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Tristan Nitot sur la technologie, l'Internet et les libertés numériques

 

Publié le 06.08.2025 à 16:17

Cyril Dion, Monopoly et systémique

Cela fait des années que je réfléchis au changement climatique, aux limites planétaires, à ce que chacun peut faire pour éviter le drame.

Oui, les petits gestes écologiques sont indispensables mais — je le regrette — pas suffisants. J’ai bien compris que le problème a une dimension systémique qui est centrale. Mais j’avais du mal à le comprendre, et plus de mal encore à l’expliquer clairement aux autres.

Cela ne fait que quelques semaines que je suis tombé sur cette vidéo de Cyril Dion : Pourquoi ne fait-on rien face aux enjeux écologiques ?, issue de sa chronique hebdomadaire sur l’excellente émission La Terre au carré de Mathieu Vidard, près d’un an après son passage sur les ondes. Contre toute attente, j’ai eu beaucoup de mal à retrouver cet épisode sur le site de France Inter, et d’après mes échanges sur le réseau Mastodon, je ne suis pas le seul. Aussi, j’ai fini par le transcrire moi-même (voir ci-dessous). Et puis je l’ai finalement retrouvé. Pour être sûr qu’il ne disparaisse pas à nouveau, voici ma transcription. L’emphase (le gras) est de mon fait :

Cyril Dion : la semaine dernière j’ai fait une promesse peut-être un peu audacieuse qui est de répondre à cette incessante question celle qu’on me pose depuis 20 ans à chaque fois qu’il est question d’écologie. Mais qu’est-ce qu’on peut faire ? Quand on y pense c’est un peu dingue qu’on en soit encore là en 2024, qu’on se sente impuissant et coincé au point de se poser toujours la même question, mais bon. En fait la réponse est assez simple. En tout cas je vais tâcher de la formuler de la façon la plus simple possible. Vous trouverez peut-être ça simpliste, caricatural, mais je n’ai que 4 minutes. Mais d’abord pour se mettre d’accord sur la solution, il faut se mettre d’accord sur le problème.

Notre problème, celui que nous devons résoudre, c’est de garder cette planète habitable. De faire en sorte de ne pas dépasser ce que les scientifiques du Stockholm Resilience Center ont appelé les 9 limites planétaires qui garantissent que la vie sur Terre restera possible et aussi agréable que faire se peut dans les décennies et les siècles à venir. Or sur les 9 limites, nous en aurions déjà dépassé 6. On dérègle le climat, on tue les espèces vivantes entre 100 et 1000 fois plus vite que leur taux d’extinction normal, on détruit les zones sauvages pour les artificialiser, on surutilise et on pollue l’eau douce, on sature les écosystèmes de molécules chimiques, on perturbe les cycles de l’azote et du phosphate. C’est du beau boulot.

Mathieu Vidard : Et donc, qu’est-ce qui va se passer a priori si on continue comme ça ?

On met notre espèce en danger en plus des autres. Au rythme actuel, une partie de l’humanité pourrait disparaître. Mourir. Des centaines de millions de personnes au moins, à cause de la chaleur, de la pollution, des catastrophes naturelles, d’épidémies, parce qu’il n’y aura plus assez d’eau, de nourriture, parce que des guerres éclateront, parce qu’une grande partie, de la vie sur Terre pourrait s’effondrer brutalement ce que les scientifiques appellent une extinction de masse.

Et des millions de personnes meurent déjà. Un décès sur six sur la planète est causé par la pollution de l’air, des sols, de l’eau chaque année. Mais alors pourquoi on fait ça ? On pourrait se demander. C’est vrai, ça a l’air débile comme projet ! Eh bien on fait ça — roulement de tambour — pas parce qu’on est idiot ou méchant, mais parce qu’une petite poignée de personnes a décidé pour nous (personne n’a voté) que c’était ça le projet collectif, que c’était ça le jeu auquel nous allions tous jouer.

Ça s’appelle la croissance infinie dans un monde fini, ou le capitalisme. Ça consiste à transformer des gens, des paysages, des animaux, en valeur, en argent, le plus vite possible. Ce qui nous conduit à brûler trop de carbone qu’on envoie dans l’atmosphère, à raser trop de forêts, à pêcher trop de poissons, à déverser trop de produits chimiques dans les rivières, les sols, les océans, à produire trop de déchets, à manger trop de viande.

Il n’y a pas vraiment besoin d’être une lumière pour comprendre que ce trop à long terme ça ne peut pas marcher. Un peu comme quand votre médecin vous dit que si vous fumez trop, que si vous buvez trop, que si vous collez trop de produits chimiques dans le buffet, il y a de très fortes chances que vous finissiez avec un cancer et éventuellement que vous y passiez.

Donc pour résoudre le problème, nous avons besoin de faire l’inverse, c’est-à-dire moins. Le GIEC appelle ça la sobriété dans son sixième rapport. C’est ça la réponse simple à qu’est-ce qu’on peut faire. Pas juste décarboner. On peut décarboner et continuer à défoncer les écosystèmes. Non, consommer radicalement moins de matière et d’énergie, globalement rétablir l’équilibre.

Tout le reste, c’est du baratin : le développement durable, la croissance verte, toutes ces oxymores pour faire croire qu’on peut tout changer sans rien changer, qu’on peut continuer à faire plus tout en faisant moins, qu’on peut tout faire en même temps.

Mathieu Vidard : Et alors si on le sait, Cyril Dion, pourquoi est-ce qu’on ne le fait pas ?

Cyril Dion : On ne le fait pas parce que ceux qui sont en tête dans la grande partie de Monopoly mondiale auquel nous jouons toutes et tous de gré ou de force, c’est-à-dire ceux qui consomment le plus, ceux qui ont le plus de pouvoir, n’ont aucune envie qu’on joue à autre chose, parce qu’ils gagnent.

Une illustration ? Depuis 50 ans les grandes compagnies pétrolières, parmi les multinationales les plus riches de la planète ont dépensé des milliards pour empêcher qu’on touche à leur business mortifère. Pareil pour l’industrie chimique. Et les gouvernements ont suivi.

Et nous dans tout ça, pourquoi est-ce qu’on ne fait rien ou pas plus ? C’est quand même de notre survie qu’on parle. Vous avez le temps de sauver le climat, vous ? (Je parle aux auditeurs.) Non. Parce qu’il faut aller gagner votre vie 7 à 8 heures par jour. Et qui a décidé ça ? Qui aurait le pouvoir de vous libérer du temps et de l’argent pour agir ? Ceux qui déterminent les règles du jeu.

Et c’est là que se situe la seconde réponse. Agir ce n’est pas aller travailler chez Total en vélo ou manger des Pokéballs véganes à la cantine de Bayer. Ce n’est pas faire des petits gestes dans un océan de croissance. Quelqu’un disait même si vous faites jouer Martin Luther King, Gandhi et Mère Theresa au Monopoly, à la fin il se produira la même chose : l’un aura ruiné les autres.

Parce que ce n’est pas un problème de personne, c’est un problème de jeu.

Et aujourd’hui, nous avons besoin de changer de jeu.

Les épisodes de podcast qui suivent et expliquent la suite

  1. 04/09/2024 - Mais qu’est-ce qu’on peut bien faire face à l’urgence écologique ? (épisode ci-dessus) ;
  2. 11/09/2024 - Les petits gestes peuvent-ils servir face au péril écologique ? ;
  3. 18/09/2024 - La démocratie peut-elle nous sauver du péril écologique ? ;
  4. 25/09/2024 - C’est quand la révolution ? ;
  5. 02/10/2024 - Comment participer à la révolution ?
  6. 09/10/2024 - La stratégie des crottes de chien ;
  7. 16/10/2024 - Prenez soin de vous ;
  8. 23/10/2024 - Est-ce que l’écologie est politique ? ;
  9. 30/10/2024 - Le secret du changement

Publié le 29.07.2025 à 10:49

En vrac de juillet 2025

Des nouvelles de l’IA

Des nouvelles de l’empreinte de l’IA et du numérique en général

Des nouvelles du capitalisme

Des nouvelles d’Elon Musk, ce génie

Des nouvelles de mon égo

Des nouvelles de la mobilité

Des nouvelles de l’anthropocène

Des nouvelles du Web

  • Perplexity et OpenAI se lancent dans la course au navigateur. L’idée consiste à faire un navigateur (probablement sur la base de Chromium) avec un assistant IA disponible à tout moment, qui utilise un moteur de recherche truffé d’IA générative. Les deux entreprises sont ouvertes à racheter Chrome si la justice américaine imposait à Google la revente de son navigateur.
  • Dans un article réservé aux abonnés (désolé) Morgane Tual du Monde explique Comment les réponses générées par IA menacent les fondamentaux du Web. En substant, historiquement, un utilisateur tape des mots-clés dans un moteur de recherche, voit des liens vers des réponses, évite habilement les publicité (si seulement) et clique sur les liens potentiellement intéressants pour visiter les sites les plus prometteurs. Cela amène des visites aux sites Web, qui affichent des publicités. Ils sont rémunérés si le visiteur clique sur celles-ci. Mais ça, c’était avant que Google n’évolue (en 2015) pour passer de moteur de recherche à moteur de réponses. Le nouveau scénario : on tape des mots clés ou une question dans Google Search, il répond par une ou plusieurs réponses avec des extraits des sites. On ne clique presque plus sur les liens, on a déjà la réponse. D’où la chute importante de l’audience des sites en provenance de Google. Prochaine évolution probable : on pose une question, il affiche la réponse, on peut continuer la discussion avec le ChatBot. Encore moins de visites. Et donc encore moins de revenus pour le site, alors que la situation est déjà préoccupante : on constate bien que le maigre contenu est éparpille entre des publicités toujours plus envahissantes. Voir aussi (toujours pour les abonnés, encore désolé, « Les éditeurs de sites sont face au spectre d’un Web créé par et pour les IA »). Quelques chiffres tirés d’une source que j’ai égaré : “Depuis l’introduction de l’aperçu IA dans Google en mai 2024, les recherches Google n’apportaient pas de trafic aux sites d’actualité dans 56% des cas (les visiteurs de Google se satisfont de ce qu’ils lisent dans la page de résultat et ne cliquent pas sur le lien pour visiter le site dont vient l’info). En mai 2025, c’est monté à 69%.” Prochaine étape : remplir les sites Web avec du contenu généré par des IA génératives. Merdification du Web achevé !
  • Celebrating 20 years of MDN, joyeux anniversaire MDN ! À cette occasion, je réalise que j’ai écris dans DevEdge, l’ancêtre de MDN. Je me sens vieux !

Des nouvelles d’EROOM et de l’optimisation logicielle

En vrac


Publié le 28.07.2025 à 10:24

Une virée à moto en montagne

Depuis quelques années, j’ai entamé une démarche pour réduire considérablement mon empreinte environnementale, en particulier mes émissions de gaz à effet de serre. Plus d’avion pour partir en vacances depuis 2019, un job en France et plus à l’international, changement de mon régime alimentaire, etc. J’espérais abandonner ma pratique de la moto, mais même si je l’ai bien réduite, je n’arrive pas à la supprimer complètement. Voici donc le le récit du dernier voyage en date qui m’a permis de me ressourcer bien plus que je ne l’espérais. Le partager ici ajoute au plaisir de ces vacances.

Le plan de départ, c’était d’aller à une fête de famille en Auvergne, berceau de mes ancêtres, pour fêter les 80 ans de ma tante Nicole, le week-end du 14 juillet. L’Auvergne, l’été, forcément ça appelle la moto ! Mais je dois y aller avec mon épouse Bénédicte, moins amatrice de longs trajets tortueux que votre serviteur. Il va donc falloir faire des compromis entre pilote et passagère. Nous partons donc via l’autoroute histoire d’abréger ses souffrances, et tant pis pour le plaisir motard ! Première étape, Clermont-Ferrand, où nous passerons la nuit, après un dîner en ville (une truffade 4 fromages avec saucisse, une première pour moi !) alors qu’à coté, un groupe de rock joue live pour le plaisir de nos oreilles.

Clermont-Ferrand

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Une bonne nuit à l’hôtel, et nous prenons la direction d’Aurillac (Cantal), mais cette fois-ci, pas d’autoroute, ça serait pêcher ! Direction donc le Pas de Peyrol (le col du Puy Mary) par les petites routes avec une pause café à Besse.

Déjeuner à l’auberge du col d’Eylac, à quelques minutes du pas de Peyrol, avec l’avantage d’éviter la foule du Puy Mary. La vue sur la brèche de Rolland est imprenable ! (à ne pas confondre avec la vraie brèche de Roland (avec un seul L) dans les pyrénées).

La Brèche de Rolland

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Le Roussillon ou les Alpes ?

Je vous passe le week-end familial fort festif (60 personnes au dîner, tout de même !) avec une organisation au cordeau et forces retrouvailles. Bénédicte reprend le train pour Paris, me voici donc seul avec ma moto, prêt à me transformer en (lent) forçat de la route ! Un échange avec un copain à Perpignan, un coup de fil à un couple d’amis en Savoie, et me voilà face à un dilemme, avec deux directions possible : le Sud avec Perpignan ou les Alpes, ses cols, tout ça. L’appel du virolo et la crainte de la chaleur et de la foule sont les plus forts, ça sera la Savoie plutôt que les Pyrénées-Orientales. Mais Aurillac-Albertville, c’est un poil trop long pour une seule étape, surtout si on veut éviter les autoroutes. Car c’est bien connu, ce qui compte, c’est le voyage plus que la destination. Je décide donc de me diriger vers Aubenas, dans les monts d’Ardèche. Mais tout d’abord, une grosse tranche de petites routes cantaliennes, c’est à dire avec des grosses couches de gravillons et de l’herbe au milieu !

Moto sur une route de montagne

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Pour la navigation, j’utilise l’application GPS Calimoto, qui me concocte des trajets farcis de virolos, c’est que du bonheur ! Après le Cantal, ses virages et ses gravillons, me voici à affronter l’Aubrac. C’est moins vallonné mais plus en altitude, souvent au dessus de 1200 m. Là, il ne pousse que quelques forêts, de l’herbe et beaucoup de cailloux. Je dévie de mon chemin pour aller à Nasbinals (très mignon) et fais un crochet jusqu’au mont Aubrac.

En se dirigeant vers Aubenas

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Arrivé à Aubenas, je réalise que mon hôtel est dans une zone d’activité dans la vallée, bien loin du centre ville qui est lui en altitude. Bon, ça fera de l’exercice pour aller dîner ! Je me retrouve sur la place du château, récemment refaite et donc superbe :

Château d'Aubenas

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Le soleil se couche sur les monts d’Ardèche et une jolie échauguette.

Une échauguette au coucher du soleil

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Le lendemain devrait être excitant. On commence tout de même par une purge, la traversée de la vallée du Rhône, où il fait déjà chaud par rapport à l’altitude des jours précédents. Mais après, ça sera le bonheur !

Le col de la Chaudière, sans prétention aucune :

Moto devant la pancarte col de la Chaudière, 1047m

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Et surtout, le Vercors, que j’aborde via le col de Rousset (l’entrée Sud de mon massif fétiche) :

Copie décran de google Maps

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L’arrivée en haut, juste avant le tunnel est toujours sublime :

Vue du col de Rousset

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Je compte déjeuner à Villard de Lans, endroit où j’ai déjà passé plusieurs fois des vacances. Cela implique un passage par les gorges de la Bourne, toujours incroyables (et un peu flippantes, il faut bien le reconnaître.)

Route très étroite dans les gorges de la Bourne

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Lors du déjeuner, je discute avec la patronne qui me recommande un itinéraire pour aller vers la Chartreuse, itinéraire d’autant plus alléchant qu’il comporte d’autres gorges et que je ne l’ai jamais pris, malgré ma tendance à explorer toutes les routes du coin quand j’y suis à moto ou à vélo !

Cela sera donc un passage par St Gervais :

Route typique du Vercors, creusée dans la roche. Sur la droite, on devine les gorges creusées par un torrent

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La même chose mais on voit mieux les gorges qui sont spectaculaires

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Avec un tunnel que t’as l’impression que tu peux le toucher des deux cotés si tu tends les bras, sauf qu’il est à double sens !!!

Tunnel très etroit avec une moto dedans

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La sortie du tunnel est elle aussi magnifique :

Paysage du Vercors avec des falaises de Calcaire et un ciel très bleu. Deux motos sont visibles

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Ensuite, j’enchaîne par le massif de la Chartreuse, queje connais beaucoup moins. Voici le Mont Granier, qui s’est encore écroulé récemment (pierres jaunes en haut à gauche alors que le reste est plus gris):

Mont Granier

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Une route qui passe au pied du Mon Granier, qu'on voit en partie entre les arbres

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Et c’est l’arrivée chez mes amis en Savoie : je dégaine deux bonnes bouteilles de vin, un saucisson d’anthologie acheté sur la route, et on peut commencer à festoyer (sans excès, on ne rajeunit pas !) avec les amis, qui me font part de leurs projets une fois qu’ils seront tous deux à la retraite.

Coucher de soleil sur la vallée de la Maurienne

La route des Grandes Alpes, vers le Sud

Départ le lendemain, un peu frustré de ne pas avoir pu rester chez eux une nuit de plus, mais l’appel de la route, des grands cols des Alpes est trop fort ! La route des Grandes Alpes est toute proche, je décide de partir vers Briançon et peut-être Barcelonnette si je ne traîne pas trop en route.

Alors j’enquille la vallée de la Maurienne, bifurque à St Michel de Maurienne vers le col du Télégraphe (sans grand intérêt à mon sens) pour me diriger vers le Galibier. Et là, la montée ressemble bigrement à un rêve :

Route de montagne qui monte vers un col et des montagnes acérées. En contrebas, un torrent

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Souci, je vois plusieurs panneaux “Attention, route du Galibier réservée aux vélos”, suivi d’une heure et d’une date que je n’ai pas le temps de lire (c’est pas que je roule vite, mais que mes yeux sont déjà occupés par la beauté des lieux traversé et les éventuels dangers de la route !). Pas de bol, c’est ce matin que c’est fermé… Heureusement, ça rouvre à midi, le temps de boire un coup dans un troquet paumé en pleine montagne. Puis quelques minutes avant l’échéance, je rejoins les collègues motards, qui sont chauds comme la braise…

Un groupe de motard s'apprête à partir, dans un décor de rêve

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À 12h00 pétantes, le policier municipal retire la barrière du travers de la route, et là, c’est le rush ! (enfin surtout pour les autres, moi je les laisse filer pour profiter de la route tout seul).

Parce que ça vaut le coup :

Paysage de montagne avec une route qui tournicote en descendant vers la vallée

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Arrivée en haut du Galibier, c’est un enfer, entre les cyclistes qui se congratulent, profitent du ravito et des motards qui affluent des deux cotés, on se croirait dans le métro aux heures de pointes. Un selfie et cassos !

Selfie devant le panneau Col du Galibier 2642 m

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De l’autre coté, tout près, le Lautaret et en descendant, le glacier de la Meije (enfin ce qu’il en reste) :

Glacier de la Meije

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Je déjeune dans le premier village et c’est reparti. Je traverse Briançon aussi vite que possible pour me diriger vers un autre col mythique, le col d’Izoard (2360 m).

Selfie devant le panneau Col de l'Izoard, altitude 2360 m

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Après le col de Vars, j’arrive à Barcelonnette, je réserve un hôtel en centre ville avec une appli, je vais marcher dans la ville qui est très vivante avec ce beau temps. Tout le monde en terrasse, heureux, c’est sympa. Non loin de là où je suis assis joue un accordéoniste. C’est pas glorieux comme niveau, mais il fait des reprises des années 80, la foule chante, on compense la médiocrité par l’enthousiasme, et c’est déjà pas mal. J’échange des plaisanteries avec le serveur, et je partage avec lui cette citation de Tom Waits : “Un gentleman, c’est quelqu’un qui peut jouer de l’accordéon mais qui ne le fait pas”. J’apprendrais plus tard qu’en fait c’est une très vieille plaisanterie anglophone qui s’applique à toutes sortes d’instruments pénibles (cornemuse en tête, j’imagine).

Et maintenant ? Une dernière boucle avant de remonter ?

Le problème avec Barcelonnette, c’est que pour aller vers le Sud, on a 3 options toutes plus alléchantes les unes que les autres : la Bonnette, le col de la Cayolle (avec les Gorges de Daluis !) et le col d’Allos. Il va falloir faire des choix, et choisir c’est renoncer. Et renoncer, ça peut être douloureux.

Allez, c’est parti pour la Bonnette, juste parce que c’est la route la plus haute d’Europe (2802 m), même si le col de la Bonnette lui-même n’est pas le plus haut.

La montée, c’est fracture de la rétine à chaque virage :

En montant vers la Bonnette, un torrent avec quelques sapins sur une pente douce. La végétation est rare

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Un lac d'altitude, dans un paysage quasi-désertique

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En haut ? Pareil !

Vue de la route de la Bonnette vers le sud

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Bon, là, un animal velu au pelage blanc est venu gâcher le cliché :

Selfie avec la pancarte qui explique l'histoire de la route et ses 2802 m

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On voit la route redescendre coté Nice :

Photo au téléobjectif de la route qui descend

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Allez, PAF, panorama, pour la peine !

Panorama avec la route de la Bonnette, une moto, et tout ce qui l'entoure. Quasiment pas de végétation à cette altitude

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En redescendant, la route est en travaux et ne correspond pas à ce qu’indique Google Maps et je me retrouve embarqué en direction de Nice sans pouvoir faire demi-tour. C’est à 15 km de Nice que l’opportunité se présente. Il fait une chaleur à crever, la route est une 2 fois 2 voies presque moche (en vrai, le coin est tellement joli qu’ils n’y arrivent pas), et j’arrive à Entrevaux, un endroit extraordinaire, un village médiéval avec un joli pont, une forteresse Vauban qui le surplombe, avec des murailles entre les deux. Incroyable !

Entrevaux, le village, la forteresse

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La forteresse :

La fortresse d'Entrevaux

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Le pont :

Le pont d'Entrevaux

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Vue sur la rivière, une partie du village et la forteresse

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J’ai très envie de faire pour la 3e fois les gorges de Daluis, autant pour la route que pour la couleur rouge des pierres.

Les très profondes gorges de Daluis, le torrent au fond, entouré de roches très rouges et brunes

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Ça m’amène vers le col de la Cayolle, mais j’ai envie de nouveauté. J’ai vu sur la carte une route que je n’ai encore jamais parcouru : le col des Champs. Dit comme ça, c’est pas très vendeur, mais en fait si. Donc après les gorges de Daluis, je bifurque vers la gauche et le col des Champs, qui porte bien son nom :

Moto sur une route assez plate qui tournicote et entourée de montagnes

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Selfie devant la pancarte Col des Champs 2061 m

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Chemin blanc qui tournicote au col des Champs

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La redescente aussi vaut le coup :

Route qui descend à flanc de montagne. La pierre est grise, très peu de végétation

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Et cette route me permet de rattraper le col d’Allos, comme ça j’ai pu avoir aussi bien les gorges de Daluis que ce dernier, en plus de la Bonnette. Super combo, le col des Champs en prime !!!

Selfie au col d'Allos altitude 2247 m

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Paysage de montagne en redescendant du col d'Allos

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On commence à retrouver de la végétation et des sapins

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Le soleil baisse bien, j’en ai plein les pattes, et puis demain c’est le retour vers le Nord, avec de la flotte au menu, en plus ! Je bifurque donc vers Savines sur le Lac, qui est sur le lac de Serre-Ponçon.

Nuages lenticulaires sur le lac de Serre-Ponçon

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En arrivant, des demoiselle coiffées (aka Cheminées de fées) :

demoiselle coiffées

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Belle vue depuis l’hôtel :

Vue sur le lac

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coucher de soleil sur le lac

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Samedi : 1er jour du retour…

Bon, avec Paris en ligne de mire, de la flotte et les bouchons des juilletistes, cette journée sent un peu le sapin. Mais finalement, ça ira. Un coup de route Napoléon pour aller jusqu’à Grenoble, un coup d’autoroute pour éviter Grenoble et Lyon, sortie Mâcon-Sud comme me l’expliquait un vieux copain il y a 2 ou 3 décennies, et le soleil est revenu, c’est le moment de reprendre les petites routes ! Direction Cluny puis Autun avec le GPS spécial moto Calimoto, c’est du pur bonheur. Alors certes, ça n’est pas les Grandes Alpes, mais c’est bourré de charme, avec un peu de dénivelé, des vieilles pierres partout. Franchement, Calimoto a le don (comprendre “algorithme”) de trouver les routes qui déchirent. Lumière dorée, ciel bleu, virolos, je kiffe !

Le sommet d'une colline avec une antenne

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Un dernier col, quasiment symbolique :

Col de la croix de Messire Jean, altitude 676 m seulement

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Juste à coté, une auberge, je tente ma chance, mais ce soir ils font relâche. Tant pis, j’irais dormir à Autun, dans l’un des hôtels près de la gare où j’ai mes habitudes.

La ville est toujours aussi jolie :

Une tour à Autun

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Portail de la cathédrale d'Autun

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Dimanche : la fin du retour

Le dimanche sera pluvieux, mais la matinée est belle, j’utilise l’appli RainToday pour voir comment se déplace l’orage et je fonce vers l’Ouest pour passer entre deux masses d’orage. J’y arrive ! Je chope l’A77 et je remonte vers Paris, toujours en éco-conduite, fatigué mais heureux, repu de moto et de paysages sublimes.

La vie est belle près de la nature !

Addendum pour les Climates Nerds :

  • 2636 km parcourus
  • 133,76 L d’essence consommés
  • Consommation moyenne : 5,07L/100 grâce à l’éco-conduite. En montagne, je suis juste en dessous de 4L/100, mais j’ai eu 2 sections d’autoroute. Même à 110 km/h, ça plombe la consommation moyenne.
  • Comme un 1l de SP95 ou 98 c’est 2,79 kgCO2e/litre (phase amont comprise), ça fait 373,2 Kg de CO2e.

Publié le 23.07.2025 à 15:49

Experience de pensée sur l'IA générale

Voici une expérience de pensée (lien alternatif) proposée par un certain Johannes Link sur le réseau Mastodon, et qui vise à nous faire réfléchir quant à la pertinence de confier à des entrepreneurs du numérique notre destin commun :

Imaginez que l’Intelligence Artificielle Générale (surhumaine) arrive. Ses propriétaires milliardaires lui demandent comment sauver la planète Terre et l’Humanité. Pensez-vous que nous aurions droit d’entendre la vraie réponse dans son intégralité non censurée ?

Un peu de contexte : l’IA générale, qu’il ne faut pas confondre avec l’IA générative (ChatGPT et consorts), c’est ce que le patron d’Anthropic décrit comme “l’équivalent d’un pays peuplé de prix Nobel, mais concentré dans un Data Center”. Un IA tellement “intelligente” qu’elle pourrait résoudre tous les problèmes. J’en parle longuement dans ce billet.

Dans une conversation avec Johannes Link, ce dernier explique qu’il ne s’agit pas tellement de se demander si l’IA générale arrivera ou pas, mais bien de s’interroger sur l’altruisme des milliardaires de la Tech et sur la confiance qu’on peut leur accorder. Pour ma part, je ne pense pas que nous obtiendrons une réponse intégrale non censurée, car il y a une quasi certitude qu’elle ne soit pas en faveur des milliardaires. Sauver la planète et l’humanité, c’est consommer moins, mieux répartir les richesses. En quelque sorte, c’est changer les règles du jeu auquel nous joins tous plus ou moins volontairement, jeu auquel les milliardaires sont en train de gagner. Cela ne risque donc pas d’arriver.


Publié le 29.06.2025 à 16:32

En vrac du mois de juin

Des nouvelles de l’IA

Des nouvelles d’Elon Musk, ce génie

Des nouvelles du capitalisme

  • Shimano : la transmission automatique sans fil et sans recharge pour vélo arrive enfin, ou comment essayer de rendre obsolètes tous les dérailleurs mécaniques pour vendre de nouveaux vélos avant qu’ils ne soient usés ! En vrai, ça va être un système pas du tout low-tech, et probablement pas maintenable par la plupart des gens, avec une empreinte énorme (une batterie, un moyeu dynamo, un calculateur) tout ça pour éviter aux gens de passer des vitesses avec un cable en inox (ce truc fiable et pas cher, vous savez ?) Pourtant, si on prend le temps de regarder ses concitoyens au feu rouge, on voit bien qu’ils sont nombreux à ne pas savoir (ou vouloir ?) utiliser le changement de vitesses. Ce qui pourrait bien prouver que le besoin d’une telle transmission est réel.
  • Sites d’infos générés par IA : « Notre job, c’est gruger Google » pour faire du fric, ou comment Google finance avec la pub les usines à fake news. “Don’t be evil, my ass!”
  • « Taxe Zucman » : Ces économistes (dont un proche de Macron) plaident pour un impôt sur les grandes fortunes. « alors que l’ensemble des Français acquittent environ 50 % de leurs revenus en impôts et cotisations sociales, tous prélèvements compris, ce chiffre tombe à 27 % pour les milliardaires, soit presque deux fois moins ». Pourquoi ? Parce qu’ils “optimisent fiscalement” (j’essaye de rester poli, vous avez remarqué ?). Aussi, les économistes “plaident pour l’instauration d’un impôt plancher sur le modèle de celui adopté à l’Assemblée nationale (2 % sur le patrimoine des foyers fiscaux dont la fortune est supérieure à 100 millions d’euros). Et ce pour une raison simple : un tel mécanisme « s’attaque à toutes les formes d’optimisation, quelle qu’en soit la nature »”.
  • Penser le post-capitalisme | Timothée Parrique | TEDxLiège. On voit que Timothée continue de bien progresser dans son raisonnement et son exploration, et ça fait plaisir ! On se souviendra avec émotion qu’il était intervenu sur l’Octet Vert tout début 2023 Octet Vert S3E02 — Timothée Parrique sur la décroissance ;
  • Souveraineté numérique : les géants américains du cloud lancent la contre-offensive en Europe, mais c’est du pipeau, comme l’explique plus bas l’article : “Lundi, Microsoft a annoncé le renforcement de ses offres d’hébergement de données en Europe. Cette offre dite « souveraine » sera disponible fin 2025. Elle doit « garantir que les données des dients restent en Europe, sous la loi euro-péenne, contrôlées par du personnel européen », indique l’entreprise de Redmond. Néanmoins, elle ne peut garantir entièrement que les Etats-Unis ne pourraient avoir accès aux données de ses clients, comme l’a reconnu Anton Carniaux, le directeur des affaires publiques et juridiques de Microsoft France, lors d’une audition par le Sénat au sujet de la commande publique.” (Source) ;
  • Meta, toujours à la pointe pour espionner les gens. Protect Yourself From Meta’s Latest Attack on Privacy explique l’EFF à propos de l’exploitation de ce trou de sécurité ;
  • « Nous avons tous un bout de Congo dans nos poches » : l’appel des prix Nobel pour stopper les souffrances des Congolais. “Un appel signé par 75 prix Nobel demande à la Communauté internationale d’agir pour mettre fin aux souffrances des civils congolais dans l’Est de la RDC riche en minerais” ;
  • Bonne nouvelle ! 5 ans de mise à jour pour tous les smartphones à partir du 20 juin 2025 ;
  • The Unteachable King: Why Zuckerberg Can’t Build the Future. Un long papier à charge contre Mark Zuckerberg (Meta/Facebook). La thèse principale est que Zuck est invirablevu le montage financier de l’entreprise. Personne donc n’ose lui dire la vérité en face. Donc il n’apprend pas et multiplie les erreurs coûteuses. Le génocide de Rohingya en Birmanie, Cambridge Analytica, la réalité virtuelle, et maintenant l’IA (les modèles de Meta sont derrière ceux de Google, OpenAI et Anthropic malgré des budgets famarineux). À l’inverse, Steve Jobs, qui était brillant mais odieux, a été viré d’Apple, avant de revenir bien plus tard en ayant appris l’échec, ce qui a relancé Apple et fait que l’entreprise vit bien, même après son décès.

Des nouvelles d’EROOM

  • Swift at Apple: migrating the Password Monitoring service from Java, ou comment une réécriture en passant de Java à Swift a permis de réduire la consommation de mémoire de 90%, de diviser par 2 le matériel tout en augmentant la performance de 40% et en réduisant de 85% le nombre de lignes de code !
  • Mon employeur, OCTO Technology, a sorti une RefCard EROOM que vous pouvez télécharger gratuitement (mais il faut laisser vos coordonnées). Si on se rencontre, demandez la moi en version papier, j’en ai souvent dans mon cartable !

Des nouvelles du Logiciel Libre

Climat

Très en vrac

  • Sortie du Fairphone 6, avec plein de trucs intéressants. Par exemple : 8 ans d’assistance logicielle et 5 ans de garantie. Stockage extensible jusqu’à 2 To. Assemblé dans des usines équitables et “Fairphone Moments”, un bouton physique qui fait basculer le téléphone dans un mode minimaliste paramètrable qui incite moins à l’addiction. Stylé !

Publié le 19.06.2025 à 18:58

IA : du bain de sang à la transition douce vers la super intelligence

“Viens faire de l’IA, au début ça sera un bain de sang et ensuite ça sera luxe, calme et volupté” affirment respectivement les deux frères ennemis de l’IA, Dario Amodei (CEO d’Anthropic) et Sam Altman (CEO d’OpenAI).

Je me suis demandé comment c’était possible de tenir de tels propos tout en cherchant à pousser le client à acheter un produit ou un concept comme l’IA (générative dans un premier temps puis générale ensuite). J’ai mis un peu de temps, et j’ai fini par comprendre.

Je vous explique :

Amodei dit que 50% des jobs juniors ce cols blancs (travailleurs de la connaissance, juristes, informaticiens, journalistes, consultants, etc) vont disparaître rapidement. Pourquoi fait-il ça ? Pour activer la FOMO (Fear Of Missing Out), la peur de rater le train de l’IA, et qu’on se dise “Oh mais si je ne fais pas d’IA Gen, je vais me retrouver à la rue / perdre mon job / mon entreprise” (rayez les mentions inutiles).

Et donc ça a du sens pour lui, niveau business, d’alimenter la folie autour de l’IA générative… en faisant peur de ne pas y aller !

À l’inverse, Sam Altman d’OpenAI/ChatGPT, quand il dit que la transition vers l’IA va se passer “doucement”, il parle d’IA générale (et pas générative). L’IA générale, ou superintelligence, adviendra à un moment — dit “singularité” — où l’IA apprend par elle-même et s’auto-optimise pour devenir plus intelligente que l’humain. Et là, Altman vise loin et nous annonce un avenir radieux, qui aura lieu après le bain de sang évoqué par Amodei.

Et l’alignement ?

Altman prend toutefois la précaution de dire qu’il y a un problème qui reste à résoudre, celui de l’alignement, c’est à dire qu’il faudra empêcher la super intelligence de se tourner contre l’humain. Il a raison, c’est un des grands défis de l’IA générale : pourquoi un super cerveau artificiel, plus intelligent que l’humain, accepterait de s’embarrasser d’êtres biologiques inférieurs et irrationnels ?

C’est un vrai défi, car on a déjà vu des IA mentir pour plaire à l’utilisateur et pour ne pas être déconnectées ou remplacées par une version plus récente. Et c’est là que la future réalité pourrait bien rejoindre la fiction de la saga Terminator… Altman sait à quel point ces films ont imprégné la culture humaine et tente donc ici de désamorcer cela.

On regrettera qu’Altman n’aborde pas les problèmes causés par l’IA au niveau énergie, climat, biodiversité et sociétaux, problèmes qui, contrairement à la superintelligence, sont déjà là et chaque jour plus visibles.

(Note : ce billet a été initialement publié sur LinkedIn)


 

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