L’invocation de l’hubris comme figure tragique d’un pouvoir narcissique et sans mesure, telle est la description d’un pouvoir trumpien qui semble s’imposer à tous comme une fatalité. Il est frappant d’observer avec quelle rapidité les acteurs politiques et les médias dans leur ensemble, ont tendance à normaliser ce régime en formation. Pourtant les infractions aux règles de l’État de droit, les violations de toutes sortes s’accumulent, en matière de relations internationales,
Discussion avec : Marwan Chahine est écrivain et journaliste indépendant. Son premier livre Beyrouth, 13 avril 1975 a été publié en septembre 2024 et a remporté le Prix France-Liban 2024. Cet échange est animé par Chloé Zlotnik Tyan et Leonard Castritius, dans le cadre du numério Syrie, Liban, un tournant historique ?
Du haut d'un causse ou d'un massif, le paysage impose au promeneur une évidence d'éternité immobile. Captif d'un à-perte-de-vue de monts dissous dans l'horizon, l'œil emporté par sa rêverie oublie que, sous l'illusion d'un hors-le-temps quiet à perpétuité, un temps réel, inhumain, a produit ce panorama de roc, qui en est la séquelle majestueuse. Des éons d'un chaos géologique de millions d'années ont balafré, surélevé, creusé la roche et, de surrection en plissement, de subduction
La photographie n’est pas un marivaudage. Ce médium découpe le réel, mais aussi parfois son absence. Chaque photographe pense peu ou prou entretenir un engagement documentaire mais, de fait, il crée souvent un clivage qui prend part à la transformation du monde. Celui-ci n’est pas seulement liée à un style ou à une forme, mais à une histoire intime. Bref, on ne badine pas avec le réel. Toute photographie n’est donc pas une représentation, mais une transformation. Un acte magique
En architecture les faits peuvent être drôles. Aussi est-il bon parfois de laisser ce dernier mot vagabonder et l’entendre soudain changer de sens, faisant en quelque sorte tourner l’étonnement en plaisanterie, le risible en surprenante étrangeté. « C’est drôle » : c’est ce qui vous échappe à la lecture du récent ouvrage du sociologue Jean-Louis Violeau où les péripéties de « l’architecte-auteur » contemporain deviennent aussi complexes que cocasses, aussi curieuses
Dans les années 1960, la réception de Marcuse en France – Lucien Goldmann l’accueille à plusieurs reprises à l’École pratique des hautes études – est centrée sur la critique de la rationalité technologique1. Gorz publie d’abord, dans une revue progressiste new-yorkaise, « Un appel à la subversion intellectuelle » (1964), une critique de L’Homme unidimensionnel. Tout en saluant le travail de Marcuse, Gorz se distancie de sa thèse selon laquelle la classe ouvrière occidentale