23.07.2025 à 09:00
Anti-Tech Resistance : ni de gauche, ni de droite, mais bien réac.
Pourquoi la technocritique d'Anti-Tech Resistance n'est pas la nôtre. Texte issu d'un travail collectif entre des membres des collectifs l'AG Antifa Paris 20e, Extinction Rebellion, Désert'Heureuxses, le Mouton Numérique, la SAMBA (Section Antifasciste Montreuil Bagnolet et Alentours), Soin Collectif Île-de-France, Technopolice Paris Banlieue, Voix Déterres … et des allié·es d'autres horizons.
Texte intégral (1442 mots)

Pourquoi la technocritique d'Anti-Tech Resistance n'est pas la nôtre. Texte issu d'un travail collectif entre des membres des collectifs l'AG Antifa Paris 20e, Extinction Rebellion, Désert'Heureuxses, le Mouton Numérique, la SAMBA (Section Antifasciste Montreuil Bagnolet et Alentours), Soin Collectif Île-de-France, Technopolice Paris Banlieue, Voix Déterres … et des allié·es d'autres horizons.
À l'heure où les idées d'extrême-droite et réactionnaires [1] sont de plus en plus répandues, il est important de savoir avec qui nous pouvons lutter, et avec qui nous ne voulons ni ne pouvons nous organiser. Cela passe par de la veille, de la sensibilisation et des actions contre les projets réactionnaires et ennemis de l'émancipation de toutes et tous, dont Anti-Tech Resistance [ATR] fait partie.
Fondé en 2022 à Rennes par des anciens membres de Deep Green Resistance [2], ATR est un groupe qui se présente comme un mouvement révolutionnaire qui a pour objectif de démanteler le système technologique au nom d'une « écologie radicale anti-industrialiste » en diffusant en France les idées de Theodore Kaczynski, un ancien universitaire étatsunien ayant perpétré des attentats meurtriers à la bombe ciblés pendant 17 ans [3].
Ces derniers temps, le collectif a bénéficié d'une certaine visibilité [4] : par l'organisation d'actions comme le contre-sommet de l'IA et l'interruption en fanfare d'un contre-sommet concurrent en février 2025 ; par sa maîtrise des outils de communication, particulièrement sur les réseaux sociaux où le collectif a su trouver une audience ; par sa présence grandissante et envahissante dans nos réunions et nos événements, où il vient recruter et défendre sa position technocritique [5] soi-disant radicale [6].
Par son horizon politique qui se reflète dans ses modes d'action, ATR s'oppose à la pluralité des existences et la variété de collectifs et de stratégies de lutte qu'elle crée, au nom d'une « efficacité » creuse. De plus, il alimente le confusionnisme qui arme l'extrême-droite. Ainsi, ce texte a pour objectif d'expliciter ce qui pose problème dans le projet porté par le collectif [7].
[1] Le terme réactionnaire désigne une personne, une idée ou un mouvement opposé à l'émancipation des personnes opprimées et qui souhaite revenir à un état antérieur de la société, souvent idéalisé, notamment un ordre patriarcal, blanc, religieux, colonial et bourgeois. Les idées réactionnaires ne signifient pas simplement être conservatrices – vouloir préserver l'ordre établi – mais également vouloir revenir à un ordre ancien plus puissant que l'ordre établi. Les idées réactionnaires s'opposent aux luttes contre les oppressions systémiques et pour le droit à la dignité de tousxtes
[2] Originaire des États-Unis, ce mouvement se revendique de la lignée des anarchistes naturiens malgré des positions considérées comme incompatibles avec l'anarchisme par ses contemporain·es (entre autres, sa transphobie assumée). Son introduction en France remonte à 2016, via des personnes aujourd'hui « cadres » au sein d'ATR. Voir https://fr.anarchistlibraries.net/library/michelle-renee-matisons-alexander-reid-ross-contre-deep-green-resistance, https://ecology.iww.org/node/353 et https://fr.wikipedia.org/wiki/Deep_Green_Resistance.
[3] Bien qu'il a exprimé des regrets vis-à-vis de ces attaques, c'est grâce à ses actes meurtriers que Theodore Kaczynski obtient en 1995 la publication par la presse de ses écrits anti-industriels – Anti-Tech Revolution : Why and how__, en échange de l'arrêt des attentats ayant tué 3 personnes. Si ATR ne se revendique pas de la violence armée et se distancie de ces attaques, Kaczynski reste la première référence citée par le collectif sur son site.
[4] Durant l'écriture de ce texte, des sections d'ATR à Nantes, Grenoble et Lyon ont été créées.
[6] Une écologie radicale est une écologie qui s'attaque aux racines des causes de la destruction délibérée des conditions d'existence sur Terre (capitalisme, colonisation, patriarcat…). Pour approfondir, voir : Cara New Daggett, Pétromasculinité. Du mythe fossile patriarcal aux systèmes énergétiques féministes, trad. Clément Amézieux, Wildproject, 2017 ; Malcom Ferdinand, Une écologie décoloniale. Penser l'écologie depuis le monde caribéen, Seuil (Média Participations), 2019 ; Naomi Klein, Tout peut changer. Capitalisme et changement climatique, trad. Geneviève Boulanger et Nicolas Calvé, Actes Sud, 2015
[7] Nous ne sommes d'ailleurs pas les seuls à alerter. Voir par exemple Nicolas Bonnani, « Notre seule éthique est celle de l'efficacité et du résultat », lundimatin, 20 mai 2025 (https://lundi.am/Notre-seule-ethique-est-celle-de-l-efficacite-et-du-resultat) ; Sophie Kloetzli, « Qui est derrière Anti-tech résistance, le collectif “le plus radical de notre époque” ? », Usbek & Rica, 3 juin 2025 (https://usbeketrica.com/fr/article/qui-est-derriere-anti-tech-resistance-le-collectif-le-plus-radical-de-notre-epoque).
22.07.2025 à 11:00
Ahmed Al-Sharaa se moque-t-il des Syriens ?
La chute du régime d'Assad le 8 décembre 2024 a été une incontestable libération pour des millions de Syriens, qui sont sortis de manière soudaine et inattendue de cinquante années de barbarie totalitaire ayant transformé la Syrie en un champ de ruines doublé d'un archipel concentrationnaire depuis lesquels plusieurs centaines de milliers de civils ont disparu ou été contraints à l'exil. Par Interstices Fajawat
Texte intégral (831 mots)

La chute du régime d'Assad le 8 décembre 2024 a été une incontestable libération pour des millions de Syriens, qui sont sortis de manière soudaine et inattendue de cinquante années de barbarie totalitaire ayant transformé la Syrie en un champ de ruines doublé d'un archipel concentrationnaire depuis lesquels plusieurs centaines de milliers de civils ont disparu ou été contraints à l'exil. Par Interstices Fajawat
Une libération, pas une révolution
Dès le 9 décembre, Ahmed al-Sharaa s'est autoproclamé leader de la nouvelle Syrie, rejetant catégoriquement toute forme de partage du pouvoir, de décentralisation et de fédéralisme, tout en prenant soin de ne jamais employer le terme démocratie, avant de déclarer dans un entretien à Syria TV le 15 décembre – soit seulement une semaine après la chute d'Assad – qu'il était désormais « crucial d'abandonner la mentalité révolutionnaire ». Il est légitime de se demander alors : Quand est-ce que Al-Sharaa a été révolutionnaire ?
Le 29 décembre, Al-Sharaa a affirmé qu'aucune élection ne pourrait se tenir avant quatre ans, ce qui est entendable au regard de la situation déplorable de la société civile syrienne, mais ne rassure pas du tout venant d'une personne qui rejette le concept même de démocratie, quelle que soit sa forme. Il a annoncé simultanément l'adoption à venir d'une nouvelle constitution lors d'une hypothétique conférence nationale du dialogue qui viendrait clore la période de transition. A ce stade, les plus optimistes attendaient encore de voir venir.
Le 29 janvier, Al-Sharaa a été nommé président de la République Arabe Syrienne par le Commandement Général Syrien (incarné par lui-même) à l'occasion d'une « Conférence de la Victoire ». La constitution Syrienne et toutes les institutions héritées du parti Baath et de la dictature d'Assad ont été consécutivement abolies. Personne ne les regrettera.
Le 12 février, Al-Sharaa a constitué un comité préparatoire de 7 membres[1] pour organiser la Conférence Nationale du Dialogue, qui a été préparée en 10 jours et s'est ouverte le 24 février. Elle a réuni 600 personnes – dont un grand nombre avaient été invitées moins de deux jours plus tôt par sms – et a exclu toute représentation de l'Administration Autonome du Nord-Est Syrien et des Forces Démocratiques Syriennes. Les discussions n'ont duré qu'une journée et n'ont objectivement abouti sur rien, si ce n'est réaffirmer superficiellement les nécessités déjà formulées par tous : la justice transitionnelle, le respect des libertés publiques et politiques, le rôle des organisations de la société civile dans la reconstruction du pays, la réforme constitutionnelle et institutionnelle, le respect de la souveraineté nationale, le monopole d'État sur les armes. A cela s'est ajouté une déclaration symbolique condamnant l'incursion israélienne.
Le 2 mars, Al-Sharaa a constitué un comité de 5 membres[2] chargé de rédiger une proposition de constitution, qui a été élaborée en 10 jours et adoptée le 13 mars pour une période transitoire de 5 ans. Celle-ci impose que le président soit de confession musulmane et fait de la jurisprudence islamique un pilier du droit constitutionnel, tout en s'engageant à « protéger les minorités » comme s'y était par ailleurs engagé Bachar al-Assad. Quatre jours plus tard, plusieurs centaines de civils Alaouites étaient massacrés sur la côte.
Le 29 mars, Al-Sharaa a dissout le Gouvernement provisoire mené par le premier ministre Mohammed al-Bashir pour instituer à sa place un Gouvernement de Transition et nommer 23 ministres[3], dont neuf sont issus de HTS. La société civile insistait sur le respect de la diversité et les droits des femmes, Al-Sharaa a donc nommé la seule femme du gouvernement, également chrétienne, au poste de ministre des affaires sociales. Il aurait voulu se montrer cynique qu'il n'aurait pas mieux fait. Par ailleurs, tous les ministres sont désormais nommés directement par le président, tandis que la position de premier ministre a été supprimée. Précisons qu'un régime présidentiel sans premier ministre n'est pas très différent d'une monarchie.
En moins de trois mois, Ahmed al-Sharaa a donc réussi subtilement et sans opposition à s'imposer comme chef d'État, implémentant un régime présidentiel qu'on peut qualifier d'autocratique.
22.07.2025 à 10:00
Soirée publique Guerre à la Guerre : Lutter contre la propagande de guerre (Arpentage - Repas - Projection)
C'est l'été mais la lutte continue ! En France, Macron et Bayrou annoncent l'accélération de la fuite en avant militariste ; en Palestine, le génocide continue de se perpétuer. Nous vous invitons donc à nous rejoindre pour une soirée publique que Stop Arming Israël France co-organise, à l'EDMP, dans le cadre de la coalition Guerre à la Guerre, le jeudi 24 juillet à partir de 17h30.
Texte intégral (575 mots)

C'est l'été mais la lutte continue ! En France, Macron et Bayrou annoncent l'accélération de la fuite en avant militariste ; en Palestine, le génocide continue de se perpétuer. Nous vous invitons donc à nous rejoindre pour une soirée publique que Stop Arming Israël France co-organise, à l'EDMP, dans le cadre de la coalition Guerre à la Guerre, le jeudi 24 juillet à partir de 17h30.
💥 Soirée publique : Lutter contre la propagande de guerre 💥
Arpentage - Repas - Projection

« Aggravation des menaces », « monde dangereux et incertain », « conflit de haute intensité sur le sol européen dans les trois à quatre années à venir »… Dans son discours aux armées du 13 juillet dernier, Macron donne le ton. Pour justifier les coupes budgétaires au profit de l'augmentation massive des budgets militaires, la course à l'armement, l'embrigadement de la jeunesse, le soutien inconditionnel aux régimes répressifs et génocidaires, une propagande bien rodée se met en place. Pour y résister, à nous d'apprendre à la reconnaître, à la comprendre et à lutter contre.
📌 Jeudi 24 juillet, 18h - 23h
À l'EDMP, 8 impasse Crozatier 75012
💸 Entrée à prix libre en soutien à la coalition Guerre à la guerre, amenez du cash !
17h30 : Ouverture des portes
18h - 19h30 : Arpentage
📖 Principes élémentaires de la propagande de guerre - Anne Morelli
Dans ce livre, Anne Morelli décrit les mécanismes essentiels de la propagande moderne utilisée aussi bien durant la Première Guerre mondiale qu'au cours de conflits plus récents.
19h30 - 20h30 : Repas en soutien à la coalition Guerre à la guerre
20h30 - 22h30 : Projection - débat
🎬 Israelism - Erin Axelman
Élevés dans la défense inconditionnelle de l'État d'Israël, Simone et Eitan, deux jeunes juifs américains, remettent en question tout ce qu'ils pensaient savoir après avoir vu la réalité de la vie en Cisjordanie. Un documentaire qui met en lumière la propagande de guerre israélienne, et celles et ceux qui apprennent à en sortir.
22.07.2025 à 09:00
Journée de soutien aux jeunes Mineurs non accompagnés de la friche des trois communes.
Rendez vous le Samedi 26 juillet de 13h à 22h sur la friche des trois communes , au 91 boulevard de la Boissière à Noisy le sec.
Lire la suite (374 mots)

Rendez vous le Samedi 26 juillet de 13h à 22h sur la friche des trois communes , au 91 boulevard de la Boissière à Noisy le sec.
Depuis décembre 2024, nous avons transformé une dalle de béton en un lieu d'accueil inconditionnel. Une vingtaine de mineurs non accompagnés fréquentent quotidiennement le lieu pour partager un repas, se reposer un peu, avancer sur leurs démarches administratives, participer ou proposer une activité.
Tout cela nous demande beaucoup de temps, d'énergie et d'argent et c'est pour cela que nous organisons un grand évènement de soutien le samedi 26 juillet.
Au programme :
13h - ouverture des portes
16h-17h - Atelier crique pour grands et petits
19h - cantine à prix libre
22h - fermeture
et toute l'après midi :
Coiffeurs et barbeurs
Permanence cimade
Braderie et T-shirts sérigraphiés
Bourse aux vélos
Jeux pour enfants et piscine
Alors à samedi ! et n'hésitez pas à nous suivre sur instagram : https://www.instagram.com/communefriche/

- Persos A à L
- Mona CHOLLET
- Anna COLIN-LEBEDEV
- Julien DEVAUREIX
- Cory DOCTOROW
- Lionel DRICOT (PLOUM)
- EDUC.POP.FR
- Marc ENDEWELD
- Michel GOYA
- Hubert GUILLAUD
- Gérard FILOCHE
- Alain GRANDJEAN
- Hacking-Social
- Samuel HAYAT
- Dana HILLIOT
- François HOUSTE
- Tagrawla INEQQIQI
- Infiltrés (les)
- Clément JEANNEAU
- Paul JORION
- Michel LEPESANT
- Frédéric LORDON
- Persos M à Z
- Henri MALER
- Christophe MASUTTI
- Jean-Luc MÉLENCHON
- Romain MIELCAREK
- MONDE DIPLO (Blogs persos)
- Richard MONVOISIN
- Corinne MOREL-DARLEUX
- Timothée PARRIQUE
- Thomas PIKETTY
- VisionsCarto
- Yannis YOULOUNTAS
- Michaël ZEMMOUR
- LePartisan.info
- Numérique
- Christophe DESCHAMPS
- Louis DERRAC
- Olivier ERTZSCHEID
- Olivier EZRATY
- Framablog
- Tristan NITOT
- Francis PISANI
- Pixel de Tracking
- Irénée RÉGNAULD
- Nicolas VIVANT
- Collectifs
- Arguments
- Bondy Blog
- Dérivation
- Dissidences
- Mr Mondialisation
- Palim Psao
- Paris-Luttes.info
- ROJAVA Info
- Créatifs / Art / Fiction
- Nicole ESTEROLLE
- Julien HERVIEUX
- Alessandro PIGNOCCHI
- XKCD