleurs que croître puisque ces empires privés ne feront que grandir et ponctionneront toujours plus la richesse produite par les travailleurs.
4. Nationalisation des secteurs stratégiques
La nationalisation d’entreprises représente avant tout une vision stratégique pour l’hexagone ; une société publique ne délocalisera pas et elle continuera à produire tant que l’État le décidera. Or, dans de nombreux secteurs, comme la santé, l’éducation, l’alimentation, l’industrie, le transport, la communication ou encore la défense, un pays peut se retrouver gravement exposé s’il remet son destin entre les mains d’un acteur privé. Ce dernier fera en effet toujours passer son intérêt financier personnel avant celui de la France et de ses citoyens.
En plus de cette donnée essentielle, on pourra également noter qu’un service public coûte beaucoup moins cher qu’une entreprise privée, puisqu’il ne recherche pas le profit ni à rémunérer des actionnaires. Mais ce n’est pas tout : nationaliser certains secteurs français pourrait aussi tout simplement rapporter de l’argent à réinjecter dans les services publics et dans le fonctionnement du pays.
On peut par exemple penser aux autoroutes privatisées qui font perdre chaque année des revenus à la France. En 2022, elles ont ainsi généré près de quatre milliards d’euros de bénéfices. Et les exemples de ce type sont légion. Un Français sur trois n’est plus chez EDF, et c’est autant d’argent qui file dans des sociétés privées. Après avoir dissous France Télécom à la faveur d’Orange et d’opérateurs privés, l’État a également laissé échapper des milliards d’euros dans le secteur de la communication, dont une bonne partie est désormais dilapidée en marketing, publicité, et dividendes.
Mais les anciennes entreprises nationales privatisées par la France ne sont pas les seules qui pourraient intégrer le giron du pays pour générer des recettes et un fonctionnement plus efficace. Il serait de même possible de créer divers pôles publics : médicaments, alimentation, ou transports. Avec plusieurs autres milliards à la clef.
5. En finir avec le capitalisme ?
Si enfin, l’on pousse notre réflexion au-delà du cadre capitaliste, on peut très vite se rendre compte que c’est bien ce système lui-même qui entretient des inégalités aussi énormes. Si le capitalisme tombe, alors il en est fini de la propriété privée lucrative et les moyens de production appartiendront directement aux travailleurs.
En d’autres termes, chaque entreprise sera possédée par ceux qui y exercent une activité et non plus par une direction omnipotente qui s’approprie la majorité des bénéfices. Dans cette optique, on peut également imaginer une gestion citoyenne et démocratique des banques, ce qui permettrait d’abolir les dettes illégitimes.
De fait, on pourrait donc répartir les ressources équitablement en fixant des revenus maxima pour tous et en interdisant tout simplement les milliardaires. Avec un tel mode de fonctionnement, les excédents des richesses ne seraient alors plus captés par un petit nombre d’individus, mais réinjectés à la faveur du bien commun et notamment des services publics.
Pour autant, avant d’en arriver là, les peuples du monde entier devront sans aucun doute se saisir de leur destin pour renverser la minorité possédante qui maintient le capitalisme à flot depuis des siècles. Sans quoi les inégalités continueront à se creuser et ce sont sans doute, en définitive, les limites planétaires qui finiront par abolir ce fonctionnement insoutenable.
– Simon Verdière
Photo de couverture de Andrea Piacquadio. Pexels.
The post 5 sources « d’argent magique » pour renflouer les caisses de l’État first appeared on Mr Mondialisation.Publié le 22.04.2025 à 06:00
Les Sud-Soudanaises en danger face à un climat extrême
Mr Mondialisation
Alors qu’une vague de chaleur exceptionnelle a frappé le Soudan du Sud en février 2025, une étude internationale publiée par World Weather Attribution alerte sur les effets catastrophiques de la hausse des températures sur les femmes et les filles. Entre tâches domestiques harassantes, travail en extérieur et accès limité aux services essentiels, les Sud-Soudanaises cumulent les vulnérabilités face à un climat de plus en plus extrême.
À Juba, dans la capitale du Soudan du Sud, l’effondrement d’une dizaine d’élèves par jour suite aux températures intenses a provoqué la fermeture des écoles durant deux semaines. Alors que le thermomètre grimpe au-dessus de 40°C, la ministre de la Santé, Ayaa Benjamin Warille, conseille aux parents de garder leurs enfants à l’intérieur et de rester hydratés, exhortant le public à éviter les activités de plein air pendant les pics de chaleur.
Des recommandations qui semblent vaines, dans ce pays où l’accès à l’eau potable est irrégulier et où la plupart des habitations de fortune n’ont pas d’accès à l’électricité ni à une ventilation suffisante. Ravagé par les conflits et les catastrophes climatiques, le Soudan du Sud compte près de 12 millions d’habitants, dont 92% vivent en dessous du seuil de pauvreté selon le dernier rapport de la Banque mondiale.
Une chaleur extrême désormais dix fois plus probable
Une situation catastrophique dénoncée par de nombreux experts et institutions internationales, qui s’accentue à mesure que les pics de chaleur s’enchaînent. Au mois de février 2025, une vague de chaleur extrême a frappé le pays, rendue 10 fois plus probable par le changement climatique.
“Les températures les plus chaudes de l’année ne sont généralement pas attendues dès février (…). Cependant, avec le climat actuel qui s’est réchauffé de 1,3 °C, les températures nocturnes et diurnes observées sur sept jours dans la région du Soudan du Sud ne sont plus inhabituelles”, regrette une équipe de scientifiques du Burkina Faso, du Kenya, d’Ouganda, des Pays-Bas, d’Allemagne, d’Autriche, du Danemark, de Suède, du Mexique, du Chili, des États-Unis et du Royaume-Uni.
Ensemble, ces chercheurs ont collaboré pour évaluer dans quelle mesure le changement climatique d’origine humaine a modifié la probabilité et l’intensité des chaleurs extrêmes dans la région. Leur recherche, publiée le 7 mars dernier par la World Weather Attribution, se penche en particulier sur les impacts de ces événements climatiques sur les femmes et les filles du pays.
“Au Soudan du Sud, le genre joue un rôle crucial dans la vulnérabilité, l’exposition et la capacité d’adaptation aux épisodes de chaleur extrême”
Des vulnérabilités croisées aggravées par le genre
Les femmes du pays cumulent en effet les facteurs de vulnérabilité : mortalité maternelle élevée, faible taux d’alphabétisation, inclusion financière limitée, peu de représentation à l’échelle politique, et une majorité d’emplois précaires dans le secteur informel. “Ces vulnérabilités croisées aggravent les risques posés par les vagues de chaleur, affectant la santé des femmes, leur stabilité économique et leur résilience globale”, notent les chercheurs.

Travaillant principalement dans le secteur agricole (ou dans un autre secteur fortement exposé à la chaleur, comme la vente ambulante ou l’industrie manufacturière), les femmes sud-soudanaises consacrent en outre 60 % de leur temps à des tâches domestiques non rémunérées, comme aller chercher de l’eau et cuisiner dans des environnements extrêmement chauds. Pour les scientifiques, “cette exposition prolongée à la chaleur, accompagnée d’efforts physiques, peut avoir de graves effets à long terme sur la santé, notamment des troubles cardiovasculaires, des lésions rénales et une vulnérabilité accrue à l’épuisement dû à la chaleur et aux coups de chaleur”.
Alors que plus de 7 femmes adultes sur 10 sont analphabètes, l’éducation des jeunes filles est gravement mise à mal par les chaleurs extrêmes qui touchent le pays.
“Les fermetures prolongées d’écoles augmentent le risque de pertes d’apprentissage, renforcent les attentes sexistes des ménages et augmentent les risques de mariage précoce, rendant la rentrée scolaire plus difficile pour les filles”
Entre conflits, services de santé défaillant et violences : des risques multipliés
Les jeunes mères sont aussi particulièrement vulnérables, alors que le Soudan du Sud affiche l’un des taux de mortalité maternelle les plus élevés au monde, avec 1 223 décès pour 100 000 naissances vivantes selon l’OMS. Lié à un système de santé défaillant, ce triste phénomène est aggravé par la montée des températures, en particulier pour les femmes vivant dans des logements informels en zones urbaines, qui subissent l’effet d’îlot de chaleur urbain.
“Une synthèse de 198 études menées dans 66 pays a révélé que l’exposition à la chaleur était liée à une augmentation des naissances prématurées, du risque accru de mortinatalité, des anomalies congénitales et du diabète gestationnel”, notent également les chercheurs, bien que ces tendances n’aient pas encore pu être confirmées pour le Soudan du Sud.
Finalement, les conflits prolongés qui terrassent le pays exacerbent aussi les effets de la chaleur, en limitant l’accès aux ressources essentielles telles que l’eau et les soins de santé. Bien qu’un accord de paix ait été signé en 2018, des millions de personnes sont encore déplacées à l’intérieur du pays. Alors que l’insécurité force les populations vulnérables à se réfugier dans des abris surpeuplés et mal ventilés, les femmes et les filles sont confrontées à des risques supplémentaires.
“Souvent chargées de s’approvisionner en eau et en bois de chauffage, ces tâches les exposent à la fois à une chaleur extrême et à des menaces accrues de violence”
Construire une résilience climatique équitable
Mais le travail des chercheurs ne s’arrête pas à énumérer les défis qui pèsent sur les épaules des femmes sud-soudanaises. “L’objectif de cet article est de suggérer des pistes pour construire une résilience climatique plus équitable”. À ce titre, et conscient des enjeux majeurs que traverse le pays, les scientifiques suggèrent des stratégies peu coûteuses et ciblées pour aider les communautés à gérer les risques de chaleur.
Dans les écoles, des mesures telles que la modification des horaires de cours pour éviter les heures les plus chaudes de la journée ou la réorganisation du calendrier scolaire pourraient contribuer à éviter les fermetures à long terme. En outre, “la modernisation des bâtiments scolaires avec des options de refroidissement passif (par exemple, des arbres d’ombrage, la peinture des toits en blanc) peut également être un moyen peu coûteux de réduire les risques, tout comme la formation aux premiers secours pour les enseignants et les élèves afin qu’ils puissent reconnaître les signes de maladies liées à la chaleur et prendre les mesures appropriées”, suggère le rapport.
En zone rurale, il est essentiel de soutenir les agricultrices grâce à des pratiques agricoles résilientes au climat, de renforcer la protection du travail des travailleurs extérieurs et d’apporter une aide financière aux ménages les plus vulnérables. De manière générale, l’élargissement de l’accès à l’eau potable, aux zones ombragées et aux espaces de rafraîchissement est primordial. Au sein des camps de déplacés, ce type de mesures peut apporter un véritablement un soulagement à une population déjà très vulnérabilisée.
Malheureusement, tant que les inégalités structurelles persisteront au sein de l’État le plus jeune du monde, le genre continuera de jouer un rôle essentiel dans la vulnérabilité, l’exposition et la capacité d’adaptation aux épisodes de chaleur extrême. C’est sans oublier d’autres groupes marginalisés, comme les personnes handicapées, les personnes âgées et les enfants, qui cumulent eux aussi des facteurs de risque devant la montée des températures.
– Lou Aendekerk
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Grâce à sa cantine solidaire, les habitants des quartiers mangent bio
Mr Mondialisation
En 2022, Yamina Aïssa Abdi a fondé l’association Au cœur de ma cantine. Son projet : créer une cantine solidaire pour permettre aux habitants du quartier des Izards, à Toulouse, d’avoir accès à de l’alimentation bio. Sur place, les habitants cuisinent, apprennent et échangent. Rencontre autour d’un projet inspirant.
Yamina Aïssa Abdi a vécu dans le quartier des Izards, à Toulouse, de 1997 à 2014. Aujourd’hui, elle vit juste à côté de cet endroit qui lui tient à cœur. Surnommée « Madame Bio » par les habitants du quartier, elle se démène pour faire changer les choses et leur donner accès à des produits de qualité.
« Ce que j’aime dans les quartiers, c’est l’ambiance village où tout le monde se connaît et où tout le monde fait attention à l’autre. C’est ce que j’ai retrouvé ici, dans ce quartier », nous a-t-elle partagé.

En 2013, Yamina a créé sa première association avec deux autres mamans du quartier, Izards Attitude. L’objectif était de recréer du lien social dans le quartier, marqué par des tensions et des déchaînements de violences. Mais son projet a pris un autre tournant lorsqu’en 2018, l’agriculture urbaine s’est installée dans le quartier des Izards.
Un maraîcher a commencé à cultiver des légumes au pied des tours afin de permettre aux habitants de les récolter gratuitement. Cependant, peu de personnes connaissaient cette pratique et nombreuses d’entre elles n’ont pas osé se servir.
« Il fallait accompagner les familles à travailler avec le maraîcher, à faire des plantations, du désherbage, des récoltes… On les a aidées à se familiariser avec l’agriculture urbaine. C’est un coin de campagne au cœur du quartier. Les habitants mettent les mains dans la terre, voient comment le légume naît. Cela montre comment on passe de la terre à l’assiette et c’est super intéressant », a expliqué Yamina.
Redonner l’accès aux habitants aux produits bios
Enrichie par cette expérience, Yamina a quitté Izards Attitude en 2022 pour fonder une seconde association, Au cœur de ma cantine. Son objectif : créer un espace dédié aux habitants du quartier pour les aider à bien se nourrir et leur apprendre à cuisiner des produits bios. Cette idée est venue à Yamina lorsqu’elle a participé à une conférence organisée dans la ville sur le bien-manger. Sur place, la Toulousaine a remarqué qu’il n’y avait que très peu de personnes originaires des quartiers de la ville. Une sous-représentation qu’elle a vécu comme une injustice.
« Je voulais montrer que nous aussi, on pouvait accéder à ces produits là. Dans le quartier, c’est que de la malbouffe, ce n’est plus possible. Une femme m’a dit : “Je sais que je donne de la mauvaise nourriture à mes enfants, mais je ne connais que ça.” Je ne trouve pas ça juste. On a des kebabs, des pizzerias et des boucheries, mais on a aussi une ferme à côté, avec de bons produits. Alors on s’est dit : “Pourquoi avec ce qu’on a sur le territoire, on ne proposerait pas une alimentation de qualité ? Tout le monde devrait y avoir accès », nous a confié Yamina.

C’est ainsi que Yamina a créé son association. Elle a contacté La Ferme de Borde Bio, l’une des dernières fermes maraîchères existantes à Toulouse, située à 10 minutes du quartier des Izards. Bien que cet établissement propose des produits de qualité, il reste méconnu des personnes qui vivent dans les quartiers et qui n’ont souvent pas assez d’argent pour acheter des légumes bios. Par le biais de son association, Yamina a réussi à créer du lien avec les agriculteurs de la ferme, qui ont accepté de la soutenir dans son projet.
À terme, l’objectif de Yamina est de fonder une cantine permanente dans le quartier des Izards : « Ce sera un lieu de vie ouvert sur une longue plage horaire, avec un salon de thé et un bar à jeux. Nous voulons que ce lieu soit utilisé par les habitants, les partenaires et les associations, et que tout le monde puisse trouver sa place. Nous voulons une bonne alimentation de qualité dans un joli lieu. »
En attendant l’ouverture, Yamina n’est pas restée les bras croisés puisqu’elle a mis en place une cantine éphémère. La première a été organisée en février 2024, à raison d’un événement par mois.
« On s’est aperçu que peu de gens du quartier connaissent les légumes d’automne et d’hiver. Et quand on ne connaît pas, on ne cuisine pas. À travers ce projet, je veux montrer l’esprit de la cantine et faire découvrir des produits de qualité et une cuisine locale, gourmande et anti-gaspi aux habitants, avec des produits de la ferme non transformés. Mon but est de créer un resto dans un quartier populaire. L’esprit de la cantine, c’est de provoquer des rencontres et de montrer une autre image du quartier. »
Des ateliers de cuisine pour les habitants
En organisant ces cantines éphémères, Yamina veut remettre les habitants du quartier au centre du projet. Ces derniers s’inscrivent en avance et valident le menu de la cantine avec un chef cuisinier. Le jour J, ils arrivent le matin pour participer à un atelier cuisine et préparer le repas. Sur place, ils se répartissent pour cuisiner l’entrée, le plat et le dessert. Si Yamina peut compter sur ses partenaires, elle insiste : ce sont les habitants du quartier qui sont les acteurs du projet. Ce sont eux qui préparent la nourriture, qui sont force de proposition, qui élaborent les menus et qui aménagent leur lieu de vie.
« Les gens doivent être partie prenante, ils doivent être force de proposition. Pour que ce lieu leur appartiennent, ils doivent l’incarner. C’est une question qui me touche particulièrement. J’ai vu beaucoup de personnes subir au lieu d’être acteur sur le quartier. L’idée, c’était de devenir citoyen et acteur du quartier, de se mobiliser aux côtés des structures associatives et des institutions. On essaie de travailler tous ensemble main dans la main pour pouvoir vivre dans un lieu serein », explique-t-elle.

Pour préparer les repas, les habitants reçoivent l’aide d’un chef cuisinier. C’est le cas de Kevin Musset, chef de deux restaurants dans le centre-ville de Toulouse, qui a accepté de soutenir le projet de Yamina en apportant son aide.
Au prix de 16 euros, les menus comportent une entrée, un plat, un dessert et le café. Les plats sont élaborés avec les produits de La Ferme de Borde Bio ainsi que les légumes cultivés par le maraîcher au pied des tours. Ces ateliers cuisine rencontrent un franc succès, notamment auprès des femmes de quartier qui apprennent à cuisiner des produits bios, issus du circuit court.
« Tout le monde a des compétences et peut les mettre à profit. C’est tellement bienveillant que les gens s’inscrivent automatiquement, tout se passe bien. Les habitants apprennent de nouvelles pratiques culinaires, s’informent sur de nouveaux produits. Ça plaît énormément. »
Si Yamina a à cœur d’aider les habitants à mieux manger, elle veut également renforcer le lien social dans le quartier. La cantine éphémère est située à un carrefour entre les anciens habitants du quartier et les nouveaux. Elle est accessible à tous, ce qui favorise les rencontres, renforce la cohésion et casse les préjugés.
Les cantines éphémères de Yamina rencontrent un grand succès. Au départ, la Toulousaine avait imaginé attirer 30 personnes. Mais au fil des mois, de plus en plus d’habitants ont montré leur intérêt pour ce projet, et les cantines ont réuni jusqu’à 70 personnes. En juillet 2024, Yamina a également organisé une guinguette qui a attiré 150 habitants.

Aider les personnes dans le besoin
Dans sa démarche, Yamina pense également aux personnes dans le besoin. Son association est conventionnée avec la Sécurité sociale de l’alimentation, ce qui permet aux personnes précaires de venir manger de bons produits à la cantine. Les bénéficiaires peuvent payer en somme violette, la monnaie de la Sécurité sociale.

Au sein de son association, Yamina propose également une distribution de paniers repas, en partenariat avec Cocagne Alimen’Terre, une association qui organise des actions solidaires pour permettre à tous d’accéder à une alimentation de qualité. Pour 4 euros, les personnes intéressées peuvent profiter de nombreux légumes frais. Au total, 15 familles bénéficient de ces paniers chaque semaine.
Enfin, la Ferme de Borde Bio propose un maraîchage solidaire en mettant à disposition une parcelle aux habitants, où des légumes poussent toute l’année. Des créneaux de maraîchage de 2 heures sont proposés pour permettre aux habitants de créer du lien tout en repartant avec un panier de légumes bios.

Par la suite, Yamina espère que son initiative fera écho dans d’autres quartiers et donnera envie aux habitants d’agir pour leur bien-être.
« Ça montre que les habitants savent aussi penser, réfléchir et être force de proposition. Ce projet a pour but de remettre de l’égalité, de la dignité et la justice sociale et alimentaire là où il en manque. Ce sont des choses qui manquent énormément dans les quartiers. Ici, les habitants s’organisent et c’est un exemple qui devrait être pris et reproduit un peu partout. »
– Lisa Guinot
Photo de couverture : Fabio Boucinha
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10 bonnes nouvelles à ne pas manquer
Mr Mondialisation
Si vous n’avez pas eu le temps de suivre l’actualité, voici les 10 bonnes nouvelles de la semaine.
1. Record historique pour la population d’ours des Pyrénées
La population d’ours dans les Pyrénées atteint un nouveau pallier en 2024 avec 96 individus détectés et 22 oursons nés, un record depuis les débuts de la réintroduction, bien que la faible diversité génétique quelques inquiétudes. (Vert le Média)

2. Union européenne : 1,6 milliard d’euros pour la Palestine
L’Union européenne annonce une aide de 1,6 milliard d’euros jusqu’en 2027 pour soutenir l’Autorité palestinienne, financer des projets économiques à Gaza et en Cisjordanie, et renforcer la stabilité et la gouvernance dans la région. (Le Monde)
3. Interdiction totale du portable à la rentrée 2025
À partir de septembre 2025, les collégiens devront déposer leurs téléphones à l’entrée de l’établissement, une mesure généralisée pour apaiser le climat scolaire et favoriser la concentration. (Education.gouv)
4. L’UE bannit les substances dangereuses des jouets d’ici 2030
Un accord a été trouvé pour interdire les « polluants éternels » et perturbateurs endocriniens dans les jouets à partir de 2030, renforçant la sécurité des enfants face aux risques chimiques aux fortes répercussions sur le système endocrinien. (LeMonde)

5. Les soignants se révoltent : Une plainte est déposée contre 3 ministres
Une plainte a été déposée par 19 requérants contre Catherine Vautrin, ministre du Travail, Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation, et Yannick Neuder, ministre délégué à la Santé et à l’accès aux soins – à la Cour de justice de la République pour harcèlement moral et homicide involontaire, dans le cadre de leur gestion ministérielle.(L’humanité)
6. Vérification d’âge obligatoire sur certains sites pornographiques
Depuis vendredi, tous les sites pornographiques accessibles en France, y compris ceux hors UE, doivent vérifier l’âge de leurs utilisateurs pour empêcher l’accès aux mineurs. (Tribunal administratif de Paris)
7. La sécheresse la plus grave officiellement terminée en Catalogne
Les autorités catalanes annoncent la fin de la pire sécheresse des dernières années, un soulagement pour les habitants et les agriculteurs après des mois de restrictions. (Radio France)
8. Le dernier baleinier Islandais suspend la chasse pour la deuxième année
Hvalur, unique baleinier actif d’Islande, renonce à la chasse à la baleine pour la deuxième année consécutive, marquant un tournant pour la protection des cétacés. (Libération)
9. Un pétrolier condamné à verser 745 millions de dollars en Louisiane
Chevron, le géant pétrolier, est condamné à payer plus de 745 millions de dollars pour la pollution d’un marais en Louisiane, incluant des compensations pour la dégradation des terres et la pollution directe. (Reporterre)
10. Le procès de Meta débute !
Le procès contre Meta débute aux États-Unis, le groupe étant accusé d’avoir racheté Instagram et WhatsApp pour tuer la concurrence ; il pourrait être contraint de vendre ces applications. (BBC)
À la semaine prochaine pour une nouvelle revue de presse !
– Mr Mondialisation
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Les 10 actualités de la semaine
Mr Mondialisation
Vous n’avez pas eu le temps de suivre l’actualité ? Voici 10 infos à ne surtout pas manquer. Revue de presse.
1. Gaza : La pire crise humanitaire
L’ONU alerte sur une crise humanitaire « pire depuis le début des hostilités » à Gaza, où les civils font face à des pénuries extrêmes et à une crise sanitaire sans précédent. (TV5Monde)
2. Crise diplomatique France-Algérie : Relations au plus bas
Paris et Alger s’expulsent mutuellement 12 agents diplomatiques et rappellent leurs ambassadeurs, marquant un refroidissement inédit des relations bilatérales depuis 1962. (Le Monde)
3. Prisons : 3 000 places supplémentaires en urgence
Le ministre de la Justice Gérald Darmanin veut créer 3 000 places de prison via des modules préfabriqués, réponse d’urgence face à la surpopulation carcérale chronique. (Le Monde)
4. Budget 2026 : 40 milliards d’économies sans hausse d’impôts
François Bayrou réunit gouvernement, parlementaires et syndicats pour trouver 40 milliards d’euros d’économies en 2026, promettant de préserver les classes moyennes. (Le Monde)
5. Espace : Vol de Katy Perry sous le feu des critiques
La chanteuse Katy Perry et cinq autres femmes, passent dix minutes dans l’espace avec Blue Origin, suscitant des critiques sur l’empreinte carbone du vol alimenté à l’hydrogène gris. (Reporterre)
NB : L’hydrogène gris est principalement produit à partir d’énergies fossiles, en particulier du gaz naturel.
6. Inondations en Europe : Nouvelle ère climatique
le programme d’observation de la Terre de l’Union européenne Copernicus et l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) alertent : l’Europe est entrée dans une nouvelle ère marquée par la multiplication des crues et des catastrophes naturelles liées au dérèglement climatique. (OMM)

7. Présidentielle 2027 : Bardella prêt à succéder à Le Pen
Marine Le Pen prépare la relève en cas d’inéligibilité, envisageant de passer le flambeau à Jordan Bardella pour la présidentielle de 2027. (FranceTVInfo)
8. Les signalements d’intoxication au gaz hilarant en hausse !
Sur un an, les signalements d’intoxication au protoxyde d’azote, plus communément appelé « gaz hilarant » sont en hausse d’environ 20 à 30 %. Les nouveaux-nés sont également touchés. (Santé Publique France)
9. Free parties : Vers un encadrement plus strict
Le gouvernement prépare une loi pour encadrer plus strictement les free parties, invoquant la sécurité et la tranquillité publique, au grand dam des amateurs de fêtes alternatives. (Libération)
10. Liban : Défi colossal de dépollution post-guerre
Entre 50 et 100 millions de tonnes de déchets s’amoncellent au Liban après la guerre avec Israël, posant un défi environnemental majeur pour un pays déjà en crise structurelle. (Vert Le Média)
– Mr Mondialisation
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Syndrome d’Elmyra, quand l’amour des animaux devient nocif
Mr Mondialisation
Bien connu de la génération Y, le dessin animé Les Tiny Toons mettait en scène le personnage d’Emlyra Duff, une petite fille obsédée par les animaux sur lesquels elle exerçait un amour suffoquant qui confinait au cauchemar. Un comportement que l’on peut rapprocher de celui de nombreux individus pour qui le désir de posséder un être vivant passe bien avant les besoins de ce dernier. Mr Mondialisation se propose de théoriser cette attitude sous le nom du « syndrome d’Elmyra ».
L’adoration pour les animaux peut devenir envahissante au point de leur nuire. Affection étouffante et mal dosée, objectification, désir de contrôle permanent, mésestimation des intérêts et du bien-être, si l’on n’est pas vigilant, les écueils peuvent être abondants. Décryptage du « syndrome d’Elmyra ».
Un amour « sincère »
L’affection que certaines personnes peuvent porter aux animaux peut être sincère, tout en étant pourtant parfois néfaste. De nombreux individus projettent alors leur propre volonté sur leurs compagnons. Or, ce que nous souhaiterions pour nous-mêmes n’est pas forcément ce que l’animal désirerait. C’est le cas par exemple de l’excès de câlin qui peut causer du stress chez certains.
Ce surplus d’amour peut aussi nous inciter à trop les nourrir (ce qui engendre de l’obésité), ou bien à les surprotéger. Certains peuvent ainsi les empêcher de sortir, par peur qu’il ne leur arrive quelque chose ; or en agissant de cette manière, on risque de provoquer l’ennui ou l’anxiété.
Un anthropomorphisme dangereux
Le fait de traiter les animaux comme s’ils étaient des êtres humains peut aussi conduire à des effets nuisibles sur leur bien-être. Cela peut passer, entre autres, par un excès d’hygiène non nécessaire, ou par l’interprétation de comportements animaux comme une émotion pourtant propre à notre espèce. On pense de même aux bêtes qui sont déguisées ou mises en scène devant les caméras pour devenir des « stars » des réseaux sociaux, ce qui est rarement pour leur plaire.
Aussi, les attitudes humaines envers les animaux ne sont pas nécessairement comprises par ces derniers, et cela peut leur susciter du stress et de l’inconfort.
Posséder plus que respecter
Par moment, certains individus vont même traiter leurs bêtes comme un véritable objet. L’animal appartient à son « maître » et doit se plier à sa volonté. C’est particulièrement le cas d’animaux totalement incompatibles à la vie dans un foyer humain. Si certains, comme le chien et le chat, se sont adaptés à évoluer à nos côtés, d’autres seraient beaucoup mieux en liberté.
On pense par exemple aux poissons et tortues, enfermés dans un aquarium, mais aussi aux oiseaux prisonniers de cages, aux serpents, ou autres souris, soumis au stress permanent d’une existence entre quatre parois.
Un animal n’est pas une peluche
Certains individus veulent ainsi posséder des animaux uniquement parce qu’ils sont « mignons » ou parce qu’ils sont fascinants à observer. Une attitude qui rappelle totalement celle du personnage d’Elmyra qui enfermait tous les êtres vivants qu’elle trouvait beaux dans des cages pour pouvoir les câliner et les traiter comme des bébés à l’infini.
L’animal est alors réduite à un rôle quasi décoratif, comme si ses intérêts propres n’existaient plus, mais que seul le contentement du « maître » comptait. Considérer un animal comme un objet de collection, une figurine ou une peluche sera la plupart du temps fait dans le déni le plus complet.
Jusqu’au syndrome de Noé
Le syndrome d’Elmyra pourrait aussi se lier à celui de Noé, qui consiste à accueillir une quantité impressionnante d’animaux à son domicile sans être en capacité de répondre à leurs besoins.
Les personnes dans ce cas se retrouvent alors avec des dizaines d’animaux chez eux et finissent par sombrer dans des conditions de vie insalubres. Soit par une volonté de « collectionner » le plus possible d’espèces, soit par un déni total, en étant persuadé de répondre à toutes les attentes des animaux concernés et de les « sauver ». Une pathologie que l’on peut également rapprocher du syndrome de Diogène, qui lui porte sur les objets.
Une peur certaine de l’abandon
On pourrait expliquer le syndrome d’Elmyra par une peur réelle de l’abandon. Exercer un contrôle total, en allant jusqu’à nier les intérêts de l’animal, permet de se rassurer soi-même et vient sans doute combler un vide plus profond.
Projeter un amour étouffant sur une créature, c’est aussi une façon de se protéger de la déception ; contrairement à l’être humain, celui-ci ne « trahira » pas cette relation. Ce type de comportement est cependant non seulement nocif pour le bien-être de la bête, mais également pour son « possesseur » qui risque d’en faire pâtir sa propre vie sociale et d’inventer des besoins imaginaires à un animal, le tout à son désavantage. Une situation où personne n’est gagnant.
La liberté et le bien-être avant tout
Pour ne pas tomber dans le syndrome d’Elmyra, il est donc nécessaire de lutter contre notre anthropomorphisme, mais aussi d’essayer de comprendre les envies réelles des animaux qui peuvent parfois évoluer à nos côtés.
De nombreuses personnes au sein de l'altruisme adoptent une position non spéciste consistant à considérer que l'espèce n'est pas un critère moral pertinent dans notre réflexion éthique.
En France, plusieurs milliards d'animaux par an sont tués pour notre consommation. pic.twitter.com/qf5xrLy31h
— Altruisme Efficace France (@AltruismeEff_Fr) September 16, 2020
Ainsi, la meilleure façon d’aimer et d’aider des êtres sensibles peut quelques fois résider dans le fait de les laisser vivre en paix en tenant compte de leurs intérêts. Un processus qui pourrait bien commencer par arrêter de les exploiter, de les tuer ou de les manger. Une preuve de respect encore malheureusement bien peu exercée au sein de l’humanité.
– Simon Verdière
Image d’illustration issue du générique des Tiny Toons (1990), série animée créée par Tom Ruegger pour la Warner Bros
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Non, la misandrie n’est pas l’équivalent de la misogynie
Mr Mondialisation
L’un des arguments majeurs pour discréditer les féministes est qu’elles seraient « misandres ». Elles seraient motivées par leur « haine des hommes », prêtes à inverser les rapports de domination plutôt qu’à rechercher l’égalité. Mais cette accusation repose-t-elle sur des faits ? Spoiler : non.
Comparer la misandrie – concept récent, polémique et marginal – à la misogynie, fléau millénaire et systémique d’une violence extrême, relève d’une pure et simple malhonnêteté intellectuelle. Ces deux termes ne sauraient être mis sur le même plan, tant leurs natures, leurs portées et leurs conséquences divergent fondamentalement.
Un oppression millénaire face à un concept récent et instrumentalisé
La misogynie est une oppression systémique enracinée dans des structures patriarcales vieilles de plusieurs millénaires. Présente dans de nombreuses sociétés à travers l’histoire, elle s’est traduite par l’exclusion des femmes de l’éducation, leur privation de droits civiques, la limitation de leur accès à la propriété et aux professions qualifiées, ainsi que par des lois et coutumes les plaçant sous la tutelle des hommes. Le droit marital, par exemple, a longtemps fait des femmes une propriété légale de leurs époux, les privant d’autonomie économique et juridique, au même titre que les enfants. On peut notamment évoquer l’article 213 du Code Napoléon qui stipulait que « le mari doit protection à sa femme, la femme obéissance à son mari ».
Selon Ivan Jablonka, historien et écrivain français, la domination masculine prend ses racines à la fin du Néolithique, quelques milliers d’années avant notre ère. Il s’agit d’une caractéristique universelle et ancienne des sociétés humaines, remontant aux débuts de l’État.
Un exemple frappant de la misogynie historique est la chasse aux sorcières, qui a causé l’exécution de dizaines de milliers de femmes en Europe et en Amérique entre le XVe et le XVIIIe siècle. Ces persécutions visaient en grande partie des femmes indépendantes, guérisseuses ou marginales, et participaient à une mise au pas du corps féminin par les institutions religieuses et politiques. Pour en savoir plus à ce sujet, nous vous recommandons de lire l’excellent ouvrage Sorcières de Mona Chollet (2018).
Aujourd’hui encore, la misogynie persiste sous des formes renouvelées : féminicides, violences sexistes et sexuelles, inégalités socio-économiques, sous-représentation politique et culturelle, contrôle du corps des femmes à travers les restrictions sur l’avortement, dévalorisation sociale des femmes et de leurs compétences…
À l’inverse, le terme « misandrie » est relativement récent dans le débat public. Il apparaît dans les années 1970 et est largement instrumentalisé pour discréditer le féminisme, en instaurant une fausse symétrie entre l’oppression historique des femmes et un prétendu rejet des hommes. Il n’existe ni lois, ni institutions, ni politiques économiques ou sociales visant à désavantager les hommes en raison de leur genre.
Les discriminations genrées et les violences de genre sont massivement dirigées contre les femmes : selon l’OMS, 736 millions de femmes qui avaient 15 ans ou plus en 2018 ont déjà subi des violences sexuelles et/ou physiques de la part d’un partenaire intime ou d’un agresseur extérieur. UNE FEMME SUR TROIS. Aussi, dans l’Union européenne, une femme sur deux a été confrontée à du harcèlement sexuel dès l’âge de 15 ans.
De fait, l’accusation de misandrie sert souvent à détourner l’attention des inégalités réelles et à invalider les revendications féministes. Comme le souligne l’écrivaine féministe Pauline Harmange, la critique des comportements masculins oppressifs est trop souvent assimilée à une haine des hommes en tant que groupe, ce qui permet d’inverser les rôles et de présenter les hommes comme des victimes d’une oppression inexistante.
Mais contrairement à la misogynie, la misandrie ne s’appuie sur aucune structure systémique de pouvoir. Elle ne se traduit pas par des violences institutionnalisées, des discriminations légales ou des inégalités socio-économiques. Là où la misogynie engendre des violences physiques, sexuelles et psychologiques massives envers les femmes, la misandrie se manifeste souvent par un évitement ou une méfiance envers les hommes, en réaction à des expériences traumatiques individuelles.
Pour faire simple, les misandres veulent généralement juste qu’on leur fiche la paix. Mais apparemment, c’est déjà trop exiger, car cela heurte certains egos surdimensionnés. Résultat : une vague d’indignation chez certains hommes qui se plaignent de ne plus oser parler aux femmes, de peur d’être mal perçus. Mettons les choses au clair : personne ne vous reprochera d’engager une conversation. Le problème surgit quand on insiste après un refus, qu’on outrepasse les limites, ou qu’on ignore le consentement. En somme, il suffit d’écouter et de respecter l’autre et son intégrité. Est-ce vraiment trop demander ?
Selon les mots de Marine-Pétroline Soichot dans Les Chroniques du Sexisme Ordinaire :
« La misogynie discrimine et violente les femmes dans une société patriarcale, et la misandrie froisse des egos fragiles. »
D’après la sociologue Christine Delphy, la misandrie est une réponse individuelle à l’oppression masculine, tandis que la misogynie est un système de domination. Par ailleurs, les études anthropologiques et historiques indiquent que les sociétés matriarcales, définies comme des structures où les femmes détiennent le pouvoir politique et économique, sont extrêmement rares, voire inexistantes.
En revanche, des sociétés matrilinéaires, où la filiation et l’héritage se transmettent par la lignée maternelle, ont existé et existent encore, même si elles restent très minoritaires. Ces sociétés sont souvent caractérisées par un égalitarisme entre les sexes et les violences sexuelles y sont quasi-inexistantes. Nous abordons plus en détails ces cultures sans viol dans notre article Misogynie en ligne : terrain d’une culture du viol 2.0.
Une violence systémique face à quelques réactions individuelles
La misogynie n’est pas qu’un simple rejet des femmes ou un sentiment de mépris envers elles ; c’est un système structurant qui régit les rapports de pouvoir et qui a des conséquences tangibles sur la vie des femmes à travers le monde. Elle se manifeste sous de multiples formes mentionnées plus haut. Loin d’être une série de cas isolés, les violences misogynes s’inscrivent dans un système profondément ancré, où les normes sociales, les lois et les pratiques culturelles participent à maintenir la domination masculine.
Là où la misogynie constitue donc une violence systémique aux conséquences concrètes, la misandrie ne constitue pas un système d’oppression. Elle est une réaction individuelle, généralement motivée par des expériences personnelles de violence ou d’injustice. Certaines femmes expriment de la colère envers les hommes, parfois de manière virulente, mais cette colère n’a jamais débouché sur la mise en place de lois discriminantes, de politiques publiques oppressives ou de massacres de masse visant les hommes.
Un exemple souvent brandi par les détracteurs du féminisme pour accuser les femmes de misandrie est celui de Valerie Solanas, autrice du SCUM Manifesto (1967) et connue pour avoir tiré sur Andy Warhol en 1968 (précisons que ce dernier a survécu). Pourtant, réduire la question de la misandrie à cet acte isolé est un biais manifeste. Il est essentiel de contextualiser l’histoire de Valerie Solanas avant de l’ériger en symbole de la misandrie. Son enfance a été marquée par des abus sexuels de la part de son père, et sa vie adulte a été ponctuée de précarité, de marginalisation et de violence. Ces traumatismes ont profondément influencé sa vision du monde et sa défiance envers les hommes, culminant dans l’écriture du SCUM Manifesto, un texte radical et provocateur.
Loin d’être un programme d’action, ce manifeste s’inscrit dans une tradition littéraire de la satire et de l’exagération – une forme de réponse à la violence masculine omniprésente. Quant à sa tentative de meurtre sur Andy Warhol, bien que condamnable, elle doit être comprise comme le cri de désespoir d’une femme profondément blessée par un système oppressif. Comparer cet acte individuel aux violences systémiques perpétrées contre les femmes relève d’une inversion des responsabilités, visant à minimiser les injustices structurelles que le féminisme combat.
L’impact sociétal : une asymétrie flagrante
La misogynie tue.
Chaque année, des dizaines de milliers de femmes sont tuées dans le monde en raison de leur genre (85 000 en 2023), victimes de féminicides intentionnels perpétrés par des partenaires, ex-partenaires ou des proches. Rien qu’en France, plus de 100 femmes sont assassinées chaque année par leur conjoint ou ex-conjoint. Dans plus de 4 homicides au sein du couple sur 5, la victime est une femme et l’auteur est un homme. Et ces crimes ne sont pas des actes isolés, mais l’expression ultime d’une violence misogyne systémique, alimentée par des normes sociales qui perpétuent la domination masculine et le contrôle sur les femmes.
Ces dernières dizaines d’années, on a aussi vu émerger une autre forme de violence misogyne extrême : les attentats masculinistes. Ces actes terroristes – meurtres de masse pourtant bien loin de la une des journaux (peut être parce que les meurtriers sont des hommes blancs cisgenres ?) – perpétrés par des hommes, souvent des incels, motivés par leur haine des femmes, visent notamment à punir celles-ci pour leur émancipation et leur refus de se soumettre à la domination masculine. Un rappel brutal de la violence radicale que peut engendrer la misogynie.
La misandrie, quant à elle, agace.
Son impact sociétal est quasi-nul. Elle ne prive pas les hommes de droits fondamentaux, ne les exclut pas du pouvoir, ne les précarise pas économiquement. La misandrie peut exprimer un rejet légitime de la domination masculine et des comportements sexistes, mais elle ne se traduit pas par une violence systémique et meurtrière. Il est crucial de distinguer la colère légitime face à l’oppression misogyne, de la haine qui cherche à détruire et à contrôler.
S’il existe des cas d’homicides conjugaux où des hommes sont victimes, ceux-ci restent largement minoritaires et s’inscrivent souvent dans un contexte de violences conjugales préexistantes, où la femme était elle-même victime avant de passer à l’acte. Plusieurs études montrent que dans la majorité des cas où une femme tue son conjoint, il s’agit d’une réponse à des années de violences subies, et non d’un acte de domination ou de prédation, contrairement aux féminicides qui relèvent d’un schéma patriarcal de contrôle et de possession (par exemple, le cas de figure de l’homme qui tue sa partenaire parce qu’elle a décidé de le quitter est très fréquent parmi les féminicides).
L’argument du « Not all men » : une diversion
À chaque dénonciation des violences sexistes et sexuelles, un réflexe défensif émerge chez beaucoup d’hommes : le fameux « Not all men » (« Tous les hommes ne sont pas comme ça »). Une réaction dictée par l’ego, qui passe à côté de l’enjeu central : quand on parle de violences faites aux femmes, il ne s’agit pas d’accuser individuellement chaque homme, mais de reconnaître un problème systémique. Bien évidemment (et heureusement), tous les hommes ne sont pas auteurs de ce type de violences. Cependant, tous évoluent dans une société qui les tolère, les banalise, voire les encourage sous certaines formes. Et le nombre de femmes qui subissent ces violences est effarant.
Plutôt que de se disculper individuellement, ne serait-il pas plus constructif de reconnaître la nature systémique des violences misogynes et de s’engager collectivement pour y mettre fin ? Parce qu’opposer un déni individuel à une réalité collective revient à détourner l’attention du véritable problème. Qu’on le veuille ou non, nous faisons toutes et tous partie de cette société qui conditionne nos comportements. Le but est de la faire évoluer ensemble.
Il ne s’agit pas d’accabler des individus pris malgré eux dans une société patriarcale, mais de remettre en question les structures qui perpétuent ces dynamiques, prendre conscience du conditionnement social qui nourrit ces violences et d’agir pour y mettre fin. Et cela commence par l’éducation, en déconstruisant dès le plus jeune âge les stéréotypes de genre, en enseignant l’égalité et en encourageant une remise en question collective des comportements toxiques.
En définitive, tenter de faire passer la misandrie pour l’équivalent de la misogynie n’est rien d’autre qu’une manœuvre dilatoire visant à minimiser l’oppression des femmes et à détourner l’attention d’enjeux cruciaux. La misogynie s’enracine dans des structures de pouvoir millénaires, tandis que la misandrie, lorsqu’elle se manifeste, demeure une réaction marginale sans incidence significative sur la société.
Le but du féminisme n’est pas de dominer les hommes, mais de démanteler un système qui perpétue les inégalités et les violences, nuisant, in fine, à la majorité des hommes eux-mêmes, soumis à ces mêmes diktats. La véritable question n’est donc pas de débattre de l’équivalence entre misandrie et misogynie, mais de comprendre pourquoi tant d’individus préfèrent occulter l’oppression des femmes en agitant un spectre fallacieux.
– Elena Meilune
Photographie de couverture : Reportage de Tiphaine Blot (manifestation contre les violences sexistes et sexuelles à Paris, 23 novembre 2024)
The post Non, la misandrie n’est pas l’équivalent de la misogynie first appeared on Mr Mondialisation.Publié le 16.04.2025 à 11:37
Revue de presse : 10 infos à ne pas rater
Mr Mondialisation
Si vous n’avez pas eu le temps de suivre l’actualité, Mr Mondialisation vous offre une revue de presse de ce qu’il ne fallait pas manquer la semaine.
Climat, colonisation, réseaux sociaux, droit du sol, exécutions, culture, extrême-droite, santé, capitalisme… On fait le tour de l’actu en 10 infos essentielles.
1. Gaza
La France, l’Égypte et la Jordanie ont appelé à une reprise immédiate de la trêve dans la bande de Gaza lors d’un sommet au Caire, tout en réaffirmant leur soutien à une gouvernance future assurée par l’Autorité palestinienne. L’Humanité
2. Record de chaleur en Europe
Mars 2025 a été le mois de mars le plus chaud jamais enregistré en Europe, avec des températures dépassant de 2,41°C la moyenne, notamment en Europe de l’Est, selon les données de Copernicus. Libération
3. Protection des adolescents en ligne
Meta étend ses « comptes ado » (déjà présents sur Instagram) à Facebook et Messenger, imposant des restrictions automatiques pour les 13-17 ans, comme des limites de temps d’usage et un filtrage renforcé du contenu. Meta

4. Droit du sol en outre-mer
La proposition de loi durcissant le droit du sol dans les régions d’outre-mer a été définitivement adoptée, marquant un tournant dans la politique migratoire locale, notamment à Mayotte. Le Monde
5. Hausse des exécutions dans le monde
Amnesty International révèle qu’à travers le monde, plus de 1 500 personnes ont été exécutées en 2024, un record depuis 2015 avec une augmentation de 32 % par rapport à 2023. Amnesty International
6. Déclin de la lecture en France
Selon le Centre national du livre, moins d’un Français sur deux lit quotidiennement, un chiffre au plus bas depuis 10 ans. FranceInfo Culture
7. Condamnation de Marine Le Pen
Marine Le Pen a été jugée coupable en première instance et condamnée à quatre ans de prison (dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique), une amende de 100 000 euros et cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire dans l’affaire des assistants parlementaires européens. Le Rassemblement National a rassemblé 7 000 personnes dimanche dernier pour contester cette décision de justice. Libération
8. Épidémie à La Réunion
Face à la recrudescence du chikungunya, le plan blanc a été déclenché vendredi dernier pour faciliter les hospitalisations et lutter contre la propagation du virus. Le Monde
9. Manifestations pour le logement en Espagne
Des milliers d’Espagnols ont protesté dans plus de 40 villes contre la flambée des prix des loyers, qui ont augmenté de plus de 100 % en 10 ans. Le Monde
10. Aéroport d’Avignon
Réservé aux jets privés, l’aéroport d’Avignon survit grâce à des subventions publiques massives, suscitant des critiques sur l’utilisation des fonds publics au service des plus riches. Reporterre

À la semaine prochaine pour une nouvelle revue de presse !
– Mr Mondialisation
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