05.09.2025 à 10:38
Nicolas Vivant
On a tendance à beaucoup commenter les décisions de ministères qui font le choix de suites bureautiques propriétaires et se préoccupent peu de souveraineté pour leurs propres services. Pourtant, et même s’ils sont peu diserts sur le sujet, plusieurs services de l’État français ont fait le choix d’une mise en œuvre de logiciels libres, et certains depuis bien longtemps.
La Gendarmerie Nationale a fait le choix de la suite bureautique OpenOffice (la référence à l’époque) dès 2005, et entamé sa migration vers Ubuntu à partir de 2008. Même si les prises de paroles sur le sujet n’ont pas été nombreuses (en regard de l’importance du projet), cet exemple est probablement l’un des plus connus dans la communauté, pour le nombre impressionnant de postes clients migrés sous Linux (plus de 70 000).
Au Ministère de l’Intérieur, dans un contexte de rapprochement entre la Police Nationale et la Gendarmerie, on s’interroge. Dès 2012, une étude notable, réalisée par ITEMS International avait pour objectif d’identifier précisément les secteurs logiciels du ministère où l’usage des licences libres permettrait de réaliser des économies, ainsi que les conditions juridiques nécessaires pour y parvenir. Cette étude avait examiné les économies sur le coût global de possession (et pas seulement sur le coût des licences).
Depuis longtemps, la DGFiP (Direction générale des Finances publiques) a fait le choix d’une suite bureautique open source, avec l’adoption progressive de solutions comme OpenOffice puis LibreOffice sur les postes de travail de ses agents. Le groupe de travail MIMO (« Mutualisation Interministérielle pour une suite bureautique Office »), constitué en 2005, a piloté l’intégration d’OpenOffice puis de LibreOffice. Linux est utilisé sur la grande majorité des serveurs. Nextcloud (pour la partie cloud) et Collabora (pour l’édition collaborative) permettent le travail en transversalité. Jitsi et BigBlueButton (visioconférence) ou OpenProject (gestion de projet) sont également disponibles.
Dépendante du même ministère, La DGDDI (Direction générale des Douanes et Droits indirects) a adopté une suite bureautique libre depuis 2006. Elle participe activement au socle interministériel de logiciels libres (SILL), qui préconise une grande diversité de logiciels ouverts pour différents usages administratifs.
À l’Éducation Nationale, on note une orientation de plus en plus nette dans la mise en œuvre de logiciels libres dans les établissements scolaires même si des contrats récents, signés avec Microsoft, on beaucoup fait parler d’eux. Les déclaration de la Direction du Numérique pour l’Éducation (DNE) sur le sujet ont été nombreuses, et montrent une prise en compte progressive des enjeux de souveraineté numérique. Une forge logicielle existe depuis plusieurs années, qui favorise l’émergence de solutions open source, pour et par les enseignants. Enfin un portail d’applications, disponible ici, permet à l’ensemble des personnels de bénéficier de solutions libres.
Le Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt (MAAF) mène depuis plus de 10 ans une stratégie technique intégrant un large usage des logiciels libres. Dès 2008, il a adopté la suite bureautique OpenOffice (puis LibreOffice) pour ses postes de travail et généralisé l’usage du format ouvert ODF (OpenDocument). Le ministère utilise également des logiciels libres pour ses systèmes d’infrastructure, tels que Red Hat pour les systèmes d’exploitation serveurs, ainsi que des outils de gestion électronique de documents (Nuxeo), de workflow (BonitaSoft) et de supervision (Nagios). Par ailleurs, le ministère met à disposition sous licence libre CeCill des composants logiciels dans le domaine de l’information géographique.
Plusieurs préfectures ont aussi fait le choix de solutions libres. On peut citer la préfecture des Landes, assistée par l’ALPI (Agence Landaise pour l’Informatique), celle de l’Isère (qui utilise LibreOffice depuis plus de 10 ans), de l’Aube (suite bureautique et gestion électorale), etc.
Dans les collectivités territoriales, la dynamique autour de solutions libres, ouvertes et souveraines, s’organise. Le collectif France Numérique Libre réunit plus de 300 acteurs de cette transition partout en France (et pas seulement sur le territoire métropolitain), et permet l’émergence d’un véritable réseau autour de ces problématiques.
Au niveau européen, la position du service public dans la mise en œuvre des logiciels libres est reconnue. Un pôle d’expertise dédié aux logiciels libres a été créé à l’intérieur de la DINUM (Direction Interministérielle du Numérique) pour animer et structurer cet écosystème dans le secteur public, y compris avec les collectivités territoriales. Le gouvernement français encourage l’ouverture des codes sources et développe des outils libres pour renforcer la transformation numérique du service public, tout en mettant l’accent sur la mutualisation des compétences et la durabilité des solutions libres.
la France fait figure d’exemple dans l’usage du logiciel libre et l’ouverture des codes. La majorité des États membres de l’Union Européenne ont des politiques formelles sur l’open source, notamment dans le cadre des marchés publics, mais ces politiques sont souvent hétérogènes et parfois infructueuses faute d’ancrage culturel solide dans les administrations et de directives précises. La France, en revanche, bénéficie d’une tradition forte de promotion des logiciels libres dans le secteur public, soutenue par des mesures légales et stratégiques datant des années 2000 et renforcées progressivement (circulaire de 2012, Loi pour une République Numérique de 2016).
L’évolution de la situation géopolitique internationale est à l’origine d’une prise de conscience (récente, mais réelle) des problématiques de souveraineté numérique. Plusieurs responsable politiques se sont exprimés sur ces sujets ces derniers mois dans le cadre, par exemple, de l’enquête sénatoriale sur la commande publique. Les choses pourraient changer plus vite et de façon plus massive mais, dans ce contexte particulier, il me semblait intéressant, pour une fois, de mettre en avant les progrès réalisés dans le domaine.
Image d’illustration : Manu Schwendener sur Unsplash
21.04.2025 à 13:24
Nicolas Vivant
Jusqu’à quel point les structures politiques et syndicales français sont-elles dépendantes de pays étrangers pour leur communication ?
En analysant leurs sites web, j’ai tenté d’identifier les dépendances de chaque organisation selon trois thèmes : l’hébergement du site web officiel, le relais de messagerie pour le nom de domaine correspondant, et les réseaux sociaux mis en avant sur la page principale.
Le niveau de dépendance des partis politiques est généralement élevé. Les syndicats semblent plus sensibles à la problématique de l’autonomie numérique : la plupart des sites et des messageries sont soit auto-hébergés, soit hébergés en France.
Pour les réseaux sociaux, en revanche, les choses sont plus compliquées. Quelques syndicats indiquent des comptes officiels sur des instances Mastodon en France, mais aucun parti politique. Pour le reste, les réseaux américains sont évidemment très présents.
Horizons (https://horizonsleparti.fr)







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), Instagram (
), Facebook (
), LinkedIn (
), Youtube (
), Telegram (
)La France Insoumise (https://lafranceinsoumise.fr)







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), Instagram (
), Youtube (
), Telegram (
), Twitch (
)Les Écologistes (https://lesecologistes.fr)








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), Google (
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), Instagram (
), Youtube (
), Bluesky (
), Mastodon (
)Les Républicains (https://republicains.fr)







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), Youtube (
), Instagram (
), LinkedIn (
), Snapchat (
)Parti Communiste Français (https://www.pcf.fr)






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), Youtube (
), Facebook (
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), Instagram (
)Parti Socialiste (https://www.parti-socialiste.fr)




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), Facebook (
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)Rassemblement National (https://rassemblementnational.fr)







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), Facebook (
), Youtube (
), Instagram (
), Telegram (
), Tiktok (
)Renaissance (https://parti-renaissance.fr)








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), Instagram (
), Facebook (
), Tiktok (
), Youtube (
), LinkedIn (
)UDR (https://www.udr.fr)






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), X (
), Youtube (
), Tiktok (
), Instagram (
)CAT (https://www.c-a-t.fr)




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), Instagram (
), LinkedIn (
)CFDT (https://www.cfdt.fr)








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), Bluesky (
), Facebook (
), Youtube (
), Threads (
), Tiktok (
), Instagram (
)CFE-CGC (https://www.cfecgc.org)








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), Instagram (
), Youtube (
), LinkedIn (
), Bluesky (
), Threads (
)CFTC (https://www.cftc.fr)






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), Facebook (
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), Instagram (
), Youtube (
)CGT (https://www.cgt.fr)








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), Youtube (
), Instagram (
), Twitch (
), Telegram (
), LinkedIn (
)CNT (https://www.cnt-f.org) (site en maintenance)



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), Mastodon (
), ? (site en maintenance)FO (https://www.force-ouvriere.fr)






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), Mastodon (
), Youtube (
), Flickr (
)SNJ (https://www.snj.fr)





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), X (
), LinkedIn (
), Instagram (
)Solidaires (https://solidaires.org)







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), X (
), Instagram (
), Telegram (
), Tiktok (
), Mastodon (
)UNSA (https://www.unsa.org)







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), Bluesky (
), X (
), Instagram (
), LinkedIn (
), Youtube (
)Image d’illustration : Aaron Burson sur Unsplash
30.03.2025 à 23:16
Nicolas Vivant
Cet article est une traduction en français d’une lettre ouverte publiée le 25 mars 2025 sur le site de l’université d’Utrecht, aux Pays-Bas.
Nous, soussignés, exprimons notre inquiétude quant à la dépendance croissante de l’université d’Utrecht à l’égard des services des grandes entreprises technologiques (en particulier Microsoft, Google et Amazon) pour nos activités de recherche, d’enseignement et d’administration. Il y a plusieurs années, les recteurs des universités néerlandaises ont collectivement et sagement mis en garde contre ce phénomène. Depuis lors, il ne s’est pas passé grand-chose ; pire, presque toutes les universités néerlandaises ont migré vers les services en nuage des Big Tech, au détriment de nos centres informatiques gérés en interne.
L’Université d’Utrecht est actuellement largement dépendante de Microsoft Office 365 pour l’ensemble de notre travail de bureau : envoi de courriels, rédaction de documents, création de présentations, appels vidéo, partage de documents et stockage de nos données. D’autres dépendances importantes existent pour plusieurs systèmes clés de notre université. Cela crée de multiples vulnérabilités, en particulier à la lumière d’une situation géopolitique qui évolue rapidement.
Tout d’abord, il existe des risques importants en matière de sécurité et de respect de la vie privée. L’accès aux services adoptés repose sur des services d’authentification qui dépendent de connexions transatlantiques, lesquelles peuvent être coupées au gré des caprices du gouvernement américain. Dans une telle situation, toute la recherche et l’enseignement seraient immédiatement interrompus. Nous perdons également le contrôle de nos données. Microsoft et d’autres entreprises dont nous utilisons les services peuvent être obligées par la loi de partager nos communications, nos documents et nos données sensibles (personnelles) avec les agences américaines. Le fait que les données soient stockées sur des serveurs européens n’offre aucune protection (juridique) (en raison du CLOUD Act américain) et toute protection qui serait offerte peut être contournée par les autorités américaines sans transparence.
Outre ces préoccupations immédiates en matière de sécurité et de protection de la vie privée, notre dépendance à l’égard des Big Tech est fondamentalement en contradiction avec des valeurs publiques telles que la liberté, l’indépendance, l’autonomie et l’égalité – comme l’ont déjà souligné les recteurs en 2019. Les services numériques que nous utilisons pour notre recherche et notre enseignement façonnent profondément nos pratiques professionnelles ; l’intégration des outils d’IA les plus récents (par exemple, Co-Pilot) dans les logiciels de base (par exemple, MS Office 365) façonne considérablement notre enseignement et notre recherche et, par conséquent, a un impact sur notre autonomie professionnelle.
Le remplacement de l’infrastructure TIC universitaire par des services logiciels de grandes entreprises a également modifié ce que les universités peuvent offrir à leur communauté et à la société en général. En effet, les universités privilégient de plus en plus les TIC et les environnements de gestion des entreprises au détriment des solutions internes ou à source ouverte développées pour les universités. Ce faisant, elles perdent la capacité et la flexibilité nécessaires pour gérer des services qui vont au-delà de ce qui est offert par les entreprises dominantes. Cela crée involontairement un environnement préférentiel pour les plus grands acteurs.
Ces questions combinées font passer les universités du statut de source d’innovation technique et de distribution des connaissances à celui de consommateurs de services. Pire encore, en déplaçant davantage de pratiques de recherche et d’innovations associées dans les nuages, ces entreprises finissent par déterminer les conditions de la recherche, en orientant les agendas et les résultats de la recherche vers des mises en œuvre dans leurs environnements. Cela signifie que la recherche financée par des fonds publics peut parfois en venir à consacrer la domination de ces quelques entreprises pour l’avenir.
Par cette lettre ouverte, nous vous demandons de changer de cap, afin de libérer notre université de cette forte dépendance aux services de ces entreprises et de contribuer à une plus grande autodétermination technologique, à la résilience et à l’innovation publique pour et avec les universités à travers l’Europe.
Nous comprenons que ces développements se sont faits lentement au fil des ans et que notre université ne peut pas passer à sa propre infrastructure informatique ou reconstruire ses départements TIC immédiatement. Nous vous demandons donc de définir un point à l’horizon et de définir une stratégie en collaboration. Nous vous demandons de faire de notre université l’objectif politique explicite de faire en sorte que les universités ne soient plus des consommateurs de services Big Tech d’ici trois ans. Les universités, en collaboration les unes avec les autres et avec SURF, doivent travailler à la mise en place d’infrastructures et de pratiques techniques qui restaurent notre rôle dans la construction d’un avenir numérique démocratique et équitable.
Des alternatives aux offres des Big Tech – basées sur des objectifs non lucratifs, des valeurs publiques et la transparence – existent et sont essentielles pour que les universités se transforment numériquement. Il est important de noter que moins nous utilisons ces alternatives, plus notre dépendance à l’égard des Big Tech devient une prophétie qui se réalise d’elle-même. Nous énumérons ci-dessous plusieurs mesures qui peuvent être prises immédiatement.
Nous avons déjà entamé un dialogue avec notre conseil d’administration de l’UU-Université pour commencer à progresser vers la résilience numérique et l’autodétermination dans les institutions académiques à travers l’Europe et au-delà. Si vous soutenez cette stratégie, merci de signer cette pétition pour faire part de vos préoccupations et les porter à l’attention de notre université, de préférence avant le 16 avril 2025. Nous espérons que notre initiative sera reprise par des collègues d’autres universités des Pays-Bas afin de montrer la large base académique de nos préoccupations.
Pour des informations sur les suites données à cette pétition, voir cet article sur le site « Me in Amsterdam » d’Alix Guillard.
Image d’illustration : Markus Winkler sur Unsplash
30.12.2024 à 01:45
Nicolas Vivant

Très impliquée dans la mise en œuvre des logiciels libres la ville d’Échirolles est souvent contactée par des collectivités qui sont à la recherche de solutions, de méthodologies ou de prestataires sur ces sujets. Certains d’entre elles ont le sentiment d’être un peu isolées dans leur volonté de travailler concrètement sur un numérique plus libre et plus durable.
Dans l’Isère, un collectif de DSI des collectivités locales existe depuis septembre 2022 : Alpes Numérique Libre. Il permet d’échanger entre pairs et fonctionne sur le principe de réunions plusieurs fois dans l’année, dans les locaux de l’une ou l’autre des collectivités participantes (ou en visio). 27 collectivités (communes, communautés de commune, syndicat, etc.) l’animent et participent aux discussions
Travailler avec des logiciels libres permet de disposer d’outils performants pour travailler en collaboration, et l’idée a donc germé de créer, sur le modèle de l’ANL, un collectif au niveau national.
Réservé aux collectivités territoriales, il repose sur :
Animé par ses acteurs, France Numérique Libre se donne pour objectif de partager sur :
Nous sommes convaincus que la création d’un réseau d’acteurs du service public, convivial et ancré dans le concret, peut participer de la dynamique en cours autour des logiciels libres. France Numérique Libre prévoit donc d’enrichir ses échanges avec la collaboration d’autres acteurs publics du domaine :

L’ADULLACT (association des développeurs et utilisateurs de logiciels libres pour les administrations et les collectivités territoriales), qui gère notamment le label Territoire Numérique Libre, met à disposition son infrastructure et héberge les outils utilisés par le collectif France Numérique Libre. Elle maintient également une ressource précieuse : le comptoir du libre, qui permet d’identifier logiciels et prestataires et auquel le collectif participe activement.

La DINUM (direction interministérielle du numérique) met à disposition un certain nombre de solutions à destinations des services publics, via son initiative La Suite. Sa participation au collectif permettra aux collectivités d’être informées des derniers développements, et de faire des retours sur l’utilisation de ceux-ci au quotidien.

L’ANCT (agence nationale de la cohésion des territoires), propose également une initiative importante tournée vers les collectivités territoriales : La Suite Territoriale. Habituée à travailler avec les collectivités dans le cadre de leurs projets de territoire, elle est l’interlocutrice privilégiée de nombre de collectivités.

Le Ministère de l’Éducation Nationale dispose d’une forge des communs numériques (qui héberge différentes solutions mises à disposition par les enseignants) et propose plusieurs solutions à leur intention via sa plateforme https://portail.apps.education.fr. Les établissement scolaires étant équipés en ressources numériques par les collectivités (communes pour les écoles maternelles et élémentaires, conseils départementaux pour les collèges et régions pour les lycées), la participation du ministère nous a semblé indispensable.
France Numérique Libre est aussi un démonstrateur : en s’appuyant sur des ressources libres existantes, les collectivités françaises peuvent s’auto-organiser et créer, sans budget associé et sans effort important, un réseau d’acteurs au service des administrés et des agents qui les servent.
En s’appuyant sur les ressources de l’Adullact, le collectif assure sa pérennité, les outils utilisés étant indépendants des collectivités qui le composent et qui l’animent. Ainsi, une structure peut choisir de rejoindre France Numérique Libre ou de s’en éloigner sans mettre en danger le fonctionnement de l’édifice.
Enfin, en se positionnement comme un nouvel acteur intégré, dès sa création, dans un écosystème déjà riche, France Numérique Libre nourrit l’espoir de déboucher sur de nouvelles initiatives, d’éventuelles opportunités de mutualisation… et des collaborations fructueuses entre collectivités.
Les outils permettant à France Numérique Libre de devenir une réalité sont en cours de conception grâce à l’ADULLACT, qui a bien voulu les mettre à disposition du collectif. Le site https://france-numerique-libre.org est d’ores et déjà en ligne. Il permettra aux responsables informatiques des collectivités territoriales qui le souhaitent de nous rejoindre et de rendre compte des activités du groupe.
France Numérique Libre dispose également d’un compte sur Mastodon (@fnl@colter.social), sur BlueSky et sur LinkedIn.
Un premier échange en visioconférence, prévu pour avril 2025, marquera la naissance officielle de France Numérique Libre. Il permettra, entre autres choses, de définir précisément le périmètre du collectif et de choisir ensemble un mode d’organisation.
Pour toute question pouvez me contacter sur Mastodon (@nicolasvivant@colter.social), sur LinkedIn (https://www.linkedin.com/in/vivant/) ou sur Bluesky (@grenoble.ninja).
À très bientôt 
06.12.2024 à 21:29
Nicolas Vivant
Attention : cet article concerne un projet en cours à la mairie d’Échirolles. Des options différentes peuvent finalement être choisies… il est même possible qu’il ne voit pas le jour si, dans le cadre de la préparation budgétaire en cours (et en fonction des annonces gouvernementales), le déploiement des interphones n’est pas validé par la collectivité.
Ce travail a fait l’objet d’une présentation dans le cadre du salon « Opensource Experience » 2024. La vidéo est disponible ici.
Le travail d’Échirolles sur les logiciels libres concerne l’ensemble des applications numériques de la ville. La réflexion sur la mise en œuvre d’une nouvelle solution commence toujours par le même questionnement :
Si le passage au libre de suites bureautiques, de systèmes d’exploitation ou de logiciels métiers est bien documenté, notre méthode est parfois appliquée à des domaines un plus surprenants. C’est ainsi que nous nous sommes penchés sur notre interphonie.
L’interphone est un élément de sécurité qu’on trouve dans toutes sortes de structures (collectivités de toutes tailles, entreprises, copropriétés…) et de nombreux constructeurs sont positionnés sur le marché. De nos jours, tous les interphones et visiophones sont « connectés ». Le hic : des solutions logicielles propriétaires, opaques et sur lesquelles il n’est pas possible d’avoir la main. Vous êtes dépendant de votre fournisseur, autant dans votre capacité à réagir en cas de problème que pour ce qui concerne la sécurité de votre installation.
Forte de ses 21 écoles, de plusieurs crèches et autres accueils à destination de la petite enfance, Échirolles se pose la question du déploiement de visiophones dans une infrastructure sécurisée, souveraine, cohérente et correctement gérée.
Des interphones existent déjà, évidemment, mais ils ont été installées au fil de l’eau, reposent parfois sur des solutions analogiques, des matériels variés, et sont associés à des contrats de maintenance divers… bref : il est peut-être temps de moderniser et de rationaliser la gestion de ces équipements. C’est ce à quoi les services techniques de la ville aimeraient pouvoir s’atteler prochainement.
Mais que se passe-t-il exactement quand on se présente devant un interphone connecté/visiophone et qu’on pousse le bouton permettant d’appeler son interlocuteur ?
Est-il possible d’avoir une maîtrise complète de sa solution d’interphonie, déployée sur des sites très différents dans la ville, en s’appuyant sur des logiciels libres existants et sur une infrastructure robuste et sécurisée ? Et si possible avec une variété de matériels et de constructeurs ?
La réponse est oui.

Déployé au sein d’une infrastructure qui vous appartient, votre parc d’interphones connectés/visiophones permet d’adresser cinq enjeux importants :

Comme l’indique l’image au-dessus, un interphone est généralement connecté sur un commutateur (switch) de votre réseau. Moyennant une petite configuration sur votre pare-feu, il établit une connexion SIP sur un serveur relais (ou proxy) qui appartient au constructeur (dans « un cloud » vous dit-on souvent).
Ce proxy SIP relaie l’appel à une application propriétaire du constructeur, installé sur un smartphone sous Android ou iOS. Il est également interconnecté avec votre solution de voix-sur-IP interne (Xivo, Alcatel, etc.) pour appeler éventuellement un ou plusieurs postes fixes, et sur votre réseau pour contacter une tablette ou un PC via une solution logicielle pour poste client.
L’idée, évidemment, est d’adresser le rectangle en haut à droite sur l’image ci-dessus, pour que votre solution repose sur une infrastructure que vous contrôlez complètement. Deux logiciels existent, qui vont vous permettre de le réaliser, et ils sont open source !

Une société grenobloise est à l’origine (et maintient) les deux logiciels qui vont nous permettre de mener à bien notre projet : Belledonne communications. Plus connue pour Linphone, son logiciel open source de messagerie unifiée basé (justement) sur SIP, elle est met également à disposition deux logiciels dédiés à l’interphonie.
À Échirolles, l’architecture finale devrait ressembler à ça :

Trois précisions importantes sur le projet de la ville d’Échirolles :
21.10.2024 à 16:44
Nicolas Vivant
Le 20 février 2025, la ville d’Échirolles coorganise, avec Belledonne Communications (éditeur de Linphone) et OW2 (communauté open source à destination des professionnels) l’événement AlpOSS.
En France, les événements consacrés aux logiciels libres ne manquent pas : JdLL (Lyon), RPLL (Lyon), Capitole du Libre (Toulouse), Open Source Experience (Paris). Pourquoi créer un nouvel événement ?
Les collectivités territoriales sont de plus en plus nombreuses à privilégier, quand c’est possible, les logiciels libres. Mais comment identifier les logiciels qui correspondent effectivement aux besoins de nos services ? Qui sont les prestataires qui peuvent nous aider ? En l’absence de marketing et sans nous déplacer dans des événements (parfois lointains), il n’est pas simple de rencontrer les professionnels susceptibles de nous aider dans nos choix. Des associations (l’Adullact, par exemple) permettent aux collectivités d’échanger entre elles. D’autres (OW2, le CNLL, etc.) favorisent les échanges entre professionnels. Certaines sont dédiées aux développeurs, aux universitaires, aux chercheurs…
Ateliers, stands, présentations et moments informels : nous avons souhaité réunir ces deux mondes dans un même événement afin d’échanger, dans différentes configurations, sur les sujets qui nous sont communs.
Le bassin de vie grenoblois est riche en collectivités qui s’appuient au quotidien sur des logiciels libres, en entreprises qui proposent des produits ou des services et en associations qui en encouragent l’utilisation. La ville d’Échirolles est particulièrement active dans ce domaine. Dans le cadre de nos fonctions, il nous est arrivé à maintes reprises de découvrir des entreprises ou des associations locales… en nous déplaçant dans des événements à Paris, à Lyon, à Montpellier ou à Toulouse. À chaque fois, la surprise a été grande. Nous ignorions, par exemple, que Linphone était développé par une entreprise de Grenoble. Notre première rencontre avec Combodo, une entreprise pourtant échirolloise, s’est produite à Paris, lors d’une édition d’Open Source Expérience.
Il nous a semblé nécessaire, parce que notre territoire est particulièrement bien doté en entreprises, en associations et en collectivités diverses d’organiser un événement local.
Les collectivités n’ont pas toutes les mêmes besoins. Certaines, de taille importante, disposent de leur propre service informatique et de compétences internes. Elle peuvent donc déployer et maintenir des solutions en autonomie. D’autres, en revanche, ont besoin (ou font le choix) de s’appuyer sur des prestataires pour fournir à leurs administré·e·s les services les mieux adaptés. Les modèles d’affaire choisis par les entreprises peuvent être déterminants dans les choix des collectivités et faciliter, ou au contraire freiner, l’adoption d’une solution. Les acteurs économiques sont-ils au fait des contraintes des collectivités ? Des obligations liées au code de la commande publique ? Les collectivités comprennent-elles les contraintes des prestataires auxquels elles font appel ? La difficulté que peut représenter, pour une petite structure, la réponse à un appel d’offre ?
Nombreux sont les sujets sur lesquels il nous semble intéressant d’échanger et de confronter nos points de vue.
Si la priorité est donnée aux entreprises et collectivités du bassin de vie grenoblois, notre événement est ouvert à toutes et tous, et des acteurs régionaux et nationaux ont prévu de participer. Les thèmes que nous proposons d’aborder sont divers, et sont susceptibles d’intéresser un public varié.
Alpes Numérique Libre, le collectif des DSI concernés par les logiciels libres, est partenaire d’AlpOSS 2025. Nous espérons une participation importante des collectivités locales.
Pour celles et ceux qui ne peuvent pas (ou ne souhaitent pas) se déplacer, nous avons prévu de diffuser l’ensemble des présentations en direct sur le serveur Peertube de la ville d’Échirolles : https://video.echirolles.fr. Elles seront ensuite disponibles en vidéo à la demande sur ce même serveur.
Nous avons identifié (et espérons échanger avec) plus d’une vingtaine d’acteurs économiques locaux qui s’investissent dans les données ouvertes et les logiciels libres :
→ Consultez notre site Web : https://alposs.fr
→ Suivez-nous sur Mastodon : @alposs@colter.social
→ Consultez notre événement sur LinkedIn
12.10.2024 à 12:39
Nicolas Vivant
Choisir une distribution Linux n’est pas forcément simple, et dire qu’une distribution est meilleure qu’une autre n’a pas vraiment de sens. Tout dépend du contexte.
Dans la commune ou je travaillais précédemment, nous avions fait le choix de migrer d’abord tous les logiciels d’infrastructure vers des solutions libres (DNS, DHCP, serveur de fichiers, contrôleur de domaine, etc.) avant d’entamer un passage à Linux des postes clients. À Échirolles, nous avons commencé dans un contexte où Microsoft était omniprésent (mais avec une volonté farouche de libérer aussi ces logiciels d’infrastructure).
Nous sommes une collectivité locale. L’immense majorité des nos agents et agentes n’ont pas bénéficié de formation en informatique. Leurs compétences, parfois durement acquises, sont donc limitées. Beaucoup savent exécuter les tâches indispensables à leurs fonctions sans comprendre, et pour cause, les principes sous-jacents.
Dans le service informatique, les gens sont formés à Windows. Certains disposent de certifications et toute l’organisation est basée sur des outils que nous envisageons de remplacer.
Les postes clients tournent tous, à quelques rares exceptions près, avec un système d’exploitation de Microsoft. Au moment où nous commençons à nous interroger, on trouve du Windows 7 (sur les postes les plus anciens), du Windows 10, et quelques Windows 11.
Notre serveur de fichiers, notre DNS, notre DHCP, tournent sur des serveurs Windows. Des stratégies de groupe sont déployées sur les postes clients à partir des habituelles GPO.
L’authentification des postes est assurée par un serveur Active Directory.
Notre messagerie, en revanche, tourne déjà sur un logiciel opensource (BlueMind, à l’époque, SOGo maintenant).
Avant de choisir une distribution, nous nous sommes posés un certain nombre de questions :
Vous trouverez des éléments de réponse dans deux articles sur ce blog :
L’un des enjeux de la migration est la montée en compétence d’une équipe qui n’est pas formée à Linux. C’est une difficulté, bien sûr, mais c’est aussi une opportunité : parce qu’elle connaît parfaitement l’environnement technique et les habitudes prises par les utilisateurs⋅trices, elle est à même d’identifier les obstacles qui risquent de se présenter. Il est donc indispensable de l’inclure pleinement dans le choix du futur système d’exploitation.
Pendant plusieurs mois, toute l’équipe a été encouragée à installer et tester des distributions variées sur des PC de la collectivité, en ayant à l’esprit que l’ergonomie et l’intégration dans notre système d’information étaient des critères essentiels.
Dans un deuxième temps, chacun s’est penché sur les choix des autres. De mémoire Linux Mint, Elementary OS, Pop OS, Manjaro, Debian, Ubuntu et Zorin OS ont été présentés. Et c’est Zorin OS qui a fait l’unanimité.
Les critères mis en avant par l’équipe :
On mesure à quel point le choix s’est porté sur l’intégration dans notre environnement plutôt que sur les mérites techniques relatifs de l’une ou l’autre des distributions envisagées.
Avant d’initier l’installation de notre distribution dans un environnement forcément hybride, un gros travail (quasiment terminé aujourd’hui) a été nécessaire : inventaire (GLPI), prise de main à distance (MeshCentral), déploiement d’images (FOG project)… de nombreuses solutions ont dû être installées, paramétrées, testées, etc.
Pendant ce temps, un bêta-test incluant des personnels choisis (et notamment des décideurs), a permis d’identifier et de résoudre un certain nombre de problèmes et de valider concrètement le choix de notre solution.
En septembre 2024, le déploiement a commencé par un appel à volontariat. Les détails de la stratégie de migration sont disponibles à la fin de cet article.
À la date d’écriture de cet article, l’installation dans les écoles de la ville n’a pas commencé. Pour en comprendre les raisons, vous pouvez vous référer à cet article.
Image d’illustration : Zorin OS 17, de Artyom Zorin, sur Wikimedia Commons.
Licence : GPL.
30.09.2024 à 15:01
Nicolas Vivant
[NDT] Des années. Des années que j’explique que la complexité des mots de passe n’est pas déterminante et que demander de les changer à intervalles réguliers est une mauvaise idée. Enfin, un organisme officiel qui publie des recommandations conformes aux enjeux du moment (et qui ne datent pas d’hier).
Ce contenu est une traduction d’un article de Guru Baran paru le 27 septembre 2024 sur le site cybersecuritynews.com.
***
Le National Institute of Standards and Technology (NIST) a publié des lignes directrices actualisées pour la sécurité des mots de passe, marquant un changement important par rapport aux pratiques traditionnelles en matière de mots de passe.
Ces nouvelles recommandations, décrites dans la « publication spéciale 800-63B » du NIST, visent à renforcer la cybersécurité tout en améliorant l’expérience des utilisateurs.
L’un des changements les plus notables concerne la position du NIST sur la complexité des mots de passe. Contrairement aux pratiques de longue date, le NIST ne recommande plus l’application d’exigences arbitraires en matière de complexité des mots de passe, telles que le mélange de lettres majuscules et minuscules, de chiffres et de caractères spéciaux. L’accent est désormais mis sur la longueur du mot de passe, qui constitue le principal facteur de solidité du mot de passe.
« Les mots de passe plus longs sont généralement plus sûrs et plus faciles à retenir pour les utilisateurs », a déclaré Paul Turner, expert en cybersécurité au NIST. « Nous nous éloignons des règles complexes qui conduisent souvent à des schémas prévisibles et nous encourageons l’utilisation de phrases de passe longues et uniques ».
Le NIST recommande désormais une longueur de mot de passe minimale de 8 caractères, avec une forte préférence pour les mots de passe encore plus longs. Il est conseillé aux organisations d’autoriser des mots de passe d’au moins 64 caractères pour tenir compte des phrases de passe.
Un autre changement important est l’élimination des changements périodiques obligatoires de mots de passe. Le NIST affirme que les réinitialisations fréquentes de mots de passe conduisent souvent à des mots de passe plus faibles et encouragent les utilisateurs à effectuer des changements mineurs et prévisibles. Au lieu de cela, les mots de passe ne devraient être changés que lorsqu’il y a des preuves de compromission.
« Forcer les utilisateurs à changer régulièrement de mot de passe n’améliore pas la sécurité et peut même s’avérer contre-productif », explique M. Turner. « Il est plus efficace de surveiller les informations d’identification compromises et de n’exiger des changements qu’en cas de nécessité ».
Les nouvelles lignes directrices soulignent également l’importance de vérifier les mots de passe par rapport à des listes de mots de passe couramment utilisés ou compromis. Le NIST recommande aux organisations de tenir à jour une liste de mots de passe faibles et d’empêcher les utilisateurs de choisir le moindre mot de passe figurant sur cette liste.
En outre, le NIST déconseille l’utilisation d’indices de mots de passe ou de questions d’authentification basées sur la connaissance, car ils peuvent souvent être facilement devinés ou découverts par l’ingénierie sociale.
Pour le stockage des mots de passe, le NIST recommande d’utiliser le hachage salé avec un facteur d’inviolabilité qui rend les attaques hors ligne coûteuses en termes de calcul. Cette approche permet de protéger les mots de passe stockés même si une base de données est compromise.
Autres exigences à respecter :
Les lignes directrices soulignent également l’importance de l’authentification multifactorielle (AMF) en tant que couche de sécurité supplémentaire. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une exigence directe en matière de mot de passe, le NIST encourage vivement l’utilisation de l’AMF dans la mesure du possible.
Ces nouvelles recommandations ont été bien accueillies par de nombreux acteurs de la communauté de la cybersécurité. « Les directives actualisées du NIST sont conformes à ce que les chercheurs en sécurité préconisent depuis des années », a déclaré Sarah Chen, directrice technique de SecurePass, une société spécialisée dans la gestion des mots de passe. « Elles établissent un bon équilibre entre la sécurité et la facilité d’utilisation.
Au fur et à mesure que les organisations mettent en œuvre ces nouvelles lignes directrices, les utilisateurs peuvent s’attendre à voir des changements dans les politiques de mots de passe sur diverses plateformes et services. Bien qu’il faille un certain temps pour que tous les systèmes s’adaptent, les experts pensent que ces changements conduiront à une sécurité des mots de passe plus efficace à long terme.
Le NIST souligne que ces lignes directrices ne s’adressent pas uniquement aux agences fédérales, mais qu’elles constituent des pratiques exemplaires pour toutes les organisations concernées par la cybersécurité.
Les cybermenaces ne cessant d’évoluer, il est essentiel de se tenir au courant des dernières recommandations en matière de sécurité pour protéger les informations et les systèmes sensibles.
Image d’illustration : Debby Hudson sur Unsplash.
29.09.2024 à 14:01
Nicolas Vivant
Organiser un échange n’est pas toujours simple et nécessite parfois plusieurs allers-retours, chacun indiquant ses disponibilités avant de trouver un créneau commun. C’est là qu’intervient cal.com.
Cal.com est une plateforme de planification open-source qui facilite la gestion des rendez-vous et des réunions. Elle permet aux utilisateurs de synchroniser leurs calendriers existants pour éviter les conflits d’horaire et simplifier la prise de rendez-vous. Une version en ligne existe, qui permet de tester la solution. Elle se trouve ici. Elle est gratuite pour les particuliers, et certaines fonctionnalités ne sont disponibles qu’en version payante : gestion d’équipes, personnalisation au nom de la société, etc.
Cette solution a un énorme avantage : si elle sait gérer la plupart des agendas du marché (Microsoft, Google, etc), elle supporte aussi CalDav, un protocole standard généralement intégré dans les solutions de messagerie/calendrier open source. C’est, en partie, ce qui a motivé notre choix.
La version gratuite en ligne peut vous permettre de tester le logiciel et ses nombreuses fonctionnalités, mais elle n’est pas utilisable dans un cadre professionnel. Pour des questions de licence, bien sûr, mais aussi parce que, pour vérifier vos disponibilités et prendre des rendez-vous, cal.com va devoir accéder en écriture à votre agenda professionnel. On conçoit aisément ce qu’enregistrer identifiants et mots de passe professionnels sur un site géré par on-ne-sait-qui peut avoir de problématique.
Heureusement, cal.com est open source est peut-être installé sur un serveur en local (sources ici). Il repose sur Node.js et React. Il intègre la gestion d’équipe (c’est à dire la vérification des disponibilités dans plusieurs calendriers) en mode global (tout le monde doit être disponible pour qu’un rendez-vous soit possible) ou « round robin » (si une personne de l’équipe est disponible, un rendez-vous est proposé).
À Échirolles, nous utilisons cal.com dans trois types de cas :


Pour plus d’informations, n’hésitez pas à me contacter sur Mastodon.
28.09.2024 à 13:33
Nicolas Vivant
La veille technologique fait partie des missions de tout responsable informatique. Elle repose sur une bonne connaissance et une consultation régulière de de ressources disponibles en ligne, mais pas seulement. Il n’est pas rare que les usages évoluent au sein de la structure et que nous découvrions, en échangeant avec nos utilisateurs, de nouveaux outils. Problème : ils ne correspondent pas toujours aux recommandations du service informatique, sont parfois incompatibles avec le RGPD ou peuvent poser des problèmes de confidentialité (ou de sécurité).
La politique de la ville d’Échirolles privilégie l’utilisation de logiciels libres et une gestion responsable des données. Il est donc de notre devoir, quand un logiciel n’est pas compatible avec notre schéma directeur « Échirolles numérique libre »., de nous en préoccuper. Mais ces solutions naissent dans notre système d’information parce qu’elles correspondent à un besoin non couvert ou que les utilisateurs considèrent comme plus simple/plus efficace, etc. Interdire l’utilisation n’est donc pas satisfaisant du point de vue du service rendu : il convient de se mettre à la recherche d’alternatives qui sont mieux adaptées au projet de la structure.
Depuis quelques années, Canva est apparu dans nombre d’entreprises et de collectivités, son utilisation est rapidement devenue massive. Nous nous sommes donc mis à la recherche d’une solution crédible, open source, et qui permettrait d’apporter une réponse au besoin de nos employés. Il en existe de nombreuses, et le benchmarking n’a pas été simple. Mais une solution a fini par s’imposer :

Polotno se présente comme un clone de Canva. Il permet la création de présentations, posters ou création graphiques en local. Aucun compte n’est nécessaire et les productions ne sont pas conservées sur le serveur.
Il partage avec la solution propriétaire une interface simple et intuitive, l’accès direct à d’immenses bases de données d’icônes (Iconfinder et Noun Project), de photographies (Unsplash), et de nombreux modèles graphiques ou textuels.
Une version en ligne existe à l’adresse studio.polotno.com. Les créations sont conservées localement dans le cache du navigateur, ce qui est plutôt une bonne chose du point de vue de la confidentialité mais qui ne facilite pas le travail en équipe. En revanche, la possibilité d’exporter les créations (en format JSON) avec l’ensemble des éléments (photos, polices, etc.) permet de les transmettre facilement, et de les sauvegarder.
Petit couac : cette version en ligne est mal traduite en français et l’utilisateur est encouragé à créer un compte (payant) sur un cloud en ligne pour sauvegarder son travail. Heureusement, il s’agit d’un logiciel open source. Le code est accessible sous licence MIT. Nous avons donc fait le choix de créer une instance échirolloise de Polotno, correctement traduite et expurgée de ces éléments commerciaux.
J’en ai également installé une, auto-hébergée, pour mon usage personnel. Vous pouvez la tester en cliquant ici.
Quelques éléments ne sont pas encore à la hauteur (impossibilité, dans le module texte, de créer des listes), mais le logiciel évolue rapidement et les mises à jour apportent régulièrement des améliorations.
Sur la gestion des données personnelles par Canva (en anglais) :
Source image d’illustration : Roméo A. sur Unsplash (recadrée avec Polotno)