DISSIDENCES
Recensions et éclairages critiques sur les mouvements révolutionnaires, les gauches radicales et les dissidences artistiques et culturelles.09.03.2023 à 18:34
Jean-Jacques Marie, Des gamins contre Staline, Paris, Don Quichotte / Seuil, 2022, 304 pages, 20 € pour l’édition papier / 14,99 € pour l’édition numérique.
dissidences
Texte intégral (722 mots)
Un compte-rendu de Jean-Guillaume Lanuque
Le précédent livre de Jean-Jacques Marie, Vivre dans la Russie de Lénine, arborait déjà des enfants en couverture. Cette fois, c’est la question des opposants juvéniles à Staline qui a retenu toute son attention, à partir d’un travail sur documents d’archives en particulier. Au fil des chapitres, les exemples les plus divers se succèdent. Anna Khrabova, par exemple, écrivit à 15 ans, en 1935, une lettre à Staline (qui ne l’a probablement jamais lu) le comparant à un vampire. Elle ne fut condamnée qu’à deux ans d’assignation à résidence, une peine relativement légère. À l’inverse, la jeune Engeslina Markyzova, fille d’un bureaucrate, qui servit largement la propagande stalinienne en offrant des fleurs au Guide suprême, subit finalement la répression, ses parents étant envoyés en camp durant la grande vague de la répression des années 30, où ils moururent.
L’un des grands intérêts de l’ouvrage est en effet d’offrir quelques déconstructions de mythes, ainsi de celui de Pavlik Morozov, utilisé pour vanter (ou vilipender !) la dénonciation de ses parents, censés être contre Staline, par un enfant : en réalité, le NKVD utilisa la séparation des parents du jeune Pavlik puis son assassinat jamais élucidé pour charger les koulaks. En se concentrant sur le thème des enfants sous Staline – mais sans proposer de développements spécifiques sur l’éducation, par exemple – Jean-Jacques Marie en use comme un prisme de la réalité stalinienne, un pouvoir mu par la peur, principalement, et la propagande, qui n’hésite pas à rendre la peine de mort possible pour les plus de douze ans à compter de 1935. Car Staline craint chez des enfants épris d’idéalisme et d’espoir, dont plusieurs sont d’ailleurs des enfants de condamnés, la montée en puissance de futures oppositions à son pouvoir. Des touches d’humour émaillent malgré tout le propos, ainsi du rendement de la justice durant les grandes purges (une minute par affaire jugée), ce qui alla jusqu’à mettre mal à l’aise Vychinski, ou de cette paysanne accusée d’être trotskyste, un mot qu’elle ne connaissait pas et qu’elle prit pour traktoriste, c’est-à-dire… conductrice de tracteur !
Pour autant, si certains groupes de jeunes opposants sont d’apparentes reconstructions, ainsi de celui des Quatre Matous (sic), et si des cercles de poésie se retrouvent aussi visés, d’autres révèlent un rejet bien réel du pouvoir autoritaire de Staline, perçu comme anti-communiste ; les difficultés de la vie quotidienne et le contraste avec les discours de la propagande expliquent aussi souvent le basculement dans l’opposition. La Société des jeunes révolutionnaires de Saratov, née en 1943 autour d’enfants de 11 à 13 ans, le Parti panrusse contre Staline, le Parti populaire léniniste, les Communistes authentiques, le Parti démocratique pansoviétique ou le Parti communiste de la jeunesse, qui émergea en 1947, en témoignent, sans emballement quantitatif : le dernier exemple cité, le plus massif, ne comprenait qu’une cinquantaine de membres… Quant à l’Union de lutte pour la cause de la révolution, constituée d’étudiants juifs, elle fut victime, à la charnière des années 40 et 50, du virage antisémite de la politique stalinienne (son principal fondateur étant même fusillé, un cas rare). Souvent victimes de l’accusation rituelle de terrorisme, leurs membres se cantonnaient à des actions isolées et limitées, finissant en prison ou en déportation.
Les plus éveillés politiquement renouaient avec les enseignements de Lénine, et qualifiaient l’URSS de Staline de “fascisme” ou de “capitalisme d’État”. Si l’ouvrage n’évite pas toujours certains développements annexes, ainsi de cette mention d’exécutions de masse dont furent victimes des civils tchétchènes – dont des enfants – pendant les déportations de peuples durant la Seconde Guerre mondiale, il demeure clair sur sa mise en accusation de Staline et de son appareil bureaucratique.
09.03.2023 à 18:28
Macha Ravine, Dimitri Manessis (ed.), Tout voir et ne rien oublier. Le témoignage retrouvé d’une résistance juive à Auschwitz, Monaco, Les Editions du Rocher, 2022, 207 pages, 18,90 €.
dissidences
Texte intégral (1434 mots)
Un compte-rendu de Morgan Poggioli
L’ouvrage qui vient de paraître aux Editions du Rocher relève de ces miracles éditoriaux, à l’instar d’Une suite française. Si son parcours est différent de celui évoqué dans le roman d’Irène Némirovsky, le témoignage de Macha Ravine doit sa publication au hasard des recherches de Dimitri Manessis (bien connu de Dissidences[1]) et qui en assure ici l’édition scientifique.
C’est en effet en 2021 que Dimitri Manessis découvre le tapuscrit dans les fonds du Centre de documentation juive contemporaine (CDJC) au Mémorial de la Shoah à Paris. Déposé en 1994, ce témoignage rédigé par Macha Ravine dans les années 1970, en se basant sur ses notes écrites dès son retour en France pour « ne rien oublier », n’avait donc pas vocation à être publié. Mais Dimitri Manessis, à sa lecture, en perçoit tout l’intérêt historique. Les témoignages de survivants des camps ne sont pas nombreux et celui de Macha est particulièrement puissant. C’est ainsi, en accord avec sa fille et ses petits-enfants, que le tapuscrit de Macha Ravine est aujourd’hui devenu livre.
L’introduction retrace la vie de Macha Ravine, de son vrai nom Zysla Wajser, juive communiste polonaise exilée à Paris en 1932-33 pour fuir la répression et l’antisémitisme du gouvernement Pilsudski. Elle y rencontre son futur mari Jacob Szpejter, juif également et ancien responsable du PC polonais, avec qui elle a un premier enfant, Denise, née en août 1937. Militant tous deux à la section juive de la MOI du PCF, ils entrent en résistance en 1940, lui à la tête de la MOI parisienne puis de toute la zone « libre » à partir de 1941 ; elle, investie dans le sauvetage des enfants juifs au sein du Mouvement national contre le racisme.
Le témoignage de Macha, qui débute le 25 septembre 1942, jour de son arrestation suite à une trahison, est chronologique même s’il ne s’interdit pas quelques retours en arrière pour revenir sur son engagement antifasciste durant les années de Front populaire, ou sur la Rafle du Veld’Hiv à laquelle sa famille n’échappa que grâce à des « fuites » et qui la conduisent à placer Denise chez une « nourrice » pour sa sécurité.
S’ensuit le récit de son interrogatoire à la Préfecture de Paris (où un policier sort tout de même du lot), de ses conditions de détention à la prison de la Petite Roquette puis à Drancy, prélude à sa déportation. Car c’est à partir du 11 février 1943, date du départ vers Pitchipoï (destination inconnue), que le témoignage de Macha devient saisissant. Du voyage en wagon à bestiaux durant deux jours et deux nuits, sans pouvoir dormir et sans quasiment rien manger ni boire, à l’arrivée à Birkenau, à la sélection dès la descente du train, aux conditions de survie dans les baraquements, au travail de terrassement dans les « Kommandos », au sadisme des SS et des kapos, aux « sélections », en passant par la révélation des chambres à gaz et des fours crématoires, rien n’est épargné au lecteur de la réalité du camp (si tant est qu’elle soit véritablement appréhendable pour quiconque ne l’ayant pas vécue).
Macha y survit pourtant pendant six mois avant de devenir une morte-vivante que la prochaine « sélection » n’épargnera certainement pas. C’est à ce moment là qu’elle croise deux détenus français qui connaissent Alexandre (Lazare Aron), juif communiste roumain rencontré à Drancy, et qui réussit grâce à ses relations à l’intérieur du camp à faire rentrer Macha au Revier de Birkenau (baraquement destiné aux malades). D’abord patiente, Macha parvient à y rester, une fois rétablie, en tant que personnel. Désormais exemptée du travail dans les commandos, « privilégiée » par son affectation hospitalière, elle participe à la mise en place d’une résistance clandestine à l’intérieur du camp.
Cette forme de résistance, connue mais difficilement imaginable et parfois traitée avec suspicion, y est ici décrite avec précision. Il s’agit d’un réseau d’entraide fondé sur des critères d’affinités (politiques, religieuses, nationales, linguistiques ou tout simplement humaines). Elle consiste d’abord et avant tout en un soutien moral et à recréer du lien humain dans un environnement qui en est totalement privé. Ensuite, au fil des mois et des connections établies, cette résistance parvient à procurer des vêtements et de la nourriture aux internés, à en retirer certains des « Kommandos » les plus durs, à en faire soigner d’autres, voire à en retirer de la « sélection ». Mais cette résistance ne peut sauver tout le monde et Macha n’élude pas les cas de conscience qu’elle pose aux organisateurs et le sentiment d’injustice ressenti par ceux/celles qui ne peuvent bénéficier de leur concours.
Le cas de la « sélection » par Mengele des malades du Revier, à laquelle Macha assiste en janvier 1944, est de ce point de vue exceptionnel. Sur près de 5 000 femmes malades « sélectionnées » à travers tout le camp pour les chambres à gaz, le groupe de résistance parvient à en faire retirer 140. La scène décrite par Macha Ravine est alors déchirante : les « rescapées » sont transférées dans un autre block avant l’arrivée des camions. Quand les restantes comprennent que celles qui partent échappent (pour l’instant) à la mort, un vent de révolte, de désespoir et d’hystérie s’empare des malades, laissant Macha et ses amies face à un sentiment d’impuissance mêlée de culpabilité.
Nous ne pouvons résumer ici tous les épisodes relatés dans l’ouvrage, les tentatives d’évasions, les pendaisons publiques, le soulèvement du « Sonderkommando » ou les portraits d’internés distillés tout au long du récit. Nous terminerons donc par la libération du camp qui, là encore, nous éclaire sur un moment méconnu de la Shoah. En effet, suite à l’évacuation du camp et au départ des “marches de la mort”, les internés non « déplaçables » ou qui parviennent à échapper au transfert (c’est le cas de Macha) se retrouvent seuls (et elles sont 3 000 pour le seul camp des femmes) pendant plusieurs jours. Sans eau ni électricité, ils doivent gérer le camp jusqu’à l’arrivée des troupes soviétiques dans des conditions dantesques et morbides ; sans compter les descentes-surprise de SS qui reviennent épisodiquement pour tenter de « finir le travail ». Une fois l’Armée Rouge arrivée, il fallut organiser le transfert des survivants au camp principal d’Auschwitz, enterrer les morts et soigner les malades. Macha resta ainsi encore deux mois, de son plein gré, au chevet des rescapés avant d’entamer à son tour son retour en France, qui passa par Odessa, Naples, Marseille puis finalement Paris où elle retrouve son mari et sa fille le 11 mai 1945.
L’ouvrage se termine par une postface de Denise, la fille de Macha, très sincère dans son rapport avec sa mère qu’elle considéra comme une étrangère à son retour en 1945. Aujourd’hui âgée de 85 ans, 38 ans après le suicide de Macha, Denise revient sur les séquelles de la séparation et de la déportation, et sur les conséquences qu’elles ont pu entraîner dans leur relation.
Cette postface, à la fois distante et à la fois déclaration d’amour d’une fille pour sa mère, finit de convaincre le lecteur du caractère exceptionnel de ce livre. Aussi, pour répondre à la question de Dimitri Manessis dans son introduction, nous pouvons dire : oui cette histoire méritait d’être publiée et elle mérite d’être lue.
[1] https://dissidences.hypotheses.org/15026
09.03.2023 à 18:15
Jean-Jacques Marie, Les Femmes dans la révolution russe, Paris, Seuil, collection « Documents », 2017, 384 pages, 21 €.
dissidences
Texte intégral (1337 mots)
Un compte-rendu de Jean-Guillaume Lanuque
Jean-Jacques Marie, pour le centenaire des révolutions russes, a fait paraître pas moins de deux ouvrages : La Guerre des Russes blancs[1], sur la guerre civile, et une étude plus originale, centrée sur les femmes. Il a pour ce faire mobilisé une large bibliographie, témoignages divers, dont un grand nombre inédits en français, sources littéraires, etc… Après une ouverture évoquant les grévistes de l’industrie textile qui furent à l’origine de la révolution de février 1917, il revient sur une périodisation longue, se concentrant sur la seconde moitié du XIXe siècle (sans aborder les femmes des décabristes, donc, pourtant marquantes dans la geste de l’opposition au tsarisme). C’est l’occasion, comme avait pu également le faire Orlando Figes[2], de rappeler la situation de profonde infériorité vécue par les femmes, en proie en particulier à des violences physiques.
C’est toutefois dans cette même période que des femmes issues de milieux aisés manifestent un désir d’émancipation croissant, qui prit la forme entre autres du populisme et de son rêve d’aller vers le peuple, non sans goût du martyr parfois. Les personnages les plus connues, Sofia Perovskaïa, une des responsables de l’assassinat du tsar Alexandre II, ou Elisabeth Dmitrieff, combattante de la Commune de Paris[3], ne sont qu’un échantillon des nombreuses figures évoquées par Jean-Jacques Marie. Citons par exemple Vera Karelina, organisatrice des femmes dans l’organisation syndicale de Gapone, et adhérente active d’une nouvelle structure créée en 1905, l’Union des femmes pour l’égalité des droits (proche des Cadets), critiquée par Alexandra Kollontaï pour le caractère interclassiste et bourgeois de sa direction. Il aurait toutefois été intéressant de connaître la proportion exacte de femmes dans les divers mouvements révolutionnaires du temps, et de la mettre en perspective avec d’autres situations nationales. Sur toute cette période pré-1917, l’étude est également une bonne synthèse sur l’histoire des luttes et du mouvement ouvrier.
L’année 1917, justement, est celle d’une mobilisation massive des femmes[4], celle de la conquête du droit de vote également[5], mais Jean-Jacques Marie montre bien d’une part les résistances masculines, y compris au sein des milieux militants, d’autre part l’engagement en faveur de la guerre d’une bonne partie des femmes les plus actives, que ce soit Maria Botchkareva et ses bataillons de femmes combattantes, ou Ekaterina Brechko-Brechkovskaïa, SR surnommée « la grand-mère de la révolution ». La prise du pouvoir par les bolcheviques conduit à braquer le projecteur encore davantage sur cette éminente figure qu’est Alexandra Kollontaï[6], initiatrice d’une vaste législation en faveur des femmes – mariage civil, reconnaissance égale des enfants légitimes ou illégitimes, deux semaines de congés payés par an, etc… –, et qui fut pour cela excommuniée par l’Eglise orthodoxe. Toutefois, loin de se limiter à l’exaltation d’une œuvre incontestablement progressiste, Jean-Jacques Marie insiste sur sa difficile voire impossible mise en œuvre pratique, en raison du poids des mentalités traditionnelles (surtout dans les campagnes) et de la centralisation des énergies au profit de la guerre civile et de la simple survie des populations, ne laissant que de bien faibles moyens afin de mettre en place les équipements collectifs nécessaires (cantines, crèches, etc…). Il évoque également la lutte contre la prostitution, qui se résuma souvent à mettre les prostituées au travail et à les enfermer dans des camps. Sur la guerre civile, d’ailleurs, un chapitre est consacré aux femmes des deux camps impliquées dans la lutte politique et militaire, telle Larissa Reisner[7].
La période de la NEP ne permit pas d’améliorer substantiellement la situation des femmes, un véritable conflit de générations se faisant jour dans les campagnes avec des parents plus conservateurs. Les mœurs connurent néanmoins une profonde mutation, permise entre autres par l’autorisation de l’avortement en 1920. Les adhérentes féminines du Parti bolchevique, qui n’étaient que de 2% fin 1917, passèrent d’ailleurs à 7% en 1920, et à 15% en 1925. Mais le véritable tournant fut, selon Jean-Jacques Marie, le virage stalinien : les années 1930 furent ainsi marquées par la hausse constante du prix de l’avortement (jusqu’à son interdiction pure et simple) ou des frais du divorce, et par la suppression des sections féminines des partis communistes. L’auteur insiste également, pour la période stalinienne de l’après-guerre, sur la répression qui s’abattit particulièrement sur les femmes, dont nombre furent envoyées au goulag. La période postérieure à la mort de Staline est toutefois trop rapidement survolée, et sans doute l’ouvrage pêche-t-il un peu par sa tendance à insister de manière très (trop ?) appuyée sur le négatif. La conclusion reconnaît pourtant que le mariage civil, l’avortement, la facilité du divorce ou le congé maternité très protecteur dans la Russie de Poutine sont bien des héritages pérennes de la période soviétique.
[1] Nous en avons proposé une recension sur notre blog : https://dissidences.hypotheses.org/8535
[2] Voir la recension de son maître livre : https://dissidences.hypotheses.org/8146
[3] Voir la recension de la BD qui lui a été récemment consacrée : https://dissidences.hypotheses.org/6738
[4] Un Congrès des musulmans de Russie, réuni au mois de mai, exprima également des demandes de revendications émancipatrices pour les femmes. Par la suite, en dehors d’une législation autorisant le mariage des filles à partir de 13 ans dans les Républiques à majorité musulmane (un progrès tout de même comparativement à la situation antérieure !), trop peu de choses sont dites sur le travail féministe en direction de ce public spécifique.
[5] Rien n’est toutefois dit des comités de ménagères, manifestation parmi tant d’autres de la vitalité auto-organisatrice de la population russe.
[6] Je me permets de renvoyer à mes deux articles sur sa postérité, l’un paru dans le volume 15 de Dissidences (« La seconde mort d’Alexandra Kollontaï ?), l’autre sur notre blog (« La résurrection d’Alexandra Kollontaï ? », https://dissidences.hypotheses.org/6896).
[7] Jean-Jacques Marie avait déjà abordé cette figure, comme celle de Maria Spiridonova, dans l’ouvrage collectif Des Vies en révolution. Ces destins saisis par octobre-17, Paris, Don Quichotte, 2017. Notons d’ailleurs une anecdote savoureuse concernant Larissa Reisner, qui se heurta aux résistances bureaucratiques de la Tchéka de Petrograd…
- Persos A à L
- Mona CHOLLET
- Anna COLIN-LEBEDEV
- Julien DEVAUREIX
- Cory DOCTOROW
- EDUC.POP.FR
- Marc ENDEWELD
- Michel GOYA
- Hubert GUILLAUD
- Gérard FILOCHE
- Alain GRANDJEAN
- Hacking-Social
- Samuel HAYAT
- Dana HILLIOT
- François HOUSTE
- Tagrawla INEQQIQI
- Infiltrés (les)
- Clément JEANNEAU
- Paul JORION
- Michel LEPESANT
- Frédéric LORDON
- Blogs persos du Diplo
- LePartisan.info
- Persos M à Z
- Henri MALER
- Christophe MASUTTI
- Romain MIELCAREK
- Richard MONVOISIN
- Corinne MOREL-DARLEUX
- Fabrice NICOLINO
- Timothée PARRIQUE
- Emmanuel PONT
- VisionsCarto
- Yannis YOULOUNTAS
- Michaël ZEMMOUR
- Numérique
- Binaire [Blogs Le Monde]
- Christophe DESCHAMPS
- Louis DERRAC
- Olivier ERTZSCHEID
- Olivier EZRATY
- Framablog
- Francis PISANI
- Pixel de Tracking
- Irénée RÉGNAULD
- Nicolas VIVANT
- Collectifs
- Arguments
- Bondy Blog
- Dérivation
- Dissidences
- Mr Mondialisation
- Palim Psao
- Paris-Luttes.info
- ROJAVA Info
- Créatifs / Art / Fiction
- Nicole ESTEROLLE
- Julien HERVIEUX
- Alessandro PIGNOCCHI
- XKCD