18.03.2025 à 10:00
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« L’université est en crise », c’est ce que l’on dit ou que l’on nous dit depuis maintenant des décennies. En plus d’être en ruines, elle est désormais ruinée et soumise à des mesures d’austérités aux effets toujours plus dévastateurs : réduction des budgets, fermeture de formations, hausse des frais d’inscription, gel des recrutements, abandon des rénovations, etc. Comme nous en discuterons dans ce lundisoir, tout cela était pourtant prévu et programmé avant d’être orchestré.
Mais l’université, en France, c’est aussi les étudiants, les mouvements, les occupations, les blocages et le débordement. Ce moment privilégié de l’existence où on a le temps de se rencontrer, de penser et de commencer à s’organiser. En tous cas historiquement. Depuis plusieurs semaines, un début de mouvement pointe son nez, des AG sont organisées partout, certains campus sont bloqués ou occupés, comme à Rennes 2. Pour discuter de tout cela, nous accueillons Bruno Andreotti, physicien, animateur du séminaire politiques des sciences et fin connaisseur de la néo-libéralisation de la recherche et de l’enseignement. Depuis le campus de Rennes 2, on suivra Fanny Le Nué et Fabien Tallec de l’Union Pirate, pour comprendre où en est la mobilisation. Et si dans l’air vicié du moment, l’explosion de la cocotte-minute étudiante pouvait nous ramener un grand vent d’air frais ? Lundi 17, l’AG de Rennes 2 vient de voter le blocage de l’université.00:00 Introduction – L'état des universités
2:43 Depuis le campus de Rennes 2 avec l'Union Pirate : historique de la mobilisation en cours
8:53 Histoire de l'université ou comment elle est née d'une grève qui a duré 3 ans
11:30 Comment le pouvoir s'est transféré des universités aux grandes écoles et pourquoi l'idée d'université n'existe pas dans l'espace public
12:33 À l'origine des réformes de l'université : le modèle élitiste états-uniens et la volonté de revanche sur mai 1968 et sur la réforme Devaquet stoppée par la mort de Malik Oussekine et un mouvement étudiant de masse
16:41 Le rapport des économistes Aghion Cohen de 2004 qui a théorisé et programmé la destruction des universités
19:55 Comment l'idée d'autonomie a été détournée puis retournée en son contraire
22:48 La dualité du système français : d'un côté les vacataires en grande précarité, de l'autre les titulaires encore protégés
25:09 L'horizon des réformes : enrichir les enseignements privés et augmenter les frais d'inscription pour toujours plus de sélection sociale
30:09 Depuis le campus de Rennes : qu'est-ce que les plans d'austérité font aux universités ?
36:58 Pour éviter tout mouvement étudiant de masse, la stratégie « incrémentale » des gouvernements successifs (ou comment ne jamais inscrire publiquement les petites réformes dans leur plan général)
40:09 Qu'est-ce que l'HCÈRES (Haut Conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur) et pourquoi il est l'outil et la tactique de mise au pas des universités
50:43 Comment la mise sous pression des étudiants dès Parcoursup influe sur leur capacité de mobilisation
54:43 « La pression mise sur les ados est internalisée » - La précarisation subjective
57:26 Comment la précarisation et les angoisses sur l'avenir produit une génération sous cocotte-minute (la stratégie de la bouée normative)
1:06:19 Depuis le campus de Rennes 2 : comment vit-on la précarité matérielle et subjective ?
1:14:26 Qu'est-ce qui empêche la jeunesse de se soulever et pourquoi elle ne peut que finir par se révolter
1:20:58 Comment les attaques contre la
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14.03.2025 à 20:00
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« Vers un pays inconnu », c’est le titre du dernier film de Mahdi Fleifel, réalisateur palestinien, une fiction qui aurait dû être un documentaire, en salles depuis le 13 mars. Dans les rues d’Athènes, aux côtés de deux cousins palestiniens, le film nous projette dans toute la brutalité et l’humanité que charrie l’expérience de l’exil, par-delà le misérabilisme comme les bons sentiments. L’attente et la débrouille, l’errance et les arrangements avec sa propre conscience, pas de happy end, que des plans serrés, au ras du réel. Le chemin escarpé vers un avenir meilleur ; ce qu’il en coûte dans un monde mauvais. On en discute avec Frank Barat, producteur exécutif du film, dans ce lundisoir qui se tient exceptionnellement un vendredi. Dépéchez-vous d’aller voir le film si vous souhaitez qu’il reste sur les écrans. Dure loi du marché et du cinéma.
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11.03.2025 à 10:00
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Le groupe Chuglu hante Marseille et le monde. Mais il est le contraire d’un spectre. Si vous voyez des gens déménager des meubles sans savoir où ils vont, des clémentines qu’il faut se mettre à dix pour n’en manger qu’une seule, des transhumances urbaines de centaines de ballons de foot rapiécés, des manifestations d’enfants autoritaires, des soupers de pierre servis en pleine rue et des cavernes sur le vieux port où l’on vend pour gratuit des vêtements trop chers, c’est probablement que vous avez été témoins d’une malice de Chuglu, que vous avez été frappé par le Chuglu, qu’il vous a joué une farce impossible et qu’il ne vous est plus possible de discerner le quotidien de la révolte.
Craignez du haut de votre Hilarité l’attaque soudaine de ces ex-« barbares nihilistes » de l’art, ce Groupe qui n’est pas un Collectif, ce Collectif piqué de réunionnite incessante, dont la seule forme d’unité est l’embrouille. Si vous vous dîtes, au détour d’une rue d’une de ces capitales, témoin d’un geste infinitésimal où se produit un tout petit écart, que c’en est trop, qu’il faut se révolter et qu’y en a marre d’être liés comme des rôtis, c’est probablement que vous avez été pris par une fièvre, cette fièvre, on l’appelle CHUGLU.
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04.03.2025 à 10:00
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Fabien Lemozy et Stéphane Le Lay, sociologues du travail, ont mené une vaste enquête sur les livreurs à vélo qui pédalent toute la journée dans le cœur des métropoles pour rassasier la petite bourgeoisie pressée. Ils y voient le déploiement d'un nouveau stade du capitalisme, sa plateformisation ; ou comment les plateformes numériques et les nouvelles technologies qui tiennent dans nos poches révolutionnent l'organisation même du travail, c'est-à-dire l'exploitation et la domination des corps.
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26.02.2025 à 18:00
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Peut-on être juristes et anarchistes ou faut-il partir du principe que le droit est toujours « bourgeois » ? Qu’il est quoi qu’il arrive la cristallisation et l’expression des rapports sociaux dominants ? C’est quoi d’ailleurs « le droit » ? Des lois, des normes, des décrets, des titres, des constitutions, des règlements, des contrats... Quand on y pense, c’est un peu tout et n’importe quoi mais c’est ce qui trame plus ou moins visiblement nos existences communes et personnelles, c’est ce qui fait tenir cette fiction bien réelle : « la société ». Les juristes anarchistes que nous recevons cette semaine font le pari de penser le droit par-delà et en-deçà de l’État, pour cela ils ouvrent simultanément deux questions d’apparence paradoxales : comment trouver dans le droit des ressources pour se défendre contre l’ordre des choses ? Comment préfigurer depuis le droit ce que pourrait être une organisation sociale anarchique, consentie, libre ? Leur premier livre qui vient de paraître s’intitule d’ailleurs Vers de nouvelles utopies concrètes.
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10.02.2025 à 20:00
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On connaît le célèbre adage : « il nous faut des lieux pour habiter le monde », une exigence qui se pose au carré lorsqu’on est exilé. Pour ce lundisoir, nous accueillons trois membres de l’un de ces futurs lieux : Darna, « notre foyer » en arabe. Depuis 5 ans, certains d’entre-eux animaient La Cantine Syrienne de Montreuil, un collectif impulsé par des exilés syriens déterminés à ne pas lâcher l’idée de révolution, ils ont décidé de passer à l’étape supérieur, d’étendre et de pérenniser leurs activités : cuisine et révolutions.Si nous les avons invités, c’est que le projet est en route, que les travaux ont commencé et qu’ils ont cruellement besoin de financements (voir le lien vers la cagnotte ci-dessous) mais pas que. Leur projet n’est pas seulement sympathique, il vient aussi concentrer et condenser de nombreuses questions et hypothèses qui traversent toutes menées révolutionnaires sérieuses : Comment fonder et déployer des foyers lorsqu’on a été dépouillés de tout rapport au territoire ? Pourquoi l’internationalisme relève-t-il de l’évidence dès que l’on appréhende les soulèvements contre le pouvoir depuis leurs réalités propres et tangibles ? Comment se traduire et se raconter, victoires comme défaites, par-delà les frontières et les circonstances locales ? Comment articuler le temps de la révolte et celui de la construction d’une force ? Comment se retrouver ou s’accueillir quand tout pousse à la dispersion ? Comment se rencontrer et bien manger ? C’est de cela et de tout le reste dont il fallait parler avec ces camarades syriens, soudanais et même français.
La cagnotte pour les soutenir, est par là.
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