Paris-Luttes.info

rubrique «À LIRE AILLEURS»

Publié le 28.10.2025 à 10:00

Perquisitions contre l'Union Juive Française pour la Paix : De l'antisémitisme qui vient.

Persécuter des personnes juives parce qu'elles combattent un génocide, ça ne vous rappelle rien ? Non. En tout cas, pas si vous êtes un acteur officiel de la lutte contre l'antisémitisme en France. L'annonce de la perquisition au domicile d'un membre de l'UJFP , pour un texte publié sur leur site et concernant les massacres en Palestine n'a déclenché aucune réaction particulière, pas plus que la fermeture de leur compte bancaire qui a précédé.

C'est normal : la propagande israélienne et la propagande française ont fabriqué une définition très particulière de l'antisémitisme qui a totalement détruit le travail de pédagogie sur la nature de l'antisémitisme européen. L'histoire de l'extermination des Juifs d'Europe et ses prémices a été dévoyée.

« Jusqu'ici, l'antisémitisme était considéré comme le fait de s'en prendre à des Juifs parce que Juifs. »

Naturellement, cela pouvait également concerner des sionistes ou des Israéliens. Par exemple, un rabbin qui se fait agresser en pleine rue, c'est antisémite, qu'il soit sioniste ou antisioniste.

Mais aujourd'hui la définition étatique et médiatique est à la fois plus restreinte et plus large. Plus large parce que toute prise de position contre l'État d'Israël est de l'antisémitisme. Il n'y a pas à nuancer : seuls ceux qui ne remettent en cause que le gouvernement actuel, et sans prononcer le mot génocide, sont exonérés de cette accusation.

Plus restreinte parce que l'antisémitisme ne serait plus que cela. Exit les principaux schémas antisémites européens, dont ceux qui permettent de frapper l'UJFP mais ont également permis la persécution d'État par le passé.

Quels sont-ils ?

Le Juif apatride : dans le temps génocidaire occidental contre les Palestiniens, le bon Juif est nationaliste. Doublement. Il doit prêter allégeance à Israël mais également au pays occidental dans lequel il vit. Le Juif non sioniste et critique de l'État — donc de la France — est considéré au mieux comme ne pouvant être victime d'antisémitisme, au pire comme faux Juif.

Ce dernier cas concerne tout particulièrement l'UJFP : très régulièrement, des fascistes ricanent en exigeant de leur part des « certificats de judaïté » sur les réseaux. Dans les procès, parmi tous les soutiens des Palestiniens présents, ils sont systématiquement la cible de moqueries et d'injures tels que « Juifs de service », et tout spécialement ceux qui portent la kippa. Et ce, de la part de parties civiles Israël qui collaborent avec l'extrême droite française et prennent un soin tout particulier à ne montrer aucun signe visible de leur foi ou de leur identité, comme s'il fallait être plus blanc que les blancs. Sauf lorsqu'il s'agit de prendre la parole pour défendre Israël.

Le Juif immigrationniste : Les camarades de l'UJFP sont attaqués parce qu'ils sont visiblement aux côtés de toutes les luttes de l'immigration musulmane. La Palestine, mais aussi les luttes pour les droits des réfugiés. Et ce, dans un Occident qui assume de nouveau la déportation massive des Autres comme projet de société.

Le Juif, ferment de l'affaiblissement de la nation.

Le Juif antisioniste est caricaturé comme faible et soumis aux musulmans. Dans le cadre de l'idéologie de la guerre des civilisations, il est désigné comme double traître à la nation : il affaiblit la colonie, Israël, et la métropole, en l'occurrence la France.

Sa seule existence est une menace pour l'Occident car il est également…

Le Juif complotiste et mondialiste.

La perquisition contre l'UJFP a été précédée de la fermeture de son compte bancaire, mesure inédite contre une organisation juive depuis la Seconde Guerre mondiale et liée à son soutien financier à des organisations humanitaires présentes en Palestine.

C'est ici évidemment la réactivation du mythe du Juif riche et comploteur qui œuvre pour la victoire mondiale du métissage et le remplacement de la race blanche supposée, même en Occident.

Théorie défendue par le parti d'Orban en Hongrie mais aussi par une partie des soutiens de Donald Trump. Actuellement aux États-Unis, un nouveau mouvement Old Glory Club composé de suprémacistes blancs de la haute société (militaires, membres de l'administration des États, hauts fonctionnaires, avocats, juges) propage de nouveau cette thèse et appelle au boycott des commerces et des entreprises supposées appartenir à des Juifs.

« C'est très loin de la réalité française ? »

Seulement en apparence.Un parti comme Reconquête tient ouvertement des thèses négationnistes sur Vichy et Pétain, qui aurait sauvé des Juifs.

À l'intérieur du mouvement de solidarité avec la Palestine, où se côtoient de nombreuses organisations de gauche et d'extrême gauche, l'UJFP est ciblée par une répression spécifique depuis le début du génocide.

Ce n'est pas étonnant : l'antisémitisme et l'islamophobie s'alimentent mutuellement.

La loi « Séparatisme » était quasi explicitement fondée sur les thèses maurrassiennes élaborées pour les Juifs au départ. Les références de Darmanin à la politique antisémite napoléonienne annonçaient la suite. Tout comme le fait de définir l'antisémitisme de manière étatique et totalement autoritaire.

La suite est une forme d'antisémitisme d'État. Naturellement, cette conclusion suscitera des ricanements incrédules.

Exactement les mêmes que suscitait la dénonciation du danger soralien, du conspirationnisme et du négationnisme montant au milieu des années 2000.

Le propre des phases antisémites européennes depuis la Seconde Guerre mondiale est toujours d'être accueillies avec incrédulité au départ.

Tout simplement parce que la France est la championne du monde de la bonne conscience non fondée. Cela fait presque 80 ans que les Français sont certains que leurs grands-parents et arrière-grands-parents ont sauvé des Juifs. Tous.

À chaque fois que l'antisémitisme revient dans ce pays, c'est un détail de l'histoire et toujours la faute de mauvais Juifs.

Celui de la période qui s'ouvre sera l'Antisioniste.

Si c'est la racaille, évidemment nous en sommes, once again.

Solidarité avec nos camarades de l'UJFP.

Publié le 26.10.2025 à 13:00

[Brochures] Pour Zyed, Bouna, Rémi et les autres : ni oubli ni pardon !

Super-bulletin n°45 d'infokiosques.net (novembre 2020).

Il y a quinze ans, en novembre 2005, se déroulait une révolte incendiaire d'une ampleur inédite sur pratiquement tout le territoire français, principalement dans les quartiers populaires, suite au décès le 27 octobre 2005 à Clichy-sous-Bois de deux adolescents qui tentaient de fuir un contrôle de police : Zyed Benna et Bouna Traoré.

Les assassinats policiers étaient fréquents avant 2005. Ils le sont toujours en 2020. Les tenants de la « real politik » prétendront que cette révolte incendiaire n'a donc servi à rien. Au contraire, cette révolte a montré que l'inacceptable ne doit pas rester sans réponse, que la colère partagée par la population peut s'exprimer de manière spontanée et autonome sans leaders ni manipulateurs, loin des partis politiques et des récupérateurs de toutes sortes. Et si cette révolte, comme beaucoup d'autres, a pu sembler sans perspectives, elle a posé le point de départ nécessaire à toute possibilité d'envisager un changement concret de société, un renversement réel du système : ce point de départ, c'est une défiance assumée, directe, sans dialogue ni médiation, de l'État et de son bras armé toujours plus puissant, la police.

Parce que pour tous les assassinats policiers, il n'y aura ni oubli ni pardon, parce que les luttes passées peuvent inspirer les luttes présentes et à venir, nous avons publié récemment sur infokiosques.net deux « vieilles » brochures revenant sur la révolte incendiaire d'octobre-décembre 2005 :

C7H16 : G la rage et je la garde

Anonymes, 3K2N, Boris Lamine, Des combattants émeutiers du 93, Salim / 2006 / Mis en ligne le 12 novembre 2020

Quelques mois après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré à Clichy-sous-Bois et le déclenchement de la révolte incendiaire d'octobre-décembre 2005, le recueil de textes C7H16 réunissait des textes courts parus à l'époque sur internet, des extraits de fictions littéraires, une chronologie des événements et un street-CD.

Sommaire :- Edito / G la rage et je la garde- Chopé sur le net / La révolte fait rage...- Nouvelle / Fonctionnaires en danger !- Chopé sur le net / Ma cité- Nouvelle / Juste un gamin qui grandit...- Chronologie- Extrait d'une nouvelle / Il fera si bon mourir- Extrait d'une nouvelle / Au pied du fromager

La révolte incendiaire de novembre 2005 en France et l'hypothèse insurrectionnelle

Anonyme / 2010 / Mis en ligne le 2 novembre 2020

Réflexions anarchistes à propos de la vague incendiaire historique de novembre-décembre 2005, publiées initialement en 2010 dans la revue A Corps Perdu n°3.

Sommaire :- Fausses questions- ... et quelques réponses- Pacification et révolte hexagonales- Une révolte généralisée des banlieues ?- Un langage commun : la destruction- Groupes affinitaires et incendie volontaire- Novembre 2005 et la question de l'insurrection

En 2010, nous avions mis en ligne cette autre brochure :

Postface à l'édition castillane de « C'est de la racaille ? Eh bien, j'en suis ! »

Alessi Dell'Umbria / avril 2009 / Mis en ligne le 19 avril 2010

C'est de la racaille ? Eh bien, j'en suis !, sorti au pritemps 2006, est un livre traitant des émeutes qui ont eu lieu en France en octobre-novembre 2005.

L'auteur, Alessi Dell'Umbria, n'est ni sociologue ni journaliste. Son livre, aux propos incisifs, replace les événements de l'automne 2005 dans le contexte d'une désintégration sociale et d'un renforcement de l'État-Léviathan. Il met également en évidence ce qui a fait la force de cette révolte quand des centaines de groupes se sont organisés pour s'affronter avec l'État. Sans mot d'ordre, mais en frappant juste ; sans délégation ni organe de liaison, mais communiquant entre eux à travers leurs actes ; une partie de la jeunesse pauvre du pays s'est identifiée à un sort commun et a fait preuve de solidarité loin de toute prose idéologique. Sans discours moralisant ou victimisant, l'auteur s'adresse d'égal à égal aux révoltés des banlieues pauvres.

Dans le texte présenté ici, issu d'une postface rédigée pour l'édition castillane de C'est de la racaille ? Eh bien, j'en suis !, il revient de manière auto-critique sur son livre et en profite pour développer quelques points.

Il y a six ans, le 26 octobre 2014, un autre jeune était tué par la police, dans un tout autre contexte : Rémi Fraisse est mort, touché par un tir de grenade offensive, lors d'affrontements avec les gendarmes sur la ZAD du Testet.

Si sa mort a été suivie par de nombreuses manifestations sauvages, des rassemblements et des actions de solidarité qu'il serait intéressant de rappeler, cette brochure s'attache à la critique de la cogestion, c'est-à-dire de la collaboration avec le pouvoir, dans le cadre de la lutte contre le projet de barrage de Sivens.

Contester ou cogérer ? Sur la lutte contre le barrage du Testet à Sivens, et les leçons que l'on peut en tirer pour l'avenir des luttes territoriales

Anonyme, Des habitant⋅e⋅s du Tarn / octobre 2017 / Mis en ligne le 23 octobre 2020

À la suite d'une introduction qui se penche sur l'histoire de la cogestion (réformiste) comme stratégie d'intégration (para)étatique des dynamiques contestataires (révolutionnaires), ce texte fait une analyse de la lutte contre le projet de barrage du Testet, à partir d'un récit chronologique de 2011 jusqu'à 2017.

« Comment penser les rapports, dans les luttes territoriales actuelles, entre leurs deux composantes essentielles, les forces de contestation (radicale) et les visées de cogestion (citoyenne) ? Ces deux attitudes peuvent-elles, comme on le souhaite souvent la bouche en cœur, se combiner et se renforcer, à quelles conditions et jusqu'à quel point ? Quels sont les dangers de ce genre d'alliance, et peut-on s'en prémunir ? Comment les autorités tirent-elles parti de cette division, et comment pouvons-nous en tirer parti ? L'histoire de la lutte contre le barrage du Testet dans la forêt de Sivens (Tarn), et de l'évolution de sa composition, peut nous donner des éléments de réponse. Après une première phase de constitution de l'opposition, et de coopération étroite entre ses deux principales composantes, la violence croissante de la lutte sur le terrain a fait monter la tension entre elles. Finalement, l'État a repris la main sur le terrain en jouant la double stratégie de la carotte participative (pour la frange cogestionnaire de l'opposition) et du bâton répressif (pour ses éléments contestataires). »

Sommaire :

Intro La cogestion se sait impuissante et suscite la contestation Les tensions montent de toutes parts La carotte de la démocratie participative et le bâton des milices fascistoïdes La composition explosive des luttes territoriales Bonus : Tract « Après les pyromanes, les pompiers ? Les dessous du "projet de territoire" de Sivens »

Depuis le précédent super-bulletin, dix nouvelles brochures ont été mises en ligne. Il y a maintenant 762 brochures, trouvables ainsi :

par date de publication sur le site : https://infokiosques.net/pardate

par titre : https://infokiosques.net/partitre

par auteur-e : https://infokiosques.net/parauteur

Infokiosques.net est contactable par mail (discutaille[at]infokiosques[point]net) et par IRC (chan #infokiosques.net sur le réseau d'Indymedia).

On peut aussi nous « suivre » sur SeenThis et Mastodon : https://seenthis.net/people/infokiosques

https://mamot.fr/@infokiosques_net

C'est même possible de nous soutenir en nous faisant parvenir des bitcoins (si si).

Pour être au courant :

des nouvelles publications parues sur le site et/ou diffusées par les distros et infokiosques présents sur le site des nouvelles ouvertures/fermetures d'infokiosques etc.

Abonnez-vous à notre Super-Bulletin en vous rendant ici.

Pour voir les bulletins précédents, c'est .

https://infokiosques.net/

Cet article a été publié initialement en novembre 2020.

Publié le 25.10.2025 à 14:00

La Gabarre : nouveau site Mutu de Tours et alentours !

Le site coopératif d'info et de luttes La Gabarre rejoint le réseau Mutu ! Bienvenue à elleux, présentation de ce nouveau site coopératif d'infos et de luttes à Tours et alentours !

Bienvenue à bord de La Gabarre !

La Gabarre est un média collaboratif, une arche bâtie sur un refus : celui de l'autoritarisme, du capitalisme, de l'impérialisme, du patriarcat, du racisme, du validisme et de la destruction de la planète. Son objectif est de rassembler toutes les forces politiques unies autour de ce refus pour que celles-ci puissent dialoguer, échanger, s'informer et s'enrichir.

Vaisseau d'une information libre, indépendante et apartisane, La Gabarre rejoint la flotte Mutu pour naviguer sur les eaux ligériennes de la Touraine.

À bâbord, toute !

Quel cap ?

La Gabarre se place à la marge du système médiatique bourgeois et oppressif en proposant un espace d'expression qui appartient à qui souhaite s'en emparer.

La Gabarre :

ne soutient aucune organisation, se veut promotrice d'une information libre et indépendante, aide à la rencontre et à l'unification des luttes, garantit l'anonymat des contributeurices qui le désirent.

Pourquoi et qui peut voyager sur La Gabarre ?

Le réseau Mutu promeut un Internet anonyme, collectif, libre et autonome. A contrario des réseaux sociaux et autres plateformes capitalistes, La Gabarre a été conçue avec des outils sécurisés dans la logique de permettre le respect de la vie privée de ses concepteurices et contributeurices.

La Gabarre n'est pas réservée exclusivement aux militant.es. Comme le dit ce fameux proverbe : “Il faut de tout pour faire un bateau robuste !”, La Gabarre a tout à gagner d'accueillir qui souhaiterait exprimer une idée, un avis politique, quelque soit le niveau de militantisme de son auteurice, et quelle que soit la forme que prend cette expression.

Toute personne, collectif ou association partageant les valeurs radicales et anti-autoritaires de La Gabarre, et souhaitant s'opposer à toute forme d'oppression et de domination promulguée par le système bourgeois est la·le bienvenu·e !

Comment embarquer ?

Moussaillons, jetez l'encre !

Munissez-vous de vos plumes les plus acérées pour rédiger des articles d'actualités, des analyses, des opinions, des critiques, des enquêtes, des interviews, des témoignages, etc.

Pas besoin d'être un·e journaliste, un·e militan·e aguerri·e ou un·e exper·e pour produire un contenu pertinent et légitime, ainsi les infos teufs, les crews de graffs, les concerts et fêtes clandos, les coups de gueule, les appels à l'aide, la poésie, etc., ont aussi leur place ici – et la modération est là pour aider à la publication.

La Gabarre, c'est également un agenda collaboratif ! Pour se rencontrer, se réunir, partager des savoirs, de la joie et de la culture en tout genre (événements artistiques, divertissements, sports, conférences, rencontres d'auteurices, santé, etc.), fournissons cet agenda au maximum ! Plus il le sera, plus La Gabarre entrainera de monde dans son sillage favorisant ainsi le partage de nos idées, de nos luttes et rendant possible notre auto-organisation.

Comment publier ?

L'équipage

La Gabarre est entretenue par une équipe de matelot·e·s modérateurices engagé·e·s à la maintenir à flot et de lui faire garder son cap le plus longtemps possible. L'équipage à la manœuvre n'est pas composé de professionnel·le·s des médias ; il s'agit d'un collectif autonome motivé par l'idée qu'en unissant un maximum de forces on pourra gagner la bagarre !

En savoir plus sur la modération

La Gabarre n'est pas :

Un espace de promotion pour des idées politiques autoritaristes, impérailistes, racistes, sexistes, climatosceptiques, etc. Un outil de promotion pour des partis politiques/organisations électoralistes

Mot de la fin (ou du commencement)

Embarquer sur La Gabarre, c'est faire le vœu de comprendre le monde dans lequel on vit afin de le transformer au mieux et au plus vite.

Plus nous serons nombreux·ses à s'emparer de ce média, plus les voix qui le constitueront retentiront au loin ; et la Touraine a besoin d'une Gabarre tonitruante, alors, vite, embarquons !

Accédez au site de La Gabarre

Publié le 25.10.2025 à 11:00

Affaire de Budapest : pour la fin des poursuites contre Zaid, pourchassé par toutes les polices d'Europe pour son antifascisme

« J'aimerais autodéterminer ma vie. Pendant deux ans j'étais en cachette ou en prison, et ma vie a été mise entre parenthèses »

La chasse aux antifascistes se poursuit dans toute l'Europe suite à une bagarre ayant eu lieu en Hongrie il y a plus de deux ans. Cette traque politique doit nous inquiéter et nous mobiliser, car nous sommes toutes et tous concernés. Elle montre que toutes les polices d'Europe sont déjà prêtes à se coordonner, à la demande d'un régime autoritaire, afin de pourchasser des personnes dont le seul tort est de s'être opposées à des néo-nazis.

Nous avons rencontré Zaid, qui figure parmi les personnes poursuivies, et qui est actuellement réfugié en France. La Hongrie de Viktor Orban, président d'extrême droite, ami de Trump et de Poutine, réclame son extradition. Et la justice française doit statuer le 12 novembre. Il est donc impératif de faire connaître son histoire.

Tout remonte au mois de février 2023, à Budapest. Comme chaque année, l'extrême droite célèbre le « Day of honour », un hommage aux soldats nazis et leurs collaborateurs hongrois durant la seconde guerre mondiale. Des milliers de nostalgiques d'Hitler, certains vêtus d'uniformes SS, se rassemblent pour défiler, organiser des concerts et surtout commettre des violences, sous le regard bienveillant de la police de Viktor Orbán. À cette occasion, un affrontement éclate à la sortie d'un concert de rock néonazi.

La police libère rapidement les militants d'extrême droite sans poursuites, alors que 17 antifascistes, parmi lesquels l'italienne Ilaria Salis, sont traqués dans toute l'Europe. Les autorités hongroises mettent d'énormes moyens, et Viktor Orbán instrumentalise ces événements pour mettre en scène un soi-disant « terrorisme antifasciste » qui s'en prendrait à « d'honnêtes citoyens ».

Zaid fait partie des suspects identifiés durant l'enquête, et il est visé par un mandat d'arrêt européen. Il est poursuivi pour « agression physique », « participation à une organisation criminelle » et « tentative de meurtre ». Le jeune homme qui arbore un large sourire lors de notre rencontre a un parcours singulier : âgé de 19 ans au moment des faits, il est né dans un famille syrienne et palestinienne et a passé son enfance en Syrie, avant d'être réfugié en Allemagne à l'âge de 11 ans, pendant la guerre civile syrienne. À son arrivé, « apprend l'allemand en écoutant de la musique », poursuit sa scolarité et s'engage politiquement « dès l'adolescence ». Notamment contre l'extrême droite. À ce jour, Zaid n'a toujours pas la nationalité allemande, mais un statut de réfugié.

En février 2023 donc, éclate « l'affaire de Budapest ». La militante italienne Illaria Salis est arrêtée sur le coup et enfermée en Hongrie, où elle subit des sévices en prison, et comparait attachée en laisse lors de son procès. Heureusement, elle sera relâchée en 2024 : élue sur une liste de gauche aux élections européennes, elle bénéficie de l'immunité parlementaire, ce qui a permis sa libération.

Dès 2023, la machine s'emballe : « Ça a été très rapide », explique Zaid, « les journaux allemands ont affiché les photos et les noms des suspects recherchés ». Mais pas le sien, dans un premier temps. Quelques semaines plus tard, son nom finit par apparaître dans l'enquête. « En mars, des perquisitions ont eu lieu dans plusieurs lieux, j'ai commencé à me cacher. Je refusais d'être envoyée en Hongrie où les conditions de détention sont très dures ». La police allemande fini par débarquer chez ses parents avec un mandat en novembre 2023. « Je n'étais pas là ».

Certains antifascistes sont arrêtés en cavale. D'autres se rendent aux autorités allemandes et sont extradés vers la Hongrie. « La justice a été très sévère » explique Zaid, qui évoque le cas de Maja, une personne non binaire, actuellement détenue en Hongrie, et qui est maltraitée en prison. « L'État allemand l'a extradée juste avant la décision de la Cour Suprême, qui a prononcé une annulation de l'extradition alors que l'hélicoptère avait décollé seulement une heure plus tôt. La police allemande a dit ‘c'est trop tard'. La presse a reconnu que cette extradition était illégale, mais Maja était déjà en Hongrie », raconte Zaid. En Allemagne, cette affaire fait régulièrement la Une de l'actualité et montre à quel point les autorités collaborent déjà avec un régime d'extrême droite.

Une campagne de soutien s'organise alors dans le pays. Épuisés d'être traqués, 8 antifascistes se rendent au commissariat, dont Zaid. « On a été mis en prison. Une camarade, Hanna, a pris 5 ans de prison ferme, et le procureur demandait 9 ans. Il a comparé ses actes à du ‘terrorisme' ». La procédure judiciaire est tentaculaire, et plusieurs procès ont lieu par vagues, prévues pour durer des années. Côté Hongrois, les conditions d'enfermement sont terribles, et les autorités prononcent des peines de prison énormes. Elles ont par exemple proposé un deal à Maja : 14 ans de prison contre une reconnaissance de culpabilité, mais elle a refusé. À Budapest, la justice compte aussi alourdir la peine de certains suspects, en ajoutant des condamnations pour des actes militants antérieurs. Tout cela pour une simple bagarre contre des néo-nazis, rappelons-le.

« Quant à moi, mon avocat a bien travaillé, je suis sorti après 108 jours de prison » poursuit Zaid, toujours souriant. « Derrière les barreaux, j'ai fait beaucoup de sport pour garder mon corps en forme, j'ai joué de la musique avec d'autres détenus, c'était une bonne expérience politique. Il y a un potentiel politique intéressant dans les prisons ». Une fois dehors, il veut éviter que la procédure soit examinée en Allemagne, puisque le pays a extradé illégalement vers la Hongrie certains inculpés.

Deux cas lui donnent un peu d'espoir. En mars 2024, la justice italienne s'oppose à l'extradition de Gabriele Marchesi vers la Hongrie, estimant que la Hongrie ne présente pas de garanties pour un procès équitable et une détention dans des conditions acceptables. En avril 2025, c'est Gino, un antifasciste albanais recherché dans le cadre de cette affaire, qui est arrêté en France et emprisonné à Fresne. Suite à une intense campagne de soutien, il obtient à son tour que la justice française bloque son extradition vers la Hongrie.

Avec ces exemples en tête, Zaid se rend en France en octobre 2025, et se présente aux autorités pour être jugé ici. Depuis, son passeport est confisqué et il doit pointer au commissariat. C'est donc la justice française qui va examiner les demandes d'extradition de la Hongrie, le 12 novembre. Pour statuer, la France demande à la Hongrie des garanties sur les conditions carcérales et l'équité des procès, mais évidemment « la Hongrie ment, pour obtenir l'extradition ».

D'ici cette date, il est donc urgent de médiatiser le cas de Zaid, de construire une mobilisation pour empêcher son extradition et exiger l'arrêt de toutes les poursuites dans le cadre de cette affaire scandaleuse. Alors que l'extrême droite multiplie les violences dans toute l'Europe et se prépare à la guerre civile, ce sont les antifascistes qui sont harcelés !

« J'aimerai qu'on parle de mon affaire. Les antifascistes et leurs idées subissent une répression de plus en plus forte. J'aimerais autodéterminer ma vie, trouver un travail, un logement. Pendant deux ans j'étais en cachette ou en prison, et ma vie a été mise entre parenthèses » déplore Zaid. Une demande que seule notre solidarité avec Zaid et les réprimés de l'affaire de Budapest est à même d'obtenir.

Pour suivre la procédure et la mobilisation, abonnez vous à la page : comite_solidarite_budapest sur Instagram

Photo : @tulyppe

.lire-ailleurs { text-align: center;font-weight: 800; } .lire-ailleurs a { background-color:#f5f5f5; color:black; display: block; padding: 0.5rem 0; margin-bottom: 0.5rem; text-decoration: none !important; } .lire-ailleurs a:hover { background-color: #a30005; transition-property: background-color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a:hover span { color: white; transition-property: color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a span { color:#a30005; }

Publié le 18.10.2025 à 11:00

L'Actu des Oubliéəs • S VI • EP 2 • Gen Z 2025 : De l'Indonésie au Népal

Tous les mois, L'Actu des Oubliéəs explore les luttes à travers le monde. En octobre, on se penche sur les révoltes de la Gen Z en Indonésie et au Népal !

Népal, Phillipines, Madgascar, Maroc, Pérou : les révoltes de la « Gen Z » se multiplient à travers le monde, avec pour banderole le drapeau pirate au chapeau de paille du manga One Piece. Et c'est en Indonésie que ce mouvement mondial a pris racine, lorsque la jeunesse s'est soulevée contre un régime corrompu et violent.

Retour sur cette boule de neige continentale pour le deuxième épisode de l'Actu des Oubliéəs.

L'Actu des Oubliéəs • S VI • EP 2 • Gen Z 2025 : De l'Indonésie au Népal
Népal, Phillipines, Madgascar, Maroc, Pérou : les révoltes de la « Gen Z » se multiplient à travers le monde, avec pour banderole le drapeau pirate au chapeau de paille du manga One Piece. Et c'est en Indonésie que ce mouvement mondial a pris racine, lorsque la jeunesse s'est soulevée contre un régime corrompu et violent. Retour sur cette boule de neige continentale pour le deuxième épisode de l'Actu des Oubliéəs.

À retrouver également ici !

Doublage Marylou

Médias

Gavroche Thaïlande Asialyst Jakarta Post Kalam Népal Courrier International Mediapart https://www.europe-solidaire.org/spip.php?article76075#nh3

#BubarkanDPR #IndonesiaGelap

Musique

1'11 Gen Z #Nepal Youth Protest 18'06 Xigod • Ghayal Freestyle 25'01 Blinkx • Gen-Z Protest 28'15 Tikus Di DPR • HIP HOP

Visuel Drapeau pirate au chapeau de paille de One Piece, Mexique, 2023 Autrice : Ferfive

Publié le 12.10.2025 à 11:00

Deux ans de génocide, par les chiffres

L'Agence Média Palestine propose dans cet article de revenir par les chiffres sur le sinistre bilan des deux ans du génocide perpétré par Israël à Gaza.

Le génocide en cours à Gaza doit être compris dans l'histoire plus large des 77 ans de guerre coloniale menée par Israël à l'encontre de Palestinien-nes.

À l'heure de publication de cet article, on dénombre au moins 67 160 Palestinien-nes assassiné-espar Israël depuis le 7 octobre 2023.

Cela représente, sur l'ensemble des Palestinien-nes de Gaza, 1 personne sur 33.

Parmi ces mort-es, au moins 20 000 étaient des enfants. Cela représente un enfant tué chaque heure depuis deux ans.

Parmi ces mort-es, près de 252 étaient journalistes. Ce chiffre fait du génocide à Gaza le conflit le plus meurtrier pour les journalistes de l'histoire moderne. Le projet « Costs of War » (Coûts de la guerre) de l'université Brown rapporte que plus de journalistes ont été tués à Gaza que pendant la guerre civile américaine, les deux guerres mondiales, les guerres de Corée et du Vietnam, les conflits yougoslaves et la guerre en Afghanistan après le 11 septembre, tous confondus.

Comme l'ont démontré de nombreuses études, ce chiffre pourrait être largement sous-estimé. Il s'agit du décompte réalisé par le ministère palestinien de la santé, qui se base sur les chiffres officiels des décès enregistrés par les hôpitaux.

On estime à plusieurs milliers le nombre de corps piégés sous les décombres, et les décès liés aux conséquences de la famine, des épidémies résultant du siège et des bombardements pourraient aggraver encore ce bilan morbide.

169 679 Palestinien-nes ont été blessée-es par les attaques israéliennes, dont une grande partie de blessures graves d'où résulteront des séquelles à vie. L'UNICEF estime entre 3 000 et 4 000 le nombre d'enfants ayant subi une amputation, souvent sans anesthésie.

Plus de 10 800 Palestinien-nes, sont 450 enfants, sont actuellement emprisonné-es dans les prisons israéliennes. Un nombre important d'entre elles et eux sont détenu-es sans inculpation ni procès. Au moins 3 629 Palestinien-es sont détenu-es en détention administrative, une politique utilisée par Israël pour emprisonner indéfiniment des Palestiniens sur la base de « preuves secrètes ».

Au moins 77 Palestinien-nes sont mort-es en détention au cours des deux dernières années à cause de la torture, de la malnutrition et du refus de soins médicaux, selon le rapport.

Le soin anéanti

125 centres de soin dont 34 hôpitaux, soit presque tous les établissements de soin, ont été détruits ou endommagés par Israël, qui a perpétré plus de 790 attaques contre des travailleurs de la santé et des infrastructures médicales.

1 722 membres du personnel médical ont été assassiné-es dans ces attaques.

Des centaines d'autres ont été emprisonné-es. Selon Health Care Workers Watch, au 22 juillet, les forces israéliennes détenaient 28 médecins éminents, dont 18 spécialistes dans des domaines vitaux tels que la chirurgie, l'anesthésiologie, les soins intensifs et la pédiatrie, privant ainsi le système de santé dévasté de Gaza d'une expertise cruciale. La plupart sont détenus sans inculpation depuis plus de 400 jours, dont trois depuis plus de 600 jours.

Deux de ces médecins seraient morts sous la torture pendant leur détention par les autorités israéliennes, et leurs corps n'ont toujours pas été restitués.

Catastrophe sanitaire

Israël cible délibérément les infrastructures sanitaires, accélérant la catastrophe sanitaire et la propagation de maladies. Près de 90 % des infrastructures d'approvisionnement en eau et d'assainissement telles que les puits, les canalisations, les usines de dessalement et les réseaux d'égouts ont été détruites ou endommagées par des frappes israéliennes.

96 % des ménages sont désormais dans une situation d'insécurité hydrique. Plus de 60 % des ménages n'ont pas accès au savon, et plus de 40 % des familles vivent à proximité de déchets non collectés. 500 000 femmes et filles manquent de produits d'hygiène menstruelle.

Aujourd'hui, près de la moitié de la population de Gaza survit avec moins de 6 litres d'eau par jourpour boire et cuisiner, tandis que 28 % ont accès à moins de 9 litres pour l'hygiène et le nettoyage, ce qui est bien en deçà des normes d'urgence de 20 litres fixées pour la « survie à court terme ».

Cette crise sanitaire augmente la vulnérabilité de la populations à des maladies infectieuses qui, si elles seraient bénignes en cas normal, peuvent devenir graves voire mortelles dans ce contexte de pénurie d'accès au soin, à l'hygiène et aux médicaments.

Famine orchestrée

460 Palestinien-nes sont mort-es de faim et de malnutrition à Gaza depuis deux ans, dont la majorité ces derniers mois.

Parmi elles et eux, 127 étaient des enfants. Près de 12 000 autres enfants souffrent de malnutrition sévère, soit 1 enfant sur 4.

Le 22 août, le système de classification intégrée de la sécurité alimentaire (IPC), soutenu par les Nations unies et chargé de surveiller la faim dans le monde, a confirmé l'existence d'une famine dans l'enclave, la première officiellement reconnue au Moyen-Orient.

Cette famine est délibérément orchestrée par Israël, qui impose des restrictions à l'entrée des convois humanitaires depuis deux ans, allant parfois jusqu'à les bloquer totalement.

Ce blocus est accompagné d'une destruction systématique de l'autonomie alimentaire des Palestinien-nes de Gaza, avec plus de 98 % des terres agricoles endommagées par des frappes aériennes ou rendues inaccessibles.

Depuis le mois de mai dernier, Israël a instauré un système de distribution alimentaire dans lequel des personnes sont abattues presque quotidiennement alors qu'elles tentent de se procurer de la nourriture. 2 600 personnes ont été assassiné-es alors qu'elles attendaient de recevoir de l'aide humanitaire. 19 000 autres ont été blessées.

Les villes ravagées

Environ 80 % des structures à Gaza ont été endommagées ou détruites. Cela comprend 92 % des bâtiments résidentiels, et 88 % des commerces.

Plus de 2 300 établissements scolaires, dont 63 bâtiments universitaires, ont été détruits. 92 % des bâtiments scolaires doivent être entièrement reconstruits ou faire l'objet de travaux de réhabilitation importants. Ceux qui sont encore debout servent d'abris pour les personnes déplacées.

Selon une évaluation de la Banque mondiale publiée en février, les dommages matériels directs causés par les bombardements israéliens sont estimés à 55 milliards de dollars, englobant la destruction de maisons, d'écoles, d'hôpitaux et d'infrastructures publiques dans toute la bande de Gaza.

Des quartiers entiers ont été rayés de la carte, laissant des millions de Palestinien-nes déplacés-e et sans abri. Les campements de fortunes et tentes sont également régulièrement la cible de frappes aériennes. Depuis le 11 août, date à laquelle Israël a intensifié ses attaques en prévision de son offensive terrestre 44 % des plus de 3 500 Palestinien-nes assassiné-es dans toute la bande de Gaza se trouvaient dans des « zones de sécurité ».

Voici les sources de ces chiffres : UNRWA, OCHA, Al Jazeera, Addameer, Syndicat des journalistes palestiniens

Publié le 09.10.2025 à 20:00

[Bure] 11 Octobre 2025 : l'occupation illégale de la Gare commence

Ces prochaines semaines, l'activité sur le terrain continue malgré la menace d'expulsion. L'illégalité n'est qu'un acte administratif dont nous nous soucions peu mais qui est une réelle motivation pour continuer de faire vivre la lutte. Viens occuper la gare avec nous et t'organiser contre la progression de Cigéo. Plus d'informations sur bureburebure.info

La gare de Luméville et le projet Cigéo

L'ancienne gare de Luméville, près de Bure, a été achetée en 2007 pour s'opposer au projet de décharge nucléaire Cigéo imposé par l'ANDRA (Agence Nationale de Gestion des Déchets Radioactifs). En cachant les déchets les plus dangereux à des centaines de mètres sous terre, l'État tente de rendre acceptable le nucléaire et sa relance en faisant croire qu'il s'agit d'une énergie propre. Mais au-delà, de l'aberration écologique, c'est aussi l'aspect colonial, militariste et autoritaire de l'industrie nucléaire que nous voulons combattre.

La Gare se situe sur le trajet de la voie ferrée qui doit acheminer les matériaux de construction nécessaires au projet dans un premier temps, puis les déchets eux-mêmes. Une procédure d'expropriation a été lancée à son encontre en 2024 par l'ANDRA qui pourra légalement prendre possession du terrain à partir du 11 octobre 2025.

Des années de résistances

Depuis 17 ans, la Gare a évolué et s'est enrichie de nombreuses dynamiques ayant un objectif commun : lutter contre Cigéo dans une perspective anarchiste. Le camp de Septembre Infini a permis de préparer les espaces et les esprits pour l'occupation qui approche. La Manif du Futur a quant à elle montré la détermination de plus de 1500 personnes à s'opposer au projet et à l'expulsion de la Gare. Une nouvelle étape commence maintenant.

Défendre la Gare

Après 18 mois de procédure, à partir du 11 octobre, l'ANDRA fait de notre lieu de vie et d'organisation un espace illégal. Elle rend notre présence hors-la-loi (ce qui nous va bien). La bataille juridique est terminée, les barricades de papier ne nous protègent plus mais la Gare est toujours un rempart contre Cigéo. Comme pour l'occupation du Bois Lejuc en 2016, l'ANDRA ne peut pas avancer sans venir d'abord nous déloger. Notre terrain devient ce à quoi il était destiné : un lieu de confrontation contre l'état nucléaire, et chaque jour qui passe retarde sa progression.

Propager la riposte

Occuper la Gare est en soi un acte de résistance. Mais, alors que l'ANDRA entame une grande phase de travaux (sur la voie ferrée, dans le bois Lejuc, par la construction d'une nouvelle gendarmerie, par des forages titanesques, …), il ne s'agit pas pour nous de tenir un siège mais au contraire de reprendre l'initiative. La Gare est un endroit propice à la riposte. Les nucléocrates et leurs gendarmes tentent de soumettre ce territoire, soyons le grain de sable dans leurs rouages, faisons planer l'ombre de la Gare au-dessus de leurs têtes. Appel à venir

Ces prochaines semaines, l'activité sur le terrain continue malgré la menace d'expulsion. L'illégalité n'est qu'un acte administratif dont nous nous soucions peu mais qui est une réelle motivation pour continuer de faire vivre la lutte.

Viens occuper la gare avec nous et t'organiser contre la progression de Cigéo.

Contre le nucléaire et ceux qui nous l'imposent

Défendons la Gare

Attaquons Cigéo

.lire-ailleurs { text-align: center;font-weight: 800; } .lire-ailleurs a { background-color:#f5f5f5; color:black; display: block; padding: 0.5rem 0; margin-bottom: 0.5rem; text-decoration: none !important; } .lire-ailleurs a:hover { background-color: #a30005; transition-property: background-color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a:hover span { color: white; transition-property: color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a span { color:#a30005; }

Plus d'infos sur bureburebure.info

Publié le 04.10.2025 à 12:00

Le plan Trump pour Gaza : un projet colonial et un chantage visant à poursuivre le génocide

On vous explique le « plan pour la paix » de Donald Trump, qui met Gaza dans une voie sans issue, avec la complicité des pays arabes

Publié par Contre Attaque :

https://contre-attaque.net/2025/10/01/le-plan-trump-pour-gaza-un-projet-colonial-et-un-chantage-visant-a-poursuivre-le-genocide/

Lundi 29 septembre, Trump et Netanyahou s'affichaient tout sourire à la Maison Blanche pour annoncer leur « plan de paix » pour Gaza. Disons le immédiatement : il s'agit d'un chantage odieux. Ce plan est un projet colonial pur et dur, qui ne peut pas être accepté par les palestiniens. L'annonce de ce « plan » est donc une mise en scène, une manipulation de niveau mondial pour continuer le génocide tout en prétendant que les fautifs sont les palestiniens qui n'ont pas accepté la « généreuse » offre des USA et d'Israël.

Lors de son discours, Donald Trump a d'abord fait mine d'accepter des concessions : son projet de déporter les deux millions de gazaouis, projet annoncé plusieurs fois ces derniers mois, est mis au second plan. Ce pseudo-geste de clémence est lourd de menaces, il sous-entend : si vous acceptez mon plan, il n'y aura pas de nettoyage ethnique total. On peut néanmoins se demander comment les rescapés du génocide en cours pourraient encore vivre sur un territoire réduit à l'état de poussière et de charnier.

Mais venons-en au cœur de ce plan. Les Palestiniens de Gaza doivent accepter de renoncer à tous leurs droits politiques, et que le territoire soit directement annexé par Donald Trump lui-même. C'est délirant, c'est un retour au XIXe siècle, quand des dirigeants occidentaux se nommaient eux-mêmes administrateurs de territoires conquis par la force. Les nouveaux maîtres de Gaza seraient membre d'un « conseil de la paix », un nom particulièrement cynique, qui serait dirigé par l'ancien Premier Ministre anglais Tony Blair. Ce sinistre individu est une sorte de Manuel Valls britannique : élu en 1997 pour appliquer une politique de gauche après des années de néolibéralisme, il avait accentué de toutes ses forces les privatisations et dérégulations dans son pays quand il était au pouvoir. Il avait aussi aligné sa politique internationale sur les USA de Bush. C'est ainsi que l'Angleterre a été un fer de lance de la guerre en Irak, de ses centaines de milliers de morts et de ses crimes de guerre. Blair est l'un des serviteurs les plus zélés de l'Empire étasunien.

Pour autant, cet ancien politicien n'a aucune légitimité à gouverner un territoire palestinien. Symboliquement, c'est même un choix particulièrement honteux, puisque l'Angleterre était le colonisateur de la Palestine jusqu'en 1948, et que c'est le colonialisme britannique qui est largement responsable de la tragédie qui déchire le Moyen-Orient depuis des décennies. Il n'y a pas de hasard : l'ancien Premier ministre anglais a fondé le Tony Blair Institute, une ONG qui a travaillé ces derniers mois sur des projets de « reconstruction » de Gaza sous l'égide d'hommes d'affaire…

Concernant les otages : le Hamas serait tenu de rendre tous ses captifs israéliens, pour qu'Israël se retire de Gaza en trois phases et libère 1500 Palestiniens. Ce qui laisserait 13.500 Palestiniens retenus dans les prisons israéliennes dans des conditions épouvantables. Pour autant, Gaza resterait sous occupation : Trump compte sur ses « partenaires arabes et internationaux pour mettre en place une Force internationale de stabilisation (ISF) qui doit être immédiatement déployée à Gaza ». Pour illustrer, ce serait un modèle façon Pétain : les occupants allemands avaient délégué la répression et les exactions au gouvernement de Vichy qui lui obéissait.

À Gaza, il n'y aurait même pas besoin de l'armée israélienne sur le territoire, puisque la domination des gazaouis serait appliquée directement par des régimes arabes, à savoir l'Égypte, la Jordanie, l'Arabie Saoudite et le Qatar, chargés de désarmer l'ensemble des factions palestiniennes et de tenir le terrain. Les régimes qui ont laissé se dérouler le génocide depuis deux ans seraient désormais les sous-traitants de la colonisation pour le compte de Netanyahou. Machiavélique.

Ce « plan » piétine totalement le droit international, car l'ONU n'y joue aucun rôle, alors que c'est en principe sa fonction de rétablir la paix et d'envoyer des forces d'interposition. Comme depuis 2023, elle resterait spectatrice, et uniquement autorisée à distribuer de l'aide humanitaire. Le projet d'un État palestinien est évidemment enterré dans le cadre de ce plan : les récentes décisions des gouvernements britannique, français, canadien et australien de reconnaître l'État de Palestine sont jetées à la poubelle.

Enfin, Trump a répété que les USA « soutiendront totalement Israël si le Hamas devait refuser l'accord ». Netanyahou a complété : « Si le Hamas refuse ou tente de modifier le plan, Israël finira le travail, par la manière forte ou de manière pacifique, mais nous finirons le travail dans tous les cas ». C'est ici que l'on comprend qu'il s'agissait d'une fausse proposition : en annonçant un plan que les factions palestiniennes ne peuvent pas accepter, il rend responsable les palestiniens eux-mêmes de la poursuite du génocide. En clair, quelle que soit l'issue, soit la reddition sans condition dans le cadre d'une mise sous tutelle de Gaza par un triptyque USA-Israël-Tony Blair, soit un refus, les palestiniens sont perdants.

Ce « plan pour la paix » est un piège pour faire accepter la poursuite des massacres. Soit Gaza devient protectorat colonial israélo-étasunien avec un champ politique anéanti et à la merci des génocidaires, soit Netanyahou tue tout le monde.

Pourtant, l'Arabie Saoudite, le Qatar, les Émirats Arabes Unis mais aussi la Turquie, l'Égypte, la Jordanie, le Pakistan et l'Indonésie ont validé ce plan ultra-colonial. Dans un communiqué, ces pays ont exprimé « leur volonté de s'engager de manière positive et constructive avec les États-Unis et les parties prenantes afin de finaliser l'accord et d'assurer sa mise en œuvre ». C'est un enterrement de l'autodétermination de la Palestine.

Les États arabes ont déjà souvent mis à mal la cause palestinienne. En 1970, le royaume de Jordanie, dont la population est majoritairement composée de réfugiés palestiniens, avait décidé de chasser l'Organisation pour la Libération de la Palestine par une répression sanglante. Le clan El-Assad avait commis plusieurs tueries et fourberies contre les exilés palestiniens. Et en 2020, Trump, Netanyahou et plusieurs pays arabo-musulmans avaient signé les accords d'Abraham, visant à rétablir des relations économiques et diplomatiques « normales », abandonnant les palestiniens pour de bon. Le 7 octobre 2023 est d'ailleurs une réaction à ces accords, afin d'empêcher la disparition de la question palestinienne sur la scène internationale, et l'abandon total de la Palestine par les pays prétendument « alliés ». Enfin, l'Égypte du Maréchal Al-Sissi a réprimé les mobilisations pour la Palestine sur son territoire, tout en laissant se dérouler les pires atrocités à ses frontières.

La validation du « plan de paix » par ces pays est une nouvelle trahison, mais d'une ampleur encore inédite. Gaza risque d'être démembrée, vendue aux plus offrants comme les pétromonarchies du golfe, ou aux intérêts égyptiens et turcs. Le peuple palestinien fait face à une voie sans issue, à moins que la mobilisation internationale, déjà massive et déterminée, ne monte d'un cran pour empêcher ces plans funestes de se réaliser.

Publié le 27.09.2025 à 16:00

Manif'du Futur à Bure : festive, solaire et déterminée, un pied de nez au climat ultra-répressif orchestré par les pouvoirs publics

Communiqué du 24/09/2025. Publié aussi sur Sortir du nucléaire. Pour un retour sur la journée du 20 septembre, voir sur Manif-est.info !

Samedi 20 septembre, plus de 1500 personnes ont manifesté à Bure, unies autour de l'avenir des générations futures, dans un climat festif et déterminé. Venu.e.s de toute la France et même d'Europe, les opposant.es à Cigéo ont dénoncé, une fois de plus, les risques hors-norme que fait courir le projet d'enfouissement des déchets nucléaires les plus toxiques en Meuse/Haute-Marne. La mobilisation ne faiblit pas !

Les organisateurs de la Manif' du Futur tiennent à dénoncer le dispositif policier sans commune mesure déployé autour de cet évènement alors que l'Andra s'apprête à faire passer en force un projet Cigéo bourré d'inconnues majeures. Un dispositif dont l'envergure pose question à bon nombre, et que la préfecture de la Meuse semble vouloir justifier depuis quelques jours auprès des médias (Est républicain, 23/09/2025).

L'État aurait-il mauvaise conscience ? Si le préfet de la Meuse estime à nouveau par voie de presse et en communiquant en boucle sur les réseaux sociaux que le dispositif de sécurité mis en place était « dimensionné à l'ampleur de la manifestation et à l'état de la menace », on peut légitimement s'interroger sur " l'état de la menace " ! C'est bien l'État qui s'obstine à précipiter les étapes d'un chantier dont le dossier de demande d'autorisation - en cours d'instruction - présente toujours autant d'omissions que d'inconnues. Soyons clair : il s'agit uniquement de plaquer brutalement - en toute connaissance de cause - un méga-projet industriel aux risques sans précédents sur un territoire devenu "laboratoire" d'expérimentation : achat des consciences, intimidation et dérive autoritaire.

Comment expliquer autrement la débauche de moyens répressifs déployés dès la semaine précédent la manifestation dans un rayon de 30 km autour de Bure, avec des contrôles quotidiens effectués auprès d'une population contrainte de subir et de se taire. Le jour J, les dizaines de véhicules de gendarmerie déployés en rase campagne à travers champs, de motards et de gendarmes armés aux carrefours de tous les villages, de "centaures" [

Publié le 26.09.2025 à 19:00

Expulsion de Ca l'Espina

Appel à solidarité dans le cadre de l'expulsion du squat Ca l'Espina à Barcelone (Espagne) prévue pour le 02 octobre 2025

Cinq années et dix mois se sont écoulés depuis que Ca L'Espina, un bâtiment situé au Carrer d/Asturies nº12, au cœur de la Vila de Gracia, à Barcelone, à été squatté. Un quartier gentrifié, vendu au tourisme et à la spéculation, que nous ne reconnaissons plus. C'est avec beaucoup de rage et de tristesse que nous avons reçu la date d'expulsion du jeudi 02 octobre 2025. Le propriétaire, Boujous S.L., ainsi que les Mossos d'Esquadra, vont militariser le quartier une fois de plus, pour essayer de nous expulser de notre maison.

Nous avons vécu ces années en brisant les logiques établies par le capital, en faisant de l'entraide quelque chose de nécessaire et de quotidien. Ca l'Espina a été un espace où nous avons pu grandir individuellement et collectivement, où nous avons pu réaffirmer des relations qui nous permettent de lutter et de défier l'ordre établi. Cet espace a été et est toujours le lieu où nous continuons à nous renforcer pour résister à l'expulsion. Conscientes de la diversité des expériences vécues, des corps et des capacités de chaque personne, et dans le but de continuer à questionner et à détruire les systèmes de domination, nous appelons à la solidarité sous toutes ses formes. Avec la ferme conviction de poursuivre la lutte anarchiste et que les actions ont des conséquences, nous savons que Ca l'Espina est bien plus qu'un bâtiment et que nous sommes bien plus nombreuses que celles qui vivent dans cet espace. Ils ont décidé de nous frapper et nous répondrons, nous ferons en sorte que cette expulsion ne reste pas impunie et nous ferons grandir l'imagination par l'action directe. Nous refusons d'accepter la perte de ce quartier et, par conséquent, nous refusons de quitter notre maison.

Nous vous attendons le Jeudi 2 octobre à 7 heures au 12 rue d'astúries à Barcelone pour résister a l'expulsion avec nous. Nous appelons a une manifestation en réponse à l'expulsion le soir même, à 19h30 sur la place de Lesseps.

 

 Persos A à L
Carmine
Mona CHOLLET
Anna COLIN-LEBEDEV
Julien DEVAUREIX
Cory DOCTOROW
Lionel DRICOT (PLOUM)
EDUC.POP.FR
Marc ENDEWELD
Michel GOYA
Hubert GUILLAUD
Gérard FILOCHE
Alain GRANDJEAN
Hacking-Social
Samuel HAYAT
Dana HILLIOT
François HOUSTE
Tagrawla INEQQIQI
Infiltrés (les)
Clément JEANNEAU
Paul JORION
Michel LEPESANT
Frédéric LORDON
 
 Persos M à Z
Henri MALER
Christophe MASUTTI
Jean-Luc MÉLENCHON
MONDE DIPLO (Blogs persos)
Richard MONVOISIN
Corinne MOREL-DARLEUX
Timothée PARRIQUE
Thomas PIKETTY
VisionsCarto
Yannis YOULOUNTAS
Michaël ZEMMOUR
LePartisan.info
 
  Numérique
Blog Binaire
Christophe DESCHAMPS
Louis DERRAC
Olivier ERTZSCHEID
Olivier EZRATY
Framablog
Tristan NITOT
Francis PISANI
Pixel de Tracking
Irénée RÉGNAULD
Nicolas VIVANT
 
  Collectifs
Arguments
Bondy Blog
Dérivation
Économistes Atterrés
Dissidences
Mr Mondialisation
Palim Psao
Paris-Luttes.info
ROJAVA Info
 
  Créatifs / Art / Fiction
Nicole ESTEROLLE
Julien HERVIEUX
Alessandro PIGNOCCHI
XKCD
🌞