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Le seul blog optimiste du monde occidental


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06.03.2025 à 12:34

La philosophie du Blog de Paul Jorion : « Wo Es war, soll Ich werden »

Paul Jorion

Texte intégral (1458 mots)

Illustration par DALL·E

Le blog ici est entré il y a quelques jours dans sa 19e année. On y a parlé et on y parle, de multiples sujets. À tel point que certaines et certains sont pris de vertige. Dans la première année, alors que je discutais un jour d’anthropologie, une commentatrice s’est plainte ici : « Vous devriez vous concentrer plutôt sur ce que vous connaissez ? ». Jusque-là en effet, je n’avais fait qu’une seule chose : parler de finance, annoncer une crise majeure qui serait provoquée par un secteur obscur et sans grande importance économique : les prêts aux logement accordés aux gens de peu de moyens aux États-Unis. Je n’avais rien dit de la matière que j’avais enseignée pendant cinq ans au département d’anthropologie de l’université de Cambridge après y avoir été formé ainsi qu’à Bruxelles et à Paris.

Ensuite il a été beaucoup question sur le blog de la crise de l’euro axée sur la Grèce, puis du Brexit, puis de la menace fasciste que constituait Donald Trump, et enfin, récemment, de la Singularité enclenchée par l’intelligence artificielle générative.

J’avais annoncé la crise des subprimes. Lors de la crise de l’euro, mes vues n’ont pas été ignorées : on m’a fait témoigner devant des parlements, j’étais membre de deux commissions prestigieuses en France et en Belgique, j’étais chroniqueur sur BFM, dans les pages du Monde, et de L’Écho en Belgique. J’ai dit que le Brexit n’aurait pas lieu en raison de la catastrophe prévisible qu’il constituait, et que s’il devait cependant avoir lieu, il serait détricoté – comme c’est le cas aujourd’hui. J’ai consacré depuis 2015 des billets quasi quotidiens à la montée du fascisme aux États-Unis, orchestrée par le fils d’un militant du Ku Klux Klan dénommé Fred Jr. Trump. J’ai signalé l’avènement de la Singularité dans les jours qui suivirent le 14 mars 2023, sortie de ChatGPT 4. Certains s’évertuent bien sûr encore, deux ans plus tard, à affirmer que la Singularité aura peut-être lieu un jour, à un horizon difficile à cerner.

Pourquoi tant de sujets : parce qu’il s’agissait toujours de l’avenir ! Pourquoi des sujets aussi hétéroclites : parce que l’avenir présente de multiples facettes. Question en réalité plus cruciale encore : pourquoi cette litanie de récriminations ici sur le blog sur le glissement des sujets à la une, et dont la manifestation la plus récente est : « On ne parle plus ici que d’informatique, je m’en vais ! », parce que ce qui détermine de manière essentielle ce qui est en train de se passer se trouve tantôt ici, tantôt là : si la futurologie était une science certaine nous n’en serions pas là !

Mais pourquoi l’ébahissement quand je change de sujet parce que l’actualité s’est déplacée ? Parce que je m’intéresse en futurologue aux signaux faibles, bien avant que le sujet ne devienne d’une « actualité brûlante ». Je dis : « Voici ce qui se trame », je ne dis pas : « Voici ce qui fait du bruit en Landerneau ». Après, comme avec Trump en ce moment, je vous renvoie à ce que j’ai dit de ce qui se tramait, parce qu’il n’y a rien dans ce qui se passe qui n’était déjà écrit dans ce qui se tramait.

Le sens global de la démarche ? « Wo Es war, soll Ich werden », ce qui était inconscient viendra à la conscience, soit le principe sous-tendant la cure psychanalytique : ce qui se tramait sera un jour visible en surface.

Illustration par DALL·E

05.03.2025 à 21:15

L’allocution du Président de la République française ce soir à 20h

Paul Jorion

Texte intégral (766 mots)

Parvenir à décrire le piège dans lequel nous sommes tombés en à peine quelques semaines sans mentionner la trahison des États-Unis, sans dénoncer l’allégeance abjecte de Trump à Poutine, demande un certain talent. Quoi qu’il en soit, un Trump à la botte de Poutine, renversant des alliances vieilles d’un siècle, nous plonge dans une nouvelle « drôle de guerre » *, dont la déclaration qui nous a été faite par Trump, a été entérinée ce soir par Emmanuel Macron.

Les anti-américanistes primaires voient de l’eau apportée à leur moulin mais, source de dissonance cognitive pour eux, ils sont obligés de joindre à leur exécration, le nouveau compère des États-Unis : la Russie, pour laquelle il ne sont par ailleurs jamais à court d’excuses, de justifications, et autres circonstances atténuantes d’ordres divers.

* plus que probablement traduction maladroite en son temps de « phoney war », c’est-à-dire « guerre factice », par un brave Français fidèle à sa nation en étant peu doué pour les langues étrangères, qui a dû confondre « phoney war » avec « funny war » !

04.03.2025 à 09:18

Stupéfiant ! Les États-Unis interrompent leur aide militaire à l’Ukraine !

Paul Jorion

Texte intégral (763 mots)

Je n’ai pas plus d’influence aujourd’hui sur la situation géopolitique mondiale que je n’en avais hier mais je sais que le moment se rapproche pour moi d’un retour sur les plateaux de télé ou dans les studios de radio.

La ou le journaliste : « Monsieur Jorion, c’est stupéfiant ! Tout y est : le renversement des alliances ! Le suprémaciste blanc ! La dictature fasciste ! Trump, agent russe ! dans vos deux livres publiés en 2019 et 2020 ! »

Moi : « Oui, le même scénario que quand j’avais annoncé la crise des subprimes en 2005 avec 3 ans d’avance… »

La ou le journaliste : « La question que chacun se pose bien sûr aujourd’hui : pourquoi ne vous a-t-on pas écouté ? »

Moi : « Eh bien, j’ai vérifié avant de venir : vous faites partie des journalistes à qui ces livres ont été adressés en leur temps par le service de presse. Donc, à mon humble avis, vous connaissez la réponse. »

01.03.2025 à 14:32

École de Guerre – La guerre silencieuse et la paralysie des infrastructures, le 12 mars 2025 de 13h30 à 17h00

Paul Jorion

Texte intégral (2398 mots)

Illustration par DALL·E

La guerre silencieuse, telle que je l’ai décrite le 11 février dans un premier texte : La guerre silencieuse et la mobilisation stratégique à l’ère de la guerre des infrastructures, repose sur une stratégie de paralysie des infrastructures critiques plutôt que sur la destruction physique ou les pertes humaines. Cette approche, qui s’appuie sur des technologies de pointe comme l’intelligence artificielle (IA), les cyberattaques et l’exploitation des systèmes numériques, redéfinit les contours de la guerre aujourd’hui. Pour approfondir cette analyse, il est essentiel de se concentrer sur les mécanismes techniques et les points de vulnérabilité qui permettent à un adversaire de mener une telle guerre sans déclencher de violence directe.


1. La guerre par paralysie : Une approche systémique

La guerre silencieuse vise à déstabiliser une société en ciblant ses infrastructures critiques, sans nécessairement recourir à des armes cinétiques impliquant le recours à la force physique comme les armes, les explosifs et le combat direct. Les attaques se concentrent sur des systèmes interconnectés, où la perturbation d’un seul maillon peut entraîner un effet domino dévastateur. Les cibles stratégiques de choix sont les

  • Réseaux énergétiques : Une cyberattaque sur les systèmes SCADA (contrôle de surveillance et acquisition de données) des centrales électriques ou des réseaux de distribution peut provoquer des pannes d’électricité massives, paralysant les hôpitaux, les transports et les communications.
  • Systèmes de transport : Le sabotage des systèmes de contrôle des trains, des avions ou des ports peut bloquer les chaînes logistiques, entraînant des pénuries de biens essentiels.
  • Réseaux financiers : Une attaque sur les systèmes bancaires ou les bourses peut geler les transactions, provoquer des crises de liquidité et saper la confiance dans l’économie.
  • Infrastructures numériques : Les attaques sur les fournisseurs de cloud, les centres de données ou les réseaux de communication peuvent isoler des régions entières, rendant impossible la coordination des secours ou des réponses d’urgence.

Ces attaques ne nécessitent pas de destruction physique : elles exploitent les failles des systèmes numériques pour causer des perturbations systémiques. Par exemple, le groupe Volt Typhoon, agents de cyberguerre parrainés par la République populaire de Chine (RPC), a démontré sa capacité à infiltrer les réseaux informatiques des infrastructures critiques américaines, se positionnant pour désactiver des systèmes essentiels en cas de conflit.


2. Les outils de la guerre silencieuse : IA, cyberattaques et « Living off the Land »

Les acteurs de la guerre silencieuse utilisent des techniques sophistiquées pour éviter la détection et maximiser l’impact de leurs actions. Parmi ces techniques :

  • Vivre de la terre (Living Off The Land = LOTL) : Les attaquants utilisent des outils légitimes intégrés aux systèmes ciblés,
    comme PowerShell, WMIC (Windows Management Instrumentation Command-line) et RDP (Remote Desktop Protocol), pour exécuter des commandes malveillantes sans installer de logiciels suspects. Par exemple, PowerShell peut être utilisé pour extraire des données sensibles ou déployer des scripts malveillants, tandis que RDP permet de se déplacer latéralement dans un réseau après avoir compromis un système.
  • Exploitation des vulnérabilités : Les attaquants ciblent les failles des systèmes critiques, comme les routeurs, les pare-feux ou les systèmes SCADA, pour prendre le contrôle à distance. Par exemple, l’exploitation de vulnérabilités dans les équipements Fortinet ou Cisco permet d’accéder aux réseaux OT (Operational Technology) et de manipuler des systèmes physiques, comme les HVAC (systèmes de chauffage, ventilation et climatisation) ou les contrôles industriels.
  • Persistance à long terme : Les groupes comme Volt Typhoon maintiennent un accès clandestin aux réseaux pendant des années, se contentant de surveiller et de cartographier les systèmes pour une action future. Cette approche permet de minimiser les risques de détection tout en préparant des attaques dévastatrices au moment opportun.

3. La résilience comme clé de la défense

Pour contrer une guerre silencieuse, la résilience des infrastructures est primordiale. Cela implique de :

  • Décentraliser les systèmes critiques : En évitant les points de défaillance uniques, on réduit le risque de paralysie totale. Par exemple, des micro-réseaux électriques locaux peuvent continuer à fonctionner même si le réseau national est compromis.
  • Renforcer la cybersécurité : Les organisations doivent adopter des mesures robustes, comme l’authentification multifacteur (MFA), la segmentation des réseaux et la surveillance continue des activités suspectes. Les systèmes OT doivent être isolés des réseaux IT pour limiter les risques de propagation.
  • Investir dans l’IA défensive : L’IA peut être utilisée pour détecter les anomalies dans les systèmes et réagir en temps réel aux menaces. Par exemple, des algorithmes peuvent identifier des comportements inhabituels dans les logs d’accès ou les flux réseau, signalant une intrusion potentielle.
  • Préparer des plans de continuité : Les gouvernements et les entreprises doivent élaborer des scénarios de crise et des protocoles de réponse rapide pour maintenir les services essentiels en cas d’attaque. Cela inclut des plans de secours pour les systèmes énergétiques, les transports et les communications.

4. Les défis de la mobilisation dans une guerre silencieuse

La mobilisation dans une guerre silencieuse diffère radicalement de celle d’un conflit cinétique. Elle nécessite :

  • Une coordination civilo-militaire : Les gouvernements doivent collaborer étroitement avec les acteurs privés qui gèrent les infrastructures critiques, comme les fournisseurs d’énergie, les opérateurs de télécommunications et les entreprises technologiques. En cas de crise, ces partenariats permettent de réquisitionner rapidement les ressources nécessaires pour maintenir les services essentiels.
  • Des cyber-réserves : Tout comme les réserves militaires, les nations doivent constituer des réserves de cyberdéfenseurs capables de répondre aux attaques en temps réel. Ces experts peuvent être mobilisés pour sécuriser les réseaux, analyser les menaces et restaurer les systèmes compromis.
  • Une culture de la résilience : Les citoyens doivent être sensibilisés aux risques de la guerre silencieuse et formés pour réagir en cas de perturbation des services. Par exemple, des campagnes d’information peuvent expliquer comment fonctionner en mode dégradé (sans électricité, sans internet, etc.).

5. Conclusion : Une guerre invisible mais omniprésente

La guerre silencieuse représente une menace existentielle pour les sociétés modernes, car elle cible les fondements mêmes de leur fonctionnement. Contrairement aux conflits traditionnels, elle ne laisse pas de traces visibles, mais ses effets peuvent être tout aussi dévastateurs. Les lumières qui s’éteignent, les trains qui s’arrêtent, les comptes bancaires gelés – ces scénarios ne sont pas de la science-fiction, mais des réalités potentielles dans un monde où les infrastructures sont de plus en plus interconnectées et vulnérables.

Pour faire face à cette menace, les nations doivent repenser leur approche de la défense, en intégrant la cybersécurité, la résilience systémique et la mobilisation civile dans leurs stratégies globales. La guerre silencieuse ne se gagne pas sur les champs de bataille, mais dans les salles de contrôle, les centres de données et les communautés locales. Il est impératif que les populations prennent conscience de l’éventualité de guerres non-cinétiques et s’y préparent.

=====

– Joint Cybersecurity Advisory : PRC State-Sponsored Actors Compromise and
Maintain Persistent Access to U.S. Critical
Infrastructure
, le 7 février 2024

– RAND : Artificial General Intelligence’s Five Hard National Security Problems, février 2025

Illustration par DALL·E

01.03.2025 à 12:19

L’interminable guerre civile européenne touche-t-elle à sa fin ?

Paul Jorion

Texte intégral (913 mots)

Illustration par DALL·E

Le chef de la politique étrangère de l’UE, Kaja Kallas, a déclaré que « le monde libre a besoin d’un nouveau leader ».

Il ne faudra heureusement pas aller chercher très loin : M. Volodymyr Zelensky, en tenant tête hier à deux marionnettes du Président Poutine, a montré qu’il faisait parfaitement l’affaire.

Le peuple américain, décrété laquais de la Russie par son Président et son Vice-Président, s’en accommodera-t-il ? On verra bien. En attendant, Trump et Vance sont en train de réussir ce que des millénaires ont échoué à faire : donner à l’Europe une identité. Ce serait une ruse de la Raison parmi les plus superbes si ces deux voyous avaient réussi hier à mettre fin à ce que Keynes qualifiait d’« interminable guerre civile européenne ».

Illustration par DALL·E

28.02.2025 à 22:04

The Guardian : « Trump bat en retraite dans la lutte contre les cybermenaces russes », le 28 février 2025

Paul Jorion

Texte intégral (751 mots)

The Guardian : L’administration Trump bat en retraite dans la lutte contre les cybermenaces russes, le 28 février 2025

Des incidents récents indiquent que les États-Unis ne considèrent plus la Russie comme une menace pour la cybersécurité, ce qui constitue un changement radical : « Poutine est désormais au cœur du système ».

27.02.2025 à 15:19

Gene Hackman (1930-2025)

Paul Jorion

Lire la suite (400 mots)



27.02.2025 à 10:43

L’IA a atteint ses limites !

Paul Jorion

Texte intégral (987 mots)

Illustration par DALL·E

Vous souvenez-vous de ces commentateurs pontifiant que les grands modèles de langage (LLM) ne sont que des « perroquets statistiques », que les progrès de l’IA « ralentissent », que les données permettant à ces modèles d’apprendre sont « épuisées » et que, de manière générale, « l’IA a atteint ses limites » ?

Que sont-ils devenus ?

Si on ne les entend plus, c’est parce qu’ils ne révéleraient plus par leurs commentaires que deux choses : leur déconnexion avec l’actualité et leur incompétence en matière d’IA générative.

Il ne se passe de jour qu’on ne nous annonce un nouveau modèle de LLM ayant dépassé tous les autres. Ces trois semaines les plus récentes : OpenAI o3-mini-high dépassé par DeepSeek-R1, lequel est dépassé par Grok 3, qui lui-même mord la poussière à la sortie de Claude 3.7, lequel sera incessamment ridiculisé par OpenAI o5, et DeepSeek-R2, etc.

Les données n’ont pas été épuisées : les IA, par leur réflexion au cours de leur auto-apprentissage par défis lancés à soi-même, produisent de nouvelles données (« données synthétiques ») de meilleure qualité que celles générées par des humains. Lesquels humains jettent l’éponge quand il s’agit de définir désormais des bancs-tests et des comparatifs pour ces IA et envisagent de confier entièrement à celles-ci le soin de déterminer comment s’évaluer elles-mêmes.

Vous souvenez-vous de moi-même affirmant ici il y a deux ans que ces IA avaient toujours besoin d’humains pour formuler les bons « prompts » tirant d’elles le meilleur ? Vous souvenez-vous de moi-même affirmant ici il y a seulement un mois ou deux que si la programmation des machines est excellente, il faudrait encore de bons programmeurs pour les cornaquer ? Tout cela appartient désormais au passé.



Illustration par DALL·E

27.02.2025 à 01:43

L’univers impitoyable des marchés boursiers !

Paul Jorion

Texte intégral (1275 mots)

CENSURÉ

Illustration par DALL·E 

Le jeton commercialisable (généralement surnommé « cryptomonnaie »), lancé par le Président Trump, son $TRUMP « memecoin », a perdu 83% de son cours de lancement. Trump Media & Technology Group Corp., la société parente de Truth Social, le « médium social » de Trump, a perdu 22% de sa valeur au cours des 7 derniers jours de marché.

Les marchés financiers sauraient-ils quelque chose que nous ignorons mais qu’ils pressentent, à l’instar des bêtes sauvages à la veille d’un tremblement de terre ? J’y ai pensé hier quand ChatGPT a qualifié Trump d’« ancien Président » dans la réponse qu’il ou elle faisait à l’une de mes questions. Les intelligences artificielles partageraient-elles le don de prescience des bêtes sauvages ?

P.S. DALL·E a refusé d’illustrer le court billet ci-dessus parce que le nom « Trump » s’y trouvait. Mes tentatives de lui faire honte sont restées sans effet. Fin négociateur il m’a affirmé que je serais de mauvaise fois si je niais qu’un PowerPoint puisse également faire l’affaire. Le voici :

📉 Cryptocurrency Market Decline Overview (2025)

💵 $TRUMP Memecoin Performance

  • Launch Date: January 17, 2025
  • Initial Surge: 🚀 Peaked at $75 per token shortly after launch
  • Current Price: 📉 $13.13 – an 80% decline from peak

🐶 Meme Coin Market Capitalization

  • Peak (Dec 2024): 💰 $137 billion
  • Current (Feb 2025): 💸 $56.2 billion (59% decline)
  • Key Factors:
    • 📉 Investor skepticism
    • 🚫 Scandals involving politician-endorsed coins
    • 📰 Negative media attention

Bitcoin Performance

  • All-Time High (Jan 2025): 💎 $109,000
  • Current Price: 🔻 $87,200 (20% decline)
  • Contributing Factors:
    • 🏦 Economic uncertainty
    • 🔒 High-profile crypto thefts
    • 🐻 Market correction pressures

⚠ What’s Driving the Downturn?

  • 🕵️‍♂️ Scandals & Controversies: High-profile losses in meme-based tokens
  • 🔓 Security Concerns: Spike in large-scale cryptocurrency thefts
  • 🧾 Regulatory Pressure: Stricter rules affecting investor sentiment

PowerPoint par DALL·E 

26.02.2025 à 18:03

La Corée du Sud à la croisée des chemins, par PiBi

Paul Jorion

Texte intégral (1755 mots)

Illustration par DALL·E

La Corée du Sud est confrontée à des choix stratégiques majeurs dans un contexte d’instabilité politique et de profondes mutations de l’ordre international. À la suite de l’instauration de la loi martiale, le débat sur la destitution du président se poursuit, son issue étant susceptible de modifier fondamentalement la politique étrangère et de sécurité du pays.

Si le parti conservateur se maintient au pouvoir, il renforcera l’alliance avec les États-Unis et approfondira la coopération avec le Japon. Cependant, il devra faire face aux exigences d’augmentation des dépenses de défense et aux pressions réclamant le retrait des troupes américaines. Parallèlement, le Japon consolidera son rôle stratégique en Asie du Nord-Est et demeurera un partenaire clé des États-Unis. En revanche, une victoire du parti progressiste Démocratie entraînerait probablement un éloignement des États-Unis au profit d’un rapprochement avec la Chine et la Corée du Nord. Cette réorientation pourrait provoquer des pressions économiques sur la Corée du Sud, qui risquerait alors d’être marginalisée des principales chaînes d’approvisionnement de l’industrie américaine. De plus, une coopération renforcée avec la Chine pourrait l’amener à soutenir le principe de la « Chine unique », accentuant les tensions autour de sa position sur Taïwan, question cruciale pour l’avenir des relations sino-sud-coréennes et des liens avec les États-Unis.

Le second mandat de l’administration Trump est davantage centré sur la doctrine « America First », exigeant des alliés qu’ils assument une plus grande part des coûts. Plutôt que de jouer un rôle de leader pour la stabilité mondiale, la politique américaine privilégie désormais ses intérêts nationaux, n’intervenant que dans des régions jugées stratégiquement cruciales. Pour mettre fin à la guerre russo-ukrainienne, Trump négocie directement avec Poutine sans la participation de Zelensky, conditionnant l’accord à l’accès à des ressources minérales stratégiques, dont les terres rares. Face à cette situation, l’Ukraine envisage de se doter d’armes nucléaires si son adhésion à l’OTAN échoue, alimentant de nouvelles tensions dans l’ordre mondial.

Sur le plan économique, Trump privilégie les pressions sur la Corée du Sud au détriment de la coopération en matière de sécurité. Un rapprochement de Séoul avec Pékin risquerait de provoquer de sévères représailles économiques. À l’inverse, maintenir l’alliance avec Washington pourrait entraîner la relocalisation des investissements sud-coréens vers les États-Unis et l’imposition de droits de douane plus élevés. Bien qu’ouvert au dialogue avec la Corée du Nord, Trump, pas plus que dans le cas de l’Ukraine, définit sa stratégie régionale sans concertation directe avec Séoul.

Or, la coopération militaire entre la Corée du Nord et la Russie constitue une menace grandissante pour la sécurité sud-coréenne. Pyongyang bénéficie de technologies militaires russes, finance ses activités par le cyberpiratage et les manigances financières, et fournit des troupes en soutien à la Russie en Ukraine. Des soldats Nord-coréens récemment capturés en Ukraine ont demandé l’asile en Corée du Sud, ajoutant une nouvelle dimension aux relations intercoréennes.

Les provocations militaires nord-coréennes risquent de se multiplier. Sans un renforcement de ses défenses, la Corée du Sud est de plus en plus vulnérable à des cyberattaques et exposée à une escalade des tensions. Néanmoins, une réponse strictement militaire ne suffira pas à stabiliser la péninsule. Un équilibre diplomatique est nécessaire, alliant dialogue stratégique et prévention des provocations. La dépendance accrue de Pyongyang à Moscou pourrait ainsi être exploitée comme levier diplomatique.

La Chine, quant à elle, reste silencieuse sur la destitution du président sud-coréen tout en poursuivant ses propres objectifs stratégiques. Des accusations d’ingérence chinoise dans les élections sud-coréennes viennent encore compliquer l’équilibre politique régional.

Dans ce contexte, l’indépendance économique et militaire de la Corée du Sud ne relève plus d’un simple choix diplomatique, mais d’une nécessité vitale. Neuvième exportateur mondial de matériel de défense en 2024, le pays dispose d’une capacité militaire robuste. L’opinion publique se montre de plus en plus favorable à la constitution d’un arsenal nucléaire, face aux incertitudes entourant les garanties de sécurité américaines. Cependant, cette option pourrait susciter une forte opposition internationale et nuire aux relations avec les États-Unis, le Japon et la Chine.

Pour préserver ses intérêts, la Corée du Sud doit diversifier ses échanges commerciaux et ses investissements, tout en élargissant sa coopération avec l’Asie du Sud-Est, l’Europe et le Moyen-Orient. L’autonomie dans des secteurs stratégiques tels que les semi-conducteurs, l’intelligence artificielle et la défense devient cruciale. Par ailleurs, une approche diplomatique réfléchie est nécessaire pour régler les contentieux historiques avec le Japon et ajuster la coopération avec l’OTAN et les principaux pays européens.

Si la Corée du Sud persiste dans une posture passive, se contentant de suivre les grandes puissances, elle aggravera son instabilité diplomatique, économique et sécuritaire. Le moment est venu pour elle de tracer sa propre voie, d’élaborer sans tarder un plan stratégique clair et résolu. Cette décision ne se limite pas à un choix de politique étrangère : elle engage la survie et la souveraineté même du pays.

Illustration par DALL·E

26.02.2025 à 10:45

« Flatte, puis résiste ! »

Paul Jorion

Texte intégral (1048 mots)

Illustration par DALL·E

« Flatte, puis résiste ! », c’est la manière dont un article du Guardian a caractérisé la tactique d’Emmanuel Macron durant sa rencontre avec Trump avant-hier.

Keir Starmer, le Premier ministre britannique, a recours à une autre manière de séduire Trump avant leur rendez-vous de demain. En coupant hier dans le budget de l’aide internationale pour allouer les fonds à la défense du territoire, il a posé un geste trumpien : « Nous d’abord ! ».

Quelles sont les qualités d’un bon chef d’État ? Avoir lu L’art de la guerre de Sun Tzu (6e siècle av. J-C) et les Discours sur la première décade de Tite-Live * (± 1517) de Machiavel.

Si Trump savait lire, il aurait plutôt lu de Machiavel, Le Prince et son « Moi d’abord ! ». Nous saurons, avant la fin de l’année certainement, laquelle de ces lectures – en acte ou en puissance – est la plus payante.

* « Dans cet ouvrage, Machiavel analyse les dix premiers livres de l’Histoire de Rome depuis sa fondation de Tite-Live, en tirant des leçons sur la politique, la guerre et la constitution des républiques. Contrairement à Le Prince, qui se focalise sur les monarchies, les Discours mettent en avant les vertus des républiques et l’importance des institutions pour préserver la liberté et la stabilité de l’État. Machiavel y souligne également la pertinence des enseignements de l’histoire romaine pour comprendre et guider les affaires politiques de son temps. » (ChatGPT 4o).

Illustration par DALL·E

24.02.2025 à 23:54

Géopolitique : Faites vos jeux ! par « un lecteur »

Paul Jorion

Texte intégral (1108 mots)

Illustration par DALL·E

Poutine s’est lancé le premier en se disant que devant une Europe apathique droguée par une énergie bon marché, la Chine coincée avec son capitalisme sous amphétamine en perpétuel besoin de nouveau marché et de ressources et les USA déboussolés avec déjà plus de trente ans sans un grand méchant contre qui lancer son complexe militaro-industriel, c’était le bon moment pour démarrer la reconquête de son espace vital.

Ne pas oublier la COVID-19 qui s’invite aux festivités, faisant cafouiller le capitalisme chinois, se noyer les USA dans leurs mensonges, temporiser la Russie et brexiter l’Europe.

La Chine a besoin des autres pour fourguer sa camelote, les USA n’ont besoin de personne, Israël renvoie à l’Europe le prix de sa lâcheté/culpabilité pendant la IIᵉ, et la Russie avec son marché interne ridicule n’a pu que produire du capitalisme mafieux.

L’irruption des milliardaires au sommet de l’État des USA signe la fin du capitalisme pour une rétrogradation inexorable en une vulgaire ploutocratie.

Dans cette débandade, l’Europe plurielle et faible est la seule à pouvoir proposer des solutions pour négocier l’effondrement en cours (la dialectique du Maître et de l’Esclave).

Illustration par DALL·E

24.02.2025 à 18:11

Roberta Flack (1937-2025)

Paul Jorion

Texte intégral (580 mots)

* A parte : « The First Time Ever I Saw Your Face » : une chanson de Ewan MacColl, rappelons-le.

Ewan MacColl (né James Henry Miller ; 25 janvier 1915 – 22 octobre 1989) était un chanteur, auteur-compositeur, dramaturge et activiste britannique, connu pour son influence profonde sur le renouveau de la musique folk britannique du milieu du XXe siècle. Né de parents écossais à Salford, en Angleterre, MacColl était profondément enraciné dans la culture et la politique de la classe ouvrière, ce qui a façonné une grande partie de son œuvre artistique.

Digression dans l’a parte : Comme vous le savez, de toutes mes expériences, c’est celle-ci qui m’a essentiellement fait la personne que je suis.

23.02.2025 à 11:28

Température « ressentie » et « point de rosée » : deux grands mystères de la nature !

Paul Jorion

Texte intégral (1258 mots)

Illustration par DALL·E

Bon, comme on est dimanche et que l’actualité est au point mort (ah ! ah !), une question de vie quotidienne.

L’autre matin, je sors de chez moi et pour savoir si je me suis habillé comme il faut, je me demande quelle température il fait. Je suppose que vous êtes comme moi, et qu’à un ou deux degrés près, on tombe généralement juste. Ce coup-là, oui : 7° comme me le confirme mon téléphone mais il ajoute – et vous avez dû voir ça : « Ressenti -2°).

« Ressenti -2° » ? Non ! 7° qui sont ressentis comme … 7° ! D’où sort cette cornichonnerie que j’aurais l’impression qu’en réalité il gèle ?

J’ai regardé sur le blog si nous avions déjà discuté de cela. Pas vraiment : « tangenciellement » comme on dit, durant une canicule où on a discuté évaporation à propos de « ventilateur ou clim' », ça se trouve ici.

Pourquoi ai-je envie de parler de ça ce matin ? Parce qu’hier j’ai trouvé sur mon téléphone : « Point de rosée : 9° » et au lieu de demander à un ami génératif ce que cela pouvait signifier et pourquoi cela pouvait avoir la moindre importance, c’est dans un rêve cette nuit que j’ai tenté de percer le mystère du point de rosée. Vainement, vous vous en doutez. Mais sur cette délicate question – j’en suis sûr – vous allez également m’éclairer !

Illustration par DALL·E

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