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18.05.2024 à 07:52

Un patch Sanofi bidon validé par le comité des Jeux Olympiques

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Le Youtubeur G Milgram tire la sonnette d’alarme avec l’aide de plusieurs pharmaciens concernant une nouvelle marque lancée par Sanofi en partenariat avec les Jeux Olympiques. Un patch « miracle » qui soignerait les douleurs par « infrarouge » sans composant médical… Du « bullshit » commercial, selon des pharmaciens, qui fait tâche mais promet de rapporter beaucoup d’argent grâce aux […]

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Texte intégral (1350 mots)

Le Youtubeur G Milgram tire la sonnette d’alarme avec l’aide de plusieurs pharmaciens concernant une nouvelle marque lancée par Sanofi en partenariat avec les Jeux Olympiques. Un patch « miracle » qui soignerait les douleurs par « infrarouge » sans composant médical… Du « bullshit » commercial, selon des pharmaciens, qui fait tâche mais promet de rapporter beaucoup d’argent grâce aux J.O. de Paris.

Décidément, les scandales qui entourent ces J.O. commencent à se faire nombreux. Le dernier en date concerne un nouveau produit lancé par le géant de la Big Pharma : Sanofi. Initiv est un nouveau patch collant à « Biologie Augmentée » lancé en partenariat officiel avec les Jeux Olympiques 2024. Sans actif médicamenteux, celui-ci promet de soulager les douleurs en renvoyant les émissions naturelles d’infrarouges de la peau. Tout ce verbiage pour dire que ce simple autocollant hors de prix va garder un peu de chaleur de la peau et la renvoyer vers la zone concernée avec la promesse de soulager quelques douleurs. C’est du moins ce qu’affirme la marque.

Sanofi n’a pas fait dans la dentelle. Avec un plan marketing agressif envoyé à tous les pharmaciens de France à l’occasion des J.O., il est question de convaincre le consommateur de l’efficacité « prouvée » du patch. À ce propos, les patchs sont en vogue depuis quelques temps. On en trouve pour absolument tout. Ils ne coûtent absolument rien à produire mais promettent d’importants profits pour leurs inventeurs. Selon des documents promotionnels ayant fuité, le marché du patch pèserait quelques 400 millions d’euros. Le tout consistant surtout à convaincre le consommateur de leurs pouvoirs de guérison qui, la plupart du temps, n’existent que dans notre imaginaire.

Des pharmaciens en colère

Plusieurs pharmaciens – avec un minimum de conscience professionnelle – ont naturellement réagit à l’arrivée de ce produit sur leur marché. Il existe déjà des produits « sans effet réel » en pharmacie, mais c’est peut-être la première fois qu’une énorme société comme Sanofi s’infiltre dans ce marché douteux, brouillant toujours un peu plus les cartes, et créant toujours plus de méfiance chez le consommateur.

Un pharmacien anonyme explique : « En tant que professionnel de santé, je trouve ça scandaleux de vendre en pharmacie ce genre de produit sans réel fondement scientifique. Notre conseil à un poids non-négligeable sur la santé des gens, et je ne veux pas me faire charlatan au nom du pognon des grands groupes pharmaceutiques censés respecter une certaine déontologie et pratiquer une rigueur scientifique exemplaire » …

Un autre témoigne : « Je sais bien qu’en pharmacie on trouve tout un tas de conneries (homéopathie, fleurs de Bach,…) mais généralement elles ne viennent pas des mêmes entreprises que celles des médicaments. J’aimerais qu’on garde des limites claires !« .

Afin de valider ces doutes quant à l’efficacité du patch Sanofi, G Milgram a également contacté plusieurs scientifiques. Ceux-ci craignent le plus souvent de répondre avec leur identité affichée, de peur de conséquences professionnelles futures. Ainsi, leur identité reste protégée par le secret des sources.

« C’est simple, je doute fortement que de simples infrarouges aient des vertus thérapeutiques. Et si tel est le cas, je doute encore plus que notre rayement naturel puisse avoir le même effet qu’un principe actif anti-inflammatoire. (…) Comment prouver l’efficacité d’un tel patch sur 5 jours d’utilisation pour soulager une douleur aiguë. La définition même d’une douleur aiguë est d’être présente sur une courte durée. La douleur peut parfaitement disparaître d’elle même. » explique une pharmacienne d’officine qui ne recommande pas le patch.

« Le représentant de Sanofi est venu nous « former » sur le patch. Je lui explique les principes physiques qui contredisent ce qu’il avance. Il m’explique que ça marche bien car les ostéopathes l’utilisent depuis longtemps. Quand je lui explique que les ostéopathes sont des escrocs ésotériques, il me répond que je ne suis qu’un petit pharmacien et que je ne crois qu’aux principes actifs » (…) témoigne un autre spécialiste.

« C’est de la merde. Des termes marketing aussi débiles que ma tante avec son kevlar à la piscine. »

« La technique marketing est typique des gros laboratoires. On joue sur les ambiguïtés du vocabulaire. Dans les douleurs musculaires, la chaleur aide à soulager. Le laboratoire parle d’infrarouge pour ne pas dire « chaleur » et paraître plus scientifique. Oui, je comprends le fonctionnement du patch mais comme pour la crème Guerlain, on prend des procédés biologiques et physiques, on les sort du contexte et on les passe dans la boite magique de la communication pour présenter ça comme une avancée majeure. » explique un autre scientifique, expert en Neuroscience et Biologie moléculaire.

Un dernier chercheur ne mâche pas ses mots : « C’est de la merde. Des termes marketing aussi débiles que ma tante avec son kevlar à la piscine. Le truc est une arnaque, point barre. Un dispositif médical avant d’être développé et d’être sur le marché naît grâce aux gens du marketing – je les adore ! Ce sont eux qui t’expliquent concrètement qu’un marché existe, qu’on est déjà en retard, et que pour obtenir leur bonus, il faut trouver quelque chose et très vite.« 

Bref, on l’aura compris, les scientifiques rigolent jaune à la vue de ce nouveau produit qui promet pourtant de faire le buzz pendant ces Jeux Olympiques tout aussi commerciaux. Mais n’est-ce finalement pas ce que sont devenus les J.O. dans le cadre sociétal actuel ? Une vaste publicité à ciel ouvert qui permet par ailleurs de forcer d’importantes dépenses collectives à l’heure de l’austérité ? Ou comment faire tourner une machine économique à bout de souffle tout en se plaignant des limites de notre civilisation ultra-consommatrice et polluante. Bref, vivement un patch pour soigner le capitalisme de sa folie.

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17.05.2024 à 18:09

Victoire : relaxe d’un militant antipub face à JCDecaux

Sharon H.

Vendredi 3 mai 2024, Tristan, militant pour le climat, est jugé à Besançon pour avoir réalisé des opérations antipub dans l’agglomération bisontine. Il est relaxé par le tribunal qui estime que le condamner serait un frein à sa liberté d’expression. Récit d’une journée au tribunal C’est tôt au matin du vendredi 3 mai 2024 que […]

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Texte intégral (2701 mots)

Vendredi 3 mai 2024, Tristan, militant pour le climat, est jugé à Besançon pour avoir réalisé des opérations antipub dans l’agglomération bisontine. Il est relaxé par le tribunal qui estime que le condamner serait un frein à sa liberté d’expression. Récit d’une journée au tribunal

C’est tôt au matin du vendredi 3 mai 2024 que des militantes et militants de plusieurs collectifs (Alternatiba, ANV Cop 21, Extinction Rebellion) se retrouvent. 

Croissants et café sont de mise pour organiser une action de soutien à leur camarade Tristan, jugé le jour même au tribunal de Besançon pour avoir retiré des pubs des abribus et sucettes de la ville. 

“Il y a une heure où protester ne suffit plus : après la philosophie, il y a l’action.”

Statue de Victor Hugo et affiches revendicatives. ⒸExtinction Rebellion Besançon

Une trentaine de personnes se sont rassemblées pour une conférence de presse à 9h30 devant la statue de Victor Hugo à quelques pas du Tribunal Judiciaire. Des pancartes ont été préparées pour l’occasion et entourent la table installée pour la conférence de presse. Entre autres cette citation des Misérables de Victor Hugo : “Il y a une heure où protester ne suffit plus : après la philosophie, il y a l’action.”

Plusieurs prises de paroles se succèdent jusqu’à 10h avec notamment Thomas Bourgenot, chargé de plaidoyer pour l’association RAP : Résistance à l’Agression Publicitaire qui sera cité comme témoin par la défense.

À la suite de la conférence de presse, un tapis de publicités est déroulé jusqu’au tribunal et il est demandé à l’assemblée de faire silence pour assister à une performance artistique des Red Rebels qui guideront ensuite le prévenu. Quatre personnes vêtues de rouge arrivent ainsi devant la conférence de presse et la procession solennelle, lente et silencieuse entoure Tristan jusqu’à l’entrée du tribunal.

Performance des Red Rebels avant accompagnement de Tristan jusqu’au Tribunal Judiciaire. ⒸExtinction Rebellion Besançon

À l’intérieur du tribunal 

C’est à 15h20 que le procès commence pour Tristan et son avocat Maître Bastien Poix du barreau de Dijon. La partie civile, l’entreprise JC Décaux, n’est pas représentée. Le témoin Thomas Bourgenot est accepté et conduit dans une autre pièce pour ne pas assister au début des échanges. 

Procession solennelle sur le tapis d’affiches publicitaires jusqu’au tribunal judiciaire de Besançon. ⒸExtinction Rebellion Besançon

Tristan est accusé d’avoir retiré environ 200 affiches des abribus et sucettes de Besançon sur une période allant du 21/08/2023 au 19/09/2023 ainsi que d’y avoir apposé une inscription à l’encre indélébile. Il est également poursuivi pour refus de se soumettre à un prélèvement biologique. La partie civile a transmis un devis pour les dégradations s’élevant à 3424,29€

Le juge interroge le prévenu sur ces faits. Le militant reconnaît avoir réalisé une action d’antipub dans la nuit du 3 au 4 septembre 2023. Il reconnaît avoir ouvert les abribus et sucettes grâce à une clé adaptée, retiré les publicités, inscrit un message grâce à un stylo indélébile et refermé les abribus et sucettes. Il ne reconnaît pas les autres actions antipub qu’on lui impute ni la dégradation du matériel.

Il explique au tribunal comment se déroule une action antipub, quelle clé est utilisée :On la trouve en magasin de bricolage, il s’agit d’une clé allen de diamètre 10 percée, tout le monde peut s’en procurer, c’est la même que celle utilisée par les équipes de JC Decaux donc on ne dégrade pas la serrure”, puis comment l’encre des marqueurs est nettoyée simplement à l’acétone sans dégrader le support.

Accompagnement de Tristan jusqu’au Tribunal Judiciaire de Besançon. ⒸExtinction Rebellion Besançon

Le témoin est ensuite rappelé dans la salle pour être entendu. M. Bourgenot indique que l’association RAP pour laquelle il est chargé de plaidoyer existe depuis 1992 et que depuis cette époque il n’y a pas eu beaucoup d’évolution positive au niveau des publicités. Il appuie sur le fait que beaucoup essaient de légiférer, mènent des pétitions et des marches mais que cela ne fonctionne pas.

Par exemple, la Convention Citoyenne pour le Climat a désigné la publicité comme un levier majeur pour la préservation de l’environnement. Onze de leurs propositions concernaient la publicité”, il indique que ces propositions comme beaucoup d’autres ont été édulcorées voire simplement ignorées lors de l’étape de mise en place par le gouvernement.

Il cite également le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) qui demande une diminution de la publicité ou encore RTE (gestionnaire du réseau de transport d’électricité) et le CESE (Conseil économique, social et environnemental) qui demandent à légiférer sur le sujet, en particulier sur la consommation énergétique des panneaux publicitaires. Pour conclure son témoignage, M. Bourgenot ajoute On comprend que des citoyens qui ne se sentent pas entendus en viennent à faire de la désobéissance civile ».

Suite au témoignage, le prévenu revient à la barre et Madame la procureure offre un moment assez lunaire à l’auditoire en appuyant sur “l’insécurité dans l’espace publique par manque de lumière” car le prévenu débranche les éclairages des abribus en enlevant les publicités. Ce à quoi le prévenu répond qu’il y a l’éclairage public. Le juge d’enchaîner en interrogeant le prévenu avec un soupçon d’ironie Vous n’êtes pas contre l’éclairage publique? sous les rires étouffés de la salle.

Madame la procureure demande à ce que le prévenu soit condamné à 5000 euros avec sursis pour dégradation de bien appartenant à autrui pour les faits s’étalant du 21/08/2023 au 19/09/2023 car “l’écriture est la même”. Elle demande en sus un stage de citoyenneté aux frais du prévenu à réaliser dans les six mois ou deux mois d’emprisonnement si ce stage n’était pas réalisé pour le refus de se soumettre à un prélèvement biologique. Vue la situation du prévenu, elle ne s’oppose pas à la non inscription au B2 (casier qui est consulté par l’employeur lorsqu’une personne postule dans certains environnements comme l’éducation par exemple).

Dans son intervention finale, Maître Poix, avocat de la défense, revient sur les raisons qui ont poussé le prévenu à faire cette action. Il indique que chaque personne en France subit “1000 à 1500 stimulis publicitaires par jour. Il demande à ce que son client ne soit pas tenu responsable pour des faits qu’il n’a pas reconnus sur une période d’un mois mais uniquement sur les faits de la nuit du 3 au 4 septembre 2023. Indiquant à la procureure que l’OPJ à [son] sens n’est pas graphologue”. Maître Poix propose au juge deux voies possibles de relaxe, une première pour “état de nécessité” et une seconde pour “liberté d’expression”.

Conférence de presse. De gauche à droite : Tristan, prévenu. Un militant d’Alternatiba. Thomas Bourgenot de la RAP. Un militant d’ANV Cop 21. ⒸExtinction Rebellion Besançon

Le prévenu a droit à un dernier mot avant la délibération et en profite pour compléter l’intérêt de retirer les publicités non seulement pour l’environnement et limiter la surconsommation mais aussi pour des raisons de santé publique.

Après une délibération de quinze minutes, le juge revient et prend la parole pour le verdict. Il rappelle que c’est une salle de tribunal et que tout le monde est invité à rester calme peu importe la teneur du verdict. Il indique qu’étant donné :

  • qu’aucune preuve de détérioration du support n’est apportée suite au nettoyage de l’encre, 
  • que les faits de la nuit du 3 au 4 septembre sont peu nombreux (20 panneaux), 
  • qu’on n’a pas de preuve apportée que le prévenu est coupable des autres faits d’antipub d’août et septembre 2023, 
  • qu’il n’y a pas de dégradation de la serrure car une clé adaptée est utilisée,

condamner le prévenu serait une atteinte à sa liberté d’expression. Une relaxe est donc prononcée en première instance.

Une petite victoire pour un grand combat

même si mon action a permis à seulement une personne de ne pas acheter un burger ou un SUV alors elle valait le coup”.

À la sortie du tribunal, les sourires se lisent sur les visages des militantes et militants présents en nombre dans la salle d’audience. Tristan est heureux du verdict et ajoute “même si mon action a permis à seulement une personne de ne pas acheter un burger ou un SUV alors elle valait le coup”.

Maître Poix quant à lui se dit également satisfait que le juge ait saisi l’opportunité de relaxer son client au motif de la liberté d’expression. La procureure a maintenant dix jours pour faire appel de la décision.

Eloïse Dubuet

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16.05.2024 à 01:55

Générations sacrifiées : un autre regard sur l’activisme écologique

Sharon H.

D’où vient cette tendance à se sacrifier pour une cause commune ? Pourquoi la jeunesse d’aujourd’hui en vient-elle à des pratiques extrêmes pour pouvoir être entendue ? Qu’est-ce qu’une Zad (Zone à Défendre) et comment réagir à l’expulsion de celle-ci ? Ce sont toutes ces questions auxquelles la série « Générations sacrifiées » produite par […]

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Texte intégral (1595 mots)

D’où vient cette tendance à se sacrifier pour une cause commune ? Pourquoi la jeunesse d’aujourd’hui en vient-elle à des pratiques extrêmes pour pouvoir être entendue ? Qu’est-ce qu’une Zad (Zone à Défendre) et comment réagir à l’expulsion de celle-ci ? Ce sont toutes ces questions auxquelles la série « Générations sacrifiées » produite par Doc’It Yourself, en partenariat avec Mr Mondialisation, souhaite répondre.

Le 30 mars 2021, la ZAD de la colline de Mormont (Suisse) est expulséeenviron 80 militants sont arrêtés et 46 d’entre eux sont condamnés à 2 mois de prison et CHF 1200.- d’amende (soit 1100 euros).

Des dizaines d’activistes avaient occupé le terrain pendant plus de cinq mois, afin de sauvegarder sa riche biodiversité et son patrimoine archéologique menacés par l’extension de la carrière du cimentier LafargeHolcim.

« Générations sacrifiées » est une série de 4 épisodes (et d’un long-métrage à venir) sur les activistes climatiques qui, suite à ces arrestations, ont entamé une grève de la faim en 2021. Leur motivation ? Protester contre les condamnations injustes des Zadistes. Ils et elles occupent à cette époque la place Saint-Laurent (renommée Place du 14 juin) à Lausanne, de jour comme de nuit, et s’organisent pour faire entendre leur revendications. Parmi ces personnes, Howey Ou ou encore Jacob…

Pour protagonistes, les visages familiers d’une jeunesse activiste

Chaque épisode est l’occasion de se rapprocher et de mieux connaître cette jeunesse tant diabolisée et criminalisée par les médias traditionnels. Derrière le mythe fabriqué de l’éco-terrorisme qui permet au modèle de croissance de discréditer l’opposition et de perpétuer son fonctionnement écocidaire, se trouve en effet des visages ordinaires, ceux d’une jeunesse simplement préoccupée par son avenir.

Se sentant souvent seuls ou incompris par l’opinion publique, leur combat nous concerne pourtant toutes et tous. Or, pour pouvoir les rejoindre à l’endroit de leur rebellion, encore faut-il mieux les connaître. Comment ? En partant à leur rencontre et, loin des conclusions hâtives, en tendant un peu l’oreille. C’est tout le sens de la mini-série documentaire de Doc’it Yourself, qui met en avant tour à tour :

Howey Ou (18 ans) surnommée la Greta Thumberg Chinoise qui avait déjà fait une grève de la faim durant sept jours quelques semaines auparavant. Avec l’aide de Robin (18 ans), un activiste Français, elle décide de faire entendre Justice pour ses collègues zadistes. Très vite, d’autres activistes rejoignent leur combat, même au-delà des frontières suisses.

Jacob (30 ans), un artiste lituanien qui s’est rendu en auto-stop depuis Kaunas jusqu’à Lausanne pour rencontrer Howey. Il découvre en effet qu’elle fait une grève de la faim et décide d’en faire de même pour apporter son soutien à cette cause qu’il trouve juste. Il écrit en outre, au même moment, une thèse de maîtrise sur la politique chinoise en matière de changement climatique et souhaite avoir le point de vue d’Howey.

Jérôme (29 ans), syndicalise, activiste indépendant, œuvrant pour la convergence des luttes et cinéaste, qui rencontre Howey lors de sa première grève de la faim. Touché par sa personne, il commence à se lier d’amitié avec elle et décide de rejoindre la lutte.

Kevin (37 ans), réalisateur professionnel à Doc’it Yourself (Association de cinéastes indépendants Suisse) qui entend à l’époque parler d’une grève de la faim et part à la rencontre des activistes par curiosité. Très vite, il s’attache à l’équipe et décide de réaliser une série avec l’aide de Jérôme et de Mr Mondialisation. Pour entrer complètement en immersion et supporter symboliquement leur combat, il fait également un jeûne et dort dans la rue avec les activistes.

Quatre points de vues sur un même combat

« On nous applaudi quand on parle de changements, mais dès que l’on essaie de construire l’avenir, on nous arrête, on nous gaze, on nous frappe. »

Pour l’épisode 1, disponible gratuitement en ligne depuis 2021, « Générations sacrifiées » partage donc par le portrait de Robin. Selon le jeune homme, le paradoxe d’une jeunesse défiée de construire un avenir respirable, mais qui n’est pas entendue à la fois, s’avère déterminant :

« Nous sommes la génération sacrifiée, la dernière à pouvoir tout changer. On nous applaudi quand on parle de changements, mais dès que l’on essaie de construire l’avenir, on nous arrête, on nous gaze, on nous frappe. »

La série donne ensuite la parole à Jacob dans l’épisode 2, venu de Lituanie. Puis à Kevin qui raconte sa rencontre avec les activistes et confie son expérience militante au-delà de la grève. Enfin, Jérôme raconte la journée du 21 mai 2021, jour de la grève du climat qui réunit 8000 personnes à Lausanne. 

Enfin, un épisode ultime fera le portrait de Howey du début jusqu’à la fin de sa grève de la faim et pour qui : « La déesse de la justice est bouleversée. Des enfants qui veulent protéger leur avenir sont mis en prison et doivent payer des amendes, tandis que des multinationales comme Lafarge/Holcim continuent de creuser les montagnes et menacent des écosystèmes fragiles. »

Si le premier épisode a été diffusé en libre accès sur la chaîne de Mr Mondialisation, les trois suivants sont désormais offerts à tous les abonnés de notre média, quel que soit le montant du soutien. En effet, pour tout soutien ou abonnement, (comme un simple café !) : recevez automatiquement les liens privés de « Générations sacrifiées » par mail !

En attendant, petit time lapse des premiers jours de grève… :


Sources médias :
Courrier international (Howey / 04.2021)
RTS (Grève de la faim / 04.2021)
France 3 région (Robin / 09.2019)

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15.05.2024 à 11:21

L’âge d’abattage de 10 animaux vs leur espérance de vie

Simon Verdiere

Alors que le lien entre la viande et l’animal paraît de moins en moins présent dans l’esprit de la population, c’est un fait pourtant évident qui est nié : Derrière chaque steak, escalope, jambon, merguez, etc., se trouve une vie brisée. Et quand on se penche de plus près sur le mode d’élevage, on constate […]

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Texte intégral (2447 mots)

Alors que le lien entre la viande et l’animal paraît de moins en moins présent dans l’esprit de la population, c’est un fait pourtant évident qui est nié : Derrière chaque steak, escalope, jambon, merguez, etc., se trouve une vie brisée. Et quand on se penche de plus près sur le mode d’élevage, on constate par ailleurs que ces existences ont la plupart du temps été très courtes au regard de leurs potentielles espérances de vie.

Lorsque sont évoquées les conditions d’élevage des bêtes tuées pour leur chair, le focus est porté sur la surface d’existence disponible, leur nourriture et leur mise à mort. Parmi ces données, la longévité est un indicateur qui est peu mis en lumière. Mr Mondialisation vous propose une comparaison entre l’âge d’abattage moyen et l’espérance de vie d’une dizaine d’animaux.

Les cochons : 6 mois et 3 ans versus 15 à 20 ans

En France, 95 % des cochons sont élevés dans un modèle intensif. La plupart du temps, ils n’ont donc aucun accès à l’extérieur et vivent sur du béton, sans paille. Les truies reproductrices, quant à elles, passent la moitié de leur temps dans une cage si étroite qu’elles ne peuvent pas se retourner. Chaque année, 1,5 milliard d’entre eux est tué dans le monde.

Pourtant, cet animal est capable de ressentir de véritables émotions et son intelligence rivalise largement avec celle d’un chien. Son espérance de vie se situe par ailleurs entre 15 et 20 ans. Or, dans l’élevage, il est abattu à seulement 6 mois pour les bêtes destinées à produire de la viande et à 3 ans pour les femelles utilisées pour faire des petits. Pour un être humain dont l’espérance de vie serait de 82 ans (moyenne française), cela reviendrait à mourir à l’âge de 2 ou 14 ans.

Les bovins : 6 mois à 8 ans versus 20 ans

Avec 308 millions d’individus tués dans le monde par an, les bovins posent un réel problème écologique. Mais ils représentent tout autant de vies gâchées. Ces animaux, dotés d’une intelligence certaine, sont pourtant traités comme une véritable marchandise, en particulier dans l’industrie du lait.

La vache laitière, justement, est celle qui vit le plus longtemps, puisqu’elle est réformée (c’est-à-dire envoyée à l’abattoir) au bout de 8 ans. Pire, les bœufs atteignent à peine 18 mois avant d’être tués, tandis que les veaux subissent le même sort à l’âge de 6 mois. On parle pourtant d’un animal dont l’espérance de vie se situe autour de 20 ans. Rapporté à l’existence humaine, cela correspondrait respectivement à des décès à 32, 6 ou 2 ans.

Les moutons : 3 mois et 7 ans versus 11 ans

Abattus à hauteur de 637 millions de spécimens par an dans le monde, les moutons, doués d’intelligence sociale, sont élevés pour leur viande, leur lait et leur laine. Pour cette dernière, l’industrie est réputée pour engendrer de grandes souffrances.

Avec une espérance de vie de 11 ans, ils sont envoyés à l’abattoir aux alentours de 7 ans, ce qui est plus important que d’autres animaux, mais qui doit être relativisé par le sort des agneaux qui sont tués à l’âge de seulement 3 mois. Ce qui équivaut pour un être humain à une mort prématurée à 52 et 1 an.

Les poulets : 1er jour à 17 mois versus 8 ans

Sur les 80 milliards d’animaux terrestres tués par l’humanité chaque année, 75 milliards sont des poulets, ce qui en fait la bête la plus présente dans les fermes du monde. Que ce soit pour la viande ou pour les œufs, les poules évoluent massivement dans un mode d’élevage intensif.

Alors que l’espèce peut espérer vivre jusqu’à 8 ans, elle est loin d’atteindre ce potentiel. Les pondeuses sont en effet abattues à peine 17 mois. Les poulets de chair ne vont, quant à eux, pas au-delà de 35 jours. Enfin, les poussins mâles, inutiles à l’industrie de l’œuf, ils sont dans certains cas exterminés dès leur premier jour de vie. À l’échelle humaine, ces âges correspondent respectivement à 15 ans, 1 an ou seulement quelques heures.

Les dindes : 84 et 128 jours versus 10 ans

97 % des dindes en France évoluent dans des élevages intensifs où l’espace de ces oiseaux peut-être réduit jusqu’à 8 animaux par mètre carré. 660 millions de ces animaux sont tués chaque année.

Les mâles sont envoyés à l’abattoir au bout de 128 jours et les femelles à 84 jours. Le volatile pourrait pourtant facilement espérer atteindre les dix ans. Pour un être humain, cela correspondrait à une fin de vie à un peu moins de 3 ou 2 ans.

Les canards : 68 et 82 jours versus 15 à 20 ans

Les canards sont abattus à hauteur de trois milliards d’individus par an dans le monde, ce qui en fait l’espèce terrestre la plus élevée juste derrière les poulets. En France, il est la principale victime d’une pratique cruelle pourtant interdite dans de nombreux pays, celle du foie gras.

Dans ce secteur, les mâles sont tués à 82 jours et les femmes à 68. Pour un animal capable d’atteindre les quinze ou vingt ans, cela correspond à l’échelle humaine à une vie terminée à 1 an ou 10 mois.

Les chèvres : 8 semaines à 4 ans versus 15 à 18 ans

Surtout connue pour une filière laitière, on imagine mal le nombre de chèvres conduites à l’abattoir chaque année. Et pourtant, elles sont 504 millions à terminer ainsi. Dès quatre ans, elles ne sont plus considérées comme assez productives et finissent donc de cette manière.

Pour les mâles (les chevreaux), ils sont souvent perçus comme inutiles et sont alors la plupart du temps envoyés à l’abattoir dès l’âge de huit semaines, et ce malgré une espérance de vie de 15 à 18 ans. Pour un être humain, cela représenterait une mort à 20 ans ou 9 mois.

Les saumons : 3 ans versus 10 ans

Chaque année, l’être humain pêche 1600 milliards de poissons et en élève « seulement » 124 milliards. Pour autant, 56 % des poissons sauvages capturés servent à nourrir ceux d’élevage. Ce mode de production absurde et intensif souvent comparé aux élevages de poulets en batterie est donc une catastrophe environnementale, mais aussi pour le bien-être animal.

À ce titre, le saumon d’Atlantique est un cas emblématique puisqu’il s’agit du poisson le plus utilisé au monde en aquaculture, avec près de 1,2 million de tonnes (le nombre d’individus est compliqué à évaluer). Avec son espérance de vie de 10 ans, il est pourtant prélevé à l’âge de 3 ans, soit un équivalent de 24 ans en âge humain.

Les lapins : 73 jours versus 9 ans

Plus de 533 millions de lapins d’élevage sont tués dans le monde chaque année. Avant cette issue fatale, ces rongeurs connaissent une vie plutôt misérable, puisque 99 % d’entre eux passent leur existence entière dans une cage sur un sol grillagé.

Bien qu’abattu très rapidement (73 jours), presque un quart d’entre eux n’atteignent même pas cet âge. Loin du potentiel de cet animal qui peut dépasser les 9 ans. Portée à l’être humain, cela reviendrait à mourir à l’âge prématuré de 2 ans.

Les truites : 20 mois versus 7 à 20 ans

Comme pour beaucoup de poissons en captivité, les truites subissent des conditions peu en adéquation avec leur bien être, notamment en matière de densité. En outre, le réchauffement climatique menace grandement la survie même de ce type d’installation. On en élève plus de 939 000 tonnes par an sur la planète.

On a par ailleurs pu observer certains spécimens dans la nature atteindre entre 7 et 20 ans d’espérance de vie. Or dans les élevages, elles sont « prélevées » pour finir sur les étals autour de 20 mois. Rapporté à notre espèce, cet âge équivaudrait à une mort à seulement 10 ans.

Un gâchis certain

On l’aura compris, la mise à mort des animaux par l’être humain simplement pour assouvir un plaisir gustatif représente également un immense gâchis de vies de créatures pourtant sensibles. En outre, les conditions d’élevage lors de ces courtes vies sont bien souvent abominables.


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Des facteurs qui ne peuvent que laisser des regrets d’autant plus qu’un régime végétalien demeure totalement possible à adopter sans pour autant prendre des risques pour sa santé. De quoi éviter à des milliards de bêtes des existences aussi brèves que misérables.

– Simon Verdière


Photo de couverture : Flickr

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14.05.2024 à 06:00

Pourquoi nos utopies sont-elles si difficiles à mettre en place ?

Mr M.

Dans une courte vidéo d’animation présentée dans le cadre des TED-ed, Alex Gendler montre la proximité et la relation ambivalente entre utopie et dystopie. Cette analyse interroge, car au delà de la mise en garde, il faut se demander sous quelles conditions il est possible de penser une société différente. De tous temps, philosophes, écrivains […]

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Dans une courte vidéo d’animation présentée dans le cadre des TED-ed, Alex Gendler montre la proximité et la relation ambivalente entre utopie et dystopie. Cette analyse interroge, car au delà de la mise en garde, il faut se demander sous quelles conditions il est possible de penser une société différente.

De tous temps, philosophes, écrivains et penseurs ont essayé d’imaginer ce que pourrait être une société parfaite. De Platon à Thomas More, ils ont pensé les structures politiques et sociales pour que la vie dans la cité atteigne un équilibre avec le moins de défauts possible. L’objectif de ces essais est l’harmonie et la joie de tous les individus. Généralement, les utopies sont construites par opposition à une société existante donnée dont elles font la critique : elles en révèlent les dysfonctionnements, les faiblesses et les injustices en vue de la faire évoluer.

Difficile utopie

L’époque récente a discrédité l’idée d’utopie dans l’opinion. Les expériences totalitaires, la fin de la guerre froide et le triomphe idéologique du capitalisme en sont les principales raisons. Au 20ème siècle, la recherche d’un modèle sociétal parfait s’est traduite par l’émergence des totalitarismes. La volonté d’unifier la société par des critères ethniques et la poursuite d’un communisme autoritaire ont participé à la naissance du second conflit mondial. Après la seconde guerre, les tentatives des années 60 de penser hors de la société existante sont alors rejetées d’emblée par la majorité parce que « toute perspective de changement social radical était renvoyée à la fois à une impossibilité de fait et à une dangerosité de droit » écrit Sébastien Roca.

Plus tard, c’est le modèle économique libéral qui est devenu incontestable dans les discours dominants : « il n’y a pas d’alternative » disait déjà Margaret Thatcher. Aujourd’hui, dans les démocraties occidentales, difficile d’éclipser le consensus néo-libéral autant à gauche qu’à droite. Un consensus qui facilite la dégradation des conventions sociales jugées incompatibles avec la marche triomphante de l’économie. Dans ce contexte, l’utopie reste une pensée marginalisée, même si, le projet néo-libéral traduit lui même une volonté d’uniformisation. Il n’en est pas moins difficile de le mettre en question car dans le discours de ses partisans, il est justifié par les concepts de liberté et de progrès. Toute critique est alors obnubilée par un procès d’intention.

Alex Gendler rappelle dans sa vidéo qu’il existe de bonnes raisons de se méfier d’un tel cul-de-sac sémantique. L’auteur invite chacun d’entre nous à réfléchir par deux fois aux structures qui seraient nécessaires pour mettre en place un autre modèle enviable de société. L’utopie des uns risque toujours de se transformer en prison pour les autres. Alex Gendler pointe ainsi du doigt à quel point il est difficile de trouver un équilibre sociétal tellement les besoins et aspirations individuelles sont parcellisés. Si pour assurer la liberté de quelque-uns, il faut attaquer celle des autres, prédéfinir ce qu’est le bon citoyen et empêcher toute initiative individuelle qui se démarquerait de l’ordre préétabli, la société ne serait, par définition, pas si parfaite. C’est ce que de nombreux auteurs de fictions ont montré dans leur vision dystopique du monde : Jonathan Swift, George Orwell ou encore Aldous Huxley.

Notons que la recherche de la société « parfaite » n’est pas absente des programmes politiques contemporains. En 2016, le gouvernement Chinois a annoncé vouloir donner une note à chaque citoyen selon une grille de critères prédéfinis pour construire une « société socialiste harmonieuse ». Ce projet traduit la volonté des dirigeants politiques de distinguer le bon du mauvais citoyen (dans leur prison idéologique) et de contrôler les individus déviants en les marginalisant :

« Mal s’occuper de ses enfants, 50 points en moins. Critique ou diffamation du parti sur les réseaux sociaux, 100 points de perdus. En revanche le bénévolat rapporte 10 points. Et si le parti vous reconnaît comme citoyen modèle, on en gagne 100. »

Les utopies concrètes : l’expérimentation locale pour penser présent et futur

Ces exemples montrent toute la difficulté à transformer une société donnée. Pour autant, faut-il rejeter à ce titre toute tentative de penser hors du cadre et d’espérer l’utopie concrète ? Cette pensée serait réductrice et en dissonance totale avec la réalité des défis auxquels nous faisons face, notamment d’un point de vue écologique. Cependant, on peut considérer les remarques d’Alex Gendler comme une invitation à sortir d’une interprétation polaire du monde, du tout noir et du tout blanc.

Les utopies concrètes se distinguent des schémas que nous venons de présenter. En effet, leur essence n’est pas de proposer une interprétation globale et cohérente du monde à laquelle les autres devraient se soumettre, mais de proposer des projets qui s’écrivent dans la réalité sociale et économique existante. De manière inclusive, les utopies concrètes permettent aux individus d’accéder à des modes de consommation alternatifs dès maintenant et de se libérer des structures sociales existantes. Dans le même temps, elles ne restreignent pas directement les possibilités et les libertés des autres.

Elles se développent dans les marges des sociétés dans l’espoir d’en affecter, un jour, les structures. Sur le plan du projet politique, l’utopie concrète vise à encourager les individus, à les sensibiliser et à améliorer leurs conditions de vie et à leur proposer de s’intégrer au sein de projets communs. Bien évidemment, l’utopie concrète reste inspirée de représentations et d’interprétations politiques globales. Mais elle élargit le champ des possibles au lieu de le restreindre.

– Mr Mondialisation


Photo de couverture : capture d’écran de la vidéo How to recognize a dystopia

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13.05.2024 à 06:00

5 raisons de végétaliser les cours d’école

Mr M.

De nombreuses générations d’enfants ont connu le modèle traditionnel de la cour d’école entièrement recouverte de bitume et même parfois privée de tout végétal. Aujourd’hui, certaines écoles tentent d’évoluer en laissant plus d’espace à la nature. Une configuration qui offre de multiples avantages, notamment en termes écologiques et éducatifs. Végétaliser une cour de récréation pourrait […]

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Texte intégral (1232 mots)

De nombreuses générations d’enfants ont connu le modèle traditionnel de la cour d’école entièrement recouverte de bitume et même parfois privée de tout végétal. Aujourd’hui, certaines écoles tentent d’évoluer en laissant plus d’espace à la nature. Une configuration qui offre de multiples avantages, notamment en termes écologiques et éducatifs.

Végétaliser une cour de récréation pourrait paraître anodin. Et pourtant, opter pour cette solution permet de lutter contre le réchauffement climatique, mais aussi d’ouvrir l’esprit des plus jeunes à des problématiques environnementales et sociales. Mr Mondialisation vous présente cinq raisons de généraliser cette idée à tous les établissements scolaires.

1) Lutter contre le dérèglement climatique

Si les environnementalistes se battent pour limiter l’intensité du réchauffement climatique, celui-ci est inévitable et a d’ailleurs déjà bien commencé. Résultat, les fortes températures, les sécheresses et les canicules vont se multiplier ces prochaines années.

Or, les espaces artificialisés, en particulier avec du bitume noir, favorisent grandement les îlots de chaleur. À l’inverse, les végétaux peuvent rafraîchir une zone, notamment grâce à l’ombre que peuvent offrir les arbres.

En outre, les plantes ont également l’avantage de capturer du CO2 et donc de contribuer à limiter le dérèglement climatique. Enfin, retirer le bitume permet aussi au sol d’absorber l’eau de pluie et faciliter son cycle naturel.

2) Apprendre à vivre ensemble

C’est un rapport que l’on fait sans doute moins spontanément, et pourtant, une cour végétalisée offre plusieurs avantages au niveau de la socialisation des enfants. Elle permet d’abord de diversifier les jeux et mieux intégrer les filles.

En effet, les espaces traditionnels mettent fréquemment les garçons à l’honneur, notamment avec un terrain de football qui occupe généralement une place centrale dans l’école. Un sport qui a tendance à moins intéresser le genre féminin, qui de fait reste souvent en marge, comment le montre une enquête de l’UNICEF.


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Avec une organisation spatiale différente, les enfants peuvent participer à plus d’activités ludiques et améliorer leur relation et leur coopération. Cette diversité permet en outre aux occupations des uns de ne pas empiéter sur celles des autres et donc de mieux cohabiter et intégrer tout le monde.

3) Améliorer sa santé et ses capacités

Une étude néerlandaise établit un lien de cause à effet entre la présence de la verdure et la diminution de l’agressivité, la violence et le harcèlement entre enfants. Il faut dire que de nombreuses recherches confirment également que le contact avec la nature fait énormément baisser le stress.

Mais ce n’est pas tout, puisque cette exposition améliorerait aussi le système immunitaire, les capacités motrices (notamment par la diversification des jeux et l’interaction avec l’environnement) et l’estime de soi. Elle inciterait les enfants à se dépenser. Et pour couronner le tout, le contacte avec la nature augmenterait tout simplement la sensation de sérénité.

4) Rêver

En présence d’un terrain vide, bétonné et sans vie, il est sans doute beaucoup plus simple de surveiller les élèves. Et c’est probablement pour cette raison que les cours d’école modernes ont été conçues ainsi.

Et pourtant, pour évoluer de façon équilibrée, un enfant a, à l’inverse, besoin d’être stimulé, pour pouvoir rêver, escalader, manipuler, construire, inventer, ou encore se cacher. La diversité des espaces offerts par la végétalisation peut contribuer à fournir les éléments nécessaires à tous ces besoins.

Ce foisonnement va aussi permettre de développer une plus grande créativité à travers tout un imaginaire, mais également à encourager la curiosité et à porter un intérêt réel et empathique à tout ce qui entoure l’écolier.

5) S’ouvrir à la nature

Dans un monde où l’urbanisation est galopante et où les écoles en milieu rural ferment les unes après les autres, les établissements scolaires sont de plus en plus situés dans les agglomérations où la nature est elle-même déjà bien discrète.

Pour beaucoup d’enfants citadins, il n’existe donc presque plus aucun moyen de se connecter avec elle et d’apprendre à la respecter et à la protéger. Dans ce contexte, les cours végétalisées peuvent devenir une fabuleuse façon d’atteindre ces buts.

Mieux, elles peuvent même prendre une dimension éducative avec une participation au jardinage, à la découverte des plantes ou encore à l’observation de la biodiversité (notamment les insectes et les oiseaux) favorisée par une telle configuration. Et dans une époque où la défense de la planète s’avère de plus en plus cruciale, ouvrir les futurs citoyens à ce genre d’enjeux apparaît comme une nécessité absolue.

– Simon Verdière


Photo de couverture de Vitolda Klein sur Unsplash

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