Sur la plage de Leblon, à Rio de Janeiro, l’effervescence estivale qui agite les Cariocas est à son apogée : les filles se badigeonnent de Coca-Cola pour bronzer, les enfants se jettent dans les vagues ou s’élancent sur le terrain de volley pour renvoyer la balle. Vive et alerte, la caméra tente de suivre le rythme de cette frénésie estivale. On entend le bruit d’un hélicoptère qui traverse le ciel, mais personne n’y prête attention. Comment filmer la présence de la dictature
Mars 1953, le 5 mars précisément, un jeudi, restera une date faste pour les ennemis des totalitarismes. Ce jour-là, à Moscou, Staline ferme les yeux pour ne jamais les rouvrir. Combien d’apparatchiks et de camarades dévoués ont alors pleuré, combien de citoyens anonymes également, baisant la main qui pesait sur leur nuque, pour combien de larmes de crocodiles, et de joies exprimées derrière les portes bien closes ? Staline passé dans l’autre monde, commence alors la compétition à
J’aurais voulu écrire quelque chose sur l’anniversaire de la libération d’Auschwitz, non pas par la Russie, mais l’Armée rouge, l’armée, multinationale, de l’URSS, et je n’y arrive pas. Je n’y arrive pas parce que, cet anniversaire, je le ressens comme quelque chose de tragique et prémonitoire. Jamais encore je n’avais senti, comme dans la chair, juste sous la peau, le danger d’une nouvelle guerre mondiale, d’un nouveau massacre planétaire, et jamais je n’avais senti
« Liberté, que de crimes on commet en ton nom ! » ou « Liberté, j’écris ton nom » ? L’exclamation de Mme Roland sur l’échafaud en 1793, contre les abus criminels de la liberté, ou l’ode de Paul Eluard en 1942 à la liberté confisquée sous l’occupation allemande : entre ces deux pôles – trop de liberté, pas assez ou pas du tout de liberté – le débat continue, dans des figurations sans cesse nouvelles en fonction de l’actualité, sur un droit démocratique essentiel,
Les cinéphiles ayant débuté leur passion au tout début des années 2010 le firent avec toute la décennie précédente à rattraper. Or un film occupait la première place de tous les classements pour les meilleurs œuvres des dix années écoulées et se trouve encore au sommet des chefs d’œuvres du xxie siècle dans la plupart des enquêtes : Mulholland Drive (2001) de David Lynch. Il fallait donc, à quatorze ou quinze ans, le voir ; il fallait surtout l’aimer, mais avant tout le comprendre.