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23.03.2025 à 09:00
Framasoft
Cet article est une republication, avec l’accord de l’auteur, Hubert Guillaud. Il a été publié en premier le 08 novembre 2024 sur le site Dans Les Algorithmes sous licence CC BY-NC-SA.
Dans « Les prophètes de l’IA », le journaliste Thibault Prévost nous explique que le futur est désormais un programme idéologique et politique, celui des grands acteurs de la Tech. Leur objectif : faire perdurer la religion, le capitalisme et le colonialisme en les rendant fonctionnels. La méthode que met en œuvre cette petite élite de technomilliardaires consiste à prendre le pouvoir par la technologie, non pas pour sauver le monde, mais uniquement pour se sauver eux-mêmes. La perspective technofasciste est un récit éminemment séducteur… mais sans horizon, puisque cette élite ne propose ni d’améliorer notre futur ni d’en partager les fruits. Seulement de renforcer leur pouvoir.
Le livre du journaliste Thibault Prévost, Les prophètes de l’IA (Lux éditeur, 2024), a une grande vertu : nettoyer notre regard de ce qui l’embrume.
Il permet d’abord de comprendre que la technologie ne mobilise pas tant des imaginaires, comme on l’entend trop souvent, mais bien des idéologies. Imaginaire, le terme fait référence à quelque chose qui n’existerait que dans l’imagination, qui serait sans réalité, comme dévitalisé, sans effet autre que sûr le rêve et l’irréel. Rien ne me semble moins vrai. Ce que nous sommes capables de composer dans nos esprits à une puissance d’évocation sans précédent, qui mobilise et galvanise les énergies et façonne le réel. Le terme d’imaginaire dépolitise ce que nos esprits façonnent, quand les récits que nous brodons et partageons construisent d’abord des ralliements, des adhésions ou leur exact inverse, des rejets, des défections, des oppositions. Ce que nous imaginons ne flotte pas dans l’éther, bien au contraire. Nos imaginaires reflètent tout le temps des idées et conduisent nos agissements, décrivent des façons de voir le monde, de le régir, de le gouverner. Imaginaire : le terme ne vise qu’à dépolitiser ce qui est à l’œuvre dans la mise en représentation du monde, à savoir dévitaliser les luttes idéologiques par des récits neutralisés qui ont pour but de les rendre plus séduisants, plus accrocheurs, plus malléables, plus appropriables, plus diffusables. Mais derrière le storytelling, les récits que l’on construit sur l’IA, les discours que l’on porte sur la technologie, il n’est question de rien d’autre que d’une lutte idéologique.
A mesure que la technologie a pris une place prépondérante dans nos sociétés, le discours qui la porte s’est chargé de promesses, de prophéties, de mythes, de prédictions qui se sédimentent en idées politiques qui annoncent, au choix, la fin du monde ou le retour des Lumières. L’un comme l’autre d’ailleurs n’ont qu’un objectif : nous éloigner de la réalité et nous faire adhérer à leur promesse. À savoir qu’il n’y a pas d’alternative au futur que propose la technologie. Qu’il soit rose ou sombre, c’est la technologie qui le façonne, c’est l’élite technologique qui le construit. Le futur est devenu une religion.
Prévost rappelle trop rapidement la longue histoire de l’avènement des religions technologiques, schismes du rêve transhumaniste, pour se concentrer surtout sur les courants et les figures les plus récents. Ce qui l’intéresse, c’est de regarder les habits les plus neufs du transhumanisme, cette consécration de la science et de la technologie, qui promet d’améliorer la condition humaine. Qui souhaite rendre la religion, le capitalisme et le colonialisme fonctionnels, effectifs, comme pour les faire perdurer à jamais. Ces courants qui déifient les sciences de l’ingénierie ne proposent pas qu’une transcendance, c’est-à-dire un dépassement de l’homme par la technique, mais bien l’avènement d’une technocratie toute puissante. L’essai, qui se présente sous forme d’un catalogue des idées du secteur, devient vite épuisant à lire, tant ces délires mis bout à bout se concatènent dans leur logique rance, qui ne produit rien d’autre qu’un total mépris pour la société comme pour les individus qui la composent.
Le livre de Thibault Prévost a une autre vertu. Il nous montre que les grands ingénieurs, les grands investisseurs, les grands entrepreneurs et les grands penseurs de l’IA sont tous complètement… tarés ! Excusez du peu ! Les récits de dépassement, de conquête, de croisade, de puissance ou d’IApocalypse qu’ils nous vendent forment un ramassis de technodélires qui n’ont rien de sérieux ou de rationnel, malgré le fait qu’ils se présentent ainsi. Ces délires sur l’intelligence artificielle générale, sur la transcendance par la machine comme sur l’effondrement, nous abreuvent d’idéologies hors-sol, sectaires, fanatiques et vides pour mieux invisibiliser leur autoritarisme et leur cupidité débridée (à l’image de celle qu’exprimait Mustafa Syleyman dans son livre particulièrement confus, La déferlante). Tous les grands gourous de la tech que Prévost évoque dans son livre (et il n’y a pas que Musk) semblent d’abord et avant tout des individus totalement perchés et parfaitement lunaires. Ils sont tous profondément eugénistes, comme le répète le chercheur Olivier Alexandre (voir aussi dans nos pages). Ils sont obsédés par le QI et la race. Ils ont à peu près tous tenu à un moment ou à un autre des propos racistes. Ils sont tous profondément opposés à la démocratie. Ils partagent tous des discours autoritaires. Derrière leurs récits, aussi barrés les uns que les autres, tous n’oeuvrent qu’à leur propre puissance. A peu près tous partagent l’idée que ceux qui ne croient pas en leurs délires sont des parasites. Leur délire élitiste, eugéniste et cupide a de quoi inquiéter. Le futur qu’ils nous vendent n’a rien d’un paradis, puisqu’il ne remet en rien en cause des privilèges qui sont les leurs, bien au contraire. Tous nient les biens communs. Tous veulent détruire la régulation, à moins qu’ils en soient en maîtres. Ils nous exhortent à penser un futur si lointain qu’il permet de ne plus être fixé dans un cadre politique normé, ce qui permet de totalement le dépolitiser. Tous cachent les enjeux politiques qu’ils défendent sous des questions qui ne seraient plus que technologiques. Remplacer le discours politique par un discours technique permet d’abord de déplacer son caractère politique, comme pour l’aseptiser, l’invisibiliser.
A le lire, Prévost nous donne l’impression de nous plonger dans les disputes sectaires, rances et creuses… qui anônent un « cocktail d’arrogance élitiste et de naïveté qui défend férocement la légitimité morale des inégalités ». Qu’ils se définissent comme altruistes efficaces, longtermistes, doomers, ultralibertariens, extropiens ou rationalistes… (tescralistes, comme les ont qualifiés Timnit Gebru et Emile Torres), ils semblent avant tout en voie de fascisation avancée.
L’IA ne va pas sauver le monde. Elle vise à sauver leur monde, celui d’une caste de milliardaires au-dessus des lois qui cherchent à se garder du reste de l’humanité qu’elle abhorre. « L’IA n’est que le paravent technique d’une entreprise tout à fait classique de privatisation et de captation des richesses ». L’IA vise d’abord la préservation du taux de profit.
La Tech a longtemps été Démocrate et pro-démocratie, rappelle le journaliste, mais c’est de moins en moins le cas. La perspective que la Silicon Valley perde de sa puissance, explique en partie son réalignement. Le techno-solutionnisme progressiste qu’ils ont longtemps poussé a fait long feu : la Tech n’a produit aucun progrès social, bien au contraire. Ses solutions n’ont amélioré ni la démocratie, ni l’économie, ni l’égalité, ni l’espérance de vie… surtout quand on les compare aux technologies sociales du XXᵉ siècle comme l’hygiène publique, le développement des services publics ou la justice économique.
Si ces évolutions politiques ont plusieurs origines, l’influence de grandes figures, de financeurs milliardaires, sur le secteur, semble déterminant, à l’image des Marc Andreessen et Peter Thiel, qui ne sont pas tant des évangélistes de la tech, que des évangélistes néolibéraux ultra-conservateurs, qui promeuvent par leurs discours et leurs investissements des projets anti-régulation et autoritaires. Prévost rappelle que la grande caractéristique de cette élite financière est d’être férocement opposée à la démocratie. Ces milliardaires rêvent d’un monde où une poignée d’individus – eux – captent toutes les richesses et tous les pouvoirs. « La tech est un système immunitaire développé par le capitalisme pour lutter contre tout ce qui pourrait le mettre en crise », disait déjà Antoinette Rouvroy. Ces gens sont tous admirateurs de régimes autoritaires. Ils rêvent d’un progrès technique sans démocratie tel qu’ils le font advenir dans les outils qu’ils façonnent et les entreprises qu’ils dirigent.
En compilant toutes ces petites horreurs qu’on a déjà croisées, éparses, dans l’actualité, Prévost nous aide à regarder ce délire pour ce qu’il est. Nous sommes confrontés à « un groupe radicalisé et dangereux », d’autant plus dangereux que leur fortune astronomique leur assure une puissance et une impunité politique sans précédent. Leurs exploits entrepreneuriaux ou financiers ne peuvent suffire pour les absoudre des horreurs qu’ils prônent. Prévost les montre comme ce qu’ils sont, un freak-show, des sortes de monstres de foire, complotistes, fascistes, prêts à rejoindre leurs bunkers et dont le seul rêve est de faire sécession. Le journaliste décrit un monde réactionnaire qui ne craint rien d’autre que son renversement. « Ces patrons méprisent nos corps, nos droits, nos existences ». Leur discours sur les risques existentiels de l’IA permet de masquer les effets déjà bien réels que leurs outils produisent. « L’IA est une métaphore du système politique et économique capitaliste qui menace l’espèce humaine ». Pour sécuriser leur avenir, cette élite rêve d’un technofascisme qu’elle espère mettre en œuvre. Notamment en manipulant les peurs et les paniques morales pour en tirer profit.
Le pire finalement c’est de constater la grande audience que ces pensées rances peuvent obtenir. La réussite fait rêver, la domination fait bander… oubliant qu’il s’agit de la domination et de la réussite d’un petit monde, pas de celui de l’Occident ou de tous les entrepreneurs du monde. En nous répétant que le futur est déjà décidé et qu’ils en sont les maîtres, ils nous intoxiquent. « À force de se faire dire que le futur est déjà plié, que c’est la Silicon Valley qui décide de l’avenir de l’humanité, le public, convaincu qu’il n’a pas son mot à dire sur des enjeux qui le dépassent, remet son destin entre les mains des Google, Microsoft, Meta ou Amazon. » Ce déplacement permet d’orienter la régulation vers des dangers futurs pour mieux laisser tranquille les préjudices existants. Derrière la promotion de leur agenda néolibéral pour maximiser leurs profits aux dépens de l’intérêt général, se profile le risque d’une bascule vers un capitalisme autoritaire qui contamine le monde au-delà d’eux, comme le notait la chercheuse Rachel Griffin. « À l’instar de la Silicon Valley, l’Union européenne semble être en train de mettre à jour son logiciel idéologique vers un capitalisme autoritaire qui privilégie l’économie de la rente et les monopoles à l’économie de marché et la concurrence ». Cette transformation du capitalisme est assurée par la technologie. Les systèmes s’immiscent dans nos institutions, à l’image de leurs LLM que les acteurs publics s’arrachent en permettant aux entreprises de la Silicon Valley « d’étendre leur intermédiation sur un corps social médusé ». Qu’importe si ChatGPT raconte n’importe quoi. Les prophètes de l’IA, ces « bullionaires » (contraction de bullshitters et de millionnaires) eux aussi mentent avec assurance. Derrière leurs délires apparents, un transfert de pouvoir est en cours. Pas seulement une privatisation du futur, mais bien son accaparement par quelques individus qui font tout pour n’avoir de compte à rendre à personne. La fétichisation de l’individu rationnel, tout puissant, du génie solitaire, du milliardaire omnipotent, du grotesque individualiste ne nous conduit à aucune société qu’à son délitement. La métaphore computationnelle qui permet d’affirmer que la seule intelligence est désormais celle de la machine, vise à nous reléguer, à nous transformer en une marchandise dévaluée, puisque nos esprits valent désormais moins que le calcul, tout comme notre force de travail a été dévaluée par l’énergie fossile.
Prévost rappelle que les machines nous trompent. Que l’automatisation est un leurre qui masque les ingénieurs et les travailleurs du clic qui font fonctionner les machines à distance. L’IA générative aussi. Nombre d’utilisateurs de ChatGPT l’abandonnent au bout d’une quarantaine de jours, comme un jouet qu’on finit par mettre de côté. Google SGE produit des fausses informations après plus d’un an de tests. Par essence, la prédiction statistique ne permet pas de produire de résultats fiables. Partout où ils se déploient, ces systèmes se ridiculisent, obligeant à les surveiller sans cesse. Notre avenir sous IA n’est pas soutenable. Il repose sur un pillage sans précédent. Les « cleptomanes de la Valley » ne cessent de nous dire que l’IA doit être illégale pour être rentable. L’IA est une bulle financière qui risque de finir comme le Metavers (que McKinsey évaluait à 5000 milliards de dollars d’ici 2030 !).
« Arrêtons pour de bon de donner du crédit aux entrepreneurs de la tech. Depuis le début de la décennie 2020, le technocapitalisme ne fonctionne plus que par vagues d’hallucinations successives, suivies de (très) brèves périodes de lucidité. La Silicon Valley semble bloquée dans un trip d’acide qui ne redescend pas, et dont l’IA n’est que la plus récente hallucination », rappelle, cinglant, Thibault Prévost, fort des punchlines saisissantes auxquelles il nous a habitués dans ses articles pour Arrêt sur Images.
L’IA n’est que la nouvelle ligne de front de la lutte des classes, où les systèmes d’analyse dégradent les conditions d’existence des plus mal notés, ce lumpenscoretariat. Sa grande force est d’avancer masqué, opaque, invisible à ceux qu’il précarise. Nous n’utilisons pas l’IA, mais nous y sommes déjà assujetties, explique très justement Prévost. Les systèmes de calculs se démultiplient partout. « Aucun d’entre eux n’est fiable, transparent ou interprétable. Nous vivons tous et toutes à la merci de l’erreur de calcul sans recours ».
« Les systèmes d’IA sont le reflet des oligopoles qui les commercialisent : privés, opaques, impénétrables, intouchables, toxiques et dangereux. » L’IA prolonge le continuum des discriminations et de l’injustice sociale et raciale. La faute aux données bien sûr, jamais « à leurs beaux algorithmes neutres et apolitiques ».
« Comme l’idéologie d’extrême droite, l’IA échoue à représenter le monde. Elle ne fonctionne que par archétypes et biais, par catégorisation a priori ». Elle rappelle aux humains la distance qui les sépare de la norme masculine, blanche et riche. L’IA n’est rien d’autre qu’une « prothèse pour le maintien de l’ordre social racial et l’avancée des projets capitalistes impérialistes », comme le dit Yarden Katz dans son livre Artificial Whiteness. Elle n’est rien d’autre que le nouvel auxiliaire du pouvoir. Elle exploite la violence structurelle comme une grammaire et un grand modèle d’affaires. « Si la Silicon Valley essaie de nous vendre l’apocalypse, c’est parce que son projet technique, économique et politique en est une ». Ce que veulent les milliardaires de la tech, c’est la fin du monde social pour imposer le leur.
Avec l’élection de Trump, c’est exactement là où nous sommes. La Silicon Valley a obtenu ce qu’elle voulait, dit Brian Merchant.
Dan McQuillan nous avait mis en garde du risque fasciste de l’IA. Les opportunités politiques sont devenues des prises de risques financières. La victoire de Trump vient d’assurer à Musk et quelques autres la rentabilité de tous leurs investissements. Son rachat de Twitter n’était rien d’autre que l’achat d’une arme qu’il a transformée en site suprémaciste, pour amplifier ses délires, permettant d’attiser la haine en ligne et la traduire en vote et en violence dans le monde physique. Comme l’explique Martine Orange pour Mediapart, l’enjeu, désormais, consiste à éradiquer la régulation et mettre l’ensemble de l’appareil d’État à la disposition de la Tech, c’est-à-dire assurer la mainmise de la Tech sur le pouvoir politique.
Face au technofascisme qui vient, le risque est que nous soyons démunis d’alternatives technologiques et donc idéologiques. Sans récit et réalisations progressistes de la tech, la seule option pour beaucoup ne consistera qu’en une chose : abandonner la technologie et arrêter les machines.
Hubert Guillaud
MAJ du 19/11/2024 : Allez lire également ce très bon entretien avec Thibault Prévost qui explique que l’IA n’est pas qu’un outil de puissance au service des technoprophètes, il est aussi un outil d’asservissement et de déresponsabilisation de la puissance publique.
17.03.2025 à 07:42
Khrys
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
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Le président américain avait envisagé une exemption de droits de douane sur l’acier et l’aluminium australiens, mais s’est finalement rétracté dans la nuit de mardi à mercredi.
Quatorze ans après, le gouvernement japonais veut tourner la page de Fukushima et promouvoir une région innovante. Une « résilience » sans les anciens habitants traumatisés et avec 14 millions de m3 de déchets irradiés à gérer.
Digital blackouts reached a record high in 2024 in Africa as more governments sought to keep millions of citizens off the internet than in any other period over the last decade.
Sous l’impulsion des États-Unis et d’autres pays occidentaux, un accord a été trouvé lundi 10 mars par les dirigeants kurdes du nord-est syrien et le président provisoire Ahmed Al-Charaa. Ses modalités restent à préciser mais il éloigne la menace d’affrontements communautaires.« Le texte est suffisamment flou pour que chaque partie puisse l’interpréter comme cela l’arrange »
Le chef et fondateur du Parti des travailleurs du Kurdistan, Abdullah Öcalan, a appelé depuis sa prison au désarmement et à la dissolution du groupe. Une décision historique qui a eu des répercussions en Syrie et en Irak, mais dont on peine encore à mesurer toutes les conséquences pour les Kurdes en Turquie.
L’Azerbaïdjan et l’Arménie ont annoncé, jeudi 13 mars, qu’un « accord de paix » est « prêt à être signé », mettant un terme à trois décennies de conflit entre les deux pays du Caucase. Le sort de la région du Haut-Karabakh, au cœur des tensions, est au centre des dernières négociations, avant qu’une date soit décidée pour la ratification de l’accord.
Downsizing, outsourcing, budget cuts : Greece’s public healthcare system is reeling from a combination of chronic underfunding and austerity policies. As the quality of care declines and working conditions deteriorate, young doctors are increasingly tempted to leave the country.
Le 28 février dernier, journée de grève générale à l’appel des parents des victimes de la catastrophe ferroviaire de Tempe et de l’ensemble des organisations syndicales et du mouvement social, se sont tenues en Grèce les rassemblements les plus importants de l’histoire du pays.
La capitale de la Serbie a été le théâtre ce samedi 15 mars de l’un des plus grands rassemblements des dernières décennies. Depuis des mois, les manifestations pacifiques s’enchaînent pour dénoncer la corruption.
Le centre de recherche allemand FZ Jülich vient de publier une étude montrant que dans les 10 pays où il y a le plus de terrains de golf au monde, la superficie de ces derniers dépasse celle des moyens de production d’énergie renouvelable issus de l’éolien et du photovoltaïque.
Le choc a engendré de gigantesques incendies à bord des deux bateaux. Ils étaient en grande partie éteints jeudi soir même si de « petits foyers » étaient toujours signalés sur le pont du Solong […] « il ne semble pas y avoir de pollution » […] Un des réservoirs du Stena Immaculate contenant une partie des 220.000 barils de kérosène a été « brisé »
In 2019, Iceland made headlines by becoming one of the first countries to officially approve a four-day workweek. But rather than passing a blanket law, the country allowed businesses and employees to negotiate shorter workweeks or reduced hours. Nearly six years later, it’s clear that the predictions made by Generation Z about the benefits of such a model were not only accurate, but they also highlighted its profound impact on both work and life.
Sur fond de déclarations de Trump, convaincu de pouvoir s’emparer « d’une manière ou d’une autre » du territoire autonome danois, le parti Démocrates, favorable à l’indépendance, remporte 29,9 % des suffrages selon les derniers résultats officiels de ce mercredi 12 mars.
Some Canucks are proposing the most drastic measure yet in the trade war with Uncle Sam – blocking US access to Canadian-owned Pornhub.
Pour orienter le traitement médiatique à son égard, Trump réserve désormais les meilleures places de la salle de presse présidentielle à des “nouveaux médias” qui lui sont favorables. Compliquant encore la tâche des grands médias traditionnels.
Kari Lake a annoncé l’annulation de plusieurs contrats publics « onéreux », dont ceux avec l’Agence France-Presse, Associated Press et Reuters.
L’administration de Donald Trump a coupé le financement de Voice of America, Radio Liberty et d’autres réseaux de diffusion étrangers. Des milliers d’employés sont en congé “administratif”. Les critiques dénoncent des mesures dont rêvaient les dictateurs depuis les temps de la guerre froide.
Une trentaine de mesures ont été annoncées, parmi lesquelles l’annulation d’une règle de 2024 exigeant des centrales à charbon qu’elles éliminent la quasi-totalité de leurs émissions de CO₂.
Dans une analyse du jeudi 13 mars, l’agence spatiale américaine, la Nasa, annonce une augmentation du niveau des mers de 0,59 centimètres pour l’année 2024, loin des 0,43 prédits par les scientifiques. L’année 2024 a, de manière concomitante, enregistré les plus hautes températures depuis le début des statistiques en 1850. […] Avec une montée des eaux qui pourrait atteindre une augmentation de 50 centimètres en 2050, les populations côtières sont indéniablement les plus à risque. Rien qu’en France, 500 communes et territoires sont menacés, soit 20 % du littoral.
Le président américain n’a jamais caché sa volonté de supprimer ce ministère, accusé de promouvoir des idées progressistes.
Dessus, il est écrit : « Tout le monde est le bienvenu ici » (« Everyone is welcome here », en anglais), avec des dessins de mains représentant un message de diversité fondamental « pour garantir un environnement d’apprentissage positif aux élèves »
The purge follows Defense Secretary Pete Hegseth’s declaration that ‘DEI is dead’ as he implements Trump’s agenda at the Pentagon
Inaugurée après les manifestations du mouvement Black Lives Matter aux États-Unis à l’été 2020, la fresque peinte au sol près de la Maison Blanche vit ses dernières heures.
On Inauguration Day, Trump shut down the CBP One app, the only mechanism available to seek asylum in the United States. The move left over 30,000 migrants stuck in Mexico with no way to cross into the US and no way to return to their home countries. That figure is likely an undershot, accounting only for migrants who already had scheduled appointments on the app. The true number may be in the hundreds of thousands.
Près de 300 Vénézuéliens, membres d’un gang et prisonniers jusqu’alors aux Etats-Unis, sont arrivés au Salvador ce dimanche 16 mars. Les bases légales de cette opération de la Maison Blanche semblent plus que bancales.
Le vice-président de Donald Trump a eu droit à un accueil glacial, alors qu’il assistait à un concert à Washington.
Organisée par Jewish Voice for Peace, cette action dans le hall du building de Donald Trump a occasionné de nombreuses arrestations par la police new-yorkaise.
Des rassemblements sont organisés aux États-Unis devant des boutiques Tesla pour s’opposer au rôle d’Elon Musk dans la politique du pays. Les manifestants cherchent à faire mal au portefeuille de l’homme le plus riche du monde.
22 milliards de moins sur la période pour Sergey Brin, cofondateur de Google, 29 milliards évaporés pour Jeff Bezos le patron d’Amazon et du Washington Post, et, surtout, 148 milliards de moins pour Elon Musk.
Les politiques du président américain et du chef du Département de l’efficacité gouvernementale ont fait perdre plus de 200 milliards de dollars aux milliardaires qui leur avaient fait allégeance.
Spying on private messages has long been on the security services’ wish list. In swapping a counter-terrorism argument for one of stopping child sexual abuse material (CSAM), they’ve made headway in their mission.
Algorithm Watch et l’AFP ont publié une enquête sous forme de podcast sur la débancarisation, le blocage et la fermeture automatisée de comptes bancaires. L’occasion de comprendre comment le calcul de risque bancaire dysfonctionne et conduit des centaines de milliers de personnes, chaque année, à perdre l’accès à leurs capacités bancaires.
Il semble qu’après un usage dans un premier temps précautionneux, les élèves assistés cessent de vérifier ce que leur propose l’IA en baissant la garde de leur esprit critique. Rapidement donc, leurs apprentissages seraient en quelque sorte délégués à la machine.
CJR study shows AI search services misinform users and ignore publisher exclusion requests.
Une initiative qui place Madrid en première ligne sur le front de la régulation technologique.Un projet de loi inédit prévoit des sanctions sévères pour les entreprises ne signalant pas correctement les contenus générés par IA. Les contrevenants risquent jusqu’à 35 millions d’euros d’amende, ou 7 % de leur chiffre d’affaires mondial annuel.
Le Secrétaire d’État des États-Unis, Marco Rubio, veut mettre en place un système appelé « Catch and Revoke » pour traquer les étudiants étrangers qui porteraient des propos étiquetés comme « pro-hamas » en vue de révoquer leurs visas. Des associations s’alarment contre l’érosion de la liberté d’expression et de la vie privée.
Google says it just wants “balanced” copyright rules.
You’ll be able to use the improved Deep Research to get in-depth information on a topic, and Google’s newest reasoning model can peruse your search history to improve its understanding of you as a person. What could go wrong ?
The move appears to be connected to the launch of its generative AI-powered Alexa Plus, slated for later this month (March 28th, perhaps ?). The email states, “As we continue to expand Alexa’s capabilities with generative AI features that rely on the processing power of Amazon’s secure cloud, we have decided to no longer support this feature.”
Voir aussi Amazon annihilates Alexa privacy settings, turns on continuous, nonconsensual audio uploading (pluralistic.net)
Sur les réseaux sociaux, des prétendus gynécologues, médecins, chirurgiens et autres personnels de santé donnent leurs conseils naturels pour se soigner.
L’élection américaine marque un tournant clair dans le discours. Le président nouvellement élu l’a affirmé très clairement dans son adresse inaugurale. « Nous possédons quelque chose qu’aucun autre pays manufacturier n’aura jamais – la plus grande quantité de pétrole et de gaz de tous les pays du monde – et nous allons l’utiliser. »
On Saturday, Mahmoud Khalil, a Palestinian lawful permanent resident of the United States who was active as a negotiator between Columbia University and students protesting Israel’s genocide in Palestine, was abducted by Immigration and Customs Enforcement (ICE) agents at his Columbia housing and in front of his pregnant wife. He was quickly shipped to an infamous detention facility in Louisiana.
Des frappes israéliennes ont tué des journalistes et des membres d’une organisation caritative ce samedi 15 mars à Beit Lahia selon la défense civile de l’enclave palestinienne et le Hamas. Tsahal affirme avoir tué des « terroristes ».
Après plus de 15 mois de bombardements sur la bande de Gaza, faisant près de 50 000 morts, Israël a de nouveau suspendu l’aide humanitaire, aggravant les pénuries d’eau et de nourriture. Une violation du droit international humanitaire que dénonce Mara Bernasconi, de retour d’une mission d’Handicap International sur place. Elle appelle une réaction ferme de la communauté internationale.
UN special rapporteur on right to food describes current ceasefire as slowing down of military violence while speeding up violence through starvation
Une enquête du média Disclose révèle que le groupe d’armement français Thales aurait vendu à l’industrie de l’armement israélien pour 2 millions d’euros de systèmes d’aide au pilotage pour des drones armés. Les deux modèles sont utilisés contre la population palestinienne depuis près de quinze ans.
Dans “Black Box Diaries”, sorti en France mercredi, la journaliste enquête sur son propre viol, commis en 2015 par un proche de l’ancien Premier ministre Shinzo Abe. Mise au ban de la société japonaise pour avoir révélé publiquement l’affaire, la réalisatrice n’a pas trouvé de distributeur dans son pays natal, signe du déni persistant entourant les violences sexuelles dans l’archipel.
Dès le début des soulèvements en mars 2011, les Syriennes ont été en première ligne des manifestations, défiant elles aussi les forces de sécurité, malgré la répression aveugle. Des milliers d’entre elles ont été arrêtées et ont disparu dans les prisons d’Assad. Celles qui en sont sorties peinent à raconter l’horreur.
Les césariennes concernaient environ une naissance sur cinq (21 %) en 2021 dans le monde. Si cette intervention peut sauver des vies lorsqu’elle est utilisée de manière appropriée, le recours à la césarienne se révèle néfaste lorsqu’elle est pratiquée de manière inutile, excessive ou routinière.
« C’est une pionnière. Elle défie les obstacles, les surmonte, inspire le changement, et ouvre la voie aux leaders de demain. » Ces louanges, on peut les lire sur le site de Women In Mining, une organisation dédiée à la promotion des femmes dans le secteur minier, qui récompense chaque année cent femmes censées incarner cet idéal éblouissant.
Katherine Calvin, climatologue et scientifique en chef à la Nasa, a été licenciée dans la journée du lundi 10 mars, avec une vingtaine d’autres salariés de la prestigieuse agence étasunienne. L’ensemble de son bureau ainsi que deux autres départements de la Nasa ont été démantelés dans le cadre des coupes budgétaires annoncées par Donald Trump.
Sur TikTok, on compte de plus en plus de vidéos d’hommes se faisant raser les cils à la tondeuse, pour un regard « moins féminin ». Mais ce n’est pas sans conséquence pour la santé de leurs yeux.
« On ne peut pas demander aux Français de payer des chars avec leurs services publics et leurs retraites », dénonce la sénatrice écologiste Mélanie Vogel, qui demande une contribution des plus riches à l’effort de guerre.
« Il ne faut pas aller tels des bourgeois de Calais à Washington », a estimé l’ancien Premier ministre sur France 2, alors que plusieurs dirigeants européens ont rendu visite, un par un, à Donald Trump.« La position de force pour les Européens et l’Ukraine seraient de ne pas arriver en ordre dispersé comme l’ont fait les dirigeants européens à Washington »
Le 11 mars, la cour administrative d’appel de Paris a jugé que l’État avait « commis des fautes » dans la célèbre affaire du chlordécone. Elle le condamne en outre « à réparer le préjudice d’anxiété » pour les personnes ayant fourni des éléments personnels tels que des dosages sanguins, autrement dit, une dizaine de personnes seulement.
Dans ces 400 000 pages noircies par les deux millions de contributions, l’immigration et la sécurité, contrairement à ce que laisse penser le débat médiatique bollorisé, n’occupent pas une position centrale.
À l’initiative de l’élu en fauteuil roulant Sébastien Peytavie, les députés ont décidé à l’unanimité de faire disparaître la disposition discriminatoire qui impliquait de se mettre debout lors de certains scrutins. Le Sénat fera de même le 8 avril.
Cet accord entre les deux parties survient alors que la cour d’appel doit se prononcer de nouveau sur les peines infligées à l’ancien candidat de l’UMP à la présidentielle de 2017.
« Soutien aux victimes. Je suis Arnaud Gallais, je fais partie des 330 000 victimes de pédocriminalité dans l’Église et je dénonce ce simulacre : vous avez refusé Monsieur Aillet d’ouvrir vos archives » […] « Vous êtes la honte », a ensuite lâché celui qui est aussi membre de la Ciivise, citant l’inaction de « la justice » et du « ministre des Cultes Bruno Retailleau ».
Deux loups observés pour la première fois en juillet 2024, sur le plateau de Millevaches, risquent d’être abattus par des tirs de défense. Issus de deux lignées différentes, ils pourraient engendrer un croisement inédit en France, indispensable pour la conservation de l’espèce. Une pétition en ligne contre leur abattage rencontre un franc succès.
Le trait de côte de cette île touristique de la Charente-Maritime ne cesse de reculer, notamment en raison de la montée des eaux provoquée par le changement climatique.[…] Pour éviter que les eaux usées ne se déversent à terme dans la mer, contaminent la plage et dérèglent tout le fonctionnement de l’île, une digue va être construite en urgence par la collectivité.
Elles sont en voie de disparition : 75 % des maternités qui jalonnaient le pays ont fermé au cours des cinquante dernières années. En 2024, le ministère de la Santé ne recensait plus que 457 maternités en France, contre 1.369 en 1975.
Selon une étude de l’Observatoire national des violences faites aux femmes publiée ce lundi 10 mars, les vicitmes sont en très grande majorité des femmes et les mis en cause sont à 99 % des hommes.
Interrogé à l’Assemblée sur les violences commises dans le cinéma français, le célèbre producteur a été mis face à ses responsabilités, en tant que voix importante du 7e art.Il faut dire que le nom de Dominique Besnehard figurait dans la fameuse tribune publiée dans Le Figaro pour défendre Gérard Depardieu, accusé par plusieurs femmes de harcèlement ou de violences sexuelles.
Voir aussi #MeToo dans le cinéma : Dominique Besnehard blâme les victimes de Weinstein ou Depardieu (liberation.fr)
Auditionné à l’Assemblée nationale jeudi 13 mars, l’ancien agent de stars et producteur a revendiqué appartenir « à l’ancien monde » et a mis en cause le comportement de certaines actrices qui dénoncent des viols.
Depuis l’allocution d’Emmanuel Macron à propos de la guerre en Ukraine, le 5 mars, les grands médias sont en ordre de marche. Réhabilitation du président en « chef de guerre », patriotisme exacerbé, concert militariste et glorification des industriels de guerre…
Dans n’importe quel pays à minimum de prétention démocratique, l’extravagante grossièreté du mensonge et du déni de Bayrou aurait conduit à sa démission au soir de la première séance des questions au gouvernement. Pourquoi Bayrou est-il encore là ? Parce que la clique des éditorialistes, ambianceurs officiels du pays, en a décidé ainsi. Unanimes.
Dans un arrêté bientôt signé, le gouvernement veut réduire brutalement les aides aux petites et moyennes installations photovoltaïques. De quoi mettre en péril la filière, au moment où elle trouvait enfin une dynamique.
La nièce de Marine Le Pen risquait de se faire retoquer ses comptes de campagne des européennes. Mais un prêt contracté auprès d’un mystérieux bienfaiteur, et reçu trois jours avant la date limite, lui a permis de présenter des comptes à l’équilibre.
Les dangereux immigrés, couteaux entre les dents, face auxquels les autorités algériennes voudraient laisser la population française, ne seraient-ils finalement pas aussi nombreux ? Peut-être même n’existent-ils que dans le récit fictionnel nourri par Bruno Retailleau dans le but de plaire à ses amis d’extrême-droite.
En France, les démarches pour obtenir ou renouveler ses papiers pour des étrangers sont de plus en plus difficiles. Des sites exploitent leur détresse administrative face à la dématérialisation des demandes et les arnaquent de centaines d’euros.
À Clermont-Ferrand, plusieurs policiers ont été filmés autour d’un homme en fauteuil roulant lors d’une descente. L’un d’eux lui a asséné un coup de poing.
Alors que les prisons françaises battent des records historiques de population carcérale, le pouvoir poursuit dans la surenchère de lois répressives. Un mouvement que rejoignent d’autres pays dirigés par l’extrême droite.
Une jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme pourrait entraver l’application du texte, mais les recours se jouent à très long terme.
L’actrice s’est émue, dans une lettre adressée à Delphine Horvilleur, que la rabbin ait relayé une vidéo la comparant à l’antisémite Dieudonné, participant ainsi à la cabale contre ses prises de position en faveur du peuple palestinien.
Trois associations, dont Notre affaire à tous, ont engagé un recours auprès du tribunal administratif d’Amiens, le 11 mars. Objectif : empêcher l’expansion du trafic aérien de cet aéroport.
Les mesures prises par l’État pour lutter contre les pollutions aux nitrates ont été reconnues insuffisantes par le tribunal administratif de Rennes ce jeudi 13 mars. L’association de défense de l’environnement Eau et Rivières de Bretagne avait déposé deux recours en 2022, dénonçant l’inaction de l’État.
Google has refused to deny receiving a secret legal order from the British government, according to a bipartisan group of members of Congress who are concerned Westminster may have demanded that several U.S. technology companies provide its security services with a mechanism to access encrypted messages.
Amazon will not say if it plans to take action against three phone surveillance apps that are storing troves of individuals’ private phone data on Amazon’s cloud servers, despite TechCrunch notifying the tech giant weeks earlier that it was hosting the stolen phone data.
Trois organisations professionnelles d’auteurs et d’éditeurs attaquent le géant de la Silicon Valley pour “contrefaçon”, l’accusant d’avoir entraîné son intelligence artificielle sur des œuvres protégées par le droit d’auteur.
There’s nothing more satisfying than watching a corporate giant make a stupid mistake. The behemoth in question is Meta, and when Careless People, a whistleblowing book by a former senior employee, Sarah Wynn-Williams, came out last week, its panic-stricken lawyers immediately tried to have it suppressed by the Emergency International Arbitral Tribunal. […] What strikes the reader is that Meta and its counterparts are merely the digital equivalents of the oil, mining and tobacco conglomerates of the analogue era. And they’re all US companies that have cosied up to Trump, which means that their interests are now inextricably intertwined with those of the American state.
La CNIL demande au gouvernement de trouver « activement » et « rapidement » un hébergeur « souverain », autre que Microsoft, pour la plateforme de données de santé des Français et des Européens. Depuis un rapport gouvernemental de janvier 2024 qui préconise de changer de clouder au profit d’une société européenne, aucun appel d’offres n’a été publié.
some X origin servers, which respond to web requests, weren’t properly secured behind the company’s Cloudflare DDoS protection and were publicly visible. As a result, attackers could target them directly. X has since secured the servers.
Voir aussi Cyberattaque massive contre X : la véritable raison est plutôt embarrassante pour Elon Musk (futura-sciences.com)
Les États-Unis ont été en guerre quasiment sans interruption depuis leur création, et pourtant, les Américains n’ont pas le sentiment d’être une nation guerrière ni d’être à ce point impliqués dans les conflits armés.
the Trump administration is testing the waters in order to gain far greater control of the United States entire payments infrastructure — control great enough to bend Donald Trump and Elon Musk’s enemies to their will at a speed far faster than courts could ever conceivably contain.
US betrayal of Ukraine is the rehearsal for a grander bargain with Moscow and an assault on continental solidarity […] This ideological affinity is cherished also by Russian nationalist commentators. They welcome the Trump regime as a powerful ally in global resistance to the effeminate moral degeneracy emanating from the continent they call “Gayrope”.
Le New York Times a compilé plus de 200 mots que la nouvelle administration Trump aimerait bannir des documents et sites web officiels, dont « femme », « racisme » ou encore « pollution ». Des mots liés au genre, aux minorités sexuelles ou ethniques, ainsi qu’au changement climatique.[…] les attaques sur la langue font partie de l’arsenal habituel des totalitarismes.
Pourquoi tant insister sur le partage du parapluie nucléaire avec les autres pays européens, toujours parsemés des ogives états-uniennes, si ce n’est par provocation ? Quand bien même ce débat se poserait, il appartient au peuple d’en décider, et non le monarque qui se rêve désormais en nouvel empereur de l’Europe prêt à nous faire vitrifier.
en particulier dans le numérique, il manque cette logique de souveraineté ou de protectionnisme. Par exemple, on pourrait dire qu’on abandonne Microsoft et les autres GAFAM dans les administrations publiques pour n’utiliser que du logiciel libre. La subvention est un outil, mais il y en a d’autres : l’interdiction, la réglementation…
L’espoir naît dès que des personnes se mobilisent. Quand une lutte commence, aussi difficile soit-elle, il y a toujours une possibilité de succès. […] Même sans être au pouvoir, l’extrême droite a réussi à imposer ses idées sur la migration en martelant son discours. La gauche pourrait faire de même sur l’écologie et la justice sociale, en construisant un contre-récit puissant et en imposant ses thèmes à l’agenda politique.
Décimée par la variole, la population du Congo français subit les exactions d’une administration violente dénoncée par Brazza. Un rapport tenu secret, exhumé par une historienne qui dévoile un scandale d’Etat. Ce rapport qui datait de 1905 avait été découvert par l’historienne Catherine Coquery-Vidrovitch dans les années 1960.
La médiatisation des violences de Bétharram a permis de comprendre comment l’institution permet et perpétue les violences. Ces violences ont lieu dans d’autres institutions, dont on parle peu : là où sont placées les personnes handicapées. La lutte contre ces violences sexuelles nécessite une analyse au croisement du féminisme et de l’antivalidisme.
Rexhino Abazaj, surnommé Gino est un militant antifasciste albanais. Il est accusé par la Hongrie de violences sur des militant·es néonazi·es. Arrêté à Montreuil le 12 novembre 2024 par une équipe de la sous-direction antiterroriste, il est aujourd’hui menacé d’extradition.
By establishing that data protection extends to gender identity and explicitly forbidding surgical requirements, the Court has created a powerful legal framework that transcends national barriers. This ruling provides both protection and recognition. It tells every trans person in the EU : your lived identity matters and no government can erase it through bureaucratic obstacles.
New recycling method offers environmentally friendly way to deal with increasing e-waste from old smartphones and electric cars […] “This green and efficient strategy in neutral solution environment opens a new pathway to realise the large-scale pollution-free recycling of spent batteries”
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
16.03.2025 à 09:00
Framasoft
Cet article est une republication, avec l’accord de l’auteur, Hubert Guillaud. Il a été publié en premier le 10 décembre 2024 sur le site Dans Les Algorithmes sous licence CC BY-NC-SA.
L’IA générative ne va ni nous augmenter ni nous remplacer, mais vise d’abord à mieux nous exploiter, expliquent Aiha Nguyen et Alexandra Mateescu de Data & Society. En s’intégrant aux applications de travail, elle promet de réduire les coûts même si elle n’est pas pertinente, elle vient contraindre l’activité de travail, et renforce l’opacité et l’asymétrie de pouvoir.
« Comme pour d’autres vagues d’automatisation, le potentiel supposé de l’IA générative à transformer notre façon de travailler a suscité un immense engouement ». Mais pour comprendre comment cette nouvelle vague va affecter le travail, il faut dépasser la dichotomie entre l’IA qui nous augmente et l’IA qui nous remplace, estiment les chercheuses de Data & Society Aiha Nguyen et Alexandra Mateescu dans un nouveau rapport sur l’IA générative et le travail. La rhétorique de l’IA générative répète qu’elle va améliorer l’efficacité du travail et automatiser les tâches fastidieuses, dans tous les secteurs, du service client aux diagnostics médicaux. En réalité, son impact sur le travail est plus ambivalent et beaucoup moins magique. Ce qu’elle affecte est bien l’organisation du travail. Et cette dichotomie ne propose aux travailleurs aucun choix autre que le renforcement de leur propre exploitation.
Le battage médiatique autour de l’IA générative permet de masquer que l’essentiel de ses applications ne seront pas récréatives, mais auront d’abord un impact sur le travail. Il permet également d’exagérer sa capacité à reproduire les connaissances et expertises des travailleurs, tout en minimisant ses limites, notamment le fait que l’intelligence artificielle soit d’abord un outil d’exploitation des zones grises du droit. Mais surtout, l’IA nous fait considérer que le travail humain se réduit à des données, alors même que l’IA est très dépendante du travail humain. Or, pour le développement de ces systèmes, ce n’est plus seulement la propriété intellectuelle qui est exploitée sans consentement, mais également les données que produisent les travailleurs dans le cadre de leur travail. Dans les centres d’appels par exemple, les données conversationnelles des opérateurs sont utilisées pour créer des IA conversationnelles, sans que les travailleurs ne soient rémunérés en plus de leur travail pour cette nouvelle exploitation. Même problème pour les auteurs dont les éditeurs choisissent de céder l’exploitation de contenus à des systèmes d’IA générative. Pour l’instant, pour contester « la marchandisation non rémunérée de leur travail », les travailleurs ont peu de recours, alors que cette nouvelle couche d’exploitation pourrait avoir des conséquences à long terme puisqu’elle vise également à substituer leur travail par des outils, à l’image de la prolifération de mannequins virtuels dans le monde de la mode. Il y a eu dans certains secteurs quelques avancées, par exemple l’association américaine des voix d’acteurs a plaidé pour imposer le consentement des acteurs pour l’utilisation de leur image ou de leur voix pour l’IA, avec des limites de durée d’exploitation et des revenus afférents. Reste, rappellent les chercheuses que « les asymétries majeures de pouvoir et d’information entre les industries et les travailleurs restent symptomatiques » et nécessitent de nouveaux types de droits et de protection du travail.
Dans les lieux de travail, l’IA apparaît souvent de manière anodine, en étant peu à peu intégrée à des applications de travail existantes. Dans la pratique, l’automatisation remplace rarement les travailleurs, elle automatise très partiellement certaines tâches spécifiques et surtout reconfigure la façon dont les humains travaillent aux côtés des machines. Les résultats de l’IA générative nécessitent souvent beaucoup de re-travail pour être exploitées. Des rédacteurs sont désormais embauchés pour réhumaniser les textes synthétiques, mais en étant moins payé que s’ils l’avaient écrit par eux-mêmes sous prétexte qu’ils apportent moins de valeur. Les chatbots ressemblent de plus en plus aux véhicules autonomes, avec leurs centres de commandes à distance où des humains peuvent reprendre les commandes si nécessaire, et invisibilisent les effectifs pléthoriques qui leur apprennent à parler et corrigent leurs discours. La dévalorisation des humains derrière l’IA occultent bien souvent l’étendue des collaborations nécessaires à leur bon fonctionnement.
Trop souvent, l’utilisation de l’IA générative génère des simplifications problématiques. En 2023, par exemple, la National Eating Disorders Association a licencié son personnel responsable de l’assistance en ligne pour le remplacer par un chatbot qu’elle a rapidement suspendu après que celui-ci ait dit aux personnes demandant de l’aide… de perdre du poids. De même, l’utilisation croissante d’outils de traduction automatiques plutôt que d’interprètes humains dans le système d’immigration américain pour accomplir des demandes d’asiles a conduit à des refus du fait d’erreurs de traduction manifestes, comme des noms transformés en mois de l’année, des délais incorrects. Si la traduction automatique permet de réduire les coûts, elle est trop souvent utilisée dans des situations complexes et à enjeux élevés, où elle n’est pas pertinente. Enfin, rappellent les chercheuses, l’IA générative vient souvent remplacer certains profils plus que d’autres, notamment les postes juniors ou débutants, au détriment de l’a formation l’apprentissage de compétences essentielles… (sans compter que ces postes sont aussi ceux où l’on trouve le plus de femmes ou de personnes issues de la diversité.
Le recours à l’IA générative renforce également la surveillance et la datafication du lieu de travail, aggravant des décisions automatisées qui sont déjà très peu transparentes aux travailleurs. Automatisation de l’attribution des tâches, de l’évaluation des employés, de la prise de mesures disciplinaires… Non seulement le travail est de plus en plus exploité pour produire des automatisations, mais ces automatisations viennent contraindre l’activité de travail. Par exemple, dans le domaine des centres d’appels, l’IA générative surveille les conseillers pour produire des chatbots qui pourraient les remplacer, mais les réponses des employés sont également utilisées pour générer des scripts qui gèrent et régulent leurs interactions avec les clients, restreignant toujours plus leur autonomie dans des boucles de rétroaction sans fin.
En fait, présenter les chatbots et les déploiements d’IA générative comme des assistants plutôt que comme des contrôleurs occulte le renforcement de l’asymétrie de pouvoir à l’œuvre, estiment très justement Aiha Nguyen et Alexandra Mateescu. Ce discours permet de distancier l’opacité et le renforcement du contrôle que le déploiement de l’IA opère. En fait, soulignent-elles, « l’évaluation critique de l’intégration de l’IA générative dans les lieux de travail devrait commencer par se demander ce qu’un outil particulier permet aux employeurs de faire et quelles incitations motivent son adoption au-delà des promesses d’augmentation de la productivité ». Dans nombre de secteurs, l’adoption de l’IA générative est bien souvent motivée dans une perspective de réduction des coûts ou des délais de productions. Elle se déploie activement dans les outils de planification de personnels dans le commerce de détail, la logistique ou la santé qui optimisent des pratiques de sous-effectifs ou d’externalisation permettant de maximiser les profits tout en dégradant les conditions de travail. Le remplacement par les machines diffuse et renforce partout l’idée que les employés sont devenus un élément jetable comme les autres.
Pour les chercheuses, nous devons trouver des modalités concrètes pour contrer l’impact néfaste de l’IA, qui comprend de nouvelles formes de contrôle, la dévaluation du travail, la déqualification, l’intensification du travail et une concurrence accrue entre travailleurs – sans oublier les questions liées à la rémunération, aux conditions de travail et à la sécurité de l’emploi. « Considérer l’IA générative uniquement sous l’angle de la créativité occulte la réalité des types de tâches et de connaissances qui sont automatisées ».
L’IA générative est souvent introduite pour accélérer la production et réduire les coûts. Et elle le fait en extrayant la valeur des travailleurs en collectant les données de leur travail et en les transférant à des machines et à des travailleurs moins coûteux qui vont surveiller les machines. À mesure que les travailleurs sont réduits à leurs données, nous devons réfléchir à comment étendre les droits et les protections aux données produites par le travail.
MAJ du 29/01/2025 : une adaptation de cet article est disponible en 5 langues sur Vox Europe.
12.03.2025 à 14:05
Framasoft
Stokastik, la mascotte de FramamIA, faisant référence au perroquet stochastique. Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0
Notons au passage que le terme « tricher » est trompeur : un·e tricheur·euse est un·e humain·e qui a conscience de transgresser les règles. Or ici, la machine calcule simplement la suite d’actions qui a statistiquement le plus de chances de remplir la tâche demandée au début.
Stokastik, la mascotte de FramamIA, faisant référence au perroquet stochastique. Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0
10.03.2025 à 07:42
Khrys
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) ;-)
Known in Australia as the man with the golden arm, Harrison’s blood contained a rare antibody, Anti-D, which is used to make medication given to pregnant mothers whose blood is at risk of attacking their unborn babies.
Tandis que la capitale de l’archipel est submergée par des pluies torrentielles depuis lundi, les autorités indonésiennes s’en remettent au techno-solutionisme pour réduire l’intensité des précipitations.
Selon un communiqué du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), le nombre d’exécutions enregistrées en 2024 a atteint 1000 prisonnier·es, dont 34 femmes et sept mineurs « délinquants ». Il s’agit d’un record absolu en 30 ans. Cependant, en raison des nombreuses exécutions secrètes, le chiffre réel est probablement bien plus élevé.
Possibly stung by criticism from other European States as well as the USA, the Norwegian Parliament voted unanimously on March 6 to increase aid to Ukraine.
Réunis en Conseil européen extraordinaire le 6 mars, les 27 États membres ont convenu de la nécessité d’augmenter significativement leurs dépenses de défense, notamment par l’émission d’une nouvelle dette commune et un assouplissement des règles budgétaires.
La présidente de la Commission européenne a annoncé une série de mesures visant à augmenter les dépenses de défense à l’échelle de l’Union, alors que les dirigeants des 27 se réuniront jeudi pour un Conseil européen spécial au cours duquel l’assistance à l’Ukraine et la sécurité européenne seront parmi les principaux sujets.
À l’ouverture des échanges sur le continent ce lundi 3 mars au matin, les actions de Dassault Aviation et Thalès flambaient de près de 15 %. Idem pour le Britannique BAE Systems, l’Allemand Thyssenkrupp ou encore le Suédois Saab.
Pour info, cette pancarte reprend une œuvre d’Orlan en réponse à l’Origine du Monde de Courbet.
Viktor Orbán’s Sovereignty Protection Office has already been harassing investigative journalists and civil society, but now the Hungarian prime minister has vowed to eliminate the “Soros network” and the “empire” by Easter.
In the 1980s, a group of internet enthusiasts in the Netherlands founded the NLnet Foundation. Their mission : to improve the internet. To achieve this, the nonprofit organization supports open-source projects. Its long list of hundreds of funded initiatives includes the protocol that underlies the Fediverse, Mastodon which is seen by many as a Twitter alternative, and the YouTube alternative PeerTube. One key source of funding for the foundation is the EU. But now, there’s a risk that this funding could be cut off.
We need a digital firewall against fascism. We are addressing twelve demands to the CDU/CSU and SPD, which they must implement swiftly to stop the foreseeable consequences of the shift to the right and the endeavors of Trump and Co. The surveillance era must end.
Whilst this may seem trivial to some, legitimate concerns exist around the safety of other road users or pedestrians if they were involved in a collision with the Cybertruck.
‘No room left for Mexico or Canada’ to make a deal, U.S. president says
We’re actively weakening the entire global infrastructure we built to keep us safe from these threats.
It’s fascism, plain and simple.
References to a World War II Medal of Honor recipient, the Enola Gay aircraft that dropped an atomic bomb on Japan and the first women to pass Marine infantry training are among the tens of thousands of photos and online posts marked for deletion as the Defense Department works to purge diversity, equity and inclusion content, according to a database obtained by The Associated Press. The database, which was confirmed by U.S. officials and published by AP, includes more than 26,000 images that have been flagged for removal across every military branch. But the eventual total could be much higher.
Voir aussi Military to Remove ‘Enola Gay’ Photos for Violating DEI Rules (newsweek.com)
If the labels’ proposed second amended complaint is accepted by the court, damages sought in the case—which some already feared could financially ruin IA and shut it down for good—could increase to almost $700 million.
The clock is ticking down on a crucial but little-noticed part of President Donald Trump’s first round of executive orders — the one tasking the secretaries of the Department of Defense and Department of Homeland Security to submit a joint report, within 90 days, recommending “whether to invoke the Insurrection Act.”
Les décrets signés par Trump et les actions de Musk mettent en danger la recherche et l’accès du public aux données. Différentes formes de résistance émergent face aux coupes budgétaires, aux licenciements massifs et à la disparition d’informations.
Last week, the movie The Color Purple garnered an Oscar nomination for Danielle Brooks as best supporting actress. Days later, its source material, the Pulitzer Prize and National Book Award-winning novel by Alice Walker, was permanently removed from schools in Clay County, Florida.
If you think mass protests can’t combat evil, remember what we did in the 1980s.
Le président américain a annoncé, mardi devant le Congrès, la relance d’un projet colossal d’acheminement de gaz au nord des États-Unis, pour pouvoir satisfaire la demande asiatique. Anachronique en raison du changement climatique, de nombreux doutes subsistent quant à la faisabilité de cette ambition.
U.S. leadership in scientific innovation is at risk due to the recent and ongoing reductions in U.S. federal science capabilities. The consequences to the American people will be large and wide-ranging, including increased vulnerability to hazardous weather.
SpaceX’s Starship launcher spun out of control minutes after liftoff Thursday, showering fiery debris over the Bahamas and dealing another setback to Elon Musk’s rocket program after a failure under similar circumstances less than two months ago.
The decision comes after a series of tensions between the two magnates, culminating in Slim’s choice to invest in his own infrastructure rather than relying on Starlink’s satellite technology.
Europe’s Ariane 6 rocket lifted off Thursday from French Guiana and deployed a high-resolution reconnaissance satellite into orbit for the French military, notching a success on its first operational flight
Study shows bribery, theft, and conflicts of interest hinder climate progress and incite violence against Indigenous land defenders.
Le mois qui vient de s’écouler « s’inscrit dans la lignée des températures records ou quasi records » depuis deux ans, pointe le bulletin mensuel publié ce jeudi 6 mars par l’observatoire européen Copernicus.
The Free Software Foundation (FSF) announced today it has submitted an amicus brief in the case entitled Neo4j, Inc., et al. v. Suhy, et al […] The amicus brief addresses various misstatements and baseless assertions regarding the FSF and the GNU Affero General Public License Version 3 (AGPLv3) – the license at issue in the case – found in a pleading filed by Neo4j.
Data workers possess a unique vantage point that can play a crucial role in the early identification of ethical issues
The Israeli army is building an AI language model using millions of intercepted conversations between Palestinians, which could accelerate the process of incrimination and arrest, a joint investigation reveals.
Voir aussi « Toutes les cinq minutes, ils prédiront qui sera le prochain terroriste » : Israël développe son propre ChatGPT pour espionner et trier les Palestinien·nes (humanite.fr)
L’armée israélienne développe sa propre intelligence artificielle (IA) générative, afin de poursuivre sa politique totalitaire et génocidaire dans les territoires palestiniens
For AI developers, government databases represent something akin to finding the Holy Grail. While companies such as OpenAI, Google and xAI currently rely on information scraped from the public internet, nonpublic government repositories offer something much more valuable : verified records of actual human behavior across entire populations.
It would need to be able to drive that [process] across our entire system with something that looks like root permission, accessing every single one of those databases — probably in the clear, because there’s no model to do that encrypted […] And if we’re talking about a sufficiently powerful AI model that’s powering that, there’s no way that’s happening on device
Experts warn that unchecked AI expansion could push global emissions beyond safe limits.Behind the excitement surrounding AI lies an energy-intensive process with a massive carbon footprint, from development to maintenance and disposal.
The world’s first “biological computer” that fuses human brain cells with silicon hardware to form fluid neural networks has been commercially launched
Une étude publiée par des chercheurs de l’université Carnegie Mellon (Pennsylvanie) et de Microsoft démontre que déléguer aux IA génératives des tâches d’analyse détériore l’esprit critique dans le cadre professionnel.
La multiplication des processus automatisés de prise de décision n’exonère par les organisations de leur obligation d’expliquer, de manière compréhensible par tous, les actions confiées à des algorithmes. La Cour de Justice de l’UE vient d’affirmer ce droit.
A group of high-ranking Israeli military personnel gained access to the European Parliament without accreditation. Known as the IDSF, the group is infamous for its extreme line on Gaza.
Deux jours après le cessez-le-feu à Gaza qui n’a pas arrêté le compteur du nombre de morts dans l’enclave — 110 personnes au moins ont été tuées depuis l’arrêt officiel de la guerre génocidaire le 19 janvier —, le gouvernement israélien a lancé une vaste opération militaire en Cisjordanie occupée. Elle cible particulièrement les villes de Jénine et Tulkarem, dans le nord du territoire.
There are also at least 3,400 families with only one surviving member, Palestinian officials have said.
Le ministre israélien des finances a fait la promotion, ce dimanche 9 mars, du projet inique du président américain à Gaza, évoquant une « opération logistique importante » concernant les 2,4 millions de Gazaouis.
Le pénible républicain a une nouvelle fois mis la pression sur le mouvement islamiste palestinien mercredi 5 mars au soir, avec lequel son envoyé spécial a entamé des discussions, rompant avec la doctrine américaine.
En février 2025, au moins 21 femmes ont été assassinées par des hommes, tandis que 16 sont mortes dans des circonstances suspectes, en Turquie, y compris dans les régions kurdes du pays.
La Turquie a émis un mandat d’arrêt contre la sociologue et militante Pınar Selek, réfugiée en France. La dernière étape de décennies de harcèlement d’État, après la torture, la prison et les procès infligés à cette écoféministe.
une marée féministe a déferlé sur Istanbul où la police avait monté des barricades en espérant empêcher la marche nocturne féministe qui a lieu depuis 23 ans, malgré les interdictions de manifester ordonnées par les autorités turques. Après la marche qui aurait rassemblé 200 000 manifestant-e-s, plus de 200 personnes ont été arrêtées par la police turque.
Jeunes femmes plus progressistes, jeunes hommes plus conservateurs : le « gender gap » se creuse en France et dans le monde. Ultime résistance du patriarcat ou inquiétante contre-révolution réactionnaire ?
L’ancien ministre de l’Intérieur, président de l’Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel, est décédé ce mardi 4 mars à l’âge de 80 ans.
La députée du Pas-de-Calais accuse le chef de l’État d’avoir organisé sa réunion sur la sécurité de l’Europe durant les vacances parlementaires. C’est faux.
À Paris comme ailleurs, les maisons de soins pluriactivités associatives sont menacées de fermeture. Un phénomène récurrent pour ce type d’établissements à but non lucratif qui peine à trouver un modèle de financement viable en raison d’un mode de tarification à l’acte inadéquat et de la hausse des dépenses en santé.
Le trafic a été interrompu ce vendredi 7 mars à la gare du Nord de Paris, après qu’un obus de la Seconde Guerre mondiale a été identifié « au milieu des voies » ferrées sur la commune de Saint-Denis.
Comme un pavé radioactif dans la mare. Greenpeace France a repéré lundi 3 mars au matin, dans le port de Dunkerque, un nouveau déchargement d’uranium naturel d’un cargo en provenance de Saint-Pétersbourg. La France continue donc d’importer de l’uranium enrichi russe. […] Cette dépendance française à l’uranium russe est dénoncée depuis le début du conflit, en 2022. D’après les chiffres compilés par l’ONG écologiste, un quart de l’uranium enrichi importé par la France en 2024 provenait de Russie.
L’aéroport d’Avignon Provence ne reçoit plus de vols commerciaux depuis 2023, mais la région Paca injecte 1,4 million d’euros de subventions par an pour maintenir les vols d’affaires, d’école et de loisirs.
L’Union européenne va subventionner les compagnies aériennes qui utilisent des « carburants d’aviation durables ». 1,6 milliard d’euros de cadeaux supplémentaires pour le secteur, dénonce l’UFCNA dans cette tribune.
L’un des trois hommes visé dans le cadre de l’affaire Bétharram par 74 plaintes toutes prescrites pour viols, agressions sexuelles et violences volontaires a travaillé au sein du collège et lycée Saint Dominique de Neuilly-sur-Seine, entre 1989 et 1997.
Alors que les Françaises gagnent toujours 23,5 % de moins que les Français dans le privé, l’ONG critique dans un communiqué les mesures bien trop faibles mises en place par Emmanuel Macron et les gouvernements successifs.
Les maladies cardiovasculaires tuent toujours autant en France, surtout les femmes et les personnes moins aisées.
Ce samedi après-midi, Journée internationale pour les droits des femmes, les cortèges rassemblaient 250 000 manifestantEs en France, dont 120 000 à Paris, selon les organisateurICEs.
Le navigateur français a récemment été entendu par la police pour « des faits d’agressions sexuelles » sur quatre plaignantes, a fait savoir ce lundi 3 mars le parquet de Lorient.
Plus de dix ans après le premier dépôt de plainte, Phuoc-Vinh Tran, un praticien de 74 ans qui crie au « complot », doit être jugé pour des dizaines de viols et agressions sexuelles.
D’après les informations de « M6 » et « RTL », Caroline Darian a porté plainte ce mercredi 5 mars pour viol, tentative de viol, agression sexuelle par ascendant contre son père, déjà condamné à 20 ans de prison.
Une femme de 79 ans a été tuée par balles vendredi dernier, a-t-on appris ce lundi 3 mars par le parquet de Meaux. Son conjoint de 86 ans aurait tenté de se suicider. Il est grièvement blessé.
Plus d’une dizaine de Unes depuis septembre 2024 : Bruno Retailleau est sans nul doute l’obsession médiatique des derniers mois – il y a quelques semaines, le gratin des éditorialistes et journalistes politiques composant le jury du « Trombinoscope » l’a d’ailleurs élu « personnalité politique de l’année ».
Privé de la chaîne C8, l’animateur Cyril Hanouna a repris son émission Touche pas à mon poste (TPMP) ce lundi 3 mars au soir sur sa webtélé, avant d’intégrer le groupe M6 en septembre. Profitant d’être désormais diffusé sur internet, l’ex star de C8 a fait la publicité de plusieurs marques en direct
Lors de la campagne présidentielle de 2017, le soutien des médias des milliardaires à Emmanuel Macron n’était pas passé inaperçu. Jean-Baptiste Rivoire et Gauthier Mesnier racontent par le détail quelles amitiés, quels échanges et quelles compromissions se sont noués à ce moment-là.
Le ministre des Transports a annoncé ce vendredi 7 mars que le gouvernement demande un sursis à exécution pour permettre au chantier de l’autoroute entre Toulouse et Castres de reprendre, dans l’attente de la procédure d’appel.
La présence des collectifs Samidoun et Urgence Palestine à cette marche, qui vise à revendiquer « les droits et libertés menacés par un Etat fasciste et la montée de l’extrême droite », inquiète la préfecture de police. Les organisateurICEs assurent maintenir leur marche en dépit de l’arrêté d’interdiction.
Après avoir été encadrées par les forces de l’ordre lors de la marche NousToutes de novembre 2024, les militantes d’extrême droite de Némésis veulent défiler à nouveau dans le cortège à Paris le 8 mars. Les organisations féministes s’y opposent.
Ce samedi, à l’occasion de la manifestation du 8 mars, les CRS ont violemment chargé la queue de cortège composée de manifestantEs qui dénonçaient la présence de Némésis et Nous Vivrons. Une répression au service de ces collectifs réactionnaires.
Fin janvier, Le Poing et Rapports de Force révélaient qu’une ancienne militante du groupuscule dissous Génération Identitaire, qui avait participé à une action violente dans les locaux de SOS Méditerranée, donnait des cours à la faculté de droit dans le cadre de son contrat doctoral. À la suite de nos révélations, elle a démissionné de ses fonctions d’enseignement
« Les agents présents ont adopté une posture excessivement offensante, allant jusqu’à me menacer de faire usage de leur arme à impulsion électrique (tazer) » […] Betty Saint-Ubert, l’adjointe au maire de La Courneuve, a, elle, été interpellée pour « outrage » et placée en garde à vue pendant plusieurs heures. Les policiers l’accusent de les avoir traités de « cowboys » et de « racistes », ce qu’elle conteste. Son avocat, Me Ugo Valls, estime que ces propos ne sont pas constitutifs d’un outrage et qu’ils ne justifiaient pas une garde à vue. « Des policiers se sont sentis mis en difficulté et ont décidé, pour ne pas perdre la face, d’interpeller la première venue, l’adjointe au maire, qui était présente pour que le contrôle ne dégénère pas »
Le parquet de Nanterre a requis, mardi 4 mars, un procès pour meurtre contre le policier Florian M., auteur du tir ayant tué Nahel Merzouk. Il considère que le policier n’était pas en situation de légitime défense et que son tir constitue une « prise de risque inconsidérée ».
Elles étaient quelque 47.000 personnes à la manifestation organisée à Paris pour la Journée internationale pour les droits des femmes.
Depuis mercredi 5 mars, des praticien·nes exerçant en France avec des diplômes obtenus hors de l’UE, maintenu·es dans un statut inférieur à celui de leurs homologues français·es, ont cessé de s’alimenter. Iels manifestaient ce samedi devant le ministère de la Santé.
Quatre ans après la mobilisation historique à l’Ibis Batignolles, le mouvement des femmes de chambre des hôtels Campanile et Première Classe de Suresnes est en train de faire date. En grève depuis six mois, ces travailleuses à temps partiel ont obtenu des CDI. Infatigables, elles continuent la lutte.
C’est un mode de lutte qui se multiplie ces derniers mois : les mineur·es isolé·es, ces jeunes exilé·es arrivé·es seul·es sur le territoire français, s’auto-organisent.
Dans un dossier opposant Google à une entreprise italienne autour d’Android Auto, la CJUE a clarifié la question du refus de fourniture d’interopérabilité.
Pour Steve Wozniak, « les grandes entreprises technologiques sont tout simplement énormes. C’est comme si elles possédaient nos vies ».
Derrière les attaques spectaculaires d’Elon Musk contre les agences fédérales américaines, une autre bataille se prépare en coulisses : celle de l’extension des baisses d’impôts imposées par Trump en 2017, avec à la clé un coût astronomique pour les finances publiques américaines, et une cure d’austérité beaucoup plus drastique qui affecterait l’ensemble de la population.
Remember all those tech CEOs who thought they could control Trump ? All those VCs who figured they could profit from chaos ? All those business leaders who decided that “woke institutions” were a bigger threat than authoritarian power grabs ? They’re learning a very expensive lesson about the difference between creative destruction and just plain destruction. […] The political press may not understand what’s happening (or may be too afraid to say it out loud), but those of us who’ve spent decades studying how technology and power interact ? We see it and we can’t look away. […] when WaPo’s opinion pages are being gutted and tech CEOs are seeking pre-approval from authoritarians, the line between “tech coverage” and “saving democracy” has basically disappeared. It’s all the same thing.
YouTube, X, Instagram, and TikTok aren’t neutral spaces. They’re businesses built on capturing your attention and data. Their algorithms, notification systems, and content policies all serve one purpose : keeping you engaged on their terms. And their terms alone. There’s no freedom here – except the freedom to leave.
Misogyny enforces a patriarchical worldview that the majority of the world holds as the morally correct one. Thus, when women break this norm (i.e., by demanding authority, recognition, space and not providing goods that men feel entitled to like domestic, emotional and mental labor), they are in the wrong. The men are seen as the victims, while the women enduring the misogyny are the bad actors. […] If we penalize a man for harassing a woman in computer science, we’re told we are “ruining his life”, but if a woman leaves because of harassment, she just “couldn’t cut it.” Why ? This view assumes a moral framework where men are entitled to a career as a computer scientist or professor, while women are generously being allowed the same thing, which can be taken away at any time. […] While men claim to be unemotionally seeking scientific truth in research, I have never seen a woman so personally invested and emotional about a research idea. Perhaps because women are not allowed to use “top computer scientist” as their entire identity since birth, we are better able to separate our research ideas from ourselves and coldly discuss their pros and cons. […] But of course women are hysterical, and men are just passionate. […] Being a woman in tech is insane. We do not work in the same moral system model as most of the people that we interact with daily and we can’t talk about it, because when we do, we are the ones portrayed as crazy or hysterical.
La montée, puis la prise de pouvoir, par le fascisme dans les années 1920 et 1930 est classiquement interprétée comme une réponse à la force du mouvement ouvrier, et au risque d’une révolution imminente […] Dans cette perspective, on pourrait alors relire la montée de l’extrême droite à l’échelle internationale dans les années 2010 et 2020 comme une réponse à la force non moins internationale du mouvement féministe et LGBTI+
It affects your mood, your sleep, even your motivation to exercise. There’s convincing evidence that it’s the starting point for Parkinson’s disease and could be responsible for long COVID’s cognitive effects. And it sits about 2 feet below your brain.
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09.03.2025 à 09:00
Framasoft
Cet article est une republication, avec l’accord de l’auteur, Hubert Guillaud. Il a été publié en premier le 17 septembre 2024 sur le site Dans Les Algorithmes sous licence CC BY-NC-SA.
Avec ChatGPT, le but de l’écriture c’est de remplir une page, pas de réaliser le processus de réflexion qui l’accompagne. C’est justement tout l’inverse dont nous avons besoin !
« Pourquoi pensons-nous que dans l’art, il y a quelque chose qui ne peut pas être créé en appuyant sur un bouton ? » Les grands modèles de langage pourraient-ils devenir meilleurs que les humains dans l’écriture ou la production d’image, comme nos calculatrices sont meilleures que nous en calcul ? se demande l’écrivain de science-fiction Ted Chiang dans une remarquable tribune pour le New Yorker. Il y rappelle, avec beaucoup de pertinence, que l’IA vise à prendre des décisions moyennes partout où nous n’en prenons pas. Quand on écrit une fiction, chaque mot est une décision. Mais quand on demande à une IA de l’écrire pour nous, nos décisions se résument au prompt et toutes les autres décisions sont déléguées à la machine.
Chiang rappelle l’évidence. Que l’écriture, par la lecture, tisse une relation sociale. « Tout écrit qui mérite votre attention en tant que lecteur est le résultat d’efforts déployés par la personne qui l’a écrit. L’effort pendant le processus d’écriture ne garantit pas que le produit final vaille la peine d’être lu, mais aucun travail valable ne peut être réalisé sans lui. Le type d’attention que vous accordez à la lecture d’un e-mail personnel est différent de celui que vous accordez à la lecture d’un rapport d’entreprise, mais dans les deux cas, elle n’est justifiée que si l’auteur y a réfléchi. » Il n’y a pas de langage sans intention de communiquer. Or, c’est bien le problème des IA génératives : même si ChatGPT nous dit qu’il est heureux de nous voir, il ne l’est pas.
« Comme l’a noté la linguiste Emily M. Bender, les enseignants ne demandent pas aux étudiants d’écrire des essais parce que le monde a besoin de plus d’essais d’étudiants. Le but de la rédaction d’essais est de renforcer les capacités de réflexion critique des étudiants. De la même manière que soulever des poids est utile quel que soit le sport pratiqué par un athlète, écrire des essais développe les compétences nécessaires pour tout emploi qu’un étudiant obtiendra probablement. Utiliser ChatGPT pour terminer ses devoirs, c’est comme amener un chariot élévateur dans la salle de musculation : vous n’améliorerez jamais votre forme cognitive de cette façon. Toute écriture n’a pas besoin d’être créative, sincère ou même particulièrement bonne ; parfois, elle doit simplement exister. Une telle écriture peut soutenir d’autres objectifs, comme attirer des vues pour la publicité ou satisfaire aux exigences bureaucratiques. Lorsque des personnes sont obligées de produire un tel texte, nous pouvons difficilement leur reprocher d’utiliser tous les outils disponibles pour accélérer le processus. Mais le monde se porte-t-il mieux avec plus de documents sur lesquels un effort minimal a été consacré ? Il serait irréaliste de prétendre que si nous refusons d’utiliser de grands modèles de langage, les exigences de création de textes de mauvaise qualité disparaîtront. Cependant, je pense qu’il est inévitable que plus nous utiliserons de grands modèles de langage pour répondre à ces exigences, plus ces exigences finiront par devenir importantes. Nous entrons dans une ère où quelqu’un pourrait utiliser un modèle de langage volumineux pour générer un document à partir d’une liste à puces, et l’envoyer à une personne qui utilisera un modèle de langage volumineux pour condenser ce document en une liste à puces. Quelqu’un peut-il sérieusement affirmer qu’il s’agit d’une amélioration ? »
« L’informaticien François Chollet a proposé la distinction suivante : la compétence correspond à la façon dont vous accomplissez une tâche, tandis que l’intelligence correspond à l’efficacité avec laquelle vous acquérez de nouvelles compétences. » Pour apprendre à jouer aux échecs, Alpha Zero a joué quarante-quatre millions de parties ! L’IA peut-être compétente, mais on voit bien qu’elle n’est pas très intelligente. Notre capacité à faire face à des situations inconnues est l’une des raisons pour lesquelles nous considérons les humains comme intelligents. Une voiture autonome confrontée à un événement inédit, elle, ne sait pas réagir. La capacité de l’IA générative à augmenter la productivité reste théorique, comme le pointait Goldman Sachs en juillet. « La tâche dans laquelle l’IA générative a le mieux réussi est de réduire nos attentes, à la fois envers les choses que nous lisons et envers nous-mêmes lorsque nous écrivons quelque chose pour que les autres le lisent. C’est une technologie fondamentalement déshumanisante, car elle nous traite comme des êtres inférieurs à ce que nous sommes : des créateurs et des appréhenseurs de sens. Elle réduit la quantité d’intention dans le monde. » Oui, ce que nous écrivons ou disons n’est pas très original le plus souvent, rappelle l’écrivain. Mais ce que nous disons est souvent significatif, pour nous comme pour ceux auxquels l’on s’adresse, comme quand nous affirmons être désolés. « Il en va de même pour l’art. Que vous créiez un roman, une peinture ou un film, vous êtes engagé dans un acte de communication entre vous et votre public ». « C’est en vivant notre vie en interaction avec les autres que nous donnons un sens au monde ».
Le philosophe du net, Rob Horning, dresse le même constat. Ces machines « marchandisent l’incuriosité », explique-t-il. « Les LLM peuvent vous donner des informations, mais pas les raisons pour lesquelles elles ont été produites ou pourquoi elles ont été organisées de certaines manières ». Ils permettent assez mal de les situer idéologiquement. Or, la recherche, l’écriture, permettent de construire de la pensée et pas seulement des résultats. A contrario, les solutions d’IA et les entreprises technologiques promeuvent le « mythe de la productivité », l’idée selon laquelle économiser du temps et des efforts est mieux que de faire une activité particulière pour elle-même. Le mythe de la productivité suggère que tout ce à quoi nous passons du temps peut-être automatisé. La production peut-être accélérée, sans limite. Les raisons pour lesquelles nous le faisons, la profondeur que cela nous apporte n’ont pas d’importance. Selon ce mythe, le but de l’écriture c’est de remplir une page, pas de réaliser le processus de réflexion qui l’accompagne… Comme si le but de l’existence n’était que de déployer des techniques pour gagner du temps. Pour Horning, ce n’est pas tant un mythe qu’une idéologie d’ailleurs, qui « découle directement de la demande du capitalisme pour un travail aliéné, qui consiste à contraindre des gens à faire des choses qui ne les intéressent pas, orchestrées de telles manières qu’ils en tirent le moins de profit possible ». Dans le travail capitaliste, le but est d’ôter la maîtrise des travailleurs en les soumettant aux processus de travail cadencés. La page de contenus est une marchandise dont la valeur dépend du prix payé pour elle, plutôt que de l’expérience de celui qui l’a produite ou de celui qui l’a consommée.
Pour les entreprises, l’efficacité est supérieure au but : elle est le but qui invalide tous les autres. Quand le but de l’art, de l’éducation ou de la pensée, est d’être confronté à l’intentionnalité, à la preuve irréfutable de la subjectivité, comme le pointe Chiang. « L’IA générative est la quintessence de l’incurie, parfaite pour ceux qui détestent l’idée de devoir s’intéresser à quoi que ce soit. »
Le problème, c’est que ces effets délétères ne concernent pas une production textuelle en roue libre qui serait limitée au seul monde de l’entreprise, où un argumentaire en remplacerait un autre sans que ni l’un ni l’autre ne soit lu. Les effets de cette productivité pour elle-même sont bien réels, notamment dans le monde scolaire, s’inquiétait récemment Ian Bogost qui estime que depuis le lancement de ChatGPT, nous sommes passés de la consternation à l’absurdité : des étudiants génèrent des devoirs avec l’IA que les enseignants font corriger par l’IA. Certes, bien sûr, tout le monde va devoir s’y adapter. Mais le risque est grand que ces technologies rendent caduc l’un des meilleurs outil d’apprentissage qui soit : l’écriture elle-même.