rubrique «À LIRE AILLEURS»
Publié le 23.07.2025 à 09:00
Anti-Tech Resistance : ni de gauche, ni de droite, mais bien réac.

Pourquoi la technocritique d'Anti-Tech Resistance n'est pas la nôtre. Texte issu d'un travail collectif entre des membres des collectifs l'AG Antifa Paris 20e, Extinction Rebellion, Désert'Heureuxses, le Mouton Numérique, la SAMBA (Section Antifasciste Montreuil Bagnolet et Alentours), Soin Collectif Île-de-France, Technopolice Paris Banlieue, Voix Déterres … et des allié·es d'autres horizons.
À l'heure où les idées d'extrême-droite et réactionnaires [1] sont de plus en plus répandues, il est important de savoir avec qui nous pouvons lutter, et avec qui nous ne voulons ni ne pouvons nous organiser. Cela passe par de la veille, de la sensibilisation et des actions contre les projets réactionnaires et ennemis de l'émancipation de toutes et tous, dont Anti-Tech Resistance [ATR] fait partie.
Fondé en 2022 à Rennes par des anciens membres de Deep Green Resistance [2], ATR est un groupe qui se présente comme un mouvement révolutionnaire qui a pour objectif de démanteler le système technologique au nom d'une « écologie radicale anti-industrialiste » en diffusant en France les idées de Theodore Kaczynski, un ancien universitaire étatsunien ayant perpétré des attentats meurtriers à la bombe ciblés pendant 17 ans [3].
Ces derniers temps, le collectif a bénéficié d'une certaine visibilité [4] : par l'organisation d'actions comme le contre-sommet de l'IA et l'interruption en fanfare d'un contre-sommet concurrent en février 2025 ; par sa maîtrise des outils de communication, particulièrement sur les réseaux sociaux où le collectif a su trouver une audience ; par sa présence grandissante et envahissante dans nos réunions et nos événements, où il vient recruter et défendre sa position technocritique [5] soi-disant radicale [7].
.lire-ailleurs { text-align: center;font-weight: 800; } .lire-ailleurs a { background-color:#f5f5f5; color:black; display: block; padding: 0.5rem 0; margin-bottom: 0.5rem; text-decoration: none !important; } .lire-ailleurs a:hover { background-color: #a30005; transition-property: background-color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a:hover span { color: white; transition-property: color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a span { color:#a30005; }[1] Le terme réactionnaire désigne une personne, une idée ou un mouvement opposé à l'émancipation des personnes opprimées et qui souhaite revenir à un état antérieur de la société, souvent idéalisé, notamment un ordre patriarcal, blanc, religieux, colonial et bourgeois. Les idées réactionnaires ne signifient pas simplement être conservatrices – vouloir préserver l'ordre établi – mais également vouloir revenir à un ordre ancien plus puissant que l'ordre établi. Les idées réactionnaires s'opposent aux luttes contre les oppressions systémiques et pour le droit à la dignité de tousxtes
[2] Originaire des États-Unis, ce mouvement se revendique de la lignée des anarchistes naturiens malgré des positions considérées comme incompatibles avec l'anarchisme par ses contemporain·es (entre autres, sa transphobie assumée). Son introduction en France remonte à 2016, via des personnes aujourd'hui « cadres » au sein d'ATR. Voir https://fr.anarchistlibraries.net/library/michelle-renee-matisons-alexander-reid-ross-contre-deep-green-resistance, https://ecology.iww.org/node/353 et https://fr.wikipedia.org/wiki/Deep_Green_Resistance.
[3] Bien qu'il a exprimé des regrets vis-à-vis de ces attaques, c'est grâce à ses actes meurtriers que Theodore Kaczynski obtient en 1995 la publication par la presse de ses écrits anti-industriels – Anti-Tech Revolution : Why and how__, en échange de l'arrêt des attentats ayant tué 3 personnes. Si ATR ne se revendique pas de la violence armée et se distancie de ces attaques, Kaczynski reste la première référence citée par le collectif sur son site.
[4] Durant l'écriture de ce texte, des sections d'ATR à Nantes, Grenoble et Lyon ont été créées.
[6] Une écologie radicale est une écologie qui s'attaque aux racines des causes de la destruction délibérée des conditions d'existence sur Terre (capitalisme, colonisation, patriarcat…). Pour approfondir, voir : Cara New Daggett, Pétromasculinité. Du mythe fossile patriarcal aux systèmes énergétiques féministes, trad. Clément Amézieux, Wildproject, 2017 ; Malcom Ferdinand, Une écologie décoloniale. Penser l'écologie depuis le monde caribéen, Seuil (Média Participations), 2019 ; Naomi Klein, Tout peut changer. Capitalisme et changement climatique, trad. Geneviève Boulanger et Nicolas Calvé, Actes Sud, 2015
[7] Nous ne sommes d'ailleurs pas les seuls à alerter. Voir par exemple Nicolas Bonnani, « Notre seule éthique est celle de l'efficacité et du résultat », lundimatin, 20 mai 2025 (https://lundi.am/Notre-seule-ethique-est-celle-de-l-efficacite-et-du-resultat) ; Sophie Kloetzli, « Qui est derrière Anti-tech résistance, le collectif “le plus radical de notre époque” ? », Usbek & Rica, 3 juin 2025 (https://usbeketrica.com/fr/article/qui-est-derriere-anti-tech-resistance-le-collectif-le-plus-radical-de-notre-epoque).
Publié le 22.07.2025 à 11:00
Ahmed Al-Sharaa se moque-t-il des Syriens ?

La chute du régime d'Assad le 8 décembre 2024 a été une incontestable libération pour des millions de Syriens, qui sont sortis de manière soudaine et inattendue de cinquante années de barbarie totalitaire ayant transformé la Syrie en un champ de ruines doublé d'un archipel concentrationnaire depuis lesquels plusieurs centaines de milliers de civils ont disparu ou été contraints à l'exil. Par Interstices Fajawat
Une libération, pas une révolution
Dès le 9 décembre, Ahmed al-Sharaa s'est autoproclamé leader de la nouvelle Syrie, rejetant catégoriquement toute forme de partage du pouvoir, de décentralisation et de fédéralisme, tout en prenant soin de ne jamais employer le terme démocratie, avant de déclarer dans un entretien à Syria TV le 15 décembre – soit seulement une semaine après la chute d'Assad – qu'il était désormais « crucial d'abandonner la mentalité révolutionnaire ». Il est légitime de se demander alors : Quand est-ce que Al-Sharaa a été révolutionnaire ?
Le 29 décembre, Al-Sharaa a affirmé qu'aucune élection ne pourrait se tenir avant quatre ans, ce qui est entendable au regard de la situation déplorable de la société civile syrienne, mais ne rassure pas du tout venant d'une personne qui rejette le concept même de démocratie, quelle que soit sa forme. Il a annoncé simultanément l'adoption à venir d'une nouvelle constitution lors d'une hypothétique conférence nationale du dialogue qui viendrait clore la période de transition. A ce stade, les plus optimistes attendaient encore de voir venir.
Le 29 janvier, Al-Sharaa a été nommé président de la République Arabe Syrienne par le Commandement Général Syrien (incarné par lui-même) à l'occasion d'une « Conférence de la Victoire ». La constitution Syrienne et toutes les institutions héritées du parti Baath et de la dictature d'Assad ont été consécutivement abolies. Personne ne les regrettera.
Le 12 février, Al-Sharaa a constitué un comité préparatoire de 7 membres[1] pour organiser la Conférence Nationale du Dialogue, qui a été préparée en 10 jours et s'est ouverte le 24 février. Elle a réuni 600 personnes – dont un grand nombre avaient été invitées moins de deux jours plus tôt par sms – et a exclu toute représentation de l'Administration Autonome du Nord-Est Syrien et des Forces Démocratiques Syriennes. Les discussions n'ont duré qu'une journée et n'ont objectivement abouti sur rien, si ce n'est réaffirmer superficiellement les nécessités déjà formulées par tous : la justice transitionnelle, le respect des libertés publiques et politiques, le rôle des organisations de la société civile dans la reconstruction du pays, la réforme constitutionnelle et institutionnelle, le respect de la souveraineté nationale, le monopole d'État sur les armes. A cela s'est ajouté une déclaration symbolique condamnant l'incursion israélienne.
Le 2 mars, Al-Sharaa a constitué un comité de 5 membres[2] chargé de rédiger une proposition de constitution, qui a été élaborée en 10 jours et adoptée le 13 mars pour une période transitoire de 5 ans. Celle-ci impose que le président soit de confession musulmane et fait de la jurisprudence islamique un pilier du droit constitutionnel, tout en s'engageant à « protéger les minorités » comme s'y était par ailleurs engagé Bachar al-Assad. Quatre jours plus tard, plusieurs centaines de civils Alaouites étaient massacrés sur la côte.
Le 29 mars, Al-Sharaa a dissout le Gouvernement provisoire mené par le premier ministre Mohammed al-Bashir pour instituer à sa place un Gouvernement de Transition et nommer 23 ministres[3], dont neuf sont issus de HTS. La société civile insistait sur le respect de la diversité et les droits des femmes, Al-Sharaa a donc nommé la seule femme du gouvernement, également chrétienne, au poste de ministre des affaires sociales. Il aurait voulu se montrer cynique qu'il n'aurait pas mieux fait. Par ailleurs, tous les ministres sont désormais nommés directement par le président, tandis que la position de premier ministre a été supprimée. Précisons qu'un régime présidentiel sans premier ministre n'est pas très différent d'une monarchie.
En moins de trois mois, Ahmed al-Sharaa a donc réussi subtilement et sans opposition à s'imposer comme chef d'État, implémentant un régime présidentiel qu'on peut qualifier d'autocratique.
.lire-ailleurs { text-align: center;font-weight: 800; } .lire-ailleurs a { background-color:#f5f5f5; color:black; display: block; padding: 0.5rem 0; margin-bottom: 0.5rem; text-decoration: none !important; } .lire-ailleurs a:hover { background-color: #a30005; transition-property: background-color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a:hover span { color: white; transition-property: color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a span { color:#a30005; }Publié le 20.07.2025 à 11:30
Takakia #4 - Chants sous-marins pour couler la mégamachine

Sortie du numéro 4 de la revue Takakia printemps-été 2025

106 pages – prix libre (coût de fabrication 1,75 euros)
Tirage 1000 exemplaires
Merci aux troubadours itinérants, campements dans les sous-bois, locaux, brigantes forestières, bibliothèques, oiseaux-tempête, tables de presse, écureuils des villes et des campagnes, vagabondes ambulantes, infokiosques, bardes émeutiers et louves solitaires de votre acharnement à diffuser cette revue et de rendre possible cette petite aventure éditoriale. Aux autres : il n'est jamais trop tard pour rentrer dans la danse !
Sur notre site, takakia.noblogs.org, on trouve la liste des points de distribution ainsi qu'un formulaire de contact pour commander la revue. On peut également y télécharger les PDF des numéros précédants (1, 2 et 3) et les cahiers de Takakia.
ARTICLES ET RECITS
L'appel de la forêt. Renouer le lien, respirer la liberté « On appelle ça la zone morte ». Les ravages de l'industrialisation en Kanaky Ce nouveau mal de siècle qui s'empare des cœurs et des esprits : l'éco-anxiété La conquête patriarcale et la civilisation industrielle « T'aka te préparer ». Entretien où il est question de talkie et de méditation, de préparation et de cueillette, d'autodéfense et de chants, de respiration et de brigandage,… Polluants éternels L'extinction, c'est la solitude Sang et eau. Abuelitas piedras, las gracias te doy… L'extractivisme vert au secours de la société techno-industrielle Forasche. Enseignements de Bialowieża
RUBRIQUES
Résistances Ariège. Contre les projets miniers ici et ailleurs. Bretagne. « Elle va nous avaler ». Extension de la mine de Glomel Saccages de mines (Affiche) Côtes françaises. L'éolien offshore : survol d'un projet ecocidaire Isère. Nouvelle mobilisation contre les usines de puces Bure. Déclarer sa flamme. Sur la question de la lutte armée dans le mouvement antinucléaire Allemagne. Les luttes écologistes en temps de changement d'époque et de multicrise « Le monde a besoin de toi, nous avons besoin de toi ». Revendication du Commando Angry Birds Mauvaises herbes Descentes de police et alliés herbaux pour le choc
Aguerrissement Apprentissages de la rue. Combat et autodéfense
Contes et chants La louve Ainsi nous leur faisons la guerre. Épisode 3 : Pas de fumée sans feu Hiver glaciaire C'est là que je veux être
Feuilleton Le stagiaire. Épisode 2 : Relâche tes épaules
Dans la boîte aux lettres de Takakia Du courrier
ANNEXE
La Gazette. Dépêches de la résistance férale
.balise-article-modele article { padding-top: 0.5rem; padding-right: 0.5rem; background-color: #f6f6f6; border-width: 2px 0px 2px 0px; border-style: solid; border-color: #a30006; margin-bottom: 1rem; } .balise-article-modele a { display: inline-block; text-decoration: none !important; } .balise-article-modele h4 { display: inline; margin: 0; font-size: 1.1rem; line-height: 1.6rem; font-weight: 400; color:#a30006; } .balise-article-modele h4 span { color: #696969; } .balise-article-modele p { font-size: 0.889rem; line-height: 1.5rem; margin-top: 0.4rem; color:black; } .balise-article-modele time { font-size: .8rem; color: #696969; font-style: normal; }Publié le 19.07.2025 à 13:00
No mine's land 2025 / Rencontres anti-extractivistes dans l'Allier

Le programme des rencontres anti-extractivistes dans l'Allier est sorti ! Du 25 au 27 juillet auront lieu près d'Echassières (03) et du projet de mine de la multinationale Imerys 3 jours de rencontres, débats et actions autour des luttes anti-extractivistes.

Il sera bien sûr question de la lutte contre le projet EMILI d'extraction de lithium dont il a déjà été question ici ou là sur les réseaux mutu. Mais l'enjeu sera également de faire des liens ou renforcer ceux déjà existants entre les luttes qui s'opposent au renouveau de l'industrie minière, au tant en France qu'à l'international. Seront ainsi abordé les questions liées au développement de la société numérique, à la dite « transition » énergétique, au réarmement européen et à la guerre au Congo, mais aussi aux pollutions et à la protection de nos lieux de vie, ici comme ailleurs.
.balise-article-modele article { padding-top: 0.5rem; padding-right: 0.5rem; background-color: #f6f6f6; border-width: 2px 0px 2px 0px; border-style: solid; border-color: #a30006; margin-bottom: 1rem; } .balise-article-modele a { display: inline-block; text-decoration: none !important; } .balise-article-modele h4 { display: inline; margin: 0; font-size: 1.1rem; line-height: 1.6rem; font-weight: 400; color:#a30006; } .balise-article-modele h4 span { color: #696969; } .balise-article-modele p { font-size: 0.889rem; line-height: 1.5rem; margin-top: 0.4rem; color:black; } .balise-article-modele time { font-size: .8rem; color: #696969; font-style: normal; }Dimanche 27 juillet, une manifestation sera également organisée pour clamée notre opposition aux projets mortifères de l'industrie minière. Ni ici ni ailleurs, en solidarité avec les luttes au Portugal, au Niger, en Mongolie, en Argentine, en Serbie, au Congo, en Allemagne et partout où la terre tremble pour nourrir l'appétit des tenants de l'exploitation indéfinie des ressources naturelles et des populations qui en dépendent.
Vous pouvez trouver la programmation de No Mine's Land ci-dessous

Et plus d'infos ici https://nominesland2025.wordpress.com/programme-des-rencontres/
Pour vous rendre sur les lieux
Pour vous inscrire
Sur place, en plus du programme des journées
Accueil dès le jeudi soir avec AG de bienvenue à 20h30 Parking / Camping (avec un espace en non-mixité sans mecs cisgenre) / Possibilité d'hébergement en dur pour les personnes qui en auraient besoin (n'hésitez pas a vous inscrire pour qu'on puisse vous accueillir dans les meilleurs conditions) Cantine vegan assurée par l'équipe des Schmruts Bar / concerts (merci les MegamimsPublié le 16.07.2025 à 10:00
Camus, Trump, le bâton, l'ascenseur et les accidents de voiture

Brèves remarques sur un abject sermon de Caroline Fourest
Après avoir invité à « ne pas comparer » les victimes civiles israéliennes (tuées « délibérément ») et palestiniennes (tuées « involontairement »), après avoir appelé à « diviser si ce n'est par cinq, au moins par dix » le chiffre des victimes palestiniennes, émanant prétendument d'une « source unique terroriste », Caroline Fourest est revenue, le 28 mai dernier, armée de son dictionnaire des citations, nous reprocher de « mal nommer les choses » et donc d' « ajouter aux malheurs du monde ». L'émission, bien nommée pour sa part, s'intitule « Fourest en liberté », et le sujet du jour est « Génocide : attention au mot ». On ne saurait mieux dire.
« En journalisme on apprend que si on qualifie par exemple un accident de voiture d'attentat horrible, et d'atroce, et de génocide, on va être à côté de l'émotion ». Caroline Fourest, LCI, 28 mai 2025
Pour ré-entendre le propos dans son intégrale horreur, c'est ici : https://www.tf1info.fr/replay-lci/videos/video-fourest-en-liberte-genocide-attention-au-mot-76897-2373548.html
L'oratrice n'en est à vrai dire pas à son coup d'essai, sur ce sujet comme sur d'autres. Et elle n'est hélas pas la seule. Mais tout de même : nous parlons ici d'un crime contre l'humanité, de son euphémisation extrême, de sa relativisation, sa banalisation et sa rationalisation – autrement dit des opérations fondamentales qui structurent la parole négationniste. Y aurait-t-il matière à poursuites pour apologie ou négation de crimes contre l'humanité ? N'étant pas juristes, nous laisserons la question en suspens. Mais intellectuellement, éthiquement, le discours tenu par Caroline Fourest à propos de Gaza interpelle gravement et mérite, a minima, d'être relevé et retenu, pour le jugement des générations futures.
On notera tout d'abord la désormais habituelle dénégation et euphémisation du crime israélien : ce qu'il y aurait en lieu et place d'un chimérique génocide, ce sont simplement « des bombardements non ciblés, ou mal ciblés, qui visent des cadres du Hamas mais qui peuvent taper des écoles où il y a des armes, et qui peuvent tuer des enfants qui sont utilisés comme boucliers humains ».
On notera plus particulièrement le lapsus en forme d'aveu, corrigé sur le champ par un pieux mensonge : les bombardements censés viser des cadres du Hamas sont non ciblés, ce qui pose un problème de cohérence formelle du discours, et doit donc être aussitôt reformulé : les bombardements sont en fait mal ciblés.
On notera aussi que dans ce véritable work in progress de la novlangue anti-palestinienne, le pilonnage d'une école – et de toute une ville, les images sont là – et leur réduction à un tas de cendres deviennent une simple petite tape. On notera que la mise à mort des civils, à peine reconnue, est aussitôt imputée à l'autorité bombardée plutôt qu'au bombardeur.
On notera enfin que dans cet argumentaire, la perversité du bombardé exposant ses enfants « comme boucliers humains » éclipse totalement celle du bombardeur qui choisit de bombarder en connaissance de cause – car si Caroline sait, alors a fortiori Netanyahou sait. Ce plaidoyer bien rôdé et mille fois éprouvé – et mille fois réfuté mais mille fois récidivé – est par ailleurs précédé d'une concession plus discrète mais gravissime à la rhétorique négrophobe de Trump, au moment même où l'oratrice prétend la critiquer – une structure discursive classique, chez elle notamment :
« C'est un peu le retour du bâton, en fait, et le retour de l'ascenseur. Parce que le fait d'avoir employé ce mot excessivement, au niveau de sa plainte devant la Cour internationale de Justice, fait que ça a tenté Trump d'en faire des caisses et d'en faire trop sur le mot de génocide blanc. »
On a bien lu : l'idée trumpienne d'un « génocide anti-blanc » en Afrique du Sud n'est pas qualifiée dans ce discours de pure et simple invention, comme l'exigerait le simple bon sens – la réalité étant qu'il n'y a pas en Afrique du Sud le moindre commencement d'une persécution des Blancs. La sortie de Donald Trump n'est pas non plus qualifiée de pure et simple inversion, autre terme possible – le crime contre l'humanité dont les dégâts ne sont pas encore réparés se nommant Apartheid, et étant commis par des Blancs contre des Noirs.
Le mensonge haineux de Trump est ici requalifié, dans tous les sens du mot (c'est-à-dire re-nommé, mais aussi ré-haussé en terme d'appréciation éthique et politique), en simple exagération : c'est « un mot qui est totalement exagéré », et ce qui peut être reproché à Trump est simplement d' « en faire des caisses » et « d'en faire trop sur le mot de génocide blanc ». Ce qui signifie, implicitement mais sûrement, qu'il y aurait tout de même un fond de vrai, donc une persécution des Noirs sur les Blancs.
Une dernière infamie est balancée nonchalamment, comme ça, en passant – sa marque de fabrique. La provocation suprémaciste de Trump, après avoir été euphémisée, est ensuite rationalisée par l'oratrice puisque celle-ci nous dit qu'en fait tout cela est la faute des Palestiniens ou de leurs soutiens qui parlent de génocide à Gaza. C'est eux qui ont commencé, et donc ouvert la voie à Trump, qui n'opère qu'un « retour de l'ascenseur ».
Quant à la référence à « l'accident de voiture », pour introduire à un recadrage de l'événement Gaza, elle restera dans les annales de l'abject. Pas très loin du « Vous écrasez trois mouches, on peut vous parler aussi de génocide » de Pierre Nora, à propos des Arméniens. Ce morceau d'anthologie nous le rappelle : loin de « rajouter aux malheurs du monde », il existe un « mal nommer » dont l'effet voire la fonction est d' effacer certains malheurs, de les supprimer, et d'en nier la dimension imprescriptiblement criminelle.
.lire-ailleurs { text-align: center;font-weight: 800; } .lire-ailleurs a { background-color:#f5f5f5; color:black; display: block; padding: 0.5rem 0; margin-bottom: 0.5rem; text-decoration: none !important; } .lire-ailleurs a:hover { background-color: #a30005; transition-property: background-color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a:hover span { color: white; transition-property: color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a span { color:#a30005; }Sur le crime de Gaza, et la question de sa qualification, voir notamment le texte de Didier Fassin : Un génocide à Gaza : des faits irréfutables, des discours explicites
Voir aussi pour comprendre où se situe Caroline Fourest :
https://www.tiktok.com/@ajplusfrancais/video/7509881395867684112
Publié le 16.07.2025 à 09:00
Togo : une répression Made in France

Au Togo, la France arme et conseille un régime autocratique qui réprime et tue la population locale.
Ces dernières semaines, la répression s'abat avec force sur les opposants togolais : sept morts dont deux enfants ont été comptabilisés lors des manifestations des 26, 27 et 28 juin ; auparavant, lors des mobilisations des 6 et 7 juin, les « forces de sécurité » auraient fait usage de torture sur les opposants. Le rappeur Aamron, figure de l'opposition, a été arrêté et interné de force en hôpital psychiatrique, avant d'être forcé à faire une vidéo d'excuse au président togolais, Faure Gnassingbé.
Cette vague de mobilisation/répression est une de plus dans une longue liste. Faure Gnassingbé exerce un pouvoir autocratique depuis 2005, année à laquelle il a succédé à son père, qui fut dictateur du pays depuis le coup d'état de 1962. En mars 2025, une réforme constitutionnelle fait passer le pays d'un régime présidentiel à une parodie de régime parlementaire, dont le seul but est de permettre à Faure Gnassingbé de rester à la tête de l'État sans limite de mandat. En plus de raisons économiques – par exemple la hausse de 12,5 % du prix de l'électricité –, c'est cette réforme qui est à l'origine du mouvement actuel.
Ce n'est pas un secret que la population aspire depuis longtemps à la démocratie, et que chaque élection dans le pays fait l'objet de soulèvements d'une partie de la population, de boycott de la part des opposants et de répression féroce – cette dernière, avec le soutien de l'État français et de ses entreprises d'armement.
.lire-ailleurs { text-align: center;font-weight: 800; } .lire-ailleurs a { background-color:#f5f5f5; color:black; display: block; padding: 0.5rem 0; margin-bottom: 0.5rem; text-decoration: none !important; } .lire-ailleurs a:hover { background-color: #a30005; transition-property: background-color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a:hover span { color: white; transition-property: color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a span { color:#a30005; }Publié le 15.07.2025 à 10:00

Du vendredi 18/07 au dimanche 20/07 aura lieu à Vauville (La Hague, 50440) l'événement HARO, trois jours de rencontres actives et festives sur les thèmes des déchets nucléaires et des territoires, organisés par le collectif Piscine Nucléaire Stop. Rdv à la Hague pour ces 3 jours de rencontres, et notamment le samedi à 14h pour le départ de la manifestation des Fées Furieuses contre le méga-projet « Aval du Futur » imposé par Orano au territoire de La Hague.
Alors Aval du Futur c'est quoi ? Il s'agirait du « plus grand projet industriel du monde » qui inclurait : la prolongation du fonctionnement de l'usine vieillissante de retraitement actuelle avec le programme « Pérennité et Résilience », la construction d'un nouvelle usine de retraitement comprenant 3 piscines de stockage de combustibles usés/déchets radioactifs et une nouvelle usine de fabrication du combustible MOX. À tout cela, il faudra évidemment ajouter une artificialisation supplémentaire pour des nouvelles routes, des ronds-points, des parkings qui bétonneraient la Hague, ainsi qu'une externalisation d'un certain nombre activités d'Orano et de ses entreprises sous-traitantes hors du site. HARO ! Un cri de colère. HARO ! Un cri de ralliement. Face à ce projet qui fait de la Hague un territoire définitivement nucléarisé, nous organisons HARO, trois jours de rencontres actives et festives, de tables rondes, de projections et d'ateliers, de randonnées, de concerts, de manifestation, pour échanger et s'informer sur ce projet, et dire que trop c'est trop, La Hague n'est pas une poubelle ! Notre territoire n'est pas un dépotoir ! Nous souhaitons que ces trois jours permettent également à petit·es et grand·es de découvrir la Hague, ses sentiers et ses installations nucléaires ; de faire se rencontrer divers collectifs et associations afin de partager leurs histoires et combats et imaginer les futures.
Manifestation des Fées Furieuses à Vauville samedi 19 juin Ces rencontres seront également l'occasion de faire connaissance avec les célèbres petites fées de la Hague. Furieusement offensées par le projet nucléaire « Aval du Futur », elles ont décidé de s'unir et d'appeler toutes les petites fées d'ici et d'ailleurs à rejoindre leur marche de protestation le samedi 19 juillet à 14h, sur les hauteurs de Vauville. Pour un peu de contexte… : La Hague est un territoire où les contes et les légendes sont encore très présents. Il y a les goubelins, le Cavalier Noir, Sainte-Colombe... mais il y a aussi les Petites Fées. Il nous ait raconté que « lorsqu'une offense injustifiée à un végétal est constatée par une Petite Fée, celle-ci produit des cris très aigus difficiles à percevoir pour un être humain. Ces sons ont pour but d'alerter les individus se trouvant jusqu'à une vingtaine de mètres à la ronde, et qui retransmettent à leurs tours l'information jusqu'à atteindre la Reine la plus proche (cette opération ne dure en général que quelques secondes, et va rassembler des milliers de Petites Fées). La Reine commande alors de se presser à s'armer en prélevant des épines de prunelliers, d'aubépines, de ronces ou d'ajoncs qui seront utilisées comme autant de lances et d'épieux. (…) Elles vont ainsi harceler leur victime jusqu'à, ce qui est le plus souvent le cas, sa fuite désordonnée. »* Voici donc l'appel qu'elles nous lancent : « Nous, les petites fée de la Hague avons subis une terrible offense ! HARO ! Puisque nos landes sont menacées, nous poussons ce cri de colère et de ralliement ! HARO ! La Hague est en danger ! Orano, le dévoreur de landes devient plus que mégalo avec son projet Aval du futur ! Il veut bétonner notre ultime refuge : les dernières landes primaires du plateau de la Hague ! Industriels et politiciens ne sont jamais rassasiés, il leur faut toujours plus de déchets nucléaires, plus d'usines, plus de place, plus de béton. Alors trop c'est trop ! Nos ajoncs, nos fougères, nos bruyères et nos terres ne sont ni à vendre ni à bétonner ! HARO ! Contre le fatalisme, la résignation, contre le déni, contre ces poubelles et projets radioactifs, nous Petites Fées de la Hague appelons à l'organisation et à la résistance ! Parce que La Hague sans ses landes primaires serait une terre dénaturée, et parce que nous voulons notre territoire vivant, nous lançons ce cri de révolte et d'espoir ! HARO ! Nous appelons solennellement les fées des fleurs et des fougères, celles des bruyères et ajoncs, des choux marins et des hortensias, des nombrils-de-vénus et des aubépines, toutes les fées de la Hague et d'ailleurs à se retrouver le 19 juillet à 14h sur les hauteurs de Vauville pour une manifestation. Allons crier haut et fort que la Hague n'est pas une poubelle radioactive ! Que la terre est précieuse et belle et que nul ne pourra la salir sans nous passer sur le corps ! HARO ! »
Programme complet : https://piscinenucleairestop.fr/PROGRAMME Teaser HARO : https://www.youtube.com/watch?v=IrwuvX_7VPg&t=8 Contact : piscinenucleairestop@riseup.net
Publié le 15.07.2025 à 09:00
À Nantes, la chasse à l'homme est devenue une 🏴affaire de femmes 🏴🖕

Deux femmes, livrées à elles-mêmes, qui doivent faire le travail d'enquête et de recherche que la “Kommandantur” et ses bataillons sont incapables de mener. C'est l'illustration la plus pure et la plus violente de l'effondrement de l'État.
Le décor est planté, ici même, à Nantes. Une jeune femme de 19 ans, lardée de 50 coups de couteau par son ex. Un crime qui aurait pu, qui aurait DÛ être évité. Car ce n'est pas un drame imprévisible, c'est le résultat d'une faillite systémique, d'un abandon organisé.
Analysons point par point le mécanisme de cette merde.
La Plainte Inutile Plusieurs jours avant de se faire planter. Elle a tout déballé : les menaces, l'extorsion, la peur qui te bouffe les entrailles.
Elle a suivi leur procédure de merde, croyant à leur promesse de protection.
Après ça ? RIEN. Le vide. l'incompétence locale. Juste le compte à rebours vers un crime annoncé, que leur inaction a rendu inévitable. C'est ça, leur “protection” : un rituel administratif du vide.
La Chasse à l'Homme : Quand les Victimes Font le Boulot des Flics La victime et sa sœur sont contraintes d'organiser elles-mêmes une “chasse à l'homme” pour retrouver l'agresseur !
Vous lisez bien : deux femmes, livrées à elles-mêmes, qui doivent faire le travail d'enquête et de recherche que la “Kommandantur” et ses bataillons sont incapables de mener. C'est l'illustration la plus pure et la plus violente de l'effondrement de l'État. C'est à la fois tragique et d'une force inouïe : face à l'abandon, l'auto-organisation et la solidarité deviennent les seules armes.
Le Fric des Flics contre les Miettes des Assos Cette incompétence n'est pas une question de moyens, mais de priorités patriarcale.
Le budget annuel du Ministère de l'Intérieur dépasse les 20 milliards d'euros. Celui de la Justice, plus de 9 milliards. À l'inverse, le budget alloué aux politiques pour les droits des femmes et l'égalité, celui qui finance les associations qui accueillent et soutiennent les victimes, se compte en quelques centaines de millions, une goutte d'eau, une aumône. À Nantes, le budget sécurité augmente, on installe des caméras, mais les subventions pour les assos d'aide aux victimes stagnent ou diminuent. On finance la matraque, pas le refuge. On préfère l'ordre à la vie.
Égrenons la partie visible des horreurs locales, juste pour se souvenir du printemps 2025 :
Fin avril, une adolescente de 15 ans se fait massacrer de 57 coups de couteau dans son propre lycée. Le procureur cherche encore un “mobile”. On va lui faire un dessin ? C'est un féminicide. Fin avril encore, quartier Doulon. Une femme sort dans la rue, la gorge en sang, hurlant que “son mari est devenu fou”. Elle échappe de peu à la mort, lui se suicide. Une plainte aurait-elle pu changer quelque chose ? On ne le saura jamais, mais on a notre petite idée. Avril, Il a fallu des mois pour mettre fin à son règne de terreur. un prédateur en série de 21 ans commet des viols avec arme et des tentatives sur des jeunes femmes, notamment à Carquefou. Il a fallu des mois pour mettre fin à son règne de terreur. Début mai, rue Gambetta. Une femme de 37 ans est agressée sexuellement dans une voiture en pleine nuit. Elle ne doit son salut qu'à l'intervention d'un couple de passants, des civils, qui ont fait le boulot que la police ne fait pas : protéger. 22 mai 2025, un homme a agressé sexuellement une femme durant un trajet Paris-Nantes. L'homme a été arrêté par les forces de l'ordre. Mi-juin, marché de Talensac. Un homme agresse sexuellement au moins trois commerçantes en plein jour. La routine de la prédation ordinaire, celle qu'on nous demande de “supporter”. Depuis le 11 mai, Kalinka, une adolescente hébergée en maison d'enfants, n'a plus donné signe de vie. Sa dernière apparition remonte à Saint-Sébastien-sur-Loire. Sans téléphone, sans piste, la mobilisation citoyenne est essentielle. Sa sœur Brandy a lancé un appel poignant sur les réseaux.Et pour bien commencer l'été, la Fête de la Musique du 21 juin se transforme en terrain de chasse. Ce ne sont plus des notes qui circulent, mais des seringues. Une quinzaine de personnes, surtout des jeunes femmes, se plaignent de piqûres sauvages. Une manière de leur dire : même la fête ne vous appartient pas, vos corps sont une cible. Le 29 juin, la violence ordinaire dans toute sa splendeur. Dans un tram, une femme demande à deux mecs de baisser leur musique, elle se fait agresser. Le même soir, à la gare, une ado de 16 ans se fait agresser sexuellement dans un escalier ; ce sont ses amis, pas les flics, qui maîtrisent le porc.
La Culture du Viol au Commissariat et la Faillite Politique Locale Ce manque de moyens pour les victimes n'est que le symptôme. La maladie, c'est cette culture de flics et de juges qui pue le patriarcat à plein nez : une machine systémique qui minimise la parole des femmes, qui culpabilise les victimes et qui refuse de former ses agents à autre chose qu'à la distribution de prunes et de coups de matraque.
Et pendant ce temps, que dit notre “timonière”, Johanna Rolland ? A-t-elle quelque chose à dire sur cette faillite généralisée sur son propre territoire ? Va-t-elle demander des comptes à sa police, à la préfecture ? Va-t-elle hurler au scandale quand un sénateur de son département, Joël Guerriau, est accusé d'être un prédateur chimique, ou quand sa concurrente politique locale, Marina Ferreruela, est empêtrée dans une sale histoire de protection d'agresseur présumé ?
Ou bien est-ce que ça se tait, est-ce que ça se protège entre “élites”, peu importe le parti, dans un silence complice ? Ses tweets de compassion à deux balles ne trompent personne. Sa “ville apaisée”, c'est une ville où les femmes doivent organiser des milices pour traquer ceux qui tentent de les tuer, pendant que la classe politique locale, de droite comme de gauche, est éclaboussée par les pires scandales. Quelle putain de réussite.
BULLETIN MÉTÉO-MILITANTE SPÉCIAL – ÉTÉ 2025 : ÇA VA CRAMER ! 🔥 L'été 2025 s'annonce sous très haute tension. Oubliez les vacances tranquilles et les siestes à l'ombre. La saison sera marquée par une longue et écrasante canicule sociale. Une chaleur lourde, celle du mépris des puissants et de l'oppression étatique, qui fera monter la température jusqu'à l'insupportable. L'air sera électrique, l'irritabilité à son comble.
Mais toute cette accumulation de chaleur et de rage ne restera pas sans conséquence. Attendez-vous, en fin de saison, à la formation de violentes tempêtes sociales. Des orages de colère qui éclateront de toutes parts, avec des rafales de révolte et des précipitations de tout ce qui nous tombera sous la main. Madame Irma vous recommande de vous équiper de pics à brochettes et de torches. La canicule aura fait mûrir à point les petites tomates bien rouges et bien grasses du système.
Publié le 09.07.2025 à 11:00
« La paix par la force » : Résister au fascisme

Après l'agression de l'Iran, penser la fascisation mortifère du monde. « Le fascisme, c'est la guerre ! » titrait un article de l'historien Michel Winock, paru dans L'Histoire en 1999. Reprise d'un célèbre discours du député communiste Maurice Thorez [
Publié le 08.07.2025 à 11:00
Gare à la revanche - appel autonome pour la Manif du Futur à Bure

Nous soutenons l'appel « LA MANIF' DU FUTUR », à la manifestation antinucléaire unitaire du 20 septembre 2025 près de Bure (55) ! Nous appelons à la mobilisation et à rejoindre le bloc autonome : Pour la défense de « la Gare », contre le nucléaire et son monde de merde ! Gare à la revanche !

GARE À LA REVANCHE !
.lire-ailleurs { text-align: center;font-weight: 800; } .lire-ailleurs a { background-color:#f5f5f5; color:black; display: block; padding: 0.5rem 0; margin-bottom: 0.5rem; text-decoration: none !important; } .lire-ailleurs a:hover { background-color: #a30005; transition-property: background-color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a:hover span { color: white; transition-property: color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a span { color:#a30005; }Faire barrage à Cigéo - défendons l'ancienne gare de Luméville contre l'industrie nucléaire !
Nous soutenons l'appel « LA MANIF' DU FUTUR », à la manifestation antinucléaire unitaire du 20 septembre 2025 près de Bure (55) ! Là où l'État français veut enterrer, à 500 m sous terre, ses déchets les plus radioactifs, faisant ainsi porter aux générations futures l'héritage toxique du moteur supposé de la prospérité et du progrès. C'est ainsi que s'explique le slogan commun qui revendique le droit des générations futures à une planète vivable. Nous appelons à la mobilisation et à rejoindre le bloc autonome : Pour la défense de « la Gare », contre le nucléaire et son monde de merde ! Il n'est pas nécessaire de savoir si le fardeau que représentent les déchets radioactifs pour les générations futures est notre problème le plus urgent, compte tenu de la guerre, des catastrophes climatiques et de l'état général de la planète. Mais la nécessité d'isoler les déchets de l'environnement pour des millénaires montre clairement une chose : l'énergie nucléaire n'est ni bon marché ni sûre !
Pourquoi une manifestation pour les générations futures, la lutte antinucléaire n'est-elle pas un phénomène du passé ? Le danger d'une guerre nucléaire mondiale est d'actualité, comme jamais depuis la fin de la guerre froide. Les puissances nucléaires se redistribuent le monde et la France joue au poker pour avoir sa part du gâteau. Un jeu dangereux : alors que l'Ukraine est soutenue militairement et que l'on propose même l'envoi de « forces de maintien de la paix » françaises, la coopération franco-russe dans le secteur nucléaire fleurit. La France a ainsi réussi à empêcher la sanction des combustibles nucléaires et a même fourni des composants pour les sous-marins nucléaires de la flotte russe après le début de l'invasion. Cette force nucléaire contre laquelle Macron a récemment proposé à l'UE de se protéger sous le parapluie de missiles français... une fourberie renversante !
Dans le domaine civil, la situation n'est guère meilleure. Avec la « relance du nucléaire », la France se fait le précurseur d'un retour dans le futur nucléaire global. Dans le cadre d'une prétendue transition énergétique verte, l'État compte étendre son programme nucléaire déjà énorme : Prolongation de la durée de vie des centrales, construction de nouveaux réacteurs, extension de l'usine de La Hague... et augmente ainsi non seulement le risque d'accident, mais produit également toujours plus de déchets hautement radioactifs ; durée de stockage : 100.000 ans. Destination : Bure.
Pendant ce temps, la construction de cette décharge pharaonique se concrétise : début 2023, la demande d'autorisation de construction (DAC) a été déposée pour le projet. Au début de l'année dernière, l'ANDRA a lancé une nouvelle phase de développement qui s'accompagne de divers travaux préparatoires, tels que la mise en place de nouveaux sites de forage, des fouilles archéologiques, ainsi que la construction de plusieurs plates-formes. Cette phase de développement a également pour objet l'expropriation de plus de 500 terrains nécessaires à la réalisation du projet.
L'ancienne gare de Luméville, lieu de résistance central de la lutte anti-Cigéo depuis 2007, est également concernée. La « Gare » se trouve directement sur la future ligne Castor, sur laquelle les déchets radioactifs doivent être acheminés, et constitue une barricade juridique et physique qui fait directement obstacle à la construction du projet. Depuis l'évacuation violente de l'occupation de la forêt, la résistance à Bure est donc confrontée à un nouveau face à face avec la mafia du nucléaire et les pouvoirs publics qui la protègent.
Non, la lutte contre le nucléaire n'est malheureusement pas un phénomène du passé, elle est actuelle et aujourd'hui plus nécessaire que jamais ! Nous devons trouver des moyens de surmonter la faiblesse du mouvement et de passer à l'offensive ! Tout comme il faut sortir de l'isolement et développer une convergence vivante avec d'autres luttes sociales et environnementales. Le temps presse au vu de la catastrophe en cours et le futur dépendant de notre action présente !
Pourquoi une manifestation pour les générations futures a-t-elle besoin d'un bloc pour une ancienne gare ? Au moment de la manifestation, la gare sera peut être une occupation illégale et gravement menacée d'expulsion. Une situation à laquelle nous nous préparons depuis de nombreuses années. Les mobilisations passées ont peut-être rappelé à certain.es l'histoire du jeune garçon qui ne cesse de mettre en garde contre le loup, jusqu'à ce que plus personne ne le croie. « C'est maintenant ou jamais ! » C'est peut-être vrai pour la gare cette fois-ci, mais certainement pas pour la lutte antinucléaire. Oui, il est urgent d'agir. Mais si l'on considère que le sujet restera d'actualité pendant les 100.000 prochaines années, il est à double tranchant d'appeler à la « dernière bataille » lors d'une mobilisation sur deux.
Non, la lutte contre Cigéo ne s'achèvera pas avec l'évacuation (ou la tentative d'évacuation) de la Gare, mais le déroulement de ce conflit changera les conditions de base de la résistance... Non seulement l'absence future du lieu en tant que ressource logistique de la lutte laissera un vide qu'il faudra combler. Avec « la Gare », c'est aussi le dernier « front ouvert » de la lutte contre Cigéo qui disparaîtrait dans un avenir prévisible. L'occupation policière du territoire, la répression, ainsi que la poursuite de la militarisation de la zone qu'entraînera l'opération d'expulsion, resteront une réalité quotidienne à long terme. C'est à nous de mener la lutte pour la gare d'une manière qui nous permette d'en tirer de l'expérience et de la force pour les luttes futures. Bien sûr, au moment de l'évacuation, nous nous opposerons à l'attaque. Mais d'ici là, nous ne voulons pas rester passifs et regarder le serpent comme un lapin jusqu'à ce qu'il soit dévoré. Nous voulons diriger notre force collective contre ceux qui nous menacent, nous et la vie pour laquelle nous nous battons : de manière autodéterminée et à nos conditions. Car si la gare est une barricade dans la lutte contre le projet, « défendre la gare » signifie surtout une chose : attaquer Cigéo !
Mais nous voulons aussi placer consciemment ce bloc dans le contexte politique d'une lutte antinucléaire qui représente plus que l'arrêt (urgent) des installations nucléaires, la réduction des déchets et le désarmement nucléaire - et encore plus qu'un « mais pas devant ma porte ».
Nous nous opposons au système de domination en général ! Nous nous opposons à la guerre, à l'exploitation, à l'oppression et à l'écocide ! Nous ne voulons pas d'un capitalisme « vert » qui continue à reposer sur des structures (post)coloniales et extractivistes ; mais pas du tout ! Nous rejetons toute forme d'oppression systémique et luttons pour une société libre et solidaire. Comme cela ne va malheureusement pas de soi au sein du mouvement anti-nucléaire, nous considérons qu'un bloc autonome est le moyen le plus approprié de participer à la mobilisation et d'y rendre visibles nos propres contenus : Autonomes - anarchistes - anti-autoritaires !
Nous voulons nous réunir avant la date de l'évacuation (nous l'espérons) pour porter, dans un moment de force commune, notre opposition déterminée au projet nucléaire devant les portes de l'ANDRA. Non pas dans un front uni, forgé à partir de compromis boiteux, mais dans toute la diversité et la largeur sociale qui caractérisent depuis toujours le mouvement antinucléaire. C'est à chacun de décider de l'expression de la protestation et d'organiser un bloc en conséquence ou (si cela est compatible) de se joindre à l'une des mobilisations existantes. Le bloc que nous organisons misera clairement sur l'idée de la « diversité tactique » et ne formulera donc pas de « consensus d'action » restrictif. De même, il n'y aura pas de déclaration séparée à la préfecture. Ce que nous souhaitons, c'est une journée de résistance commune : bruyante et imaginative, en colère et créative, attentive et déterminée, joyeuse et incontrôlable !
Le 20 septembre, toustes à Bure !*
Plus d'infos : bureburebure.info manifbure.fr
Appel version PDF :

*Même en cas d'évacuation prématurée de la gare, ou d'interdiction de manifester, nous serons là !
- Persos A à L
- Mona CHOLLET
- Anna COLIN-LEBEDEV
- Julien DEVAUREIX
- Cory DOCTOROW
- Lionel DRICOT (PLOUM)
- EDUC.POP.FR
- Marc ENDEWELD
- Michel GOYA
- Hubert GUILLAUD
- Gérard FILOCHE
- Alain GRANDJEAN
- Hacking-Social
- Samuel HAYAT
- Dana HILLIOT
- François HOUSTE
- Tagrawla INEQQIQI
- Infiltrés (les)
- Clément JEANNEAU
- Paul JORION
- Michel LEPESANT
- Frédéric LORDON
- Persos M à Z
- Henri MALER
- Christophe MASUTTI
- Jean-Luc MÉLENCHON
- Romain MIELCAREK
- MONDE DIPLO (Blogs persos)
- Richard MONVOISIN
- Corinne MOREL-DARLEUX
- Timothée PARRIQUE
- Thomas PIKETTY
- VisionsCarto
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