L'histoire est manipulée à foison. Elle justifie des guerres, disqualifie des adversaires, soude des identités collectives. Chacun peut l'occulter, la récrire, la distordre, y piocher une analogie, une référence dès lors qu'elles confortent une démonstration. Or, contrer la pensée dominante requiert toujours un double travail. Car, avant même d'exposer une vision méconnue du passé, il faut extirper les idées reçues qui obstruent notre clairvoyance.
En décidant, le 30 juillet dernier, de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental par un simple courrier adressé au roi Mohammed VI, M. Emmanuel Macron ne s'est pas simplement affranchi du droit international, il a mis aussi à mal l'équilibre fragile des relations franco-algériennes.
Depuis la dissolution de l'Assemblée nationale, les esprits s'échauffent. Des élus sont agressés, des permanences saccagées, des militants tabassés. Les menaces pullulent sur les réseaux sociaux, les dirigeants politiques s'invectivent. Face à ce climat, une solution transpartisane semble se dégager : « l'apaisement ».